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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 21:21
Image : 60 ans, l'âge de la retraite... de gré ou de force pour les personnes handicapées ? Illustration : Fabien Véançon.
http://www.yanous.com/news/focus/focus010216.html
Le point sur la retraite expliquée à tous !

Pour imposer aux Français une réforme de la retraite qu’ils ne veulent pas, Nicolas Sarközi utilise des arguments indiscutables, parce que mensongers.

Tout d’abord, il faut évacuer rapidement les lieux communs du genre : « l’augmentation de la durée de cotisation va combler le déficit ».

Si on y regarde de plus près, on s’aperçoit qu’un français rentre dans le monde du travail à l’âge de 27 ans en moyenne.

Or en 2008, ce même français sort de l’emploi salarié à l’âge de 59 ans en moyenne.

Sur ces bases, ils ne seront donc qu’une minorité à pouvoir cotiser pendant 42 ans. lien : http://collectif.coquelicot.over-blog.org/article-une-reforme-des-retraites-en-trompe-couillons-58680407.html

Autre bêtise remarquable : « l’allongement de la durée de la vie rend nécessaire l’allongement de la durée de cotisation ».

La cause du déficit et du fait qu’il va continuer à se creuser n’est pas l’allongement de la durée de vie, mais l’augmentation du chômage.

Pourquoi ne pas empêcher les délocalisations, et interdire les licenciements dans les entreprises non déficitaires ?

En effet, les cotisations retraite sont prélevées uniquement sur les salaires, d’où le problème. Si elles étaient prélevées sur les richesses, il n’y aurait plus de problème.

En 1950 il fallait 4 travailleurs pour payer la retraite d’un seul individu, et en 2010, il suffit d’1,75 cotisant pour le même résultat.

Contrairement à une idée reçue, les profits sont peu imposés en France.

C’est Christine Lagarde qui le dit :

« il existe en France un écart significatif entre le taux d’imposition facial des bénéfice des entreprises, qui est de 33,3, et le taux réel qui est de 22%. La première raison à cela est l’existence en France de nombreuses exonérations ou taux réduits dont les grands groupes savent tirer parti »

Le déficit des retraites se monte en 2010 à 39 Milliards, or l’ensemble des exonérations de charges sociales pour les entreprises se monte à 40 milliards.

La fraude dans ce domaine s’élève à 30 milliards d’euros. lien : http://www.clesdusocial.com/mois-social/mois-social-10/15-societe-civile/fraudes-2009.htm

Cherchez l’erreur ?

Un autre argument est avancé par le gouvernement : « dans les autres pays, l’âge de la retraite a été repoussé ».

Même si tous les autres pays faisaient çà (ce qui n’est pas le cas) çà ne signifierait pas pour autant qu’ils aient raison.

On nous affirme que l’âge de la retraite en Allemagne serait de 67 ans. ?!

Totalement faux, ce sera 67 ans (peut-être) en 2030, et d’ici là beaucoup de choses peuvent changer.

Il faut ajouter qu’en Allemagne, le nombre d’annuités à cotiser n’est pas de 40 ans (ce qui est le cas en France) mais de 35.

Avant de prendre une telle décision, il y a eu en Allemagne de réels débats, jamais de passage en force, comme en France. En Suède, l’arbitrage a duré 10 ans.

Ce power-point : http://www.fichier-pps.fr/2010/10/23/retraites-1/ résume bien la situation. Les députés que nous avons élus avaient-ils le droit de voter contre ceux qui les ont élus ?

Espérons que les citoyens s’en souviendront en 2012, lors des législatives.

Mais qu’en est-il de la retraite de ces mêmes députés ?

Connaissez-vous l’histoire de l’amendement n° 249 ?

Quelques députés verts audacieux (Annie Poursinoff, Yves Cochet, Noel Mamère, et François De Rugy) avaient proposé de reconsidérer les avantages considérables qu’ils ont en matière de retraite : ils ne cotisent qu’à hauteur de 12%, le reste (52 millions d’euros annuels pour tous les députés) est payé par l’Etat, c’est-à-dire par nous.

Pour 1 € cotisé, ils reçoivent à leur retraite 6 euros, alors que nous ne recevons dans le meilleur des cas qu’1,50 € pour 1 € cotisé.

Le 9 septembre 2010, l’amendement a été rejeté. Regardez cette vidéo : http://www.pour-une-democratie-directe.fr/_BLOG/?tag=amendement,  du débat.

Comme le dit Gérard Filoche, inspecteur du travail, 67% de nos concitoyens pensent qu’il ne faut pas toucher la retraite à 60 ans.

Libre à chacun de travailler jusqu’à la mort, mais on n’a pas le droit d’obliger une personne à travailler plus qu’il ne veut, ou qu’il ne peut.

Gérard Filoche, fait un très bon résumé de la situation.

Il épingle brillamment Sarközy, lequel prétend que nous avons gagné 40 ans d’espérance de vie. Filoche évoque des évidences :

A 55 ans, 2 maladies sur 5 sont liées au travail, et à 60 ans, 3 maladies sur 5 sont liées au travail.

L’ouvrier qui a passé sa vie derrière un marteau piqueur n’a pas la même espérance de vie que celle d’un fonctionnaire.

Allons-nous voir des infirmières de 62 ans continuer à s’occuper de leurs patients alors même qu’elles auraient besoin de souffler ? Devront-elles le faire en déambulateur ?

Mais au delà des pénibilités physiques, il évoque aussi les pénibilités mentales : un instituteur qui a passé 35 ans de sa vie à gérer des classes surchargées, et des enfants turbulents ne voit pas d’un œil très réjoui arriver l’obligation de travailler toujours plus tard. 

Il y a en France 180 000 accidents cardio-vasculaires annuels dont la moitié est liée à l’activité professionnelle.

Gérard Filoche raconte le décès d’un homme, qui après 15 heures de travail, sortant de son bureau, est mort brutalement sur le trottoir.

Cet accident cardio-vasculaire n’a pas été comptabilisé comme « accident du travail », puisqu’il s’est produit dans la rue…

Et que dire des cancers liés au travail : ils ne sont pas comptabilisés, mais ils existent malgré tout.

Et Filoche de faire un constat cruel : travaillez plus longtemps, vous mourrez plus tôt.

Il se base pour justifier cette affirmation sur une information indéniable :

Les assurances sur la vie, pour lesquelles nous sommes régulièrement sollicités, se basent pour leurs calculs sur une « table de mortalité ».

Or, ces tables disent que si nous travaillons 2 ans de plus, nous vivrons 1 an de moins.

Gérard Filoche se bat aussi pour la terminologie des mots :

« Il n’y a pas de charges sociales en France, il n’y a que des cotisations, qui sont prélevées sur nos salaires, mise dans un pot commun et qui sont redistribuées à chacun suivant ses besoins. Ce ne sont pas des prélèvements obligatoires, ce sont des prélèvements volontaires, et nos ainés se sont battus pour çà ».

Il épingle aussi Christine Lagarde, critiquée pour avoir obligé les chômeurs de 57 ans à continuer d’aller « pointer au chômage ». lien : http://www.lepost.fr/article/2008/04/17/1182534_les-chomeurs-de-57-ans-ont-du-souci-a-se-faire.html

Elle a commis une bourde terrible en lâchant :

« Quand on a 57 ans, on n’est pas fichu », mais alors, répond Gérard Filoche : « c’est quand on est fichus qu’on a droit à la retraite ? ».

L’INSEE calcule l’espérance de vie en bonne santé : 63 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes, et 59 ans pour les ouvriers.

Il conclut par cette évidence :

Les plus belles années de la retraite, c’est entre 60 et 65 ans, et les plus dures années de vie au travail, c’est entre 60 et 65 ans.

Les 500 premières familles les plus riches de France pèsent 194 milliards d’euros.

Il y a 378 000 millionnaires en euros en France.

Face aux 8 millions de français qui vivent dans la pauvreté (moins de 950 € par mois), la France arrive en troisième place au nombre des millionnaires. lien : http://www.actuchomage.org/2010101312592/La-revue-de-presse/la-france-paradis-des-millionnaires.html

La France n’est pas pauvre, les richesses sont seulement moins bien partagées.

Le gouvernement a exonéré (charges sociales) les entreprises à hauteur de 45 milliards, après avoir affirmé qu’ils avaient de la peine à trouver 400 millions d’euros pour les chômeurs en fin de droit, qu’ils qualifient aimablement d’assistés.

Mais, comme le dit Gérard Filoche, les assistés, ce sont les patrons.

Les niches fiscales les plus importantes, celles consenties aux plus nantis, représentent 72 milliards d’euros.

Si on additionne tous ces milliards, on voit qu’il y a donc largement de quoi payer les retraites.

Il y a donc aujourd’hui l’évidente volonté de l’état de casser le système actuel, afin de favoriser les sociétés d’assurances, lesquelles vont bientôt pouvoir nous proposer des « retraites à la carte ».

Médiapart l’affirme le 14 octobre 2010 : 

« La réforme va conduire à l’asphyxie financière des grands régimes par répartition et sera donc propice à l’éclosion de ces grands fonds de pension qui n’étaient pas encore parvenus à s’acclimater en France ».

(Ceux-ci sont responsables aux USA des faillites que l’on sait, alors que le peuple américain était globalement hostile à la retraite par répartition. Bernard Madoff qui s’occupait des placements en bourse de ces fonds de pension, est l’un des principaux artisans de cette faillite).

Parmi les opérateurs privés qui vont opérer en France, on trouve le groupe Malakoff Médéric, dont le délégué général n’est autre que le frère du Président : Guillaume Sarkozy. lien : http://www.mediapart.fr/journal/france/121010/retraite-la-joint-venture-des-freres-sarkozy-contre-les-regimes-par-repartitio

 


Auteur : Ouallonsnous ? - Source : Agoravox

 

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=17152

 

 

http://www.peuples.net/post/ff

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 21:01
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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 02:00
 

25 octobre 2010

 

Nous étions près d’un milliard à être bouleversés. Pour sauver 33 mineurs chiliens, tout un peuple, patrons et travailleurs, riches et pauvres tous réunis dans un même effort, président en tête. Emotion, suspense, audimat, énormes recettes publicitaires. Mais que cachait ce show télévisuel ?


Que les « sauveurs » étaient en fait les coupables. Trois heures avant l’éboulement, les mineurs de San José avaient demandé à pouvoir sortir, suite à des bruits suspects. Le refus de leurs supérieurs les a emprisonnés sous des tonnes de terre. Surprenant ? Non, le 30 juillet, un rapport du ministère du Travail signalait d’importants problèmes de sécurité à la mine de San José. Sans suite, le ministre étant resté muet.
Tout le monde s’est évidemment réjoui du happy end. Mais le show du sauvetage a occulté l’ampleur du problème : quatre cents mineurs chiliens sont morts ces dix dernières années. Et surtout les causes : « Faiblesses des investissements et des normes de sécurité », a indiqué Marco Enriquez-Ominami, l’adversaire de Sebastián Piñera aux dernières élections présidentielles. En effet, pour la seule année 2009, le Chili a enregistré 191.000 accidents de travail qui ont tué 443 travailleurs. Et c’est l’Etat chilien qui en est directement responsable, car depuis douze ans, il a refusé de ratifier la Convention 176 de l’Organisation Internationale du Travail sur la sécurité et la santé dans les mines. Les entreprises ont toutes les libertés, les travailleurs aucun droit.
 
Derrière le sauveur, se cache le milliardaire
Il était sur tous les écrans, en permanence : chef d’Etat souriant, concentré, soucieux de ses citoyens. Un peu trop lisse, cette image d’Epinal ? Qui est réellement Sebastián Piñera, élu président en 2009 avec 51,61% des suffrages ?
A 61 ans, il possède 1,2 milliard de dollars, ce qui en fait la 701ème fortune mondiale selon la revue Forbes. Cette fortune, il l’a bâtie grâce aux mesures prises par la sanglante dictature militaire de Pinochet (1973-1990). Le Chili de cette époque incarnait le laboratoire du néolibéralisme impulsé par ces économistes extrémistes qu’on avait surnommé les Chicago Boys. De ces privatisations, Piñera a su profiter en faisant main basse sur le secteur des cartes de crédit.
Surnommé « le Silvio Berlusconi latino-américain », Piñera possède actuellement Chilevision, une des grandes chaînes télé du pays, et Colo Colo, une des principales équipes de football. Il est également actif dans la distribution, l’industrie minière et pharmaceutique. En accédant au poste de président, il a été obligé de vendre ses parts de la compagnie aérienne Lan Chile (il était l’actionnaire majoritaire). Double casquette donc : chef d’Etat et puissant homme d’affaires. Interpellé sur cette confusion des rôles par le journal argentin  Clarín, il a répondu : « Seuls les morts et les saints n’ont pas de conflits d’intérêts ».
Un saint, Piñera ne l’est certes pas. Monica Madariaga, ministre de la Justice pendant la dictature militaire, a reconnu avoir fait pression sur des juges, à l’époque où Piñera était gérant d’une banque. La fraude se serait élevée à près de 240 millions de dollars. En 2007, Piñera a aussi été condamné pour délit d’initié par l’autorité des marchés financiers suite à l’achat des actions de Lan Chile. Comme disait le grand écrivain français Honoré de Balzac, « derrière chaque grande fortune se cache un crime ». Celle de Piñera a la couleur du sang des victimes de la dictature.
En cachant son passé, en le présentant comme un ami du peuple, le show télévisuel sur la mine de San José a fourni à Piñera une véritable opportunité politique. Avec son casque jaune, il a grimpé dans les sondages. La droite chilienne, qui n’osait plus se montrer après la dictature, a pu redorer son blason.
 

 
Piñera, la victoire posthume de Pinochet et des USA
Malgré ces scandales, Sebastián Piñera sait se valoriser. Sa campagne électorale a mis en avant son « amour pour la démocratie » et son vote contre le maintien de Pinochet au pouvoir lors du plébiscite de 1988. Il est ainsi parvenu à se faire élire sur base de son image de « l’homme qui a tout réussi ». Comme si faire fortune impliquait une bonne gestion de l’Etat. Au contraire : sa fortune s’est justement construite en affaiblissant la collectivité.
Et il s’apprête à continuer. Cet admirateur de Nicolas Sarkozy entend privatiser les propriétés de l’Etat, sous prétexte de couvrir les pertes provoquées par le grand tremblement de terre de février 2010. Il s’agirait de vendre au privé 40% de Codelco (n° 1 du cuivre) ainsi qu’une autre entreprise minière Cimm T&S. Cela prend tout son sens quand on sait que le Chili est le premier exportateur mondial de cuivre. Il faut savoir que certaines multinationales des Etats-Unis ont commis les pires crimes pour conserver le contrôle de ces richesses.
En 1970, un gouvernement progressiste, dirigé par Salvador Allende, avait entrepris de développer le Chili et de sortir sa population de la pauvreté. Pour ce faire, le pays devait récupérer le contrôle de sa principale richesse : le cuivre. En obtenir un prix plus correct et affecter ces revenus aux besoins pressants de la population. Aussitôt, les Etats-Unis se sont déchaînés : blocus financier, déstabilisation par la CIA, actions terroristes, chantages en tous genres... Jusqu’au coup d’Etat militaire et à l’instauration de la dictature fasciste d’Augusto Pinochet. Des milliers de victimes, toute une génération progressiste massacrée ou exilée.
Dans son discours à l’ONU, en décembre 1972, soit quelques mois avant son assassinat, le président Allende décrit le pillage de son pays par les multinationales US du cuivre, Anaconda Company et Kennecott Copper Corporation : « Les mêmes firmes qui ont exploité le cuivre chilien durant de nombreuses années ont réalisé plus de quatre milliards de dollars de bénéfices au cours des quarante-deux dernières années, alors que leurs investissements initiaux avaient été inférieurs à trente millions de dollars. Un exemple simple et pénible, un contraste flagrant : dans mon pays, il y a six cent mille enfants qui ne pourront jamais profiter de la vie dans des conditions humaines normales parce que durant les huit premiers mois de leur existence, ils ont été privés de la quantité indispensable de protéines. Mon pays, le Chili, aurait été totalement transformé avec ces quatre milliards de dollars. Une infime partie de ce montant suffirait à assurer une fois pour toutes des protéines à tous les enfants de mon pays. » La victoire électorale de Piñera, c’est au fond la victoire posthume de la dictature, le retour au pouvoir des Etats-Unis.
D’ailleurs, Piñera compte aussi emprunter à la Banque Interaméricaine de Développement, dominée par les USA. Cet emprunt imposera de nouvelles mesures d’économies antisociales. Cette offensive générale du privé contre le public n’a rien d’étonnant dès lors qu’un milliardaire a carrément pris la présidence de l’Etat. Toute apparence d’indépendance entre les deux sphères s’évanouit : le ministre des affaires étrangères dirigeait la chaîne de grands magasins Falabella  ; celui de la Santé dirigeait la clinique privée Las Condes, la plus chère du pays. Même s’ils ont temporairement abandonné ces postes, ils prennent des décisions qui les concernent de façon très intéressée.
Avec de tels milliardaires au pouvoir, pas étonnant que les entreprises soient taxées de façon ridicule : 3% en 2011 et  1,5% en 2012 ! Sous prétexte, toujours, du tremblement de terre. En fait, le Chili occupe la 21ème place mondiale des Etats taxant le moins le Capital. Et la première place en Amérique latine (source : Pricewaterhouse Coopers). Sur ces liens entre la dictature et Piñera, sur ces projets antisociaux, les télés n’ont rien dit.
 
Occultée : la colère des mineurs
Dans ce pays où le chef d’entreprise est roi, Piñera a quand même dû constituer une commission sur la sécurité au travail après le drame de San José. Elle rendra ses conclusions le 22 novembre. Il a aussi créé un organe de contrôle des mines, et décidé de revoir le règlement de sécurité minière.
Ce n’est pas le cadeau d’un milliardaire au grand cœur, c’est juste un recul face au mécontentement. Juste après le sauvetage des mineurs, leurs collègues ont manifesté pour réclamer leurs salaires et leurs primes non perçues, la formation continue des jeunes travailleurs, la validation des acquis, la retraite des aînés et les indemnités de licenciement. Le 7 septembre, d’ailleurs, les syndicats chiliens ont exigé la ratification de la convention sur la sécurité et la santé dans les mines, mais aussi dans le bâtiment et dans l’agriculture.
Mais ce que la télé n’a pas dit, c’est que ces violations des droits des travailleurs trouvent leurs origines dans les réformes opérées sous la dictature. Les années Pinochet ont transformé la santé, l’éducation et la Sécurité sociale en simples marchandises. Les emplois ont été précarisés et flexibilisés. Et ces réformes néolibérales sont restées quasiment intactes, car elles n’ont jamais été remises en question par les gouvernements de la Concertation (alliance des démocrates-chrétiens et socialistes), qui se sont succédés pendant vingt ans depuis Pinochet. Bafouer les droits des travailleurs - et même les droits de l’Homme - est toujours légal au Chili.
Sur ce terrain aussi, Piñera est impliqué. C’est son frère José qui était ministre du Travail dans les années 80, sous la dictature. C’est lui qui a appliqué le néolibéralisme pur et dur des Chicago Boys, en imposant que les retraites soient « capitalisées », c’est-à-dire en fait privatisées. Ce désastre nous ramène au Camp Esperanza. Un des 33, Mario Gomez, a commencé à travailler dans les mines à douze ans. Aujourd’hui, à soixante-trois ans, il y est toujours ! Pourquoi ? Parce que sa retraite est dérisoire. Merci, José Pinera ! De tout cela, la télé n’en a rien dit.
 
Un des pays les plus injustes au monde
« Miracle économique » aux yeux de Washington, le Chili figure en réalité parmi les pays les plus injustes au monde. Les statistiques du CASEN (centre d’enquête sur la situation socio-économique nationale) montrent que la pauvreté grimpe au même rythme que le PIB (production globale du pays). Celui-ci augmente, mais ne profite qu’à une partie de la population, creusant davantage les inégalités. La pauvreté a augmenté de 15 % en 2009. Particulièrement touchés : les enfants de moins de trois ans. Un sur quatre est pauvre selon le CASEN.
Mais ces chiffres officiels sous-estiment encore la réalité, car ils se basent sur un calcul datant de 1988, qui considère qu’un pauvre est une personne gagnant moins de 2.000 pesos par jour. Or, un ticket de bus revient à 500 pesos ! Il n’a donc pas été tenu compte de l’augmentation du coût de la vie. Une estimation plus réaliste aboutit à huit millions de pauvres, soit la moitié de la population. Face à cela, la section des droits de l’Homme de l’ONU reste muette. Et les Etats-Unis, grands défenseurs de la démocratie, considèrent le pays comme un allié et même un exemple. Est-ce un hasard si le Chili se rapproche aujourd’hui de la Colombie, considérée comme l’agent des Etats-Unis en Amérique latine ?
Au final, la société chilienne a été divisée, déchue de ces droits, mal informée et réduite à la soumission par des médias uniformes. L’objectif de la droite se situe dans la continuité du régime militaire, et même de la Concertation. Le pays devient de plus en plus un paradis pour les entreprises, réprimant travailleurs et syndicats. Sebastián Piñera garantit la préservation du modèle de la Constitution que Pinochet avait imposée en 1980. Il risque même de l’approfondir. La télé n’en a rien dit.
 
A quoi sert un show ?
Résumons (et tirons-en les leçons, car de pareils shows, on nous en resservira encore). Pendant des jours et des jours, les grands média internationaux nous ont ressassé le même conte de fées : un milliardaire au grand cœur, tellement soucieux des pauvres ! Pendant des jours et des jours, cette télé unique a laissé de côté les méfaits et les plans égoïstes de ce milliardaire, ses liens avec la pire dictature, sa servilité envers les Etats-Unis.
Toutes les caméras, chiliennes et internationales, ont été braquées sur ce show. Rien sur, par exemple, l’impressionnante grève de la faim des indigènes Mapuche. Durement réprimés, traités comme des terroristes, leur lutte a été étouffée. Par contre, la télévision nous a tout raconté sur les mineurs, jusqu’à leurs secrets les plus intimes. On a découvert la double vie de certains, des enfants cachés et des maîtresses. On se serait cru en pleine téléréalité. Zéro info, que de l’émotion à la louche : les maisons de production annoncent un film, un téléfilm et un livre. Quelle opportunité pour s’en mettre plein les poches ! Pour assurer les détails poignants, le journal de bord d’un des rescapés est au cœur de toutes les convoitises. On estime que les acheteurs potentiels seraient prêts à débourser jusqu’à cinquante mille dollars. Ces 33 histoires seront donc exploitées au maximum, mettant à nu la vie privée de 33 personnes.
Le principe du « show » télévisuel, c’est d’empêcher la réflexion. Pour cela, on joue sur l’émotion avec des techniques bien étudiées qui scotchent le spectateur et gonflent les recettes publicitaires. Cette émotion est systématiquement exploitée afin de cacher l’absence de toute véritable enquête sur les causes des problèmes. Par exemple, un accident de travail est presque toujours le résultat d’un conflit entre des intérêts opposés : le profit contre la sécurité.
Aucune enquête donc sur les responsabilités des « sauveurs » et de l’Etat chilien. Pas d’enquête sur nos gouvernements occidentaux qui ont été complices de Pinochet et ont refusé que ce criminel soit jugé. Pas d’enquête sur les questions actuelles fondamentales… Pourquoi un Latino-Américain sur deux est-il pauvre alors que ce continent regorge de richesses et que les multinationales y font d’énormes profits ? Pourquoi nos gouvernements occidentaux s’opposent-ils à tous ceux qui tentent de combattre la pauvreté ? Pourquoi ces gouvernements n’ont-ils rien fait lorsque la CIA a tenté des coups d’Etat pour éliminer Hugo Chavez, Evo Morales et Rafael Correa ? Pourquoi ne font-ils rien contre le coup d’Etat militaire qui a réussi au Honduras ? On y tue systématiquement des journalistes, des syndicalistes des militants des droits de l’Homme et cela ne provoque aucune campagne médiatique internationale ?
A la place de ces véritables enquêtes, la télé nous bourre le crâne avec les messages du genre « milliardaires et travailleurs, tous dans le même bateau »… Pour vraiment s’informer, il faudra chercher ailleurs.
 
http://www.michelcollon.info/Mineurs-chiliens-que-cachait-le.html

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 23:45


Illustrations de ce post : http://www.anunews.net/blog/?cat=16

 

 

 

Médias au service de la Pensée unique,

par eva R-sistons

 

 

Médias partiaux, véhiculant la Pensée Unique:

Les débats sont à quatre contre un, au mieux !

Certains plateaux réunissent des libéraux et des ultra-libéraux.

A C dans l'Air, par exemple,

il y a Calvi et 4 tenants de la mondialisation financière.

Parfois, oh surprise, un représentant de l'Opposition !

Mais pâlot, s'exprimant mal, devant intervenir le moins possible,

alors qu'on choisit les meilleurs tribuns à Droite.

Le Figaro est sur-représenté, ou Valeurs Actuelles,

et parfois sans annoncer la couleur

quand il y a un seul journaliste pour commenter

... les manifestations ! Comme il y a quelques jours

sur France24. Ces invités le sont

en tant que Journalistes politiques,

pas en tant que représentants du pouvoir

(pour ne pas dire en "larbins").

 

 

Chinois, Iraniens, Palestiniens, Vénézueliens,

Cubains, Syriens... pourtant sans cesse attaqués,

ont pour porte-parole des opposants !

Quand entend-on un Représentant

du Hezbollah, du Hamas ou même de l'Autorité Palestinienne,

pourtant sans cesse discrédités ? Lorsqu'un Arabe intervient,

c'est toujours le même, occidentalisé à souhait

(Jamais de partisan d'Ahmadinejad, par exemple).

Ceux qui sont en permanence attaqués ne peuvent pas se défendre !

C'est ça, "l'information", en France ?

 

L'Etranger à la rescousse...

 

Les réformes sont impopulaires auprès des Français ?

Qu'à cela ne tienne, on leur sert les réformes à l'Etranger.

Elles sont radicales, mais acceptées, elles !

Et les Médias hors de nos frontières

se moquent des manifestants français !

A-t-on jamais vu la Presse étrangère citée quand,

en permanence, elle se moque de Sarkozy ?

Il faut lire les Médias hors de notre pays

pour savoir ce qui se passe réellement en France !

Mais qui en parle ?

 

 

C. dans l'Air,  le relais quotidien du Gouvernement et du MEDEF,

ose ce lundi culpabiliser les Français, il ose

discréditer le Modèle social de notre pays.

"Notre Système social n'est-il pas en train de ruiner notre pays" ?

Il devient une "honte" !

Oui, vous avez bien lu. Ruine, honte !

Jamais on ne mettra en cause les vrais coupables,

le Système capitaliste, la mondialisation ultra-libérale,

les banksters, le MEDEF...

Les rôles sont inversés !

 

Mots Croisés du 25 octobre 2010: 

"Les manifestants ne sont pas représentatifs,

ceux qui s'agitent sont minoritaires".

Le journaliste de Valeurs Actuelles

fait le coup de la majorité silencieuse !

Et pourtant, exceptionnellement,

l'Opposition est équitablement représentée.
 

 

Mais le but, au final,

est de discréditer ceux qui ne s'alignent

pas sur la Pensée unique ultra-libérale !

 

Aux mains des Puissants, les Médias

ont déclaré la guerre aux Français,

au lieu de les informer.

Ce qui se joue, aujourd'hui, plus que jamais,

c'est une impitoyable lutte entre deux camps bien tranchés,

classe contre classe. L'Elite contre les peuples !

 

Plus que jamais, nous devons nous organiser

pour défendre nos intérêts,

afin de ne pas laisser une Caste arrogante,

cupide, sans scrupules, machiavélique,

nous priver de notre droit à une existence digne de ce nom.

L'enjeu est terrible !

Si nous lui laissons carte blanche,

demain nous n'aurons plus d'emplois,

plus de santé, plus de liberté,

plus de retraite... Nos ennemis nous dévoreront !

 

Allons, enfants de France,

plus que jamais, ne nous démobilisons pas !

Il y va de notre avenir...

 

eva R-sistons

 

 

 

A l'instant, je reçois un courriel dans lequel il est écrit ce qu'on pense tous:

 

La technique médiatique de propagande mise en place  par ces voyous consiste à ne parler que du caractère légitime ou non de la manifestation des jeunes mais JAMAIS des problèmes de fond ! La grossièreté de ces personnages n'a pas d'égal historique en cette période d'hyper-médiatisation de l'Humanité !

Il faut donc sortir pour manifester et exprimer le mécontentement du peuple face à cette bande de ploutocrates corrompus dont le seul objectif est de servir les banksters avides de toutes nos richesses.  La concussion, la prévarication et la corruption --  mamelles du système Sarközy -- sont à la base du dysfonctionnement de l'état. Il faut réagir avant qu'il ne soit trop tard et il est déjà très très tard...

 

 

 

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 23:31

La République des larbins

Vingtième jour déjà de notre grève du zèle en soutien au mouvement pour les retraites : voici plumedepresse-Jour.

Lancé par Jean-Luc Mélenchon à l’adresse de David Pujadas, le mot est à la mode : « larbin ». L’affaire est bien résumée sur son blog par le Conseiller de Paris du Parti de gauche, Alexis Corbière : « mon camarade Jean-Luc Mélenchon réagit à la façon dont, lors d’un journal de 20h00, le journaliste de France 2, David Pujadas, mène une interview de Xavier Mathieu, responsable syndical des travailleurs de l’usine Continental de Clairoix dans l’Oise. Cette interview date du 21 avril 2009, les 1120 salariés de l’usine viennent d’apprendre que leur demande de plan de sauvetage a été rejetée par les pouvoirs publics. Les locaux de la Préfecture de l’Oise à Compiègne font les frais de leur colère. D’un coté, plus de mille personnes viennent de perdre leur emploi. De l’autre, quelques ordinateurs sont renversés, des vitres sont brisés. Devant des millions de spectateurs, qu’est-ce qui indigne M. Pujadas, d’après vous ? »

Le Figaro pleure, le Medef va craquer : ne lâchons rien !

« Irresponsables », « jusqu’au-boutistes », « radicalisés » ? Certes, mais la faute à qui ? C’est maintenant ou jamais ! Voici plumedepresse-Nuit.

« La facture des grèves s’alourdit », pleure Le Figaro. « Verdict : la facture serait de 200 à 400 millions d’euros par jour de grève. Soit un coût de 1,6 milliard à 3,2 milliards pour les huit journées de perturbations subies. »

Copé répand encore sa propagande éventée : journalistes, faites votre travail !

Nous poursuivons notre grève du zèle  - dix-neuvième jour aujourd’hui – et ses deux articles quotidiens en soutien au mouvement pour les retraites. Mais parfois, nous vous confessons que c’est vraiment dur. De ne pas céder au découragement et laisser en plan le blog, plutôt que de se laisser aller à n’user que d’invectives, tant la tentation est grande. Par exemple, en lisant l’interview accordée au Parisien par Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, nous n’avons d’abord ressenti qu’une irrépressible envie de l’agonir d’injures. Lisez plutôt : tous les poncifs les plus éculés de la propagande réactionnaire y sont. »

Cette presse qui ment

On ne lâche rien ! Voici plumedepresse-Nuit.

De prime abord, les grands médias semblent bien trop puissants, à notre échelle de fourmi, pour pouvoir contrecarrer efficacement leur propagande ou leur désinformation. Mais gare à l’effet démultiplicateur d’Internet ! Lorsque des centaines de blogs démontent ainsi par exemple le discours libéral sur le Traité constitutionnel européen, le « Non » finit par largement l’emporter au référendum, contre toutes les « élites » médiatiques ! Le combat pour défendre nos retraites passe donc forcément aussi par cette réappropriation citoyenne de l’information. Cas pratiques avec Le Figaro et France Soir. »

 

 

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 23:29

 

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Laurent Mucchielli, sociologue et historien, directeur de recherches au CNRS attaché au Centre de recherches sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales, publie un court article au titre explicite, La diversion médiatique des «casseurs» fait bien les affaires du pouvoir politique, dont nous tirons notre Phrase du jour : « la concentration sur ce phénomène sert directement la stratégie d’absence de dialogue social et de pourrissement du mouvement adoptée par le gouvernement. Pendant ce temps-là, les policiers frappent fort (on voit même resurgir les vieilles méthodes de la provocation policière, y compris exercée par des policiers déguisés en syndicalistes), interpellent massivement et n’hésitent même pas à écarter par la force les journalistes trop curieux. Et, à l’échelle nationale, ce ne sont pas principalement les «casseurs» qui feront les frais de la répression, mais plutôt les manifestants, les grévistes et les syndicalistes. »

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PS : au sujet des provocations qu’il évoque, relire notre billet Casseurs ou policiers ? La stratégie de la tension.

 

http://www.plumedepresse.net/la-diversion-mediatique-des-casseurs/

 

 

Matin d’un jour de mobilisation sur RTL : les signes avant-coureurs de l’Apocalypse ?

 

En cette matinée du 19 octobre 2010, les journalistes de la rédaction de RTL et Vincent Parizot, présentateur de la tranche 7-9h30 à leur tête, sont dans les starting-blocks. Une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites s’annonce.

D’ordinaire pourtant, au matin d’une telle journée, sur RTL comme ailleurs, hormis les désagréments dans les transports, rien de passionnant ne mérite l’attention. La routine en quelque sorte. D’autant que sur RTL, comme d’ailleurs sur Europe 1 ou sur RMC ou dans la plupart des médias audiovisuels privés, les professionnels de l’information ne font jamais grève ou si rarement ! Aucune raison alors, dans ce milieu fortement marqué par l’individualisme et l’arrivisme, de se laisser emporter par l’émotion des solidarités collectives. Aucun risque de « dérapages » de l’ « objectivité » !

Or, ce matin-là, la journée s’annonçait plus palpitante.

La veille, une poignée d’affrontements entre jeunes et force de l’ordre (Lille, Lyon, Nanterre) ont été dramatiquement mis en avant par un grand nombre de médias : « Manifestations lycéennes : violences dans plusieurs villes » clame l’AFP ; « Manifestations lycéennes : 290 casseurs interpellés, 231 en garde à vue » poursuit toujours l’AFP ; « Retraites - Violences dans les manifestations lycéennes à Lyon » surenchérit le concurrent Reuters. « Des manifestations de lycéens dégénèrent, 290 "casseurs" interpellés », tremble TF1 ; « IdF : une lycéenne blessée dans une manif », frémit Europe 1 ; « Lycées : des violences et des affrontements en marge des blocages », grelotte Libération. Mais ce n’est pas tout. Les raffineries sont bloquées par les salariés, la pénurie d’essence guette. Et, cerise sur le gâteau, les transports sont sérieusement touchés un peu partout en France par la mobilisation des cheminots et autres chauffeurs de bus.

Autant d’événements qui font qu’un journaliste de RTL digne de ce nom se sent stimulé. Tout est en place pour réaliser un « excellent » journal. Vincent Parizot le sait instinctivement, et ses acolytes de la tranche matinale, Jean-Michel Aphatie, Alain Duhamel et Yves Calvi également. Les auditeurs, parmi lesquels un certain nombre égarés suite à la grève des stations de Radio France – dans le service public, des salariés font malgré tout grève – vont en avoir plein les esgourdes…

7h : les casseurs de tous les dangers

… Et ça commence très fort dès le journal de 7h. Les duettistes, Vincent Parizot et Marie Guerrier, en leur qualité de grands professionnels de RTL, épousent spontanément la ligne éditoriale de leur station et informent d’abord, dans le registre qui convient, sur le point de vue de la police : « La police redoute la violence des casseurs dans les manifestations d’aujourd’hui contre la réforme des retraites. Il y a eu des incidents dans plusieurs villes hier », s’alarme ainsi Marie Guerrier. « Les syndicats de police s’inquiètent de nouveaux débordements dans les manifestations aujourd’hui. Il faut dire que déjà hier 290 casseurs ont été interpelés dans plusieurs grandes villes », crisse des dents avec elle Vincent Parizot. La mise en bouche est un peu lourde pour un petit déjeuner, mais la suite s’avère encore plus consistante.

Marie Guerrier : « Des voitures avaient été incendiées, du mobilier urbain détruit, tous les signaux d’alerte sont au rouge  », Jean-Alphonse Richard. Le fameux Jean-Alphonse Richard, chef du service police-justice, n’a plus qu’à déclamer les communiqués de ses amis bien placés : « Effectivement du coté des forces de l’ordre on redoute cette journée qui apparaît comme celle de tous les dangers. En ligne de mire bien sûr la grande manifestation parisienne. Deux cortèges dont celui des lycéens. Les policiers, renseignements à l’appui savent qu’il sera particulièrement exposé. Confirmation de Mohamed Douhane, syndicat Synergie officier ».

Et pour confirmer, Mohamed Douhane confirme : « Nous avons des signes alarmants des services de renseignement. Ce qu’on craint, c’est non seulement des pillages de commerce mais également que des lycéens soient pris à partie par des casseurs qui tentent toujours de s’infiltrer au cœur du cortège pour dépouiller les manifestants ». Ce cher Jean-Alphonse réserve le meilleur pour la fin : « Selon nos informations ces fauteurs de troubles vont mélanger en fait casseurs professionnels, militants de l’ultra gauche, mais aussi sympathisants d’extrême droite. »

La loi des amalgames est dure, mais c’est là loi ! Avant tout jugement, les violences sont mises sur le compte de « casseurs » (et jamais de jeunes qui résistent aux violences policières) et de « fauteurs de troubles » politiquement étiquetés.

7h30 : double peine pour le citoyen lambda

Mais ce n’est pas fini. L’auditeur de RTL déjà passablement rassasié d’informations dramatiques, n’a pas eu le temps de digérer le journal de 7h que déjà arrive celui de 7h30.

Vincent Parizot, désormais en roue libre, psalmodie sa leçon : « À la une de l’actualité, il y a ces manifestations à hauts risques un peu partout en France. La police craint l’action des casseurs en marge des cortèges […] ce qui a changé depuis mardi dernier, depuis le record de la mobilisation, c’est l’atmosphère, vraiment beaucoup plus tendue autour de ce mouvement social. »

Son complice d’antenne s’appelle cette fois-ci Philippe Antoine. Le tout nouveau co-rédacteur en chef de la tranche matinale est lui aussi rodé à dérouler la machine à faire peur : « Et hier déjà 300 interpellations. Cette nuit un collège au Mans a été entièrement détruit par un incendie, sans doute criminel. On ne sait pas s’il y a un lien avec ces violences redoutées. » Rien ne permet effectivement de faire à cette heure de la matinée le lien entre cet incendie et le mouvement social, mais Philippe Antoine le fait quand même.

Sur sa lancée, l’ancien correspondant de RTL aux USA (où, pendant cinq ans, il a sans doute appris à observer les luttes sociales…), change de registre, mais continue surtout à dénigrer le mouvement actuel : « En ce jour de grève surtout dans les transports, cette pénurie ponctuelle et localisée d’essence ne facilite évidemment pas les déplacements de ceux qui doivent aller travailler. On peut parler d’une sorte de double peine : pas d’essence pour rouler et peu de trains pour circuler. »

L’opposition entre les grévistes et manifestants d’une part, et le gouvernement de l’autre ? Disparue. Place au conflit présumé entre les premiers et les usagers... C’est ce que s’empresse de faire un des journalistes de la rédaction, Dominique Tenza, envoyé sur le terrain pour récolter bien entendu le désarroi de ceux qui veulent travailler : « On a du mal ce matin à percevoir cette solidarité qui semblait pourtant exister mardi dernier entre les usagers et les grévistes ». Aussi fragiles soient-ils, les sondages publiés les jours suivants contredisent absolument le grand reporter de terrain qui, sur le terrain (mais lequel ?), n’a vu que ce qu’il voulait voir [1].

7h40 : les pilleurs de l’économie

Et pour bien diviser monsieur tout le monde du gréviste obtus, rien de mieux après le registre de la peur que d’aborder celui du porte-monnaie : les grèves coûtent cher !

Première salve à 7h40 avec le chroniqueur économique de la station, Christian Ménanteau : « Des milliers d’entreprises subissent, durant ces conflits, des pertes financières tout simplement parce qu’elles vont rater des ventes, perdre des commandes ou qu’elles vont livrer en retard, ce qui entraînera des pénalités. D’une façon générale, on considère que le chiffre d’affaires perdu lors d’une journée de grève n’est jamais, jamais récupéré à 100% […] Le coût invisible est celui qui est le plus dommageable. C’est celui de l’érosion de notre réputation économique. »

Et comme tout bon journaliste opposé à la grève, Christian Ménanteau prend alors l’exemple de… Marseille : « Le bon ou le pire exemple de cette destruction d’un potentiel économique, c’est le port de Marseille. L’ancien port numéro 1 en Europe est aujourd’hui un port de seconde zone. Il est boycotté par tous les grands transporteurs internationaux, et même par les industriels locaux, à cause de mouvements sociaux à répétition. […] Impossible, aujourd’hui, de chiffrer les dommages avec précision. En revanche, il est certain que les coûts indirects seront largement supérieurs à l’évaluation que vont livrer les experts. »

7h50 : les putschistes en herbe

50 minutes après le début des hostilités, l’auditeur de RTL est forcément conscient de la situation : les grévistes sont des casseurs et des gaspilleurs d’argent. Ils vont apprendre grâce à Jean-Michel Apathie que ce sont aussi des putschistes en herbe. Celui-ci que ses multiples activités empêchent de faire grève – chroniqueur au Grand Journal de Canal+, animateur du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI en plus de son activité d’intervieweur sur RTL – justement reçoit le porte-parole du PS Benoît Hamon. Une nouvelle occasion de manifester son désamour quasi pathologique pour les syndicats, lui qui fut pourtant dans les années 80 un des leaders bordelais du mouvement étudiant contre le ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur de l’époque, Alain Devaquet et membre du syndicat national des journalistes (SNJ) au début des années 90.

« 2.500 des 12.500 stations-service sont aujourd’hui sans essence sur le territoire français. Est-il légitime au nom de l’opposition à la réforme des retraites voulue par le gouvernement de priver des français d’essence ? »
« Ma question c’était : est-il légitime de couper le robinet d’essence ? »
« Vous avez parlé, Benoît Hamon, la formule vous venez de l’employer, de "légitimité sociale". La légitimité sociale, est-ce que c’est supérieur à la légitimité parlementaire ? »
« Dans votre esprit, j’essaie de comprendre, les syndicats ont une forme de droit de veto sur ce type de réforme ? »
« Il y a des gens avec qui on ne peut pas se mettre d’accord ! »

Questions de « l’avocat du diable » ou éditorial déguisé en interrogations ?

8h : la peur, le retour

Cela fait presque une demi-heure que les auditeurs de RTL n’ont pas entendu le mot « casseur ». Le journal de 8h est l’occasion de réparer cet oubli… et de quelle façon ! Vincent Parizot, toujours en première ligne… de l’information, en profite tout d’abord pour élargir son vocabulaire un peu limité depuis le début de la matinée : « À la Une ce casse-tête des syndicats pour cette dixième journée d’action contre la réforme des retraites. À la fois maintenir la mobilisation et en même temps gérer sa radicalisation.  »

Le troisième journal de la matinale permet à une troisième duettiste, Adeline François de faire son entrée dans le studio et de seconder un Vincent Parizot épuisé par l’intensité de la tâche.

Adeline François, le 23 août 2008, avait choisi… France Soir pour confier ses rêves après sa nomination à la tranche matinale de RTL : « C’est un mythe. Mes parents écoutaient RTL quand j’étais toute petite. Quand je suis arrivée à Paris en 2004 et que j’ai gravi les marches de la rue Bayard, j’ai dû me pincer pour y croire. […] Oui, c’est dans mes gènes. Mais j’ai bien failli faire une carrière d’orthophoniste […] Je n’ai pas peur du travail. Je sais que j’ai une certaine résistance physique ».

C’est sans doute son goût du travail, fût-il le plus harassant, qui explique pourquoi elle n’est pas en grève ce 19 octobre 2010 et confie ainsi l’angoisse qui l’étreint : « Question ce matin : les casseurs vont-ils faire dégénérer le mouvement ? L’autre point noir du conflit, c’est l’approvisionnement en carburant. Plus de 2600 stations-service à sec. La pénurie tant redoutée complique déjà le quotidien de nombreux automobilistes. Quotidien très compliqué aussi pour les usagers des transports en commun. Toujours de fortes perturbations y compris dans les airs ».

L’apport du sang neuf d’Adeline François dope visiblement le présentateur vedette de la matinale qui retrouve aussitôt ses automatismes : « À chaque journée d’action, ses enjeux. La semaine dernière on s’interrogeait sur l’impact de la mobilisation des jeunes qui commençait à peine. Eh bien ce matin on redoute surtout les intrusions des casseurs  ». Le numéro produit alors par les duettistes de choc de RTL est de toute qualité… journalistiquement parlant. « Cette dixième journée d’action contre la réforme des retraites est de tous les dangers  », s’enflamme immédiatement Adeline François qui poursuit : « Les heurts entre jeunes et policiers qui se sont produits hier notamment à Nanterre et Lyon ne laissent rien augurer de bon ce matin. 290 casseurs ont été arrêtés sur la seule journée d’hier. Les autorités craignent le pire. »

Et devinez quelles « autorités » Adeline ressort pour évoquer le pire ? Le fameux Mohammed Douhane du syndicat de police Synergie-Officiers, déjà utilisé dans le journal de 7h30. Le « sonore » a visiblement été « retravaillé » pour faire un peu plus neuf et surtout encore plus inquiétant : « C’est la journée de tous les dangers. On sent que la tension est très importante. Nous avons des signes alarmants des services de renseignement. Ce qu’on craint, c’est non seulement des pillages de commerce mais également que des lycéens soient pris à partie par des casseurs qui seront venus dans cette manifestation uniquement pour commettre des déprédations et dépouiller les manifestants. » Et là on ne peut qu’applaudir RTL pour le choix de l’interviewé. C’est, comme il se dit dans le métier, un « bon client », un très, très bon client : « Ce qu’on craint par dessus tout c’est un dérapage, un mouvement de panique au milieu de la foule qui pourrait générer des blessés, et voire des morts. »

C’est dans des moments comme celui-là que l’on mesure le chemin parcouru depuis un an par une journaliste qui, comme elle le confiait à France Soir, possède RTL « dans les gènes ». La voix lugubre, Adeline François reprend à l’antenne : «  Des blessés, voire même des morts...  » Oui, vraiment, Adeline est promise à un bel avenir professionnel. « Génétique » ?

8h15 : le bloq de Benjamin

À la sortie d’un tel journal, l’auditeur peut enfin mesurer quels dangers les grévistes font courir à la population et notamment aux jeunes. Il est donc grand temps justement… et tout à fait démocratiquement d’entendre à l’antenne un de ces fameux grévistes. La tâche d’en interviewer un est dévolue à l’inégalable Yves Calvi, le présentateur tout en nuance de « C Dans L’air », tout juste passé en cet automne du service public de France Inter à RTL : « Vous êtes en direct de votre lieu de travail ou plutôt de blocage, puisque vous êtes représentant syndical CGT à la raffinerie de Dunkerque. » Là l’auditeur mesure le talent d’un intervieweur comme Yves Calvi : « de votre lieu… de blocage puisque vous êtes représentant syndical CGT » car comme chacun le sait un représentant CGT ne travaille pas - jamais ? - mais bloque.

Yves Calvi continue sur sa lancée : « 28 ans, père de famille avec trois enfants, vous travaillez depuis l’âge de 19 ans et donc j’imagine que vous comprenez très bien à quel point un mouvement comme le vôtre est dur à vivre pour les français qui nous écoutent, autrement dit je m’adresse à l’être humain et non au syndicaliste obtus, vous pouvez comprendre alors ? Alors première question, difficulté dans les transports plus pénurie d’essence, est-ce que vous ne trouvez pas que ça fait quand même beaucoup ? »

Le syndicaliste, Benjamin Tange, a beau tenter de s’expliquer, rien ne peut faire dévier Yves Calvi de sa mission, informer correctement l’auditeur de RTL sur l’action des salariés des raffineries : « Il y a une rumeur qui dit que les techniciens de maintenance même grévistes sont payés, c’est vrai ou c’est faux ça Benjamin ? [...] On est bien entendu dans un rapport de force. C’est votre mouvement – celui de la pression sur l’essence – qui modifie la donne dans le conflit des retraites, justement est-ce que ce n’est pas la pression de trop  ? »

8h40 : les pilleurs de l’économie, le retour

RTL n’hésite pas en ce 19 octobre à se répéter pour mieux informer l’auditeur. À 8h40 il est normalement entendu que les casseurs vont à nouveau casser. Reste à convaincre que toutes ces grèves coûtent cher. Christian Menanteau a ouvert le bal à 7h40. C’est l’heure de la deuxième couche.

Michel Godet, grand expert français anti-grèves, est donc invité sur RTL… pour la 88e fois depuis trois ans [2]. Il est intéressant d’analyser la manière avec laquelle un journaliste objectif comme Vincent Parizot, dont la neutralité ne peut être mise en question, s’y prend pour aborder le sujet : « À l’aube de cette dixième journée d’action contre la réforme des retraites, on se demande si la France a bien les moyens de se payer ce conflit dur et surtout long ? Est-ce que le bon sens ça serait de faire l’addition et de dire qu’elle sera trop lourde  ? » Oui, oui Vincent Parizot pose des questions. Il y a à chaque fois des points d’interrogation à la fin de la phrase. Comme par exemple dans ces autres questions que pourraient poser les enquêteurs d’Acrimed : « À l’aube de cette dixième journée d’action contre la réforme des retraites, on se demande si RTL est la meilleure radio pour informer sur un mouvement social ? Est-ce que le bon sens ça serait de poser le constat et de dire que Vincent Parizot est un journaliste dont l’objectivité est aussi grande que le présentateur de la télévision soviétique à l’époque de Brejnev ? ».

Après de telles questions, l’expert anti-grèves Michel Godet peut développer son expertise truffée de… mensonges sans risquer d’être contredit.

Paroles d’expert : « Tout à l’heure ça a été annoncé par Christian Ménanteau. Madame Lagarde parle de 300 millions d’euros. En fait les chiffres de l’INSEE depuis des années c’est plutôt 400 millions d’euros que représente chaque jour de grève et trois jours de grève ça fait deux fois le montant du bouclier fiscal […] Donc chaque jour qui passe, on ne fait que creuser le déficit, on ne fait que creuser la dette et donc c’est complètement irresponsable vis à vis des générations futures qu’en plus on fait descendre dans la rue ». À ce moment de l’intervention, n’importe quel journaliste ayant travaillé son sujet pourrait contredire Michel Godet. Pas Vincent Parizot, « un gros bosseur » (selon Le Parisien du 24 août 2008) qui avoue lui-même « être très concentré sur l’information, mais savoir aussi prendre du recul ». Un recul si bien informé qu’il ne lui permet pas de relever que les chiffres avancés par Michel Godet non seulement sont datés, mais sont en grande partie faussés ou faux.

L’expert préféré de RTL, en effet, fait très probablement référence à deux estimations - l’une de Bercy et l’autre de l’INSEE - publiées en 2007, suite au long conflit des cheminots protestant contre la réforme des régimes spéciaux de retraites. Autant l’estimation de Bercy était calculée pour un jour de grève, autant celle de l’INSEE couvrait… dix jours de grèves. De plus le contexte n’était pas le même : pas le même type de perturbation, pas le même nombre de grévistes. Un rapport rédigé par le député UMP Hervé Mariton en 2009 sur le coût des grèves reprenait du reste les deux chiffres pour conclure : « Il importe de souligner que, selon la méthode de l’INSEE, l’impact des grèves de 2007 sur l’économie française est 10 fois inférieur à celui calculé par le ministère de l’économie. Cette divergence majeure entre ces deux évaluations les fragilise toutes deux. On peut se demander s’il n’appartient pas à une démocratie adulte de construire des instruments d’analyse des coûts des grèves, dont les résultats pourraient être versés au dossier des négociations » [3].

Michel Godet peut mystifier la réalité sans effrayer en aucune façon le professionnalisme de Vincent Parizot. L’expert préféré d’Yves Calvi (qui l’a invité huit fois depuis le début de l’année dans « C Dans L’air » sur France 5) n’a aucun mal à dérouler tranquillement la même prose qu’il récite depuis 20 ans : « Écoutez, je ris d’une façon un peu triste pour mon pays et pour mes enfants, parce que ceux qui font grève aujourd’hui, de toute façon ils ne risquent pas de perdre l’emploi […] On a le record de la gréviculture comme on dit. La SNCF, c’est 1% des salariés de ce pays, c’est 10% de jours de grève. »

8h45 : vive le rire pompier !

La « matinale » tire à sa fin. Après un tel moment d’informations, RTL ne peut que terminer en beauté. À croire que consommer une information de la sorte ouvre des dispositions pour écouter la suite, c’est à dire Laurent Gerra. Ce 19 octobre c’est donc avec l’imitation de Guy Béart que les auditeurs de la station la plus écoutée de France partent travailler. Les autres qui font grève ont, peut-être depuis longtemps, déserté l’antenne : « Il n’y a plus d’essence, on est coincé, merci à la CGT et même le pompiste s’est fait pomper [gros rires gras derrière… sans doute Vincent, Jean-Michel, Yves et les autres ?] merci à la CFDT […] Ce matin il y a plus de carburant et demain il aura plus de carburant. On sera bloqué sur les rou-outes, on se touchera la birou-oute [re-rires gras], si les pompistes sont fermés, dans la voiture on se fera pomper [re-rires gras]. »

La matinale s’achève. Les journalistes de RTL, harassés, peuvent enfin se détendre la conscience tranquille après un travail si bien fait.

Le 18 décembre 2008, le chef d’orchestre de la matinale, Vincent Parizot, faisait part dans France Soir, un autre grand journal de qualité, du professionnalisme de l’ensemble de l’équipe : « C’est la marque RTL, l’information de qualité et aussi les diverses interventions des acteurs de cette matinale comme Jean-Michel Aphatie. D’ailleurs ce dernier a le rendez-vous politique de référence à la radio. Sur RTL, nous essayons de rendre cette actualité plus digeste, dans une période qui n’est pas facile. On veut donner quelques raisons aux auditeurs de sourire avec des rendez-vous comme Laurent Gerra à 8h50 qui permet chaque jour de décompresser un peu. Cependant, ce qui compte avant tout, c’est la rigueur. »

Ce mardi 19 octobre, faut-il rappeler qu’il n’y a eu aucun mort dans l’ensemble des manifestations et, finalement, très peu d’incidents graves.

Mais, sur RTL, « ce qui compte avant tout, c’est la rigueur » !

Gilles Balbastre

Notes

[1] 74% de la France en âge de travailler favorable au mouvement, 58 % aux grèves dans les transports, 53% au mouvement étudiant et même 52% aux blocages des raffineries, BVA pour la matinale de Canal, 22 octobre 2010.

[2] Source Inathèque. À noter que l’économiste Frédéric Lordon, par exemple, a été invité zéro fois sur RTL durant cette période.

[3] Voir le « Rapport d’information sur l’évaluation économique et financière des récents mouvements sociaux à la SNCF et l’impact du service minimum », du 4 février 2009, publié sur le site de l’Assemblée nationale.

 

Publié le 25 octobre 2010 par Gilles Balbastre

 

http://www.acrimed.org/article3466.html


 

La désinformation dans le Figaro

auteur: Roland

 



Capture d'écran de cette page du Figaro :

Voilà donc ce qu'écrit le Figaro à propos de ces photos :

LA LOI DES CASSEURS. Il a voulu s’interposer. Faire un geste quand soudain la manifestation a débordé sous la pression des casseurs. Travaille-t-il dans cette banque? Est-il policier? Syndicaliste? Ou un simple citoyen qui n’en peut plus de la violence gratuite, qui empoisonne chaque fois davantage les cortèges ? Sous les yeux médusés des passants et des manifestants, le 16 octobre dernier près de la place de la Bastille à Paris, l’homme a fini par céder sous le nombre, tabassé à coups de barre de fer. Un peu partout en France, en marge des manifestations contre la réforme des retraites, de véritables scènes de pillages et de guérilla urbaine ont terni une nouvelle fois la forte mobilisation des lycéens. (Lucas Dolega/EPA/MAXPPP)

La France a peur...

Maintenant allons voir la réalité ici

Edifiant non ?

(info pêchée sur Bellaciao)


http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=17141
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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 23:25

 

Les journaux français jouent l'union sacrée pour sauver une manne de près d'un milliard d'euros qui pourrait bien être purement et simplement supprimée depuis Bruxelles.

C’est une guerre secrète qui fait rage entre Bruxelles et la presse française depuis près de deux ans. Une guerre feutrée qui se déroule dans les salles de réunions des ministères, dans les couloirs des institutions européennes. D’un côté, la presse française qui, une fois n’est pas coutume, joue presque unanimement l’union sacrée. De l’autre, l’Europe qui souhaite harmoniser les législations et simplifier la vie des entreprises.

Au cœur du conflit, les Annonces Judiciaires Légales et la dématérialisation des marchés publics. Des dossiers très techniques, mais dont la valeur est on ne peut plus sonnante et trébuchante. En 2003, ces annonces spécialisées représentaient quasiment 1 milliard d’euros, selon l’inspection générale de l’administration des affaires culturelles1. Une véritable manne représentant jusqu’à 15% des revenus publicitaires de la presse régionale (PQR, PQD, PHR) par exemple.

Lobbying et course contre la montre

Un marché de poids qui menace de disparaître purement et simplement ! Depuis que la Commission européenne veut simplifier les procédures d’information de l’activité des entreprises. En clair : Bruxelles veut que les entreprises ne soient plus obligées de passer des annonces judiciaires légales dans les journaux, mais que tout puisse être concentré sur une plateforme dématérialisée et centralisée au niveau européen. Pour la presse régionale, c’est presque un demi milliard d’euros qui risque de s’envoler du jour au lendemain. Pour les quotidiens nationaux, c’est une centaine de millions d’euros par an qui passeraient à la trappe, et autant pour les hebdos nationaux.
Sans parler de la presse judiciaire pour qui les AJL et les marchés publics représentant 95% de leur chiffre d’affaires et qui risque de mettre tout simplement la clé sous la porte si la décision est entérinée par Bruxelles.

Du coup, depuis deux ans, la guerre fait rage.
Les armes des belligérants ? La logique de l’harmonisation européenne pour Bruxelles puisque la France est le seul pays à avoir conservé un tel système qui oblige les entreprises à passer des AJL dans la presse papier.
Du côté des journaux français, un fort lobbying qui mobilise tous les politiques possibles et hantent les couloirs de la Commission européenne avec un seul objectif : gagner du temps.

La presse hexagonale sait qu’elle ne pourra pas éviter éternellement cette harmonisation européenne, alors elle joue la montre et fait ses propositions. Les journaux français, réunis en union sacrée exceptionnelle, veulent obtenir de la Commission la possibilité de gérer eux-mêmes la dématérialisation de ces annonces. En clair : récupérer sur le web une partie de ce qu’ils perdront sur le papier et sauver les meubles.

Infogreffe s’invite dans le jeu

Mais les rebondissements sont nombreux dans cette guerre on ne peut plus discrète. Ainsi, le ministère de la Justice semble sur le point de jouer un mauvais coup aux journaux français en appuyant l’entrée dans la danse d’un nouvel acteur : Infogreffe. Si rien n’est encore joué, les journaux n’apprécient que très moyennement. Alors qu’ils essayent de sauver un gâteau dont ils savent qu’il sera moins appétissant, le ministère de la Justice semble vouloir aider un nouveau convive à se mettre à table…

On le voit, la guerre des AJL est loin d’être terminée, même si les journaux français ont le chronomètre contre eux. Combien de temps parviendront-ils à bloquer les projets de Bruxelles ? Réussiront-ils à “sauver” le marché des légales pour une presse française déjà souvent mal en point ? Au moment où sont remises en cause bon nombre d’aides à la presse, la plupart des journaux se passeraient bien d’une telle perte…
En mai dernier, à l’occasion du 37ème congrès de la PHR, j’interrogeais Bruno Hocquart de Turtot sur le sujet et le directeur du SPHR résumait ainsi les enjeux de la bataille qui se livre actuellement en coulisses :

Billet initialement publié sur Cross Media Consulting

Image CC Flickr Dunechaser

  1. Rapport de 2005 sur la publication des annonces judiciaires et légales par la presse écrite [pdf] []

Auteur : Erwann Gaucher - Source : owni.fr

 

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=16917

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 22:48

 

http://1.bp.blogspot.com/_-tMQItNSeLM/TMHMctif4cI/AAAAAAAAB3M/39hIcBqS2Ds/s320/nabe-christ-renaudot.JPG

Le Monde (le torchon, pas la planète) s'interroge sur la sélection du dernier roman de Marc-Édouard Nabe, L'Homme qui arrêta d'écrire, roman des années 2000, pour le prix Renaudot. On se souvient qu'en 2002, Alain Zannini, roman des années 1990, était sélectionné pour le Goncourt des Lycéens. Des lycéens qui, à l'époque, n'avaient pas beaucoup manifesté... pour Nabe.

Comme d'habitude dans la presse torche-cul, une allusion est faite au prétendu antisémitisme de l'auteur. C'est le comique récurrent depuis les années 1980, et, bien que cela soit totalement faux, les journalistes ne peuvent s'empêcher d'y faire référence, pour discréditer Nabe, qui est pourtant le premier défenseur de juifs comme Jésus de Nazareth, Henry Bernstein ou Simone Weil. Et bien d'autres. La presse torche-cul est ce qu'elle est...

Reproduction de l'article du Monde qui est très drôle en raison des témoignages de Louis Gardel (accusation d'antisémitisme), de Patrick Besson (défenseur nabien depuis 1988) et de Franz-Olivier Giesbert (qui est, avec Frédéric Taddéi et Thierry Ardisson, le seul animateur TV à inviter Nabe). Nabe au Renaudot : un coup d'épée dans l'eau ? On s'en fout. Le Renaudot a tout à y gagner, Nabe n'a rien à y perdre.

 

Est-ce un pied de nez au monde de l'édition ? Un "coup" médiatique ? Ou, comme le dit Dominique Bona, membre du jury Renaudot, la volonté de rester fidèle à l'esprit d'irrévérence qui a présidé à la naissance du prix ? Toujours est-il que, pour la première fois dans l'histoire des prix littéraires, un livre autoédité entre en compétition. Et pas n'importe quel roman puisqu'il s'agit de L'Homme qui arrêta d'écrire, de Marc-Édouard Nabe. Un choix qui ne manque pas d'ironie. D'une part, le roman de Nabe fustige copieusement les milieux artistico-littéraires en changeant à peine le nom des personnes qu'il attaque - notamment certains membres du jury, comme Patrick Besson ou Franz-Olivier Giesbert. D'autre part, ce livre diffusé sur Internet et dans quelques commerces (boucherie, fleuriste...) se veut l'illustration d'un nouveau concept lancé par l'auteur : "l'anti-édition". Pourtant, ni le boycottage des intermédiaires traditionnels du livre que sont les éditeurs, les diffuseurs et les libraires - des "parasites" selon Nabe - ni le contenu du roman ne semblent avoir vraiment posé de problème au jury, comme l'explique Patrick Besson : "C'est davantage sur le côté scandaleux du personnage qu'il y a eu des oppositions." Louis Gardel, par exemple, est catégorique : "Je n'ai pas ouvert le livre de Nabe car, il y a quelques années, lors d'un dîner, j'ai quitté la table après qu'il a tenu des propos antisémites. Il est hors de question que cela aille plus loin."

Interrogés sur la question de l'autoédition, les membres du jury expriment des points de vue divergents. "D'abord ce n'est qu'une deuxième liste, observe Dominique Bona. Ensuite, il est évident que si Marc-Édouard Nabe est maintenu dans la dernière sélection, il faudra en parler dans la mesure où ce procédé court-circuite une profession qui est aujourd'hui en souffrance. Lui décerner un prix serait un véritable camouflet à l'égard des libraires, auxquels tous les auteurs sont redevables." Un avis que ne partage pas Franz-Olivier Giesbert : "Je ne vois pas où est le problème ? Proust en son temps s'est autoédité." Pour Patrick Besson, "c'est une manière de saluer l'importance d'une œuvre originale qui demeurera une curiosité dans le paysage littéraire de la deuxième moitié du XXe siècle". Et puis, ajoute-t-il, "je suis sensible à l'aspect industriel. C'est de l'autoédition telle que la pratiquaient en leur temps Tolstoï et Dostoïevski." Message reçu par Nabe, qui s'est dit agréablement surpris par cette entrée en lice au Renaudot : "Au moins cela démontre qu'un livre sorti en janvier hors du système traditionnel peut encore avoir une existence en septembre. Il y a quelque chose de très réjouissant à voir l'anti-édition entrer dans une liste de prix prestigieux." Surtout si, comme l'affirment Christian Giudicelli et Louis Gardel, c'est Franz-Olivier Giesbert, patron du Point et figure influente de la vie littéraire, qui a parrainé Nabe, autoproclamé "paria" des lettres... Ce que Giesbert dément.
Le site des lecteurs. A lire : ses tracts qui sont de véritables pépites.

Source : Tombland

publié par prolix

 

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=17033

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 22:46
Vendredi 15 octobre 2010 5 15 /10 /2010 09:44

Télévision: de l'info sans infos


La nouvelle censure

Le principe de base de la censure moderne consiste à noyer les informations essentielles dans un déluge d'informations insignifiantes diffusées par une multitude de médias au contenu semblable. Cela permet à la nouvelle censure d'avoir toutes les apparences de la pluralité et de la démocratie.

Cette stratégie de la diversion s'applique en premier lieu au journal télévisé, principale source d'information du public.

 

De l'info sans infos...

Depuis le début des années 90, les journaux télévisés ne contiennent quasiment plus d'information. On continue d'appeler "journal télévisé" ce qui devrait en réalité être appelé un "magazine".

Un J.T. moyen contient au maximum 2 à 3 minutes d'information. Le reste est constitué de reportages anecdotiques, de faits divers, de micro-trottoirs et de reality-shows sur la vie quotidienne.

 

...et une censure sans censeurs

Toute la subtilité de la censure moderne réside dans l'absence de censeurs. Ceux-ci ont été efficacement remplacés par la "loi du marché" et la "loi de l'audience". Par le simple jeu de conditions économiques habilement crées, les chaines n'ont plus les moyens de financer le travail d'enquête du vrai journalisme, alors que dans le même temps, le reality-show et les micro-trottoirs font plus d'audience avec un coût de production réduit.

Même les évènements importants sont traités sous un angle "magazine", par le petit bout de la lorgnette. Ainsi, un sommet international donnera lieu à une interview du chef-cuistot chargé du repas, à des images de limousines officielles et de salutations devant un batiment, mais aucune information ni analyse à propos des sujets débattus par les chefs d'états. De même, un attentat sera traité par des micro-trottoirs sur les lieux du drame, avec les impressions et témoignages des passants, ou une interview d'un secouriste ou d'un policier.

A ces insignifiances s'ajouteront le sport, les faits-divers, les reportages pitoresques sur les villages de la France profonde, sans oublier les pubs déguisées pour les produits culturels faisant l'objet d'une campagne de promotion (spectacles, films, livres, disques...).

 

Information destructurée pour mémorisation minimale

Tous les psychologues et spécialistes des neurosciences savent que la mémorisation des informations par le cerveau se fait d'autant mieux que ces informations sont présentées de façon structurée et hiérarchisée.

La structuration et la hiérarchisation de l'information sont aussi des principes de base enseignés à tous les étudiants en journalisme.

Or depuis 10 ans, les journaux télévisés font exactement le contraire, en enchainant dans le désordre des sujets hétéroclites et d'importance inégale (un fait divers, un peu de politique, du sport, un sujet social, un autre fait divers, puis à nouveau de la politique, etc) , comme si le but recherché était d'obtenir la plus mauvaise mémorisation possible des informations par le public. Une population amnésique est en effet beaucoup plus facile à manipuler...
 

© Syti.net, 1998

 

http://intoxikinfo.over-blog.com/article-television-de-l-info-sans-infos-58878674.html

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 22:13

sarkozy voyou

http://www.bsavenir.fr/?p=4480

 

La réforme des retraites est votée ?

Un mensonge de plus !

 

Le Sénat a donc voté hier le projet de loi sur la réforme des retraites. Maintenant la propagande mensongère va s'en donner à cœur joie, disant que c'est fini,  que c'est voté, qu'on ne peut pas y revenir et qu'il faut arrêter les grèves. Les mensonges vont succéder aux contre-vérités, suivant la méthode habituelle des voyous qui nous gouvernent.

Tout cela est faux, rien n'est joué, car il faut ajouter quelques petites précisions importantes :

  • La loi n'est pas encore votée, puisqu'elle doit faire l'objet d'un ajustement par la commission mixte Assemblée-Sénat et être soumise au vote de l'assemblée une fois que le texte sera définitif (il y a des différences de texte entre le projet voté à l'Assemblée et celui voté au Sénat).
  • Lors de son passage devant l'Assemblée, la loi peut encore être modifiée, c'est le principe de la navette parlementaire où l'Assemblée a le dernier mot.
  • Une fois votée par l'Assemblée, elle n'est pas encore applicable puisqu'elle doit faire l'objet d'un décret d'application émis par le président de la république.
  • Une fois le décret établie, elle n'est pas encore applicable, puisqu'elle risque de faire l'objet d'un recours devant le Conseil Constitutionnel, ne serait ce que pour non respect du principe d'égalité (ceux qui ont commencé à travailler jeune cotisant plus longtemps que les autres) ou même de vice de procédure notamment à cause de l'interdiction des débats à l'assemblée, quand M. Accoyer avait fait son coup de force.

Donc le feuilleton continue et le vote d'hier au Sénat n'est qu'une étape comme les autres. Quoiqu'en dise la propagande officielle, la loi n'est pas votée.

Raison de plus pour amplifier les grèves et les blocages.


Auteur: Roland

 

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=17003


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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 07:58
Selon Le Canard enchaîné, Eric Woerth serait intervenu pour sauver sa future retraite très avantageuse de conseiller régional de Picardie

publié le mercredi 20 octobre 2010 à 23h09




La retraite d'Eric Woerth
.

On pensait tout savoir sur Eric Woerth, le ministre du travail ayant fait l'objet de révélations en cascade ces derniers mois. Et pourtant... Le Canard enchaîné du 14 octobre raconte le dernier combat qu’aurait mené Eric Woerth lorsqu'il était ministre des comptes publics à Bercy : sauver le système de retraite très avantageux des conseillers régionaux de Picardie en faisant intervenir une filiale de la Caisse des dépôts et consignations. La mission est sur le point d’être accomplie. Seul petit problème : Woerth a été conseiller régional de Picardie de 1986 à 2002. Le ministre Woerth serait donc intervenu pour sauver la retraite bonus du conseiller Eric.



Curieusement, une semaine après ces révélations, aucun média (à l'exception du Courrier picard) n'a repris l'information du Canard.

 

http://www.politique.net/2010102001-woerth-retraite-conseiller-regional-de-picardie.htm

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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 05:47
La fallacieuse lutte contre le terrorisme: Citoyens, vous êtes bernés !
Le Chat et le terrorisme
http://lafontanelle.free.fr/index.php/2006/12/01/
.
Terrorisme ! Un épouvantail brandi à tout moment.
Lutter contre le terrorisme ?
Quelle imposture !
2000 membres d'Al Quaïda dans le monde
(source Expert français en terrorisme,
pardon je ne me souviens plus de son nom),
et ces 2000 là terrorisent les puissantes armadas de l'Occident.
Loufoque ! Très loufoque...
Un bon Service de Renseignement suffirait à les terrasser.
.
Alors, pourquoi cet épouvantail à peuples ?
.
- Pour faire peur, d'abord.
Une personne terrorisée vote pour celui
qui lui promet la Sécurité. Point.
.
- Ensuite, pour mieux contrôler les citoyens.
Au nom du terrorisme, tout est minutieusement épié,
surveillé, noté, imprimé, archivé.
Nos moindres faits et gestes !
Et les fichiers se recoupent,
oh merveille de la technologie triomphante.
.
- Et puis, il y a les lois liberticides.
Au nom de la lutte contre le terrorisme,
on supprime peu à peu toutes nos libertés.
Au final, que restera-t-il ?
Le terrorisme est un prétexte commode
pour faire accepter l'intolérable. Pfff !!!
.
- C'est aussi un moyen de dominer les consciences
pour, ensuite, se permettre de tout contrôler:
Ressources, pays récalcitrants, régions entières...
Le Terrorisme est le meilleur allié de
la fort peu démocratique entreprise occidentale
de domination du monde. Vous avez dit hégémonie ?
Impérialisme pas mort. Et même bien vivant !
.
- Le terrorisme incite à fabriquer des armes,
pour se défendre contre... une menace imaginaire.
Les pays qui ont peur,
(et on s'arrange, pardi, pour qu'ils aient peur),
se fournissent en armes auprès de ceux
qui les fabriquent et qui instrumentalisent la peur .
Les mulinationales de l'armement se frottent les mains.
Et pour services rendus,
non aux citoyens restés sur le carreau, eux,
mais aux Maîtres du monde,
les Gouvernements reconnaissants
octroient aux marchands de morts, après leur disparition,
rues à leur nom, plaques commémoratives...
et de leur vivant, ils sont chouchoutés
par les Médias et par les Politiques et par les Financiers
(liste non exhaustive).
Fortune, pouvoir, prestige assurés !
Tuez le plus possible,
et vous serez encensés.
Drôle de "civilisation" !
Le Petit Prince de St Exupéry,
s'il regardait notre planète,
serait encore bien étonné.
Candide (de Voltaire), aussi !
.
- Mais ce n'est pas Tout !
Bonnes gens, vous avez peur ?
Blotissez-vous sous les ailes protectrices
du Nouveau Désordre Mondial.
Pardon, du "Nouvel Ordre Mondial".
Ils n'attendent que ça,
les concepteurs de cette jolie, jolie structure !
.
Alors, le "terrorisme",
il est pas utile ?
Pour les crédules, au moins.
Et tant pis pour eux, ils l'auront cherché !
.
Eva R-sistons

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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 05:31

Ho-NOM.jpg

 

Jusqu'à quand accepterons-nous

d'être dépossédés de tout ?

La "génération précaire"

sera-t-elle condamnée

par notre inaction ?

Par eva R-sistons à l'intolérable

 

 

Allons-nous être comme des moutons que l'on conduit à l'abattoir ?

 

Allons-nous nous laisser tondre sans fin ?

 

Allons-nous indéfiniment nous laisser dépouiller de tout,  de toutes nos conquêtes  sociales, par exemple, mais aussi de toutes nos libertés ? Ne voyons-nous pas que nous sommes privés peu à peu de tout ce qui nous protège, de tout ce à quoi nous avons droit, et même, de tout ce qui nous permet de vivre ?

 

Le Droit au travail est le premier des droits. Et pourtant, même celui-là, on nous le retire (disparition des emplois industriels, agricoles, bientôt plus de fonctionnaires, de caissières, etc), pour que les derniers salariés acceptent de travailler à n'importe quel prix, à des milliers de kms de leurs familles, ballottés selon le bon vouloir des négriers modernes, et aussi pour substituer des robots soumis aux employés qui, ici, demandent un congé maternité, là font grève ? § 1

 

Et lorsque nous refuserons d'être entièrement tondus, dépouillés de tous nos droits, va-t-on nous traiter comme des délinquants, des terroristes ?

 

Voici une nouvelle étape de la dépossession: Désormais, un cultivateur américain peut être condamné pour avoir fait pousser des légumes dans son jardin ! L'usage de plantes médicinales, de remèdes de grand-mères, sains, efficaces, commence à être criminalisé, et puis les ressources naturelles, la terre, sont confisquées par quelques multinationales, tout est marchandisé, breveté... § 2

 

Où va-t-on ? Quel monde va-t-on léguer à nos enfants ? Un monde absolument invivable ? Ne le sentent-ils pas confusément, en manifestant ? Génération précaire ? Seulement condamnée à survivre ? Privée d'avenir ? Nos jeunes, au mieux simples numéros, simples consommateurs, moutons surveillés à chaque coin de rue, au pire chair à canons ? Et s'ils manifestent, vont-ils se retrouver en garde à vue, à l'hôpital, à la morgue, eux les enfants de France ? Nous acceptons cela ? Nous laissons les événements se dérouler les uns après les autres, jusqu'au point de non-retour ? 

 

Le point de non-retour

 

Le point de non-retour ? Il est atteint dans "la plus grande démocratie du monde", états-unienne ! Et avec Sarkozy l'Américain, la France va être gangrénée à son tour plus vite qu'on ne l'imagine ! 

 

Le Monde selon Bush

 

En écrivant, j'écoute un enregistrement que j'ai fait en 2004 ("Le monde selon Bush" de William Karel, 28.6.2004, Contre courant sur FR2, du temps où la télé était encore libre) : "Le film raconte les mille jours de sa présidence, des attentats du 11 septembre au bourbier de la guerre en Irak. Il dresse un état des lieux de l'Amérique d'aujourd'hui et tente de comprendre comment un petit groupe d'hommes, sous l'influence des faucons néo-conservateurs, a pris le contrôle de la politique étrangère américaine. (..) Le film n’est qu’un montage d’interviews cadrées à l’identique où chaque témoin remonte à la source de chaque zone sombre de la législature Bush : Fascisme, manipulation, corruption et cynisme généralisé. " § 3

 

Tous les mécanismes du pouvoir bushiste y sont démontés. Mais on y retrouve aussi, préfigurés, tous les ressorts de la politique mondiale, de la nôtre, peu à peu. Le 11 septembre n'est pas un accident, mais un cadeau pour tous ceux qui veulent porter atteinte à nos libertés. Et un prétexte.

 

Dans ce documentaire prodigieux, Norman Mailer nous dit : "Le fascisme n'est que la détérioration de la démocratie, et la montée soudaine de concepts précis nous renvoie à l'état nazi. L'oppression devient si puissante, qu'on peut lui donner le nom de fascisme !"

 

En secret, les gouvernements préparent des lois modifiant nos droits (par exemple, soyons-en sûrs, le droit de grève, bientôt, comme celui de manifester), nos libertés. Aux Etats-Unis, au nom de la sécurité, le Patriot Act autorise ainsi l'accès sans restriction aux données individuelles, la perquisition à domicile (pour la bonne cause, évidemment), les écoutes téléphoniques sur tout le territoire, l'espionnage, la délation, on peut traquer sans la moindre gêne, et même enlever une carte de crédit - autrement dit le droit de subsistance. Qu'en sera-t-il demain, sur ce dernier point, avec la puce ? Les indésirables (ceux qui refusent l'Ordre Mondial Monstrueux qu'on prépare) seront-ils interdits d'achats, et donc condamnés à une mort certaine puisque de surcroît, il ne sera plus possible d'avoir son potager ? Ce n'est plus Orwell ou Soleil Vert, c'est du machiavélisme !

 

Et pendant qu'on y est, tous les domaines sont aspirés dans ce tourbillon liberticide sans fin. Ainsi, lorsqu'on nous interdit de manger sainement, lorsqu'on nous oblige à nous bourrer des produits frelatés de l'industrie agro-alimentaire ou à nous "soigner" en ingurgitant les potions chimiques de Big Pharma, il ne s'agit plus de mesures sécuritaires. Mais parce que nous ne réagissons pas, nous acceptons à notre insu, ou par passivité, tout ce que l'on programme pour nous. En fait, nous sommes quotidiennement dépossédés de nos libertés - et de nos vies. De nos vies dignes de ce nom, bien sûr. Car qui aspire à être un mouton tondu au gré d'un maître tyrannique et cupide ? Qui aspire à être privé de ses libertés même les plus élementaires, comme celle de disposer de son corps ?

 

Engrenage fatal et abus de pouvoir

 

Qu'on me comprenne bien: Il s'agit d'un engrenage fatal. Nous mettons les pieds, sans vraiment nous en rendre compte, dans un engrenage fatal. Il commence à l'aéroport, lorsque nous acceptons d'être visualisés dans notre intimité,  pour prouver que nous ne sommes pas des terroristes.  Lorsque, aussi, nous acceptons les caméras de surveillance partout, vidéo-surveillance fallacieusement rebaptisée vidéo-"protection", nous nous soumettons implicitement au dépouillement de tous les aspects de notre vie. Jusqu'où cela va t-il ? Jusqu'à la privation du choix de notre nourriture, de nos soins, même. On nous impose, abusivement, de ne manger que des produits de l'industrie agro-alimentaire, et d'absorber des produits tellement chimiques, qu'ils guérissent en rendant malades ! Lorsqu'on regarde la composition des aliments, on est effaré de constater que les adjuvants, les colorants, etc, etc, sont sans cesse plus nombreux ! Autrement dit, en mangeant, en se soignant, on s'empoisonne. De quel droit nous oblige-t-on à être les auteurs de notre propre mort ? De quel droit nous refuse-t-on le choix d'une alimentation saine et d'une médecine naturelle ? C'est un abus de pouvoir caractérisé qui, bien évidemment, doit être dénoncé et pénalisé ! 

 

Et puisque nous sommes au coeur du débat sur les retraites, est-il insensé de penser que l'on nous fera travailler si tard (et en cotisant à des fonds de pension), qu'en réalité, au final,  nous ne pourrons même pas jouir d'un repos bien mérité, pour le seul profit du grand Capital pariant sur notre mort précoce et faisant tout pour cela ? Ainsi, il gagnera sur tous les tableaux: En tirant profit du fruit de notre travail (pour ceux qui auront encore un emploi), alors que les Caisses de Retraite, jusque là, géraient les fonds, et en ne nous versant rien, du fait de notre disparition prématurée. Le capitalisme, de surcroît orchestré par une mafia militaro-financière plus ou moins anonyme, est l'ennemi de nos vies.

 

L'Union européenne est un tremplin, et un instrument, du Nouvel Ordre Mondial en gestation; Bruxelles se substitue aux Etats souverains. Et lorsque l'UE s'apprête à interdire les plantes médicinales, elle participe à la dépossession progressive de nos vies par une poignée de malfaisants concepteurs tout puissants.

 

Il est temps que nous ouvrions les yeux. Il est temps que nous réagissions. Certes, il faut dire non à la politique de Sarkozy, mais il faut aussi, au-delà, dire non à Bruxelles, autrement dit il est vital de sortir de l'UE le plus vite possible.  En n'oubliant pas que nos pires ennemis se trouvent plus haut, là où se conçoivent les plans du Nouvel Ordre Mondial qui doit enchaîner les citoyens de tous les pays pour le plus grand profit de la Haute Finance, des dirigeants de multinationales et de grands Médias.

 

Tous unis, les peuples parviendront-ils à déloger les usurpateurs qui ont droit de vie et surtout de mort sur eux, pour les placer là où ils devraient réellement se trouver: En prison ? 

 

A travers la future interdiction par l'UE des plantes médicinales, se joue en fait notre avenir. Il est grand temps de stopper l'intolérable...

 

Eva R-sistons

 

http://r-sistons.over-blog.com/article-generation-precaire-condamnee-abus-de-pouvoir-ue-reagissons-58992347.html

 

TAGS : Nouvel Ordre Mondial, Union Européenne,  Bruxelles, plantes médicinales, Finance, Médias, capitalisme, multinationales, Sarkozy, fonds de pension, retraites, Big Pharma, Orwell, Soleil Vert, agro-alimentaire, 11 septembre, Bush, Patriot Act, liberticides, sécuritaire, Norman Mailer, fascisme, William Karel, liberté, droit, vidéo-surveillance

 

§ http://r-sistons-actu.skynetblogs.be/archive/2010/06/14/alerte-le-nouvel-ordre-mondial-s-apprete-a-tuer-nos-emplois.html

§ 2 : http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article4750 

§ 3 http://www.cinemovies.fr/fiche_film.php?IDfilm=4974 



Les plantes médicinales bientôt interdites par l'UE.
Réagissons !
Par Diatala

 

Vous avez dit un monde totalitaire ! Et bien vous avez raison. La concentration des pouvoirs par l’élimination de la concurrence est en œuvre depuis longtemps et atteint ses objectifs les uns après les autres.


Le 1er avril 2011 ici vous ne pourrez plus disposer comme aux E.U et au Canada du libre choix en ce qui concerne vos médications, vos vitamines ou compléments alimentaires


Aujourd’hui il est déjà interdit à certains cultivateurs occidentaux de traiter leurs cultures comme ils le souhaitent, sous peine d‘amende et de destruction de celles-ci. Il est interdit de posséder un potager et d’y faire pousser des herbes aromatiques médicinales. La Bill C-51, passée en 2008 criminalise l’usage des plantes médicinales au Canada. Et ici un cultivateur américain de Géorgie a été condamné à verser 5000 € d’amende pour avoir fait pousser des légumes dans son jardin et en avoir offert à ses voisins. En France un cultivateur bio a été perquisitionné et appréhendé avec interdiction de vendre ses livres sur ses méthodes biologiques ; ces livres ont été saisis et interdits à la vente. Ici deux autres cas de condamnation en France et là. Quel nom doit-on donner à ces pratiques ?


Le criminel et géant Mosanto et d’autres multinationales américaines d’agroalimentaires et chimico-pharmaceutiques sont devenus les maitres de l’Europe.


Nos politiques sont corrompus, lâches ou idiots pour beaucoup d’entre eux et les dirigeants de Bruxelles, non élus par les Peuples, sont à la solde d’un pays étranger qui ruine notre avenir et la création d’une Europe forte et indépendante.


Depuis des générations vous vous soignez avec des plantes médicinales et des remèdes de grand-mère, vous optez pour des médecines douces plutôt que d’ingérer des produits chimiques iatrogènes, et vous avez raison, c’est votre liberté totale et fondamentale. Votre corps vous appartient et personne n’a le droit de vous dicter et de vous imposer un style de thérapie ou des marques de compléments alimentaires que vous n’avez pas choisis ou que vous refusez. Vous avez l’habitude d’aller chez votre herboriste pour qu’il vous prépare vos tisanes du soir ? Et bien cela sera désormais terminé et interdit. Ce droit capital va être supprimé.

 

Les multinationales pharmaco-chimiques, via le Codex alimentarius, et avec l’aide de leurs nombreux lobbys à Bruxelles et celle des acteurs européens corrompus ont réussi à prendre le monopole de votre santé.

 

Nous allons devenir du bétail dirigé par une oligarchie, donc non élue démocratiquement, et sanctionné ou éliminé par celle-ci en cas de désobéissance.


Ces montres affamés seulement et uniquement par le profit vont supprimer aux peuples européens la première de leur liberté : La Liberté de disposer de leur corps et de son intégrité physique.

 

Pourtant le Code civil et la Déclaration des Droits de l’Homme sont clairs à ce sujet. Cette directive européenne viole donc et éradique notre propre armure, notre seul rempart contre les abus dirigés contre notre propre santé et bien-être.

 

Nous serons obligés, si rien n’est fait, et rien n‘assure cette réussite, de nous plier aux diktats imposés par Bruxelles, la grande prostituée qui passe son temps à genoux à faire des inflations à Washington. Nous serons obligés de nous soigner uniquement avec leurs produits chimiques. Et les préparations ancestrales seront sous-dosées et sur ordonnance, donc inutiles et nécessitant obligatoirement l‘accord d‘un médecin.


Nous ne pouvons pas accepter que les espèces offertes par la Nature soient brevetées ou accaparées par des firmes.

 

De plus cette loi permettra des perquisitions sans mandat pour s’assurer que des plantes et des herbes médicinales ne sont pas cultivées chez vous.

 

Et en cas d’infraction à la loi vous risquerez des peines d’emprisonnement et de lourdes amendes.


Nous devons absolument réagir, nous révolter et écrire à nos députés européens, dont le rôle, si ils l’oublient, est d’agir en nos noms afin qu’ils empêchent cette directive de passer et qu’ils nous assurent un avenir sans domination et privation de liberté.


Ici la carte pour trouver vos députés en France. Et ci-dessous un exemple de lettre type à adresser si vous avez des difficultés à rédiger un courrier.


C’est un devoir fondamental de le faire et d’agir ensemble pour sauvegarder le reste de nos libertés et pour assurer celles de nos enfants et leur avenir.

 

La Terre Mère avec ses bienfaits et ressources naturelles ne nous appartient plus, elle a été séquestrée, pillée, vandalisée et accaparée par une petite bande de voyous et de psychopathes qui la maltraitent et l’asphyxient un peu plus chaque jour.

 

Nous devons la reprendre pour la sauver, la protéger et la transmettre indemne aux générations futures pour assurer l’équilibre et la pérennité de l’Humanité.

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Lettre-type :

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Objet : Directive sur les plantes médicinales traditionnelles

Madame, Monsieur,

Venant d’apprendre avec stupeur le projet Européen concernant l’interdiction des plantes médicinales, je m’insurge, je me révolte quant à cette violation primaire aux droits humains.

Ma famille s’est toujours soignée par les plantes et a constaté leur haute efficacité.

Doit-on devenir des cobayes des lobbys pharmaceutiques sans alternative, sachant y compris que les médicaments qui soignent un problème spécifique ont des effets secondaires catastrophiques à d’autres niveaux ?

J’estime qu’on ne peut pas annuler un savoir ancestral de médecine par les plantes pour le seul profit de multinationales pharmaceutiques.

L’heure est très grave et je vous prie de prendre en compte ce cri d’alarme avant que de sérieux problèmes n’émergent.

Il convient d’apporter en urgence des amendements à cette directive afin qu’elle prenne davantage en compte les préparations à base de plantes non-Européennes.

Je vous prie instamment d’exercer les pressions nécessaires au Parlement européen ainsi que sur la Direction générale de la santé et des consommateurs (DG SANCO) afin de présenter de tels amendements.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, mes meilleures salutations.

 

http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article4750 

 

http://r-sistons.over-blog.com/article-generation-precaire-condamnee-abus-de-pouvoir-ue-reagissons-58992347.html

 



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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 05:13

Le scandale qui peut ruiner l’économie mondiale
Carlos

Mardi 19 Octobre 2010


Le scandale qui peut ruiner l’économie mondiale
Vous n’avez sans doute pas encore entendu parler du “Foreclosure Gate” ? Ne vous inquiétez pas, ça va venir. A l’instant où j’écris ces lignes, Google propose déjà plus d’un million six cents mille occurrences pour ce terme, et ce n’est probablement pas fini, tant ce nouveau scandale venu en droite ligne des Etats-Unis risque de reléguer les “subprimes” à une petite farce d’étudiant-trader. J’avoue que l’affaire est extrêmement complexe à résumer en quelques lignes. Vincent Bénard fut, à ma connaissance, le premier blogueur francophone à en parler. De son côté, la presse généraliste commence timidement à évoquer cette bombe atomique qui menace d’exploser à la figure de l’ensemble de l’économie mondiale.

Comment résumer simplement cette affaire ? On peut dire que le Foreclosure Gate (”scandale des saisies”) est une suite chronologique de la crise des subprimes, mais à la puissance dix. Souvenez-vous, les crédits subprimes avaient été accordés facilement à des ménages américains par des banques pas très regardantes sur la solvabilité desdits ménages. Mais comme le rêve américain a un prix et comme l’argent ne pousse pas dans les arbres, la crise est venue jeter à la porte des millions de ménages qui se sont défendus bec et ongles pour conserver leur bien.
Fin 2008, les lettres de ”foreclosure” débarquent par centaines de milliers dans les boîtes des Américains. Mais en examinant les dossiers de saisie d’un peu plus près, des avocats dénichent une faille dans le système. En résumé, il apparaît que les banques ont contourné la procédure légale. Les saisies auraient été effectuées dans la précipitation, sans tenir compte des règles administratives en vigueur.
Pire : le système informatique MERS qui est censé garder en mémoire toutes les opérations immobilières du pays (enregistrements, hypothèques, etc.) s’avère incapable de répondre aux critères définis par la loi américaine. Ses défaillances pourraient conduire à l’annulation de millions d’actes d’achat ou de vente, car les banques ne sont plus en mesure de prouver qu’elles détiennent une hypothèque. Certaines d’entre elles sont allées jusqu’à fabriquer de faux documents pour tenter d’abuser des propriétaires.
L’affaire a pris un tel tour que la justice a décidé de suspendre toutes les saisies en cours. Il va falloir désormais remonter le fil de chaque achat, vérifier les enregistrements et la légalité des saisies, bref un travail de titan qui prendra du temps mais qui risque surtout de… plomber les banques. Le chiffre de 700 milliards de dollars est avancé, sans que l’on puisse dire s’il est sous-estimé ou surévalué. Parmi les banques impliquées dans ce scandale à grande échelle, on retrouve Wells Fargo (l’un des géants bancaires aux USA, premier prêteur hypothécaire en 2010), Ally (numéro 4 en matière de crédit immobilier), ainsi que les désormais tristement célèbres Fannie Mae et Freddy Mac, déjà à l’origine de la crise des subprimes.

Le scandale commence à trouver un léger écho dans la presse française. Pour l’AFP, on ne peut pas encore parler de “menace”, mais à ce stade on ignore complètement l’impact que risque d’avoir cette affaire en dehors des Etats-Unis et sur ce qu’on appelle “l’économie réelle”. Ce qui est sûr, c’est que 50 procureurs ont uni leurs efforts pour mener des poursuites contre les banques visées, avec à la clef des dédommagements juteux. Comme dans la crise des subprimes dont on ressent encore les secousses aujourd’hui, la titrisation sauvage, l’irresponsabilité et l’opacité des géants bancaires risque encore de mener l’économie au bord de la faillite.

Comme on dit : affaire à suivre…
Un bon (et long) résumé en français ici ou ici. Un article sur le scénario du pire (en anglais) ici.


http://www.alterinfo.net/Le-scandale-qui-peut-ruiner-l-economie-mondiale_a50919.html

 

 

DSK, du haut du FMI, parle déjà de nouveaux milliards à faire payer aux.... par nous, naturellement !!!! Toujours responsables, et toujours pressurés de tous côtés ! eva R-sistons

 

 

Lire aussi, sur mon blog sos-crise :

 

Vous avez aimé les subprime ? Alerte ! Voici le "foreclosure gate" !

 

 

foreclosures_cartoon_22Ou la deuxième couche de la crise économique mondiale

 

Depuis quelques semaines, le microcosme de la spéculation US est de nouveau en ébullition : alors qu’elles cherchent à récupérer un maximum de maisons hypothéquées (et de dollars), les banques s’aperçoivent que c’est un bordel sans nom pour prouver qu’elles en sont bien les propriétaires. Ben oui : les crédits hypothécaires subprime ont été découpés en paquets -les produits dérivés1], que les établissements bancaires, assureurs et autres fonds de pension se sont allègrement revendus en dehors des règles en matière d’immobilier.

Parallèlement, les faillites bancaires ne faiblissent pas. État des lieux indispensable car les États-Unis sont en très mauvaise passe malgré leur note AAA attribuée par les agences de notation.

 

suite ici :

 

Vous avez aimé les subprime ? Alerte ! Voici le "foreclosure gate" !

 

Et tout ça, qui en parle ?

 


Hervé Kempf - Pour sauver la planète, sortez du capitalisme
Nicolas Sarkozy engage l’Etat pour la moitié de l’or du monde

L’Etat français, par l’intermédiaire de son premier magistrat, vient d’apporter sa garantie au solde (montant des dépôts bancaires moins montant du fonds de garantie) soit 1 388 615 000 000 euros (..)

Curieusement, c’est également le montant à peu de chose près de la dette de l’Etat français, qui vient donc de doubler, même s'il s’agit (pour l’instant) d’un engagement hors bilan.

... au moment où les plus puissantes banques s’effondrent comme de vulgaires châteaux de cartes et qu’absolument personne ne peut avoir la moindre idée où l’avalanche va s’arrêter.

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article71804
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20080927115.jpg
http://sarko-verdose.bbactif.com/politique-social-f1/krach-les-capitalistes-deviendraient-communistes-t136.htm
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Lire aussi:

Russie: Une caste atlantiste face à Poutine


Medvedv_ramunsen.jpg

Russie : des renards dans le poulailler...


 

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« Le régime “néolibéral” sape les fondements de la souveraineté populaire en transférant le pouvoir de décision des gouvernements nationaux à un “parlement virtuel” d’investisseurs et de prêteurs, préalablement organisés dans de grandes firmes. »

Noam Chomsky (1)


(..) A Iaroslavl, s’est dévoilée une formidable poussée. Un véritable putsch. Non violent, nous ne sommes pas en Equateur. “Soft”. Feutré. Néanmoins : redoutablement efficace. Car, il ne s’agissait pas d’une horde de policiers voyous et corrompus, instrumentalisés par des services secrets étrangers…

Mais, d’une caste s’autoproclamant “élite du pays”, se revendiquant “atlantiste”. Dans un refrain muet, silencieusement repris en chœur, dans la hargne, la servilité ou la béatitude, suivant les tempéraments, étouffant son hurlement : « L’Intégration à l’Otan ! ».

Se ruant à l’assaut de la doctrine défendue jusqu’à présent par la nation Russe,depuis son redressement succédant à son quasi-naufrage des années 90 : participer aux échanges internationaux, dans un monde « multipolaire ». Ces putschistes ne souhaitant qu’une “intégration” dans un Occident mythique, pôle de “La Civilisation”, la Russie se devant d’admettre la suzeraineté des USA…

Ce putsch va-t-il réussir, durer, prendre racine ?... La Russie est-elle prête à sacrifier son indépendance pour un développement promis par des pays en plein déclin économique ?... (3) Où sont les véritables intérêts de la Russie, pour la fin de ce siècle, et le siècle prochain ?

Ces forces centrifuges qui sont-elles, et sont-elles maitrisables ?  (..)


procession_a_Iaroslavl.bmp

Alexeï Bogolioubov – Procession de Pâques à Iaroslavl - ­1863

:

 

Le président de l’Institut du développement contemporain et modérateur de la section “Systèmes régionaux de sécurité mondiale” du Forum, Igor Iourgens, quant à lui : « … prône la création d’une union Russie-OTAN et l’intégration ultérieure de Moscou à l’Alliance renouvelée. » (7)

On comprend qu’une partie de la classe politique russe soit obsédée par la volonté de désarmer l’hostilité traditionnelle de l’Occident, notamment chez les anglo-américains. (8) Les nostalgiques de la Guerre Froide, manipulés par les lobbies de l’armement. Même fossilisée, “la bête” réapparaît, comme ces mammouths enfouis sous les glaces ressuscitant de vitalité débordante dans les musées, pour une seconde vie.

Subitement, nier le “droit international” pour “intégrer l’OTAN” afin d’assurer sa “sécurité”, ce n’est pas simplement tourner le dos au « multipolaire », c’est plus que verser dans « l’unipolaire »…

Contrer les “menaces”, assurer la “sécurité”, lutter contre le “terrorisme”, que recouvrent ces mots ?...

Le terrorisme, on le sait depuis longtemps, n’est que le mélange explosif de prédateurs gorgés de richesse s’imaginant cohabiter paisiblement avec des populations qu’ils spolient et humilient. Il suffit de respecter le droit des peuples à l’autodétermination, dans l’équité économique et sociale assurant leur prospérité, pour que le problème soit résolu.

L’ennemi de la liberté, c’est la pauvreté imposée. Ni plus, ni moins. Le mythe du terrorisme, succédant à la lutte contre le communisme international, est l’emballage de l’idéologie impériale charpentée par La Loi du Plus Fort, fondant sa prospérité sur la spoliation.

La Russie, issue des cendres de l’URSS, n’a aucune ambition impériale, éprouvant les plus grandes difficultés, avec sa faible démographie aggravée par la saignée de la deuxième guerre mondiale et ses 30 millions de morts, à peupler son immense territoire, aux colossales richesses naturelles. Comment un pays avec une population équivalente à 2 fois celle de la France et à 37 fois son territoire, au sous-sol débordant de trésors, nourrirait-il des volontés de prédation à l’égard d’autres pays ?...

En ce cas, pourquoi s’aligner sur un Occident déclinant, dont les ressources proviennent de pays assujettis et pillés ?... Tenir un même discours, pour quels objectifs communs ?...

Céder, par faiblesse ou par peur, aux pressions de l’OTAN exerçant sans discontinuer son encerclement : fusées à ses frontières avec la Pologne ; tensions entretenues en Ukraine, aux Pays Baltes ; agressions en Géorgie, Tchétchénie et dans l’ensemble du Caucase ; manœuvres hostiles du Japon autour des îles Kouriles et presqu’île du Kamchatka ?...

Apaiser les campagnes de déstabilisation a répétition sous prétexte des “droits de l’homme” et autres fariboles, que l’Empire et ses vassaux sont les derniers à respecter dès que leur soldatesque exerce ses talents de soudards en dehors de leurs propres frontières ?... Par un milieu d’affaires occidental rêvant de s’emparer de l’appareil d’extraction de ses ressources naturelles, et des rentes de situation que sont la privatisation des services publics.


Souscrire au délire de l’Empire de rassembler dans un même bloc avec l’Otan, Russie et Inde, contre la Chine ?... Vision entretenue par des bellicistes travaillant avec fébrilité dans la perspective d’un conflit avec la Chine pour la fin du XXI° siècle, afin de préserver son hégémonie pour le XXII° siècle ?...

Questions que le président Medvedev s’est bien gardé de soulever et, surtout, d’y répondre dans son discours du 10 septembre, devant le Forum réuni. Reprenant la rhétorique de l’idéologie néolibérale, avec l’inévitable couplet sur la démocratie rempart contre le terrorisme, dans ce qu’il a présenté comme un programme en 5 points (9) : (..)

 

Apparaissent en filigrane les “tabous” du Libéralisme : ne jamais évoquer les problèmes fondamentaux de justice économique et sociale, de redistribution des richesses nationales qui sont, en fait, les causes des profondes crises qui déchirent nos sociétés.

Mais, reprendre une rhétorique, une figure de style imposée, n’est-ce pas plier un genou face à celui dont on accepte la règle ? (..)

Dans cet acte d’allégeance, le « monde multipolaire » auquel aspirait la Russie, érigé en principe cardinal de sa politique nationale est fortement, violemment, remis en cause. Par deux forces centrifuges. Leur travail de sape est si acharné, obstiné, puissant, qu’il commence à déstabiliser l’Etat au plus haut niveau.

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Impact du “lobby des Russes-Israéliens”

Parmi les partisans exaltés de l’intégration de la Russie dans l’OTAN, et sa soumission aux USA, figure le puissant « lobby des Russes-Israéliens ». Idéologie, vision, action : un copié-collé de celles des néoconservateurs US et des extrémistes sionistes.

Un exemple… (..)

 

Corrosion du cynisme affairiste

Une deuxième force centrifuge a pour vecteur le milieu des affaires, du moins une large proportion. Pour être plus précis : un milieu “affairiste”, se livrant à une corrosion des piliers de la nation Russe.

Ce sont les nouveaux riches, non pas ceux de l’ère Eltsine et de l’écroulement de l’URSS qui n’étaient que des mafieux. Déterminés à s’enrichir, par des valises de “cash”, inconscients des enjeux, en bradant les richesses nationales dont ils s’étaient rendus maîtres en cheville avec la nomenklatura décadente, aux groupes internationaux de l’énergie et des mines.

A présent, il s’agit d’une nouvelle génération plus instruite des mécanismes économiques et spéculatifs, moteurs du “Libéralisme” et de la “mondialisation”. Devenus riches, certains immensément riches, ils aspirent à le devenir plus encore. Toujours plus, avec leurs seconds couteaux, leurs médias, leurs courtisans et leurs bouffons.

Une richesse familiale surgissant en moins d’une génération, sans fondement d’une “découverte” répondant aux besoins ou à l’engouement d’un marché, sans spoliation, ne peut avoir pour origine qu’un mix de corruptions, délits d’initiés et trafics de marchés publics.

Le terreau de cet enrichissement rapide et exponentiel est toujours composé, quel que soit le pays, de marchés d’infrastructure (BTP, barrages, ports, aéroports, réseaux ferroviaires, oléoducs, etc.), d’armements (internes ou à l’export), ou de privatisations (notamment, le secteur banques & assurances, énergies, mines, aciéries, etc.). Marchés, ententes, arrangements, octrois de licences ou autres, opaques et générateurs de commissions occultes considérables. En proportion avec le montant des transactions. (..)


Le credo de ces affairistes :

« Le prix de la fortune : une Russie occidentale ».

Evidemment, ils représentent la tête de pont des milieux d’affaires occidentaux qui les bichonnent, les font passer pour des génies dans leurs médias de propagande. A condition de reprendre et réciter la rhétorique souhaitée : « La Russie doit améliorer ses relations »…

C’est-à-dire ?...

Le Forum de Iaroslavl ne vibrait que de ce leitmotiv : “créer des conditions favorables aux investisseurs étrangers”, y compris aux expatriés occidentaux sur place, pour « moderniser » la Russie. Et, bien sûr : intégrer l’OTAN.

En clair : ne pas payer d’impôts sur les bénéfices, si ce n’est symbolique comme l’immatriculation des Rolls et Ferrari, libre circulation des capitaux spéculatifs, ne pas payer ses ouvriers dans la "paix sociale"... En bref : Tout pour nous, « élite ». Et, repris en chœur par les affairistes le poing levé : que les autres crèvent ! (..)

Parlant au nom de tout le pays, ils estiment que la “modernisation de la Russie” passe par l’application des règles du “club” qu’ils veulent rejoindre, impliquant une totale coopération avec les « élites » occidentales. La Russie ne veut pas être un pays du tiers-monde qui enrichit l’Occident. Préférant être une province éloignée de l’Occident que “leader” des pays de l’Est. Assumant un rôle d’auxiliaire au sens où l’entendait les romains. Payer tributs, fournir armes et troupes à l’Empire.

S’il y a une guerre déclenchée par l’Occident ?... Quels qu’en soient les motifs (contre la Chine, l’Iran, la Corée ou autre…), c’est à ses côtés qu’il faut se joindre. Ceux qui gèrent les crises, et non pas ceux qui la subissent, puisque les crises ne sont que l’expression de rapport de forces et de guerres économiques.


La mondialisation n’a pas pour objectif de sauver l’humanité, c’est une domination absolue de l’Occident fondée sur la suprématie militaire et économique. C’est pour cela que jamais il ne tolérera le même niveau de développement de l’Afrique et de l’Asie, etc. (..)


Aussi pragmatique que lucide, Poutine sait qu’il faut du fumier pour faire pousser les plantes. Mais, ce n’est pas au fumier à régenter le jardin (..)


Il n’est ni l’homme providentiel, ni le tsar au pouvoir absolu. Lui-même en est conscient. Trop serein, pour revendiquer ces rôles illusoires. Simplement, un Homme d’Etat au centre d’enjeux, de rapports de force, de conflits entre clans, où le conseil sincère côtoie le mensonge le mieux bétonné.

Mais, dont la force est de croire en l’avenir d’une Russie puissante, indépendante, abordant le siècle prochain dans la paix et la prospérité. Pour tous les Russes. Depuis qu’il est premier ministre, il n’a cessé de sillonner la Russie dans tous les sens, jusque dans les régions les plus reculées de la Sibérie. A la rencontre du “pays réel”, prenant à bras-le-corps les problèmes locaux, au contact des habitants les plus modestes. Sa popularité est immense.

Pour cela, il est craint par une partie de l’oligarchie corrompue. Encore plus en Occident que dans la chorale “atlantiste” de son pays.

Museler les grands oligarques qui dépassent les bornes, oubliant les intérêts premiers de la nation, ne le fait pas trembler. Le maire de Moscou, Luzhkov, se croyant intouchable du fait de la fortune considérable qu’il avait accumulée, de plus marié à une des femmes milliardaires de Russie, une des plus riches du monde, vient de l’apprendre à ses dépens. Se prenant pour un Grand Duc, voulant parler d’égal à égal avec le président de la Fédération Russe, il vient d’être remplacé par le bras droit de Poutine, le vice-premier ministre Sergey Sobyanim authentique gestionnaire incorruptible.

Les affairistes sentent le vent de la steppe siffler à leurs oreilles…(..)

 

 

A l’invitation souriante de Poutine, peut-être qu’en Russie les putschistes, « atlantistes » de tous poils, devront-ils descendre de leur Cité Radieuse perchée sur la colline, prendre pelles et seaux, pour contribuer à éteindre l’incendie du chaos que prédation et bellicisme des prétendues « élites du Grand Occident » ne cessent de répandre dans le monde ?....


(1) Noam Chomsky...

suite liens

 

http://en.rian.ru/valdai_context/20100908/160517335.html

Source : http://stanechy.over-blog.com/

 

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article907

 

 

 

Sud. La formidable alternative chinoise
face à l'hydre occidentale prédatrice
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Ne vous faites aucune illusion : le Prix Nobel de la Paix, accordé cette année (2010) à Liu Xiaobo, le principal rédacteur de la Charte 08, n’a rien à voir avec les droits de l’homme. Il s’agit d’une opération directement dirigée contre le plus grand système économique et socio-politique de dehors de l’occident.

L’Occident n’est absolument pas intéressé par les droits de l’homme en Chine, ni même ailleurs. Comment pourrait-il l’être alors qu’il les viole sur tous les continents ? Les droits de l’homme servent à camoufler le soutien occidental à tout groupe prêt à confronter, affronter ou détruire tout pays ou état communiste ou socialiste, supposé ou réel.


Le soutien aux droits de l’homme est souvent synonyme d’une ingérence dans les affaires intérieures, d’un acte hostile contre un état souverain ou même d’une violation des droits de l’homme ou de pousser un pays vers la guerre civile. Cette technique a déjà été « mise au point » au Nicaragua, Cuba et Chili, entre autres, et il est employé à présent pour tenter de déstabiliser la Chine.


« Le soutien aux droits de l’homme » a joué un rôle dans la chute de l’Union Soviétique, et a réussi à détruire à un moment donné pratiquement toutes les révolutions ou mouvements populaires en Amérique latine (à l’exception de Cuba) et il a été employé comme justification pour certaines des interventions les plus épouvantables (de l’Occident), dont des actes de meurtre en masse/génocides contre les peuples du Vietnam et du Laos.


Les tactiques employées en leur temps – commencer par discréditer puis ensuite tenter de détruire tous les gouvernements ou mouvements communistes et socialistes, progressistes et nationalistes dont l’Union Soviétique, Cuba, le Nicaragua, la Corée du Nord, le Chili, la Tanzanie, et récemment le Venezuela – sont toujours considérées comme valables. Elles ont même été améliorées depuis (avec encore plus de moyens en personnel et en technologie) et sont plus efficaces que jamais auparavant. Après tout, l’objectif que s’est fixé l’Occident et sa dictature globale est de taille : la Chine - le pays le plus peuplé de la planète.


Le fait que la Chine soit un état historiquement pacifique et qui réussit dans de nombreux domaines rend la tâche plus difficile. Et pour compliquer encore les choses, la Chine viole biens moins les droits de l’homme que tous les alliés occidentaux de la région et certainement beaucoup moins que l’occident lui-même. Après tout, l’occident est (indirectement) impliqué dans les massacres du Congo/RDC (où l’on compte au moins cinq millions de morts), dans la déstabilisation de toute la corne de l’Afrique et de certaines parties de l’Amérique latine ainsi que dans des guerres d’agression contre l’Irak et l’Afghanistan, pour ne citer que quelques unes de ses aventures macabres.


Discréditer la Chine demande de très gros efforts, mais il semblerait qu’aucune tâche ne soit insurmontable aux yeux de ceux qui, en Occident, seraient prêts à sacrifier la planète pour assouvir leur soif de conquête et de pouvoir.

 

Maîtrisant la « langue internationale », dotés de fonds illimités et d’un accès total et du contrôle des médias, les promoteurs de la propagande occidentale sont en train de réussir à déformer les faits et manipuler l’opinion publique. Dans le même temps, la Chine se plie aux règles du jeu en espérant que sa bonne volonté, ses actions et son attitude conciliante lui vaudront quelques amitiés ou alliés. (..)


Les populations occidentales sont de plus en plus hostiles à la Chine mais ce n’est pas parce qu’elles connaissent le pays ou qu’elles le comprennent, mais qu’elle est soumise à un bombardement incessante de propagande. Il y a des dizaines de milliers d’hommes et de femmes dans les médias et les universités dont le seul objectif professionnel est de calomnier la Chine, la discréditer ou d’en dresser un portrait maléfique. S’en prendre à la Chine est devenu un bon métier et un des meilleurs moyens pour obtenir des crédits de recherche ou gravir les échelons dans l’industrie des médias.


L’opinion publique n’a pratiquement aucune source d’information alternative. (..) On n’aura droit qu’aux mêmes mensonges, aux mêmes demi-vérités et aux mêmes clichés assénés mille fois sur la Chine, et sur le monde non-occidental et même sur le monde (autoproclamé « démocratique ») occidental. On n’aura plus besoin de se forger une opinion sur le monde – cette opinion sera concoctée par d’autres et nous sera servie comme un plat cuisiné industriel


Il n’y a pratiquement aucun endroit sur terre qui échappe à la propagande produite par le régime occidental globalisé. En Afrique, où la Chine offre une formidable alternative au pillage occidental (en construisant des écoles, des centres sociaux, des hôpitaux, des bâtiments publics, des routes et des chemins de fer), ils sont nombreux à être profondément reconnaissants envers cet énorme pays communiste qui déclare « vouloir être un ami des pays en voie de développement  » Au Kenya, j’ai entendu les témoignages de centaines de travailleurs sur des projets chinois qui disaient qu’ils avaient été « pour la première fois, traités comme des êtres humains par des étrangers », et qu’ils « n’ont jamais eu à négocier leurs salaires avec les patrons chinois puisque ces derniers offraient trois fois plus qu’ils n’espéraient ». Cependant, plus la Chine s’implique d’une manière positive en Afrique (ou en Océanie ou dans de nombreux endroits de par le monde) plus elle doit subir les sarcasmes et les critiques des médias occidentaux qui déforment et salissent toutes les tentatives pour créer un monde alternatif où la solidarité et l’internationalisme priment sur les intérêts bassement matériels.(..)

 

« Les gens voient de leurs propres yeux ce que la Chine est en train de faire, » explique Mwandawiro Mghanga, ancien député du Kenya et membre de la Commission de Défense et des Relations Internationales, poète et prisonnier politique sous le régime brutal pro-occidental de l’ancien dictateur Moi. « Si vous voyagez à travers le pays, vous verrez des Chinois en train de construire des routes et des bâtiments, des stades et des habitations, des projets qui sont excellents. Ils sont aussi très coopératifs malgré toute la propagande diffusée par l’Occident. Les gens voient ce que la Chine fait réellement et l’apprécient. Mais il y a une grande pression exercée sur le gouvernement kényan pour qu’il cesse sa coopération avec la Chine. En fait, il y a même une grande hostilité envers le Kenya – l’Occident nous punit à cause de nos relations étroites avec la RDC. »


C’est comme ça que ça fonctionne – c’est comme ça que nous régnons « démocratiquement » sur le monde (nous imposons notre volonté, nous corrompons et si nécessaire nous renversons les gouvernements), mais ce n’est pas quelque chose que vous entendrez dans la bouche des politiciens locaux. Et Grands Dieux, n’allez surtout pas associer ces méthodes avec des violations des droits l’homme ou de la démocratie !


Il n’a jamais été question de Prix Nobel pour les hommes et les femmes qui ont résisté à la dictature brutale au Chili. (..) A la place, le Prix Nobel de la Paix a été attribué à Henry Kissinger qui fut l’un des cerveaux du carnage chilien. (..)

 

Peut-être devrions-nous donner le Prix Nobel de la Paix à de pauvres indigènes Papous combattants de la liberté ? Leur pays a été annexé par l’Indonésie avec notre aide pour permettre à nos compagnies minières et forestières de piller le pays à loisir (..) Même les militants des droits de l’homme occidentaux ont admis que 100.000 Papous ont été massacrés à ce jour. Récompenser un Papou avec un Prix Nobel de la Paix ? Vous voulez être définitivement banni des médias de masse occidentaux ou quoi ? (..)


En toute logique, la grande et pacifique Chine représente un danger pour l'expansionnisme occidental.


L’Occident panique. Une panique qui vire à l’hystérie. Il ne sait plus quoi faire. Les responsables occidentaux ont eu recours aux mêmes techniques de sape contre la Chine que celles employées contre le Chili en 1973 ou en Indonésie en 1965. Ils la provoquent et l’acculent dans un coin comme ils l’ont fait avec l’Union Soviétique et Cuba. Ils tentent de disséminer la propagande, de discréditer le système à ’lintérieur comme à l’extérieur. Ils tentent des interventions et des infiltrations ; ils tentent les pots-de-vin. Ils tentent d’isoler la Chine, en attirant la Mongolie et ses voisins dans leur sphère d’influence. Ils tentent même de convaincre le Vietnam d’adopter une attitude agressive envers son énorme voisin. Rien ne marche.


Il s’agit d’un jeu où tous les coups sont permis et qui est extrêmement dangereux. Son objectif est d’isoler la Chine, de la provoquer pour enfin la briser, de préférence de l’intérieur.


Mais l’Occident a affaire à une des plus grandes cultures de la terre, qui a plus de 5000 ans d’histoire. Il a affaire à des esprits brillants, des intellectuels et des stratèges – des gens avec qui il ne s’est jamais encore confronté.


Mais plus significatif est que le Dragon chinois refuse la confrontation. Il prête l’oreille à tous ces aboiements autour de ses chevilles, aux provocateurs et aux manipulateurs qui ont régné sur le monde pendant des siècles et qui d’un seul coup se rendent compte qu’ils peuvent perdre. Le Dragon chinois écoute poliment mais poursuit son chemin, certaine de ses choix. Des choix dont l’objectif principal est de sortir tous ses citoyens de la pauvreté et, en faisant cela, montrer l’exemple au reste du monde opprimé comment il a pu se redresser après des siècles de soumission aux colonisateurs occidentaux.


Malgré quelques erreur, l’expérience chinoise est fondée sur la solidarité. Une grande majorité de ses citoyens la soutiennent et cela suffit pour démontrer le caractère profondément démocratique du processus. C’est comme ça que la majorité des Chinois pensent et il n’y a que cela qui compte.


La Chine n’obéira plus jamais aux ordres des marionnettistes de l’Occident. Elle a déjà été envahie, divisée, pillée et violée. Une majorité de la population ne fera plus jamais confiance aux formules occidentales. La Chine a son propre système et si son peuple pense qu’il faut le modifier, ils feront en sorte que le changement s’effectue à leur propre rythme. Ils n’auront pas besoin d’occidentaux pour leur dire quand et comment procéder. (..)


La colère de l’Occident se comprend. Pour la première fois, ses armes, sa propagande et ses tactiques de déstabilisation semblent inefficaces et impuissants. Ils n’ont apparemment pas la capacité ni de conquérir la Chine, ni de la briser. Les tentatives ont été nombreuses : lisez les livres chinois traduits et publiés en Occident : ils sont écrits à 99% par des « dissidents » (en anglais, ce sont pratiquement les seuls à être traduits). Mais ça ne marche toujours pas – la Chine est unie et en paix. L’ancienne colonie de Hong-Kong, aigrie et de plus en plus anachronique, s’est vu autorisée (par l’Occident) de forger l’opinion des étrangers sur un pays de 1,4 milliards d’habitants. Il est de notoriété publique que les librairies de Hong-Kong, particulièrement celles situées dans l’aéroport, ne proposent que de la propagande anti-chinoise. (..)

 


La Chine est patiente. Elle est même scandaleusement patiente. L’Occident ne tolérerait jamais de telles ingérences. Imaginez une Chine Communiste qui d’un seul coup, et ouvertement, soutiendrait un Parti Communiste aux États-Unis qui planifierait le renversement du système politique US. Aux États-Unis et en Europe, de centaines de personnes se retrouvent en prison pour bien moins que ça. (..)


Il semblerait que les citoyens en Europe et en Amérique du Nord sont habitués à de telles injustices commises (par eux) envers n’importe quel pays au monde, mais qu’ils se mettraient à hurler au meurtre s’ils en étaient les victimes. La Chine semble consciente de cette pathologie mentale (Gustav Jung a écrit de nombreux essais sur ce sujet) qui régne en Occident – à savoir son incapacité de restreindre son désir de contrôler et de dominer le monde. A tous points de vue, la Chine est très patiente et compréhensive, du moins pour le moment. Elle comprend que l’Occident est incapable de contrôler son désir de domination globale. Mais il doit exister une limite. Toutes les tentatives visant à déstabiliser le pays se heurteront à la résistance déterminée du Dragon qui n’hésitera pas, si nécessaire, à défendre son peuple et son territoire.


Attribuer un Prix Nobel de la Paix (1,5 millions de dollars puisés des fonds de l’inventeur de la dynamite) à une figure de l’opposition chinoise est grotesque. Il y a des milliers de personnes qui résistent à la terreur occidentale partout dans le monde. C’est eux qu’il faudrait récompenser en priorité. Ne hurlons pas « un cafard dans la cuisine du voisin » alors que nous vivons nous-mêmes dans une porcherie.


André VLTCHEK

écrivain, metteur en scène et journaliste. Auteur de plusieurs livres (romans et essais). Son dernier roman, « Point de non retour » vient d’être traduit en français.


http://andrevltchek.weebly.com/

Traduction VD pour le Grand Soir

http://www.legrandsoir.info/L-Occident-ameliore-ses-techniques-pour-agresser-la-Chine.html
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Lire aussi:
 http://www.alterinfo.net/La-Chine-change-de-cap_a50935.html
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A lire :
Les trois scénarios du chaos à venir: Rampant, contrôlé, incontrôlable
Refusez le budget militaire 2011 au service des guerres de l'OTAN
Réquisitions:Dans les banques,c’est quand ? - Appel pour une enquête sur la crise
 Pourquoi nous ne céderons pas - Sarkozy casseur - TRACT couleur
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http://r-sistons.over-blog.com/article-capitalisme-finance-pour-les-nuls-l-esprit-de-munich-chine-et-russie-59457134.html
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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 05:08
Manifestations - Des journalistes et photographes frappés par des CRS : témoignage

 

 

Par Augustin Scalbert | Rue89 | 22/10/2010

 

 

Rue_89Agression_du_journaliste_T_Vincent

 

 

Malgré les dénégations des autorités, vidéos et témoignages montrent que la police empêche la presse d'informer le public. « Il n'y a évidemment pas de consigne », répond officiellement la police nationale quand on l'interroge sur plusieurs cas de journalistes dont le matériel a été matraqué ou confisqué par des CRS, quand les personnes n'ont pas été elles-mêmes violentées ou interpellées

 

Plusieurs documents et témoignages recueillis par Rue89 montrent pourtant une nervosité assez fréquente pour empêcher ces journalistes de rapporter au public des images des manifestations.

 

Il y a eu ce cas du mardi 12 octobre au soir, près de la Bastille à Paris : un preneur de son de TF1 et un journaliste de Canal + avaient été frappés et molestés par des CRS. Le second n'était pas en service, mais l'IGS, la police des polices, a tout de même été saisie.

 

Sur cette photo inédite qu'a obtenue depuis Rue89, on voit le journaliste de Canal+, à terre, brandissant sa carte de presse. Encore plus parlant est le haut de la scène : un caméraman filme, tout en tenant lui aussi sa carte d'identité professionnelle. Malgré cela, le CRS qui lui fait face l'asperge -ou s'apprête à l'asperger- de gaz lacrymogène

 

« Un CRS m'a mis un coup de poing, direct »

Toujours dans le quartier de la Bastille, encore le même soir, une manifestante est violemment frappée par un CRS. Elle est étudiante en photographie, et ne possède pas encore de carte de presse.

 

Mais comme les photojournalistes professionnels, Capucine Granier-Deferre utilise un appareil photo sophistiqué, le genre de matériel que son prix rend généralement inaccessible aux amateurs. Il est en tout cas volumineux, et donc visible par quiconque, y compris un CRS.

Elle récolte pourtant un coup de poing qui lui vaudra six jours d'interruption temporaire de travail (ITT) et la conduira à déposer plainte à l'IGS : « Avec d'autres photographes, on s'est retrouvés pris dans une souricière dans cette rue. Une ligne de policiers s'est mise devant nous. Un CRS a frappé un manifestant, j'ai mis mon bras pour me protéger, et là il m'a mis un coup de poing direct. » (Voir la vidéo tournée par le journaliste William Amsellem)

« Je dis : “Je suis journaliste, je suis photographe.” »

Cinq jours plus tard, encore à la Bastille, les photoreporters Philip Poupin et Corentin Fohlen font un reportage pour Paris Match. Ils suivent une bande d'une trentaine de jeunes très excités, dont celui qui casse la vitrine d'une banque.

 

Les casseurs pénètrent dans l'opéra Bastille. Les deux journalistes veulent en faire autant, mais des CRS les en empêchent. « Là, on se dit que ce n'est pas la peine d'entrer », relate Philip Poupin. Mais les CRS sont agressifs :

« Je dis : “Je suis journaliste, je suis photographe.” Je mets mes bras en l'air, et je prends un coup de matraque sur le front et un autre sur le coude. »

 

Son médecin lui délivrera quatre jours d'ITT. En attendant, un autre photographe (un free-lance travaillant pour Le Parisien) reçoit un coup de matraque sur son appareil photo. « Tu sais combien ça coûte ce matériel ? », crie-t-il au CRS. Il sera ensuite bousculé et perdra une optique d'une valeur de 200 euros.

 

Les trois photojournalistes se retrouvent bloqués devant l'opéra par un cordon de CRS. Ils protestent, disent que la police n'a pas le droit de les empêcher de travailler. Au bout d'une dizaine de minutes, un gradé intervient et les « libère ».

 

« T'as une carte de presse ? […] Ta gueule ! »

Si ces soirées à la Bastille furent particulièrement riches en attaques de policiers contre des professionnels récoltant des images pour l'information du public, ces cas ne semblent pas exceptionnels.

 

Le 1er octobre, un caméraman travaillant pour le site Actusoins.com, Stéphane Puccini, couvre une manifestation d'infirmiers. Il n'a pas de carte de presse, et l'on entend le policier lui poser la question avant de l'interpeller de manière très musclée.

Deux caméras tournent la même scène selon deux points de vue différents : celle de LCI (à 1'15'') montre l'interpellation particulièrement violente du caméraman. (Voir la vidéo)

 

Et ses images à lui, pour Actusoins, qui enregistrent très bien les propos tenus par les CRS.

— « T'as une carte de presse ? […] »
— « J'travaille pour Actusoins ! Vous avez pas le droit de faire ça ! »
— « Ta gueule ! » (Voir la vidéo, à 0'49)

« On s'en fout de la presse, allez hop ! Taisez-vous ! »

 

La caméra de Stéphane Puccini a été détruite. Il a déposé plainte le 6 octobre. Les policiers parisiens seraient-ils donc particulièrement excités ?

 

Non, c'est le cas en province aussi. Le dimanche 17 octobre, le journaliste David Reid, un citoyen britannique qui travaille comme correspondant free-lance pour la BBC et l'agence de presse Reuters dans la région lyonnaise, veut couvrir un blocus de routiers au péage de Villefranche-sur-Saône.

Cette fois, les propos des policiers sont beaucoup plus clairs, même si les images sont moins spectaculaires. L'un d'eux lui arrache d'emblée sa caméra des mains, avec des mots qu'on entend très nettement puisque le policier ne stoppe pas l'enregistrement :

— « Non, vous filmez pas Monsieur. C'est terminé. Le droit à l'image, non. C'est terminé. Pour l'instant, vous ne filmez pas, sinon c'est : au poste ! »

— « Donnez-moi ma caméra. »

— « Non, ici c'est la police, vous vous taisez. Vous dégagez d'ici, allez hop hop hop ! […] On s'en fout de la presse, allez hop ! Taisez-vous ! […] »

Jusqu'ici, ces images n'avait pas été entièrement diffusées. Les voici. (Voir la vidéo)

 

 

David Reid a été très choqué par le comportement de ces policiers, au point de contacter Reporters sans frontières :

« J'ai travaillé en Amérique centrale, en Afrique, en Inde, jamais un policier ne m'a arraché ma caméra des mains. »

« En manifestation, on peut être filmé de partout »

 

Face au mutisme des autorités, qui ont répondu par le traditionnel renvoi de patate chaude d'un service à l'autre (préfecture de police de Paris, direction générale de la police nationale, cabinet du ministre de l'Intérieur), Rue89 a contacté le commissaire en retraite Jean-François Herdhuin, qui décryptait pour nous cette semaine les techniques de maintien de l'ordre en manifestations.

Il ne s'exprime donc qu'en son nom propre :

« Il est très clair qu'il n'y a pas de consigne pour empêcher la presse de travailler lors des manifestations. Quand on est dans une manifestation, on peut être filmé de partout, y compris par des téléphones portables. Dans ce contexte, je ne vois pas l'intérêt qu'il y aurait aujourd'hui à museler les journalistes.

 

Dans le contexte parfois tendu d'une manifestation, les policiers peuvent avoir des gestes d'énervement, des rebuffades qui sont regrettables, mais ne sont pas délibérées. Pour éviter ce genre de choses, j'avais proposé qu'il y ait de multiples caméras, mais ce n'est pas encore le cas. »

 

Pour lui, la réaction des policiers présents à Villefranche, qui invoquent le « droit à l'image » pour empêcher un journaliste de les filmer, est clairement « une erreur » :

« Dès lors qu'ils sont sur la voie publique, les policiers sont dans l'exercice de leurs fonctions et ne peuvent donc pas invoquer le droit à l'image ou au respect de la vie privée.

 

En revanche, il faut se mettre à la place du policier qui rentre chez lui et qu'on interpelle dans son immeuble car on l'a vu au 20 heures. »

Dans la police, il y aurait des consignes écrites et formelles pour interdire aux policiers d'empêcher les journalistes de faire leur travail d'information du public.

 

Les faits montrent qu'elles ne sont pas respectées.

 

 

.

Photo : deux journalistes agressés par des CRS place de la Bastille à Paris, le 12 octobre 2010 (Capucine Granier-Deferre). Illustration : Baudry. 

 

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Rectifié le 22/10/2010 à 22h39 : l'épisode de l'opéra Bastille s'est déroulé le 16 octobre, et non le 12 comme les épisodes précédents dans le même quartier.

 

 

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A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89

Manif pour les retraites : les CRS matraquent des journalistes

Maintien de l'ordre en manif, le décryptage d'un commissaire

Manif des retraites : la violente équipée de casseurs dans Paris

Liberté de la presse : RSF fustige la France de « la honte »

 

 

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Ailleurs sur le Web

Des journalistes matraqués par les CRS, sur TémoignageChrétien.fr

 

Posté par Cozett à 19:30 - Sécurité - Police - Rétroliens [0] - Permalien [#]
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http://inventerre.canalblog.com/archives/2010/10/23/19411376.html

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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 04:57

 


http://www.dailymotion.com/video/xf6f97_les-mensonges-de-nicolas-sarkozy-su_news#from=embed

 

 

http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article02/EklZlyZFyyNBrWMOlg.shtml

 

 

Contre la loi sur les retraites,

une possibilité supplémentaire d’action

inv

" Soyez résolus de ne servir plus et vous serez libres. Je ne veux pas que vous le* poussiez ou l*’ébranliez, mais seulement ne le* soutenez plus et vous le* verrez, comme un grand colosse à qui on a dérobé sa base, de son poids même, fondre en bas et se rompre."
Etienne de La Boëtie (1530-1563)
(* le tyran)


Comme on le voit avec la forme ubuesque qu’a pris le "débat parlementaire" sur les retraites, le régime sarkoziste ne tient plus aucun compte (s’il ne l’a jamais fait) ni de la "représentation nationale" dont la légitimité est désormais si proche de zéro (abstentions + votes blancs près de deux fois supérieurs à l’ensemble de tous les votes exprimés), ni des demandes de réouverture de négociation présentées par les organisations syndicales, par ailleurs reconnues comme représentatives par la loi.


Ce déni de prise en compte de la réalité de la société civile est une marque de fabrique de ce régime, dont la communication n’a jamais été basée que sur le mépris du débat et, dans l’épreuve, la stigmatisation de telle ou telle classe sociétale défavorisée ("karcherisation" de la "racaille" de banlieue, expulsions racistes, aides aux entreprises pour leurs plans de licenciements, bouclier fiscal pour les plus riches, ...).


Aujourd’hui, nous ne pouvons que constater que nous avons à faire à un régime autiste, dont la capacité à s’aveugler va de paire avec des gesticulations ridicules, des déclarations vaseuses et hors de propos et une conduite provocatrice, porteuse en elle-même de risques de dégénérescence des manifestations civiles et civiques, aujourd’hui encore (à peu près) pacifiques.


En gros, que pouvons-nous retenir

des déclarations de nos "dirigeants" ?


Deux choses :


1) - "Cette réforme est nécessaire". Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Les aveugles sont les thuriféraires du régime. Et nous sommes les borgnes. Personne, en France, ne doute de la nécessité de réformer les retraites. Mais personne, non plus, n’est dupe quand aux arrières pensées de la réforme actuelle (transfert à des intérêts privés de la responsabilité de la gestion des futures pensions de retraite). L’exemple de l’Angleterre et des Etats-Unis, où de nombreux fonds de pension n’ont pas résisté à la crise financière de 2008 et ont donc obligé nombre de retraités à devoir retravailler pour vivre, ne sert à rien rue du Faubourg Saint-Honoré. La rue a, face à elle, une pensée dogmatique (type paternalisme ?) remontant à la deuxième moitié du XIX° siècle, totalement incapable de se remettre en question.


2) - "Le mouvement s’essouffle. Il suffit de regarder les chiffres de la police". Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Monsieur Péchenard, le prévaricateur en chef de la police nationale et grand ami de Son Eminence Nain de Jardin 1°, a des techniques de décomptage du nombre de manifestants qui me rappellent les "glorieuses réalisations" des plans quinquénaux de la grande époque du socialisme soviétique triomphant. Là, quand un ouvrier produisait une tonne d’acier, son chef déclarait 1,1 tonne, son sur-chef, 1,25 tonne et ainsi de suite jusqu’au Kremlin où l’on pouvait arriver à une productivité "soviétique" avec des machines obsolètes double de ce qui se faisait de l’autre coté du rideau de fer avec des machines à la pointe de la technologie. Aucune relation avec la réalité ? Qu’importe ! Les chiffres parlent d’eux-mêmes !!! Ici, 1.000 manifestants recensés par les "compteurs" sur le terrain, se transforme en 950 au commissariat, 900 à la direction régionale, 850 à la préfecture, etc, jusqu’à la Place Beauvau (cf. les déclarations du syndicat des policiers de Marseille).


Face à cette incapacité gouvernementale à appréhender la réalité profonde de ce mouvement social, les manifestations commencent à se radicaliser d’autant plus que la "France profonde" reste massivement (+/- 70%) opposée à ce qui lui apparaît de plus en plus comme le diktat d’une catégorie socio-professionnelle (le "monde de la finance" avec tous les fantasmes qui lui sont attachés) sur le politique ; diktat entaché de relents pestilentiels de népotisme (Guillaume Sarkozy, frère du Cher Leader et PDG de Malakoff-Méderic prévoit de prendre rapidement près de 17% de cette manne inespérée). Relents pestilentiels, s’il en ait, comparables à la tentative heureusement avortée de nomination du Prince Jean à la tête de l’Epad.


Comment faire bouger

un pouvoir coupé de la réalité sociale ?


Cette phrase d’Etienne de La Boëtie, tirée du "Discours de la servitude volontaire" (1548, La Boëtie a alors 18 ans), est la première à appeler à la désobéissance civile.
Celle-ci peut prendre des formes très diverses mais force est de constater qu’elle a permis des avancées sociales parfois insoupçonnées. Rien qu’au XX° siècle, deux grands mouvements de désobéissance civile le prouvent. L’un, en Inde avec Gandhi, l’autre, aux Etats-Unis avec Martin Luther King.
Quelles formes doit-elle et peut-elle prendre ? Là est la difficulté à se prononcer car elles peuvent être multiples et variées. Mais nombre d’ouvrages ont étudié ce phénomène et les possibilités sont incroyablement nombreuses.
Tapez "Désobéissance civile" sur Google et vous n’aurez que l’embaras du choix.


Je ne peux m’empêcher de conclure en vous conseillant l’écoute du morceau de Keny ARKANA. On aime ou on n’aime pas, évidemment. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. N’est-ce pas Mrs Guaino, Soubie et consorts (complices)

.

 

.

.? 

 

 

http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article02/EklZlyZFyyNBrWMOlg.shtml

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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 04:50

bulle3 Video largent dette


lien vers la vidéo “la monaie dette”, en français l\’argent dette - Vidéo l'argent-dette

http://www.attaccomminges.fr/?p=155

 

Signez le manifeste

 

 CRISE ET DETTE EN EUROPE :

 

10 FAUSSES EVIDENCES, 22 MESURES EN DEBAT POUR SORTIR DE L’IMPASSE

 

 

 

Introduction

 

La reprise économique mondiale, permise par une injection colossale de dépenses publiques dans le circuit économique (des États-Unis à la Chine), est fragile mais réelle. Un seul continent reste en retrait, l’Europe. Retrouver le chemin de la croissance n’est plus sa priorité politique. Elle s’est engagée dans une autre voie : celle de la lutte contre les déficits publics.

Dans l’Union Européenne, ces déficits sont certes élevés – 7% en moyenne en 2010 – mais bien moins que les 11% affichés par les États-Unis . Alors que des États nord-américains au poids économique plus important que la Grèce, la Californie par exemple, sont en quasi-faillite, les marchés financiers ont décidé de spéculer sur les dettes souveraines de pays européens, tout particulièrement ceux du Sud. L’Europe est de fait prise dans son propre piège institutionnel : les États doivent emprunter auprès d’institutions financières privées qui obtiennent, elles, des liquidités à bas prix de la Banque Centrale Européenne. Les marchés ont donc la clé du financement des États. Dans ce cadre, l’absence de solidarité européenne suscite la spéculation, d’autant que les agences de notation jouent à accentuer la défiance.

Il a fallu la dégradation, le 15 juin, de la note de la Grèce par l’agence Moody’s, pour que les dirigeants européens retrouvent le terme d’ « irrationalité » qu’ils avaient tant employé au début de la crise des subprimes. De même, on découvre maintenant que l’Espagne est bien plus menacée par la fragilité de son modèle de croissance et de son système bancaire que par son endettement public.

Pour « rassurer les marchés », un Fonds de stabilisation de l’euro a été improvisé, et des plans drastiques et bien souvent aveugles de réduction des dépenses publiques ont été lancés à travers l’Europe. Les fonctionnaires sont les premiers touchés, y compris en France, où la hausse des cotisations retraites sera une baisse déguisée de leur salaire. Le nombre de fonctionnaires diminue partout, menaçant les services publics. Les prestations sociales, des Pays-Bas au Portugal en passant par la France avec l’actuelle réforme des retraites, sont en voie d’être gravement amputées. Le chômage et la précarité de l’emploi se développeront nécessairement dans les années à venir. Ces mesures sont irresponsables d’un point de vue politique et social, et même au strict plan économique.

Cette politique, qui a très provisoirement calmé la spéculation, a déjà des conséquences sociales très négatives dans de nombreux pays européens, tout particulièrement sur la jeunesse, le monde du travail et les plus fragiles. A terme elle attisera les tensions en Europe et menacera de ce fait la construction européenne elle-même, qui est bien plus qu’un projet économique. L’économie y est censée être au service de la construction d’un continent démocratique, pacifié et uni. Au lieu de cela, une forme de dictature des marchés s’impose partout, et particulièrement aujourd’hui au Portugal, en Espagne et en Grèce, trois pays qui étaient encore des dictatures au début des années 1970, il y a à peine quarante ans.

Qu’on l’interprète comme le désir de « rassurer les marchés » de la part de gouvernants effrayés, ou bien comme un prétexte pour imposer des choix dictés par l’idéologie, la soumission à cette dictature n’est pas acceptable, tant elle a fait la preuve de son inefficacité économique et de son potentiel destructif au plan politique et social. Un véritable débat démocratique sur les choix de politique économique doit donc être ouvert en France et en Europe. La plupart des économistes qui interviennent dans le débat public le font pour justifier ou rationaliser la soumission des politiques aux exigences des marchés financiers.

Certes, les pouvoirs publics ont dû partout improviser des plans de relance keynésiens et même parfois nationaliser temporairement des banques. Mais ils veulent refermer au plus vite cette parenthèse. Le logiciel néolibéral est toujours le seul reconnu comme légitime, malgré ses échecs patents. Fondé sur l’hypothèse d’efficience des marchés financiers, il prône de réduire les dépenses publiques, de privatiser les services publics, de flexibiliser le marché du travail, de libéraliser le commerce, les services financiers et les marchés de capitaux, d’accroître la concurrence en tous temps et en tous lieux...

En tant qu’économistes, nous sommes atterrés de voir que ces politiques sont toujours à l’ordre du jour et que leurs fondements théoriques ne sont pas remis en cause. Les arguments avancés depuis trente ans pour orienter les choix des politiques économiques européennes sont pourtant mis en défaut par les faits. La crise a mis à nu le caractère dogmatique et infondé de la plupart des prétendues évidences répétées à satiété par les décideurs et leurs conseillers. Qu’il s’agisse de l’efficience et de la rationalité des marchés financiers, de la nécessité de couper dans les dépenses pour réduire la dette publique, ou de renforcer le « pacte de stabilité », il faut interroger ces fausses évidences et montrer la pluralité des choix possibles en matière de politique économique. D’autres choix sont possibles et souhaitables, à condition d’abord de desserrer l’étau imposé par l’industrie financière aux politiques publiques.

Nous faisons ci-dessous une présentation critique de dix postulats qui continuent à inspirer chaque jour les décisions des pouvoirs publics partout en Europe, malgré les cinglants démentis apportés par la crise financière et ses suites. Il s’agit de fausses évidences qui inspirent des mesures injustes et inefficaces, face auxquelles nous mettons en débat vingt-deux contre-propositions. Chacune d’entre elles ne fait pas nécessairement l’unanimité entre les signataires de ce texte, mais elles devront être prises au sérieux si l’on veut sortir l’Europe de l’impasse.

 

 

Table des matières :

 

  • Manifeste d’économistes atterrés

 

Manifeste d’économistes atterrés: Crise et dette en UE. 10 fausses évidences

 

Sur ce blog, mon blog sos-crise:

 

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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 03:27


Salon des écrivains et libraires indépendants à la BNF les 6 et 7 novembre 2010

Mary GUILLARD
Attachée de presse
Editions Le Jardin des livres
Tél : 0144090878
Portable : 0682194259
www.lejardindeslivres.com

 

 

http://www.alterinfo.net/Salon-des-ecrivains-et-libraires-independants-a-la-BNF-les-6-et-7-novembre-2010_a51056.html

 

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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 03:58

 Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner, en septembre 2007.

http://www.lepost.fr/article/2009/02/04/1411499_affaire-kouchner-des-fuites-venues-de-l-elysee.html

 

Le chef de l'Etat souhaite faire de la conférence internationale, voulue par son ministre sur la liberté d'expression sur Internet, "une vitrine des dispositifs répressifs français".

 

 

Nicolas Sarkozy a décidé de mettre son grain de sel dans la conférence internationale consacrée à la liberté d'expression sur Internet qu'est sur le point de convoquer son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, selon une lettre adressée à son ministre que diffuse la Quadrature du net, jeudi 21 octobre.

Sur le même sujet

Le chef de l'Etat voit d'un œil circonspect cette conférence en faveur d'"un Internet universel, ouvert, fondé sur la liberté d'expression et d'association, sur la tolérance et le respect de la vie privée", comme le plaidait Bernard Kouchner dans une tribune du Monde.

Nicolas Sarkozy a ainsi mis les points sur les "i" en rappelant son "objectif de bâtir un internet 'civilisé'". Le chef de l'Etat réaffirme son discours sécuritaire : "Il ne serait pas convenable que l'Internet se développe comme une zone de non-droit, que nos efforts pour mieux réguler l'économie s'arrêtent au monde de l'Internet".

 

"Une instrumentalisation honteuse de la diplomatie française"

Dans cette lettre, Nicolas Sarkozy affirme que cette conférence doit être "l'occasion de promouvoir les initiatives de régulation équilibrées prises par la France au cours des trois dernières années, en particulier la loi Hadopi dans le domaine du droit d'auteur".

La Quadrature du Net estime que le Président essaye de "transformer la conférence en une vitrine des dispositifs répressifs français et d'empêcher qu'elle débouche sur une affirmation solide de la liberté d'expression sur Internet comme condition de la démocratie".

Interrogé par Nouvelobs.com, le porte-parole de la Quadrature du net, Jérémie Zimmermann, parle d'"une instrumentalisation honteuse de la diplomatie française". "Sarkozy essaye d'exporter sa vision répressive et rétrograde de l'Internet. Les citoyens de tous les pays devraient s'inquiéter de cette manœuvre et rester vigilants", conclut-il.

(Nouvelobs.com)

 

 

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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 03:35

Marie Benilde, 22 octobre10

David Pujadas (FR2), 'star' de la désinformation et de la propagande
Laplote

Les attaques récentes d’Arnaud Montebourg et de Jean-Luc Mélenchon contre TF1 ou le présentateur vedette de France 2, David Pujadas, dans un film de Pierre Carles, semblent témoigner d’une critique des médias de plus en plus en vogue chez les responsables politiques. Pourtant, les mises en cause frontales de médias dominants restent l’exception dans la classe politique. Les liens entre certains propriétaires d’empires médiatiques et Nicolas Sarkozy sont régulièrement pointés, notamment en période électorale. Mais rares sont ceux qui osent s’en prendre à certaines postures journalistiques qui servent des intérêts politiques...

 

Le député PS de Saône et Loire Arnaud Montebourg fustigeant en TF1 une « chaîne à tradition délinquante », son collègue du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon s’en prenant au présentateur de France 2 David Pujadas qualifié de « salaud » ou de « larbin », l’ancien ministre mitterrandien Bernard Tapie déclarant sur France Inter que les journalistes « ne pensent qu’au fric »... Après l’appel à la démission d’Arlette Chabot, la directrice de l’information de France Télévisions, lancé en début d’année par l’eurodéputé socialiste Vincent Peillon, et quatre ans après la campagne du président du Modem, François Bayrou, dénonçant la « bipolarisation » du débat politique organisée par de puissants groupes industriels vivant de la commande publique, le système d’information français est de plus en plus ouvertement mis en cause par des responsables politiques. Même Ségolène Royal, la candidate du Parti socialiste à l’élection présidentielle, s’était glissée dans ce registre en déclarant au micro de RTL en mai 2007 : « Je ne suis liée à aucune puissance financière, à aucun système médiatique qui aujourd’hui fonctionne comme de véritables tracts. » Plus loin dans le temps, le député PS Julien Dray avait qualifié la première chaîne française de « TF-haine » pour son rôle joué — au même titre que France 2 — dans l’exacerbation du sentiment d’insécurité qui avait conduit Jean-Marie Le Pen au second tour du scrutin présidentiel de 2002.

Le journaliste « intuitu personae » 

Pourtant, derrière cette apparente banalisation du discours critique vis-à-vis des médias, la contestation de l’ordre médiatique dominant reste l’exception chez les hommes et les femmes politiques. S’il est aujourd’hui admis que certains médias servent des intérêts politiques en raison de la proximité de leurs propriétaires avec le parti présidentiel de Nicolas Sarkozy (Bouygues et TF1, Dassault et Le Figaro, Lagardère et Europe 1...), il est en revanche plus rare de voir des personnalités politiques mettre directement en cause des journalistes « intuitu personae », pour leur façon de pratiquer leur métier, et non pour leur appartenance à tel ou tel média. Arnaud Montebourg, qui s’en est pris à la « télé de la droite », du « fric » ou des « idées qui détruisent la France », dans le film de Pierre Carles Fin de concession, vise clairement « les rapports de proximité politique entre les orientations éditoriales de TF1 et le pouvoir actuel ». Néanmoins, pas question pour lui de fustiger la collectivité journalistique qui sert cette ligne éditoriale, ni même un responsable en particulier. Seul le PDG de TF1, Nonce Paolini, est jugé coupable « ès qualités ». Dans sa lettre adressée à ce patron le 30 septembre, Arnaud Montebourg croit même bon de préciser que « les journalistes de TF1, dont le professionnalisme est connu et louable, n’ont pas la responsabilité qui est la vôtre dans cet état de fait mémorable ».

Quant à Vincent Peillon, qui a cherché à créer la surprise en janvier 2010 en boycottant une invitation d’Arlette Chabot à l’émission A vous de juger, sur France 2, il s’agissait surtout de se positionner dans le débat sur l’identité nationale. De se distinguer en refusant de servir de « caution » à un face-à-face opposant en première partie de soirée Eric Besson, ministre de l’immigration, et Marine Le Pen, figure montante du Front national. Si la démission d’Arlette Chabot fut alors demandée à la télévision, dans une lettre lue en direct par l’intéressée, c’était moins une pratique du journalisme qui était visée qu’une façon de coller l’agenda médiatique à l’ordre du jour du gouvernement.

David Pujadas, confesseur, idéologue et policier 

On comprend mieux, dès lors, ce qui fait la singularité de la saillie de Jean-Luc Mélenchon, réagissant en téléspectateur bouillant à un certain type d’interview convenu de David Pujadas, dont la violence des propos s’efface parfois derrière le ronronnement du présentateur.

Si l’on reprend les trois questions posées par ce journaliste au délégué CGT de l’usine Continental de Clairoix, Xavier Mathieu (après les dégâts matériels commis à la sous-préfecture de Compiègne à la suite de la confirmation de la fermeture de leur usine par le Tribunal de Sarreguemines), on mesure aisément tout l’arrière plan idéologique de David Pujadas. Trois interventions qui sont aussi de vieilles rengaines des cléricatures régnantes :


1. - La culpabilisation par le remords
« On comprend bien sûr votre désarroi, mais est-ce que ça ne va pas trop loin ? Est-ce que vous regrettez ces violences ? »

2. - L’exhumation de la dictature du prolétariat
« Pour vous, la fin justifie les moyens. »

3. - Le rappel à l’ordre policier
« On entend votre colère, mais est-ce que vous lancez un appel au calme ce soir ? »


Tour à tour confesseur, commissaire politique et défenseur de l’ordre public, le présentateur signe par ces trois questions davantage encore qu’un habitus : une posture de proximité avec le pouvoir qui avait conduit quelques lecteurs du Plan B à lui remettre une « laisse d’or » non-officielle pour « son dévouement envers les puissants », comme le relève un article d’Acrimed du 22 juillet 2010. Dans un documentaire de Denis Jeambar, « Huit journalistes en colère » (Arte, 9 février 2010), il donnait la pleine mesure de sa perméabilité à la logique du dominant : « Le journalisme des bons sentiments, c’est aussi une bien-pensance. C’est l’idée que, par définition, le faible a toujours raison contre le fort, le salarié contre l’entreprise, l’administré contre l’Etat, le pays pauvre contre le pays riche, la liberté individuelle contre la morale collective. En fait, c’est une sorte de dérive mal digérée de la défense de la veuve et de l’orphelin. » Jean-Luc Mélenchon est-il alors infondé à rappeler que Voltaire fustigeait déjà « le laquais qui singe son maître » en croyant ainsi s’accaparer une part de sa puissance ? La dénonciation de cette servilité a été accueillie par la direction du service politique de France 2 comme la mise en cause de « toute la rédaction ». Rappelons que c’est pourtant le « buzz » fait autour de l’extrait du film de Pierre Carles qui a transformé une réaction de bon sens en insultante philippique. Jean-Luc Mélenchon avait d’ailleurs été cloué au pilori de la même manière quand il avait osé s’en prendre à un journaliste étudiant qui, par réflexe corporatiste (déjà), ne voyait pas ce qu’il pouvait y avoir de gênant à faire la « Une » du Parisien sur le fantasme des maisons closes alors que le pays s’enfonçait dans la crise sociale. Finalement, Mélenchon est le catalyseur du dysfonctionnement médiatique, l’empêcheur de tourner en rond qui déclenche aussitôt la « circulation circulaire » des soutiens confraternels.

Le problème, c’est que cette clémence absolue, cette absolution systématique du professionnel, fût-il le plus en vue, par la profession, vire parfois à la complaisance envers le monde des puissants. Le comportement de David Pujadas lors d’une interview de Nicolas Sarkozy, le 12 juillet 2010, dans les jardins de l’Elysée, en dit long aussi sur son degré de soumission au pouvoir qui vient de nommer son patron Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions. Le journaliste laisse alors passer de criantes contre-vérités, comme l’affirmation selon laquelle il y aurait un bouclier fiscal en Allemagne ou que certains contribuables payaient avant son élection 100 % d’impôts [1]. Surtout, son manque de pugnacité et sa propension à se contenter sans ciller de toutes les réponses du super-communicant de l’Elysée laissent sans voix quant on se souvient de son entretien avec Martine Aubry, le 19 mai. Un entretien qu’Arrêt sur images a qualifié « d’interview tenace, exigeante sur la précision des réponses attendues ». En comparaison, le Syndicat national des journalistes-CGT de France Télévisions a jugé que l’interview présidentielle de David Pujadas était « une honte pour l’information de service public ». Et de justifier en soulignant que le téléspectateur a pu assister à « une heure de communication sans opposition avec un journaliste KO debout face au Président, un journaliste complaisant, incompétent sur les dossiers traités, notamment sur les retraites, et laissant Nicolas Sarkozy avancer des contre-vérités ».

Martine Aubry s’en prend à Pujadas... en privé 

La CGT ne fut pourtant pas la seule à s’offusquer de cette passivité de passeur de plats du présentateur de France 2. Cela ne s’est pas su, mais la première secrétaire du PS elle-même s’est émue auprès de la direction de la chaîne de cette atonie bienveillante. En visite au Festival d’Avignon avec les députés de son parti Claude Bartelone et Marylise Lebranchu, à la mi-juillet, Martine Aubry a en effet raconté en privé qu’elle avait téléphoné à France 2 pour demander « la même interview, la même » que celle dont avait bénéficié le président de la République en ses jardins. Son intervention est arrivée aux oreilles du journaliste, puisqu’il a lui-même décidé de lui téléphoner pour protester de sa déontologie.

A la différence de Jean-Luc Mélenchon, Martine Aubry n’a pourtant pas assumé publiquement son différend avec la façon dont David Pujadas mène ses interviews. Probablement craint-elle d’avoir plus à perdre qu’à gagner en mettant en cause l’intervieweur numéro 1 de la première chaîne publique. Faut-il préciser aussi que la maire de Lille n’a pas, comme le leader du Parti de gauche, une propension à vilipender médias et journalistes dominants ? Sans doute sait-elle qu’un parti qui aspire à l’alternance gouvernementale ne peut se permettre de se mettre à dos un système régi — et verrouillé — par la confraternité corporatiste. Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, Martine Aubry ne demande pas la transformation des journaux en coopératives et l’élection du président de France Télévisions par les citoyens. Sans doute ne mesure-t-elle pas non plus la colère qu’engendre toute pratique d’un journalisme en surplomb. « Les médias officiels sont encore plus haïs que les politiques », estime Jean-Luc Mélenchon [2].

Notes

[1] Lire à ce sujet « Comment David Pujadas aurait pu argumenter contre Sarkozy », L’Expansion, 13 juillet 2010.

[2] Le Nouvel Observateur, 14 octobre 2010.

 

Source :http://blog.mondediplo.net/2010-10-...

 

http://www.alterinfo.net/David-Pujadas-FR2--star-de-la-desinformation-et-de-la-propagande_a43695.html

 

 

 

 

 

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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 01:58

 

C'est vrai puisque c'est dans le journal !

http://www.retrouversonnord.be/Sante_le_Figaro.htm



Ce n'est que par l'information entretenue et diffusée à grande échelle que l'on
peut conforter l'opposition au projet de réforme des retraites. En constituant
un pole axé uniquement sur ce sujet, il permettrait de regrouper et de synthétiser
une information disparate, et de  rendre plus lisible aux yeux du public, les enjeux
de ce projet de réforme inique.


la suggestion est la suivante :


constitution d'une plate forme média alternative en ligne avec comme contenu :

1 vidéos démonstratives et explicatives de chaque point controversé du projet
   gouvernemental à diffuser de manière virale. (la mémoire collective a besoin
   d'un support pour entretenir l'information et motiver les consciences, afin de
   contrer la désinformation en cours et lutter contre la dillution des infos essentielles
   par le flot d'infos inutiles)

2 mise en évidence des mensonges et contre vérités du gouvernement :
   (extraits de discours ou vidéos avec analyse)

3 exposer les causes et objectifs réels de ce projet de loi sur les retraites :

-le salariat est sous payé depuis les années 60 et donc les cotisations sont moindres
et les retraites en constante diminution (a)

- libéralisation et création de fonds de retraites privés minotitaire en FRANCE, (principale bénéficiaire :
une société dont le PDG est le frère de N Sarkosy : Mederic Malakoff (b) ), et probablement
des banques et assurances, qui créeront des produits retraites, pour amasser des liquidités
(banques en crise actuellement) (c),

-compenser les pertes de cotisations retraites dues au chomage chronique et à la crise actuelle
(les banques ne finançant que médiocrement l'activité sont responsables d'une recrudescence
du chomage, en ne soutenant plus les entreprises)

-influence des agences de notations en faveur de l'allongement de la durée de travail (d)


4) exposer certaines conséquences du projet de loi sur les retraites (e)

5) montrer l'impact réel des actions syndicales en cours (f)

6) informer et susciter des initiatives d'actions concertées

7) outils : http://www.guidedumanifestant.org/



Merci de faire suivre l'idée

 

 

http://nantes.indymedia.org/article/22011

 

 

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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 00:32
 
(JPG)

http://www.radio-fmr.net/rubrique.php3?id_rubrique=169

 

 

Billet d'humeur

d'eva R-sistons:

Vous avez dit diversité ?

 

 

Infos FR2,

 

Le 8 h,

le 13 h,

le 20 h,

 

ne souriez pas, citoyens !

Vous êtes roulés, floués !

 

La France est riche de sa diversité...

mais pas sur FR2 !

 

Journalistes, animateurs, présentateurs, invités,

météo, émission littéraire, de reportages..

porte-parole du monde de la Médecine, savant, expert,

ne cherchez pas, ils sont tous issus de la même communauté.

Celle du Peuple élu. Elu pour peupler nos écrans ?

En tous cas avec nos sous, puisqu'il s'agit de chaîne publique.

Ils ont un nom qui fleure bon le Castillan, l'Espagne ensoleillée,

ou une perruque blonde, bien blonde,

mais il s'agit de la même grande petite famille.

Chaîne privatisée, clanisée !

Tant pis pour la diversité...

 

Tiens, voilà des Arabes, des Noirs, comme il y en a tant

dans notre pays de la diversité et des Droits de l'Homme.

Pff ! Ce sont des lycéens qui s'agitent, des activistes..

Et voilà les cités, les délinquants...ou les chômeurs,

et puis les manifestants, les grévistes. Encore eux !

Noirs, marrons, café-au-lait, ils sont là,

abondamment représentés.

 

Que croyez-vous que va penser la petite vieille qui dure, qui dure,

qui refuse de s'en aller, et qui se pelotonne

dans sa chaise, et qui tremble en entendant le mot

cité, ou terrorisme, c'est la même chose, hein,

et elles votent, les ptites mémés, elles votent !

Si elles ne votent pas, on va les chercher.

Elles votent si bien, pour les bourreaux

de leurs petits-enfants, pour les bourreaux

des générations précaires, vous savez...

l'UMP de Sarko-Ubu !

Et même si elles sortent une fois l'an,

du fin fond de leur maison de retraite,

c'est pour voter, voter, voter !

 

Et que voient-elle, sur l'écran ?

Des gentils UMP, des gentils Américains, des gentils Juifs,

des méchants arabes, des méchants musulmans, des méchants noirs,

des méchants iraniens, des méchants russes, des méchants chinois...

 

Pff ! La télé publique, avec nos sous,

chut, est privatisée, communautarisée !

Et tant pis pour la diversité, 

roulés, roulés, vous êtes roulés,

et demain, les ptites mémés, elles décideront de votre avenir,

de l'avenir des jeunes, des travailleurs, des chômeurs,

en confiant les charges suprêmes aux mêmes,

encore et toujours, pour le grand Bien de la France du Fouquet's !

 

Vous avez dit diversité ?

Ne souriez pas, vous êtes roulés, roulés, roulés...

Alors, elle est pas belle, la vie, à FR2 ?

 

eva R-sistons au communautarisme

 

 

Entrez dans le cercle,

pour promouvoir la diversité républicaine,
détecter les “talents de la diversité”,
proposer des politiques innovantes
pour lutter contre les discriminations
et favoriser l’intégration.
Pour instaurer l’égalité à l’embauche et
une meilleure représentation des minorités
dans tous les domaines, pour construire
une France du mérite, de la justice sociale
et de l’égalité des chances :


Rejoignez le CDR
Contactez le CDR



http://www.cercle-diversite.org/site/

 

 

 

 

A l’heure de la diversité  

diversite

.

 

Le groupe France Télévisions s’est officiellement doté d’un Comité permanent de la diversité présidé par Hervé Bourges. Ses missions principales : aider à évaluer et à orienter sur le long terme la politique du groupe en matière de diversité, la mesurer au travers des indicateurs de suivi, qu’il aura mis en place, à l’écran et au sein de l’entreprise. Cette «brigade légère», comme l’a qualifiée son président, «aidera chaque responsable (du groupe) à accoucher le plus vite des idées qu’il avait pour l’instant gardées à l’état d’embryon dans son esprit». L’installation de ce comité, a estimé Christine Albanel, la ministre de la Culture, est l’expression «d’une impulsion, d’une volonté politique», l’audiovisuel public étant «le média du lien et de la cohésion sociale». 

Dix ans après avoir été à l’initiative, en tant que président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), de la première initiative institutionnelle en faveur de la diversité, Hervé Bourges se retrouve à la tête d’un comité composé de 16 membres répartis en deux collèges. 

Le premier réunit des personnalités extérieures à l’entreprise, comme le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, le second, des collaborateurs du groupe, à l’instar de la rédactrice en chef adjointe de France 3, Audrey Pulvar. Elle fait partie des rares figures de la diversité visibles sur les antennes de l’audiovisuel public, qui mène néanmoins, au travers de ses fictions et programmes une politique active en la matière. 

De même que des actions un peu plus «souterraines», selon son président Patrick de Carolis, quand il s’agit du soutien apporté aux jeunes de la diversité, inscrits notamment à Sciences Po, en leur octroyant des bourses. L’entreprise ouvre également ses portes à ceux intéressés par les métiers de l’audiovisuel.

«Des oreilles attentives» à la diversité au sein de France Télévisions 
«Notre écran est blanc, parfois noir, rarement maghrébin, presque jamais asiatique», a constaté Hervé Bourges. La France est «en retard», souligne-t-il, comparé à d’autres pays quand il s’agit de diversité. «En France métropolitaine, il y a une seule députée noire (…). La télévision n’y échappe pas. Il y a de vrais problèmes qui se posent aussi bien dans les programmes que sur les antennes. On va essayer de les régler sans se substituer aux rédactions et aux responsables de programmes (…), et surtout (veiller) à ne pas laisser s’échapper des talents» à cause de leurs origines.

Après son Programme d’action positive en faveur de l’intégration (Papi), venu à échéance, cette année, France Télévisions franchit une nouvelle étape que d’aucuns pourraient considérer comme tardive. Christine Albanel voit les choses autrement. Elle considère que la réforme de l’audiovisuel permet aujourd’hui de relever ce défi. «C’est important qu’une structure comme France Télévisions montre l’exemple sur ces questions de présence, de visibilité, et de lutte contre les discriminations», estime Dominique Sopo. Pour Yamina Benguigui, la cinéaste dont le téléfilm Aïcha, a réuni, il y a quelques semaines, 5 millions de téléspectateurs sur France 2, les membres de ce comité seront «des oreilles attentives» à un problème qui n’est pas «palpable». La première réunion du Comité, qui devrait se réunir «quatre ou cinq fois en session plénière» en dehors de ces différentes commissions, est prévue le mois prochain.

F. G.

 

http://www.pyepimanla.com/juillet-aout-2009/articles/France/diversite.html

 

 

 

Et à FR2 ? !!!!!

 


 

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 02:56

Les Français semblent bien décidés à ne pas payer la crise en allongeant la durée du travail. Aujourd’hui, mardi 12 octobre 2010, partout en France les manifestations contre le projet de la réforme des retraites du gouvernement ont connu une forte mobilisation.

Retour sur les déclarations du président Sarkozy lors de sa campagne électorale, en 2007.


 

.

Voici quelques extraits des propositions du candidat Sarkozy, en 2007, lors de sa campagne électorale (1) : « J’augmenterai de 25 % le minimum vieillesse, je revaloriserai les petites retraites et les pensions de réversion pour que ces retraités vivent mieux. Ces mesures seront financées grâce aux économies que j’obtiendrai en réformant les régimes spéciaux de retraite.

J’allouerai des droits sociaux et des droits à la retraite à ceux qui se consacrent à l’éducation de leurs enfants ou qui s’occupent d’une personne handicapée.

Les droits des femmes sont fragiles et incomplets au moment de la retraite. Je veux parler de la pauvreté des femmes âgées. Parce que derrière la pudeur et la réticence à en parler, se cachent d’immenses injustices.

Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer, de même que les 35 heures continueront d’être la durée hebdomadaire légale du travail.»

Menace des agences de notation

Comme en Espagne, où l’agence de notation Moody’s avait dégradé le note de la dette du pays au lendemain de la grève générale du 29 septembre dernier, Standard and Poor’s a prévenu aujourd’hui, en publiant une étude à l’attention des gouvernements, qu’il était nécessaire de « contenir davantage les dépenses de protection sociale », car sinon, les pays européens, « aussi bien les plus développés que les émergents », devront faire face à la détérioration la plus grave de leurs finances publiques. Menace particulièrement dirigée contre la France, prise opportunément à défaut par Standard and Poor’s, qui illustre son étude par l’exemple : « Si rien n’est fait, dans 40 ans, la France devra consacrer l’équivalent de près de 32% de son PIB aux dépenses de protection sociale liées au vieillissement de la population, contre moins de 25% en 2010 ». L’agence de notation juge, en conclusion, que les scénarios a venir seront « purement et simplement insoutenable en l’absence de changements de politique ». (2)

Pendant ce temps, Wall Street verse des primes record

Aux États-Unis, d’où la crise économique mondiale est partie en 2008, avec les subrpimes et la faillite de Lehman Brothers, il semblerait que les choses s’améliorent sensiblement. Pendant que l’on inaugure partout en Europe des mesures d’austérité après le plongeons du déficit des États en raison des besoins de refinancements massifs nécessaires pour sauver les banques et promulguer des plans de relance de l’économie, une étude publiée aujourd’hui par le Wall Street journal indique que c’est le montant encore jamais atteint de 144 milliards de dollars que s’apprêtent de verser cette année les 29 plus grandes banques de la place financière de NY, en terme de rémunérations variables à leurs dirigeants et employés. (3)

Malgré les promesses des dirigeants politiques, comme Nicolas Sarkozy dans son discours lors du G20 de juin 2009, quand il promettait de faire la guerre au « système financier incontrôlable », on est bien obliger de constater que rien n’a changé, qu’il ne s’agissait en fait que d’une manoeuvre de diversion et que la crise doit être maintenant payée par les peuples.

Restaurer les aptitudes à la logique

D’ailleurs, à peine avait-on désigné les responsables de cette crise économique mondiale qu’on les avait immédiatement escamotés en expliquant qu’ils n’y étaient pour rien ou presque, qu’en somme ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient, que la responsabilité est a ce point diluée dans le pouvoir économique qu’il serait archaïque, barbare, digne des persécutions de l’Inquisition, de vouloir frapper des coupables. Bref, il n’y a plus de responsables de rien : c’est la faute à la « technostructure », par exemple, ou aux « conditions », qui, il faut bien l’admettre, sont mauvaises.

On nous serine tellement que ce sont les « conditions » qui sont mauvaises qu’on en oublie qu’en réalité ce sont les hommes qui le sont. Si ceux qui prennent des décisions voyaient plus souvent en revenir les conséquences, par exemple sous la forme d’une balle, cela contribuerait efficacement à restaurer les aptitudes à la logique chez nos contemporains.

Mecanopolis


Notes :

1. Archives de l’UMP

2. Les Echos du 12 octobre 2010

3. Challenge.fr du 12 octobre 2010

 

http://www.mecanopolis.org/?p=20126

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 02:45

 

Entretien avec Lounis Aggoun (1/2)
Algérie : Les années de sang et les complicités de la France
par Silvia Cattori*

 

 

L’indépendance n’a pas permis à l’Algérie de sortir de la violence. Loin s’en faut. Le pouvoir n’a pas été rendu au peuple, mais a été accaparé par un groupe, initialement choisi par la France pour protéger ses intérêts. Pour se maintenir, ce groupe n’a pas hésité à manipuler des islamistes et à plonger le pays dans un nouveau cycle de violence. Dans un ouvrage documenté, « La colonie française en Algérie. 200 ans d’inavouable », Lounis Aggoun dénonce un système élaboré par des Algériens avec le soutien de la France, puis des Etats-Unis, au détriment de tout un peuple.

 

 

 

Silvia Cattori : Votre ouvrage « La colonie française en Algérie. 200 ans d’inavouable » [1] est très impressionnant. 600 pages, denses, captivantes, s’appuyant sur une ample documentation, qui parlent avec empathie d’un peuple maltraité, mis à genoux. On comprend que c’est là le récit d’un homme meurtri par la souffrance de son peuple, résolu à se confronter à cette réalité brutale, à la vérité. Est-ce comme cela que vous le vivez ?

Lounis Aggoun [2] : Je ne souhaite pas mêler mes écrits au flot intarissable de contresens et de contrevérités qui font office de littérature sur l’Algérie. Comment ne pas être meurtri lorsqu’on est le témoin permanent du spectacle de son peuple martyrisé ? Comment ne pas être révolté ensuite de voir le tyran se draper de vertu et se présenter comme le garant de la liberté, le meurtrier, le violeur, le voleur, le voyou, en somme tout ce qui fait l’Etat algérien, venir quotidiennement nous asséner ses leçons de morale ? Il n’y a pas de juste milieu dans le drame algérien. Il y a d’un côté le territoire des colons (les nouveaux s’entend) et de l’autre celui des colonisés, qui vivent une réalité affreuse. Une fois que l’on a pris conscience de cela, pouvons-nous simplement vaquer à nos occupations ? J’ai beau essayer, je n’y arrive pas.

Silvia Cattori : L’histoire récente de l’Algérie, de ses relations avec la France, relève du mensonge permanent, dites-vous dans votre livre. La France, voulant préserver coûte que coûte ses intérêts stratégiques en Algérie, a-t-elle vraiment œuvré de façon à ce que, après 1962, l’Algérie ne puisse pas accéder à la pleine possession de sa souveraineté ? L’Algérie comptait-t-elle davantage pour la France, que d’autres anciennes colonies ?

Lounis Aggoun : Les choses ne se présentent pas de façon aussi manichéenne. Cela dit, l’œuvre faussement libératrice du général de Gaulle en Afrique est connue. Comment croire qu’il ait conçu en Algérie le projet contraire à celui qui était le sien dans le reste du continent ? Cela ne revient pas à dire qu’il souhaitait le malheur des Algériens. Loin s’en faudrait. Mais entre son projet, d’une Algérie indépendante entre les mains d’un pouvoir garant des intérêts français (cela, ce sont ses propres propos qui l’attestent) et la concrétisation (une dictature abominable qui a exacerbé toutes les turpitudes de l’ancien colon), il y a une marge et un fleuve de sang. Les dérives du pouvoir après le cessez-le-feu du 19 mars 1962 sont de la responsabilité des Algériens (quelles que soient les influences extérieures, qui sont réelles). Mais le mensonge originel (et il est colporté par ceux-là mêmes qui prétendent militer pour la vérité et l’histoire) consiste, un demi-siècle après, à nier qu’au départ il y a une volonté du pouvoir français de noyauter l’administration algérienne. Après, c’est une trivialité de dire que l’apprenti-sorcier a perdu le contrôle de sa créature diabolique. C’est tout cela que j’ai souhaité documenter dans cet ouvrage, en m’appuyant non pas sur des racontars mais sur les déclarations des plus hauts responsables concernés au sein de l’Etat français et du pouvoir algérien. La vérité est là, écrite par bribes. J’ai simplement réuni les bribes et la vérité émerge, aveuglante. Il suffit de vouloir la regarder en face, pour tenter de reconstruire le futur sur des assises saines ; ou détourner les yeux et continuer à fonder les relations entre les deux pays sur des sables mouvants. Les faiseurs d’opinion pourront continuer (je ne me fais aucune illusion) à prétendre que la France n’est pour rien dans le désastre algérien après l’indépendance et que ceux qui affirment le contraire ne sont que des excités immatures ; les faits sont accablants et la démonstration restera.

Silvia Cattori : L’affirmation que l’Indépendance a été suivie « d’une première décennie d’élimination des élites et de noyautage » met à mal la vision romantique qui avait cours dans les années 60-70, d’une Algérie socialiste triomphante, admirable, toute engagée dans le soutien des mouvements de libération, dotée de brillants diplomates, forte d’une remarquable politique étrangère ? Etait-ce une vision totalement erronée ? Pouvez-vous expliciter ?

Lounis Aggoun : Entre les envolées lyriques de Houari Boumédiène [3] sur la scène internationale et la réalité qu’il imposait au peuple algérien, il y a la différence entre le jour et la nuit. Et comme dans toute illusion, les déconvenues sont d’autant plus douloureuses que le rêve était beau. Quant aux brillants diplomates (et il n’est pas question de dire qu’il n’y en eut pas), ils n’ont servi que de caution à des politiques qui relèveraient du crime contre l’humanité si une justice internationale pouvait se pencher sur la question. Au demeurant, la réponse à votre question est simple : la qualité de cette administration peut aisément se mesurer au fait que l’un de ses plus éminents membres, Abdelaziz Bouteflika, est devenu président en 1999, près de quarante ans après avoir jeté les jalons de la dictature algérienne ; et qu’il poursuit son œuvre dévastatrice en ce moment même. Il faut toujours se méfier des histoires romantiques. C’est la vocation de l’élite de ne pas y sombrer. Or, des observateurs et les commentateurs de tous ordres continuent de colporter des sornettes qui justifient le maintien d’un pouvoir dont ils se prétendent les opposants.

Silvia Cattori : Vous avez sans doute des raisons qui vous permettent d’associer Ahmed Ben Bella à Boumediene et Bouteflika. Ben Bella, invité à la tribune de grands rassemblements, et fort applaudi, comme je l’ai constaté au Forum social européen (FSE) à Florence en Italie, en novembre 2002, demeure très estimé. Qu’a-t-il en commun avec eux ?

Lounis Aggoun : Ben Bella, c’est l’homme qui a confisqué la liberté aux Algériens. À ce titre, il endosse la plus lourde responsabilité dans le malheur de son peuple. Depuis qu’il a été déchu, je ne crois pas avoir entendu dans sa bouche un début d’autocritique. Au contraire, chaque fois qu’il intervient, c’est pour accabler les meilleurs cadres politiques de la Révolution et pour justifier le sort qui leur a été réservé (souvent leur meurtre). Qu’il fasse illusion dans les forums mondiaux est significatif de l’efficacité du travail des historiens et des journalistes. Quant aux organisateurs de ces forums, ils sont souvent ceux-là mêmes qui ont été bercés par l’aventure romantique que vous évoquez ; et ils ne souhaitent pas plus que les autres qu’on détruise leurs idoles. Ils sont nombreux dans la mouvance communiste qui, après s’être trompés en 1938 en soutenant Staline (avant de se ressaisir – une fois n’est pas coutume – dans la Résistance), puis en 1956 en votant les pouvoirs spéciaux à l’armée (ils soutiendront de la même façon une autre sale guerre en 1992, en prétendant vouloir sauver les Algériens d’eux-mêmes, et en relayant une politique proprement génocidaire, baptisée sans complexe « éradication »), ont cru se refaire une virginité en soutenant le pouvoir totalitaire qui s’installait en Algérie. Ils ont fait de ce soutien l’œuvre positive de leur vie. On aura alors beau les mettre aujourd’hui face à l’évidence, ils préféreront détourner les yeux.

Mais votre question mérite d’être élargie. Lorsqu’on découvre les affres du pouvoir actuel, les crimes du précédent paraissent en comparaison véniels (les 200 000 morts de la décennie 1990 sont un crime de masse ineffaçable, mais les menées destructrices à l’œuvre en ce moment auront à long terme des conséquences plus graves encore). Au vu de la décennie 1990, celle de 1980 avec Chadli paraît avec le recul somme toute assez douce. Et si l’on tient compte des affres de la décennie 1980 de Chadli, le règne de Boumediene paraît relever de l’âge d’or de l’indépendance algérienne. Connaissant les abominations du régime de Boumediene, l’ère de Ben Bella (où s’est pourtant fondée la dictature) paraît donc relever d’une époque de rêve. Outre que le temps apaise les malheurs engendrés par les pouvoirs successifs, cela traduit la descente inexorable aux enfers des Algériens. C’est cette réalité que j’ai aussi voulu retracer dans ce livre. Quant aux organisateurs de forums sociaux, il n’est jamais trop tard pour sortir de l’univers onirique où ils se complaisent et l’on peut espérer qu’ils cesseront de mêler leur énergie à celle des extrêmes qu’ils prétendent combattre…

Silvia Cattori : Tous les chapitres de votre livre sont passionnants et méritent débat. J’aimerais m’entretenir avec vous en particulier de ces événements que vous décrivez avec précision et qui, dès 1988, préparent le pire. Je crois que peu de gens savent ce qui s’est réellement passé tout au long de ces « années de sang ». Tout cela est terriblement accablant. Jusqu’à quel point le visage de l’Algérie a-t-il été bouleversé à jamais ? Quand pourra-t-on dire que tout cela appartient au passé ?

Lounis Aggoun : Un peuple en cage ; voilà ce que sont les Algériens aujourd’hui. Pour s’en échapper, des hommes et des femmes liquident tous leurs biens pour s’acheter un hypothétique passage en Europe. Sur des barques délabrées qui coulent sitôt en haute mer, ou sur des bateaux en courant le risque d’être jetés par-dessus bord par des équipages qui ne souhaitent pas avoir des ennuis avec les services d’immigration des pays où ils accostent. Si l’âme du peuple algérien s’échine à échapper à la furie, le paysage dans lequel évolue la population a été quant à lui totalement abîmé.

Les Algériens souhaitaient la liberté ; on les a plongés dans la dictature. Ils ont voulu imposer la démocratie en 1988 ; on les a plongés dans l’horreur. Aujourd’hui, ils ne connaissent que des ennemis : ceux-ci se bousculent devant chez eux pour s’accaparer les richesses (pétrole, gaz, minerais, …) que recèle leur sous-sol. Il y a aussi ceux qui vendent des armes au régime qui les assassine. Ceux qui voudraient les sauver de leur prétendue propension à la barbarie et qui viennent expérimenter sur eux l’arsenal de la terreur. Ceux qui les accusent de tous les malheurs du monde et qui, au nom de cela, s’arrogent le droit de les piller. N’oublions pas les médias et les élites occidentales qui désinforment à leur sujet quand elles s’expriment sur eux et qui se volatilisent lorsqu’il devient impératif de les défendre. Dans dix ans, on découvrira que les opérations qui se mènent aujourd’hui – par un gouvernement qui est reçu en grande pompe dans les salons occidentaux – relèvent de crimes contre l’humanité. Et l’on assistera alors non pas à la condamnation de ces crimes, mais à l’élaboration de nouveaux crimes plus abominables encore, qui empêcheront l’opinion occidentale de s’appesantir sur ceux d’aujourd’hui. Et aujourd’hui donc, naturellement, pour éviter que soient traités les crimes de la décennie 1990, le pouvoir est en train de tenter de corrompre la population dans ce qu’elle a de plus intime, ses ressorts sociaux. Et ce pays que je vous décris est dépeint dans les colonnes des médias français comme un Eldorado économique, un exemple de démocratie.

Silvia Cattori : Aujourd’hui, il est devenu clair pour vous que le Groupe islamique armé (GIA) était une émanation de la Sécurité militaire algérienne, une « organisation écran ». Cela était-il déjà clair pour vous dans les années 90 ?

Lounis Aggoun : Cela était clair pour les rescapés des massacres à l’instant même où ils enterraient leurs proches. Mais que vaut la parole d’un supplicié quand personne ne consent à l’écouter, et même à l’entendre ? Il suffit de ne pas se départir de ce qui est le propre de l’homme, la faculté à raisonner, pour savoir que si certains attentats étaient bien l’œuvre des islamistes radicaux, les plus emblématiques, ceux qui ont eu le plus grand retentissement en Occident, étaient bien trop bénéfiques pour le régime, et pour lui seul, pour ne pas être suspects : il était essentiel que l’on ne s’interroge pas sur l’identité de leurs véritables commanditaires. Mais que vaut de savoir, que vaut même que tout le monde sache si les seules paroles que l’on entende dans les médias français, aujourd’hui, 10 ou 20 ans après les faits, ressassent la même rengaine falsificatrice. Ceux qui, il y a quinze ans, affirmaient déjà que les émirs les plus sanguinaires, Djamel Zitouni et Ali Touchent par exemple, étaient des agents du DRS (Département du renseignement et de la sécurité) comptent parmi les grands responsables des services de sécurité français. C’est l’un de ces secrets de Polichinelle. Cela n’empêche pas les médias de faire comme si personne ne savait et de débiter des contresens à longueur de journal.

Silvia Cattori : Ceux qui sont au courant de ces pratiques secrètes relevant de la « stratégie de la tension », utilisées par les États à l’insu de leurs citoyens, [4] savent, ou peuvent immédiatement comprendre, que tout ce que vous décrivez et qui paraît appartenir à l’inimaginable est malheureusement bien réel, à savoir qu’une poignée de généraux algériens ont délibérément plongé leur propre pays dans le chaos dans le but d’en accuser le Front Islamique du Salut (FIS), [5], et que la « guerre d’éradication » contre les islamistes avait des mobiles cachés. Mais le grand public, qui est désinformé, qui ignore tout de ces stratégies machiavéliques, comment pourrait-il imaginer que les coupables ne sont pas les islamistes mais les généraux qui les manipulent ? Le peuple algérien sait-il ce qui se trame véritablement ?

Lounis Aggoun : D’abord, pour être viable, un gros mensonge doit se fonder sur une part de vérité. Des islamistes radicaux, il y en a eu en Algérie et il y en a toujours. Des islamistes désireux de plonger le pays dans la terreur, il y en a. Des islamistes qui souhaitent rééditer contre le colon intérieur les « exploits » de la génération de 1954, il y en a. Mais, comme dans toute société, ils sont une ultra-minorité, que les ressorts démocratiques existant auraient pu cantonner dans cette dimension marginale. Le pouvoir, dont les desseins détestables sont avérés, a planifié (il s’agit d’une préméditation et non pas d’une dérive) de se greffer sur cette minorité, qu’il a grossie de ses propres effectifs, pour pousser les islamistes non pas à la modération mais à la radicalisation. À titre d’exemple, le « majliss echoura » du FIS, son instance dirigeante, est passé à un moment sous le contrôle absolu du DRS ; certains de ses dirigeants sont aujourd’hui des ministres de Bouteflika ou des députés et offrent leur pays au pillage international. De tous les leaders de premier rang, seul Ali Benhadj était sans doute un homme sincère.

Comment échapper à la désinformation ? Les Algériens savent et ne sont pas dupes. Je ne parle évidemment pas des Algériens que les journalistes et les entrepreneurs français croisent dans les bars de l’Alleti ou l’Aurassi et pour qui la vie est belle. Je parle de l’Algérie profonde, l’Algérie du troisième collège. Quant aux Français qui souhaitent échapper à l’aveuglement, ils savent qui il faut lire et qui il faut écouter. J’ajouterais que « les Français de la France profonde » subissent aujourd’hui les mêmes coups de boutoirs de la part de l’Etat français et sont victimes au même titre que les Algériens. C’est pour cela que dire la vérité, entière, quand on la connaît, partout où l’occasion se présente, est une opération de salubrité publique, qui dépasse le cadre de l’Algérie. Car le monde entier prend un bien mauvais chemin, et ce qui est devenu le quotidien des Algériens risque fort de se « globaliser ». Et l’on accusera ensuite les Français de ne pas avoir été assez courageux pour parer des offensives contre lesquelles ils seront alors devenus impuissants…
Mais votre question doit être examinée avec plus de recul. Dans une manipulation, il ne faut pas confondre manipulateur et manipulé(s), tout comme il faut distinguer le désinformateur des personnes qu’il abuse. Il ne faut pas retomber dans ce travers algérien qui consiste à accuser la victime d’être victime. Une société reste complexe. Et si la grande masse consacre le peu d’énergie dont elle dispose pour s’en sortir, se dépêtrer de la glu où on l’a piégée, elle ne peut pas être accusée d’être mal informée, d’être mal avisée. Le tort en revient à ceux dont la vocation est de l’informer et de l’aviser. Je ne crois pas que le peuple aime qu’on lui mente. En tout état de cause, tous ceux que j’ai croisés à la suite de mes interventions m’ont demandé, sitôt leur lecture achevée, de leur en dire davantage et m’ont même parfois sermonné d’avoir atténué l’âpreté d’une information. Aucun parmi eux ne m’a jamais accusé d’en avoir trop dit. En revanche, la plupart des « gardiens des lignes éditoriales » qui m’ont sollicité pour écrire se sont empressés de me poser des garde-fous. M’ont reproché d’en dire trop, de décrire une vérité trop crue. En somme, ils me demandent de maquiller la vérité pour, pensent-ils, ne pas effaroucher le lecteur. Ignorent-ils que la moindre brèche dans une vérité empoisonne cette vérité et la tue ?

Silvia Cattori : Durant ces années de répression sauvage, François Mitterrand était au pouvoir en France. Vous ne semblez pas avoir apprécié les implications de son gouvernement dans ce dossier. Celui-ci a-t-il favorisé la politique de ces généraux algériens qui multipliaient les opérations sanglantes contre leur peuple ? Les a-il réellement considérés comme « le rempart contre l’islamisme radical du FIS » ?

Lounis Aggoun : L’alibi du « rempart contre le terrorisme » est commode. C’est une grosse ficelle pour masquer des rapts à grande échelle. La responsabilité de François Mitterrand est monumentale. Je l’ai démontrée. Mais Mitterrand est un homme et la politique est œuvre collégiale. Il a présidé des gouvernements de gauche, et des gouvernements de droite. De tous les hommes politiques qui l’ont entouré, ils ne sont pas nombreux à pouvoir se targuer d’avoir montré un sens de l’honneur concernant les relations avec l’Algérie. Si la responsabilité est partagée, celle de François Mitterrand crève tous les plafonds en ce sens qu’il avait le pouvoir d’agir dans un sens noble et il a systématiquement agi de façon détestable. Il y aurait des livres entiers à écrire sur la question…

Cela étant, les dangers de l’islamisme radical ne doivent pas être minimisés. Et bien des anciens leaders du FIS (ceux qui aspiraient à redonner au peuple algérien sa dignité, même au prix de contorsions culturelles discutables) endossent une lourde responsabilité pour avoir, par inadvertance, contribué à plonger le pays dans le chaos. Pire, 20 ans après les faits, ils se murent encore dans le silence et refusent d’apporter le témoignage qui pourrait aider les observateurs à comprendre mieux l’histoire récente de leur pays. En d’autres mots, ils refusent délibérément d’aider leur peuple à connaître la vérité qui lui permettrait de s’affranchir des tyrannies qu’il subit. Exemple parmi d’autres, il est plus qu’évident qu’Abassi Madani, leur chef, travaillait main dans la main avec le DRS. Ils sont nombreux à pouvoir apporter leur témoignage. Ils ne le font pas. Cette faute est encore plus mortelle que les conséquences de leur amateurisme d’il y a 20 ans.

Silvia Cattori : L’Elysée ne pouvait pas ignorer que les attentats qui faisaient des milliers de morts étaient contrôlés par les services secrets algériens. Quel intérêt avait la France à mettre un terme au processus de démocratisation en Algérie et à se servir de l’instrumentalisation de la menace islamiste ?

Lounis Aggoun : La réponse à votre question peut tenir en un livre. C’est même celui que je viens de faire publier. L’intérêt de la France et de François Mitterrand n’est pas de ces choses auxquelles on peut répondre ponctuellement par un oui ou un non. C’est affaire de dynamiques, d’engrenages, de realpolitik, de prédations économiques, de chantages, de préjugés, d’esprits de revanche mal consommé, de peur parfois, etc. Il ne faut d’ailleurs pas confondre l’intérêt de la France et celui de ses gouvernants. Chaque jour qui passe montre qu’ils sont mêmes antinomiques.

Silvia Cattori : Pour n’avoir pas accepté la poursuite du processus démocratique en Algérie, et avoir approuvé l’interruption par la force de l’accès au pouvoir du Front Islamique du Salut (FIS), les puissances occidentales ont donc permis aux généraux algériens d’ouvrir les portes de l’enfer ?

Lounis Aggoun : Encore une fois, les dynamiques et les engrenages à l’œuvre s’étalent sur des années, des décennies. Si l’on avait expliqué aux dirigeants français que l’interruption de la démocratie en Algérie en 1991 engendrerait la décennie morbide que l’on a connue, sans nul doute qu’ils auraient réfléchi à deux fois. Mais l’art d’un manipulateur est de faire que les décisions et les actes qu’il demande d’entériner ou de soutenir masquent les conséquences qui en découleraient. Une fois que les conséquences se révèlent, il est trop tard, il faut faire avec le réel, et éviter que les choses empirent, et donc soutenir une dictature qu’il suffit de présenter comme un rempart contre le pire.

Mais avant d’aller plus loin, je voudrais rétablir un fait. On prétend depuis 20 ans que la démocratie en Algérie va porter les islamistes au pouvoir. Il n’y a rien de plus faux. Les islamistes, au plus fort de leur mobilisation, c’est-à-dire à un moment où le régime a neutralisé toutes les forces démocratiques et aidé le FIS à se structurer, n’ont pas joui d’une popularité dépassant 30 %. En juin 1991, des élections législatives auraient dû porter au pouvoir une coalition démocratique. Les généraux algériens ont simulé une guerre civile qui a duré une nuit pour mettre fin au processus démocratique et éliminer le seul gouvernement qui ait œuvré dans l’intérêt du peuple algérien, le gouvernement Hamrouche. Sitôt le processus électoral interrompu (avec les applaudissements du pouvoir français), le DRS a désigné un gouvernement avec pour objectif de lancer un autre processus électoral dont l’objectif était de faire gagner le FIS et de justifier la fin de la démocratie que le peuple ne méritait pas. Six mois d’une gigantesque manipulation après, le général Larbi Belkheir, maître d’œuvre de cette opération, annonce cette victoire soigneusement planifiée des islamistes. On connaît la suite.

Silvia Cattori : Qu’en est-il, depuis la disparition de Larbi Belkheir et Smaïn Lamari, des relations entre le régime de Bouteflika et l’Elysée ? Et des actes que l’on attribue à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ? Qui se cache derrière ce nom ?

Lounis Aggoun : La réponse à votre question tient en une phrase : L’AQMI et le DRS sont une même organisation. Le reste est littérature. Les déboires de la France avec le pouvoir algérien viennent de ce que ses plus fidèles agents (Larbi Belkheir et Smaïn Lamari) sont décédés respectivement en 2010 et en 2007. La France se retrouve donc avec un interlocuteur qui n’est pas dans les mêmes dispositions à leur égard. Le maître actuel du régime, Toufik Mediene, préfère jouer d’autres cartes, américaine, chinoise, etc. C’est cette guerre souterraine qui se traduit sur le terrain par des enlèvements, et des humiliations à répétition infligées par l’AQMI (le DRS) à la France. Le pire, c’est que ni les hommes politiques, ni les journalistes, qui ont pratiqué le mensonge permanent, ne peuvent expliquer les vrais dessous. Et ce sont les experts-imposteurs habituels que l’on retrouve sur tous les plateaux de télévision. Des manipulateurs pour qui la vie des otages compte pour quantité négligeable.

Silvia Cattori : Vous revenez à maintes reprises sur le rôle de Jack Lang, Hubert Védrine, Jean-Louis Bianco, Jacques Attali. Pourquoi ces personnages-là, si prisés par nos médias encore aujourd’hui, sont-ils plus particulièrement blâmables ?

Lounis Aggoun : Ces hommes sont quelques-uns des bons conseillers du pouvoir de l’ombre en Algérie, autour de Larbi Belkheir. Ils sont donc, à des degrés divers, les architectes de l’œuvre de cet homme : la destruction de l’Algérie et le renvoi de son peuple dans les affres d’une colonisation pire que la colonisation, et qui n’ose pas dire ce qu’elle est…

A suivre…

 

http://www.voltairenet.org/article167288.html

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 00:50

Les Juifs, le monde et l'argent - JACQUES ATTALI

http://www.renaud-bray.com/Livres_Produit.aspx?id=168816&def=Juifs%2C+le+monde+et+l%27argent%28Les%29%2CATTALI%2C+JACQUES%2C9782253155805

Jacques Attali, un idéologue pervers :

 

Les citations ci-dessous sont tirées de deux livres de Jacques Attali et se passent de tout commentaire :


« Dès qu’il dépasse 60-65 ans l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. La vieillesse est actuellement un marché, mais il n’est pas solvable. Je suis pour ma part en tant que socialiste contre l’allongement de la vie. L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures. »

 

Extraits de Jacques Attali, L’avenir de la vie, 1981.

 

 

Autre variation

sur le même thème :


« Dès qu’il dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société ; il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement, plutôt qu’elle ne se détériore progressivement.

 


« On pourrait accepter l’idée d’allongement de l’espérance de vie à condition de rendre les vieux solvables et de créer ainsi un marché.


 

« Je crois que dans la logique même du système industriel dans lequel nous nous trouvons, l’allongement de la durée de la vie n’est plus un objectif souhaité par la logique du pouvoir.


 

« L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c’est la liberté, et la liberté fondamentale c’est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société.


« L’euthanasie deviendra un instrument essentiel de gouvernement. »

 

Extraits de Jacques Attali, L’homme nomade, Ed. Le Livre de Poche, 2005.
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