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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 22:59

Ce que le jury Nobel vous cache
Qui est Liu Xiaobo ?
par Domenico Losurdo*

Quelques jours après l’attribution du prix Nobel de la paix à Liu Xiaobo, la presse occidentale n’a toujours pas informé ses lecteurs des idées qu’il défend. Et pour cause ! Le Nobel de la paix a été décerné à un nostalgique de la colonisation qui ne voit de salut que dans l’écrasement de sa propre culture par les armées occidentales.

 

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Partisan de la recolonisation de la Chine par les Occidentaux, Liu Xiaobo a reçu le prix Nobel de la paix 2010.

En 1988, Liu Xiaobo déclara dans une interview que la Chine avait besoin d’être soumise à 300 années de domination coloniale pour pouvoir devenir un pays décent, de type évidemment occidental. En 2007, Liu Xiaobo a réaffirmé sa thèse et a invoqué une privatisation radicale de toute l’économie chinoise.


Je reprends ces informations d’un article de Barry Sautman et Yan Hairong publié sur le South China Morning Post (Hong Kong) [1]. Il ne s’agit pas d’un journal aligné sur les positions de Pékin qui, au contraire, est critiqué dans ce même article pour avoir frappé une opinion fût-elle « ignoble » par la détention plutôt que par la critique.


De mon côté je voudrais faire quelques observations. On peut lire même dans les manuels d’histoire occidentale que commence, à partir des guerres de l’opium, la période la plus tragique de l’histoire de la Chine : un pays de très antique civilisation est littéralement « crucifié », écrivent d’éminents historiens ; à la fin du 19ème siècle, la mort en masse d’inanition devient une affaire quotidienne banale. Mais, selon Liu Xiaobo, cette période coloniale a trop peu duré ; elle aurait dû durer trois fois plus ! Le moins qu’on puisse dire est que nous sommes en présence d’un « négationnisme. Eh bien, l’Occident n’hésite pas à mettre en prison les « négationnistes » des infamies perpétrées aux dépens du peuple juif, mais attribue le « Nobel de la paix » aux « négationnistes » des infamies longtemps infligées par le colonialisme au peuple chinois ! Malheureusement, la gauche ne se positionne pas très différemment, cette gauche qui s’est bien gardée de condamner l’arrestation en son temps de David Irving et autres représentants de ce même courant qui sont encore en prison, mais qui ces jours-ci chante les louanges de Liu Xiaobo.

 

Ce dernier, par ailleurs, ne s’est pas limité à exprimer des opinions, fussent-elles « ignobles » (comme le reconnaît le South China Morning Post). Après avoir en 1988 invoqué trois siècles de domination coloniale en Chine, il est revenu à toute allure l’année suivante (de sa propre initiative ?) des USA en Chine, pour participer à la révolte de la Place Tienanmen, et s’engager à réaliser son rêve [2]. C’est un rêve pour la réalisation duquel il continue à vouloir agir, comme le montre (dans une interview en 2006 par un journaliste suédois) sa célébration de la guerre états-unienne pour l’exportation de la démocratie en Irak. Comme on peut voir, nous sommes en présence d’un personnage qui, contre son pays, invoque directement la domination coloniale et, indirectement, la guerre d’agression. C’est un rêve qui lui a valu en même temps la détention dans les prisons chinoises et le « Prix Nobel de la paix ».

 

 

http://www.voltairenet.org/article167289.html

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 22:51

A qui profite le terrorisme ?

La guerre menée par le terrorisme, telle qu’elle est présentée par les responsables gouvernementaux, par les médias, par les forces de polices et par les terroristes eux-mêmes contre leurs adversaires déclarés, est tout à fait invraisemblable.


 

L’exaltation idéologique peut conduire à toutes sortes de crimes, et l’héroïsme individuel comme les assassinats en série appartiennent à toutes les sociétés humaines. Ces sortes de passions ont contribué depuis toujours à construire l’histoire de l’humanité à travers ses guerres, ses révolutions, ses contre-révolutions. On ne peut donc être surpris qu’un mitrailleur, un kamikaze ou un martyre commettent des actes dont les résultats politiques seront exactement opposés à ceux qu’ils prétendent rechercher, car ces individus ne sont pas ceux qui négocient sur le marché des armes, organisent des complots, effectuent minutieusement des opérations secrètes sans se faire connaître ni appréhendés avant l’heure du crime.

Quoiqu’elle veuille s’en donner l’allure, l’action terroriste ne choisit pas au hasard ses périodes d’activités, ni selon son bon plaisir ses victimes. On constate inévitablement une strate périphérique de petits terroristes, dont il est toujours aisé de manipuler la foi ou le désir de vengeance, et qui est, momentanément, tolérée comme un vivier dans lequel on peut toujours pécher à la commande quelques coupables à montrer sur un plateau : mais la « force de frappe » déterminante des interventions centrales ne peut-être composée que de professionnels ; ce que confirment chaques détails de leur style.

L’incompétence proclamée de la police et des services de renseignements, leurs mea-culpa récurrent, les raisons invoquées de leurs échecs, fondées sur l’insuffisance dramatique de crédits ou de coordination, ne devraient convaincre personne : la tâche la première et la plus évidente d’un service de renseignements est de faire savoir qu’il n’existe pas ou, du moins, qu’il est très incompétent, et qu’il n’y a pas lieu de tenir compte de son existence tout à fait secondaire. Pourtant, ces services sont mieux équipés techniquement aujourd’hui qu’ils ne l’ont jamais été.

Tout individu notoirement ennemi de l’organisation sociale ou politique de son pays, et, d’avantage encore, tout groupe d’individus contraint de se déclarer dans cette catégorie est connu de plusieurs services de renseignements. De tels groupes sont constamment sous surveillance. Leurs communications internes et externes sont connues. Ils sont rapidement infiltrés par un ou plusieurs agents, parfois au plus haut niveau de décision, et dans ce cas aisément manipulables. Cette sorte de surveillance implique que n’importe quel attentat terroriste ait été pour le moins permis par les services chargés de la surveillance du groupe qui le revendique, parfois encore facilité ou aidé techniquement lorsque son exécution exige des moyens hors d’atteinte des terroristes, ou même franchement décidé et organisé par ces services eux-mêmes. Une telle complaisance est ici tout à fait logique, eu égard aux effets politiques et aux réactions prévisibles de ces attentats criminels.

Le siècle dernier, l’histoire du terrorisme a démontré qu’il s’agit toujours, pour une faction politique, de manipuler des groupes terroristes en vue de provoquer un revirement avantageux de l’opinion publique dont le but peut être de renforcer des dispositifs policiers pour contrer une agitation sociale, présente ou prévisible, ou de déclancher une opération militaire offensive, et son cortège d’intérêts économiques, à laquelle s’oppose la majorité de la nation.

Allemagne 1933 : Hitler

Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier d’Allemagne et chef du pouvoir exécutif. Pourtant, deux adversaires potentiels sont encore devant lui : le Reichstag, qui vote les lois, arrête le budget et décide la guerre, ainsi que le parti communiste allemand, qui, dans le marasme économique de l’époque, pouvait se relever inopinément et constituer un dangereux concurrent. Le 22 février, Goering, alors président du Reichstag attribue aux SD (Sicherheitsdienst : Service de renseignements de sûreté) des fonctions de police auxiliaire. Le 23, la police perquisitionne au siège du parti communiste et y « découvre » un plan d’insurrection armée avec prises d’otages, multiples attentats et empoisonnements collectifs. Le 27 février, un militant gauchiste s’introduit sans difficultés dans le Reichstag et, avec quelques allumettes, y provoque un incendie. Le feu s’étend si rapidement que le bâtiment est détruit. Tous les experts, techniciens et pompiers, ont témoigné qu’un tel incendie ne pouvait être l’œuvre d’un seul homme. Bien après la guerre, d’anciens nazis confirmeront le rôle des SD dans cet attentat. Dès le lendemain de l’incendie, plusieurs milliers d’élus et de militants communistes sont arrêtés, l’état d’urgence décrété, le parti communiste interdit. Quinze jours plus tard les nazis remportent les élections au Reichstag, Hitler obtient les pleins pouvoirs et, dès juillet 1933, interdit tous les autres partis.

Italie 1970 : les Brigades rouge

Au cours des années septante, l’Italie était au bord d’une révolution sociale. Grèves, occupations d’usines, sabotages de la production, remise en question de l’organisation sociale et de l’Etat lui-même ne semblaient plus pouvoir être jugulé par les méthodes habituelle de la propagande et de la force policière. C’est alors que des attentats terroristes, destinés à provoquer de nombreuses victimes, et attribués à un groupe « révolutionnaire », les Brigades Rouges, sont venu bouleverser l’opinion publique italienne. L’émotion populaire permit au gouvernement de prendre diverses mesures législatives et policières : des libertés furent supprimées sans résistance, et de nombreuses personnes, parmi les plus actives du mouvement révolutionnaire, furent arrêtées : l’agitation sociale était enfin maîtrisée. Aujourd’hui, les tribunaux eux-mêmes reconnaissent que la CIA était impliquée, de même que les services secrets italiens, et que l’Etat était derrière ces actes terroristes.

USA 1995 : Timothy Mc Veigh

Le 19 avril 1995, un vétéran de la première guerre du Golfe, Timothy Mc Veigh, lance contre un bâtiment du FBI, à Oklahoma City, un camion chargé d’engrais et d’essence. Le bâtiment s’effondre et fait cent soixante-huit victimes. Au cours de l’instruction, Mc Veigh a déclaré avoir été scandalisé par l’assaut donné par le FBI, deux ans plus tôt, à une secte d’adventiste à Wacco, dans le Texas. Assaut au cours duquel périrent plus de quatre-vingt membres de la secte, dont vingt-sept enfants. Révolté par ce crime, Mc Veigh était donc parti en guerre, seul, contre le FBI. Et au terme de son procès, largement médiatisé, il a été exécuté, seul, par une injection mortelle, devant les caméras américaines.

Après l’attentat, 58 % des Américains se sont trouvés d’accord pour renoncer à certaine de leur liberté afin de faire barrage au terrorisme. Et dans l’effervescence populaire entretenue par les médias, le président Clinton du signer le consternant antiterrorism Act autorisant la police à commettre de multiples infractions à la constitution américaine.

Au vu des ravages causés par l’attentat, Samuel Cohen, le père de la bombe à neutrons, avait affirmé : « Il est absolument impossible, et contre les lois de la physique, qu’un simple camion remplis d’engrais et d’essence fassent s’effondrer ce bâtiment. » Deux experts du Pentagone étaient même venu préciser que cette destruction avait été « provoquée par cinq bombes distinctes », et avaient conclu que le rôle de Mc Veigh dans cet attentat était celui de « l’idiot de service ».

Au cours de son procès, Mc Veigh a reconnu avoir été approché par des membres d’un « groupe de force spéciales impliquées dans des activités criminelles ». Le FBI ne les a ni retrouvés, ni recherchés. Mais dans cette affaire, la police fédérale a dissimulé tant d’informations à la justice qu’au cours de l’enquête, l’ancien sénateur Danforth a menacé le directeur du FBI d’un mandat de perquisition, mandat qu’il n’a pu malheureusement obtenir. L’écrivain Gore Vidal affirme, dans son livre La fin de la liberté : vers un nouveau totalitarisme, sans hésiter : « Il existe des preuves accablantes qu’il y a eu un complot impliquant des milices et des agents infiltrés du gouvernement afin de faire signer à Clinton l’antiterrorism Act ».

USA : 11/9

La situation mondiale exige l’ouverture continuelle de nouveaux marchés et demande à trouver l’énergie nécessaire pour faire fonctionner la production industrielle en croissance constante. Les immenses réserve des pays arabes, et la possibilité des se les approprier, d’acheminer cette énergie à travers des zones contrôlées, font désormais l’objet de conflits entre les USA, décidés à asseoir leur hégémonie, et les autres pays d’Europe et d’Asie. S’emparer de telles réserves aux dépends du reste du monde exige une suprématie militaire absolue et d’abord une augmentation considérable du budget de la défense. Mesures que la population américaine n’était, il y a quelques années encore, aucunement disposée à entériner. Le 11 janvier 2001, la commission Rumsfeld évoquait qu’un « nouveau Pearl Harbour constituera l’évènement qui tirera la nation de sa léthargie et poussera le gouvernement américain à l’action.»

Les services de renseignements américains, qui prétendaient tout ignorer de l’attentat du 11 septembre, étaient si bien averti dans les heures qui ont suivi, qu’ils pouvaient nommer les responsables, diffuser des comptes rendus de communications téléphoniques, des numéros de cartes de crédit, et même retrouver inopinément le passeport intact d’un des pilotes terroristes dans les ruines fumantes des deux tours, permettant ainsi de l’identifier ainsi que ses présumés complices. La version des autorités américaines, aggravée plutôt qu’améliorée par cent retouches successives, et que tous les commentateurs se sont fait un devoir d’admettre en public, n’a pas été un seul instant croyable. Son intention n’était d’ailleurs pas d’être crue, mais d’être la seule en vitrine.

Le pouvoir est devenu si mystérieux qu’après cet attentat, on a pu se demander qui commandait vraiment aux Etats-Unis, la plus forte puissance du monde dit démocratique. Et donc, par extension, on peut se demander également qui peut bien commander le monde démocratique ?

Démocratie : Etat et Mafia

La société qui s’annonce démocratique semble être admise partout comme étant la réalisation d’une perfection fragile. De sorte qu’elle ne doit plus être exposée à des attaques, puisqu’elle est fragile ; et du reste n’est plus attaquable, puisque parfaite comme jamais société ne fut. Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi : le terrorisme. L’histoire du terrorisme est écrite par l’Etat, elle est donc éducative. Les populations ne peuvent certes pas savoir qui se cache derrière le terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique.

On se trompe chaque fois que l’on veut expliquer quelque chose en opposant la Mafia à l’Etat : ils ne sont jamais en rivalité. La théorie vérifie avec efficacité ce que toutes les rumeurs de la vie pratique avaient trop facilement montré. La Mafia n’est pas étrangère dans ce monde ; elle y est parfaitement chez elle, elle règne en fait comme le parfait modèle de toutes les entreprises commerciales avancées.

La Mafia est apparue en Sicile au début du XIXe siècle, avec l’essor du capitalisme moderne. Pour imposer son pouvoir, elle a du convaincre brutalement les populations d’accepter sa protection et son gouvernement occulte en échange de leur soumission, c’est-à-dire un système d’imposition directe et indirecte (sur toutes les transactions commerciales) lui permettant de financer son fonctionnement et son expansion. Pour cela, elle a organisé et exécuté systématiquement des attentats terroristes contre les individus et les entreprises qui refusaient sa tutelle et sa justice. C’était donc la même officine qui organisait la protection contre les attentats et les attentats pour organiser sa protection. Le recours à une autre justice que la sienne était sévèrement réprimé, de même que toute révélation intempestive sur son fonctionnement et ses opérations.

Malgré ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas la Mafia qui a subvertit l’Etat moderne, mais ce sont les Etats qui ont concocté et utilisé les méthodes de la Mafia. Tout Etat moderne contraint de défendre son existence contre des populations qui mettent en doute sa légitimité est amené à utiliser à leur encontre les méthodes les plus éprouvées de la Mafia, et à leur imposer ce choix : terrorisme ou protection de l’Etat.

Mais il n’y a rien de nouveau à tout cela. Thucydide écrivait déjà, 400 ans avant Jésus-Christ, dans La guerre du Péloponnèse : « Qui plus est, ceux qui y prenaient la parole étaient du complot et les discours qu’ils prononçaient avaient été soumis au préalable à l’examen de leurs amis. Aucune opposition ne se manifestait parmi le reste des citoyens, qu’effrayait le nombre des conjurés. Lorsque que quelqu’un essayait malgré tout des les contredire, on trouvait aussitôt un moyen commode des les faire mourir. Les meurtriers n’étaient pas recherchés et aucune poursuite n’était engagée contre ceux qu’on soupçonnait. Le peuple ne réagissait pas et les gens étaient tellement terrorisés qu’ils s’estimaient heureux, même en restant muet, d’échapper aux violences. Croyant les conjurés bien plus nombreux qu’ils n’étaient, ils avaient le sentiment d’une impuissance complète. La ville était trop grande et ils ne se connaissaient pas assez les uns les autres, pour qu’il leur fût possible de découvrir ce qu’il en était vraiment. Dans ces conditions, si indigné qu’on fût, on ne pouvait confier ses griefs à personne. On devait donc renoncer à engager une action contre les coupables, car il eût fallut pour cela s’adresser soit à un inconnu, soit à une personne de connaissance en qui on n’avait pas confiance. Dans le parti démocratique, les relations personnelles étaient partout empreintes de méfiance, et l’on se demandait toujours si celui auquel on avait à faire n’était pas de connivence avec les conjuré ».

 

Aujourd’hui, les manipulations générales en faveur de l’ordre établi sont devenues si denses qu’elles s’étalent presque au grand jour. Pourtant, les véritables influences restent cachées, et les intentions ultimes ne peuvent qu’être assez difficilement soupçonnées, presque jamais comprises.

Notre monde démocratique qui, jusqu’il y a peu, allait de succès en succès, et s’était persuadé qu’il était aimé, a du renoncer depuis lors à ces rêves ; il n’est aujourd’hui plus que l’arme idéologique d’un nouvel ordre mondial.


Publié sur Mecanopolis le 18 octobre 2010

 

http://www.mecanopolis.org/?p=20207

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 21:00
La réponse d'Audrey Pulvar à la remarque raciste de Jean-Paul Guerlain

Audrey Pulvar a écrit une lettre ouverte à l'adresse de Jean-Paul Guerlain, intitulée «Nègre je suis, nègre je resterai». La journaliste de la matinale de France Inter revient sur la phrase du parfumeur, prononcée vendredi 15 octobre sur le plateau du JT de 13 heures de France2: «J'ai travaillé comme un nègre, je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin...». Lire la suite l'article

Audrey Pulvar, d'origine martiniquaise, dénonce «le crachat, que ce très distingué Monsieur Guerlain a jeté à la figure non pas seulement de tous les Noirs d'aujourd'hui, mais surtout, cher Monsieur Guerlain, sur la dépouille des millions de morts, à fond de cale, à fonds d'océan, déportés de leur terre natale vers le nouveau monde». 

 

Négritude

 

C'est aussi l'absence de réaction de la part du monde médiatique et politique qui indigne la présentatrice. «On a bien cherché, on a bien attendu pendant tout le week-end, dans la bouche de tous ces responsables politiques, un début de condamnation, d'émoi, d'indignation (...). En France, on peut donc prononcer des paroles racistes à une heure de grande écoute, sur un média national sans qu'aucune grande voix, politique, intellectuelle ou artistique ne s'en émeuve».

Et après avoir cité quelques vers d'Aimé Césaire, chantre de la négritude, elle rappelle la façon dont le poète répondit un jour: «Eh bien le nègre, il t'emmerde!»

 

Plus d'infos sur 20minutes.fr

 

http://fr.news.yahoo.com/82/20101018/tot-audrey-pulvar-rpond-la-remarque-raci-723c20e.html

 

 

Note d'Eva :

 

Médias:

 

On peut être raciste envers les Noirs, aujourd'hui.

On doit être raciste envers les Musulmans, les Arabes, aujourd'hui (pour être bien vu).

On ne doit pas esquisser la moindre critique d'Israël, sinon on est taxé d'antisémitisme et inquiété, aujourd'hui. 

 

Le 2 poids 2 mesures est absolument intolérable... Tout en faveur des uns, tout contre les autres... où est la Justice ?

 


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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 18:01
PRESSE ET MEDIAS

« Jihad, trois jours avec Cyril » victime de la censure

Nicolas Deloffre
Mercredi 18 Août 2010


« Jihad, trois jours avec Cyril » victime de la censure

 

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J'ai écris un roman intitulé « Jihad, trois jours avec Cyril », dont l'action se déroule sur trois jours durant lesquels le lecteur suit le parcours d'un jeune de banlieue (du 93) sur qui l'Islam a eu un impact positif. Ce quotidien que partage le personnage principal avec le lecteur, est propice à une critique sévère de la société française. Ainsi, ce roman traite de l'islamophobie, de la soumission au sionisme des élites, de l'Iran, de la banlieue et de sa stigmatisation, de la franc-maçonnerie, tout en prouvant à travers l'exemple de Cyril que l'Islam bien compris et bien pratiqué est quelque chose de positif et non une religion à combattre comme veulent nous le faire comprendre 90% des médias.


Ce roman, à cause de son titre -qui est en fait en rapport avec le combat que mène Cyril contre lui-même pour rester droit et pour survivre tout en s'occupant de sa mère- et du fait de son contenu sujet à la polémique mais tellement vrai, est victime de la censure des diffuseurs.




Après avoir bataillé et chercher des solutions par tous les moyens et sur tous les fronts, aujourd'hui, mon roman est censuré par les diffuseurs qui ne veulent pas le mettre en circulation. La réponse la plus positive que nous avons eu fut un « oui » à condition que je sois prêt à modifier les passages les plus importants et les plus intéressants du livre ainsi que son titre. Je n'ai pas voulu céder, mon éditrice non plus, nous voilà donc boycottés, censurés, incapables de diffuser le livre en France. Je savais que mes propos auraient déplus, mais à ce point je l'ignorais. Je dois vous avouer que je suis frustré et que si je n'avais un dernier espoir au fond de moi, je serais à l'heure actuelle en pleine déprime. Il n'y a pas pire que de ne pouvoir s'exprimer.


Avec mon éditrice, nous sommes complétement désespérés. Nous devions publier 1000 ouvrages à l'origine, mais dorénavant nous sommes résignés à n'en publier que 500 après avoir penser à tout annuler.


La diffusion se fera par le bouches à oreilles et par un site internet personnel que j'ai mis en place. Nous allons perdre de l'argent, mais là n'est pas le problème, nous combattons à notre niveau pour la vérité et la liberté d'expression, c'est cela qui importe.






Pour en revenir au roman, il fait 168 pages, il est fournit avec un CD 4 titres et sa préface est rédigée par Laurent James. La maison d'édition est Hajar, une marque de DIE qui vient d'éditer un livre sur l'Iran (Iran : Le Mensonge) qui a eu un peu moins de peine à être diffusé, mais qui doit maintenant affronter la réticence des libraires. « Iran : Le Mensonge » a eu tout de même la chance de passer l'étape du diffuseur, ce qui ne put être le cas de mon ouvrage.




Mon blog : http://ndeloffre.blogspot.com/
Mon myspace : http://www.myspace.com/nikemsi974


Pour acheter mon bouquin : http://ndeloffre.bigcartel.com/




Résumé de « Jihad, trois jours avec Cyril »
« Jihad, trois jours avec Cyril » victime de la censure

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C'est dans une cité HLM typiquement française, avec son lot de misère sociale, de délinquance et de détresse en tout genre que se situe l'action du roman. Cyril vit dans ce lieu où les citoyens issus de l'immigration et donc de confession musulmane pour la grande majorité, sont stigmatisés et/ou instrumentalisés par les élites médiatiques et politiques. Comme bon nombre de jeunes ayant grandit dans cet univers difficile, Cyril a cru que la seule solution pour devenir quelqu'un et s'octroyer un statut social dans une société qui a tendance à exclure ses populations les plus pauvres, était d'emprunter le chemin de la violence.

 

         Quand le roman démarre, Cyril est déjà passé à une autre étape de sa vie, il a quitté les ambiances nauséabondes de la rue. Il est musulman. Il a troqué les ténèbres pour la lumière, mais sa quête de vérité n'est pas terminée. Bien que diplômé d'une maitrise en sociologie, ce qui est déjà un miracle en soi pour un jeune de banlieue, il parachève son parcours d'autodidacte et de mystique en s'abreuvant de tous les savoirs susceptibles d'êtres saisis par ses sens. Ainsi, il s'informe sur Gaza, sur la franc-maçonnerie, sur les organes du pouvoir et sur ces usines à désinformation que sont les médias français à la solde des États-Unis et d'Israël.

 

         De fil en aiguilles et d'expériences en expériences, Cyril et Malik, son meilleur ami, décident de partager leurs informations par le biais d'émissions vidéos qu'ils diffusent sur Internet. S'ils n'avaient pas l'Islam dans leurs cœurs, il serait très difficile de supporter le poids de ce qu'ils découvrent. Quand on milite pour voir la vérité triompher, il faut énormément de courage car le Monde est contre soi. Les bien-pensants se prennent pour des savants et montrent du doigt ceux qui savent vraiment. Cyril et Malik en sont conscients, ils l'endurent, mais ils continuent de défendre l'Islam, Gaza, mais aussi la liberté d'expression ou encore l'Iran, ce magnifique pays protégé par Dieu, contre lequel les forces occidentales dégénérées s'acharnent sans relâche.

 

 

 

         Ce noble combat faire surgir des ennemis inattendus. Cyril devient la proie facile d'un franc-maçon de très faible degré. Ce piège dans lequel il tombe, loin de l'affaiblir et de le pousser à abandonner à sa lutte, sa part de « jihad », le motive et confirme à ses yeux la validité et l'impact fort de ses vidéos débordantes de vérité. Remontés à bloc, Cyril et Malik se consultent et décident de monter une énième vidéo afin de montrer aux internautes qui les suivent, que la vérité est sur le point de vaincre le mensonge. 

 

 

 

         Le jihad de Cyril ne se limite pas qu'à la transmission de la vérité, comme tout bon musulman, il se doit de lutter contre lui-même pour devenir un meilleur homme à chaque jour que Dieu fait. Il doit aussi s'occuper de sa mère et la protéger. Dans cet environnement difficile qu'est la banlieue parisienne, ces luttes pour la paix et la stabilité des cœurs et des corps prennent tout leur sens. C'est ce que constate le lecteur durant les trois jours qu'il passe en compagnie de Cyril.



         L'Islam rayonne, illumine et convainc grâce à l'exemple de notre héros peu ordinaire. Il est clair que l'Islam est La Solution aux problèmes du quotidien que doivent surmonter ces jeunes et non la cause comme souhaiteraient nous le faire croire la propagande journalistique qui conditionne les gens à haïr cette parfaite religion ainsi que ses croyants, Iraniens, Palestiniens, Afghans et banlieusards en tête.


 

         La vrai définition du jihad est ici, entre les lignes de ce roman « non conventionnel » dont le but premier est de réconcilier les gens avec leurs voisins de paliers et à un plus large niveau, à leurs frères du moyen-orient. C'est cette définition du jihad qui fera verser à Cyril des larmes d'amour, lorsque celle-ci sera évoquée clairement par l'iman lors du dernier chapitre.

 
         Ce roman s'ancre solidement dans la réalité quotidienne des gens. Sa lecture apportera au lecteur une autre visions des événement qui l'entourent. Une vision plus vraie, plus claire et plus fidèle.

 

 

http://www.alterinfo.net/Jihad-trois-jours-avec-Cyril-victime-de-la-censure_a49140.html

 

 

 

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http://parousia-parousia.blogspot.com/2010/09/parution-de-jihad-trois-jours-avec.html

http://www.mecanopolis.org/?tag=trois-jours-avec-cyril

http://johanlivernette.com/index.php?option=com_content&view=article&id=84%3Atrois-jours-avec-cyril-une-vie-avec-nicolas-deloffre&Itemid=1

 

 

Notes d'eva:

 

"Deloffre" était le nom d'un de mes enseignants à la Sorbonne (ancien français, stylistique, si mes souvenirs sont bons, un grand, un très grand Professeur)

 

Cette Islamophobie qui remplace le racisme anti-Juifs est tout aussi insupportable. Et les atteintes à la liberté ne cessent de se multiplier...

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 05:02

 

 

http://www.hns-info.net/spip.php?article24680

 

Les obsessions de Pujadas,

 

par eva R-sistons

 

 

Ce 18 octobre 2010,

 

Journal de 20 h sur (F)rance2,

 

Pujadas y étale ses obsessions habituelles :

 

L'Opposition de Gauche ou à Sarkozy,

 

et bien sûr, en fervent supporter d'Israël,

 

l'Islam, à chaque Journal critiqué, dénoncé, dénigré -

 

directement, ou indirectement, sournoisement ou subtilement.

 

 

Sa haine de la populace, de la Gauche, des manifestants,

 

Pujadas (Lauréat de la Laisse d'or de la désinformation,

 

"Larbin" pour Mélenchon - appellation amplement justifiée)

 

la propose en direct ce lundi soir, dans le titre du Journal:

 

"Lycéens, les casseurs s'invitent".

 

Allons, citoyens, vite, n'hésitez pas à faire l'amalgame

 

entre lycéens et casseurs !

 

Il est temps de préparer une sortie à la crise

 

comme en mai 68: Avec une France profonde apeurée,

 

se jetant dans les bras du Sauveur Sarkozy,

 

avec, aussi, une Chambre introuvable.

 

Au passage, le "larbin" en chef du pouvoir

 

invite Angela Merckel pour qu'elle soit

 

l'avocate de l'"indispensable" réforme des retraites.

 

Aucune ficelle n'est trop grosse pour la star de la désinformation !

 

Tous les jours, ou presque,

 

il invite des membres du Gouvernement

 

pour qu'ils justifient la politique gouvernementale.

 

Et quand l'Opposition intervient,

 

c'est pour être, au pire, discréditée,

 

ramenée à ses querelles internes

 

(jamais la Droite, pourtant déchirée),

 

au mieux réduite à critiquer le "style" de Sarkozy

 

(on se garde d'aborder les questions de fond),

 

ou à dire des insignifiances.

 

En effet, tout ce qui est gênant pour le Gouvernement

 

est impitoyablement traqué,

 

les invités sont coupés dès qu'ils deviennent compromettants. 

 

 

Quant à l'Islam, tout est fait pour le discréditer.

 

Objectif: Justifier le futur choc de civilisations

 

cher au coeur des gouvernements israéliens

 

et même au coeur de célèbres pseudos Nobel

 

comme Elie Wiesel ou Shimon Peres.

 

Ce soir, donc, l'occasion est fournie par

 

l'interview d'une catholique convertie à l'Islam,

 

portant voile intégral et partageant la vie d'un polygame.

 

"La polygamie est préférable, dit-elle,

 

à  l'adultère hypocrite".

 

Et cerise sur le gâteau, l'islamophobe Pujadas

 

(qu'en pensent la LICRA, le MRAP...)

 

demande perfidement à Angela Merckel:

 

"L'Allemagne est-elle menacée par les immigrés

 

ou par l'Islam ?". Ainsi, jour après jour,

 

le faux journaliste et vrai propagandiste

 

distille dans l'esprit des télespectateurs

 

que l'islam constitue pour eux une menace.

 

 

Sur une chaîne publique, c'est tout simplement scandaleux.

 

Pujadas mérite au mieux le dégoût, au pire l'opprobe.

 

Il est temps que l'imposture éclate au grand jour !

 

Mais celui qui fréquente le club des ennemis du peuple, "Le Siècle",

 

ne fera-t-il pas jouer ses amitiés

 

pour échapper aux conséquences de ses interventions ?

 

Affaire à suivre...

 

 

Eva R-sistons à l'intolérable

 

TAGS : Pujadas, France 2, Elie Wiesel, Shimon Peres, Prix Nobel, Islam, Angela Merckel, Laisse d'or de la désinformation, Sarkozy, Le Siècle, LICRA, MRAP, catholique, Droite, Gauche, Mélenchon

 

 

mis en ligne mardi 13 juillet 2010 par jesusparis
David Pujadas reçoit sa Laisse d’or

Source / auteur :

Le plan B

 

 

Le 30 juin 2010 vers 21 h 30, alors que le présentateur du journal télévisé de France 2 David Pujadas quittait les bureaux de France Télévisions, une délégation l’attend sur le trottoir pour lui remettre le trophée le plus convoité du Parti de la presse et de l’argent (PPA) : la Laisse d’or.

 

L’objet, composé d’un collier en métal robuste et d’une lanière en cuir véritable, avait été acheté le jour même dans une quincaillerie parisienne et enduit d’une fine mais alléchante couche de peinture dorée. Une boîte de cirage, une brosse et un plumeau multicolore doté, selon son fabricant, du pouvoir d’« attirer la poussière » complétaient la panoplie.

 

En décernant ce kit au présentateur du « 20 heures » de France 2, les organisateurs entendaient récompenser le « journaliste le plus servile », comme ils l’ont expliqué au Plan B, qui passait par là. Selon eux, Pujadas mérite la Laisse d’or pour son amour des euros (12 000 euros de salaire mensuel), sa haine des syndicalistes [1] et son dévouement pour les puissants, réaffirmé récemment dans le film culte de Denis Jeambar, Huit journalistes en colère (Arte, 9.2.10), qui le montrait fustigeant la surmédiatisation des humbles : « Le journalisme des bons sentiments, c’est aussi une bien-pensance. C’est l’idée que, par définition, le faible a toujours raison contre le fort, le salarié contre l’entreprise, l’administré contre l’État, le pays pauvre contre le pays riche, la liberté individuelle contre la morale collective. En fait, c’est une sorte de dérive mal digérée de la défense de la veuve et de l’orphelin. »

 

La cérémonie fut brève mais solennelle. Au moment où le journaliste « en colère » s’apprête à enfourcher son scooter, le comité des fêtes surgit d’un arrêt de bus pour l’acclamer, le couvrir de confettis et lui enrouler sa laisse autour du cou (qu’il a fort bas). Le récipiendaire ne cache pas son émotion, laquelle redouble lorsque ses hôtes entreprennent de dorer intégralement son scooter en le vaporisant de peinture aérosol. « Vive le laquais du Siècle ! Vive le roi des laquais ! », exulte la foule en liesse, cependant que la monture du présentateur se métamorphose en carrosse royal (voir photo).

 

Sans doute intimidé par cette profusion d’hommages, et soucieux manifestement d’y convier les vigiles, David Pujadas prend alors ses jambes à son cou pour s’engouffrer dans l’immeuble de France Télévisions, où le sas de sécurité le retient une bonne trentaine de secondes, le temps pour l’assistance de se disperser dans la bonne humeur. On le verra ensuite donner l’ordre aux vigiles de recouvrir la selle plaquée or de son carrosse d’une bâche en plastique. Après quoi il grimpera dessus et quittera fièrement les lieux dans une explosion de dorures et de vrombissements.

 

David Pujadas n’a pas souhaité donner plus de retentissement à son embouffonnage. Mais que le public se rassure : les images de la scène figureront dans le prochain film de Pierre Carles…

.

 

 

 

Notes

[1] Exprimée notamment lors de son interview en direct de Xavier Mathieu, le porte-parole CGT des grévistes de l’usine Continental de Clairoix, le 21 avril 2009. Lire à ce propos « Des journaux télévisés face aux “violences” des salariés » sur le site d’Acrimed, http://www.acrimed.org/article3132.html.

 

http://www.hns-info.net/spip.php?article24680


 


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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 04:22

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 Extrait de l'ordre du jour du congrès de la CGT de Toulouse en 1910 :

Contre la presse bourgeoise

Le congrès engage les militants syndicaux à ne jamais collaborer à des journaux bourgeois, toujours prêts à salir et calomnier la classe ouvrière en oeuvre d'affranchissement. 
Il engage ses militants à boycotter et à faire boycotter par les ouvriers conscients une presse particulièrement vénale et corrompue, toute au service de nos ennemis.


Source : http://www.ihs.cgt.fr/

 

100 ans après, soyez honnêtes, ce texte a-t'il vieilli ?

Pourquoi pas un boycott des médias aux ordres et de leurs annonceurs publicitaires ?

 

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Nous entrons dans la zone de turbulences où l'on ne débattra plus de la légitimité de cette réforme, mais uniquement des "faits divers" consécutifs aux manifestations provoquées par l'intransigeance (le mot est faible) gouvernementale.

 

 

Article indispensable d'Acrimed :

 http://www.acrimed.org/article3459.html

 

Retraites : Les « ultras » des médias se « radicalisent »

 

 

Ces médias qui avaient sonné la retraite de la mobilisation avant même qu’elle ait commencé, entonnent désormais le grand air de la radicalisation. Des médias en grand nombre, mais pas tous : suffisamment pour que tout le monde connaisse les paroles.

 

- Après avoir clamé sur tous les tons, dès le mois de mai, que la réforme sarkozyste était « urgente », « unique » , « inévitable », « incontournable » et non négociable, sinon à la marge et autour des maigres concessions préparées d’avance par le gouvernement...

- Après avoir chanté en chœur, dès le mois de juin, que les Français étaient « résignés » à perdre le droit à prendre leur retraite à 60 ans...

- Après avoir, avant de prendre leurs vacances, observé de loin, de travers, et d’un œil perplexe ces manifestations manifestement inutiles, puisque de toute façon le gouvernement « ne pouvait pas céder » aux revendications de « la rue »...

- Après avoir fait partager à leur lecteurs, leurs émois de septembre face à cette résignation qui n’en finit pas de se résigner…

Les plus valeureux de nos médias et de nos éditorialistes conjuguent désormais la « résignation » et la « radicalisation ».

 

Jeudi 7 octobre

Le Figaro.fr prend de l’avance et… cinq jours avant la grève, prophétise :

http://www.acrimed.org/article3459.html 

Le Parisien du même jour annonce :

La montée des Ultras

 

En page intérieure de cette mémorable édition, Le Parisien propose un « zoom sur ces militants syndicaux qui plaident pour une radicalisation du mouvement » : témoignages et interviews de trois cheminots et de Mireille Chessa la «  pasionaria de la Canebière ». « Zoom » complété par une interview en trois questions d’un « sociologue ». : « Sommes-nous au tournant d’un conflit social plus dur ? » / « Les préavis de grève reconductible sont-ils le signe d’une radicalisation ? » Les réponses à ces deux questions quasiment identiques sont dans les questions et … font la « Une » du Parisien  ! Dernière question : « Pourquoi les leaders syndicaux CGT, CFDT, et même FO refusent d’user de cette arme ?  » Réponse : « Parce qu’ils sont responsables ». Parole de sociologue.

Et les « ultras » du gouvernement qui sont « radicalisés » depuis plusieurs mois ? Le Parisien qui ne les a pas rencontrés nous apprend que l’Elysée « refuse de dramatiser mais reste attentif » - c’est le titre de l’article – mais que « l’exécutif affiche toujours sa fermeté ». Mais pas son « ultra » radicalité….

 

Le Parisien n’est pas seul sur ce créneau : Le Monde.fr titre en une, le 7 octobre : « Les syndicats entre radicalisation et exaspération ». La Tribune.fr, le même jour : « Retraites : risque accru de radicalisation du conflit » – article enrichi par un sondage qui vaut bien des éditoriaux : « SNCF, RATP… les appels à la grève illimitée se multiplient. La menace de grève illimitée dans les transports vous semble…1. Scandaleuse – 2. Inutile – 3. Pénible – 4. Nécessaire »...

 

Et la cohorte des éditorialistes n’est pas en reste : « La radicalisation n’est pas fatale », fait mine de se rassurer Gérard Carreyrou sur son « blog » publié sur France-Soir.fr (8 octobre). Mais elle est menaçante quand même, s’indigne, en des termes subtils, Jean-François Pécresse, dans Les Echos : « Cheminots et traminots, électriciens et gaziers : le coeur de l’armée rouge du syndicalisme a beau courir à reculons vers la grève reconductible, il vient de faire entrer le conflit des retraites dans une nouvelle dimension  » (7 octobre). « C’est en tout cas une voie dangereuse sur laquelle s’engage le conflit », s’alarme Jacques Camus, de La République du Centre, (7 octobre).

 

Et Paul Burel, de Ouest-France brandit la menace d’une « démonstration de force plus ou moins contrôlée d’une base stimulée par les ultras de tous bords (…). Et d’ajouter : L’ultime péril , le plus incontrôlable, réside naturellement dans les possibles débordements inhérents à toute  radicalisation  ». Parmi ces « débordement inhérents », figure d’abord le vocabulaire de ce journalisme qui désigne par « radicalisation » à la fois le passage à d’autres formes d’action que les grèves « carrées » (de 24 heures), et les incidents qui pourraient émailler celui-ci [1], dans une confusion allègrement entretenue.

« Radicalisation ! Le mot est dans l’air du temps et il fait peur », note – finement…– Gérard Carreyrou. Mais s’il est dans l’air du temps, c’est que la plupart des bouches des ténors médiatiques le vomissent, parce qu’il fait peur, pour faire peur.

 

Lundi 11 et mardi 12 octobre

Il faut bien vendre. C’est pourquoi Le Parisien-Aujourdhui en France épouse la courbe des sondages, et quelques jours après avoir mise en garde contre les « ultras », la « résignation » éditoriale, le 11 octobre, gagne la première page. Les Français sondés sont-ils des « ultras » ?

 

Les Français favorable à une grève durable

Voir http://www.acrimed.org/article3459.html

 

 

Mais le péril radical est toujours là : « Gauche et droite craignent une radicalisation » ! D’où l’on est tenté de conclure, ou bien qu’une grève durable n’est pas une radicalisation, ou bien que la gauche et la droite ne représentent que 38 % des Français ! Ou bien ?

Pour Le Monde, ce sont les syndicats et l’Elysée [2] qui se partagent les « risques » d’une radicalisation :

Quant au Figaro, il surenchérit sur Le Parisien du 7 octobre. Sans doute a-t-il eu le temps d’enquêter...

 

en titrant sur la "surenchère des ultras de la CGT"

Même source toujours : http://www.acrimed.org/article3459.html

 

Le Monde, Le Figaro, Le Parisien :

 trois variantes d’une même radicalisation.

 

Henri Maler et Olivier Poche (avec Gilles et Nathalie)

 

http://rupturetranquille.over-blog.com/article-les-medias-aux-ordres-se-radicalisent-58876773.html

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 04:16

Je sais, c'est moins porteur qu'un fait-divers en marge d'une manifestation soutenue par 71 % des français. Aussi, cela ne fera pas la Une de TF1 ou d'autres médias aux mains du gang du Fouquet's.

Je mets en ligne cet article de Pierre Larrouturou pour deux raisons. 

Premièrement, il est peu suspect,contraîrement à moi, de sympathie particulière pour la CGT.

Ensuite, il n'est pas suspect non plus (contraîrement à moi et à 55% de français qui l'ont refusée par référendum en 2005) d'aversion pour leur Europe de la concurrence libre et non faussée. Qui est aussi celle de la mise en concurrence des systèmes de protection sociale.

Pour faire vite, ce que l'Union pour une Minorité de Privilégiés (UMP) ne veut plus mettre dans la cotisation retraite socialisée, elle veut le mettre dans la poche des banques et sous tutelle des marchés financiers.

 

Donc, vous l'aurez compris. Je serai gréviste mardi Et plus si affinités


Le rêve de Guillaume Sarkozy

http://crise-europe.blog.lemonde.fr/2009/07/02/le-reve-de-guillaume-sarkozy/


 

Connaissez-vous Guillaume Sarkozy ? C’est un des frères de Nicolas. C’est aussi le DG de Médéric, un groupe d’assurance-santé, assurance-retraite… Il y a quelques années, Guillaume dirigeait une entreprise de textile. Mais il a cessé cette activité et s’est reconverti dans l’assurance santé. C’est plus rentable. D’autant que Guillaume a des projets pour développer son affaire et il connaît quelqu’un de haut placé, qui peut l’aider à réaliser ses projets.

 

Il y a trois ans, dans La Tribune, Guillaume Sarkozy expliquait qu’il fallait s’attendre « à des bouleversements majeurs dans le domaine de la santé. La réforme Douste-Blazy n’a pas eu le succès escompté en ce qui concerne les équilibres financiers. D’autres réformes seront nécessaires. Elles donneront aux assureurs complémentaires un rôle de plus en plus important

 

Sans trahir de secrets de famille (qu’est-ce que Nicolas Sarkozy a promis à Guillaume en coupant le gigot dominical ?), on voudrait en savoir plus : quels sont les “bouleversements majeurs” auxquels il faut s’attendre en matière de financement de la santé ? La “petite” franchise que Nicolas Sarkozy a créée en début de mandat n’est-elle qu’un premier pas vers de gros déremboursements ?

 

Pour développer un business très profitable pour certains, le gouvernement va-t-il diminuer les remboursements et le niveau des retraites, et inciter ceux qui le peuvent à se tourner vers des assurances privées ?

 

Certains Sarkozystes fervents vont m’accuser de faire à Nicolas et Guillaume un procès d’intention. Mais dans son édition du 4 juin 2008, Le Monde faisait état d’un document confidentiel qui permettait de bien comprendre les intentions de Guillaume Sarkozy :



« La Caisse des Dépôts, la CNP et le groupe de protection sociale mutualiste Médéric, qui est dirigé par Guillaume Sarkozy, frère du chef de l’Etat, veulent créer une filiale commune spécialisée dans le financement des retraites.

 

Les discussions autour de la Loi Fillon, prévues cet été, les incitent à aller vite. Un document de travail daté du 16 mai et estampillé “confidentiel”, relève que, en 2020, les non-cadres subiront une baisse de 5 % du taux de remplacement pour une carrière complète et les cadres subiront une baisse de 20 %.

 

Les grandes lignes de ce projet de partenariat sont posées : la création d’une “nouvelle entreprise d’assurance“, qui proposera “un bilan retraite et des services adaptés, en phase d’épargne (…) et au moment de la retraite“ aux salariés. L’objectif est d’atteindre un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros en 2019. Les futurs partenaires se fixent “des taux de rentabilité raisonnables sur le long terme.“


Alors , pour cette raison, et les suivantes :

ON CONTINUE

CONTRE L OLIGARCHIE

TOUS EN GREVE, MANIFESTATIONS

ET BLOCAGES SI NECESSAIRE

Retraites : l'engagement de la jeunesse

est nécessaire mais pas suffisant :


Le gouvernement et le MEDEF associés dans la gestion des affaires du pays, inféodés aux directives euro-patronales pour détruire les acquis sociaux, avaient espéré pouvoir faire passer leur contre-réforme des retraites en ne rencontrant qu'une résistance de faible intensité et en comptant sur des confédérations jugées « responsables » et capables de « tenir leurs troupes ».

Le monde du travail, échaudé par la stratégie des seules manifestations répétées jusqu’à l’usure, a pris ses affaires en mains. Le résultat est là avec la force du mouvement actuel regroupant massivement salariés du privé et du public, enseignants, étudiants, lycéens, la jeunesse déjouant le piège tendu depuis des années pour opposer les générations en portant ce mot d'ordre admirable : « la retraite, nos parents l'ont gagné, on se battra pour la garder ». 


Sarkozy avait bien annoncé le recul de la mobilisation dès le 23 septembre mais rien n’y a fait : la base a commencé à construire une mobilisation qui prend aujourd’hui une ampleur considérable : des millions et des millions de grévistes et de manifestants le 12 octobre (une des plus grosses journées d’action de l’après-guerre), les 2/3 de la population souhaitant un durcissement du mouvement, des grèves reconduites dans de nombreux secteurs clés de l’économie (transports, raffineries, ports, métallurgie…), des AG sectorielles et interpro dans tous les départements pour débattre des suites, des formes de lutte variées (ici la grève reconductible et le blocage, là une manifestation spontanée, ailleurs une grève tournante…), la jeunesse lycéenne et étudiante qui construit sa mobilisation et la jonction avec les travailleurs… Devant cette détermination massive qui peut encore s’élargir (petits agriculteurs, pêcheurs…),  le front uni des confédérations résiste à l'envie de certaines de déserter le combat.



Le mouvement exceptionnel qui se lève est fondé sur la conscience désormais bien ancrée qu’il faut frapper là où le capital et ses laquais sont les plus fragiles : les profits des grandes entreprises capitalistes. Et qu’il faut enraciner et élargir le mouvement à la fois en faisant confiance à l’intelligence des travailleurs en lutte prenant leur combat en main et en regroupant toujours plus largement autour des revendications communes : la défense des retraites bien sûr mais aussi de l’emploi, des salaires, des services publics, de la Sécu… : on n’en peut plus et on n’en veut plus de ce pouvoir des richards qui se vautrent dans les milliards volés au peuple travailleur pendant que celui-ci vit au quotidien les licenciements, l’exploitation renforcée, les salaires de misère, les prix qui augmentent, les services publics laminés, la santé de plus en plus chère…



Et le mépris du peuple qui suinte de tous ces « éditorialistes » et autres « grands journalistes » grassement payés par les Lagardère, Bouygues, Bolloré, Rothschild,Dassault… ne pourra qu’aviver la colère en faisant la démonstration qu’il y a bien d’un côté la France des travailleurs et de la jeunesse populaire et de l’autre celle du grand capital et de tous ses chiens de garde, et que le moment présent est celui d‘un affrontement décisif entre ces deux France.

 

Salariés du privé et du public, étudiants, lycéens, ce pouvoir qui étrangle le peuple ne cédera que face à un mouvement exceptionnel. Poursuivons l’offensive avec détermination pour mener la lutte sous différentes formes, organiser les blocages, assurer le soutien des grévistes en reconductible, diffuser les informations, construire la suite en tissant des liens entre tous les secteurs combatifs pour organiser un mouvement qui rassemble toujours plus autour de lui.



Comme ce fut le cas en 36, 68 ou 95, c’est la base qui a l’avenir du mouvement entre ses mains. Sous toutes les formes décidées en bas, la France des luttes ne doit pas laisser de répit au MEDEF et à Sarkozy.



Communiqué du Front Syndical de Classe
Le 13 Octobre 2010

http://www.frontsyndical-classe.org/

 

http://rupturetranquille.over-blog.com/article-retraites-la-bancassurance-et-guillaume-sarkozy-en-embuscade-59059748.html

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 05:06
PRESSE ET MEDIAS

Vidéos, voir le site


C'politic
Lundi 11 Octobre 2010


« Les cartes de Presse, c’est comme les permis de conduire, certain(e)s l’ont eu dans une pochette surprise! »

Plus que de ses politiques, la France est malade de son journalisme: ce vrai quatrième pouvoir capable de renverser des gouvernements…autrefois. N’allez pas croire en la thèse du « tous pourris » translatée sur ce qui doit être la plus belle émanation de la liberté d’expression et d’information.
Non car fort heureusement pour nous, France d’en bas, une minorité de preux journalistes résiste encore aux envahisseurs corrompus par les facilités du système et de ce capitalisme débridé.
Car c’est avant tout l’indépendance qui constitue la clé de voute d’un vrai journalisme et par extension du ou de la vraie journaliste.
Et toutes celles et ceux qui n’y obéirait pas devraient plutôt déchirer leur carte de presse, leurs activités étant forcément entachées de l’ombre de l’auto-censure voire de la complaisance sinon de la collusion, soit avec le pouvoir en place, soit avec des intérêts privés, soit des deux ce qui est d’autant plus commun en Sarkozia.
Ethique, Droit et devoirs…
Accès privilégié à des lieux et des documents habituellement réservés
Protéger ses sources et autres témoins.
Ne pas déformer la réalité.
Ne pas mentir par omission.
Garder son indépendance comme sa lucidité.
Résister à l’appât du gain.
Conserver son avis pour soi, voire l’oublier.
Du travail, de l’investigation, de la patience…
Posons donc les questions qui méritent d’être posées aux chantres du « journalisme professionnel »:
Alors Mr Nicolas Demorand, combien de zéros sur le gros chèque signé par Mr Lagardère fils pour oublier les « valeurs du service public », vous qui vous vantiez de repousser les propositions de TV et de radio privées? Un certain Fogiel n’a d’ailleurs pas oublié de vous le rappeler… le même Fogiel convoqué ensuite par le patron très protecteur de son nouveau collaborateur débauché de France Inter.
« je suis journaliste avant tout…j’ai une carte de presse »

Fogiel bizute Demorand sur Europe 1
envoyé par TELEOBS. – Regardez les dernières vidéos d'actu.
Alors Mr Guy Birenbaum, expliquez-nous comment vous pouvez survivre déontologiquement parlant, en bouffant à tous les râteliers?
Vous qui êtes le matin sur Europe 1 (Lagardère Média) à pondre une chronique aussi courte qu’inutile voire de caniveaux, préférant la facilité en ciblant les buzz du net trop souvent en-dessous de la ceinture, servant par là-même la soupe aux détracteurs d’un internet trop trash.
Vous qui êtes le midi à donner des leçons de « journalisme » dans votre Ligne Jaune d’Arrêt sur Images, histoire de restaurer a minima votre e-réputation.
Vous qui êtes le soir à publier un article sur votre blog en « toute honnêteté », évidemment.
Du journalisme digne d’un Morandini donc, un twitter menaçant de votre part pour un éventuel « face à face », rappelant que vous n’aimez pas cette comparaison avec votre pourtant ami et collègue… ni la liberté d’expression d’ailleurs après un commentaire très critique à la suite de cet article dédié à Fabrice Lhomme, vrai journaliste, lui.
Article où un certain Cpolitic commentait:
Joli résumé de l’état du journalisme en France:
Fabrice Lhomme c’est plutôt scandales Méry, Karachi, Woerth…à Mediapart.
Guy Birenbaum c’est plutôt speech sur Chatroulette… à Europe1
Le même genre de comparaison que feu Patrick Bourrat et Jean-Marc Morandini
Quant à choisir, y’a pas photo!
Par contre, d’après la bio, il aurait fait tomber Plenel au Monde, et finalement, Plenel le prend dans ses équipes chez Mediapart. Pas rancunier, le Edwy.
A moins qu’il n’y autre chose derrière? Plus d’infos?

La vérité n’est jamais bonne à dire, ni à écrire…et ne fait jamais plaisir. Mais elle a le mérite de faire réfléchir.
Alors Mr David Pujadas toujours spécialiste Liebig pour le président, avec les lardons de démagogie et de sécurité avec les croutons de l’immigration? Votre ambition personnelle vaut-elle la réputation de toute une rédaction de journalistes? Pas d’accablement ici, juste des petits rappels d’articles:
- Pujadas, Journaliste avec Oreillette en direct de l’Elysée
- Quand Arlette Chabot et David Pujadas se vengent: les Déplacements Présidentiels Organisés par l’UMP
- Hier Soir, Sarkozy dans « Lie To Me »
- Ce soir, on sert la soupe sur la Première Chaîne de l’ORTF
Et après, si dans un réflexe, comme n’importe quel téléspectateur, un certain Mélenchon ose un « salaud » au visionnage de vos méthodes, inutile de venir pleurnicher, ni de faire naître une polémique fantoche et ignoble. Ce n’est pas l’homme politique qui vous déshonore par cette insulte mais c’est bien vous qui déshonorez, qui insultez le métier de journaliste.

pujadas sert la soupe à l'ump
Alors Mr David Abiker, combien pour votre prestation au Microsoft Days cette semaine, à faire ce qu’on appelle des « ménages »? Tout en rappelant que Microsoft, au cas où vous l’ignoriez, c’est aussi ça :
- Corruption, Je te vois: Quand l’UMP fornique avec le n°1 des logiciels Microsoft…
- Le mythe Bill Gates Ou Windows 7 péchés capitaux !
Ce qui ne vous empêche pas de vous moquer de votre généreux employeur, chantant la Marseillaise, sur votre tweet. Pas de leçon mais un conseil: mieux vaut parfois faire profil bas, car à vouloir gagner sur les deux tableaux, on finit par tout perdre, y compris son « honneur de journaliste ».
Microsoft, ayant fait couler bon nombre d’assembleurs français (comme Brett Computers) en liant l’OS Windows et Office, son patron tentant de chanter la marseillaise. Et Mr Abiker en Mr Loyal

Alors Mr Jean-François Kahn, toujours prêt à tout pour vendre? Oh certes le titre racoleur de « Nicolas Sarkozy, le Voyou de la République » était justement jouissif, mais votre collusion avec le parti Modem et son président guimauve François Bayrou, ne porte-t-il pas atteinte à l’Ethique du journalisme que vous défendez à longueur de journée? Un franc-parler au goût amer, une lame à double-tranchant.
Alors Mme Catherine Nay et Mr Michel Denisot aucun regret de posséder une carte de presse et d’avoir écrit une hagiographie chacun sur Nicolas Sarkozy? Nicolas alors candidat de la Rupture, devenu depuis, président de la Fracture…
- Un pouvoir nommé désir
- Au bout de la Passion, l’Equilibre par Michel Denisot

Mais les pires des journalistes, ne sont-ils pas ceux qui, profitant de leur notoriété passée, utilisent leurs éditoriaux pour distiller la voix des lobbies et la vision des néoconservateurs qui les emploient.
Ressorti des archives, le Direct Matin du 25 novembre 2009, l’édito d’un certain Philippe Labro qui ne peut que provoquer la gêne, avec la fin que l’on connaît du scandale économico-sanitaire de la Grippe A. On peut y lire un Labro, donneur de leçons comme souvent chez les journalistes ripoux, ridiculisant l’opinion publique, tapant joyeusement sur Internet tout en préservant une Bachelot, aujourd’hui clairement inadaptée à un tel poste, coupable d’avoir favorisé l’intérêt du lobby pharmaceutique (son ancien employeur) au dépend de la santé financière de l’Etat et de la santé du public! A vomir…


La France Malade de son Journalisme
Finalement, à l’instar des meilleurs agents secrets, le véritable journalisme d’investigation n’est l’apanage que des hommes et des femmes de l’ombre, celles et ceux y croyant et le pratiquant avec l’audace, le culot, l’acharnement et l’Ethique nécessaires pour le mener, parfois au péril de leur vie.
Évidemment devant tant de talents et de travail, de manière régulière lors des promotions de livre car il faut bien « manger », de manière ponctuelle lorsque d’autres journalistes s’intéressent à l’origine du scandale, de manière heureusement rare en cas de décès accidentel ou de prises d’otages, la lumière des médias vient les effleurer…
Mais ces hommes et ces femmes savent retourner en toute humilité à leur labeur sans être aveuglés par les projecteurs, ni corrompus par les ponts d’or d’éventuels admirateurs privés.
Hommage à eux, les Taponier, les Ghesquière, les Bourrat, les Poveda, les Nérac, les Politkovskaïa, mais aussi les Pierre Péan, les Fabrice Lhomme, les Bernard Nicolas, et tant d’autres inconnus qui se reconnaîtront.
Honte aux autres, anti-modèles des étudiant(e)s en journalisme, préférant les caméras et micros au terrain, bouffons aux grelots et à l’égo surdimensionnés, phagocytant les temps de parole au détriment des premiers.
Trop d’informations tuant l’Information.
Droit de Réponse
MAJ 10/10/2010: Précisions de Mr David Abiker par mail
« Juste pour vous informer que ne pas être remuneré a été la condition de ma participation pour le plaisir au jeu de Microsoft. Ni gadget, ni cheque avant pendant après. Je ne leur dois rien. Donc j’aimerais que vous en teniez compte avant votre prochain papier sur « la verification des sources de l’editorialiste citoyen »… C’est pas politique mais ça peut être utile avant de suggérer des choses fausses à ses lecteurs. »
Mr Abiker fait donc des ménages bénévolement pour une grande multinationale comme Microsoft.
Original… Pour répondre à la question posée, « combien pour votre prestation? », 0 euro pour M Abiker cette semaine au Microsoft Days. C’est tout à son honneur.


Lundi 11 Octobre 2010


http://www.cpolitic.com/cblog/2010/10/10/la-france-malade-de-son-journalisme/ http://www.cpolitic.com/cblog/2010/10/10/la-france-malade-de-son-journalisme/

 

 

http://sos-crise.over-blog.com/ext/http://www.alterinfo.net/Pourquoi-vous-devriez-vous-inquieter-de-la-vaccination-pandemique_a35816.html

 

 

 

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 22:59

Un ancien article (2007), mais révélateur

de l'impossibilité, dans les Médias,

d'aborder la question

de "la supercherie de la

"construction" européenne"

(eva R-sistons)

 

 

En ouvrant ses colonnes à François Asselineau, Entreprendre a brisé l’omerta
samedi 7 juillet 2007
par Jean-Yves CREVEL

Pour que la supercherie de la "construction" européenne fonctionne, il est indispensable que tous les médias respectent la consigne de ne jamais laisser la parole à quiconque prétendrait que la liberté du peuple français est un droit supérieur à la dictature de la funeste entreprise.


En s’affranchissant de cet interdit, le magazine Entreprendre déstabilise le château de cartes.

Michel Clerc a été si stupéfait de ce qu’il a appris en invitant François Asselineau qu’il y a consacré un article spécial : "D’un débat royal aux taupes de Bruxelles".


La rencontre de François Asselineau avec un co-signataire du traité de Maëstricht ne manquait pas de piquant. Confronté à la criante réalité des faits, l’ancien Ministre de Mitterrand manquait singulièrement d’entrain pour défendre l’européisme obligatoire. François Asselineau, lui, n’a pas manqué d’exposer quelques raisons très concrètes pour inviter les Français à réfléchir librement sur la mésaventure européenne.

 

http://www.decapactu.com/spip/article.php3?id_article=393

 

 

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http://www.decapactu.com/spip/article.php3?id_article=393

 

 


François Asselineau est totalement boycotté des médias et parcourt la France de long en large pour informer les citoyens quand a la construction européenne, c'est pourquoi même un petit article sur un blog qui ne prendrait même pas position sur lui serait le bienvenu .

 

Le site de F. Asselineau :


http://u-p-r.fr/?page_id=23

 


 

Lire aussi :

 

Comment la mécanique européenne confisque la souveraineté

Est-il encore utile de voter après le sommet de Barcelone ? (B. Cassen, le Monde Diplomatique)

 

Faire semblant de mettre en débat des questions déjà tranchées ailleurs n’est pas le meilleur moyen de réconcilier les citoyens avec la politique. Or les modes de prise de décision de l’Union européenne reviennent à contourner en permanence les citoyens et les élus, et à leur imposer, au nom de l’Europe, des politiques libérales. Le récent Conseil européen de Barcelone, qui a notamment décidé de repousser de 5 ans l’âge de la retraite, est un cas d’école de cette mise à la trappe de la souveraineté populaire.

Par Bernard Cassen

 

Pendant que les deux principaux candidats à l’élection présidentielle française faisaient assaut de ces « petites phrases » qui élèvent tellement le niveau du débat électoral, et où se marque cette différence qu’une opinion obtuse ne parvient toujours pas à repérer, le président de la République et le premier ministre s’occupaient des choses sérieuses : ils tranchaient conjointement et définitivement sur quelques grands dossiers. En particulier ceux sur lesquels, sans états d’âme apparents, ils demandent aux citoyens de se prononcer après coup.

Pour ce qui est, entre autres, de l’âge de la retraite, des fonds de pension, de la « libéralisation » des services publics, de la politique salariale et de la flexibilité du travail, inutile de perdre son temps à lire les programmes ou professions de foi des candidats : tout a déjà été décidé. Où ? A Paris, au Parlement ou au gouvernement ? Non, à Barcelone lors du sommet des chefs d’Etat ou de gouvernement de l’Union européenne (UE), les 15 et 16 mars dernier. Le véritable programme commun à M. Jacques Chirac et à M. Lionel Jospin pour les années à venir figure dans le document intitulé « Conclusions de la présidence, Conseil européen de Barcelone », et qui, en bonne logique démocratique, devrait faire partie des documents adressés à tous les électeurs.

On pourrait également y joindre un article de M. Michel Barnier, commissaire européen, intitulé « Le grand secret de la présidentielle ». Il y aurait donc un secret expliquant pourquoi le vote des citoyens est par avance vidé de contenu ? Le commissaire Barnier nous le livre : « Ce grand secret, c’est d’abord et avant tout que la plupart des décisions que les candidats vont s’engager à prendre avec la confiance du peuple ne relèvent plus d’eux seuls. (...)Si nous voulons un débat honnête, il faut le dire : dans beaucoup de domaines, il faudra aux futurs élus passer d’abord par Bruxelles et Strasbourg (1). » L’argumentation de M. Barnier est exacte, mais très incomplète.

Bruxelles, c’est la Commission, et Strasbourg, le Parlement européen. L’une a le monopole de la proposition des actes législatifs communautaires (directives, décisions, règlements), mais, sauf en matière de concurrence, n’a pas le pouvoir de décision, qui appartient au Conseil des ministres (Conseil de l’Union) siégeant en formation spécialisée : économie et finances, agriculture, etc. ; l’autre dispose de pouvoirs variables selon les domaines, pouvant aller jusqu’à la codécision avec le Conseil. Mais c’est le Conseil européen, et lui seul, qui définit les grandes orientations que la Commission, le Conseil et le Parlement devront ensuite impérativement mettre en œuvre. Les conclusions des sommets sont d’ailleurs un catalogue de prescriptions : le Conseil européen « engage le Conseil et le Parlement à adopter dès que possible... », le Conseil européen « invite la Commission à... », « le Conseil européen a décidé que... », etc. Donc « Bruxelles » et « Strasbourg », loin d’être à l’initiative des décisions, ne travaillent en définitive que dans un cadre politique fixé à l’unanimité par les responsables gouvernementaux des Quinze. Donc, en France, par les deux têtes de l’exécutif. Un « secret » d’importance que M. Barnier omet de nous dévoiler.

Dans ces conditions, les intéressés ont tout intérêt à tenir « avec l’"Europe de Bruxelles", une coupable idéale, maniant cornues technocratiques et pouvoirs indépendants, pour des décisions politiquement difficiles à assumer (2 ». Celles prises à Barcelone, et pas à Bruxelles (mais le public ne fera pas la différence), entrent effectivement dans cette catégorie, et l’on comprend mieux le battage médiatique organisé autour de certaines, qui ne sont que des sursis à exécution, et le silence sur d’autres, qui, pourtant, sont lourdes de conséquences.

Compassion pour deux candidats en campagne

La grande affaire apparente du sommet européen était le degré et les délais de libéralisation du marché de l’énergie. Dans le collimateur : EDF et GDF, qui disposent d’un monopole en France. Exigences initiales de la présidence espagnole et de la Commission : libéralisation complète (c’est-à-dire libre choix du fournisseur en Europe) pour tous les usagers (entreprises et ménages) en 2003 pour l’électricité et en 2004 pour le gaz. Résultats obtenus : libéralisation complète en 2004 (gaz et électricité) pour les entreprises, soit 60 % de la totalité du marché ; avant le printemps 2003, décision pour les ménages. Différence pratique : un an.

Dans un émouvant geste de solidarité intergouvernementale, les Quatorze ont ainsi laissé à MM. Chirac et Jospin le temps de franchir le cap des élections françaises en se drapant à bon compte dans le drapeau de la défense du service public : « Ce que les commentateurs ont appelé "compromis" n’est donc rien d’autre en vérité que l’expression de la compassion de leurs collègues européens pour deux candidats en campagne. A charge de revanche  (3). »

Un petit lot de consolation cependant, pour sauver la face des Français : la demande faite à la Commission de rédiger un projet de directive sur les « services d’intérêt économique général » avant la fin de l’année, mais en respectant l’article 86 du traité, qui fait référence à une série d’autres affirmant surtout le primat de la concurrence. Un exercice qui s’apparente un peu à la quadrature du cercle. Une vraie « victoire » de la France aurait consisté à subordonner la libéralisation de l’énergie à l’approbation d’une telle directive, mais cela, nous dit-on, aurait nui à la crédibilité de l’UE aux yeux des « marchés », les seuls électeurs qui comptent vraiment.

A aucun moment, avant d’aller plus loin en matière de libéralisation, les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pris en considération les problèmes de sécurité d’approvisionnement énergétique, d’investissements à long terme et de couverture territoriale. La libéralisation est de toute manière décidée irrévocablement pour 2004 et les éventuelles décisions sur ces questions remises à 2003. La proie d’un côté, l’ombre de l’autre. Les membres du Conseil européen se sont encore moins interrogés sur le bien-fondé de toute libéralisation du marché de l’énergie (pour ne pas parler de l’eau et des transports), et ce à partir du bilan des exemples existants. On le comprend parfaitement, car ce bilan aurait mis à nu les véritables motivations, d’ailleurs non exclusives l’une de l’autre, de la plupart d’entre eux : idéologie libérale militante et soumission à de grands intérêts privés.

Car, s’il est une finalité totalement étrangère à la libéralisation du marché de l’énergie, c’est celle de l’intérêt public. Hôte du sommet de Barcelone, le président du gouvernement espagnol, M. José Maria Aznar, s’est bien gardé d’évoquer la situation de son propre pays. Cinq compagnies privées s’y partagent le marché national, et les coupures d’électricité sont désormais monnaie courante, bien que la facture aux usagers comporte une clause de garantie de maintien de la puissance fournie. Et « la société doit se préparer à pire », affirme l’administrateur d’une des electricas (4).

Quant à l’exemple de la Californie, que des atlantistes aussi forcenés que MM. Aznar, Silvio Berlusconi et Anthony Blair devraient considérer comme un modèle, il est calamiteux sur tous les plans : pannes de courant de longue durée affectant jusqu’à la sacro-sainte Silicon Valley, augmentation des tarifs de 500 à 1 000 %, ponction du contribuable à hauteur de 20 milliards de dollars (auxquels pourraient s’ajouter 43 milliards supplémentaires) pour financer des contrats que l’Etat a dû passer en catastrophe pour pallier les carences du secteur privé, etc.

Commissaire à la régulation de l’électricité de l’Etat, M. Carl Wood ne mâche pas ses mots : « Il est évident que personne ne devrait suivre l’exemple de la libéralisation en Californie. Il s’est révélé désastreux sur tous les plans. (...) La situation actuelle est le chaos. (...) En fin de compte, la Californie n’est pas le seul exemple de la libéralisation. C’est simplement le plus spectaculaire. On a agi de la même manière au Royaume-Uni et en Australie, avec des résultats identiques (5). » Là comme ailleurs (transport ferroviaire, services postaux, etc.), l’UE va maintenant s’évertuer à rattraper son « retard » sur les Etats-Unis...

Ce n’est pas la seule nouvelle que les électeurs français apprendront à la lecture des « Conclusions de la présidence » espagnole de Barcelone. Qu’ils « sautent », dans les programmes des candidats, les passages sur l’âge de la retraite, puisque la décision est désormais « actée » officiellement par l’UE, et donc par la France : « Il faudrait chercher d’ici à 2010 à augmenter progressivement d’environ cinq ans l’âge moyen effectif auquel cesse, dans l’UE, l’activité professionnelle. Des progrès à cet égard seront examinés chaque année avant le Conseil européen de printemps. » Les élections n’arrêteront donc pas le « progrès ».

Autre information utile : bientôt des fonds de pension européens, donc français. L’introduction ou non de ces fonds, destinés tôt ou tard à se substituer aux systèmes de retraite par répartition, ou du moins à les réduire à la portion congrue, n’est désormais plus un enjeu électoral en France. L’affaire est en marche, et qu’importent les leçons à tirer de ceux qui existent aux Etats-Unis (lire « Aux Etats-Unis, des retraites toujours plus inégales »). Donc autant de nouvelles pages de programmes électoraux à « sauter ». Si cette décision ne figure pas dans les conclusions de la présidence, c’est qu’elle avait été réglée en amont du Conseil européen, lors du Conseil des ministres Ecofin (affaires économiques et financières) tenu le 5 mars. C’est M. Laurent Fabius qui y représentait, seul, la France, sans être handicapé par les impératifs de la cohabitation. Il a ainsi pu signer un document demandant au Conseil et au Parlement d’approuver en 2002 une série de projets de directives, dont celui sur « les fonds de pension professionnels ».

Modération salariale et flexibilité du travail

Les citoyens et les syndicats partisans d’une augmentation des salaires et de la garantie des conditions de travail doivent savoir quelle est la mission impartie par le Conseil européen de Barcelone aux partenaires sociaux (organisations patronales et syndicales) dans le cadre des « domaines d’action prioritaires ». Il leur est demandé (article 29 des Conclusions de la présidence) de présenter, en décembre 2002, une contribution sur, entre autres, « la modération salariale » et « l’organisation flexible du travail ». La modération actionnariale, elle, n’est pas mentionnée. Mme Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, qui se plaignait récemment du peu d’enthousiasme des deux principaux candidats pour le « dialogue social », va enfin être comblée par cette initiative qu’ils ont conjointement approuvée. Le Financial Times, lui, ne s’y trompe pas : il est certes un peu déçu par le délai supplémentaire imposé aux mesures de libéralisation de l’énergie, mais il repart de Barcelone avec de sérieux motifs de satisfaction : « Le résultat le plus encourageant est que l’UE va toujours dans la bonne direction. Malgré les exigences des syndicats, on ne voit aucun indice du retour à un programme de réglementation sociale et d’harmonisation fiscale (6). »

Plus qu’aucun autre sommet européen, celui de Barcelone aura fait la démonstration du caractère profondément antidémocratique de la décision dans l’UE. Tout d’abord parce que, barricadé dans un quartier de la capitale catalane placé sous protection quasi militaire, les chefs d’Etat et de gouvernement prenaient des décisions en totale contradiction avec les aspirations qui s’exprimaient massivement dans la rue : après le cortège syndical du jeudi 14 mars, fort de 100 000 manifestants exigeant une Europe sociale, les mouvements sociaux avaient mobilisé plus de 300 000 personnes le samedi 16 mars pour dire « non » à « l’Europe du capital » et pour affirmer qu’« une autre Europe est possible ». Cet autisme est pour le moins préoccupant au moment où les gouvernements n’ont que la « société civile » à la bouche.

Mais, pour ceux qui considèrent à juste titre que, si la politique doit être à l’écoute de la rue, elle doit être faite par ceux que le suffrage universel a désignés, le bilan de Barcelone est tout aussi choquant, ses traits caricaturaux étant mis en évidence par le contexte particulier d’une période électorale. C’est en effet le lot ordinaire de tout Conseil européen, voire de tout Conseil de l’Union, de prendre des décisions pour lesquelles les gouvernements ne disposent d’aucun mandat particulier des parlementaires et encore moins des électeurs, voire savent pertinemment que, s’ils étaient consultés, ces derniers les rejetteraient. Ce serait évidemment le cas, entre autres, de l’allongement de cinq ans de l’âge de la retraite décidé par MM. Chirac et Jospin. La malchance des deux cohabitants est la fâcheuse coïncidence entre la campagne électorale (où ce thème est censé être mis en débat) et une présidence espagnole de l’UE ne dissimulant pas son ultralibéralisme. Cette malchance a cependant d’heureuses conséquences pédagogiques pour les citoyens les moins informés de la logique profonde de l’Union.

 

Ces citoyens ne lisent sans doute pas tous Le Figaro Magazine. Ils y trouveraient pourtant la révélation d’un « secret » aussi utile que celui livré par le commissaire Barnier, mais que les gouvernants se gardent bien d’éventer : celui du fonctionnement de la machine à libéraliser qu’est l’UE. Le voici : « La concurrence intraeuropéenne exercera une pression telle que nos futurs gouvernements devront renoncer à quelques aberrations qui alimentent d’importantes sorties de capitaux. Citons-en trois : l’impôt de solidarité sur la fortune, l’impôt sur les bénéfices des entreprises et les tranches supérieures de l’impôt sur le revenu. (...)De la libération des prix à la flexibilité accrue du travail, en passant par la fiscalité, c’est à notre engagement européen, et à lui seul, que nous devons autant de réformes successives que nous n’aurions pas su ou pas pu mener par nous-mêmes (7) ». Chacun pourra ainsi connaître la généalogie et la signification exacte du mot « réforme », champion toutes catégories du lexique libéral et social-libéral.

Le minimum à attendre des candidats à toutes les fonctions serait qu’ils expliquent à ceux dont ils briguent les suffrages comment, à supposer qu’ils en aient l’intention, ils entendent faire face à ce qui n’est plus seulement un déficit démocratique, mais une véritable mise à la trappe de la souveraineté populaire, un vice structurel de l’actuelle construction européenne.

Bernard Cassen.

http://www.monde-diplomatique.fr/2002/04/CASSEN/16407

 

(1)Michel Barnier, « Le grand secret de l’élection présidentielle », Libération, 12 février 2002.

(2) Ibid.

(3) Denis Sieffert, « Barcelone in et off », Politis, 21 mars 2002.

(4) Thierry Maliniak, « Menacée de pannes de courant, l’Espagne se fâche contre ses "electricas" », La Tribune, 21 février 2002.

(5) Entretien avec Carl Wood, La Vanguardia, Barcelone, 14 mars 2002.

(6) « Barcelona bore », Financial Times, 18 mars 2002.

(7) Yves Messarovitch, « L’Europe et l’impôt », Le Figaro Magazine, 26 février 2002

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 21:47

 

Christophe Barbier, rédacteur en chef de l'Express, a une longueur d'avance sur les organisateurs d'apéros saucisson-pinard : instigateur dès février 2010 d'une réunion éditoriale placée sous le signe de la charcuterie - "pâté, rillettes, saucisson" - il a aussi gravé ses thèses riches (c'est-à-dire grasses) dans le papier glacé de l'hebdomadaire - dernière livraison, n°3092 semaine du 6 au 12 octobre.

Le dossier s'intitulait "L'Occident face à l'Islam" et s'étalait sur 11 pages interrompues par six rappels publicitaires : un grand bol d'air consumériste pour donner à cette enquête une haleine idéologique aussi fraîche que celle des journalistes du Point fantasmant dans leurs salons sur les polygames de banlieue. Retour sur ce dossier symptômatique d'une construction, à la fois ignorante et maligne, de l'Islam comme péril.


La couverture d'abord est exemplaire : en lettres capitales, un titre se décline selon plusieurs pistes qui convergent toutes vers le niveau d'alerte maximal - en quatre phases : "le retour de la menace terroriste", "la poussée des fondamentalistes", "l'échec de l'intégration", "les forces politiques qui en profitent". Une rhétorique où la menace est évidemment mondiale et la générosité pure qui visait à civiliser le métèque en l'intégrant à l'échelle de la nation, vaine en tous points. Enfin, on attise la rancoeur en imputant la droitisation de l'Europe aux musulmans - qui ne sont pourtant pas ceux qui votent en majorité pour les partis ultra-nationalistes. Tous nos malheurs ne découleraient en somme que de cette affreuse religion : c'est dire la subtilité de la problématique unidimensionnelle mise en place par l'Express.


L'Occident - dont l'évidence de la définition et la supériorité morale sont tenues pour acquises tout au long du dossier - est d'emblée positionné "en face". L'imaginaire haineux de la confrontation déployé par la rédaction de l'Express est implicitement prêté à l'autre partie - celui de la "musulmanerie". Or, d'un point de vue islamique et dégagé de la gangue orientaliste des préjugés qui représentent le musulman comme un barbu au couteau entre les dents - un tel dispositif est non seulement absurde, mais contraire à la lettre :

"La piété ne consiste point en ce que vous tourniez vos visages vers le Levant ou le Couchant. Vertueux sont ceux qui croient en Dieu et au jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, qui donnent pour l'amour de Dieu des secours à leurs proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide, et pour délier les jougs, qui observent la prière, qui font l'aumône. Et ceux qui remplissent les engagements qu'ils contractent, se montrent patients dans l'adversité, dans les temps durs et dans les temps de violences. Ceux-là sont justes et craignent le Seigneur." Coran 2-77

La photographie choisie pour la couverture de l'hebdomadaire représente un paysage crépusculaire, avec un minaret bien visible en premier plan à droite et un pauvre petit clocher - réduit à la pénombre - en second plan. L'Express met lui-même en scène le péril qu'il prétend analyser en construisant, au moyen notamment de cette imagerie islamophobe, un discours aux références très discutables et dont le peu de légitimité morale et de fiabilité théorique ont déjà été avérés - deux entretiens sont publiés, l'un avec la menteuse Ayaan Hirsi Ali et l'autre avec l'ego hypertrophié d'Abdennour Bidar. On a connu des sources mieux habilitées pour délivrer un discours crédible et rationnel sur l'Islam. Pour qu'une critique puisse être prise en compte, encore faudrait-il qu'elle soit posée sur des fondements honnêtes qui ne cherchent pas systématiquement à nuire et à tourner en dérision l'objet qu'elle prétend investiguer.


Ce décryptage d'un clash annoncé, s'il prétend donc éclairer le lecteur, remplit de fait une autre mission : interpréter la partition néo-conservatrice bien connue d'une prétendue guerre de civilisations entre deux blocs monolithiques fantasmés. Sa réactivation actuelle au sein de l'opinion publique française assure des fonctions géopolitiques bien précises que l'Express, tout en prétendant promouvoir une réflexion critique et informer son lectorat, se contente en réalité de valider - et non sans malhonnêteté : puisque d'une part, il ne dit évidemment jamais d'où il parle et, d'autre part, il emploie une imagerie grossière et un style excessif dignes des "tabloïds" - ce qui ne fait pas vraiment honneur à son histoire.


Dès la page 60, on voit une de ces photographies dont raffolent les sites laïcards ultra-nationalistes : des musulmans qui prient dans la rue - sûrement par goût de l'exhibitionnisme, et certainement pas faute de locaux adéquats, propres, fermés et propices au recueillement. L'usage de cette image sans autre commentaire que : "l'islam à la française reste une gageure des années 1990" témoigne d'une bonne dose de mépris et d'un refus de penser.


La photographie est surplombée de lettres énormes et rouges sur fond noir - une esthétique qui relève davantage du remake de Dracula que de l'analyse rationnelle. Dans ce premier article, on nous annonce dès le chapô qu'il sera "sans tabous". Putasserie oblige. Le lecteur islamophobe en aura pour ses 3, 50 euros.


Christian Makarian, qui signe le premier papier, observe que : "la supériorité des valeurs occidentales est d'un faible secours face à un faisceau convergent d'éruption planétaire". La religion musulmane est donc ici réduite aux groupes variés et armés qui se revendiquent de l'Islam politique. Ce dispositif idéologique est récurrent dans les discours islamophobes : on s'étonne que les musulmans s'en émeuvent, on leur prête une trop grande sensibilité.

Mais enfin, les catholiques par exemple aimeraient-ils que leur foi et le message des Évangiles soient résumés aux pratiques du Ku-Klux-Klan - qui se réclame lui aussi du christianisme?


Le journaliste poursuit, sans avoir questionné "la supériorité des valeurs occidentales", ni même seulement donné une définition, un exemple ou une manifestation de ces "valeurs" supérieures. Alors que sa prose y participe, il dénonce à la page 62 un "funeste amalgame" entre les "musulmans anonymes" et une "noria de groupuscules agissant pour le compte d'un islamisme affiché et conquérant". Or, par le choix précis de la photographie des hommes contraints de pratiquer leur culte dans la rue, il y a un glissement, une confusion même entre ces deux ces catégories. Le journaliste persiste à feuilleter le dictionnaire des idées reçues sur l'Islam en sortant la carte prévisible de l'Islam politique, sans avoir pris soin d'expliquer au lecteur quelle tendance de l'Islam politique il dénonçait et en oubliant d'expliquer qu'au sein de cet Islam politique, il existait des groupes extrêmement variés, porteurs de projets différents - certains incitant leurs frères à relever la tête dans une perspective anticoloniale, tandis que d'autres la leur écrasent plutôt en adoptant les intérêts géo-stratégiques des "sociétés occidentales" - dont l'Express a établi pour mémoire l'indiscutable supériorité.

 

Fort de ses préjugés, le journaliste résume la mentalité islamique - alors même qu'il n'a mentionné que les groupuscules dits terroristes et des musulmans anonymes - à "une spiritualité exogène [qui] se transforme en angoisse endogène". Joli chiasme parfaitement creux dont la trouvaille a, faute d'enquête sérieuse, sans doute réjoui le journaliste.


D'autres expressions irrationnelles ponctuent l'article dénué d'argument précis et rigoureusement fondés : "une amplification du risque", "aucun pays ou presque n'échappe à la question de l'islam", la désormais bien connue "maladie de l'islam"...


On n'échappe pas non plus à l'argument fallacieux de la démographie, cher à Oriana Fallacci et aux antisémites des années 1930 - le journaliste énonce la liste de prénoms musulmans donnés aux nouveaux-nés bruxellois...


Page 67, c'est l'entretien avec Abdennour Bidar - un des philosophes auto-proclamés de l'Islam des Lumières. La citation, qui donne son titre à l'article, n'est rien de moins qu'une nouvelle bidarade en forme constat - comme à son usage, illégitime et infondé : "Beaucoup de musulmans étouffent". Beaucoup : on appréciera le degré de précision de cette rumeur. L'ego surdimensionné de Bidar déplore que les "penseurs susceptibles de faire évoluer le dogme [n'aient] trouvé aucun relais." Une publicité télévisuelle vantait autrefois les mérites du poisson (pané et surgelé) - la même joyeuse mélodie vient à l'esprit quand on lit cet ersatz de pensée philosophique qui n'est pas de toute fraîcheur : Heu-reu-se-ment qu'il y a Bidar!


Plus sérieusement, il y a dans le Traité de la réforme de l'entendement de Spinoza - que Bidar devrait daigner parfois relire - une critique des différents degrés de connaissance ; un énoncé tel que "Beaucoup de musulmans étouffent" relève assurément du degré le plus bas de la connaissance, quelque part entre "l'ouïe-dire" et "l'expérience vague" - c'est-à-dire très loin de la vérité.

 

Comme dans ses autres textes, le petit Abdennour est très arrogant ; il s'agace et s'invente des obligations là où personne ne lui a rien demandé : "De quel droit cette tradition islamique me commande-t-elle de prier cinq fois par jour? C'est à moi de juger quand prier." Invente donc ton propre culte si tu tiens absolument générer des dogmes!


Il poursuit : "Je n'ai pas besoin d'un muezzin hurlant dans son micro, mais d'apprendre à entendre un appel intérieur à la prière ou à la méditation." Ce crétin ne s'est apparemment jamais demandé pourquoi les églises sonnaient les cloches, ni si le "muezzin hurlant" ne participait pas précisément de la même fonction de rappel que les cloches - que Bidar trouve sûrement mélodieuses.

 

L'être exceptionnel qu'est Abdennour Bidar - une cloche elle-même fondue dans le plus dissonant des métaux - n'a nul besoin de rappel. La chose est entendue. Mais pourquoi donc cet acharnement à en priver les autres - nous autres, pauvres musulmans qui n'avons pas atteint son degré d'intelligence et de foi?


Les musulmans, s'ils étouffent, c'est d'abord sous la pression d'âneries érigées en discours philosophique.


Le prix de l'article le plus comique de ce dossier islamophobe revient néanmoins à celui de Noria Ait-Kheddache qui s'intitule "France : Polémique au menu" (p.68). Tout un programme. La journaliste, comme ses collègues, ne s'embarrasse pas de précision mais se permet d'asséner comme une vérité générale : "Un islam rigoriste s'immisce depuis quelques années dans les revendications des citoyens français".

 

La dénonciation du péril halal - si chère au rédacteur en chef, mais c'est sans doute pur hasard - ressurgit : "A Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) depuis la rentrée scolaire, les cantines de la ville propose deux menus : l'un avec viande, l'autre sans." C'est très grave en effet, soufflez trompettes et sonnez tocsins : les "valeurs occidentales" sont en danger, il y a des plats sans viande à la cantine!

 

Le développement de cet article ridicule se poursuit en citant l'exemple d'un maire de la ville voisine n'ayant rien de mieux à faire pour l'intérêt général de sa commune que de se féliciter de servir une bonne carne industrielle aux enfants tous les midis. Voilà le genre de "résistance", à hauteur de talonnettes, dont la France se flatte aujourd'hui : contrer "l'alliance" entre musulmans et végétariens - ériger un rempart contre l'islamo-vegétarisme, en quelque sorte !


Les pages 72 à 76 sont pour l'essentiel consacrées à des exemples internationaux, notamment européens et américain puisqu'en dehors de cet espace, selon l'Express, point de culture ...

 

Un portrait de l'imam Feisal Abdul Rauf, dans le prolongement de l'entretien avec Bidar, offre un modèle de "bon musulman" - au "CV moderne et humanisme". Qu'est-ce qu'un CV moderne? Celui qui n'est pas rédigé à la plume? Ou celui d'un musulman qualifié de "prêcheur soufi" et promoteur d'un Islam tolérable, réduit à sa seule dimension culturelle, vidée de sa pratique? En ligne de mire : un Islam sans Islam - "assemblage d'installations sportives, de galeries, de restaurants, de salles de conférence et d'activités culturelles ouverts à tous." Un espace où, à l'instar de l'Institut des Cultures d'Islam à Paris, on peut vraiment tout faire - sauf pratiquer sa religion.


Le tour d'Europe traverse l'Allemagne, l'Autriche, la Suède, le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas. Chaque fois, la xénophobie dans le débat public est, selon un étrange tour de force, corrélée aux musulmans et non pas à ceux qui produisent le discours xénophobe. Ce qui reviendrait à imputer le sexisme aux femmes, l'antisémitisme aux Juifs, la négrophobie aux Noirs. Ils l'ont bien cherché.


En dehors de l'Europe et des Etats-Unis, le dossier islamophobe examine sur une page le cas algérien - ce qui n'a rien de surprenant. Dans cette page, Anis Allik, correspondant de l'Express s'emploie à démontrer combien les fidèles non musulmans sont persécutés par des musulmans. Les non musulmans sont des chrétiens. Mais le journaliste oublie de souligner le fait que ces chrétiens n'appartiennent à aucune Eglise - d'Orient ou d'Occident - établie mais relèvent d'une secte néo-évangéliste américaine - qui serait même en France tenue pour dangereuse.

 

Sans naturellement minimiser les persécutions dont les membres de cette secte font l'objet, on doit cependant ne pas en ignorer le contexte. En outre, ceux qui ont le plus souffert d'arrestations arbitraires et de tortures au Maghreb - avec la complicité de cet Occident aux valeurs supérieures - sont les islamistes. Mais les droits humains, pour le journaliste de l'Express, ne s'étendent pas jusque là.


L'article qui clôt assez superbement ce dossier mensonger est un entretien avec la menteuse Ayaan Hirsi Ali. Elle vient de publier un livre non encore traduit en français où elle raconte sa vie, sans doute émaillée des mythes qui ont fait sa célébrité. Elle critique le pourtant "bon musulman" Feisal Abdul Rauf mais déclare : "Je suis prête à lui accorder le bénéfice du doute". Les scientifiques devraient se pencher sur une possible corrélation entre arrogance et Islam désislamisé : le travers déjà constaté chez Bidar se retrouve dans les propos de Hirsi Ali ; et tous les deux partagent cet amour pour la "dimension spirituelle de l'islam".

 

Mais ce goût pour la spiritualité n'empêche malheureusement pas Hirsi Ali de condamner a priori tous les musulmans, coupables tant qu'ils n'ont pas prouvé leur innocence - ses concitoyens, accessoirement : "Le danger [peut] venir aussi des musulmans américains." Que cette humaniste soit conséquente avec elle-même et suggère, en guise de prévention, de les déporter tous à Guantanamo!

 

Même le journaliste de l'Express - Philippe Coste - esquisse un doute : "Les millions de musulmans américains vous paraissent-ils vraiment tentés par une mouvance extrémiste?"


En définitive, ce qui se voulait un décryptage de l'Islam n'est qu'une synthèse journalistique des préjugés islamophobes en cours. Les promesses de la couverture ont été tenues : aucun effort n'a été tenté pour rendre intelligible la situation concrète des musulmans. Le dossier brosse en revanche un tableau irrationnel et sombre qui porte en lui le mépris de l'Autre, tenu pour inférieur. Ce choix délibéré en faveur de l'ignorance et de l'activation des peurs n'est pas seulement dommageable pour la réputation des musulmans : il neutralise, plus profondément, toute possibilité d'une réflexion vraiment critique, et dégagée des idées préconçues sur l'Islam conçu comme une idée abstraite - une bannière aussi inadéquate que celle de l'Occident, brandie par les journalistes de l'Express.


Source ici


Auteur : La Princesse de Clèves - Source : http://islamogauchiste.blogspot.com/search?updated-min=2010-

 

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=16747

 

 

Ce Journal sera-t-il poursuivi pour son islamophobie manifeste ?  Eva R-sistons

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 21:23

 

fuck_racism_tee2_display.jpgC’est un drôle de gus, à côtoyer avec une pince à linge sur le nez, un de ces mecs qui sent le gaz : Jean-Paul Guerlain, septuagénaire hériter de la marque de parfumeur. Sa place est juste en correctionnelle.

 

Le truc, c’est une interview sur le média moderne France 2, plus connu sous le nom de Rance 2. Ce crétin puant la prétention fait le cador devant « la présentatrice du journal » comme dit l’œcuménique AFP. Non, la présentatrice en cause a un nom, Elise Lucet, et d’ailleurs on l’entend bien rigoler devant ce gros balourd raciste.

L’héritier, interrogé à propos de la création du parfum Samsara, s’est en effet lancé dans cette délicieuse explication : « Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin... »

Et après avoir bien gloussé de rire devant cette saillie de l’esprit, Elise Lucet, visiblement proche de l’extase, enchaîne sur ses questions toujours aussi passionnantes. Le service public de la télé, c’est la célébration de l’esprit critique.fuck_racism_prep_jerks1.jpg

Bien sûr, le propos est devenu de notoriété, et le parfumer enfumeur a vite fait rédiger par son service de com’ un communiqué par lequel Jean-Paul Guerlain déclare « assumer seul la responsabilité de ses propos », au cazou ça pourrait nuire au groupe. Non, mais ils se foutent de qui, ces délabrés de la glandouille ? L’enfoiré mondain d’ajouter : « Il n'est plus actionnaire de Guerlain depuis 1996, ni salarié depuis 2002. Il regretterait que ses propos puissent ternir l'image de l'entreprise et de ses salariés alors qu'ils n'en sont responsables en rien ». C’est sûr mon chouchou : injurier les noirs, c’est fâcheux, mais faire baisser le chiffre du groupe serait une cata.

Après, cette andouille sous cellophane nous sort un truc du genre : « Ces propos n’ont rien à voir avec ma pensée ». Et ben c’est bon, mon pote, dans ce cas on va te préparer un greffe de tête, ça allégera tes souffrances. Et si on te colle une tête de nègre, tu verras si tu travailles. A propos, je vais t’acheter un livre sur l’esclavagisme, avec des images et pas trop de texte, pour que tu puisses comprendre sans te fatiguer.

 

Il y en a absolument assez de ces racistes. Leur place est au tribunal. Que fait la police ?


Auteur : Gilles Devers - Source : Actualités du droit

 

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=16715

 


 

 

 

 

 

 

Sur ce blog, lire aussi:

 

Cela se passait en France, pas au Venezuela

 

Comptage des manifestants : Le Figaro toutes griffes dehors !

 

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 21:15

1 commentaire 
Pascal SACRE

A la prisonnière 650.

Quelle différence y a-t-il entre des opposants politiques emprisonnés aux Etats-Unis, en Iran ou en Chine ? Entre des prisonniers condamnés à mort, soumis à la torture, incarcérés sans procès et internés en institution psychiatrique en Norvège, aux Etats-Unis, en Arabie Saoudite, en Iran ou en Chine ?

Entre Aafia Siddiqui, Lynne Stewart, Synnove Fjellbakk Tafto et Liu Xiaobo (Prix Nobel de la paix 2010), Farah Vazehan [1], Hossein Derakhshan [2] ?

Le traitement médiatique et politique de ces prisonniers d’opinion n’est pas du tout le même selon qu’ils servent ou desservent les intérêts de l’impérialisme des Etats-Unis et de leurs alliés.

Les prisonniers politiques dont nos médias ne parlent pas

Aafia Siddiqui, une femme pakistanaise de 36 ans, fut amenée le 5 août 2008 enchaînée, blessée aux épaules par deux coups d’armes à feu, squelettique, tremblante et en état de choc, dans une salle de tribunal de « la plus grande » démocratie occidentale, à New York.

Cette femme est diplômée en neurologie du Massachusetts Institute of Technology et de l’Université de Brandeis [3] aux USA, mère de trois enfants, elle a vécu de nombreuses années tranquilles aux Etats-Unis.

Elle a été accusée de tentative d’assassinat sur des officiers de l’armée et des agents du FBI, après avoir été interpelée puis emprisonnée au Pakistan dans des circonstances obscures, accusée de complicité avec le terrorisme à l’issue d’un simulacre d’enquête dans laquelle les simples déclarations des militaires US ont eu force de preuve.

Aafia Siddiqui avait été enlevée en mars 2003 avec ses trois enfants, à Karachi, par les services secrets pakistanais (ISI), et remise au personnel militaire étasunien qui l’avait transférée dans la terrible prison à l’intérieur de la base de Bagram, en Afghanistan. Aafia, c’était la « prisonnière 650 » dans ce qui est devenu le tristement célèbre « département tortures » de la prison de Bagram.

Sa sœur Fawzia, qui habite à Karachi, a déclaré : « Elle a été violée et torturée pendant 5 ans, nous ne savons rien de ce qui a pu arriver à ses trois fils. »

Siddiqui et d’autres femmes ont été, et sont toujours, incarcérées à Bagram et dans d’autres prisons qui pratiquent la torture pour le compte des Etats-Unis. Les déclarations des témoins selon lesquels elle aurait tiré sur des militaires avec un fusil d’assaut, laissé, on ne sait pourquoi, à portée de main, sont peu crédibles, mais furent retenues comme des preuves irréfutables.

Aafia fut la seule atteinte par une balle. Aucun des militaires n’a été blessé.

Imaginez cette histoire en Iran ou en Chine, avec une opposante politique au régime ! Ensuite, « on » l’a retrouvée en 2008 en Afghanistan, désorientée et ayant sur elle des plans pour faire sauter des édifices à New York…Digne de la série 24 heures chrono. Lady Al-Qaeda [sic !], surnom donné par le NY Daily New, a été condamnée en janvier dernier.

Pendant tout le procès, le Ministère public n’a pas cessé d’utiliser le terme de terroriste en se référant à elle.

Il n’y avait aucune preuve formelle attestant qu’elle avait tiré sur des militaires ou qu’elle s’était livrée à des activités terroristes. Au cours du procès, les témoins ont décrit Siddiqui comme « une femme complètement brisée ».

Elizabeth M. Fink, l’avocate d’Aafia Siddiqui a déclaré : « C’est une femme profondément traumatisée par les tortures qu’on lui a fait subir pendant les 5 années de sa détention, et par l’angoisse de ne pas savoir ce que ses fils sont devenus. On lui a seulement bandé ses blessures, alors qu’elle aurait eu besoin de bien d’autres soins dans un hôpital. A cause de la lutte contre le terrorisme la justice des Etats-Unis est devenue arbitraire, aveuglément féroce, infâmante pour le nom de notre pays dans le monde entier. » [4] Aafia Siddiqui, la « prisonnière 650 » de Bagram, n’est même pas une opposante politique mais plus probablement une victime anonyme sacrifiée sur l’autel de la lutte contre le prétendu terrorisme.

Elle fait partie de ces méchants inventés par l’Occident pour accréditer ses thèses afin que ses populations croient à sa fable de la guerre contre le mal.

« Lady Al-Qaeda » ! Un alibi fabriqué de plus pour justifier l’injustifiable.

Aafia Siddiqui a été condamnée à une peine de prison incompressible de 86 ans [5].

L’article « Triumph Of Evil » (Le Triomphe du Mal) [6], écrit par John Kozy, ancien professeur à l’université en philosophie et logique, témoigne de la corruption et de la dégradation de toutes les strates du système juridique et policier US : Cours locales et fédérales, Cour Suprême, Bureaux de procureurs, laboratoires d’« expertise ».

Les preuves sont manipulées, des témoignages partiaux sont pris comme faits avérés, les informateurs et les policiers sont crus sur parole, des aveux sont extorqués par la force et pris au sérieux par les juges.

Nous sommes très éloignés des séries télévisées (« Les Experts ») qui nous font prendre la mythologie pour la réalité.

Sur le terrain, révélée grâce à des témoignages de lanceurs d’alerte courageux et intègres, c’est bien à la criminalisation de toute une société que nous assistons. Le crime devient la règle, et la loi ne protège plus les gens mais est utilisée par le gouvernement étasunien pour nuire à sa population et protéger les dirigeants [7]. Cela s’observe également dans d’autres gouvernements occidentaux comme la France [8] ou l’Italie.

Comme le dit le professeur John Kozy,

« Les sociétés modernes ont justifié leur utilisation de méthodes criminelles en argumentant que de telles techniques étaient nécessaires pour combattre le mal. Mais la guerre menée par le bien contre le mal ne peut être gagnée en utilisant les armes du mal. Le mal n’apporte jamais de bien, et en usant de ces viles pratiques, la somme de mal augmente en quantité et qualité.

Tenter de sauver la nation en devenant ce dont vous essayez de sauver cette nation est suicidaire. [9] »

Contredisant la pensée malfaisante de Richard Dick Cheney [10], et de beaucoup de moralisateurs occidentaux, chaque fois que nous voulons combattre le mal en utilisant ses armes, torture, mensonges, sacrifices d’innocents, meurtres, massacres, jugements sans preuves, plutôt que le réduire, nous augmentons la quantité, et la qualité du mal dans nos sociétés.

C’est exactement ce cycle de violence progressive, degré par degré, avec son cortège de banalisations et de cynisme, d’arrogance et de mauvaise foi qui finalement conduit aux massacres de masse et aux comportements inhumains comme ceux de la période nazie. La complicité des médias et des « experts » y joue un rôle important.

« La fin justifie les moyens » est un slogan populaire dans nos pays qui cultivent et s’arrogent la bonne conscience.

Pourtant cela n’est pas vrai. N’importe quelle fin ne justifie jamais n’importe quel moyen. Les moyens utilisés déterminent la fin qui nous attend.

Même pour nous défendre du mal, user de moyens vils nous rend vil à notre tour, sans retour en arrière possible.

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Le 19 novembre 2009, Lynne Stewart, âgée de 70 ans, avocate spécialisée dans la défense des droits civils et militante de longue date, condamnée à 28 mois de prison, a été incarcérée pour conspiration et soutien matériel au terrorisme.

Lynne Stewart a consacré sa vie aux pauvres, aux défavorisés, à la communauté noire et à la justice. Ceux d’entre eux qui n’avaient pas les moyens de payer les services d’un avocat pouvaient frapper à sa porte [11].

« Sa seule faute est d’avoir contrevenu aux mesures administratives spéciales (Special Administrative Measures, SAM) du bureau américain des prisons (US Bureau of Prisons). Elle avait été obligée de signer ces mesures pour pouvoir défendre le Cheik Omar-Abdel Rahman. Les SAM sont inconstitutionnels : elles violent le Premier Amendement ainsi que le Sixième Amendement de la Constitution américaine selon lequel, tout accusé a droit à un avocat et à être jugé par un jury d’État impartial dans l’État même où le crime a été commis et seulement pour ce crime. L’Administration Clinton n’a pas considéré Lynne Stewart comme une terroriste et un traître. À l’époque, son cas a simplement été considéré comme une faute administrative. Lynne Stewart a reçu une lettre à cet effet, et n’a pas pu rendre visite à son client pendant quelque temps. Puis, elle a pu reprendre ses visites au Cheik en prison et poursuivre son travail d’avocate. Ce n’est que le 9 avril 2002 qu’elle a été arrêtée à son domicile par le FBI, quelques mois après les évènements du 11 septembre 2001 et dans un climat d’hystérie collective. Le soir de son arrestation, John Ashcroft, ministre de la Justice des États-Unis, est allé à l’émission populaire de David Letterman, Late Night Show, et a déclaré à toute l’Amérique que Lynne Stewart était un traître à la nation. [12] »

Lynne Stewart, de même qu’Aafia Siddiqui, n’est pas une héroïne, pas plus qu’une terroriste.

C’est une victime d’un système odieux qui dit combattre le mal mais qui pour cela, en commet bien plus, sans que les médias, prompts à fustiger l’Iran, la Chine, Cuba ou le Venezuela au moindre écart de conduite, ne trouvent rien à y redire, quand c’est l’Occident.

« C’est une femme de 70 ans avec des années d’expérience de vie en tant que mère, grand-mère, activiste et avocate. Jeune femme blanche, elle s’est engagée et a lutté pour la cause de ses compatriotes noirs, parce qu’elle croyait dans la justice. Des décennies plus tard, elle a défendu le Cheik Omar-Abdel Rahman, parce qu’elle croyait toujours dans la justice. [13] »

Lynne a mis en garde les autres avocats de la défense : « C’est un avertissement pour les autres avocats. [Le gouvernement leur envoie le message] Ne défendez pas vos clients avec trop de vigueur, ne faites pas de zèle ».

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Synnove Fjellbakk Tafto, ancienne avocate du ministère des Affaires étrangères en Norvège, et dissidente politique, a été hospitalisée de force pour la cinquième fois et s’est vue administrer un traitement psychiatrique quelques jours après la publication d’un article subversif [14].

Un article subversif ?

Internée et obligée de prendre un « traitement » psychiatrique pour un article subversif ? Imaginez si madame Tafto était chinoise ou iranienne.

Depuis 1994, comme le rapporte Ron Paul, le député républicain US, madame Tafto accuse les dirigeants de son pays d’avoir trahi la nation en adoptant des accords anticonstitutionnels visant à contourner l’opposition de la population.

Ce mépris des acquis constitutionnels est devenu la règle en Occident, depuis les attentats du 11 septembre 2001.

Il n’est pas propre à la Norvège, mais gangrène tous nos pays qui se targuent malgré tout de représenter des valeurs qu’ils bafouent tous les jours : égalité, vérité, liberté, honneur.

Comme les Irlandais en 2008 [15], les Norvégiens ont refusé à deux reprises, par référendum, de rejoindre l’Union Européenne, en 1972 [16] et en 1994 [17]. La militante a dénoncé notamment l’accord qui a malgré tout fait rentrer le pays dans l’Espace économique européen.

Dans son dernier article « subversif », elle accuse le ministre des Affaires étrangères norvégien, Jonas Gahr Störe, d’être un agent au service des intérêts mondialistes. La sanction est l’internement psychiatrique.

Terroriste. Traître qui mérite la pire punition. Ennemi antipatriotique.

Nos médias et nos gouvernants ont leurs formules pour salir, diaboliser toute résistance à l’autorité.

Des référendums bafoués, des votes et opinions populaires ignorés, des « terroristes » fabriqués, des emprisonnements et jugements arbitraires, des médias partisans, des films et séries TV propagandistes.

Des dissidents, des résistants internés, torturés, incarcérés après en avoir faits nos ennemis, des « terroristes », après avoir diabolisé, sali leur image ou plus simplement fait en sorte que personne n’en entende parler.

C’est ainsi que se comportent nos démocraties occidentales, qui parviennent à tirer l’oreille à des pays comme la Chine ou l’Iran.

L’attribution de médailles et de prix, comme le Prix Nobel de la Paix, ou la Médaille de la Liberté, participe de cet endoctrinement des populations occidentales et plus généralement de celles des Etats-Unis et de leurs alliés de la Coalition.

Certains de ces alliés (Arabie Saoudite, Egypte, Colombie) le sont parce que, pragmatiques, ils y trouvent leur intérêt (financier, armements, permissions d’opprimer leur propre population) mais la plupart, dont les peuples européens, se persuadent eux-mêmes qu’ils se trouvent dans le camp du Bien et de la Justice.

Le Prix Nobel de la paix fait partie des « jouets », des artifices leur permettant de flatter leur bonne conscience.

Ainsi après Henry Kissinger, Al Gore, Barack Obama, voilà le « valeureux » dissident chinois Liu Xiaobo [18] décoré de la prestigieuse médaille.

Car à condition d’être de Chine ou d’Iran, les opposants politiques ont bonne presse en Occident.

Ces Prix et Médailles sont des instruments politiques utilisés par le système occidental et ses alliés, dans le but d’envahir le monde entier et de lui imposer ses doctrines, le capitalisme inégalitaire et la domination par une minorité, la légitimité d’une micro-caste de riches amoraux s’arrogeant le droit inné d’occuper le sommet de l’échelle sociale et de dominer tous les peuples du monde.

Cela est fait par la force (les guerres, les coups d’état, les assassinats) et surtout par la ruse (la moralisation démocratique, les prix et médailles, les fondations « philanthropes » et les organes « mondiaux » de régulation, FMI, Banque Mondiale, OMC, OMS, ONU).

Plusieurs auteurs et chercheurs indépendants, dont le Réseau Voltaire (« Le prix Nobel de la paix au service de l’impérialisme ») [19], Thierry Meyssan (« Le dessous du prix Nobel de la paix 2009 ») [20], le professeur Domenico Losurdo (« Le Nobel de la guerre aux Messieurs du « Nobel de la paix ») [21], le professeur Chems Eddine Chitour (L’ordre occidental impérial : Stratégie d’attribution des prix Nobel) [22], nous révèlent toute la corruption qui règne au cœur de cette institution soumise, le Nobel, asservie comme toutes les autres institutions officielles aux mondialistes occidentaux, appuyés aujourd’hui sur les Etats-Unis et leurs alliés de la Coalition.

Ceux-ci nous gouvernent au moyen de leurres et instrumentalisent sans cesse notre bonne conscience, avec l’aide des médias et des institutions dans lesquelles nous avons naturellement confiance.

Sans risquer l’internement, l’incarcération ni la torture, vous pouvez toujours parler autour de vous de la « prisonnière 650 », en lui rendant son nom : Aafia Siddiqui et en rétablissant sa véritable histoire, voire signer la pétition réclamant sa libération, http://www.gopetition.com/petitions..., parler de Lynne Stewart, de Synnove Fjellbakk Tafto et afficher leurs photos, leurs calvaires, partout où vous pouvez.

Pascal Sacré

Sources :

[1] http://www.gopetition.com/petition/...

[2] http://www.guardian.co.uk/media/pda...

[3] L’Université de Brandeis (Brandeis University) est une université privée américaine située à Waltham dans le Massachusetts, à 16 km à l’ouest de Boston. http://fr.wikipedia.org/wiki/Univer...

[4] Aafia, un spectre au tribunal, http://www.legrandsoir.info/Le-vers...

[5] http://blog.emceebeulogue.fr/post/2...

[6] The Triumph of Evil, by Prof. John Kozy http://www.globalresearch.ca/index....

[7] Le projet diabolique et criminel appelé États-Unis d’Amérique. Le gouvernement étasunien utilise la loi pour nuire aux gens et protéger les dirigeants, par John Kozy http://www.mondialisation.ca/index....

[8] Affaires Bettencourt, Karachi, Wildenstein… http://www.lemonde.fr/politique/art...

[9] Op.cit., The Triumph of Evil, by Prof. John Kozy

[10] Réflexion menaçante du vice président Cheney juste après l’attentat contre les Tours Jumelles : « Maintenant l’Amérique va devoir entrer dans le versant obscur de son histoire ».

[11] Lynne Stewart en prison : Quand la justice déraille, par Claude Herdhuin. http://www.mondialisation.ca/index....

[12] Op.cit., Lynne Stewart en prison : Quand la justice déraille.

[13] Ibid., Claude Herdhuin

[14] Revue Nexus, Juillet-Août 2010, n°69, p.4

[15] Les Irlandais rejettent à 53,4 % le traité de Lisbonne

http://www.lemonde.fr/europe/articl...

[16] Le 25 septembre 1972, les Norvégiens sont appelés à se prononcer par référendum au sujet de l’adhésion de leur pays aux Communautés européennes. A l’issue du scrutin, le non l’emporte avec 53,5% des suffrages. http://www.ena.lu/referendum_norveg...

[17 1994 la Norvège s’oppose pour la deuxième fois par référendum à l’entrée dans l’Union européenne. http://www.strasbourg-europe.eu/norvege,17976,fr.html

[18] Qui est Liu Xiaobo ? Ce que le jury Nobel vous cache http://www.mondialisation.ca/index....

[19] Les lauréats du Prix Nobel de la paix après le 11-Septembre http://www.mondialisation.ca/index....

[20] http://www.voltairenet.org/article1...

[21] http://www.futurquantique.org/?p=12677

[22] http://www.mondialisation.ca/index....

 

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 21:14
Jean-Michel Aphatie : obsessionnel et poujadiste
Bernard GENSANE

Il y a une cinquantaine d’années, un sociologue britannique des médias, dressant une typologie des éditorialistes en fonction du lieu d’où ils s’exprimaient, distinguait trois positions :

- celle de “Sirius” (comme Hubert Beuve-Méry) : le journaliste parle d’un point imaginaire éloigné de la terre, du personnel politique, des lecteurs ; il est “objectif” parce que sans liens avec la contingence,

- celle de l’initié, l’insider, celui qui connaît les choses de l’intérieur, qui est dans la place, et fait donc profiter ses lecteurs de sa proximité avec les gens d’en haut dont il partage le style, les bonnes manières, les valeurs (les journalistes du Times, du Figaro),

- celui qui perçoit de l’extérieur, l’outsider, qui “sait”, parce qu’il est au parfum, parce qu’on ne la lui fait pas, qui a ses entrées dans le grand monde mais qui s’exprime au niveau de ses lecteurs en répondant à leurs attentes et en exprimant (prétendument) leur point de vue.

Jean-Michel Aphatie appartient, bien sûr, à la troisième catégorie des observateurs politiques.

Il faut s’arrêter un instant sur son itinéraire peu banal. Issu d’un milieu modeste, il quitte l’école à quatorze ans et travaille comme garçon de café ou vendeur de voitures (sa page Wikipédia). Il reprend des études à vingt-quatre ans. Il obtient des diplômes en journalisme et en droit public. Ce parcours méritant le situe et le constitue. Aphatie est différent des autres (il n’a pas fait Sciences Po en compagnie des responsables politiques de sa génération) et s’autorise à parler au nom de ceux qui en ont bavé. Avec Aphatie, on est dans le personnel, les fibres, le réactif, l’émotion. En septembre 2008, il expliquait sa passion pour la politique : «  J’ai le virus, je ne connais pas de lassitude. L’actualité m’intéresse toujours autant, il se passe toujours quelque chose de passionnant. Dans la politique, il y a des snipers, des trahisons, des complots, du danger partout. On y trouve de l’irrationnel, du charme, de la solitude, des drames. La politique prête à la tragédie ». Telle est sa passion : la politique ressentie comme un film à suspense, avec des larmes, des destins croisés. On ne s’étonne pas qu’il avoue venir de la gauche (il fut membre du Parti socialiste de 1982 à 1986, donc quand ce parti était au pouvoir) sans jamais avoir été de droite. Il quitte le PS lorsqu’il apprend l’existence de la fille cachée de Mitterrand (sacrément dialectique !) et va se consacrer au “ mensonge ” en politique. Il fera également une fixation sur le sonotone (lui aussi caché) de Chirac, autre preuve que le mensonge est consubstantiel à ceux qui nous gouvernent, surtout s’ils ont, à cause de leur surdité, une perception déformée du monde. En bon outsider, il indique avoir voté blanc à tous les scrutins depuis 1988, sauf lors du référendum sur le Traité de Maastricht, où on serait surpris qu’il ait rejoint le camp du Non.

De fait, il va travailler deux ans pour Politis (qui ne recrute pas ses collaborateurs au hasard), dont il sera chef du service politique, puis dans divers quotidiens et hebdomadaires nationaux avant d’exercer dans les médias radiophoniques et télévisuels. Toujours à un haut niveau : chef du service politique à France Inter (qu’il quittera, vexé de ne pas pouvoir présenter l’éditorial du matin), intervieweur à RTL, responsable du “ Grand Jury ” RTL-Le Figaro-LCI. Dans le même temps, il donnera des chroniques à Marc-Olivier Fogiel pour son émission “ On ne peut pas plaire à tout le monde ” et au “ Grand Journal ” de Michel Denisot (Canal+). De Politis à Fogiel et aux bobos de Canal+, Aphatie est donc passé d’une conception en profondeur de la politique au degré zéro des coups de gueule, des “évidences ”, de la simplification à outrance. Chez Denisot, il est parfois aidé – et c’est alors désastreux de médiocrité et de lâcheté – par Ariane, l’arrière-arrière-arrière-petite-nièce du compositeur Jules Massenet. On les verra s’en prendre à Guillon et à Porte, KO debout après leur éviction de France Inter, sans que ces derniers puissent se défendre, ou à leur tête de Turc actuelle, Jean-Luc Mélenchon, qui a la langue bien pendue lorsqu’il s’agit de dénoncer les journalistes carpettes.

Dans un récent article, Marianne2.fr, exposait les obsessions politiques du journaliste. Peu nombreuses, ces marottes. Lorsque l’on chronique avec l’aide d’Ariane Massenet, il faut faire simple, formaté. Mélenchon est violent lorsqu’il traite Pujadas (systématiquement non gréviste, comme tous les présentateurs de Canal+, d’ailleurs) de laquais. Point final. Pujadas, et d’autres, sont-ils effectivement des laquais ? Peut-on s’interroger, sans basse polémique, sur les relations entre les journalistes et le personnel politique, sur celles qui unissent les journalistes à leurs employeurs, marchands d’armes, membres du CAC 40 ? Non, bien sûr. Dans ses interviews pour RTL, Aphatie assène qu’une grève est systématiquement inutile, sans jamais s’interroger sur le sens des mouvements sociaux, sur l’inévitabilité des crises.

Comme il réduit l’essence des problèmes à une peau de chagrin, Aphatie use, jusqu’à la corde, un discours clos renfermant deux ou trois concepts ressassés presque quotidiennement : la dette est trop importante, les fonctionnaires sont trop nombreux, critiquer les médias est démagogique, les manifestations sociales sont inefficaces en démocratie.

Celui qui ne vient pas du moule mais qui est parvenu à faire sa place au soleil s’en prend avec jouissance aux marginaux de la politique. Arnaud Montebourg est vilipendé à plusieurs reprises pour avoir dénoncé la « tradition délinquante » de TF1, cette entreprise pourtant respectable qui vend du cerveau vide à Coca Cola.

Selon Marianne2.fr, au moindre surgissement d’une contestation (un droit en démocratie), «  le cerveau aphatien se met en mode automatique ». Il peut s’agiter devant son micro, à l’extérieur rien ne doit bouger. Le Parlement fait la loi, donc « on » ne « comprend » pas « l’agitation sociale ». Pourtant, si un p’tit gars comme Aphatie a pu reprendre des études, c’est bien grâce aux mouvements sociaux, en particulier à Mai 68 qui a facilité l’accès à l’enseignement supérieur de travailleurs déjà entrés dans la vie active (et vive l’examen spécial d’entrée à l’université !). Pour Aphatie, la démocratie est un état de fait, une congélation, un instant parfait, sûrement pas un rapport de forces, des luttes, des avancées, des brèches. Et il n’a pas son pareil pour surréagir en poujadiste. Voyons-le se gausser du care, cher à Martine Aubry. La responsable du Parti socialiste souhaite, selon Le Monde, "redynamiser la pensée sociale progressiste". "Nunucherie", explose Aphatie, en lançant un exocet au Monde : " Déjà, le titre. Qui a imaginé ce fabuleux titre ? Le rédacteur du papier, Olivier Schmitt ? Son rédac’ chef ? Un secrétaire de rédaction ? Le directeur du Monde soi-même ? On voudrait savoir. « Redynamiser » situe déjà l’action à un certain niveau d’exigence. Mais quand en plus on apprend qu’il s’agit de la « pensée sociale progressiste », alors là mes amis et mes aïeux, on prend son Monde solidement dans ses mains et on s’assoit parce qu’on sait que ça sera du lourd ".

Pour Aphatie, le journalisme politique se résume à un questionnement d’autorité entre un journaliste qui se met au même niveau de responsabilité que l’élu qui doit lui rendre des comptes (d’où le mot “ Jury ”, très bien trouvé).

Aphatie est hargneux parce qu’en maverick (en franc-tireur qui vient de loin et se veut non conformiste), il n’a pas l’aisance naturelle des journalistes qui appartiennent – ou croient appartenir – au grand monde : les Barbier, les Giesbert, les Mougeotte.

Bernard GENSANE


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http://www.legrandsoir.info/Jean-Michel-Apathie-obsessionnel-et-poujadiste.html
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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 21:08

 

 

Verbatim :: Jeudi, 7 octobre 2010 :: Sadek Sellam :: Envoyer   Imprimer

Lettre ouverte au Directeur Général de France 2

Dimanche, 03 Octobre 2010 23:49

 

 

A Monsieur le Directeur Général de France 2,

 

Monsieur le Directeur,

L’inadaptation de la programmation de l’émission islamique devient totale. L’émission du 26 septembre sur Jacques Berque a été un exemple d’amateurisme, de décalage totale par rapport aux attentes des téléspectateurs et d’absence de relations avec les milieux spécialisés. Cette émission donne en effet l’impression qu’il n’y a plus personne pour parler de Berque, en dehors de sa veuve et de son fils. On a eu droit bien sûr à des commentaires de Chevènement. Mais cela est conforme à la recherche éperdue par les « grands caïds » de l’Islam des prétextes pour établir des relations avec les politiques.

La participation de Dalil Boubakeur a indisposé tous ceux qui avaient été outrés par son stupéfiant soutien aux massacres d’enfants à Gaza. Depuis ses déclarations scandaleuses le gouvernement algérien cherche à le remplacer. Son invitation à l’émission fait partie de la campagne destinée à faire croire qu’il serait irremplaçable.

L’avocaillon (dont les procès perdus aux prud’hommes coûtent cher au budget algérien) qui doit son parachutage à la tête de l’émission à un interventionnisme ministériel contraire à la laïcité aide le recteur à occuper le champ médiatique pour permettre au clan qui le soutient de différer son limogeage. Il suffit d’avoir entendu quelques lieux communs du « recteur » pour savoir qu’il n’a négligé de lire Berque, dont la seule citation du nom dans le « plan Dumas » de 1992 a fait trembler la famille Boubakeur. Le « plan Dumas » proposait la création à la mosquée de Paris d’un « Institut Musulman de France » séparé de la « Société des habous ». Mettant l’égoïsme familial au-dessus de l’intérêt général, Dalil Boubakeur et son père privèrent l’islam en France d’un établissement qui, en répondant à la demande de connaissance de l’Islam, aurait évité aux milliers de jeunes des banlieues d’aller jusqu’à Peshawar pour y faire des études islamiques qu’on ne leur propose toujours pas en France.

Rien qu’à Paris, il y a au moins une vingtaine de personnes qualifiées qui auraient bien parlé de Berque. Ils auraient rappelé que c’est à la demande de Mitterrand qu’il a mis en place l’émission islamique qu’il concevait comme un lieu privilégié de la rénovation de la pensée musulmane. Cet objectif n’intéresse guère ceux qui confondent l’émission avec Mosaïques, et ignorent les personnalités compétentes en mesure d’évoquer la richesse de l’œuvre considérable de Berque qui embarrasse tant les politistes islamisants en rupture avec la tradition orientaliste pour cautionner les politiques sécuritaires. Un des présentateurs de l’émission est d’ailleurs un pur produit de cette « islamologie » politisée qui s’était avisée de rentabiliser la peur de l’islam (avec l’islamisme comme prétexte) 20 ans avant les actuels hommes politiques. La maigreur des contenus religieux de l’émission n’est pas sans rapport avec les traces de cette première déformation. Si France 2 daigne célébrer le centenaire de Berque, elle devrait le faire loin de l’amateurisme et des usages du religieux à d’autres fins.

Enfin, « le Jour du Seigneur » a diffusé une émission sur le film « des Dieux et des hommes ». Qu’est-ce qui a empêché « Vivre l’Islam » d’en faire autant ? Le parti-pris pour les vrais ravisseurs des moines ? La diabolisation des étrangers est dénoncée par « Présence protestante ». Mais « Vivre l’Islam » se tait en souvenir de sa création par l’Intérieur… Les insuffisances de cette émission sont dignes des télévisions des parti unique. Sa fermeture et ses censures sont plus conforme aux mœurs de la laïcité coloniale qu’à l’éthique d’une laïcité républicaine.

Veuillez agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Le 3 octobre 2010

 

http://www.geostrategie.com/2856/lettre-ouverte-au-directeur-general-de-france-2

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 21:02

Le Nobel de la guerre aux Messieurs du « Nobel de la paix »

Domenico Losurdo
 

 

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Ces dernières semaines a eu lieu en Australie un vif débat. Dans un essai publié sur Quartely Essay et en partie anticipé sur Australian, Hugh White a mis en garde contre d’inquiétants processus en cours : à l’ascension de la Chine, Washington répond par la traditionnelle politique de containment, en renforçant de façon menaçante son potentiel et ses alliances militaires ; Pékin, en retour, ne se laisse pas facilement intimider et « contenir » ; tout cela peut provoquer une polarisation en Asie d’alliances opposées et faire émerger « un risque réel et croissant de guerre de vastes proportions et même de guerre nucléaire ». L’auteur de cette mise en garde n’est pas un illustre inconnu : il a derrière lui une longue carrière d’analyste des problèmes de défense et de politique étrangère, et fait partie en quelque sorte de l’establishment intellectuel. Ce n’est pas un hasard si son intervention a provoqué un débat national, auquel a aussi participé le premier ministre, Madame Julia Gillard, qui a réaffirmé la nécessité du lien privilégié avec les USA. Mais les cercles jusqu’au-boutistes australiens sont allés bien plus loin : il faut s’engager à fond pour une Grande alliance des démocraties contre les despotes de Pékin. Pas de doute : l’idéologie de la guerre contre la Chine s’appuie sur une idéologie de longue date qui justifie et même célèbre les agressions militaires et les guerres de l’Occident au nom de la « démocratie » et des « droits de l’homme ». Et voici qu’à présent le « Prix Nobel de la paix » est conféré au « dissident » chinois Liu Xiaobo : un sens de l’opportunité parfait, d’autant plus parfait si l’on pense à la menace de guerre commerciale contre la Chine brandie cette fois de façon ouverte et solennelle par le Congrès états-unien.

La Chine, l’Iran et la Palestine

Parmi les premiers à se réjouir du choix des Messieurs d’Oslo s’est trouvée Shirin Ebadi, qui a immédiatement surenchéri : « Non seulement la Chine est un pays qui viole les droits de l’homme mais c’est aussi un pays qui appuie et soutient de nombreux autres régimes qui les violent, comme ceux qui sont au pouvoir au Soudan, en Birmanie, en Corée du Nord, en Iran… » ; en outre, c’est un pays qui est responsable de la « grande exploitation des ouvriers ». Donc, il faut boycotter « les produits chinois » et « limiter au maximum les échanges économiques et commerciaux avec la Chine » (Corriere della Sera du 9 octobre). Et une fois de plus : la contribution à l’idéologie de la guerre conduite au nom de la « démocratie » et des « droits de l’homme » est claire, et la déclaration de guerre commerciale est ouverte. Mais alors, pourquoi Shirin Ebadi a-t-elle eu en 2003 le « Prix Nobel de la Paix » ? Le prix a été attribué à une femme qui a une vision manichéenne des relations internationales ; dans la liste des violations des droits de l’homme il n’y a pas de place pour Abou Ghraib et Guantanamo, pour les complexes carcéraux dans lesquels Israël enferme en masse les Palestiniens, pour les bombardements et les guerres déclanchées sur la base de prétextes faux et mensongers, pour l’uranium appauvri, pour les embargos à tendance génocidaire mis en acte en défiant l’écrasante majorité des membres de l’ONU et de la communauté internationale… Et pour ce qui concerne la « grande exploitation des ouvriers » en Chine, Shirin Ebadi parle sans nul doute à tort et à travers : dans le grand pays asiatique, des centaines de millions de femmes et d’hommes ont été soustraits à la faim à laquelle ils avaient été condamnés en tout premier lieu par l’agression impérialiste et par l’embargo proclamé par l’Occident ; et ces jours-ci on peut lire dans tous les organes de presse que les salaires des ouvriers sont en train de progresser à un rythme assez rapide. En tous cas, si l’embargo contre Cuba fait rage exclusivement contre les habitants de l’île, un éventuel embargo contre la Chine provoquerait une crise économique planétaire, avec des conséquences dévastatrices même pour les masses populaires occidentales, et bien le bonjour aux droits de l’homme (du moins aux droits économiques et sociaux). Il n’y a pas de doute : en 2003, celle qui a reçu le « Prix Nobel de la Paix » est une idéologue de la guerre, médiocre et provinciale. A-t-on voulu récompenser une activiste qui, si ce n’est sur le plan international, du moins sur le plan intérieur à l’Iran, entend défendre la cause des droits de l’homme ? Si cela avait été l’intention des Messieurs d’Oslo, ils auraient dû récompenser Mohammed Mossadegh qui, au début des années 1950 s’engagea à construire un Iran démocratique mais qui, ayant eu l’audace de nationaliser l’industrie pétrolière, fut renversé par un coup d’Etat organisé par la Grande-Bretagne et les USA, ces pays qui se dressent aujourd’hui en champions de la « démocratie » et des « droits de l’homme ». Ou bien les Messieurs d‘Oslo auraient-ils pu récompenser quelque courageux opposant de la féroce dictature du Shah, soutenu par les habituels, improbables champions de la cause de la « démocratie » et « des droits de l’homme ». Mais alors, pourquoi en 2003 le « Prix Nobel de la Paix » a-t-il été attribué à Shirin Ebadi ? A ce moment-là, tandis que l’interminable martyr du peuple palestinien subissait un nouveau tour de vis, la Croisade contre l’Iran se profilait clairement. Une reconnaissance attribuée à une militante palestinienne aurait été une contribution réelle à la cause de la détente et de la paix au Proche-Orient. Les militants palestiniens « non-violents » manquent-ils ? Il est difficile de qualifier de « non-violent » Obama, le leader d’un pays qui est engagé dans diverses guerres et qui dépense à lui seul en armements autant que tout le reste du monde pris dans son ensemble. En tous cas, les « non-violents » ne manquent pas en Palestine, et non-violents sont en tous cas les militants qui arrivent de tous pays en Palestine pour défendre ses habitants d’une violence déferlante, et qui, parfois, ont été balayés par des tanks ou par des bulldozers de l’armée d’occupation. Sauf que les Messieurs d’Oslo ont préféré récompenser une militante qui depuis lors n’a de cesse d’attiser le feu de la guerre en premier lieu contre l’Iran, mais maintenant contre la Chine aussi.


Après la consécration et la transfiguration de Liu Xiaobo, le président états-unien est tout de suite intervenu : et il a demandé la libération immédiate du « dissident ». Mais pourquoi, en attendant, ne pas libérer les détenus sans procès de Guantanamo ou au moins faire pression pour la libération des innombrables Palestiniens (parfois à peine adolescents) emprisonnés par Israël, comme le reconnaît même la presse occidentale, dans des complexes carcéraux terrifiants ?

Les messieurs d’Oslo, les USA et la Chine

Avec Obama nous tombons sur un autre « Prix Nobel de la paix » aux caractéristiques assez singulières. Quand il l’a obtenu, l’an dernier, il avait déclaré qu’il avait l’intention de renforcer en Afghanistan la présence militaire des USA et de l’OTAN et de donner une impulsion aux opérations de guerre. Conforté aussi par la prestigieuse reconnaissance qu’il avait reçue à Oslo, il a été fidèle à sa parole : ils sont maintenant bien plus nombreux qu’à l’époque de Bush, ces escadrons de la mort qui du haut du ciel « éliminent » les « terroristes », les « terroristes » potentiels et les suspects de « terrorisme » ; et ces hélicoptères et avions sans pilotes qui font office d’escadrons de la mort font rage aussi au Pakistan (avec les nombreuses victimes « collatérales » qui s’en suivent) ; l’indignation populaire est si forte et répandue que même les gouvernants de Kaboul et Islamabad se sentent obligés de protester contre Washington. Mais Obama ne se laisse certes pas impressionner : il peut toujours exhiber son « Prix Nobel de la paix » ! Ces jours derniers, a filtré une nouvelle qui fait froid dans le dos : en Afghanistan, se trouvent des militaires états-uniens qui tuent par divertissement des civils innocents, en conservant ensuite quelque partie du corps des victimes comme souvenir de chasse.

 

L’administration états-unienne s’est empressée de bloquer immédiatement la diffusion des détails ultérieurs et surtout des photos : choquée, l’opinion publique états-unienne et internationale aurait pu ensuite faire pression pour la fin de la guerre en Afghanistan ; pour pouvoir la continuer, cette guerre, et la rendre encore plus âpre, le « Prix Nobel de la paix » a préféré infliger aussi un coup à la liberté de la presse.

 

Mais on peut faire ici une considération de caractère général. Au 20ème siècle, ce sont les USA qui ont été le pays qui a vu couronner du « Prix Nobel de la paix » le plus grand nombre d’hommes d’Etat : Théodore Roosevelt (pour qui le seul « bon » Indien était celui qui était mort), Kissinger (le protagoniste du coup d’Etat au Chili et de la guerre au Vietnam), Carter (le promoteur du boycott des Jeux Olympiques de Moscou en 1980 et de l’interdiction d’exportation de blé à l’URSS, intervenue en Afghanistan contre les freedom fighters musulmans), Obama (qui maintenant, contre les freedom fighters, entre temps devenus terroristes, a recours à un monstrueux appareil de guerre). Voyons sur le versant opposé de quelle façon les messieurs d’Oslo se positionnent à l’égard de la Chine. Ce pays, qui représente un quart de l’humanité, ne s’est engagé dans les trois dernières décennies dans aucune guerre et a promu un développement économique qui, en libérant de la misère et de la faim des centaines de millions de femmes et d’hommes, leur permis d’accéder en tous cas aux droits économiques et sociaux. Eh bien, les messieurs d’Oslo n’ont daigné prendre en considération ce pays que pour attribuer trois prix à trois « dissidents » : en 1989 le « Prix Nobel de la paix » est décerné au XIVème Dalai Lama, qui avait quitté la Chine depuis déjà trois décennies ; en 2000 le Nobel de littérature est attribué à Gao Xingjan, un écrivain qui était désormais citoyen français ; en 2010, le « Prix Nobel de la paix » couronne un autre dissident qui, après avoir vécu aux Etats-Unis et avoir enseigné à Columbia University, retourne en Chine « en vitesse » (Marco Del Corona, dans le Corriere della Sera du 9 octobre) pour participer à la révolte (tout autre que pacifique) de la Place Tienanmen.

 

De nos jours encore, il parle ainsi de son peuple : « Nous les Chinois, si brutaux » (Ilaria Maria Sala, La Stampa, 9 octobre). Ainsi, aux yeux des messieurs d’Oslo, la cause de la paix est représentée par un pays (les USA) qui se croit souvent investi de la mission divine de guider le monde, qui a installé et continue à installer des bases militaires menaçantes dans tous les coins de la planète ; pour la Chine, (qui ne détient aucune base militaire à l’étranger), pour une civilisation millénaire qui, après le siècle d’humiliations et de misère imposé par l’impérialisme, est en train de revenir à son antique splendeur, ceux qui représentent la cause de la paix (et de la culture) sont seulement trois « dissidents » qui n’ont désormais plus grand-chose à voir avec le peuple chinois et qui voient dans l’Occident le phare exclusif qui illumine le monde. Nous voyons sans aucun doute re-émerger ici dans la politique des Messieurs d’Oslo l’antique arrogance colonialiste et impérialiste.

 

Alors qu’en Australie résonnent des voix inquiètes des périls de guerre, à Oslo on redonne du lustre à une idéologie de la guerre de funeste mémoire : les guerres de l’opium ont été célébrées en son temps par J. S. Mill comme une contribution à la cause de la « liberté » de l’ « acquéreur » en plus de celle du vendeur (d’opium), et par Tocqueville comme une contribution à la cause de la lutte contre l’ « immobilisme » chinois. Les mots d’ordre agités aujourd’hui par la presse occidentale ne sont pas très différents, presse qui ne se lasse pas de dénoncer le despotisme oriental immobile. Il faut en prendre acte : peut-être sont-ils aussi inspirés par de nobles intentions, mais avec leur comportement concret les Messieurs du « Prix Nobel de la paix » ne méritent à l’heure actuelle que le Nobel de la guerre.


Publié le 9 octobre 2010 sur le blog de l’auteur

 

Voir aussi sur Réseau Voltaire : Le prix Nobel de la paix au service de l’impérialisme, tableau récapitulatif des 8 derniers lauréats du Nobel de la paix.

 

Pour ceux qui s’intéressent au Comité qui attribue les Prix Nobel :

Le dessous du prix Nobel de la paix 2009.
Thierry Meyssan expose la corruption du Comité Nobel et les liens unissant son président, Thorbjørn Jagland, aux collaborateurs d’Obama.

 

[M-A. Patrizio]

 

http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article4751

 

 

Voir aussi le court billet d'humeur d'eva R-sistons, ici :

 

Prix Nobel de la Paix : Une imposture, un...

 

 

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 20:03

Joffrin, Fottorino : Libération et Le Monde avec Sarkozy

Pour le onzième jour déjà de notre grève du zèle illimitée jusqu’au retrait total de la loi bousillant nos retraites par répartition, plumedepresse-Midi fustige ces éditocrates qui se font les porte-paroles zélés du discours UMPiste, se livrant à un véritable lavage de cerveau de la population sur l’air du « On ne peut pas faire autrement ».

Bourrage de crâne. Comme en 2005 pour le référendum, les grands médias ont choisi leur camp : il fallait applaudir avec enthousiasme à la construction de l’Europe libérale et antisociale, il faut aujourd’hui accepter cette contre-réforme prétendue « inévitable » et « nécessaire ». Le camarade de Politis Sébastien Fontenelle avait déjà fait un plaisant sort à Laurent Joffrin, ci-devant patron (barbichu) de Libération, auteur d’un éditorial le 12 octobre qui eût pu être dicté par Raymond Soubie, le conseiller « social » de l’Elysée. Son homologue du Monde, Eric Fottorino, n’a pas voulu être en reste et a publié à son tour hier sa profession de foi libérale, cette fois épinglé par Laurent Mauduit de Mediapart. Extraits.


Dans son style inimitable, Sébastien Fontenelle imagine un dialogue entre Nicolas Sarkozy et Raymond Soubie : après avoir lu Concessions de Laurent Joffrin, le premier est persuadé que ce texte a été écrit sous la dictée du second : « Raymond : je voulais savoir si vous étiez l’auteur de l’éditorial de Laurent Joffrin paru hier dans Libération ? (…) dès l’abord, il écrit que «chacun peut comprendre que des sacrifices sont nécessaires». (…) Au reste, voyez encore : il écrit aussi que «la majorité des Français, de toute évidence, juge qu’on ne peut pas rester en l’état, et qu’une réforme, celle-ci ou une autre, est nécessaire». (…) Et là – je vous jure qu’on dirait du Soubie : le voilà qui fustige «ceux qui souhaitent une radicalisation du mouvement» ! (…) Écoutez cela, Raymond :«Les directions syndicales, au sommet et dans les entreprises, (…) ne peuvent pas se transformer en marchandes d’illusions» ! » Conclusion sous la plume fontenellienne : « Mais Joffrin n’est-il pas de gauche ? Assurément si : mais de droite. »

La même petite musique est distillée par l’éditorial d’hier du Monde, sous le titre de La réforme, la méthode et les idées fausses, et c’est cette fois Laurent Mauduit qui proteste : « Pour ceux qui se demandent où va le journal Le Monde, ou du moins quelles sont les attaches de ceux qui le dirigent, je ne saurais trop conseiller une lecture, celle de l’éditorial que vient de signer le directeur de ce journal, Eric Fottorino, dans son édition datée du 15 octobre 2010, sur la réforme des retraites. Car, en vérité, elle est édifiante. Elle permet de comprendre tout à la fois la détestation de la gauche qui anime les responsables du quotidien en même temps que leur mépris pour ceux qui manifestent contre la réforme des retraites, tout particulièrement les jeunes. Tout est dit brutalement, presque maladroitement, sans finesse ni nuance. Se bornant à reprocher au gouvernement et à Nicolas Sarkozy, «un déficit d’explication» pour la réforme des retraites, il explique : «C’est justement ce déficit d’explication qui ouvre la porte aux idées fausses dont l’opposition socialiste est devenue le chantre, fourvoyant une partie de la jeunesse, à juste titre inquiète pour son avenir, dans une impasse empreinte de démagogie. Laisser croire par exemple que le marché du travail est un gâteau à partager, que plus les seniors resteront, moins les jeunes entreront, est une contre-vérité.» Et le directeur du Monde ajoute : «Malgré ses efforts, Mme Aubry ne parvient pas à dissiper l’impression première, qui, faute d’être forcément la bonne, demeure la plus forte : une confusion sur les véritables orientations du PS en matière de retraites, aggravée par l’engagement « totémique » d’un retour aux 60 ans pour l’âge légal du départ à la retraite. En se polarisant sur ce que M. Strauss-Kahn ne reconnaît pas comme un dogme, le PS se trompe de combat et risque de s’enfermer dans une attitude résolument passéiste».«Idées fausses», «démagogie», «engagement totémique», «attitude résolument passéiste» : Eric Fottorino n’a pas de mots assez durs pour condamner la position des socialistes, ce qui le conduitt donc, implicitement, à défendre la réforme des retraites conçue par Nicolas Sarkozy. En quelque sorte, on sent derrière ces lignes une très vieille inspiration, celle du « cercle de la raison », si chère à Alain Minc, qui fut en d’autres temps le président de conseil de surveillance du Monde : quiconque ose sortir de ce « cercle », celui de la pensée unique, est aussitôt pestiféré. (…) Le directeur du Monde écrit son éditorial comme Xavier Bertrand écrit ses tracts de l’UMP : on y sent du mépris, de la condescendance  pour ceux qui manifestent. »

D’un côté, Libération et Le Monde (avec la quasi-totalité des médias mainstreams), armés de leur dogme du there is no alternative (Tina) cher à Margaret Thatcher, de l’autre Politis et Mediapart : combien de divisions de lecteurs ? Mais l’exemple de 2005 a prouvé que la propagande ne suffisait pas toujours. Et il semble que concernant le problème des retraites, le peuple a bien compris qu’on se payait sa fiole. C’est en tout cas ce que nous serons des millions à crier tout à l’heure dans la rue.

 

http://www.plumedepresse.net/joffrin-fottorino-liberation-et-le-monde-avec-sarkozy/


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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 22:58
7 octobre 2010
Le Monde diplomatique
Appel aux lecteurs

L'information gratuite n'existe pas

par Serge Halimi

Même si quelques internautes semblent encore l'ignorer, l'information gratuite n'existe pas.

Pour certains journaux, sites, moteurs de recherche, qui se contentent de répercuter gratuitement les données et analyses que d'autres ont collectées, tout paraît magnifique. Surtout quand ils s'octroient la part du lion des recettes publicitaires ainsi obtenues. Mais le privilège extravagant qui leur est concédé n'aura qu'un temps. Google lui-même l'a bien compris, qui admet par la voix de son PDG Eric Schmidt avoir « désespérément besoin que les journaux, magazines et sociétés de presse réussissent, car il nous faut leur contenu ».

Or, pour ces derniers, tout devient de plus en plus difficile. Lorsqu'ils ne sont pas adossés à des journaux papier, les sites d'information ne parviennent pas à financer leurs dépenses par le biais d'abonnements, de recettes publicitaires, ou d'un système associant l'un et l'autre. Afin de survivre, ils font donc régulièrement appel à de nouveaux investisseurs à qui ils ne cessent de promettre le bout du tunnel...

Quant aux sites de journaux, comme celui du Monde diplomatique, ils n'existent en accès gratuit que parce que les acheteurs et les abonnés de ces périodiques permettent encore de financer la mise en ligne de leurs contenus. Mais pas seulement leur mise en ligne. Car, préalablement, intervient tout un travail professionnel de collecte de l'information, de vérification des données, d'édition des textes et de correction des articles.

Qu'on le comprenne, la gratuité de la distribution de l'information coïncide avec (et contredit) le caractère payant de toutes les étapes de sa collecte. Chaque article du Monde diplomatique correspond en effet à un engagement financier réglé par le mensuel : pige du journaliste ou salaire du membre de la rédaction, frais de déplacement et de séjour en cas de reportage, rémunération des correcteurs, maquettistes, imprimeurs, diffuseurs, etc.

Dans le cas d'un texte consulté en ligne, la suppression des frais d'impression et de diffusion ne réduit pas d'un centime les autres dépenses. Si émettre une opinion plus ou moins informée est assurément bon marché, la fonder sur une enquête ou sur une connaissance requiert du travail et de la peine.

Il existe encore une presse militante, en ligne et sur papier, impulsée par des gens qui paient de leur personne et qui offrent leur temps. Hormis ce cas, admirable mais rare, un travail journalistique à plein temps doit, à l'égal de n'importe quel autre emploi professionnel, être rémunéré en vertu de cette règle élémentaire qui veut que toute peine mérite salaire.

Est-il légitime que cette rémunération soit entièrement mise à la charge des acheteurs de journaux et des abonnés, pendant que la plupart des internautes joueraient un peu le rôle de « passagers clandestins » ?

Poser la question, c'est y répondre.

Or, c'est bien de ce cas de figure qu'il s'agit aujourd'hui, surtout dans le cas d'un journal comme Le Monde diplomatique dont les ressources ne proviennent ni d'un banquier soucieux d'étendre sa surface sociale et politique, ni des annonceurs (leurs dépenses ne représentent que 3 % du chiffre d'affaires du mensuel, et moins de 1 % des recettes de ce site).

Persuadés des vertus de la libre circulation de l'information, nous offrons sur notre site - le premier site de presse à avoir été lancé en France - deux années de nos archives intégrales, ainsi qu'un éclairage de l'actualité à travers nos « valises diplomatiques » et les blogs de nos collaborateurs. Notre ambition est de poursuivre ce développement. Notamment en améliorant l'interactivité, et de mener à bien le projet ambitieux de numérisation de nos archives dans lequel nous nous sommes lancés (lire « Transmettre », par Philippe Rivière, octobre 2009).

Au moment où nous faisons appel aux lecteurs du Monde diplomatique, où plusieurs centaines de ses acheteurs réguliers, de ses abonnés, ont déjà consenti un effort financier supplémentaire afin de garantir son indépendance et son développement, il serait normal par conséquent que les internautes qui consultent régulièrement ce site gratuit s'inspirent de leur démarche.

Ce serait également juste.

C'est pourquoi nous vous demandons aujourd'hui, dans la mesure de vos moyens, d'acheter le journal en kiosques, de vous abonner, d'abonner un parent ou un ami, ou même de verser un don - depuis quelques semaines, notre site propose un formulaire qui permet de le faire directement en ligne. Ainsi chacun contribuera à la poursuite et l'amplification de notre travail commun.

D'avance, merci.

Serge Halimi
Directeur du Monde diplomatique
En kiosques
Sur le site
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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 22:50

AcrimedCes médias qui avaient sonné la retraite de la mobilisation avant même qu’elle ait commencé, entonnent désormais le grand air de la radicalisation. Des médias en grand nombre, mais pas tous : suffisamment pour que tout le monde connaisse les paroles.

 

- Après avoir clamé sur tous les tons, dès le mois de mai, que la réforme sarkozyste était « urgente », « unique » , « inévitable », « incontournable » et non négociable, sinon à la marge et autour des maigres concessions préparées d’avance par le gouvernement...

 

- Après avoir chanté en chœur, dès le mois de juin, que les Français étaient « résignés » à perdre le droit à prendre leur retraite à 60 ans...

 

- Après avoir, avant de prendre leurs vacances, observé de loin, de travers, et d’un œil perplexe ces manifestations manifestement inutiles, puisque de toute façon le gouvernement « ne pouvait pas céder » aux revendications de « la rue »...

 

- Après avoir fait partager à leur lecteurs, leurs émois de septembre face à cette résignation qui n’en finit pas de se résigner…

 

Les plus valeureux de nos médias et de nos éditorialistes conjuguent désormais la « résignation » et la « radicalisation ».

 

Jeudi 7 octobre

 

Le Figaro.fr prend de l’avance et… cinq jours avant la grève, prophétise :

Le Parisien du même jour annonce :

 

 

En page intérieure de cette mémorable édition, Le Parisien propose un « zoom sur ces militants syndicaux qui plaident pour une radicalisation du mouvement » : témoignages et interviews de trois cheminots et de Mireille Chessa la «  pasionaria de la Canebière ». « Zoom » complété par une interview en trois questions d’un « sociologue ». : « Sommes-nous au tournant d’un conflit social plus dur ? » / « Les préavis de grève reconductible sont-ils le signe d’une radicalisation ? » Les réponses à ces deux questions quasiment identiques sont dans les questions et … font la « Une » du Parisien  ! Dernière question : « Pourquoi les leaders syndicaux CGT, CFDT, et même FO refusent d’user de cette arme ?  » Réponse : « Parce qu’ils sont responsables ». Parole de sociologue.

 

Et les « ultras » du gouvernement qui sont « radicalisés » depuis plusieurs mois ? Le Parisien qui ne les a pas rencontrés nous apprend que l’Elysée « refuse de dramatiser mais reste attentif » - c’est le titre de l’article – mais que « l’exécutif affiche toujours sa fermeté ». Mais pas son « ultra » radicalité….

 

Le Parisien n’est pas seul sur ce créneau : Le Monde.fr titre en une, le 7 octobre : « Les syndicats entre radicalisation et exaspération ». La Tribune.fr, le même jour : « Retraites : risque accru de radicalisation du conflit » – article enrichi par un sondage qui vaut bien des éditoriaux : « SNCF, RATP… les appels à la grève illimitée se multiplient. La menace de grève illimitée dans les transports vous semble…1. Scandaleuse – 2. Inutile – 3. Pénible – 4. Nécessaire »...

 

Et la cohorte des éditorialistes n’est pas en reste : « La radicalisation n’est pas fatale », fait mine de se rassurer Gérard Carreyrou sur son « blog » publié sur France-Soir.fr (8 octobre). Mais elle est menaçante quand même, s’indigne, en des termes subtils, Jean-François Pécresse, dans Les Echos : « Cheminots et traminots, électriciens et gaziers : le coeur de l’armée rouge du syndicalisme a beau courir à reculons vers la grève reconductible, il vient de faire entrer le conflit des retraites dans une nouvelle dimension  » (7 octobre). « C’est en tout cas une voie dangereuse sur laquelle s’engage le conflit », s’alarme Jacques Camus, de La République du Centre, (7 octobre).

 

Et Paul Burel, de Ouest-France brandit la menace d’une « démonstration de force plus ou moins contrôlée d’une base stimulée par les ultras de tous bords (…). Et d’ajouter : L’ultime péril , le plus incontrôlable, réside naturellement dans les possibles débordements inhérents à toute radicalisation  ». Parmi ces « débordement inhérents », figure d’abord le vocabulaire de ce journalisme qui désigne par « radicalisation » à la fois le passage à d’autres formes d’action que les grèves « carrées » (de 24 heures), et les incidents qui pourraient émailler celui-ci [1], dans une confusion allègrement entretenue.

 

« Radicalisation ! Le mot est dans l’air du temps et il fait peur », note – finement…– Gérard Carreyrou. Mais s’il est dans l’air du temps, c’est que la plupart des bouches des ténors médiatiques le vomissent, parce qu’il fait peur, pour faire peur.

 

Lundi 11 et mardi 12 octobre

Il faut bien vendre. C’est pourquoi Le Parisien-Aujourdhui en France épouse la courbe des sondages, et quelques jours après avoir mise en garde contre les « ultras », la « résignation » éditoriale, le 11 octobre, gagne la première page. Les Français sondés sont-ils des « ultras » ?

Mais le péril radical est toujours là : « Gauche et droite craignent une radicalisation » ! D’où l’on est tenté de conclure, ou bien qu’une grève durable n’est pas une radicalisation, ou bien que la gauche et la droite ne représentent que 38 % des Français ! Ou bien ?

Pour Le Monde, ce sont les syndicats et l’Elysée [2] qui se partagent les « risques » d’une radicalisation :

 

Quant au Figaro, il surenchérit sur Le Parisien du 7 octobre. Sans doute a-t-il eu le temps d’enquêter...

 

 

Le Monde, Le Figaro, Le Parisien : trois variantes d’une même radicalisation.

Henri Maler et Olivier Poche (avec Gilles et Nathalie)

Notes

[1] Et, dont, implicitement, les manifestants sont tenus par avance responsables.

[2] Double lecture, comme l’explicite les deux sous-titres, qui renvoie aux deux sens (médiatiquement) possibles du terme « radicalisation ».


Auteur : Henri Maler, Olivier Poche - Source : Acrimed

 

http://dazibaoueb.fr/article.php?art=16588

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 22:49

 

Vladimir MARCIAC
Le 30 juin 2010, alors que le présentateur du JT de France 2 David Pujadas quittait les bureaux de France Télévisions, une délégation l’attendait sur le trottoir pour lui remettre le trophée le plus convoité du Parti de la presse et de l’argent (PPA) : « la Laisse d’or ». L’objet, composé d’un collier en métal doré avec lanière lui fut offert avec une boîte de cirage, une brosse et un plumeau.

Les organisateurs récompensaient le « journaliste le plus servile ». Selon eux, Pujadas mérite la Laisse d’or pour son amour des euros (12 000 par mois) sa haine des syndicalistes et son dévouement pour les puissants, réaffirmé dans le film culte de Denis Jeambar, Huit journalistes en colère (Arte, 9.2.10), qui le montrait fustigeant la surmédiatisation des humbles : « Le journalisme des bons sentiments, c’est aussi une bien-pensance. C’est l’idée que, par définition, le faible a toujours raison contre le fort, le salarié contre l’entreprise, l’administré contre l’État, le pays pauvre contre le pays riche, la liberté individuelle contre la morale collective. En fait, c’est une sorte de dérive mal digérée de la défense de la veuve et de l’orphelin. »

Au moment où Pujadas sortant des studios s’apprêtait à enfourcher son scooter, un groupe surgit pour l’acclamer, le couvrir de confettis et lui enrouler sa laisse autour du cou avant de dorer son deux-roues avec de la peinture aérosol (lavable) aux cris de « Vive le laquais du Siècle ! Vive le roi des laquais ! ». J’emprunte cette information au Plan B. J’ai même fait un peu de copié-collé, sachant qu’il n’y trouvera pas à redire.

Le Plan B assure que les images de la scène figureront dans le prochain film de Pierre Carles, "Fin de concessions" qui sort en salles le 27 octobre prochain.

Pierre Carles y a également filmé Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche et député européen, réagissant à un extrait du journal de 20 heures présenté par David Pujadas : « Larbin », « salaud ». Plus tard, il ajoutera : « Laquais ».

Et tout ça parce que David Pujadas titillait Xavier Mathieu, responsable CGT de l’usine Continental de Clairoix (Oise) en essayant de lui faire condamner les violences (sur du matériel) de ses petits camarades, alors que par étourderie, il n’avait jamais pensé à demander à Laurence Parisot si ce n’est pas se livrer à des violences physiques que de fermer des usines qui marchent, de tout prendre aux pauvres, de ruiner les familles, de les faire se disloquer dans leur malheur, d’hypothéquer l’avenir des enfants, de sinistrer une ville ou une région au profit de ceux qui ont assez d’argent mais qui pourront dès lors en gagner plus ailleurs.

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Journaliste

Pas davantage, il n’interrogea des patrons sur le fait qu’ils soient obligés de se déguiser en « entrepreneurs », sur le foutage de gueule qui consiste à proposer à un Continental un job en Tunisie pour 137 euros brut par mois, sur la violence exercée par les CRS sur des crânes prolétariens en révolte contre leur malheur volontairement déclenché par des « entrepreneurs ».

Invité dimanche 10 octobre 2010 au « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro » Jean-Luc Mélenchon a comparu devant le tribunal formé par Etienne Mougeotte, Jean-Michel Apathie et Eric Revel, scandalisés par ce qu’il avait dit de Pujadas, vieux routier des médias, s’échinant (en vain) à essayer de rouler dans la farine un prolo qui parle au micro et à qui il semblait d’abord facile, puis possible (en s’y prenant à quatre fois) de lui arracher une condamnation des violences, faites aux vitres innocentes d’une sous-préfecture, par des individus jetés à la rue : ses frères, ses compagnons de résistance, même pas masqués.

Pujadas : Est-ce que ça ne va pas trop loin ? Est-ce que vous regrettez ces violences ? Pour vous la fin justifie les moyens ? Est-ce que vous lancez un appel au calme ce soir ?

En 1911, à Paris, Georges Clemenceau avait réussit à piéger Marcellin Albert, héros de la révolte des vignerons du Languedoc. A son retour au pays, le malheureux au coeur pur fut accueilli par une foule qui voulait le lyncher. Il mourut dans le désespoir et la misère.

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révolte des vignerons

Clemenceau, quel « salaud » quel « larbin », quel « laquais » du grand capital ! Si la télé avait existé et s’il avait rasé sa moustache, il pouvait présenter le JT sur n’importe quelle chaîne.

Vous le saviez, vous, que les salariés de Continental avaient renoncé depuis deux ans à leur prime de fin d’année et aux 35 heures pour sauver l’emploi ?

Que les dégâts qu’ils ont causés dans les bureaux de la sous-préfecture à Compiègne sont estimés à 12 000 euros ?

Vous le saviez, vous, que la direction de l’usine Continental de Foix (Ariège) exige des salariés leur accord pour une baisse de salaires 8 %, sinon l’usine (bénéfice : 38 millions d’euros en 2009) n’ira pas loin ?

Vous le saviez que Continental a demandé exactement la même chose dans ses filiales en Espagne et en Allemagne ?

Vous savez ce qu’ils sont devenus, les ex-salariés de Continental Clairoix ?

Vous savez que Jean-Michel Apathie a plus passé de temps à reprocher à J.L. Mélenchon son propos sur David Pujadas qu’à parler du sort des « Continental » ?

Vous saviez que Jean-Michel Apathie travaille pour RTL, France 3, Canal + ?

Vous saviez que son compère, Étienne Mougeotte, a dépassé depuis plus de dix ans l’âge légal de départ à la retraite et qu’il cumule des jobs à TF1, au Figaro, à RTL ?

Vous saviez qu’Eric Revel travaille pour RTL et est directeur de LCI ?

Vous saviez que toutes les chaînes de télés sur lesquelles vous zappez sont de droite ?

Vous savez si Pujadas, Mougeotte, Apathie trouvent que les ouvriers de Clairoix sont plus violents, Mélenchon plus grossier que les patrons de Continental ?

Vous savez qu’il est possible, dans un article, en guise de conclusion, de répéter un paragraphe remarquable ? Tenez : Pujadas fustigeant la surmédiatisation des humbles : «  Le journalisme des bons sentiments, c’est aussi une bien-pensance. C’est l’idée que, par définition, le faible a toujours raison contre le fort, le salarié contre l’entreprise, l’administré contre l’État, le pays pauvre contre le pays riche, la liberté individuelle contre la morale collective. En fait, c’est une sorte de dérive mal digérée de la défense de la veuve et de l’orphelin. »

Vladimir Marciac.

PS. Au cours du Grand Jury, Apathie, faisant flèche de tout bois, révéla que le véhicule de Pujadas avait été vandalisé. Il en conclut à demi-mot que ceux qui le critiquent ouvrent la bonde des violences. Mélenchon, par exemple. Celui-ci lui répliqua que, critiqué par les médias, il avait été frappé la veille dans la rue par un énergumène lui reprochant sa vulgarité. Le silence d’Apathie et de Mougeotte fit la démonstration qu’ils avaient épuisé tout leur réservoir d’indignation pour « le véhicule vandalisé » (le scooter repeinturluré ?) de leur complice de France 2.

Ah ! les s…, non, rien.

Voir aussi sur le site d’Acrimed une analyse détaillée du traitement de l’information sociale par nos télés :


http://www.acrimed.org/article3132.html

URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/Ah-les-s-les-l-les-l-Ne-sont-pas-designes-ici-Pujadas-Mougeotte-Apathie-Revel.html

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 22:41

 

 

 

 

Le 19 mars 2010, entre les deux tours de l'élection régionale, Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche / Front de Gauche) participe à une distribution de tracts devant une cantine interprofessionnelle dans le XIIème arrondissement de Paris.

Un étudiant de l'école de journalisme de Sciences Po l'interroge sur l'abstention, sur les perspectives pour le

 

 

 

http://nom666.over-blog.com/ext/http://www.dailymotion.com/video/xcrf7q_melenchon-les-journalistes-sont-de_news

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9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 21:15

PujadasTV-copie-4.jpg

 

Dans son livre-programme à paraître la semaine prochaine, Qu'ils s'en aillent tous (Flammarion), Jean-Luc Mélenchon se donne pour mission, entre autres, de «libérer les médias» et de mener «une révolution citoyenne» en leur sein pour «les émanciper».... La télévision, en particulier, qui «présente une société totalement imaginaire», qui aurait «un dégoût pour le peuple réel» et qui constituerait pour sa formation «un rude barrage politique». Lire la suite l'article

 

Le président du Parti de gauche a fait des médias son champ de bataille de prédilection. Dernière victime en date, David Pujadas, présentateur du JT de France 2, traité par Jean-Luc Mélenchon de «salaud» et de «larbin».

Le député européen, ancien sénateur socialiste, a prononcé ces injures le 21 avril 2009, devant les caméras du journaliste et documentariste Pierre Carles, lors du tournage de Fin de concession , un documentaire sur les médias programmé pour sortir le 27 octobre. Mélenchon assistait à l'interview par Pujadas du syndicaliste de Continental Xavier Mathieu, après le saccage de la sous-préfecture de Compiègne.


Secrétaire général du Parti de gauche, Eric Coquerel affirme que dans les mêmes conditions, lui aussi aurait traité David Pujadas de «laquais des classes dominantes». «A entendre où à lire les commentaires relatifs au documentaire de Pierre Carles, on a l'impression que Jean-Luc Mélenchon insulte froidement le journaliste ! Mais il ne fait que réagir à chaud devant une situation effectivement intolérable», juge-t-il. «David Pujadas, dans cet entretien, sort de son rôle de journaliste pour endosser les habits d'un juge bien pensant, appartenant à une classe qui pense que la violence, c'est provoquer des dégâts matériels et non pas supprimer des centaine de postes pour des questions de profit... Jamais David Pujadas n'aurait interrogé Xavier Mathieu de cette façon s'il avait été un patron et non pas un ouvrier». «Cette scène, ajoute encore Coquerel, est l'illustration que, trop souvent sur l... lire la suite de l'article sur lefigaro.fr

 

 

http://fr.news.yahoo.com/80/20101008/tpl-mlenchon-insulte-pujadas-7102401_3.html

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7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 00:49
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7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 00:41
Equateur: Rafael Correa dénonce une tentative de coup d'Etat
Un sommet extraordinaire de l'Union des nations sud-américaines (UNASUR) consacré à la situation en Equateur se déroule en ce moment à Buenos Aires, rapportent les médias argentins.

Des centaines de militaires et de policiers se sont emparés jeudi d'une caserne et de plusieurs bases militaires et ont bloqué l'aéroport international de Quito en signe de protestation contre la loi restreignant les avantages, y compris financiers, dont ils bénéficiaient.

Dans une interview à la Radio nationale, le président équatorien Rafael Correa a qualifié ces actes de "tentative de coup d'Etat" orchestrée par l'opposition.

Le sommet extraordinaire de l'UNASUR a débuté, à huis clos, à 00h30 heure de Buenos Aires (04h30 GMT), réunissant les présidents d'Uruguay, de Bolivie, du Pérou, du Chili et d'Argentine. Le chef de l'Etat colombien est également arrivé à Buenos Aires avec un léger retard. Le leader vénézuélien est attendu lui aussi. Une déclaration conjointe sera diffusée à l'issue du sommet.


Equateur: Rafael Correa dénonce une tentative de coup d'Etat
Le président socialiste équatorien Rafael Correa a quitté ce matin l'hôpital où il était séquestré par des policiers et a regagné le palais présidentiel pour dénoncer "une tentative de coup d'Etat", a annoncé vendredi la Radio nationale de l'Equateur.

Dans une interview accordée à la Radio nationale, le président a accusé l'opposition d'avoir orchestré une tentative de coup d'Etat et assuré qu'il gouvernait toujours son pays.

Jeudi, des centaines  de policiers se sont emparés de la principale caserne de Quito, tandis que des militaires occupaient la piste de l'aéroport international pour protester  contre une loi réduisant certaines primes à l'ancienneté pour les forces de l'ordre et annulant les décorations en médailles lors de chaque promotion de service. La nouvelle loi augmente aussi l'intervalle entre chaque promotion, la portant à sept ans au lieu de cinq ans actuels.


Vendredi 1 Octobre 2010


http://fr.rian.ru/ http://fr.rian.ru/

 

http://www.alterinfo.net/Equateur-Rafael-Correa-denonce-une-tentative-de-coup-d-Etat_a50366.html

 

 

 

Equateur - Spectacle révélateur à la télé colombienne : L’agent CIA Carlos Alberto Montaner en compagnie du putschiste Lucio Gutiérrez
Couple bien étrange que celui qui est apparu sur la chaîne NTN 24, appartenant à la télévision de droite NTN-24 alignée sur la FOX nord-américaine : tout juste quelques heures après la tentative (...)
Jean-Guy ALLARD
Rapport confirmé : les renseignements US ont infiltré la police équatorienne
Le soulèvement d'éléments putschistes de la police équatorienne contre le président Rafael Correa confirme un rapport alarmant sur l'infiltration de la police équatorienne par les services de (...)
Jean-Guy ALLARD
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7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 00:36

Rejet de l’Union européenne à l’ONU



 

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La résolution déposée par l’Union européenne à l’Assemblée générale de l’ONU afin que son président, Herman von Rompuy, et sa Haute représentante pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité‎, Catherine Ashton, puissent s’exprimer au cours des débats a été retirée de l’ordre du jour.

Une motion, déposée par le Surinam au nom de la Caricom, a été adoptée en ce sens par 76 voix pour, 71 contre et 26 abstentions.

L’Union européenne ne demandait pas de siège, mais un statut d’observateur équivalent à celui d’un Etat non-membre de manière à utiliser au mieux les nouvelles institutions créées par le Traité de Lisbonne.

Deux membres permanents du Conseil de sécurité, la Fédération de Russie et la Chine, ont voté pour le report. De nombreux Etats du Sud ont considéré que les Européens sont déjà sur-représentés au sein de l’ONU et de ses agences. Ils pensent donc que ce n’est pas à eux de faire de la place à l’Union européenne, mais aux Etats membres de cette organisation supranationale de se retirer au profit de leurs nouveaux représentants.

La question est d’autant plus épineuse que l’on discute au même moment de la réforme du Conseil de sécurité et des droits de vote au sein du Fonds monétaire international. Aucune de ces questions ne pourra être discutée séparément car il convient de trouver un nouvel équilibre global plus proche des réalités contemporaines.

Dans cette négociation, l’Union européenne n’a aucune stratégie de rechange. En l’absence d’un statut d’observateur complet à l’ONU, les fonctions de président de l’Union et de Haut représentant pour les Affaires étrangère sont des gadgets sans contenu. Plus que jamais, le Traité de Lisbonne apparaît comme une lubie de la classe dirigeante transatlantique coupée de la réalité populaire en Europe et de la réalité des rapports Nord-Sud.

 

http://www.voltairenet.org/article167156.html

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7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 00:25

La NED, vitrine légale de la CIA

par Thierry Meyssan

 

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Depuis 30 ans, la National Endowment for Democracy (NED) sous-traite la partie légale des opérations illégales de la CIA. Sans éveiller de soupçons, elle a mis en place le plus vaste réseau de corruption du monde, achetant syndicats ouvriers et patronaux, partis politiques de gauche et de droite, pour qu’ils défendent les intérêts des Etats-Unis au lieu de ceux de leurs membres. Thierry Meyssan décrit ici l’étendue de ce dispositif.

 

En 2006, le Kremlin dénonçait la prolifération d’associations étrangères en Russie, dont certaines auraient participé à un plan secret de déstabilisation du pays orchestré par la Fondation américaine pour la démocratie (National Endowment for Democracy – NED). Pour prévenir une « révolution colorée », Vladislav Surkov élaborait une stricte réglementation de ces « organisations non-gouvernementales (ONG) ». A l’Ouest, cet encadrement administratif était décrit comme une nouvelle attaque du « dictateur » Poutine et de son conseiller contre la liberté d’association.

Cette politique a été suivie par d’autres Etats qui, à leur tour, ont été présentés par la presse internationale comme des « dictatures ».

Le gouvernement des Etats-Unis assure qu’il s’emploie à « la promotion de la démocratie dans le monde ». Il revendique que le Congrès puisse subventionner la NED et que celle-ci puisse, à son tour et en toute indépendance, aider directement ou indirectement des associations, des partis politiques ou des syndicats, oeuvrant en ce sens n’importe où dans le monde. Les ONG étant, comme leur dénomination l’indique, « non-gouvernementales » peuvent prendre des initiatives politiques que les ambassades ne pourraient assumer sans violer la souveraineté des Etats qui les reçoivent. Toute la question réside donc là : la NED et le réseau d’ONG qu’elle finance sont-elles des initiatives de la société civile injustement réprimées par le Kremlin ou des paravents des services secrets US pris en flagrant délit d’ingérence ?

Pour répondre à cette question, nous allons revenir sur l’origine et le fonctionnement de la National Endowment for Democracy. Mais avant toute chose, nous devons analyser ce que signifie le projet officiel des Etats-Unis d’« exportation de la démocratie ».

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Les puritains qui fondèrent les Etats-Unis voulaient en faire une « cité radieuse » éclairant le monde. Ils se pensèrent comme les missionnaires d’un modèle politique.
Quelle démocratie ?

Les Etats-uniens, en tant que peuple, adhèrent à l’idéologie de leurs pères fondateurs. Ils se pensent comme une colonie venue d’Europe pour fonder une cité obéissante à Dieu. Ils conçoivent leur pays comme « une lumière sur la montagne », selon l’expression de Saint Mathieu reprise durant deux siècles par la plupart de leurs présidents dans leurs discours politiques. Les Etats-Unis seraient une nation modèle, brillant en haut d’une colline, éclairant le monde. Et tous les autres peuples de la terre espéreraient copier ce modèle pour atteindre leur salut.

Pour les Etats-uniens, cette croyance naïve implique comme allant de soi que leur pays est une démocratie exemplaire et qu’ils ont un devoir messianique de l’étendre au reste du monde. Alors que Saint Mathieu envisageait la propagation de la foi par le seul exemple d’une vie juste, les pères fondateurs des Etats-Unis pensaient l’allumage de leur feu et sa propagation comme un changement de régime. Les puritains anglais décapitèrent Charles Ier avant de fuir vers les Pays-Bas et les Amériques, puis les patriotes du Nouveau monde rejetèrent l’autorité du roi George III d’Angleterre et proclamèrent l’indépendance des Etats-Unis.

Imprégnés de cette mythologie nationale, les Etats-Uniens ne perçoivent pas la politique extérieure de leur gouvernement comme un impérialisme. A leurs yeux, il est d’autant plus légitime de renverser un gouvernement que celui-ci ambitionne d’incarner un modèle différent du leur, donc maléfique. De même, sont-ils persuadés qu’investis de leur mission messianique, ils sont parvenus à imposer par la force la démocratie dans des pays qu’ils ont occupé. Ils apprennent par exemple dans leurs écoles que les GI’s ont apporté la démocratie en Allemagne. Ils ignorent que l’histoire est exactement inverse : leur gouvernement aida Hitler à renverser la République de Weimar et à instaurer un régime militaire pour combattre les Soviets.

Cette idéologie irrationnelle les empêche de s’interroger sur la nature de leurs institutions et sur l’absurdité du concept de « démocratie forcée ».

Or, selon la formule du président Abraham Lincoln, « la démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».

De ce point de vue, les Etats-Unis ne sont pas une démocratie, mais un système hybride, dans lequel le pouvoir exécutif revient à une oligarchie, tandis que le peuple en limite l’arbitraire grâce aux contre-pouvoirs législatif et judiciaire. En effet, si le peuple élit le Congrès et certains juges, ce sont les Etats fédérés qui élisent le pouvoir exécutif et ce dernier qui désigne les hauts magistrats. Bien que les citoyens soient appelés à se prononcer sur le choix de leur président, leur vote en la matière n’est que consultatif, comme l’a rappelé la Cour suprême en 2000 dans l’affaire Gore contre Bush. La Constitution des Etats-Unis ne reconnaît pas la souveraineté du peuple, car le pouvoir est partagé entre lui et les Etats fédérés, c’est-à-dire les notables locaux.

Au passage, on observera que la Constitution de la Fédération de Russie est au contraire démocratique — sur le papier tout au moins — en ce qu’elle affirme : « Le détenteur de la souveraineté et l’unique source du pouvoir dans la Fédération de Russie est son peuple multinational » (Titre I, Ch. 1, art.3).

Ce contexte intellectuel explique que les Etats-Uniens soutiennent leur gouvernement lorsqu’il annonce vouloir « exporter la démocratie », alors même que leur pays n’en est pas une constitutionnellement. Mais, on ne voit pas comment ils pourraient exporter ce qu’ils n’ont pas et ne veulent pas avoir chez eux.

Au cours des trente dernières années, cette contradiction a été portée par la NED et s’est concrétisée par la déstabilisation de nombreux Etats. Des milliers de militants et d’ONG crédules ont violé la souveraineté des peuples avec le sourire béat de la bonne conscience.

Une Fondation pluraliste et indépendante

Dans son célèbre discours du 8 juin 1982 devant le Parlement britannique, le président Reagan dénonça l’Union soviétique comme « l’Empire du Mal » et proposa de venir en aide aux dissidents là-bas et ailleurs. « Il s’agit de contribuer à créer l’infrastructure nécessaire à la démocratie : la liberté de la presse, des syndicats, des partis politiques, des universités : ainsi les peuples seront-ils libres de choisir telle voie qui leur conviendra pour développer leur culture et régler leurs différents par des moyens pacifiques », déclara t-il.

Sur cette base consensuelle de lutte contre la tyrannie, une commission de réflexion bipartisane préconisa à Washington la création de la Fondation nationale pour la démocratie (NED). Celle-ci fut instituée par le Congrès en novembre 1983 et immédiatement financée.

La Fondation subventionne quatre structures autonomes qui redistribuent à l’étranger l’argent disponible à des associations, des syndicats ouvriers et patronaux, et des partis de droite et de gauche. Il s’agit de :
- L’Institut des syndicats libres (Free Trade Union Institute – FTUI), aujourd’hui renommé Centre américain pour la solidarité des travailleurs (American Center for International Labor Solidarity – ACILS), géré par le syndicat ouvrier AFL-CIO ;
- Le Centre pour l’entreprise privée internationale (Center for International Private Entreprise – CIPE), géré par la Chambre de commerce des Etats-Unis ;
- L’Institut républicain international (International Republican Institute – IRI), géré par le Parti républicain ;
- Et l’Institut national démocratique pour les affaires internationales (National Democratic Institute for International Affairs – NDI), géré par le Parti démocrate.

Présenté de cette manière, la NED et ses quatre pseudopodes paraissent basés sur la société civile dont ils reflètent la diversité sociale et le pluralisme politique. Financés par le peuple états-unien, via le Congrès, ils oeuvreraient à un idéal universel. Ils seraient complètement indépendants de l’administration présidentielle. Et leur action transparente ne pourrait pas masquer des opérations secrètes servant des intérêts nationaux inavoués.

La réalité est complètement différente.

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En 1982, Ronald Reagan a créé la NED en partenariat avec le Royaume-Uni et l’Australie, pour renverser « l’Empire du Mal ».
Une mise en scène de la CIA, du MI6 et de l’ASIS

Le discours de Ronald Reagan à Londres prend place après les scandales entourant la révélation par des commissions d’enquête parlementaires des coups tordus de la CIA. Le Congrès interdit à l’Agence d’organiser de nouveaux coups d’Etat pour conquérir des marchés. A la Maison-Blanche, le Conseil de sécurité nationale cherche donc à mettre en place d’autres outils pour contourner cet interdit.

La Commission de réflexion bipartisane a été constituée avant le discours de Ronald Reagan, même si elle n’a officiellement reçu de mandat de la Maison-Blanche qu’après. Elle ne répond donc pas à la grandiloquente ambition présidentielle, mais la précède. Par conséquent, le discours n’est que l’habillage rhétorique de décisions déjà arrêtées dans leurs grandes lignes et destinées à être mises en scène par la commission bipartisane.

Celle-ci était présidée par le représentant spécial des Etats-Unis pour le Commerce, ce qui indique qu’elle n’envisageait pas la promotion de la démocratie, mais, selon une terminologie consacrée, de la « démocratie de marché ». Ce concept étrange correspond au modèle états-unien : une oligarchie économique et financière impose ses choix politiques via les marchés et l’Etat fédéral, tandis que les parlementaires et juges élus par le peuple protègent les individus de l’arbitraire de l’administration.

Trois des quatre organismes périphériques de la NED ont été formés pour la circonstance. Cependant il n’a pas été nécessaire de créer le quatrième, l’organisme syndical (ACILS). Celui-ci existait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, bien qu’il ait changé de nom en 1978 lorsqu’on dévoila sa subordination à la CIA. D’où l’on peut déduire que le CIPE, l’IRI et le NDI ne sont pas nés par génération spontanée, mais également sous la houlette de la CIA.

De plus, bien que la NED soit une association de droit états-unien, elle n’est pas un outil de la seule CIA, mais un dispositif commun avec les services britannique (ce pourquoi elle est annoncée par Reagan à Londres) et australien. Ce point central est toujours passé sous silence. Il est pourtant confirmé par les messages de félicitation adressés par les Premiers ministres Tony Blair et John Howard lors du XXe anniversaire de la soi-disante « ONG ». La NED et ses pseudopodes sont des organes du pacte militaire anglo-saxon liant Londres, Washington et Canberra au même titre que le réseau d’interception électronique Echelon. Ce dispositif peut être requis non seulement par la CIA, mais aussi par le MI6 britannique et l’ASIS australien.

Pour dissimuler cette réalité, la NED a suscité chez des alliés la création d’organisations analogues qui travaillent avec elle. En 1988, le Canada s’est doté d’un centre Droits & Démocratie, qui s’est surtout focalisé sur Haïti, puis sur l’Afghanistan. En 1991, le Royaume-Uni a institué la Westminster Foundation for Democracy (WFD). Le fonctionnement de cet organisme public est calqué sur celui de la NED : son administration est confiée aux partis politiques (huit délégués : trois pour le Parti conservateur, trois pour le Parti travailliste, un pour le Parti libéral, et un dernier pour les autres partis représentés au Parlement). La WFD a beaucoup travaillé en Europe orientale. Enfin, en 2001, l’Union européenne s’est dotée du European Instrument for Democracy and Human Rights (EIDHR), qui suscite moins de soupçons que ses homologues. Ce bureau relève d’EuropAid, dirigé par un haut fonctionnaire aussi puissant qu’inconnu, le Néerlandais Jacobus Richelle.

La directive présidentielle 77

En votant la fondation de la NED, le 22 novembre 1983, les parlementaires US ignoraient qu’elle existait déjà en secret, en vertu d’une directive présidentielle datée du 14 janvier.

Ce document, qui n’a été déclassifié que deux décennies plus tard, organise la « diplomatie publique », expression politiquement correcte pour désigner la propagande. Il institue à la Maison-Blanche des groupes de travail au sein du Conseil de sécurité nationale, dont un chargé de piloter la NED.

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Henry Kissinger, administrateur de la NED. Un « représentant de la société civile » ?

Par conséquent, le conseil d’administration de la Fondation n’est qu’une courroie de transmission du Conseil de sécurité nationale. Pour maintenir les apparences, il a été convenu que, d’une manière générale, les agents et anciens agents de la CIA ne pourraient être nommés administrateurs.

Les choses sont néanmoins transparentes. La plupart des hauts fonctionnaires ayant joué un rôle central au Conseil de sécurité nationale ont été administrateurs de la NED. C’est par exemple le cas d’Henry Kissinger, Franck Carlucci, Zbigniew Brzezinski, ou encore Paul Wolfowitz ; des personnalités qui ne resteront pas dans l’Histoire comme des idéalistes de la démocratie, mais comme des stratèges cyniques de la violence.

Le budget de la Fondation ne peut être interprété isolément puisqu’elle reçoit ses instructions du Conseil de sécurité nationale pour mener des actions s’inscrivant dans de vastes opérations inter-agences. Des fonds, notamment lorsqu’ils proviennent de l’Agence d’aide internationale (USAID), transitent par la NED sans apparaître dans son budget, simplement pour les « non-gouvernementaliser ». En outre, la Fondation reçoit indirectement de l’argent de la CIA, après qu’il ait été blanchi par des intermédiaires privés comme la Smith Richardson Foundation, la John M. Olin Foundation ou encore la Lynde and Harry Bradley Foundation.

Pour évaluer l’ampleur de ce programme, il faudrait cumuler le budget de la NED avec les sous-budgets correspondants du département d’Etat, de l’USAID, de la CIA, et du département de la Défense. Une telle estimation est aujourd’hui impossible.

Certains éléments connus permettent néanmoins de disposer d’un ordre de grandeur. Les Etats-Unis ont dépensé au cours des cinq dernières années plus d’1 milliard de dollars pour des associations et partis au Liban, un petit Etat de 4 millions d’habitants. Globalement, la moitié de cette manne a été distribuée publiquement par le département d’Etat, l’USAID et la NED, l’autre moitié a été versée secrètement par la CIA et le département de la Défense. Cet exemple permet d’extrapoler que le budget général de corruption institutionnelle par les Etats-Unis se compte en dizaines de milliard de dollars annuels. Au demeurant, le programme équivalent de l’Union européenne, qui est entièrement public et fournit un appoint aux actions états-uniennes, est de 7 milliards d’euros annuels.

En définitive, la structure juridique de la NED et le volume de son budget officiel ne sont que des leurres. Par essence, elle n’est pas un organisme indépendant chargé d’actions légales autrefois dévolues à la CIA, mais elle est une vitrine que le Conseil de sécurité nationale charge de réaliser les éléments légaux d’opérations illégales.

La stratégie trotskiste

Au cours de sa phase de mise en place (1984), la NED a été présidée par Allen Weinstein, puis durant quatre ans par John Richardson (1984-88), enfin par Carl Gershman (depuis 1998).

Ces trois hommes ont trois points communs. Ils sont juifs, ont milité au sein du parti trotskiste Social Democrats USA, et ont travaillé à la Freedom House. Il y a une logique à cela : par haine du stalinisme, certains trotskistes ont rejoint la CIA pour lutter contre les Soviétiques. Ils ont apporté avec eux la théorie de la prise de pouvoir mondiale, en la transposant aux « révolutions colorées » et à la « démocratisation ». Ils ont simplement déplacé la vulgate trotskiste en l’appliquant au combat culturel analysé par Antonio Gramsci : le pouvoir s’exerce dans les esprits plus que par la force. Pour gouverner les masses, une élite doit d’abord leur inculquer une idéologie qui programme leur acceptation du pouvoir qui les domine.

Le Centre américain pour la solidarité des travailleurs (ACILS)

Connu sous le nom de Solidarity Center, l’ACILS, branche syndicale de la NED, est de très loin son principal canal. Il distribue plus de la moitié des dons de la Fondation. Il a pris la succession des organismes antérieurs qui ont servi tout au long de la Guerre froide à structurer les syndicats non-communistes dans le monde, du Vietnam à l’Angola, en passant par la France et le Chili.

Le fait de choisir des syndicalistes pour couvrir ce programme de la CIA est d’une rare perversité. Loin du slogan marxiste « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous », l’ACILS associe les syndicats ouvriers états-uniens à l’impérialisme qui écrase les travailleurs des autres pays.

Cette filière était dirigée par un personnage haut en couleurs, Irving Brown, de 1948 jusqu’à sa mort en 1989.

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En 1981, Irving Brown place Jean-Claude Mailly comme assistant du secrétaire général de Force Ouvrière, André Bergeron. Ce dernier reconnaîtra financer son activité grâce à la CIA. Mailly devient secrétaire général de FO, en 2004.

Certains auteurs assurent que Brown était le fils d’un Russe blanc, compagnon d’Alexandre Kerensky. Ce qui est certain, c’est qu’il fut agent de l’OSS, le service de renseignement US durant la Seconde Guerre mondiale et participa à la création de la CIA et du réseau Gladio de l’OTAN. Il refusa d’en prendre la direction, préférant se concentrer sur sa spécialité, les syndicats. Il fut basé à Rome, puis à Paris, et non pas à Washington, de sorte qu’il eut une influence particulière sur la vie publique italienne et française. A la fin de sa vie, il se vantait ainsi de n’avoir cessé de diriger en sous-main le syndicat français Force Ouvrière, d’avoir tiré les ficelles du syndicat étudiant UNI (où militèrent Nicolas Sarkozy et ses ministres François Fillon, Xavier Darcos, Hervé Morin et Michèle Alliot-Marie, ainsi que le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer et le président du groupe parlementaire majoritaire Jean-François Copé), et d’avoir personnellement formé à gauche des membres d’un groupuscule trotskiste dont Jean-Christophe Cambadelis et le futur Premier ministre Lionel Jospin.

A la fin des années 90, les adhérents de la confédération AFL-CIO ont exigé des comptes sur les activités réelles de l’ACILS, alors que leur caractère criminel dans de nombreux pays avait été abondamment documenté. On aurait pu croire que les choses auraient changé après ce grand déballage. Il n’en est rien. En 2002 et 2004, l’ACILS a participé activement au coup d’Etat manqué au Venezuela contre le président Hugo Chavez et à celui, réussi, en Haïti, renversant le président Jean-Bertrand Aristide.

Aujourd’hui l’ACILS est dirigé par John Sweeney, ancien président de la confédération AFL-CIO, qui est lui aussi issu du parti trotskiste Social Democrats USA.

Le Centre pour l’entreprise privée internationale (CIPE)

Le Centre pour l’entreprise privée internationale (CIPE) se focalise sur la diffusion de l’idéologie capitaliste libérale et la lutte contre la corruption.

La première réussite du CIPE, c’est la transformation, en 1987, du European Management Forum —un club de grands patrons européens— en World Economic Forum —le club de la classe dirigeante transnationale—. Le grand rendez-vous annuel du gotha économique et politique global dans la station de ski suisse de Davos a contribué à forger une appartenance de classe au-delà des identités nationales.

Le CIPE veille à n’avoir aucun lien structurel avec le Forum de Davos, et il n’est pas possible —pour le moment— de prouver que le World Economic Forum est instrumenté par la CIA. A contrario, les responsables de Davos seraient bien en peine d’expliquer pourquoi certains leaders politiques ont choisi leur Forum économique pour y jouer des événements de la plus haute importance s’il ne s’agissait d’opérations planifiées par le Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis. Par exemple, en 1988, c’est à Davos —et pas à l’ONU— que la Grèce et la Turquie font la paix. En 1989, c’est à Davos que les deux Corée d’une part et les deux Allemagne d’autre part, tiennent leur premier sommet à niveau ministériel pour les uns et leur premier sommet sur la réunification pour les autres. En 1992, c’est encore à Davos que Frederik de Klerk et Nelson Mandela libre viennent ensemble présenter pour la première fois à l’étranger leur projet commun pour l’Afrique du Sud. Toujours plus invraisemblable, c’est à Davos qu’en 1994, après l’Accord d’Oslo, que Shimon Peres et Yasser Arafat viennent négocier et signer son application à Gaza et Jéricho.

Le contact entre le Forum et Washington passe notoirement par Susan K. Reardon, l’ancienne directrice de l’association professionnelle des employés du département d’Etat devenue directrice de la Fondation de la Chambre de Commerce des Etats-Unis, qui gère le CIPE.

L’autre réussite du Centre pour l’entreprise privée internationale, c’est Transparency International. Cette « ONG » a officiellement été créée par un officier de renseignement militaire US, Michael J. Hershman, qui est par ailleurs administrateur du CIPE et aujourd’hui un des responsables du recrutement des informateurs du FBI aussi bien que le Pdg de l’agence de renseignement privée Fairfax Group.

Transparency International est avant tout une couverture pour les activités d’intelligence économique de la CIA. C’est aussi un outil de communication pour contraindre des Etats à modifier leurs législations dans le sens de l’ouverture de leurs marchés.

Pour masquer l’origine de Transparency International, le CIPE a fait appel au savoir-faire de l’ancien directeur de presse de la Banque mondiale, le néo-conservateur Frank Vogl. Ce dernier a mis en place un Comité de personnalités qui a contribué à donner l’impression d’une association issue de la société civile. Ce comité de façade est animé par Peter Eigen, ancien directeur de la Banque mondiale en Afrique de l’Est, dont l’épouse était en 2004 et 2009 la candidate du SPD à la présidence de la République fédérale allemande.

Le travail de Transparency International sert les intérêts US et n’est aucunement fiable. Ainsi, en 2008, la pseudo ONG dénonçait la corruption de PDVSA, la société publique des pétroles du Venezuela, et, sur la base d’informations falsifiées, la plaçait en dernière position dans son classement mondial des entreprises publiques. Le but était évidemment de saboter la réputation d’une entreprise qui constitue le socle économique de la politique anti-impérialiste du président Hugo Chavez. Prise en flagrant délit d’intoxication, Transparency International refusa de répondre aux questions de la presse latino-américaine et de corriger son rapport. Rien d’étonnant au demeurant lorsqu’on se souvient que le correspondant du CIPE au Venezuela, Pedro Carmona, avait brièvement été installé au pouvoir par les USA, lors du coup d’Etat manqué de 2002 contre Hugo Chavez.

D’une certaine manière, en focalisant l’attention des médias sur la corruption économique, Transparency International masque l’activité de la NED : la corruption politique des élites dirigeantes au profit des Anglo-Saxons.

L’Institut républicain international (IRI) et l’Institut national démocratique pour les affaires internationales (NDI)

L’Institut républicain international (IRI) a pour vocation de corrompre les partis de droite, tandis que l’Institut national démocratique pour les affaires internationales (NDI) traite les partis de gauche. Le premier est présidé par John McCain, le second par Madeleine Albright. Ces deux personnalités ne doivent donc pas être perçues comme des politiciens ordinaires, un leader d’opposition et une sage retraitée, mais comme des responsables actifs de programmes du Conseil de sécurité nationale.

Pour encadrer les principaux partis politiques dans le monde, l’IRI et le NDI ont renoncé à contrôler l’Internationale libérale et l’Internationale socialiste. Ils ont donc créé des organisations rivales, l’Union démocratique internationale (IDU) et l’Alliance des démocrates (AD). La première est présidée par l’Australien John Howard. Le Russe Leonid Gozman de Juste cause (Правое дело) en est vice-président. La seconde est dirigée par l’Italien Gianni Vernetti et co-présidée par le Français François Bayrou.

L’IRI et le NDI s’appuient aussi sur les fondations politiques liées aux grands partis européens (six en Allemagne, deux en France, une aux Pays-Bas et une autre encore en Suède). En outre, certaines opérations ont été sous-traitées à de mystérieuses sociétés privées, comme Democracy International Inc. qui a organisé les dernières élections truquées en Afghanistan.

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Ancien adjoint de Rahm Emanuel et actuel responsable du NDI, Tom McMahon est venu en France organiser les primaires du Parti socialiste.

Tout cela laisse un goût amer. Les Etats-Unis ont corrompu la plupart des grands partis politiques et syndicats dans le monde. En définitive, la « démocratie » qu’ils promeuvent consiste à discuter de questions locales dans chaque pays –voire de questions sociétales comme les droits des femmes ou des gays– et à s’aligner sur Washington pour toutes les questions internationales. Les campagnes électorales sont devenues des spectacles dont la NED choisit le casting en fournissant à certains et pas à d’autres les moyens financiers dont ils ont besoin. Même la notion d’alternance a perdu son sens, puisque la NED promeut alternativement un camp ou un autre pourvu qu’il poursuive la même politique étrangère et de défense.

On se lamente aujourd’hui dans l’Union européenne et ailleurs sur la crise de la démocratie. Celle-ci a pour responsables évidents la NED et les Etats-Unis. Et comment qualifier un régime, comme celui des Etats-Unis, où le principal leader de l’opposition, John McCain, est en réalité un employé du Conseil de sécurité nationale ? Certainement pas comme une démocratie.

Le bilan d’un système

L’USAID, la NED, leurs instituts satellites et leurs fondations intermédiaires ont donné naissance au fil du temps à une vaste et gourmande bureaucratie. Chaque année le vote du budget de la NED par le Congrès donne lieu à de vifs débats sur l’inefficacité de ce système tentaculaire et les rumeurs de détournements de fonds au profit de personnalités politiques états-uniennes chargées de l’administrer.

Dans un souci de bonne gestion, de nombreuses études ont été commandées pour mesurer l’impact de ces flux financiers. Des experts ont comparé les sommes allouées dans chaque Etat et la notation démocratique de ces Etats par la Freedom House. Puis, ils ont calculé combien il fallait dépenser de dollars par habitant pour améliorer d’un point la note démocratique d’un Etat.

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Tomicah Tillemann, conseiller d’Hillary Clinton pour la société civile et les démocraties émergentes, supervise le dispositif de la NED au départment d’Etat.

Bien sûr tout ceci n’est qu’une tentative d’auto-justification. L’idée d’établir une notation démocratique n’a rien de scientifique. De manière totalitaire, elle suppose qu’il n’existe qu’une forme d’institutions démocratiques. Et de manière infantile, elle établit une liste de critères disparates qu’elle pondère de coefficients imaginaires pour transformer la complexité sociale en un chiffre unique.

Au demeurant, la grande majorité de ces études concluent à l’échec : bien que le nombre de démocraties s’accroisse dans le monde, il n’y aurait aucun lien entre les progrès ou les régressions démocratiques d’une part, et les sommes dépensées par le Conseil de sécurité nationale. A contrario, cela confirme que les objectifs réels n’ont aucun rapport avec ceux qui sont affichés. Les responsables de l’USAID citent cependant une étude de l’université Vanderbilt selon laquelle, seules les opérations de la NED co-financées par l’USAID ont été efficaces, parce que l’USAID a une gestion rigoureuse de son budget. Sans surprise, cette étude singulière a été financée par… l’USAID.

Quoi qu’il en soit, en 2003, à l’occasion de son vingtième anniversaire, la NED dressa un bilan politique de son action d’où il ressort qu’elle finançait alors plus de 6 000 organisations politiques et sociales dans le monde, un chiffre qui n’a cessé de croître depuis. Elle revendiquait avoir entièrement créé le syndicat Solidarnoc en Pologne, la Charte des 77 en Tchécoslovaquie et Otpor en Serbie. Elle se félicitait d’avoir créé de toutes pièces la radio B92 ou le quotidien Oslobodjenje en ex-Yougoslavie et une kyrielle de nouveaux médias indépendants en Irak « libéré ».

Changer de couverture

Après avoir connu un succès mondial, la rhétorique de la démocratisation ne convainc plus. En l’utilisant en toutes circonstances, le président George W. Bush l’a usée. Personne ne peut sérieusement soutenir que les subventions versées par la NED feront disparaître le terrorisme international. Pas plus qu’on ne peut prétendre a posteriori que les troupes US auraient renversé Saddam Hussein pour offrir la démocratie aux Irakiens.

De plus, les citoyens qui partout dans le monde militent pour la démocratie sont devenus méfiants. Ils ont compris que l’aide offerte par la NED et ses pseudopodes visait en réalité à les manipuler et à piéger leur pays. Ils refusent donc de plus en plus souvent les dons « désintéressés » qui leur sont proposés. Aussi les responsables états-uniens des différents canaux de corruption ont envisagé de faire muer le système une nouvelle fois. Après les coups fourrés de la CIA et la transparence de la NED, ils envisagent de créer une nouvelle structure qui prendrait le relais d’un ensemble discrédité. Elle ne serait plus gérée par les syndicats, le patronat et les deux grands partis, mais par des multinationales sur le modelée de l’Asia Foundation.

Dans les années 80, la presse révéla que cette organisation était une couverture de la CIA pour lutter contre le communisme en Asie. Elle fut alors réformée et sa gestion fut confiée à des multinationales (Boeing, Chevron, Coca-Cola, Levis Strauss etc…). Ce relookage fut suffisant pour donner une apparence non-gouvernementale et respectable à une structure qui n’a jamais cessé de servir la CIA. Après la dissolution de l’URSS, elle fut doublée d’une autre, l’Eurasia Foundation, chargée d’étendre l’action secrète dans les nouveaux Etats asiatiques.

Une autre question discutée est de savoir si les dons pour la « promotion de la démocratie » doivent prendre uniquement la forme de contrats pour réaliser des projets donnés ou celle de subventions sans obligation de résultat. La première formule offre une meilleure couverture juridique, mais la seconde est bien plus efficace pour corrompre.

Au vu de ce panorama, l’exigence de Vladimir Poutine et de Vladislav Surkov de réglementer le financement des ONG en Russie est légitime, même si la bureaucratie qu’ils ont élaborée pour cela est outrancière et tatillonne. Le dispositif de la NED, mis en place sous l’autorité du Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, non seulement ne favorise pas les efforts démocratiques dans le monde, mais les empoisonnent.



 Thierry Meyssan

Analyste politique français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie chaque semaine des chroniques de politique étrangère dans la presse arabe et russe. Dernier ouvrage publié : L’Effroyable imposture 2, éd. JP Bertand

 

http://www.voltairenet.org/article166549.html

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