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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 18:52


De votre Eva

sos-crise 

A mes Lecteurs et à mes Lectrices

Désormais, pour éviter un afflux d'avis de parution d'articles
dans votre boîte courriels,

je regrouperai  les parutions en une seule newsletter.
Il suffira de cliquer sur le titre,
et l'article apparaîtra

cordialement, eva

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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 16:55




Lundi 17 août 2009
- Par L' Aviseur - Publié dans : INTERNATIONAL - Ecrire un commentaire




Plusieurs rencontres ont eu lieu à la fin du mois de juillet entre Américains et Israéliens, pour passer en revue l’état des “relations stratégiques” entre les deux pays. (Le secrétaire à la défense Gates et le général James Jones, directeur du NSC, se sont déplacés à Tel Aviv dans le cadre de ces rencontres.)

Pour les Américains, ces rencontres étaient une occasion d’apprécier la position israélienne dans un contexte nouveau; avec une nouvelle administration US, dont on sait que l’arrivée a amené une incertitude nouvelle dans les relations entre les deux pays; après des événements importants (la crise de Gaza de janvier 2009) et dans la perspectives d’ambitions nouvelles de tentative de règlement de plusieurs crises dans la région.

Les Américains ont été particulièrement secoués de découvrir des Israéliens complètement retranchés dans leur position actuelle dite de “bunkérisation”, complètement enfermés dans une “politique de forteresse” qui n’envisage plus rien que la brutalité de cette position.
Lors d’une des réunions évoquées, la question a été posée par un délégué du département d’Etat au chef de la délégation israélienne de savoir quelle était la perspective stratégique qu’Israël envisageait d’ici 5 ans. La réponse a été qu’Israël n’envisageait aucune perspective stratégique sur ce terme, qu’il n’était pas intéressé de le faire.

© www.dedefensa.org - Euredit S.P.R.L. 
22 rue du Centenaire - B-4624 Fléron - Belgique Tél.:+32/4/355.05.50 - Fax: +32/4/355.08.35 
count

Le vide stratégique d’Israël


http://www.marcfievet.com/article-34971499.html





Liste d'articles

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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 16:51

Fichier:Michael Jackson glove jacket 1984.png
Michael Jackson en 1984.
wikipedia


Christian Fecteau a envoyé un message aux membres de VACCIN OU ARME DE DESTRUCTION MASSIVE ?




Objet : Pour en finir avec Michael Jackson et Jane Burgermeister

"Michael Jackson aurait invité la journaliste Jane Burgermeister à s'exprimer lors de ses concerts londoniens afin de prévenir le monde entier du génocide en préparation. Le FSB (Service Fédéral de Sécurité de la Fédération de Russie) fait état d'informations selon lesquelles Michael Jackson aurait été assassiné par la CIA pour empêcher ses concerts d'avoir lieu."

FAUX!

C'est Sorcha Faal qui a fait un lien entre Michael Jackson et Jane Burgermeister. Burgermeister a démenti cette rumeur en entrevue radio ici à 5:50
http://www.facebook.com/l/;www.youtube.com/watch?v=PhGoubc2ygg


La rumeur a commencé sur le site de Faal ici:
http://www.facebook.com/l/;www.whatdoesitmean.com/index1244.htm


"Sorcha Faal" est en fait David Booth, un programmeur informatique américain avec beaucoup d'imaginaton, ici au milieu de la page:
http://www.facebook.com/l/;www.conspiration.cc/archives/arch_mars_2009.html
en anglais ici:
http://www.facebook.com/l/;educate-yourself.org/cn/sorchafaaldisinfo15mar08.shtml


Michael Jackson avait vraiment l'intention de dénoncer la conspiration des Illuminatis, ici:
http://www.facebook.com/l/;www.youtube.com/watch?v=SW43Mig1LYE



mais Burgermeister et Jackson ne se connaissaient pas.
--------------------
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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 16:22



urgence.jpg

Message reçu, très riche,
à relayer, Santé,
actions en Justice pour la Santé
et contre le Nouvel Ordre Mondial en préparation
Adresses utiles, liens, à conserver, à imprimer, à relayer

eva r-sistons à l'intolérable

_________________________________________________________________




Bonjour, chers correspondants,

Nous faisons suivre les liens et importants dossiers ci-dessous, car seules l'information et la mobilisation du plus grand nombre sont de nature à empêcher une partie de la tragédie qui se prépare...

Désolés si cela trouble les vacances de quelques-uns... C'est aussi un bon moment pour ouvrir grand ses yeux et ses oreilles, voir clair et devenir lucide!

Autres liens utiles pour s'informer et lutter:

http://artdevivresain.over-blog.com/categorie-11034647.html
http://artdevivresain.over-blog.com/categorie-1030555.html
http://vivredebout.over-blog.com/article-34887863.html

De substantiels dossiers à télécharger existent sur le site d'Artémisia, pendant que celui-ci existe encore...

Que chacun(e) examine et se fasse sa propre conviction, avant de passer à l'action!

En bref: Ce n'est surtout pas la grippe - porcine, aviaire ou autre - qui est dangereuse mais uniquement le vaccin!

En 1918 déjà, lors de la grippe dite "espagnole" c'est essentiellement ceux qui ont été vaccinés qui sont morts et non les non vaccinés! L'histoire se répéte!

Prévenez vos familles et vos amis!

Des moyens naturels très simples et très efficaces existent pour prévenir et soigner la grippe, qu'elle soit porcine ou pas: Zapping, chlorure de magnésium, chlorumagène, MMS, Eau Oxygénée, SOD, Cures de Nettoyage des organes internes, Brou de noix, Clous de girofle, Huiles essentielles, etc. (Voir les pages informatives à ce sujet.)

L'information existe... Il n'y a - encore une fois! - qu'à ouvrir grand les yeux et les oreilles, et si besoin, demander...

Votre corps est à vous, pas aux politiciens ni aux labos! Faites-le savoir!

Vivre Sain






De : Artémisia Collège <artemisia-college@orange.fr>


Bonjour,
 
Décidément, les femmes ne sont pas en reste dans cette bataille (Jane, Mirella, Priska...), on peut même dire qu'elles sont en pointe.
A ce jour, outre la plainte déposée auprès du Procureur de Nice (Eric de Montgolfier),  une plainte a été déposée au TGI de Chambéry par Kristian Garino et Raymond Bore, et une à Brest.
Sans parler de celle déposée par Jane Burgermeister...
 
Voici les éléments transmis par SOS Justice, pour que d'autres plaintes soient déposées, sachant, qu'outre l'information, c'est à ce jour la seule action qui pourrait faire bouger les choses.
 
En ce qui concerne l'association Artémisia Collège, qui a alerté dès décembre 2008 de ce qui se tramait, et qui est très en pointe pour dénoncer ce plan organisé concrètement depuis 5 ans ; qui s'expose en donnant des informations très, très... sensibles... nous n'avons pas prévu un tel dépôt de plainte pour le moment.
 
Par contre, nous avons prévu d'adhérer à SOS Justice, pour au moins 500 €.
 
A cet effet, nous avons placé ici, la possibilité de faire un versement spécifique, via internet (avant le 20 septembre) :
Rien n'empêche de le faire par chèque, pour celles et ceux qui ont l'adresse postale d'Artémisia Collège, en indiquant bien "Action juridique", car toutes les sommes collectées à cet effet seront reversées à SOS Justice, même si l'on a plus que 500 € (à SOS Justice de voir s'il faut aider Kristian Garino, qui fait aussi un gros travail, et sur ses fonds propres).
 
Désolé de vous solliciter pour ça, mais n'ayant pas reçu de réponse de Baxter et Cie...
 


Dernières mises à jour importantes et... sensibles, sur :
 
Sans oublier :
 
Cordialement,
AC
 
 
A diffuser largement SVP. MERCI



 
Bonjour à toutes et à tous,
 
Je voulais vous remercier tout d'abord pour votre participation au combat que nous menons tous ensemble pour la protection de la Vie et la sauvegarde de l'Humanité, en tentant de faire stopper la vaccination de masse pour la rentrée, et pour vos actions citoyennes.
 
Je voulais ensuite faire le point avec vous sur les moyens et les outils que nous avons désormais  à notre disposition pour continuer à mener tous ensemble nos actions citoyennes, jusqu'à ce que nous ayons fait plier et reculer les autorités.
 
Pour plus de facilité, j'ai tout centralisé sur le site officiel de SOS JUSTICE & DROITS de L'HOMME afin que le plus grand nombre puisse accéder aux outils nécessaires pour poursuivre nos actions en France, en Europe et dans le monde :
 
Pour les actions Citoyennes : Les outils expliqués et téléchargeables en ligne.
 
Pour signer la pétition en ligne : Signez la pétition :
 
Pour nous rejoindre sur le Groupe Mondial Facebook
VACCIN OU ARME DE DESTRUCTION MASSIVE ?
 
Pour participer au grand rassemblement pacifique mondial contre le Nouvel Ordre Mondial le 09/09/09 à 13 h dans toutes les villes du Monde.
 
Appel au rassemblement pour le 09/09/09 à 13 H
 
Le Virus "SECRET" HN666reptilius N.O.M. ILLUMINATI
 
Le Vaccin contre le Nouvel Ordre Mondial : Humanaelibertas999
 
Vos accessoires pour protester pacifiquement contre le Nouvel Ordre Mondial le 09/09/09 à 13 h dans toutes les villes du Monde.
 
Nous avons des personnes qui nous écrivent de toutes les parties du Monde, Canada, USA, Belgique, Madagascar, Espagne, Portugal, etc.... et nous ne pouvons pas malheureusement répondre à tout le monde dans diverses langues. Merci par avance à tous ceux qui pourraient traduire les documents joints au présent mail de bien vouloir le faire et de les diffuser à l'étranger.
 
En pièces jointes :
 
1- la lettre adressée au Parquet de Nice le 31 juillet 2009
2 - La lettre adressée au Parquet de Nice le 4 août 2009
3 - La lettre adressée à SARKOZY le 9 août 2009,
4 - La pétition pour Sarkozy,
5 - Le modèle de lettre modifié pour saisir les parquets
6 - Les adresse des instutions francaises et européennes.
Pour comprendre les motivations de SOS JUSTICE à demander accessoirement à l'arrêt de la vaccination de masse, la demande de levée du Secret Défense sur les OVNiS et les ET, je vous invite à prendre connaissance de l'article mis en ligne hier sur le blog du Pouvoir Mondial par le lien suivant  :
 
Le Nouvel Ordre Mondial, les Illuminati-reptiliens et les ET (Grands gris).
 
Une bonne nouvelle qui prouve que nous sommes dans le vrai, les blogs de supports de l'information sont régulièrement attaqués dont particulièrement celui du Pouvoir Mondial.
 
Merci de diffuser ces informations largement autour de vous afin de permettre aux personnes qui ne sont pas encore informées de nos actions communes, qu'elles peuvent encore se mobiliser.
 
Pour finir quelques vidéos qui parlent de nos actions et de celles de nombreuses autres personnes dont le Dr Marc VERCOUTERE.
 
H1N1: Action pénale en France
 
Archive télé du 12/08/2009 14:36:13
 
 
Et pour le fun : Les actuels exploits de l'avocat de l'association SOS JUSTICE et DROITS DE L'HOMME, Maître Philippe FORTABAT-LABATUT, une pointure en Droit.
 
Bon courage à tous et merci encore pour votre soutien et pour vos actions citoyennes.
 
Bien amicalement.
 
Mirella CARBONATTO
 
SOS JUSTICE & DROITS DE L'HOMME




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Autres messages reçus ce jour:




Et, tant qu'à faire, les tout derniers développements du week-end, qui confirment que le virus serait "génétiquement programmé"...
Quant au vaccin, il contient du squalène, responsable du "syndrome de la guerre du golfe"!
Avis aux non amateurs!!!
VS


De : Artémisia Collège <artemisia-college@orange.fr>



Virus A H1N1, étudié scientifiquement : génétiquement conçu, comme le dit le scientifique russe Leonid Ivachov
Cliquez sur la photo pour accéder à l'article d'Artémisia Collège
 
 
 
 
Bonjour,
 
1) Voici les toutes dernières infos ESSENTIELLES, de ce week-end de travail du "15 août" :
(C'est le même lien que sur la photo ci-dessus).
 


Extrait de l'article :
16 août 2009
Lien entre le vaccin "grippe A H1N1" et maladies neurologiques :


Des fuites font état des inquiétudes de neurologues concernant le décès de 25 personnes aux Etats-Unis.
Le 15 août 2009 les neurologues faisant partie des cadres supérieurs, auraient reçu une lettre confidentielle de la part du gouvernement pour les avertir que le vaccin contre la grippe porcine serait (est ?) à mettre en relation avec une maladie neurologique mortelle.
La lettre de l’Agence pour la Protection de la Santé outre Atlantique qui a eu vent de cette information ce dimanche souhaite savoir pourquoi cette information n’a pas été rendue publique avant que ne débute la vaccination de millions de personnes, y compris la vaccination des enfants.
Cette information avertit les neurologues qu’ils se doivent d’être attentifs à une augmentation des syndromes de Guillain-Barre (GBS) qui pourraient être provoqués par le vaccin. Cette lettre envoyée à 600 neurologues le 29 juillet, est en fait le premier signe que des inquiétudes se manifestent au plus haut niveau vu que le vaccin lui-même pourrait provoquer de graves complications.

 
La République Tchèque qui refuse le vaccin Baxter de la grippe A H1N1, à cause des risques encourus, pourra se voir forcée de l’utiliser par l'OMS…
(à lire dans l'article)
 
 
Vous prenez soin de vos enfants, vous veillez à leur donner de la nourriture bio, à proscrire tout poison…
C’est bien naturel, quelle mère irait délibérément donner des poisons, des produits cancérigènes avérés, ou d’autres, hautement toxiques à ses enfants ?
Pourtant, en leur injectant (ce qui est bien pire), ces mêmes poisons, cancérigènes et toxiques, là, votre comportement ne devient-t-il pas illogique et irrationnel ? Curieux, non ?
 
 
PATRIMOINE GENETIQUE DU VIRUS


Ce virus continue d'être une énigme pour les virologues.
Dans le numéro de Nature du 30 Avril 2009, il y a une citation d'un virologue disant : " d'où diable a-t-il bien pu récupérer tous ces gènes que nous ne connaissons pas "?
Une analyse approfondie du virus a montré qu'il contenait le virus originel H1NI de 1918, le virus de la grippe aviaire, et deux nouveaux gènes du virus H3N2 d'Eurasie.
Les discussions continuent sur le fait que le virus de la grippe porcine pourrait être un virus génétiquement conçu.
Vaccin : les principaux concurrents sont Baxter Pharmaceuticals et Novartis Pharmaceuticals :
Ces deux multinationales ont passé des accords avec l'OMS pour produire un vaccin contre la "pandémie".
Le vaccin de Baxter, appelé Celvapan, a rapidement obtenu un certificat d'autorisation de mise en vente.
Il est basé sur une nouvelle technologie virale cellulaire, qui utilise des cellules cultivées provenant du singe vert africain. Les tissus de ce même animal transmettent un certain nombre de virus contaminant les vaccins, dont le virus du VIH.
http://artemisia-college.org/Quelle_est_l’origine_exacte_du_sida__-00-050-05-096-01.html

La société Baxter a été associée à deux scandales meurtriers. Le premier s'est passé en 2006 quand des composants hémophiles ont été contaminés par le virus du VIH et ont été injectés à des dizaines de milliers de personnes, dont des milliers d'enfants. Baxter a continué à mettre sur le marché des vaccins contaminés au VIH même après que la contamination ait été connue.
Le deuxième évènement s'est produit récemment quand on a découvert que Baxter avait mis sur le marché un vaccin contre la grippe saisonnière qui contenait le virus de la grippe aviaire, qui aurait pu produire une véritable pandémie dans 18 pays. Heureusement, des techniciens alertes de laboratoires de République Tchèque ont découvert la combinaison mortelle et ont éventé l'affaire avant que le désastre ne se répande mondialement.
Malgré ces deux évènements mortels, l'OMS a maintenu son accord avec Baxter Pharmaceuticals, pour produire le vaccin contre la "pandémie" mondiale.

Novartis, le deuxième concurrent, a également un accord avec l'OMS pour un vaccin contre la pandémie.
Ce qui est terrifiant, c'est que ces vaccins contiennent un composant, dénommé adjuvant immunitaire qui est à l'origine de désordres auto immunes dévastateurs, dont l'arthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques et le lupus, comme l'ont montré un certain nombre d'études.
Alors, quel est ce composant ?
Dénommé squalène, c'est un composant huileux. La société Chiron, qui fabrique le vaccin contre l'anthrax mortel, fabrique un adjuvant le MF-59 qui contient deux principaux composants inquiétants - le squalène et le gp120. Un certain nombre d'études ont montré que le squalène peut déclencher, si injecté, toutes les maladies auto immunes citées ci dessus.
Le MF-59 a été utilisé dans plusieurs vaccins. Ces vaccins, dont celui contre le tétanos et la diphtérie, sont les mêmes vaccins fréquemment associés à des réactions négatives.

Il est fondamental de comprendre que ces vaccins sont fourni à titre expérimental, n’ont pas subi de test, sont toxiques et extrêmement dangereux pour le système immunitaire humain.
Ils contiennent des adjuvants faits à base de squalène qui provoquent toute une quantité de maladies auto-immunes mortelles ou entraînant des conséquences fâcheuses.
Le squalène dans les vaccins a été fortement lié au Syndrome de la Guerre du Golfe. En Août 1991, Antony Principi, Secrétaire pour les affaires des vétérans, a admis que des soldats vaccinés avec le vaccin contre l'anthrax de 1990 à 1991 avait eu un risque accru de 200% de développer une SLA, (Sclérose Latérale Amyotrophique), maladie mortelle, également dénommée maladie de Lou Gehrig. Les soldats ont également souffert d'un certain nombre de maladies handicapantes et réduisant leur espérance de vie, telles la polyarthrite noueuse, la sclérose multiple ou sclérose en plaques (SEP), le lupus, la myélite transversale (un désordre neurologique causé par une inflammation de la moelle épinière), l'endocardite (une inflammation de la paroi interne du cœur), la névrite optique avec cécité et la glomérulonéphrite (une pathologie du rein).
Parce que le squalène, principal composant dans le MF-59, peut induire une hyper réaction du système immunitaire et provoquer une réaction auto-immune, un véritable danger existe d'une activation prolongée des cellules immunitaires du cerveau, les cellules de la microglie (cellules micro gliales). Ce genre d'activation prolongée a été fortement associée à des maladies telles la Sclérose en Plaques, la maladie d'Alzheimer, la Sclérose Latérale Amyotrophique, et peut être aussi l'encéphalite liée à une vaccination. Il a été démontré que l'activation du système immunitaire systémique, comme cela se passe lors d'une vaccination, active rapidement en même temps la microglie du cerveau, et cette inflammation du cerveau peut persister pendant de longues périodes.
De même, comment le gp120 arriverait-il jusqu'au cerveau ? Des études d'autres adjuvants immunitaires utilisant des traceurs techniques précis ont montré qu'ils entrent habituellement dans le cerveau après vaccination. Ce que la plupart des gens ne savent pas, même les docteurs qui recommandent les vaccins, c'est que la plupart de ces études de ces firmes pharmaceutiques n'observent les patients que seulement pendant une ou deux semaines après la vaccination. Ce type de réaction peut prendre des mois ou même des années avant de se manifester.
Vous devez garder à l'esprit qu'une fois que le vaccin est injecté, vous ne pouvez pas faire grand chose pour vous protéger - au moins avec la médecine conventionnelle.
Cela peut vouloir dire une vie affectée par une maladie invalidante et une mort prématurée.
Dr Russell Blaylock
Selon le journaliste d'investigation Matsumoto :
"Matsumoto dit que le squalène peut être considéré comme le déclencheur d’une authentique arme biologique. Les chercheurs soviétiques l’ont baptisé « bombe à retardement biologique ! »… Matsumoto et le Dr Pam Asa doivent conclure que « ces types d’adjuvants (huileux) constituent l’arme chimique la plus insidieuse qui ait jamais été conçue ».
Ceci comprend également le squalène. Depuis les années 80, les soviétiques savaient que ces produits pouvaient être employés comme armes chimiques.
Voir son article sur le site belge + médecin
expovaccins.over-blog.com/article-33523595.html
 
 
2) Nouvelle plainte déposée auprès du Tribunal de Grande Instance de Bordeaux
(En plus de Nice et de Chambéry).
 
Le début d'un frémissement (?) : http://www.arretsurimages.net/TMP-1385440110-2236-6165
 
 
Cordialement, et PRENEZ BIEN SOIN DE VOUS !
Artémisia Collège
 

 
Rappel :
 

 

Rappel des principaux constituants habituels des vaccins dit « antigrippaux », à injecter (ou oraux) :
- Formaldéhyde (formol), nécrosant et cancérigène notoire
- Thiomersal, mercurothiolate sodique, à base de mercure, poison à l’origine de (tous les ?) cas d’autisme
- Divers antibiotiques
- Divers autres produits chimiques
- Différents virus placés là volontairement
- Différents virus ou morceaux de virus indésirables, liés au procédé de préparation
- Plus, à peu près tout ce « qu’ils » veulent y placer… et d’inavouable… surtout pour une vaccination de masse…
  ...notemment du squalène...

 

 

Rappel : Pour enregistrer les vidéos vues sur internet : RealPlayer, programme à télécharger gratuitement ici

Un onglet apparaître alors au-dessus de la vidéo, pour la télécharger.
 
 
Site : artemisia-college.org (ne sera plus accessible à partir du 20/09/2009, sauvegardez ce qui vous intéresse...)
La sauvegarde de ses informations est possible à l'aide d'un aspirateur de site web : http://www.01net.com/telecharger/windows/Internet/aspirateur/fiches/1911.html (à vous de faire, ou de voir un spécialiste)
Pour Mac : Site Sucker (gratuit, simple) : http://www.sitesucker.us/home.html (notes d'utilisation EN et FR)
 
 
L'abonnement à Floraison (électronique) est à 20 €.
VOUS POUVEZ REGLER EN LIGNE SUR LE SITE (lire les explications sur le site) :
OU PAR POSTE
 
Inscription gratuite à cette News Letter : http://artemisia-college.org/ADHERER__COMMANDER-9-1009-1.html



--
L'Art de Vivre Sain
http://artdevivresain.over-blog.com

La Santé Naturelle:
http://lasantenaturelle.over-blog.net




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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 16:10


[Désormais nous n’avons plus de camp socialiste, lequel nous a fait perdre trop de temps. Nous ne pouvons plus accuser l’URSS et le PCUS (Parti communiste d’Union soviétique). Disparition totale. Ils font partie des souvenirs, dans le meilleur des cas. Il ne nous est pas permis de nous tromper à nouveau, car ce qui n’était peut-être autrefois que naïveté et ignorance, serait aujourd’hui une pure stupidité que l’histoire ne pardonnerait pas.]

 

Prologue à "Ernesto Che Guevara, homme et société. La pensée économique du Che" de Carlos Tablada

 

Un livre sauvé de la mer

 

Editorial Ciencias Sociales Rebelion du 16 juin 2005(Catedra Che Guevara).

 

"Et pouvoir te dire ce que je n’ai pu te dire
Parler comme un arbre, mon ombre vers toi
Comme un livre sauvé de la mer
Comme un mort qui apprend à embrasser
Pour toi, pour toi"

Silvio Rodriguez

 

 

Dans "Gloses à la pensée de José Marti", Julio Antonio Mella [1], le plus intense de tous les Cubains, indiquait :

"Il y a longtemps que je porte en moi un livre sur José Marti, livre que j’aspire à mettre en lettres d’imprimerie. Bien loin de tout patriotisme, quand je parle de José Marti, je ressens toujours la même émotion, la même crainte que celles que l’on éprouve devant les choses surnaturelles".

Ce livre, à mon avis, reste toujours à écrire.

Heureusement, le Che n’a pas connu le même destin. Le livre de Carlos Tablada est en tous cas un de ces livres qui devait être écrit, qui nous fait sentir le Che au combat, obstiné et utile, loin de tout l’oecuménisme et de toute la rhétorique en vigueur parfois, trop souvent, pour nous présenter le Che. Nous sommes en face d’un de ces livres où ce n’est pas l’auteur qui parle, mais le coeur du protagoniste.

Ma relation à ces lettres a quelque chose de particulier. Je ne les ai lues que récemment. C’est pour cela que pour moi ce livre vient à peine de sortir du fournil de l’histoire. Il a été écrit hier. Je me sens saisie d’étonnement et de bonheur, car c’est un livre qui utilise les catégories économiques comme prétexte pour nous montrer une créature possédant la dose la plus élevée de cohérence et d’engagement face à la plus noble des aspirations humaines : la révolution.

Permettez-moi ici de vous conter une première expérience personnelle.

En 1986, après trois années en Allemagne de l’Est à étudier la Physique, j’arrivai à La Havane sans accepter le socialisme. La ex-RDA était pourtant un exemple de "bien" vivre. Le système était satisfaisant pour les plus exigeants. Les avantages matériel de cette société étaient excellents : en matière de transport, de pouvoir d’achat, de système de santé, d’éducation. Néanmoins, il y avait peu de jeunes qui ne voyaient dans la RFA voisine quelque motif pour essayer d’émigrer, des chocolats plus savoureux, des savons plus odorants... Il s’était répandu une maxime qui disait que plus il y a de choses et meilleures elles sont, plus il y a de socialisme. J’ai appris ensuite que cela venait d’une maxime de Staline quand il disait que l’URSS était supérieure au capitalisme parce qu’elle produisait plus d’acier.

Comme l’a justement fait remarquer le Che, ce système était "en dehors de l’homme". Le 5 décembre 1964 il affirma :

"Et par exemple, cette chose si intéressante, je ne sais pas si vous suivez bien la politique internationale, mais cette chose si intéressante que le camarade Khrouchtchev avait dit en Yougoslavie, qui incluait l’obligation pour les gens d’étudier et je ne sais quoi. Car ce qu’il a vu pour la Yougoslavie et qui lui a semblé si intéressant aux Etats-Unis était beaucoup plus développé parce que c’est capitaliste (...). En Tchécoslovaquie et en Allemagne on commence aussi à étudier le système yougoslave pour l’appliquer".

Pour concevoir un système pareil, je l’ai su plus tard, l’argent et ses catégories étaient le plus adéquat. Il n’était pas recherché une nouvelle forme de relations humaines pour produire. Et ce système, qui n’avait pas besoin de l’homme, se créa bien avant, depuis que Colomb décida que la terre était un globe (la globalisation est certes venue par la suite).

J’ai considéré au cours de cet été révélateur de 1986 que je ne pouvais pas adhérer à une société pareille, qui était ma seule vision du socialisme... C’était supposé être, comme me le dirent beaucoup de précieux camarades quand je partis pour l’Europe, "un voyage dans la machine du temps", Cuba devant être 30 années plus tard une République Démocratique Allemande tropicale.

Malgré tout j’ai fait mes études de physique. La physique, en autres avantages, t’astreint au moins à une logique élémentaire et à l’usage inéluctable de la statistique. La situation m’a paru la même dans tous les pays socialistes que j’ai eu l’occasion de visiter, avec plus ou moins de savon et de chocolat.

Je me suis dite que si c’était à ce pitoyable état végétatif qu’ils voulaient réduire la terre sensible de Marti, Fidel n’avait pas à remiser son uniforme de guérillero et moi je ne pouvais pas marcher. Les résultats étaient le manque d’engagement, l’ "aliénation" de la jeunesse, le fétichisme pour les biens de l’énigmatique Occident. Il valait mieux alors que je me tourne vers la Révolution Française et les idées de Rousseau plutôt que vers Octobre 1917, épisode en définitive mineur et mal calculé.

Je n’exagère pas. J’appartiens à une génération de Cubains qui a grandi dans l’apologie du socialisme réel (pour l’appeler ainsi). L’apologie aboutit à l’envoi de dizaines de milliers de jeunes finir leurs études universitaires dans ces sociétés socialistes afin de leur présenter l’avenir de leur propre pays.

Je suis un produit de cette génération née dans les emblématiques années 60 dans le sein de la Révolution Cubaine et qui a dans les années 90, à la trentaine, rejoint les rangs d’un parti communiste alors qu’à la même époque partout dans le monde des dizaines de millions de camarades faisaient le chemin inverse.

Nous sommes de cette génération qui a pensé au départ que la perestroïka, la glasnost et autres sinistres apparitions signifiaient la lutte contre les sociétés bureaucratisées d’Europe de l’Est. Le rêve s’est effondré et au milieu des plus grandes difficultés économiques d’une île livrée à elle-même, beaucoup d’entre nous ont pensé que le monde n’avait d’autre alternative que les lois du marché d’un côté, et cette prison idéologique que j’ai par la suite identfié comme le stalinisme de l’autre. Ce fut une des plus effroyables tempêtes éthiques de l’histoire humaine.

Je ne serai jamais assez reconnaissante à mon père de m’avoir alors remis deux livres qui relataient les avatars du bolchevisme trahi. Comme m’aurait aussi été précieux le livre de Tablada !

Juste avant la mort totale, dans une sorte d’été de la Saint-Martin [2], est sorti le livre de Tablada, escorté par le "processus de rectification des erreurs et tendances négatives", non pour Cuba, mais pour la pratique socialiste mondiale. Je n’en ai su plus là-dessus qu’il y a très peu de temps.

Dans ces moments de désespoir juvénile, il m’a sans doute manqué de la grandeur d’âme ou de l’expérience pour comprendre, cette année-là, qu’un des discours les plus lumineux et nécessaires de Fidel posait le sort du socialisme. Dans un dernier cri, le "processus de rectification des erreurs et tendances négatives" produisit sa dernière lueur d’espoir dans la pratique du haut fait de Lénine. Il n’est pourtant pas vrai qu’à Cuba on a commencé à fabriquer un socialisme "à la cubaine", car s’il y a quelque chose qui caractérise le socialisme, qui le distingue de tous les systèmes antérieurs, c’est l’absence de frontières. "Notre socialisme", comme on dit parfois, est un grand paradoxe, puisque le socialisme est né pour être international. Ce processus qui se tint dans la légère île de Cuba, a été le seul processus sincère de rectification du socialisme du XXe siècle.

Le livre de Carlos Tablada s’inscrit dans cette belle tentative de sauver la pratique socialiste. Après bien des vicissitudes, il a fini par être publié et a reçu en 1987 le prix Casa de las Americas.

Au nom de cette génération idéologiquement perdue, assommée par le stalinisme, trompée par la perestroïka, je remercie sincèrement Carlos Tablada d’avoir sauvé ce livre de la mer. En sauvant ces lettres de la tempête à un moment précis qui était celui du préambule du désastre du socialisme, Tablada nous fait sentir, possédé du fantôme du Che, que les idées de Marx sont toujours viables, que la Révolution d’Octobre peut encore triompher, qu’elle avait été trahie.

En plus d’être un livre sur l’économie, c’est un livre idéologique, de combat, un livre qui peut-être aurait dû être publié bien plus tôt, au moment où nous étions submergés par le "calcul économique" et que nous pensions, comme mes condisciples allemands, que la société socialiste consistait à produire de meilleurs savons.

Aujourd’hui encore, il y a des camarades qui continuent à diffamer le Che. Il y a beaucoup de militants qui le considèrent comme un exemple de foquiste courageux, qui ne connaissait pas les "méthodes" léninistes de lutte et dont la pensée économique dans la période de transition se limita à "exagérer" les valeurs morales. Ils estiment qu’il a été un grand révolutionnaire, mais incapable de comprendre la réalité sociale qu’il évitait, que son apport à la théorie marxiste a été bien maigre, et qu’il subordonnait la transition au socialisme au "travail volontaire".

Je voudrais m’arrêter un peu là-dessus, car c’est un motif de douleur profonde que des militants du monde ne parviennent pas à considérer le Che comme un créateur de plus pour le marxisme. D’où vient le mot foquisme ? [3] . Nestor Kohan, dans son livre "Ernesto Che Guevara : un Autre Monde est possible", indique qu’il doit venir d’un essai anthologique du converti français Régis Debray.

Le mot n’est pas mauvais bien qu’on n’ait pas cherché son origine. La définition la plus sérieuse que j’ai trouvé de "foco" (foyer) est la définition géométrique. Les focos se définissent comme les points d’un plan constituant une ellipse. L’ellipse est une forme d’une importance majeure pour notre existence. Il suffit de rappeler ici la Première Loi de Johannes Kepler, le prodigieux astronome allemand du XVIIe siècle. "Les planètes tournent autour du soleil en orbites elliptiques dans lesquelles le Soleil constitue un des foyers de l’ellipse". Alors, sur cette base, le "foco" de Che Guevara est l’équivalent du Soleil grâce auquel nous tournons remplis de chaleur et de lumière.

D’aucuns, quand ils osent encore lever la voix après tant de mensonges, ou en tous cas d’ignorance, lui délivrent une commode couronne d’épines et y inscrivent pour le Congrès de l’Histoire, la phrase sortie de son contexte "rêver l’impossible", en omettant les mots "faire" et "lutter". Ceux-là sont les nouveaux réformistes qui, sous un certain vernis révolutionnaire s’offusquent de tout ce qui les dérangent : partis, engagements, histoire.

Cela est impardonnable. Le Che a été sur cette Terre l’homme qui s’est le plus rapproché de la véritable pratique. Je ne sais pas si son songe d’une nuit d’été a été l’impossible. Mais ce que je sais c’est qu’aucun politique n’a conçu un système économique, éthique et politique plus pertinent pour la réalité de son temps.

Malgré mon manque de connaissances en économie, le livre de Tablada me fait comprendre parfaitement la force des contributions du Che. Le système socialiste devrait se définir non seulement par l’affectation sociale des biens, mais aussi par la manière de les obtenir, par la nature des relations sociales qu’établissent les hommes entre eux dans l’instant de la production. Même s’il s’agit-là d’un fondement du marxisme, ce fondement n’est pas compris dans toute sa portée.

La Nouvelle Politique Economique (NEP), en ce sens, a été beaucoup plus, à mon avis, qu’un pas en arrière, elle a été un recul de la moitié du chemin accompli, duquel il a été fort difficile de revenir.

Je vais illustrer mon propos par un exemple simple :

Imaginons un Couvent de religieuses en grande difficulté économique. La Mère Supérieure prostitue alors les novices les plus belles pour faire rentrer de l’argent. L’argent de cette activité, que sans doute les futures épouses du Christ considéreront comme le Diable, va être utilisé de manière honnête, dans la restauration d’une chapelle, dans l’achat de meilleurs reliquaires pour les saints, dans des dons aux pauvres, etc. Les novices feront alors ce que leurs principes réprouvent pour sauver ce qu’elles aiment. Vont-elles finir comme de vulgaires catins ou comme les nonnes salvatrices du couvent ?

Si on se sert des lois du marché pour bâtir une société qui les contestent, quelle société allons-nous nous construire ? Le socialisme doit être novateur, non seulement dans la manière de distribuer les richesses, mais surtout en tant que système différent pour les produire. Il doit mettre en place de nouveaux rapports dans le processus productif. Le Che avait bien compris cette question. C’est ce que nous restitue l’encre savoureuse de Carlos Tablada, qui montre un révolutionnaire passionné et loquace.

Est-il écrit quelque part que l’homme producteur doive se défaire de sa subjectivité, de sa noblesse et de son altruisme avant d’entrer à l’usine ? L’homme a un estomac et un sexe tout comme un coeur et un cerveau. En quoi faut-il que le coeur et le cerveau commandent, contrôlent et utilisent les lois, et non l’inverse ?

Et maintenant... alors qu’à la vérité le Che avait raison, que le Couvent imaginaire est devenu le plus grand bordel du monde... quelle importance peuvent avoir pratiquement les idées du Che pour l’édification du socialisme ?

Plus que jamais et de manière urgente, ce livre est un livre de combat, et non de souvenirs pour pleurer et maudire le peu de cas que nous avons fait du Che. Les peuples reprennent les voies de gauche, parfois par pur instinct. Au Venezuela, une révolution est en marche, qui sans aucun doute parviendra à se dépasser pour définitivement devenir socialiste, évitant ainsi de se transformer en "caricature de révolution" pour reprendre une autre expression du Che. Pour ce faire, les Vénézuéliens ont un leader incontestable, incorruptible, qui a les pieds sur terre et les pauvres et Notre Amérique au coeur. Je suggère à mes frères vénézuéliens d’utiliser le livre de Carlos Tablada, s’ils veulent savoir comment envisageait de construire le socialisme un de ses plus sérieux constructeurs. Ils n’ont pas pour leur part à devoir batailler contre les modèles préconçus de la gauche (épuisée, détruite et disqualifiée par ses propres erreurs), mais ils ont néanmoins la tâche de sagement raser ceux imposés par la droite, laquelle aujourd’hui a pris la longue route de l’extinction. Sur la terre de Bolivar, a commencé le véritable commencement.

Désormais nous n’avons plus de camp socialiste, lequel nous a fait perdre trop de temps. Nous ne pouvons plus accuser l’URSS et le PCUS (Parti communiste d’Union soviétique). Disparition totale. Ils font partie des souvenirs, dans le meilleur des cas. Il ne nous est pas permis de nous tromper à nouveau, car ce qui n’était peut-être autrefois que naïveté et ignorance, serait aujourd’hui une pure stupidité que l’histoire ne pardonnerait pas.

Si par le cri de "Le Socialisme ou la Mort", on a rendu éternelle, pour résister à l’impérialisme en 1987, la protestation de Baragua [4], le discours de Fidel [5] en commémoration du XXe anniversaire de l’assassinat du Che a constitué aussi, selon moi, la Protestation de Baragua face aux méthodes dominantes du socialisme d’alors, en faisant ressortir clairement quelle était l’unique manière de reprendre le chemin. Le livre de Tablada constitue sa meilleure plate-forme, paraphrasant Antonio Maceo avec ce "Non, on ne se comprends pas" : ni restauration du capitalisme, ni stalinisme qui n’est pas la société que voulaient les meilleurs bolcheviks. Je soupçonne secrètement la bureaucratie stalinienne et les réformistes d’avoir été des alliés stratégiques. Je me demande parfois si ce n’était pas la même chose. Le Che estimait que si Lénine avait vécu il aurait jeté à la poubelle la Nouvelle Politique Economique, qui n’avait de Nouvelle que le nom. Il aurai t été plus juste de l’appeler la VEP (Vieille Politique Economique). Si Lénine n’avait jeté la NEP, c’est la NEP qui l’aurait jeté !

Le livre envoûtant de Carlos Tablada, sorti en juillet 1984 après 15 années de recherches et d’écriture, est une protestation internationale au nom d’Ernesto Guevara. Trois années plus tard, le livre allait devenir un véritable oracle. Un jour, quand on pourra raconter l’histoire du socialisme sans pleurnicher, il faudra accorder une place d’honneur au processus de rectification conçu et réalisé par Fidel Castro, et pour cela le meilleur guide sera le livre de Carlos.

Plus que jamais aujourd’hui, vingt années plus tard, il nous incombe de "réorganiser la guerre". Beaucoup plus vite que nous ne le pensions, les idées socialistes commencent à peser dans la balance de l’avenir des peuples. Ce livre et la pensée du Che sont les classiques les plus adéquats dont nous disposons.

Les portes du socialisme commencent à s’ouvrir aujourd’hui en Amérique latine. Bienvenue !

Che Guevara est désormais indispensable, il est un des rares qui a su éduquer à la fois par la plume, par le fusil et par la conduite des hommes. Il a été un révolutionnaire qui est allé à la conquête du pouvoir pour le prolétariat et pour tous les dépossédés, qui a su l’exercer avec brio, et qui a été capable de l’abandonner pour le combat internationaliste. J’attends qu’on me montre un exemple comparable.

Le Che qui est allé en Bolivie était le même que celui qui travaillait au ministère de l’Industrie, car sa pensée était une, car la construction du socialisme implique la révolution mondiale. C’est pourquoi le Comandante Guevara est un des révolutionnaires les plus intégraux de toute l’histoire. Il a compris, alors que toutes les portes s’ouvraient à Cuba pour la construction du socialisme, qu’il ne pourrait pas pleinement aboutir dans un seul pays. La seule révolution qui produit un changement assuré de société est celle qui s’approfondit jour après jour en même temps qu’elle se propage à d’autres pays.

Carlos Tablada le dit comme l’aurait dit le Che :

"Le Che pensait aussi que Cuba, sans la Révolution latino-américaine, avait très peu de chances de mener à son terme ce que son peuple s’était proposé d’atteindre, une société supérieure sur l’échelle humaine en matière de liberté, d’accès à la culture, à l’éducation et de bien-être pour tous, une société distincte du capitalisme et des régimes du socialisme réel".

Fernando Martinez Heredia a dit cela de manière magistrale dans son magnifique prologue à l’édition d’origine par la Casa de las Americas : "Cette dimension indispensable, sans laquelle il ne saurait y avoir de véritable marche vers le socialisme et le communisme". Bien entendu, cette dimension est aussi présente dans "Le socialisme et l’homme à Cuba" [6] :

" Le révolutionnaire, moteur idéologique de la révolution au sein du parti, se consume dans une activité ininterrompue qui ne se termine qu’à la mort, à moins que la construction du socialisme n’aboutisse à l’échelle mondiale".

Je crois aussi qu’il disait à ses enfants qu’une fois cette tâche accomplie ils "iraient sur la Lune". Sans homme nouveau, il n’y a pas de socialisme à construire, et encore moins d’internationalisme.

Il se pourrait que les ultimes ordres du Che soient codés. Cette balle qui a ébranlé le monde, Léon Trotsky l’a entendue, enveloppé dans ses inoubliables pages de l’ "Histoire de la Révolution russe", cachées dans le sac de combat que lui avait enlevé l’ennemi quelques mois plus tôt en même temps que ses médicaments pour l’asthme [7] .

Il y a quelque quatorze mille millions d’années est né notre Univers dans un immense cri. C’est ce qu’on appelle le Big Bang. Le cri de naissance fut détecté en 1960 par de puissants radiotélescopes et s’appelle "écho du Big Bang". Avec ces appareils nous pouvons "écouter" la naissance du monde.

Avec l’éclatement d’une balle dans une petite école bolivienne est née une autre ère idéologique. Cette ère a transformé le Che en un drapeau pour tous, pour absolument tout mouvement réellement révolutionnaire.

Toute une génération a entendu ce cri, et dans une grande mesure lui a été fidèle. Silvio Rodriguez a été l’un des meilleurs porte-paroles de l’événement. Il l’a défini comme étant l’ère qui vient accoucher d’un coeur.

Aujourd’hui, si nous sommes capables d’améliorer les télescopes de l’engagement et si nous sommes capables, comme nous le propose Silvio, de "laisser la maison et le fauteuil", nous pourrons nous aussi écouter la radiation de fond de cette ère nouvelle.

Ce qui est advenu le 9 octobre 1967 sera entendu dans le monde entier, quand le monde percevra, comme la radiation de fond, qu’il n’y a pas de solution plus sensée et viable que le socialisme. C’est en outre la plus passionnante des solutions.

Notre objectif, celui des révolutionnaires, est de rendre plus puissants ces radiotélescopes et de faire entendre ce son au monde. Ce livre est une des meilleures tentatives pour y parvenir.

Dire que le Che était un idéaliste, dans le sens commun que l’on donne à ce mot, est dans le meilleur des cas... une fanfaronnerie, et dans le pire... la meilleure arme de l’ennemi qui consiste à considérer le Che comme un Don Quichotte se battant contre les moulins à vent. Basta ya ! Le Che a été aux idées socialistes ce que Miguel de Cervantès a été à la littérature. Cervantès a ridiculisé le roman de chevalerie et fondé le roman moderne. Le Che nous propose un marxisme de chair et d’os, réel et utile, libéré de la rhétorique "manuéliste" (marxisme des manuels soviétiques) et des spéculations incertaines qui étaient le monopole de pratiquement tous les partis communistes de cette époque.

Si on ajoute "la scolastique qui a freiné le développement de la philosophie marxiste" (Le Socialisme et l’Homme à Cuba) et ne permet pas le traitement systématique de la période, dont l’économie politique ne s’est pas développée, on doit convenir que nous ne sommes encore qu’aux débuts et qu’il est nécessaire de se consacrer à la recherche de toutes les caractéristiques de cette période, avant de se mettre à élaborer une théorie économique et politique de plus grande ampleur.

Si bien entendu Gramsci a été le premier à conférer une importance décisive à la culture dans la construction du socialisme, le Che est peut-être le pionnier de la morale nouvelle, de l’esprit nouveau que doit acquérir le producteur de biens matériels pour construire la société nouvelle.

L’homme nouveau est la grande oeuvre de Che Guevara. Ce livre l’exprime avec force. Et comme toutes les vérités sont concrètes, comme le disait Lénine, la vérité du Che est fondamentale. Sa conception de la morale socialiste n’était pas ornementale, comme c’est le cas pour ce travailleur qui rentre à la maison après le travail et écoute Verdi. Cet homme nouveau, cette morale nouvelle, nécessaire pour produire, fait partie de la force productive. C’est du moins ce que je comprends à la lecture de ce livre prétendument d’économie. Ce livre qui transpire le Che, se lit les larmes aux yeux, et contrairement à tant de brochures et de lectures préconçues, il devrait être une référence obligée pour les candidats au baccalauréat. Si en lisant Tablada on comprends le Che, on comprend aussi tout naturellement Karl Marx et ses catégories économiques, que l’on peut lire ensuite comme le second chapitre du roman.

C’est là une des vertus de ce livre que je découvre si tard. Il va devenir un classique incontournable. Cette 30e édition, avec son demi-million d’exemplaires vendus et un nombre incalculable de photocopies passées de mains en mains, en atteste.

Paradoxalement, les "manuélistes" prétendaient qu’on se précipitait sur les classiques après lecture de leurs écrits pathétiques. Etait-ce bien vrai ? La réalité n’était-elle pas plutôt que les responsables du "socialisme réel" ne souhaitaient pas qu’on lise les classiques ?

Après avoir senti le Che grâce à la voix de Carlos Tablada, on a conscience du caractère indispensable du livre I du Capital.

Je voudrais, pour finir, faire un autre retour sur une expérience personnelle.

On m’a raconté que Carlos Tablada, il y a bien des années, était allé rendre visite à ma mère. Ma maison (la seule que j’ai jamais reconnue comme mienne) se trouvait à proximité de la mer. Sur la terrasse il y a avait toujours de la fraîcheur, même quand il faisait très chaud. Assis, j’étais encore une gamine, Carlos Tablada promit à ma mère qu’il achèverait son livre. Je ne me souviens pas de l’épisode, si ce n’est qu’il me semble voir flotter la chevelure épaisse de Carlos et bouger les mains blanches de Yeyé (pseudonyme de Haydée Santamaria depuis le temps de la guérilla contre la dictature de Batista), comme chaque fois qu’elle avait des choses importantes à dire. Haydée ne connaissait pas grand chose de l’économie, et encore moins du débat d’anthologie qui avait cours entre calcul économique et système budgétaire. Par contre Haydée avait une étonnante aptitude à pressentir une entreprise. Elle n’aurait sans doute pas pu expliquer avec précision les raisons de sa défense de "La pensée économique d’Ernesto Che Guevara". Mais, pour avoir vécu à ses côtés jusqu’à ce qu’elle décide que son existence n’était plus opportune, je peux vous livrer une piste : elle croyait aux chances de réussite des projets amoureux et quasi-impossibles. Je ne l’ai jamais vue enthousiaste pour ce qui était établi, pour un ministère, ou un département, ou un livre à la publication évidente. Elle fit jurer à Carlos qu’il irait jusqu’au bout, qu’il n’abandonnerait jamais, en dépit de tous les détracteurs invisibles et puissants qui ne manqueraient pas de surgir.

Le Che était pour ma mère l’image même du Ciel sur la Terre. Pourtant, elle ne lui a jamais pardonné d’avoir été machiste en ne l’amenant pas en Bolivie y partager son asthme. Le Che lui avait promis dans la Sierra Maestra qu’ils iraient boire le maté.

Comme ma mère me racontait cela avec une gêne très visible ! J’ai compris, toute petite, que mon frère et moi étions loin d’être le plus important pour elle, qu’il y avait quelque chose de diffus et magique qui dépassait ses enfants, son travail, sa vie avec mon père, qui était l’oeuvre que construisait Fidel et son peuple. Ce dessein était la Révolution dans le monde. Elle n’a pas eu besoin de lire Marx ou Trotsky pour comprendre que La Moncada était le début d’une lutte planétaire. Telle était cette femme irrévérencieuse et convulsive qui fit jurer au jeune Carlos de ne pas renoncer à nous faire sentir le Che combattant les tristes démons du socialisme réel.

Carlos m’a assuré que j’étais bien présente près de ma mère quand il lui a fait sa promesse. Je suis presque certaine que dans ce bonheur irrépressible qui m’a envahi en lisant le Che à travers la plume patiente de Carlos, volait secrètement le fantôme de Yeyé. C’est pour ce bonheur, le véritable et non le maigre bonheur de la sécurité matérielle, pour ne pas me tromper, pour que je poursuive le chemin de la révolution sans hésitation, sûre de l’interminable victoire, que ma mère fit promettre à Carlos qu’il n’abandonnerait pas l’écriture d’un livre pour lequel nous savons combien de murs il lui a fallu abattre.

Je le remercie alors au nom de ma mère d’avoir tenu sa promesse. Je le remercie aussi d’être resté ce jeune en lutte contre ces pouvoirs occultes. Je sais qu’Haydée est heureuse, car je l’ai senti d’innombrables fois dans ces lettres étonnantes.

Haydée a beaucoup pensé à ce bonheur qui s’emparerait de cette fillette à voir le Che sortir des affichettes et des chemisettes pour nous accompagner dans les années difficiles qui attendaient cette génération maltraitée à laquelle j’appartiens.

Dans ce livre mystérieux Carlos Tablada a sorti du silence la voix de l’homme dont le monde a le plus besoin. Pour avoir sauvé son livre de la mer, il est mon héros.

Celia Hart Santamaria

 

Physicienne et auteur d’articles scientifiques, Celia Hart Santamaria est actuellement chercheuse au Musée Abel Santamaria à Cuba. Ces dernières années, elle a écrit des articles et essais politiques publiés dans de nombreuses revues et sites internet, avec des traductions dans diverses langues.

 

Textes traduits en français :

-Venezuela : Le 15 août nous prendons le Palais d’Hiver, août 2004.

- Considérations en marge du crime, septembre 2004.

- "La défense de Cuba passe par la révolution socialiste en Amérique latine et dans le monde", 10 octobre 2004

- L’homme des grandes enjambées, décembre 2004.

- La révolution socialiste est l’unique alternative, RB n°7 janvier 2005.

-"Ce sont les mêmes", RB n°7 janvier 2005.

- Bilan de rêves et résurrection à La Havane, RB n°8 février 2005.

- Il faut sauver le révolutionnaire Chavez, mars 2005.

- Socialisme dans un seul pays et Révolution cubaine, Inprecor n°500, décembre 2004.www.inprecor.org/500/Cuba_C_Hart.htm

 

 Traduction et notes : Gérard Jugant, pour Révolution Bolivarienne N° 12
bolivarinfos@yahoo.fr.

 

Pour bien juger des révolutions et des révolutionnaires, il faut les observer de très près et les juger de très loin (Simon Bolivar).

 

 

[1] Julio Antonio Mella (1903-1929). Né à La Havane d’un père dominicain et d’une mère irlandaise, Mella est une des plus prestigieuses figures révolutionnaires cubaines et latino-américaines. Leader de la Réforme universitaire à Cuba et à l’échelle latino-américaine, fondateur de l’Université Populaire José Marti, il est aussi co-fondateur du Parti Communiste de Cuba en 1925. Contraint à s’exiler par la dictature, il sera assassiné à Mexico en 1929.

[2] Karl Marx parle aussi d’été de la Saint-Martin pour définir des moments de récupération dans les processus de crise historique, préludes à la chute finale du monde ancien (Prologue du 9-5-1864 à la première édition du livre I du Capital).

[3] Le foquisme est la construction de foyers de guérilla dans la campagne, foyers devant irriguer l’ensemble d’un pays et provoquer une crise de l’appareil d’Etat.

Pierre Kalfon rappelle (in Les Amériques latines en France, Gallimard, 1992) qu’en 1965 Che Guevara avait signalé à Fidel un article des Temps Modernes (janvier 1965, n°224) intitulé "Le castrisme, la Longue Marche de l’Amérique latine"dans lequel Régis Debray analysait les perspectives de la stratégie du foco. Cela débouchera en 1967 sur un livre d’une centaine de pages, consacré à la guérilla, Révolution dans la Révolution ?, publié d’abord à Cuba à 200 000 exemplaires, puis ensuite chez Maspero. Le livre de Régis Debray se veut une "synthèse théorique" de la révolution cubaine. Certains vont jusqu’à considérer le foquisme comme une vision "révisionniste" qu’a cherché un moment à donner d’elle-même la révolution cubaine. En fait, la thématique du "foco" est présente dans les écrits du Che mais d’une manière très différente de la théorisation simplificatrice élaborée par Régis Debray. On sait d’ailleur s que le Che était très critique à l’égard du livre de Debray.

L’actuel président du Venezuela, Hugo Chavez, est revenu sur la question, dans son discours du 30-01-05 à Porto Alegre. Si le "foco" est manifestement aujourd’hui une "tactique erronée", a observé le président Chavez, il n’empêche que nous devons continuer "à être inspirés par le Che", dont "l’objectif était correct et nécessaire".

[4] La Protestation de Baragua est le serment prononcé dans cette localité par les indépendantistes menés par Antonio Maceo, le 15 mars 1878, de continuer la lutte jusqu’au bout pour l’indépendance (en réaction au Pacte de capitulation du Zanjon proclamé les Espagnols). Ce lieu des Mangos de Baragua sera le point de départ de la guerre d’indépendance déclenchée en 1895 sous la conduite de José Marti.

[5] Dans l’hommage que Fidel Castro rend au Che le 8 octobre 1987 à Pinar del Rio, "en plein processus de rectification" il dénonce les "vices dans la construction du socialisme". Le livre de Tablada est mentionné en tant que source essentielle de connaissance de la pensée économique du Che. Fidel ajoute : "Le Che était radicalement opposé à l’utilisation et au développement des lois et catégories économiques du capitalisme dans la construction du socialisme". Il est très clair, dans ce discours, que Cuba n’entend pas s’appuyer sur les lois économiques du capitalisme pour remédier aux difficultés de la période, s’opposant ainsi formellement à la perestroïka à l’oeuvre en URSS.

[6] Ce petit livre, publié à La Havane en 1967 (Institut du Livre, 48 pages), a été écrit par le Che en Afrique en 1965 (il s’agissait au départ d’un article publié dans la revue uruguayenne Marcha). Le Che y expose sa conception de l’homme, qui doit cesser d’être un "homme-marchandise", et déclare que la tâche nécessaire au socialisme est de développer "l’homme nouveau", "l’homme du XXIe siècle que nous devons créer", etc. On a dit que ce texte "a le sens caché d’un adieu".

[7] Le Che mentionne dans son Journal de Bolivie du 31-07-1967 avoir perdu, dans l’embuscade de la veille, 11 sacs contenant outre "des médicaments, des jumelles et certains objets compromettants [...], le livre de Debray [que j’ai] annoté et un livre de Trotski...".

Son compagnon d’armes Harry Villegas ("Pombo") est plus précis en indiquant dans son Journal qu’il manquait "le livre de Debray Révolution dans la Révolution ? corrigé par le Che ; un livre de Trotski sur la révolution russe ; le journal de Ricardo, ainsi que toute la réserve de médicaments" (Harry Villegas, "Un homme de la guérilla du Che", Graphein, 1997).


URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/Un-livre-sauve-de-la-mer-La-pensee-economique-du-Che-par-Celia.html


http://cubasilorraine.over-blog.org/article-34956152.html
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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 16:04




Les putschistes honduriens s’en prennent aux étudiants de l’ELAM



 


LES forces putschistes au Honduras ont chargé violemment des étudiants de l’Ecole latino américaine de médecine (ELAM), en visite dans ce pays et qui portaient secours à plusieurs manifestants blessés.

Dans un entretien téléphonique depuis Mexico, Silvia Ayala, députée du Parti Unification démocratique, a affirmé que les jeunes ont été frappés et emmenés dans une station de police alors qu’ils portaient assistance à des victimes de la répression policière à San Pedro Sula.

Certains portaient plusieurs blessures et des marques de coups, a précisé Ayala, qui a pris la tête de la résistance pacifique dans la deuxième ville de ce pays d’Amérique centrale.

Les faits se sont produits alors que la situation ne cesse de se dégrader au Honduras, où le gouvernement de facto a décrété l’état d’urgence devant les importantes manifestations qui se déroulent depuis déjà 47 jours, en faveur du retour de l’Etat de droit.

Pendant ce temps, la tension sociale est montée d’un cran, après la répression militaire et la poursuite de la crise provoquée par le coup d’Etat, sans aucune solution négociée en vue, précise Prensa Latina.

Les forces armées et la police ont lancé hier une vaste opération d’interpellation des opposants qui manifestent pour exiger le rétablissement de l’ordre constitutionnel et le retour du président Manuel Zelaya.


Le Front national contre le coup d’Etat, dans plusieurs communiqués, a dénoncé la brutalité des actions des militaires et de la police, notamment les mauvais traitements, les actes de tortures et les bastonnades contre les détenus.
(SE)



http://cubasilorraine.over-blog.org/article-34975198.html


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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 01:28
Qui veut rayer l'autre de la carte ? L'Iran, ou Israël (par le truchement de nombreux dirigeants, dignitaires, rabbins....) ? La Vérité doit éclater !
Silence et passivité (complice) des Médias sont intolérables ! Eva R-sistons



L'extermination Nucléaire rendue respectable par le NEW-YORK TIMES.

 

par James PETRAS.

Mondialisation.ca, Le 5 Août 2008.

Le 18 Juillet 2008, le New-York Times a publié un article de l'historien Juif Israélien, le Professeur Benny MORRIS, recommandant une attaque Israélienne Nucléaire génocidaire contre l'IRAN avec la possibilité de tuer 70 Millions d'Iraniens – 12 fois le Nombre de victimes Juives de l'Holocauste Nazi.


« Les Dirigeants de l'IRAN feraient bien de repenser leur jeu et de suspendre leur programme Nucléaire. S'ils ne le font pas, le mieux qu'ils puissent espérer c'est que l'attaque d'Israël contre leurs installations Nucléaires avec des armes conventionnelles détruira celles-ci. Cela voudrait dire sûrement des Milliers de victimes Iraniennes et une humiliation Internationale. Mais l'alternative, c'est un IRAN transformé en désert Nucléaire ».

MORRIS fait régulièrement des Conférences, il est aussi Consultant auprès des Institutions Politiques et Militaires Israéliennes et a, de ce fait, un accès unique auprès des planificateurs Militaires stratégiques Israéliens.
La Recommandation de MORRIS et son soutien public à une expulsion massive et brutale de tous les Palestiniens est de notoriété publique. Malgré ses prises de position génocidaires, cela ne l'a pas empêché de recevoir de nombreuses récompenses Universitaires. Ses écrits et points de vue sont publiés en ISRAEL dans les journaux et magazines les plus importants. Les positions de MORRIS ne sont pas de vaines rodomontades d'un psychopathe marginal, comme en témoigne son article d'opinion récemment publié dans le NEW- YORK Times.

Que nous révèle la publication par le NEW-YORK Times d'un article qui appelle à l'incinération Nucléaire de 70 Millions d'Iraniens et à la contamination d'environ un billion de personnes du MOYEN-ORIENT à l'ASIE et l'EUROPE, sur la politique et culture U.S. ? Car c'est le NYT qui informe les « classes éduquées » des U.S., publie des suppléments du dimanche, des pages littéraires et éditoriales et qui sert de « conscience Morale » pour d'importants Secteurs de l'élite culturelle, économique et politique.
Le NYT offre une certaine Respectabilité au Meurtre de Masse, exprimé par les points de vue de MORRIS et dont ils ne pourraient pas bénéficier si, disons, ils étaient publiés dans des hebdomadaires ou mensuels néo cons.
Le fait que le NYT considère la perspective d'une extermination Israélienne de Millions d'Iraniens comme faisant partie du débat politique au MOYEN-ORIENT révèle à quel point le Zionisme-Fascisme a infecté les « Hauts « Cercles Culturels et journalistiques des Etats-Unis.

Il est vrai que c'est le développement logique de l'acceptation publique par le NYT du blocus économique par ISRAEL pour affamer 1.4 Millions de Palestiniens à GAZA ; la dissimulation par le TIMES de l'influence de l'Organisation Israélo- Sioniste AIPAC sur l'attaque lancée par les U.S. contre l'IRAK conduisant au Meurtre de plus d'un Million d'IRAKIENS.
Le TIMES donne le ton pour toute la scène culturelle de NEW-YORK, qui privilégie les intérêts Israéliens, au point de les assimiler au discours politique U.S. NON-seulement dans leurs violations routinières des Lois Internationales, mais leurs menaces, en fait promesses de dévaster d'immenses zones de la terre dans leur poursuite de suprématie régionale.

La volonté du NYT de publier un article recommandant un génocide ethnocide, nous montre la force des liens entre un journal pro-Israélien « Institutionnel Libéral » et la Droite totalitaire Israélienne. C'est comme si en publiant cela, le NYT considérait que les points de vue des nazis NON-Juifs étaient inacceptables, mais que les points de vue et politiques Judéo- Fascistes nécessitaient un examen attentif et une possible Mise en application.
L'article de MORRIS « d'extermination Nucléaire » dans le NEW-YORK Times n'a provoqué aucune opposition des 52 Présidents des plus importantes Organisations Juives Américaines (P.M.A.J.O.) car, dans leur Bulletin Quotidien, Daily Report, elles ont fréquemment publié des articles par des Israéliens et des Sionistes Américains, préconisant une attaque Nucléaire Israélienne et ou U.S. contre l'IRAN.

En d'autres termes, les points de vue totalitaires de MORRIS font partie de la Matrix culturelle profondément enracinée dans les réseaux organisationnels Sionistes et leurs « influence » étendue dans les Cercles Culturels et politiques U.S. Ce que le Times a fait en publiant l'article démentiel de MORRIS a sorti le discours génocidaire des Cercles d'influence limités Sionistes, et l'a placé dans le champ traditionnel de lecture de Millions de lecteurs Américains.

Mis à part une poignée d'écrivains (NON-Juifs et Juifs) qui publient sur des Sites marginaux, il n'y a aucune condamnation Politique ou Morale émanant de tout le monde littéraire, politique et journalistique, à cet affront à notre Humanité. Aucune tentative n'a été faite de lier les politiques totalitaires génocidaires de MORRIS aux menaces publiques officielles d'ISRAEL et aux Préparations pour une GUERRE NUCLEAIRE.
Il n'y a aucune campagne anti-Nucléaire menée par nos intellectuels ayant le plus d'influence sur l'opinion publique pour dénoncer l'ETAT (ISRAEL) et ses intellectuels connus qui préparent une GUERRE NUCLEAIRE qui peut potentiellement exterminer plus de DIX FOIS le Nombre de Juifs massacrés par les NAZIS.
Une incinération Nucléaire de la Nation Iranienne est l'équivalent Israélien des chambres à Gaz et fours crématoires d'HITLER, écrit en grosses lettres.

L'extermination est la dernière étape du Sionisme *sur la base de la doctrine :
- dominer le MOYEN-ORIENT ou ruiner l'air et la terre de la planète.
C'est le Message clair de Benny MORRIS (et de ses sponsors officiels Israéliens) qui, comme HITLER, lancent des ultimatums aux Iraniens, « Rendez-vous ou vous serez détruits » et qui menacent les U.S., joignez-vous dans le bombardement de l'IRAN ou sinon, vous devrez affronter une catastrophe écologique et économique Mondiales.
Que MORRIS soit complètement, carrément et cliniquement FOU ne fait aucun doute.

Le NEW-YORK Times, en publiant ses divagations génocidaires fournit de Nouveaux signes prouvant comment la puissance et la richesse ont contribué à la dégénérescence de la Vie intellectuelle et culturelle JUIVE aux Etats Unis.
Pour comprendre les dimensions de cette décadence, nous avons seulement besoin de comparer le brillant écrivain Juif Allemand tragi-romantique : Walter BENJAMIN, fuyant désespérément l'avancée de la terreur totalitaire Nazie, à la Recommandation criminelle de l'écrivain Juif Israélien, Benny MORRIS, d'une terreur Nucléaire Sioniste, publié dans le NEW- YORK Times.

La question de la puissance Sioniste en AMERIQUE n'est pas seulement une question d'influence du
« lobbying », sur les Décisions du Congrès et de la Maison-Blanche concernant l'Aide étrangère fournie à ISRAEL. Ce qui est en jeu actuellement, ce sont les Questions liées, celle de la Recommandation d'une GUERRE NUCLEAIRE par laquelle 70 Millions d'Iraniens sont menacés d'extermination et la complicité des Médias de Masse U.S. qui fournissent une plateforme, voire une certaine Respectabilité politique pour un Meurtre de Masse et une contamination Mondiale. Contrairement au passé Nazi, nous ne pouvons pas affirmer, comme l'ont fait les Bons Allemands « Que nous ne savions pas « OU « Qu'on ne nous a pas prévenus », parce-que cela a été écrit par un Universitaire Israélien notoirement connu et cela a été publié dans le NEW-YORK Times.

Article original en Anglais, The NEW-YORK Times : Making Nuclear Extermination Respectable, 30 Juillet 2008.
Traduction Mireille DELAMARRE pour www.planetenonviolence.org.

James PETRAS est l'Auteur du livre « Zionism, Militarism And the Decline of U.S Power (Clarity Press Atlanta )" publié en Août 2008.
Articles de James PETRAS publiés par Mondialisation.ca


sur le blog de Sly

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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 01:25

Les pays arabes tentent d'obtenir le soutien de l'Union européenne pour forcer Israël à rendre public son programme nucléaire, d'après des documents obtenus par l'Associated Press.



Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe
Photo: AP , JPost



Dans une lettre remise au ministre des affaires étrangères suédois Carl Bildt, Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, presse la Suède de soutenir une résolution sur les capacités nucléaires d'Israël. Le texte sera soumis à la prochaine assemblée générale de l'AIEA, l'agence chargée de l'énergie atomique des Nations unies.

Des lettres comparables ont été envoyées aux autres ministres des 26 états européens. Elles visent à amener l'Etat hébreu à signer le traité de non prolifération nucléaire, à condition qu'il reconnaisse l'existence de ses armes atomiques. Une motion identique a été repoussée de quelques voix à la précédente assemblée.

http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1249418605883&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull

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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 01:22
publié par roland (Dazibaouebmaster) Aujourd'hui 20H41

JusticePar Olivier Bonnet (Plume de Presse)


Le magistrat Marc Bourragué m’accuse d’injure publique. Procès le 4 septembre




Nouvelle attaque contre la liberté d’expression sur Internet : le magistrat Marc Bourragué me traîne devant le tribunal pour soi-disant "injure publique". Comme Jean-Louis Bianco, soutenez Plume de presse !


Je vous racontais en octobre dernier comment j’ai été mis en examen pour "injure publique envers un fonctionnaire public", à la suite d’une plainte du magistrat Marc Bourragué, concernant un billet de ce blog. Quelle est la définition juridique de l’injure ? Article 29, alinéa 2 de la loi sur la Liberté de la presse, chapitre IV : "des crimes et délits commis par la voie de la presse ou par tout autre moyen de publication" ; paragraphe 3 : "Délits contre les personnes" ; article 29 Al. 2e : "Toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait est une injure." C’est pourquoi on ne dispose pas pour se défendre de l’offre de la preuve. Inutile d’expliquer pourquoi on a écrit ce qu’on a écrit puisqu’il s’agit d’une "injure", donc n’imputant aucun fait. Cette incrimination, dont nous allons voir qu’elle ne tient pas une seconde, m’interdit concrètement de me défendre ! Qu’ai-je donc écrit qui me vaille ainsi les foudres d’un magistrat plaignant, d’une juge chargée de l’instruction et du procureur de la République ensemble ?

renvoi

L’épithète "inénarrable" ? "Inexprimable, inracontable, indicible, incommunicable", donne le dictionnaire comme sens premier, suivi de "cocasse, bizarre, comique, drôle, grotesque, fantaisiste". La belle affaire. Ensuite, deuxième passage censé constituer une injure : "On peut donc légitimement s’interroger, connaissant le CV de ce magistrat, sur son « indépendance » dans le cadre d’un tel procès, tant il est évident qu’il est en "coma professionnel avancé". Le procès en question était celui d’Yvan Colonna. J’explique qu’un couvmagistrat que son supérieur hiérarchique met gravement en cause, dans un rapport dont une synthèse a été publiée dans le livre de mon confrère Gilles Souillés (non attaqué par Bourragué), le rapport Bréard, se retrouve pieds et poings liés, parce que susceptible d’être à tout moment sanctionné. S’agit-il d’une diffamation ? Si telle est l’accusation, alors on pourra livrer les éléments qui ont conduit le raisonnement. Demander à ce que soit produit le rapport qui dort dans les coffres de la chancellerie. Pour qu’on juge si le fait d’exprimer l’opinion que le magistrat visé n’offre pas toutes les garanties d’indépendance, dans ce contexte précis, est suffisamment étayé et de bonne foi. Bourragué attaque-t-il pour diffamation ? Non. L’incrimination est celle de l’injure "qui n’impute aucun fait". Or la thèse que je défends est manifestement le fruit d’un raisonnement. Notez du reste qu’il est écrit "On peut donc légitimement s’interroger". Définition de "donc" ? "Conjonction qui sert à marquer la conclusion d’un raisonnement". Et qu’est-ce qu’un raisonnement ? "Activité, exercice de la raison, de la pensée, suite d’arguments, de propositions liés les uns aux autres, en particulier selon des principes logiques, et organisés de manière à aboutir à une conclusion". Les propos tenus ne peuvent nullement par conséquent être qualifiés d’ "injures". Donc je suis innocent.

biancoC’est bien l’avis du député et ancien ministre Jean-Louis Bianco, alerté par des amis blogueurs et qui a pris l’initiative, sans sollicitation de ma part, de m’adresser une lettre de soutien que je publie ci-dessous, en le remerciant publiquement de cette prise de position.

lettre bianco

Je comparais devant le tribunal correctionnel de Paris - ce qui m’oblige à prendre un deuxième jour de congé (après l’épisode de la mise en examen) pour effectuer un deuxième déplacement depuis Aix-en-Provence, à mes frais, auxquels s’ajoutent les honoraires de mon avocate - le 4 septembre à 13 h. Ce billet restera à la Une de Plume de presse jusqu’à cette date. Si j’étais condamné, je risque une amende de 12 000 euros, tarif prévu par la loi pour l’injure publique. Je vous invite d’ici là à vous mobiliser pour la liberté d’expression, en signant la pétition ci-dessous.


Allez signer la pétition sur le site
Plume de Presse

 


Source: Plume de Presse


http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=5515

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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 01:03
Article publié récemment, 2 commentaires... et réflexion à mener !!!  Eva R-sistons à la casse de l'enseignement public.




Grippe A/H1N1: des cours diffusés dans les médias publics en cas de fermeture d'écoles, selon Chatel

 

Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a annoncé mercredi que des "modules d'enseignement" avaient été préparés pour être diffusés sur les chaînes de télévision et de radio publiques en cas de fermeture des écoles pour cause de pandémie de grippe A/H1N1. Lire la suite l'article

 

http://sos-crise.over-blog.com/article-34837722-6.html#anchorComment




Commentaire reçu et ma réponse :



Eh bien, voila la fin du Mammouth ??? La France va récupérer les bâtiments pour les sans abris, une économie monstre pour tout ces profs qui ne voulaient de toutes façons plus enseigner Les enfants vont enfin pouvoir s'instruire a leur rythme !!!!!! 
Commentaire n° 1 posté par laury avant-hier




En réalité se profile la FIN de l'école pour tous, républicaine, laïque,
de l'enseignement qui coûte cher aux capitalistes ( = vauriens rapaces )

fin des enseignants critiques à l'égard du pouvoir, à juste titre,

et chacun à domicile, lycéen etc, ça permettra de contenir les mécontentements (l'union - des lycéens par ex - fait la force !!!)

alerte, danger !!  Eva

Commentaire n° 2 posté par Eva R-sistons aujourd'hui
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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 00:59


publié par roland (Dazibaouebmaster) Hier 07H49

Planche2.qxpPar Stephen Lendman


Le bouclage des frontières, les lois sur l’immigration de plus en plus drastiques, les « accords » commerciaux scélérats avec les pays pauvres, le « libre échange », la demande constante pour une main-d’œuvre pas chère et docile, et d’autres facteurs favorisent automatiquement les trafics de toutes sortes. C’est ce qui se passe aujourd’hui dans le monde occidental où l’appât du gain et le pillage de la planète ont fini par primer sur toute autre considération, devrait-elle être teintée d’humanisme.



Dans cet article « Modern Slavery in America », paru dans Dissident Voice le 7 mars 2009, Stephen Lendman passe en revue les différents secteurs où hommes, femmes et enfants sont réduits à la servitude par des patrons sans scrupules.

L’esclavage moderne en Amérique

Qu’on l’appelle traite des êtres humains ou travail forcé, l’esclavage moderne est en plein essor en Amérique, où il échappe à tout contrôle. Une étude de l’université de Berkeley en 2004 situe ce phénomène principalement dans 5 secteurs d’activité:

- La prostitution et l’industrie du sexe: 46%

- le travail domestique: 27%

– l’agriculture: 10%

– les ateliers clandestins ( »sweatshops ») ou les usines: 5%

- la restauration / l’hôtellerie: 4%

Le reste concerne l’exploitation sexuelle des enfants, les divertissements, et la vente d’épouses par correspondance.

Tout cela persiste à cause du manque de réglementation, de l’insuffisance de contrôles par l’inspection du travail, et d’une demande croissante pour une main d’oeuvre bon marché qui permet aux employeurs sans scrupules et aux réseaux criminels d’exploiter des travailleurs sans défense à des fins lucratives.

L’Organisation Internationale du travail (OIT) définit le travail forcé par: « tout travail ou service extorqué à quiconque sous la menace d’une sanction quelle qu’elle soit, et pour lequel ladite personne ne s’est pas portée volontaire ».

Le travail forcé des enfants, c’est:

1. Toute forme d’esclavage ou de pratiques similaires assimilables à de l’esclavage tels que la vente et la traite d’enfants, la servitude pour dettes et le servage, et le travail forcé ou obligatoire, comprenant, entre autres, le recrutement forcé ou obligatoire d’enfants dans les conflits armés.

2. Utiliser, se procurer un enfant ou lui proposer de l’embaucher avec pour objectif la prostitution, la production de pornographie ou de spectacles pornographiques.

3. Utiliser, se procurer un enfant ou lui proposer des activités illégales, en particulier le trafic de drogue tel que défini dans les traités internationaux appropriés.

4. Tout travail qui, par sa nature ou les circonstances dans lesquelles il est réalisé, susceptible de porter atteinte à la santé, la sécurité ou l’intégrité des enfants.

La définition de « Free the Slaves.net » (site « libérez les esclaves ») est : « être forcé de travailler sans rémunération sous la menace de représailles et sans possibilité de s’en aller ».

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Selon le site:

- On estime à 27 millions le nombre de personnes réduites à l’esclavage dans le monde, plus qu’à toute autre période de l’histoire;

- Des milliers de personnes sont victimes de trafic tous les ans dans 90 villes différentes; environ 17.000 selon certaines estimations et jusqu’à 50.000 selon la CIA; sont victimes de travail forcé ou de servitude sexuelle: des étrangers, des citoyens américains ou des résidents permanents;

- Ces activités génèrent plus de 9,5 milliards de dollars de profits par an; – Les victimes sont souvent des femmes et des enfants;

- La majorité d’entre elles résident en Inde et dans les pays africains;

- L’esclavage est illégal mais a lieu « partout »;

- Les esclaves sont employés dans les travaux agricoles ou domestiques, les mines, la restauration, les bordels, et partout où les trafiquants peuvent les utiliser: ils ne coûtent presque rien, ils sont nombreux, ils sont jetables et remplaçables;

- 90 dollars, c’est le coût de revient moyen d’un esclave dans le monde par rapport aux 40.000 dollars en 1850 traduits en monnaie actuelle.

- La croissance démographique, essentiellement dans les centres urbains où il n’y a ni protection sociale ni législation du travail facilite ces pratiques;

- La corruption des gouvernements, le manque de contrôle et l’indifférence sont responsables de cet état de fait.

Les différentes mesures prises aux Etats-Unis pour lutter contre les trafics

La législation interdit toute forme de trafic humain grâce à des lois existantes ou renforcées par la loi de 2000, « Victims of Trafficking and Violence Protection Act (VTVPA), qui prévoit des peines allant jusqu’à 20 ans et plus d’emprisonnement ainsi que d’autres sanctions.

En avril 2003, était adoptée la loi Protect Act (contre l’exploitation des enfants, NDT). Cette loi qui protège les enfants punit sévèrement les contrevenants quand elle est appliquée. Elle est destinée à poursuivre les citoyens américains et les résidents permanents qui voyagent à l’étranger dans le but d’exploiter sexuellement des enfants sans même qu’il aient à prouver leur intention de commettre l’acte.

La loi de 2000 (reconduite en 2005) offre des outils pour lutter contre les trafics qui ont lieu dans le monde entier. Ont été créés des services pour contrôler et combattre le trafic d’êtres humains (Office to Monitor and Combat Trafficking in Persons – TIP Office) ainsi que « the President’s Interagency Task Force » qui permet de coordonner les luttes contre les trafics. Il y a également un service pour protéger les victimes « State Department’s Bureau of Population, Refugees, and Migration (PRM »). En outre, différentes autres agences sont engagées, comme, entre autres, le Ministère de la Santé et le Ministère de la Justice, qui se charge d’engager les poursuites.

Malgré cela, il y a peu ou pas de poursuites, à la fois au niveau fédéral et à celui des états, car les criminels sont puissants et que ceux qui en sont victimes sont les « damnés de la terre », pour la plupart des Noirs pauvres, des Latinos et des Asiatiques. En conséquence, ces pratiques sont largement répandues et en augmentation.

En voici des exemples:

Esclavage dans l’agriculture

Oxfam America s’inquiétait de ce problème croissant dans un rapport intitulé « Comme des machines dans les champs; les travailleurs sans droits de l’agriculture en Amérique » et publié en mars 2004.

Ce compte-rendu révoltant montre que « derrière les images heureuses et lustrées des sempiternelles publicités du secteur de la restauration rapide, se dissimule une autre réalité »:

- Près de 2 millions d’ouvriers agricoles surmenés vivent « bien en dessous du seuil de pauvreté, sans aides sociales, sans avoir droit aux heures supplémentaires », sans un salaire décent, sans aucune protection, y compris pour les enfants;

- En Floride, il n’est pas inhabituel de retrouver des travailleurs enchaînés à des poteaux, enfermés dans des camions, battus et qu’on a privés de salaire; c’est tellement courant qu’un procureur fédéral a décrit dans un article du New Yorker cet état comme étant la base de l’esclavage moderne;

- John Bowe, auteur de “Nobodies: Modern American Slave Labor and the Dark Side of the New Global Economy” ( »Les moins que rien, le travail d’esclave dans l’Amérique actuelle et la face cachée de la nouvelle économie mondialisée »), qualifie l’agriculture en Floride de « monde répugnant » où des travailleurs comme Adan Ortiz ont peur de parler de leurs patrons parce qu’ils pourraient, comme dans les cauchemars d’Ortiz, « les poursuivre avec des machettes ou autres objets … ».

La législation du travail aux US ne concerne pas les travailleurs agricoles, comme, par exemple, le simple droit de se syndiquer; des lois comme la National Labor Relations Act (NLRB) de 1935 et la « Fair Labor Standards Act (FLSA) » de 1938 ou les protections dans le domaine du travail garanties par l’OSHA ( »Occupational Safety and Health Administration » – organisation gouvernementale des États-Unis dont la mission est la sécurité et la santé des travailleurs, NDT) ne les concernent pas;

la loi de 1983 sur la protection des travailleurs saisonniers (Migrant and Seasonal Agricultural Worker Protection Act – AWPA or MSPA) apporte une aide modeste mais inappropriée, voire aucune quand elle n’est pas appliquée;

Oxfam explique que, sauf, modestement, en Californie, « les lois des états pérennisent les inégalités », en particulier et surtout en Floride et en Caroline du Nord; Un dans l’autre, les contrôles sont très insuffisants, au niveau fédéral et à celui des états, et sont encore plus laxistes ces dernières années à cause surtout du manque d’inspections, de poursuites et de subventions pour les mener à bien; dans le cas des travailleurs sans papiers, aucune loi ne les protège véritablement; – Beaucoup effectuent du travail forcé contre leur gré dans cette version moderne de l’esclavage: terrorisés par des employeurs violents , surveillés par des hommes armés, vivant dans des conditions proches de l’incarcération, entassés dans des baraques ou des caravanes sordides, souvent rongées par la rouille ou la moisissure et équipées de matériel inutilisable, avec des toits qui s’affaissent ou qui fuient, des douches qui ne fonctionnent pas, et occupées par une multitude de personnes qui paient aux employeurs sans scrupules le prix exorbitant de 200 dollars par semaine;

Mais les travailleurs sont bien obligés de s’accommoder de ces conditions parce que, disent-ils: « Si nous ne travaillons pas, nous ne mangeons pas »;

Le pouvoir marchand de clients importants comme Wal-Mart (19% de parts de marchés dans la grande distribution aux Etats-Unis) et Yum Brands (leader mondial de la restauration rapide) forcent les producteurs et les grossistes à réduire leurs prix au plus bas;

La concurrence croissante avec les produits importés a eu le même effet, surtout pendant les mois d’hiver;

Et alors que les prix et les salaires des producteurs sont calculés au plus serré, les bénéfices grimpent la chaîne de distribution pour arriver directement au sommet remplir les poches des géants de la distribution;

Ce sont les saisonniers qui en ont donc pâti en premier et ce sont probablement les travailleurs les plus pauvres et les plus mal traités aux Etats-Unis. Environ la moitié d’entre eux gagne moins de 7500 dollars par an. Les plus chanceux atteignent les 10 000 dollars, mais dans les deux cas, c’est bien en deçà du seuil de pauvreté aux Etats-Unis, et leurs salaires stagnent depuis les années 1970. Alors qu’ils effectuent les tâches les plus difficiles et les plus dangereuses (car ils sont en contact avec des produits toxiques et exposés aux accidents du travail), ils sont forcés de vivre dans des taudis, d’accepter des emplois à court terme, de se déplacer de plus en plus et de subir la séparation familiale.

En plus d’avoir des salaires de misère, environ 95% d’entre eux n’ont droit ni aux aides sociales, ni à l’assurance maladie (a fortiori aux congés payés et à la retraite) pour eux-mêmes et pour leurs familles. Les femmes qui travaillent dans l’agriculture sont confrontées à d’autres violences comme le sexisme, le harcèlement sexuel, voire pire, tout en devant également s’occuper des tâches au sein de leur famille.

Il y a du travail dans l’agriculture et l’élevage partout aux US, mais plus de la moitié des emplois sont concentrés en Californie, en Floride, au Texas, en Caroline du Nord et dans l’état de Washington. La plupart des ouvriers agricoles sont jeunes (entre 18 et 44 ans, voire plus jeunes), de sexe masculin (80%), et originaires d’Amérique Latine. Ils sont peu instruits, et beaucoup sont des immigrés sans papiers (majoritairement en provenance du Mexique) forcés d’émigrer vers le nord à cause de lois criminelles sur les échanges commerciaux comme l’ALENA.

Les luttes pour s’organiser ont remporté des victoires importantes mais pas suffisantes pour permettre aux travailleurs de peser davantage dans les négociations dans un système fondamentalement injuste. Et donc, alors que les succès de syndicats comme la « Coalition of Immokalee Workers » (*CIW) en Floride (qui comprend plus de 2000 adhérents) sont impressionnants, ils ne représentent rien à côté des puissants géants de l’agrobusiness ou de Wal-Mart.

Pas plus qu’ils ne peuvent améliorer les conditions de travail dans un des secteurs d’activité du pays les plus dangereux. Les taux d’invalidité sont trois fois plus élevés que pour l’ensemble de la population active. Il y a chaque année environ 300.000 travailleurs qui souffrent d’empoisonnement aux pesticides et beaucoup d’autres sont victimes d’accidents, souffrent de lésions de l’appareil locomoteur ou d’autres (dont certaines sont chroniques).

Une étude effectuée en 1990 en Caroline du Nord indique que 4% seulement de ces travailleurs ont accès à de l’eau potable, à des lavabos ou à des toilettes, une situation particulièrement critique pour les enfants et les femmes enceintes. Oxfam décrit les conditions de travail dans les champs actuellement comme étant l’équivalent de ce qui se passait dans les plantations au XIX°s, avec des ouvriers agricoles, un matériel rudimentaire, de longues heures de travail, peu de rémunération, pas d’aides sociales, dans un système fondamentalement inhumain et anachronique qui nécessite des réformes urgentes. Mais comment faire quand, à tous les niveaux de responsabilité, on ferme les yeux sur les pires abus, et que quand il s’agit de sans papiers, on les rend responsables de leurs propres malheurs?

Esclavage domestique en Amérique

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Chaque année des milliers de personnes, essentiellement des femmes, arrivent en Amérique avec des visas temporaires pour travailler comme domestiques (pour des riches diplomates étrangers, ou d’autres hauts responsables, étrangers ou américains). Elles (et ils) viennent pour fuir la misère et pour gagner de l’argent pour l’envoyer à leur famille. Elles sont souvent exploitées ou persécutées par des trafiquants sans scrupules qui les réduisent à l’esclavage, les font travailler jusqu’à 19 heures par jour, les gardent pratiquement prisonnières, les payent moins de 100 dollars par jour, et leur font souvent subir des sévices sexuels.

Les immigrés sans-papiers ne sont pas protégés par la loi, mais même les immigrés qui sont entrés légalement ne le sont pas beaucoup. Parce que les visas ne sont accordés que si on a un contrat d’embauche, les employées sont les obligés de leur employeur, aussi brutal soit-il, et si elles le quittent, elles perdent leur statut d’immigrées et sont expulsées.

En conséquence, peu d’entre elles portent plainte. Et celles qui le font sont rarement protégées parce que les agences gouvernementales sont peu empressées en matière de contrôles ou d’application de la loi.

Les domestiques qui vivent chez leur employeur sont également exclues de la législation du travail en ce qui concerne la rémunération des heures supplémentaires, le droit de se syndiquer, de faire grève, et de négocier collectivement.

En outre, elles ne sont pas protégées par l’OSHA et, donc, contre le harcèlement sexuel, car l’article sur la protection des employés sur leur lieu de travail ne s’applique que pour les employeurs de 15 personnes ou plus. Pour ce qui est des employeurs étrangers, ils jouissent de l’immunité diplomatique, quelle que soit la gravité des faits qui leur sont reprochés.

Et c’est ainsi que les domestiques qui ont un visa spécial pour séjourner aux Etats-Unis, subissent des violations de leurs droits d’êtres humains. Les employeurs sont protégés tandis que leurs employés sont sans défense face à des abus tels que:

- Les coups et blessures. Les violences physiques ou les menaces de violences;

- La liberté de mouvement limitée, dont la perte de liberté arbitraire et forcée avec l’utilisation de serrures, de barreaux, la confiscation du passeport et de papiers officiels, l’emploi de chaînes et les menaces de représailles à l’encontre de membres de leur famille;

- Les problèmes de santé et de sécurité qui peuvent découler des conditions imposées par l’employeur, comme, par exemple: devoir dormir dans des sous-sols, des buanderies ou d’autres endroits inappropriés; avoir des conditions de travail dangereuses; être privé de nourriture ou ne pas recevoir une alimentation saine; se voir refuser des soins médicaux ou être contraint de travailler même quand on est malade;

- Problèmes de salaires et d’horaires de travail: le code du travail aux Etats-Unis ne les protégeant pas, il est donc courant que les employées de maison effectuent de longues heures de travail, aient droit à peu de repos et reçoivent un salaire dérisoire;

- Immixtions dans la vie privée: le Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté le 16 décembre 1966 par l’Assemblée générale des Nations Unies qui spécifie que « Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance » concerne tout être humain, même les domestiques logés nourris avec un visa spécial; néanmoins, les violations de leurs droits sont courantes et les migrants n’ont, là encore, aucune chance d’obtenir réparation;

- Les pressions psychologiques – caractéristiques de la relation dominant-dominé entre l’employeur et leurs employés qui font craindre à ces derniers d’aller porter plainte; Parmi les autres abus, il y a: les insultes, la privation de nourriture, le refus de leur fournir des vêtements adaptés, et diverses autres pratiques avilissantes.

- La servitude, le travail forcé et les trafics: ils sont interdits par le Pacte de l’ONU et d’autres lois et règlements internationaux, qui ne font pas clairement la distinction entre « servitude » et esclavage.

Et donc, les sévices que font subir les employeurs sont inévitables; le trafic d’êtres humains, en particulier, est interdit par le Protocole des Nations Unies, adopté en 2000, visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, ainsi que par le protocole plus récent (Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée) qui cible les trafiquants et les proxénètes. Malgré cela, ces pratiques sont très répandues et en expansion; et en ce qui concerne les employées domestiques étrangères, les mauvais traitements sont courants et très peu médiatisés.

L’esclavage sexuel en Amérique

C’est la catégorie la plus nombreuse de travail forcé aux Etats–Unis et pour des raisons simples:

- Il est lié au crime organisé et rapporte énormément d’argent;

- La demande pour les services sexuels, y compris avec des enfants, est importante et en augmentation;

- Les lois strictes restreignant l’immigration facilitent le trafic.

Le Département de la Justice des Etats-Unis indique que la moyenne d’âge d’entrée en prostitution se situe entre 12 et 14 ans.

« Shared Hope International » (une ONG qui s’occupe des femmes et des enfants victimes de la traite, NDT) fournit des informations sur le trafic sexuel actuel et examine les conditions dans lesquelles il existe.

L’organisation confirme que la plupart des victimes de la traite sont des filles mineures.

Une enquête du Congrès indique qu’entre 100.000 et 300.000 enfants peuvent y être exposés à tout moment. Le Département de la Justice estime que les proxénètes contrôlent au moins 75% de mineurs exploités, prenant pour cible les enfants vulnérables et utilisant la violence et l’intimidation psychologique pour les retenir.

L’Internet est un outil de recrutement fréquent. Les autres cibles privilégiées sont les enfants qui vivent dans des centres d’hébergement ou dans la rue, parmi lesquels des enfants qui ont fugué. On estime à 2,8 millions le nombre d’enfants qui vivent dans la rue, dont un tiers d’entre eux sont approchés dans les 48 heures qui suivent leur fugue. La prostitution familiale est également courante, où on vend un membre de la famille pour acheter de la drogue, pour payer un hébergement, ou tout simplement pour se procurer de l’argent.

Le marché du sexe comprend la prostitution, y compris enfantine, la pornographie, le striptease, les danses érotiques et les peep-shows, et est souvent entre les mains de la mafia. L’ensemble des activités sexuelles, légales ou non, font partie d’une gamme de produits et de services plus large, dont la drogue et le trafic de drogue.

Les trafiquants du sexe recrutent en général des personnes de leur propre pays ou de leur ethnie, et le passage en fraude de migrants facilite le trafic. En outre, les lois fédérales et celles des états sont trop souvent contradictoires, et permettent, ainsi, de refuser le statut de victimes à ceux et celles qui ont subi des sévices, ralentissent les poursuites et se traduisent in fine par des sanctions peu sévères, quand il y en a. Egalement, il est rare que les clients des prostitué-es (même s’il s’agit de mineurs) soient arrêtés et poursuivis, et globalement, les agences du maintien de l’ordre se retrouvent confrontées à des questions systémiques légales qui font obstacle à leur aptitude ou à leur penchant à poursuivre les clients. La société offre peu de protection aux victimes, comme, par exemple, des foyers d’accueil pour les jeunes enfants en difficulté, et, c’est ainsi que les services sexuels sont en plein essor aux Etats-Unis.

Les ateliers clandestins et les usines.

D’après le syndicat des travailleurs du textile et des travaux d’aiguille (Union of Needle Trades and Industrial Textile Employees), 75% des fabriques de vêtements sont des ateliers clandestins ( »sweatshops’ »). Le ministère du travail indique que plus de 50% de tous les ateliers sur le territoire américain sont clandestins, la majorité étant situés dans les centres textiles de New York, Californie, Dallas, Miami, et Atlanta, d’autres étant également installés dans les territoires américains comme l’île de Saipan, Guam ou les Samoa américaines, où la production porte la mention: ‘“Made in the USA.”

La concurrence avec les producteurs étrangers à faibles coûts incite à faire pression sur les producteurs US pour qu’ils réduisent leurs coûts le plus possible, quitte à violer la réglementation du travail, et parfois manifestement grâce au travail forcé.

Comme l’agriculture et l’économie domestique, ce secteur est particulièrement vulnérable car il s’organise au sein d’une économie informelle où les contrôles sont peu nombreux, voire inexistants. En conséquence, l’exploitation des travailleurs perdure. Les salaires sont en deçà du seuil de pauvreté. La rémunération des heures supplémentaires est exceptionnelle, et les conditions de travail oscillent entre mauvaises et dangereuses. Les travailleurs qui se plaignent et tentent de s’organiser sont généralement licenciés et remplacés par de plus malléables.

Des salaires de misère, des horaires à rallonge, des conditions de travail dangereuses et pas de protection sociale sont des pratiques courantes dans un secteur où les violations de la législation du travail sont notoires.

En 1995, deux énormes scandales ont fait la une des journaux, un a eu lieu ici, aux US, l’autre à l’étranger.

Le 2 août, la police faisait irruption dans un immeuble d’El Monte, Californie, où 72 immigrés thaïs sans papiers étaient retenus prisonniers derrière des barbelés et des chaînes.

Cela faisait plus de 17 ans qu’ils étaient enfermés là, travaillant à la confection de vêtements pour les plus grands manufacturiers et distributeurs du pays.

Ils étaient entassés les uns sur les autres dans des logements sordides. Des gardes armés imposaient la discipline, faisant pression sur eux et les intimidant pour les obliger à travailler tous les jours, à raison de 84 heures par semaine pour 70 cts l’heure. Les ouvriers étaient forcés de travailler, de manger, de dormir et de vivre en captivité. Les coups de fil étaient obligatoirement surveillés, le courrier censuré, et tout ce qui venait de l’extérieur était acheté par leurs geôliers qui faisaient payer la marchandise à des prix exorbitants.

Sept responsables étaient alors arrêtés et, plus tard, condamnés pour travail souterrain, kidnapping, servitude involontaire, trafic et hébergement de clandestins.

Egalement, en 1995, les inspecteurs du « Comité national du travail » (National Labor Committee) ont surpris des adolescentes, dont certaines étaient âgées de 13 ans à peine, en train de confectionner des vêtements pour la ligne de vêtements de Kathy Lee Gifford au Honduras.

Elles gagnaient entre 6 et 9 cents de l’heure dans des conditions de travail épouvantables. Les heures supplémentaires obligatoires étaient imposées pour respecter les délais. Elle n’avaient droit à se rendre aux toilettes que deux fois par jour. Les surveillants et les gardes en armes faisaient pression sur elles et les intimidaient pour les inciter à travailler plus vite sur des machines rongées par la rouille et susceptibles de provoquer des accidents. Les tentatives des ouvrières de faire valoir leurs droits avaient été contrecarrées. La production était destinée à des grands distributeurs comme Wal-Mart.

Les employés dans la restauration et l’hôtellerie aux Etats-Unis connaissent également des conditions de travail pénibles et des salaires inférieurs à la normale.

Dans les hôtels, presque tous les agents de service sont des femmes à qui on demande de nettoyer un minimum de 15 chambres par jour. Souvent, elles doivent sauter un repas, renoncer à leur temps de pause, travailler en dehors de leurs heures pour remplir leur quota, et ont, en conséquence, un taux d’accidents de 40% plus élevé que les autres employés dans le secteur des services. Selon les statistiques du Ministère du travail US, elles gagnent en moyenne 8,67 dollars de l’heure, c’est-à-dire 17.340 dollars par an si elles travaillent à temps plein.

Les immigrés, essentiellement des femmes, sont particulièrement vulnérables dans les hôtels et restaurants. Un communiqué de presse de l’Union américaine pour les libertés civiles (American Civil Liberties Union – ACLU) citait en juin 2005 une action en justice parmi beaucoup d’autres engagée par deux serveuses immigrées contre un restaurant chinois du New Jersey pour discrimination sexuelle et exploitation.

Ayant porté plainte en juin 2003, Mei Ying Liu et Shu Fang Chen accusaient leurs employeurs d’avoir, entre mai 2000 et novembre 2001, exercé une surveillance totale sur les employés, de les avoir contraints à travailler en moyenne 80 heures par semaine sans salaire, ni rémunération pour les heures supplémentaires, d’avoir prélevé un pourcentage sur leurs pourboires, d’avoir pratiqué la discrimination raciale et sexuelle, de les avoir logées dans un appartement insalubre où elles étaient entassées et d’avoir proféré des menaces de mort quand elles ont cessé de travailler au restaurant.

Le trafic des *travailleurs « invités » sur les bases militaires

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En plus de l’armée de dizaines de milliers d’immigrés US exploités qui ont été engagés par Halliburton en Irak, en Afghanistan et ailleurs, le National Labor Committee –le NLC – (une ONG américaine de défense des droits des travailleurs, NDT) a publié en juillet dernier un rapport qui indique que « des centaines de milliers de travailleurs « invités » – parmi lesquels 240.000 originaires du Bangladesh – ont été passés clandestinement au Koweït (en leur faisant miroiter la perspective d’emplois bien rémunérés) et forcés de travailler sur une base américaine 7 jours par semaine, 11 heures par jour sans des conditions épouvantables.

On leur confisque leurs passeports dès leur arrivée, ils sont entassés dans des dortoirs sordides, où 7 personnes partagent une pièce de 10 m sur 10, sont payés entre 14 et 36 cents de l’heure, roués de coups et menacés d’être mis aux arrêts s’ils protestent, et contraints de dépenser la majeure partie de leur salaire pour payer leurs repas à des prix exorbitants.

Le cas de “M. Sabur” est significatif. Embauché par la « Compagnie Koweitienne de Ramassage et de Recyclage des déchets » pour travailler dans le camp Arifjan du Pentagone, il devait effectuer le nettoyage de la base – toute la base, depuis les bureaux et les lieux de vie jusqu’aux tanks, aux lance-roquettes et aux missiles. Il travaillait 11 heures par jour, sept jours sur sept, et avait droit à une heure de pause à minuit pour le souper. Pour cela, il gagnait 34,72 dollars par semaine, bien moins que ce qu’on lui avait annoncé, et devait rembourser 185.000 taka (monnaie du Bengladesh), l’équivalent de 2697 dollars, à une agence d’intérim du Bengladesh pour son contrat de travail de trois ans. Sa famille a vendu tout ce qu’elle a pu pour rassembler l’argent, mais comme ce n’était pas suffisant, elle a dû également emprunter à un voisin.

Quand il a commencé à travailler, la compagnie koweïtienne a refusé illégalement de lui verser son salaire les trois premiers mois, l’obligeant à emprunter pour survivre. Quand il a demandé à être payé, il a été battu et après une grève où 80.000 travailleurs ont cessé le travail, il a été arrêté, incarcéré pendant 5 jours, battu quand il était en prison, puis expulsé au Bangladesh dans ses vêtements déchirés encore tachés de sang.

Il n’a jamais touché les milliers de dollars de rappel de salaire qui lui avaient été promis.

Ce qui s’est passé pour lui est loin d’être exceptionnel. Le NLC estime à 1,2 milliards de dollars les sommes extorquées aux 240.000 ressortissants du Bangladesh, et le Pentagone est complice de ces exactions. Ce genre d’abus a également lieu sur les bases US en Irak, en Afghanistan et probablement dans d’autres sites à l’étranger.

Selon les termes d’un travailleur sri lankais qui travaille pour un sous-traitant d’Halliburton en Irak:  » Ils nous ont promis monts et merveilles, mais nous avons, au lieu de cela, les sales boulots, les horaires à rallonge, les bas salaires, la nourriture malsaine, et pendant les trois premiers mois, nous sommes retenus en captivité dans des hangars sans fenêtres près de l’aéroport de Bagdad, sans argent, et parmi eux, certains seront, par la suite, logés dans des tentes dans des conditions encore pires que les hangars. »

 

Conclusion

Voilà les épreuves des personnes vulnérables en Amérique et de ceux que nous exploitons à l’étranger, que ce soit dans les restaurants, les hôtels, l’agriculture, le travail domestique, le commerce du sexe, ou sur les bases américaines à l’étranger, et il est rare que les tribunaux leur rendent justice. C’est la face cachée de l’Amérique qui accumule les crimes et les abus, parmi lesquelles les guerres impériales, la torture, et le pillage des richesses nationales pour les donner à des banquiers criminels et aux riches aux dépens de millions de citoyens dans le besoin qui sont laissés pour compte dans la période la plus horrible de notre histoire. Une tradition ancienne dérangeante, dont on n’a pas du tout de quoi être fiers.

Stephen Lendman réside à Chicago. Il anime une émission de radio « The Global Research News Hour » sur RepublicBroadcasting.org le lundi de 11H à 13h.

Source: Des bassines et du zèle via Mécanopolis


http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=5452



Commentaire publié :

Sommes-nous encore en démocratie ?


L'avons-nous déjà été en ... (je n'ose plus utiliser ce terme tant il est vide de sens!) ?

" Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes se joue aux moments où l'on écrit ou modifie la Constitution.

Nous sommes, depuis longtemps, trop nombreux pour gérer directement les affaires de la Cité : nous avons donc besoin d'être représentés et de mettre en place des pouvoirs.

Mais ces pouvoirs sont, par essence, très dangereux pour nous tous.

QUI donc écrit le texte supérieur qui définit les pouvoirs et leurs limites ?

QUI met en place les rouages des indispensables contre-pouvoirs ?

Depuis la nuit des temps, ce sont les hommes au pouvoir, ou les hommes candidats au pouvoir, qui se chargent d'écrire eux-mêmes les règles du pouvoir.

Ceci est un vice majeur qui rend impossible l'honnêteté dans ce texte fondateur de la Cité. 

En effet, les hommes politiques professionnels, qu'ils soient actuellement au pouvoir ou même seulement candidats au pouvoir, sont juges et parties dans le processus constituant, ce qui les conduit naturellement à tricher et à mettre en place des contrôles factices ou à refuser aux citoyens les moyens de résister les plus importants, notamment entre deux élections.

Par exemple, ils vont trouver tous les défauts au référendum d’initiative populaire pour mettre leur propre pouvoir à l'abri du contrôle direct des citoyens, au lieu de défendre l’intérêt général.

Autres exemples importants : ils vont s’arranger pour ne prévoir ni le décompte ni les effets des votes blancs qui permettraient aux électeurs de refuser simplement tous les candidats en présence, et encore moins le mandat impératif qui permettrait de contrôler que les élus ont bien respecté leurs promesses électorales.

Ils vont autoriser le cumul des mandats et leur renouvellement indéfini, alors qu'on sait que le pouvoir corrompt et qu'il faut donc le faire tourner souvent, comme une indispensable hygiène démocratique.

Etc.

Jamais les hommes au pouvoir n'écriront eux-mêmes les règles dont nous avons besoin, c'est facile à comprendre et à prévoir. Non : c'est à nous, simplement, de les tenir à l'écart de cette phase dangereuse avant de remettre notre sort entre leurs mains.

On peut considérer ce "vice de construction" (laisser les hommes au pouvoir écrire eux-mêmes les limites de leur propre pouvoir) comme un défaut de jeunesse de la démocratie, mais suffisamment grave pour bloquer toute évolution significative.  Les citoyens peuvent être négligents sur tout, mais ils ne devraient pas l'être sur ce point décisif :

L'assemblée Constituante ne devrait donc comporter aucun parlementaire, ministre ou juge, actuel ou prochain, parmi ses membres ayant droit de vote.

Par ailleurs, ceux qui ont écrit et voté la Constitution doivent absolument être inéligibles pour longtemps.

L'idée d'un "Parlement Constituant" est donc un suicide démocratique (pour les citoyens).

Cette réflexion est essentielle — absolument stratégique  à tout point de vue : stratégique pour les citoyens d'un côté, et stratégique pour les partis, de l'autre — et elle vaut, à mon avis, pour tous les peuples du monde.

Et elle domine largement les clivages gauche droite : tous les citoyens ont un intérêt majeur à se protéger contre les abus de pouvoir.

Et de ce point de vue, nos divisions gauche droite (légitimes dans d'autres contextes) nous affaiblissent alors que, sur ce point cardinal, nous devrions nous réunir temporairement pour être forts et imposer à nos représentants, de quelque bord qu'ils soient, le droit essentiel de définir nous-mêmes, sans eux, les pouvoirs que nous leur déléguons.

Par ailleurs, puisque c'est la Constitution qui établit les pouvoirs des représentants du peuple (Parlement, Gouvernement, Juges), à l’évidence, il devrait donc également être rigoureusement interdit à ces représentants de changer eux-mêmes la moindre ligne de la Constitution :

Ni les parlementaires, ni les juges ne peuvent transformer le texte fondamental qui établit leur propre pouvoir : seul le peuple lui-même, directement, par référendum, peut modifier les institutions (qui sont les siennes, il ne faut pas l’oublier).

Aucune révision de la Constitution, si légère soit-elle, ne devrait donc pouvoir être validée sans référendum."

http://etienne.chouard.free.fr/forum/


http://anti-fr2-cdsl-air-etc.over-blog.com/article-34939839-6.html#anchorComment

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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 00:47

obama-armes.jpgDees

LaRouche : les Britanniques pourraient arranger l’assassinat du président Obama


14 août 2009 - 14:17

 


13 août 2009 (LPAC) « Je me préoccupe du danger que les Britanniques, pour leurs propres raisons, envisagent probablement l’assassinat du président actuel des Etats-Unis », affirmait hier Lyndon LaRouche.

« Après tout, il n’est qu’un jeton sur la table du jeu historique globale et ils vont le larguer s’ils pensent que ça leur convient en ce moment. Ils peuvent le laisser traîner encore un moment, et laisser venir les choses, afin que quand il plongera l’effet sera encore plus grand ».


LaRouche souligna l’incapacité d’Obama à faire face à la « grève de masse », cette lame de fond de contestation et de rejet qui dresse tout le pays contre son gouvernement et le Congrès dans l’affaire de la réforme de la santé.


Dans l’esprit des gens,
l’image d’Obama est dorénavant durablement associée avec la petite moustache d’Hitler – une politesse offerte par la campagne du LaRouche Political Action Committee (LPAC) menée à travers tout le pays, de la cote est à la cote ouest. Les conseillers comportementalistes d’Obama, tel que le bioethicien Ezekiel Emanuel, sont identifiés par tous pour leur défense d’une politique d’euthanasie à but économique digne des Nazis. De plus en plus d’Américains s’interrogent, non pas à savoir de quel pays vient Obama, mais de quelle planète ?


« Il devient manifeste qu’Obama, pour les Britanniques qui le contrôlent, devient de plus en plus inutile, ou s’approche de ce point d’inutilité », estime LaRouche. « Faites donc très attention à la Reine, car quand elle lui pince les fesses, cela pourrait vouloir dire qu’elle lui dit au revoir ».


« Les Britanniques pourraient sans douter arranger l’assassinat de ce vaurien de Président. Actuellement, il épuise son utilité. Ils vont raisonner en ces termes. C’est leur façon de penser – si c’est de penser qu’il s’agit.
Regardez la mentalité de ceux qui, aux Etats-Unis, ont été les complices de certains Saoudiens, y compris l’ambassadeur Saoudien à Washington, dans le 11 septembre. Et regardez toute cette opération qui a été fomenté à partir du 11 septembre et qui perdure, comme un jeu de guerre psychologique.


Regardez la question de la torture, et le fait que c’est toujours un sujet à discussion pour le président. Les Britanniques et leurs alliés sont capables de provoquer toute sorte de malchances et des choses horribles. A moins de régler la question politiquement, en mettant le président sous contrôle — et en le mettant sous contrôle quand il est en vie, nous allons nous retrouver avec un vrai foutoir ».


« Parce qu’ils vont l’assassiner, simplement parce qu’ils adorent la confusion que cela provoquera. Et ils espéreront que cette confusion mettra fin à l’existence des Etats-Unis, ce qui a toujours été l’ambition britannique : se débarrasser des Etats-Unis. C’est leur intention – tout le monde le sait, à part des crétins stupides. Donc : toute chose qui permet de discréditer les Etats-Unis et permet de les détruire, ils le feront, y compris assassiner le président. Et ils le feront ! C’est de là que provient la menace contre sa vie ; cela vient des Britanniques ».


En guise de conclusion, LaRouche rappela
le complexe de Néron narcissique d’Obama. « C’est vraiment une copie de Néron. Vous pensez peut-être que Néron était une grande figure historique, mais en réalité ce n’était qu’un petit bout de merde occupant une grande position. C’est pareil pour Obama : une petite merde occupant une grande position. Et son ego est proportionnel à cette disproportion ».


Article :
Si la réforme d’Obama est par terre, c’est la faute à LaRouche !



http://www.solidariteetprogres.org/article5696.html


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publié par babelouest (crisonnier) Hier 07H14
Juan, vendredi 14 août 2009

La crise est finie, rendormez-vous.

2009-08-13T130702Z_01_APAE57C10FS00_RTRO
La crise est finie en Sarkofrance. Nicolas Sarkozy a réussi. Il bronze toujours au Cap Nègre, mais la crise est finie. Les 4 millions de chômeurs qui pointent au pôle emploi en sont ravis. Les salariés de Molaix, NewFabris, Renault, ou Sanofi-Aventis aussi.

"L'UMP note avec une grande satisfaction la croissance retrouvée du PIB au deuxième trimestre de cette année dans notre pays.Ce résultat dû très largement aux effets de la politique gouvernementale de soutien à l'économie, à travers notamment le plan de relance, démontre la justesse des choix réalisés par la majorité présidentielle"
Communiqué de l'UMP, jeudi 13 août 2009.

Au second trimestre, le produit intérieur brut français a cru de +0,3%. Grâce à qui ? Sarkozy, pardi ! le pauvre Patrick Devedjian, éphémère ministre de la relance, ne sait plus quoi dire. Jeudi 13 août sur France Info, il expliquait que l'essentiel du "plan de relance" allait être dépensé ... au second semestre. Au 26 milliards d'euros de grands travaux se sont ajoutés 28 milliards de dépenses supplémentaires des collectivités locales. 54 milliards à dépenser d'ici décembre. C'est trop tard mon gars ! La crise est finie !

"C'est un chiffre évidemment très positif qui nous surprend et qui nous réjouit"
Christine Lagarde, jeudi 13 août 2009.

Plus sérieusement, la France résiste, encore et toujours, grâce au modèle que notre Monarque voulait détruire: la consommation des ménages s'en tire toujours relativement bien (+0,3%), et tire la croissance. Près de la moitié des revenus des Français n'ont pas été affectés par la récession, grâce à tous ces filets sociaux avec lesquels Nicolas 1er voulait rompre : retraites par répartition, indemnités chômage, fonction publique, assurance maladie, allocations familiales, etc. Les ménages ont délaissé l'investissement (pour preuve, la chute du marché immobilier), et largement profiter de la baisse de l'inflation, quasi-réduite à zéro depuis des mois. Dans une interview au Figaro le 14 août, Christine Lagarde se fécilite de ce "regain" de pouvoir d'achat pour lequel son gouvernement n'est pour rien: "C'est l'un des effets positifs du ralentissement de l'inflation en début d'année, qui a conforté leur pouvoir d'achat."
La seconde raison à cette reprise trimestrielle est à trouver du côté des exportations, modestement tirées par l'égale reprise de nos voisins allemands (+1,0%). L'investissement ("nos emplois de demain") a reculé encore de 1%, exception faite de l'investissement public (un timide +0,1% grâce à 'l'énorme' plan de relance sarkozyen). Enfin, personne n'oubliera que les seules mesures sociales de Nicolas Sarkozy depuis le début de la crise "officielle" en septembre dernier ont été réalisées sous la contrainte: en janvier dernier, la forte mobilisation sociale avait conduit Sarkozy à lâcher 2,6 milliards d'euros de soutien à la demande (comme la suppression d'un deuxième tiers de l'impôt sur le revenu pour la première tranche de ménages imposables, qui aurait, d'après Christine Lagarde, permis "
d'injecter 1 milliard d'euros directement dans la consommation")

Eclair de lucidité aoûtienne :
jeudi, Patrick Devedjian ne prévoyait aucune amélioration de l'emploi avant ... 2011.

Lu sur Sarkofrance :

http://sarkofrance.blogspot.com/2009/08/la-crise-est-finie-rendormez-vous.html

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=5484



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publié par roland (Dazibaouebmaster) Avant-hier 23H13




Paul Craig RobertsPar Paul Craig Roberts - CounterPunch, 13 août 2009

article original : "Spinning the Economic News"

Vendredi dernier, il y avait un gros titre sur Bloomberg.com : « Les actions américaines montent et les bons du trésor chutent alors que le taux de chômage baisse ».

Observons la baisse du taux de chômage qui a été rapportée. Pensez-vous vraiment que l’industrie automobile des Etats-Unis a créé 28.000 emplois en juillet, en plein milieu de la faillite de General Motors (GM), de la vente et de la fermeture de divisions auto de GM et de la disparition de concessionnaires GM ? Non ? Eh bien, c’est ce que le Bureau des Statistiques sur l’Emploi [Bureau of Labor Statistics] (BLS) a rapporté.

Ces 28.000 nouveaux emplois ont été créés par « ajustements saisonniers ». Juillet est un mois où des emplois sont automatiquement ajoutés par le BLS pour atténuer la variation saisonnière des licenciements des travailleurs automobile durant la réorganisation pour la nouvelle année automobile [les nouveaux modèles sortent au second semestre]. Cette année, la majeure partie de la réorganisation ne s’est pas produite, pourtant, il y a bien eu des réajustements saisonniers. Les ajustements sont également faits pour soutenir les industries qui sont partiellement à l’arrêt alors que la production automobile stoppe pour se réorganiser.

Encore plus d’emplois fantômes ont été créés par le « Modèle Création/Destruction ». Les données sur les emplois salariés contiennent des estimations sur les embauches par les nouvelles entreprises et sur les emplois détruits par les faillites d’entreprises. Les entreprises faisant faillite ne rapportent pas les emplois perdus (destructions) et les nouveaux emplois créés par les start-up (créations) ne sont pas pris en compte dans le rapport. Le gouvernement estime ces chiffres, mais ces estimations sont principalement basées sur les périodes de croissance, pas en périodes de récession. Par conséquent, durant les retournements économiques, les estimations selon le Modèle Création/Destruction surestime le nombre de nouveaux emplois créés par les start-up et sous-estime les destructions d’emplois.

Les perspectives de l’emploi ont été encore améliorées en supprimant des chiffres du chômage une autre catégorie de travailleurs, qui sont restés trop longtemps au chômage sans rechercher activement un emploi. Souvenez-vous que les chômeurs de longue durée ne recherchant pas activement un emploi (les personnes au chômage depuis plus d’un an) ne sont pas comptabilisés dans la population active. La longueur du déclin actuel signifie que les chômeurs plus récents découragés par la recherche d’emploi, qui sont comptabilisés parmi les chômeurs, sont en train de passer dans la catégorie des chômeurs de longue durée, qui efface tout simplement leur existence et qui abaisse le taux officiel de chômage.

Toutes sortes de distorsions peuvent trouver leur voie dans les statistiques officielles. Par exemple, les estimations de la production industrielle sont basées sur la consommation d’électricité. Un temps inhabituellement chaud, qui provoque un bond de l’utilisation de l’air conditionné, apparaît dans les statistiques comme une augmentation de la production industrielle. Des périodes fraîches durant l’été réduisent la consommation d’électricité et ont pour résultat des chutes fantômes de la production industrielle.

Des chiffres dérisoires des ventes de détail peuvent augmenter sous l’effet d’une augmentation de l’inflation.

Une augmentation du PIB peut être le résultat d’une inflation sous-estimée.

D’autres distorsions apparaissent lors des comparaisons d’une année sur l’autre. Au fur et mesure que le temps passe, les nouvelles comparaisons ne se font pas avec les pics précédents, mais avec les plus bas plus récents. Par conséquent, les déclins qui sont rapportés sont moins sévères que les précédents, ce qui a pour résultat que les choses paraissent meilleures alors qu’elles ne le sont pas.

En arrangeant les nouvelles économiques, une apparence de redressement est créée et ceci trompe les gens qui retournent vers la bourse et les marchés immobiliers, où ils peuvent perdre l’argent qu’il leur reste.


Paul Craig Roberts a été Secrétaire au Trésor adjoint sous Ronald Reagan.


Source et Traduction : [JFG-QuestionsCritiques]

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=5475


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UNE CRISE ECONOMIQUE SANS FIN ?
par Locussol Mascardi - 100%- 62 articles - 624 hits Flux du reporter Flux de Economie et Argent

J'ai axé cet article sur les prévisions des experts pour expliquer que plus nous avançons dans le temps, plus la sortie de crise est remise au lendemain et s'éloigne. Tous les spécialistes s'accordent à dire que la crise va encore durer de longs mois et peut-être des années. Même si beaucoup d'entre eux ont commis de multiples erreurs d'appréciation dans le passé, il faut bien "nous raccrocher" à leurs dires pour avoir une idée sur la "longévité" de cette crise sinon qui ou quoi croire ? Ce qui est nouveau c'est que le consensus sur l'épilogue de cette récession rallie de plus en plus d'observateurs quelles que soient leur "école", leur tendance politique ou leur position d'analyste ou d'acteur.

J'ai souhaité rassembler un maximum d'avis, même si j'ai repris une partie de ceux exprimés dans mon dernier article intitulé "La crise économique ne fait que commencer". Depuis les points de vue se sont multipliés et il était intéressant de faire une synthèse à la veille d'une rentrée politique et sociale qui s'annonce très chaude. Car, certains prédisent pour fin septembre avec la clôture des comptes aux Etats-Unis et la sortie des placards de quelques cadavres ou mort-vivants, un effondrement des résultats et des faillites en cascade. Sans aller jusqu'à là car je pense que jusqu'à la fin de l'année on pourra encore dissimuler la vérité, je crois que nous allons naviguer au dernier trimestre 2009 à vue, "entre guerres et paix", aux prises avec ceux qui feront le plus d'intox et de désinformation (on en a pris l'habitude !), ce qui nous conduira à un début d'année 2010 au centre de tous nos inquiétudes, car on ne pourra plus tricher alors, et qui pourrait se révéler vraiment catastrophique car les mesures s'essoufflent et se révèlent toutes inconsistantes et inefficaces... ce sera le vide face à la déferlante qui nous attend !

 

 

Face à l’inertie des G6, G7, G8, G10, G11, G20, l’inquiétude monte et l’orage gronde

 

 

Les derniers indicateurs économiques « encourageants » sont illusoires, on appellera cela un rebond technique. Seul compte le consensus de dizaines de politiques et économistes tous experts en géopolitique ou en économie qui voient la crise perdurer et même empirer : « le plus gros de la détérioration reste à venir ». Patrick Artus (Natixis) reconnaît que « Les emplois perdus le sont de façon irréversible… On fabriquera moins de voitures et moins de biens durables. Où seront créés les emplois de demain ? On ne sait pas. Dans trois ou quatre ans, la dette des pays de l'OCDE va dépasser leur produit intérieur brut (PIB). Résultat : « Il va falloir diminuer la protection sociale, le nombre de fonctionnaires et augmenter les impôts ».

Paul Krugman prix Nobel d’économie 2008, Joseph E. Stiglitz prix Nobel d’économie 2001, Nouriel Roubini l’économiste qui avait anticipé la crise, Pascal Lamy reconduit en tant que directeur de l’OMC[1], Jean-Paul Fitoussi président de l’OFCE[2] et membre du Conseil d'analyse économique auprès du Premier ministre, Paul Jorion anthropologue et sociologue, « oracle de la finance », Wolfgang Münchau du Financial Times, Robert Reich ancien secrétaire d'État au travail dans l’administration Clinton, Simon Johnson ancien chef économiste du FMI, Willem Buiter professeur à la London School of Economics, Ambrose Evans-Pritchard journaliste financier très écouté de la City, Jacques Attali écrivain et économiste, George Soros le plus grand spéculateur de la planète, Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS et Mike Whitney économiste canadien, sont d’accord avec l’analyse faite lors de la réunion du cercle des économistes début juillet 2009 à Aix-en-Provence. Ils partagent à quelques nuances près les opinions émises sur la sortie de crise et la vision inquiétante de l’économie mondiale. George Soros qui sait de quoi il parle – lui qui a tant profité du système financier et qui a bâti sa fortune sur les produits dérivés si décriés actuellement avec le « Quantum Fund » dont la valeur a été multipliée par 3000 (!) en vingt sept ans entre 1969 et 1996 –, est le plus catégorique sur les dégâts causés à l’économie réelle par l’économie virtuelle (l’économie financière).

Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008, est sceptique sur la sortie de crise : « Je ne pense pas que nous ayons touché le fond, mais nous n’en sommes plus très éloignés. Ma plus grande préoccupation c’est que nous ne touchions pas le fond pour ensuite rebondir, mais que nous touchions le fond et y restions. Il n’est pas évident de voir d’où viendrait la reprise. » Le célèbre professeur d’économie de l’université de Princeton estime que sans l’adoption rapide de mesures additionnelles très stimulatrices, les États-Unis s’exposent à connaître une décennie sans croissance économique, comme ce fut le cas au Japon durant les années 90. L’économiste accorde peu de crédibilité aux tests de résistance qu’ont subies 19 grandes banques américaines. Il considère que ces tests permettent à l’administration Obama d’acheter du temps, mais ne répondent pas à la question fondamentale de savoir si les banques possèdent suffisamment de capitaux pour jouer efficacement leur rôle au sein de l’économie, ce qui signifierait que la remontée boursière ne pourrait n’être que temporaire.

Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001, stigmatise les excès du capitalisme financier et la collusion entre les grandes institutions internationales qui n’agissent que dans leurs intérêts. Dès 2002, il dénonçait les excès de ce capitalisme, de la mondialisation et des organismes internationaux comme le FMI incapable d’aider les économies en difficulté. Dans son ouvrage « La Grande désillusion  » il critique violemment la mondialisation cause de tous nos maux : « Aujourd’hui, la mondialisation ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour les pauvres. Ça ne marche pas pour l’environnement. Ça ne marche pas pour la stabilité de l’économie mondiale. Depuis il a mis en garde nos institutions internationales face à leur inertie et leur inefficacité. Début juin 2009, l’ancien conseiller de Bill Clinton considérait que la crise allait durer et la récession se prolonger : « Je comprends que les hommes politiques veuillent transmettre un sentiment de confiance, mais la confiance doit se baser sur un certain degré de réalité et la réalité n'est pas favorable », arguant que le modèle d'une économie mondiale tirée par le consommateur américain est révolu.

Nouriel Roubini, premier économiste américain à avoir prévu la crise des subprimes et ses conséquences, nous met en garde contre tout excès d’optimisme. Dès le début des années 2000, il a été surnommé « Doctor Doom » (Dr catastrophe) à cause de ses prédictions économiques plus pessimistes que l’ensemble des économistes. En 2005, selon le magazine américain « Fortune », l’ancien conseiller au Trésor prétendait que le « prix des maisons surfait sur une vague spéculative qui coulerait bientôt l'économie ». À cette époque, il a été qualifié de Cassandre, maintenant, c’est un sage. En septembre 2006 lors d'un discours devant une audience de spécialistes sceptiques du FMI il annonçait qu'une crise économique était en gestation : « Dans les mois et les années à venir, les États-Unis vont probablement vivre une dépréciation immobilière qui ne se voit qu'une fois dans une vie, un choc pétrolier, une diminution prononcée de la confiance des consommateurs et, enfin, une grave récession ».

En décembre 2008, Roubini déclarait : « Nous traversons une récession très sévère qui va se poursuivre tout au long de l’année 2009. C’est la pire récession aux USA depuis 50 ans. Elle a été déclenchée par l’éclatement d’une énorme bulle du crédit créée par l’effet de levier. On ne peut revenir en arrière et le point bas est encore loin (…) Cette bulle se dégonfle en ce moment même, et massivement (…) Nous sommes donc face à une récession mondiale, et elle empire. Les choses vont devenir terribles pour les Américains moyens. La croissance du PIB sera négative jusqu’à la fin 2009. Et la reprise, en 2010 ou 2011, s’il y en a une, sera si faible, avec un taux de croissance de 1 à 1,5%, qu’elle sera ressentie comme une période de récession. Je pense que le taux de chômage va atteindre 9% en 2010 (il est déjà à 9,5 % en juillet 2009). La valeur du parc immobilier a déjà chuté de 25%. A mon avis, le prix des biens va encore baisser de 15% avant d’atteindre le plus bas en 2010. »

Pascal Lamy, le directeur de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) a déclaré vendredi 12 juin 2009 devant la presse économique et financière française : « Je ne partage pas l’optimisme, parfois un peu de commande, des gouvernements ou de ceux qui cherchent à influencer les marchés financiers », L’ancien conseiller de Jacques Delors a été formel : « la situation du commerce mondial a empiré, je ne vois pas à l’heure actuelle de signe positif ». En effet, l’OMC s’attend à une chute – sans précédent depuis la 2ème guerre mondiale –, de 9% du commerce mondial cette année. Et il a ajouté : « Il n’y a rien qui démente qu’on soit toujours en plein dans cette crise qui commence et qui continuera ». Par ailleurs, il pense que les conséquences sociales de la crise vont surtout se faire sentir dans les pays en développement qui n’ont pas de système de protection sociale.

En juin 2009[3], le grand économiste français Jean-Paul Fitoussi[4] répondait à la question posée lors des Universités populaires participatives : « Quel nouveau modèle de développement économique et social pour l'après-crise ? », en donnant dans un premier temps les raisons macroéconomiques de la crise : « Il me semble qu’au-delà de la crise financière, au-delà de la crise bancaire, au-delà de l’endettement public et de la croissance de l’endettement dans le monde, il y a une cause profonde structurelle à la crise actuelle qui est l’accroissement  généralisé des inégalités », et après un long plaidoyer en faveur de la réduction des inégalités, le président de l’OFCE concluait : « Enfin pour terminer, je soulignerais qu’il nous faut penser de façon globale, il nous faut penser que l’Europe ne peut pas continuer de se conduire (alors même que l’Europe est le pays dont le PIB est le plus élevé de la planète) comme le free-rider de la planète. Philippe Aghion a eu raison de le souligner que c’est l’Europe qui relance le moins, beaucoup moins que la Chine, beaucoup moins que les Etats-Unis, beaucoup moins que le Japon (alors que c’est le pays dont l’endettement privé est le moins difficile à affronter aujourd’hui). Quand la plus grande économie de la planète ne joue pas le jeu, on peut penser que la solution à la crise mettra plus de temps qu’elle n’aurait mise autrement. »

En août 2009, dans un grand magazine économique[5], Paul Jorion[6] déclare : « L’économie semble aller un peu mieux mais je crains une rechute ». Cet oracle de la finance, fin connaisseur des pratiques bancaires américaines fut l’un des premiers à annoncer, dès 2004, la crise des subprimes. Selon lui, elle n’a pas encore produit tous ses effets et les récents signaux de reprise sont trompeurs. Il considère qu’après avoir pris de bonnes résolutions «  les banques retombent dans leurs vieux travers comme si elles étaient déjà prêtes à se précipiter vers la prochaine bulle ». Il fustige « le nouveau capitalisme né de la révolution bancaire des vingt cinq dernières années » et conclue : « Le pire, c’est que la toxicité des actifs continue à augmenter. En particulier, tous ceux qui s’appuient sur le crédit à la consommation américain, puisque la hausse du chômage compromet de plus en plus la solvabilité des chômages ». 

Le chroniqueur allemand Wolfgang Münchau critique violemment la finance et l’économie allemandes dans les colonnes du Financial Times sous le titre : « Berlin a porté un coup à l’unité de l’Europe ». Évoquant le jugement de la Cour constitutionnelle allemande qui a décidé anticonstitutionnelle toute future politique fiscale européenne commune, comme tout commandement militaire, il conclue : « Le jugement de la Cour reflète le climat politique nationaliste et post-Bismarckien en cours à Berlin. Pour le moins, tous ceux qui sont liés par une union monétaire avec l’Allemagne devraient beaucoup s’inquiéter. ». Il n’est d’ailleurs pas le seul à prédire de fortes tensions au sein de la zone euro et à s’interroger sur les conséquences du chacun pour soi qui prévaut de plus en plus en Europe.

Robert Reich, professeur à Berkeley vient de produire un bref et définitif article sur son blog qui pourra être plus tard reconnu comme prémonitoire. « Quand la reprise va-t-elle intervenir ? Jamais », annonce-t-il d’entrée de jeu. Il explique ensuite que la reprise ne peut pas intervenir car cela signifierait que les choses peuvent redevenir comme avant le crash. « Aussi, au lieu de se demander quand la reprise va commencer, nous devrions nous demander quand la nouvelle économie débutera ».

Simon Johnson, professeur au MIT, commente sur son blog le projet d’Agence de protection des consommateurs de l’administration Obama. Il compare le timide soutien dont ce projet bénéficie avec celui, massif, dont a été entouré le plan PPIP de rachat des actifs toxiques des banques, en très petite forme aujourd’hui. Mettant en cause les intentions gouvernementales, au vu de ce que cette attitude augure à l’arrivée, une fois que ce projet sera passé par le Congrès, il rappelle comment l’administration américaine avait finalement pris le taureau par les cornes, à la suite de la crise de 1929, en faisant adopter en 1934 le Security Exchange Act, qui réglementait le marché secondaire des valeurs. Tout cela a depuis été détricoté.

Willem Buiter, professeur à la London School of Economics, très introduit dans les arcanes des banques centrales européennes, publiait le 3 juillet 2009 sur son blog au Financial Times un long billet très détaillé intitulé : « La création monétaire et l’encouragement du crédit ne fonctionnent pas, voilà pourquoi ». Après avoir été l’inventeur de l’expression « banques zombies », qui a fait depuis florès et avoir montré comment il était préférable à la mise en place de « bad banks », de créer des « good banks » – laissant les actionnaires des banques zombies en tête à tête avec leurs actifs pourris –, il fait preuve pour ses lecteurs d’une salutaire maîtrise technique du monde abscons dans lequel vivent les banquiers centraux.

Ambrose Evans-Pritchard, chroniqueur au Daily Telegraph – l’un des commentateurs financiers et économiques de la place de Londres les plus écoutés –, va lui droit au but : « L’Europe creuse sa propre tombe économique alors que la Banque Centrale Européenne ne répond pas ». Le sous-titre est encore plus explicite, s’il en était besoin : « Dans un monde de pécheurs, la Banque Centrale Européenne joue les gardiens de la vertu, mais ses actions dévastent les finances publiques de pratiquement tous les pays qui sont l’objet de ses attentions ». Reconnaissant sans difficulté que la Grande-Bretagne doit faire face à ses propres désordres, Evans-Pritchard conclut ainsi : « D’un point de vue stratégique, le mélange européen de déflation monétaire et de déficit budgétaire effréné n’est rien de moins qu’une folie ».

L’article « Dépréciation d’actifs : le pire est à venir[7] » fait le point chiffré de la situation des pertes des banques. Il indique que le FMI (Fonds monétaire international) estimait début 2009 les pertes sur les actifs détenus par les banques américaines à plus de 2000 milliards de dollars. Au vu des dernières informations, ces pertes pourraient se révéler deux fois plus importantes, compte tenu de la mécanique infernale entre dépréciations d’actifs financiers, dégradation de la conjoncture économique et implosion des produits structurés hérités de la période de la bulle. Par ailleurs, l’agence de notation Standard & Poor’s vient de mettre sous surveillance négative l’équivalent de plus de 550 milliards de dollars d’actifs financiers adossés à des crédits hypothécaires américains, appelés Alt-A. Cette catégorie de crédits hypothécaires est intermédiaire entre les crédits subprime, les plus risqués, et les crédits, primes qui constituent l’essentiel des crédits immobiliers accordés aux ménages solvables. Cette décision pourrait déboucher rapidement sur une dégradation de la notation de ces actifs, en raison de la chute continue des prix immobiliers aux États-Unis. Au total c’est près de 1000 milliards de dollars d’actifs supplémentaires adossés à des crédits hypothécaires qui pourraient être dégradés très prochainement, ajoutant de nouvelles pertes aux bilans des grandes banques américaines et européennes.

Avec l’entrée plus que probable de l’économie mondiale en récession en 2009 – du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale ! –, les défauts de paiement vont commencer à se multiplier sur tous les types de crédit accordés aux particuliers et aux entreprises. Les banquiers qui avaient « poussé à la consommation » de crédits pendant les années fastes, pour gonfler leurs bonus de fin d’année, vont se retrouver avec des montagnes de créances défaillantes. Toutes les structures complexes à fort effet de levier, montées dans l’euphorie et la précipitation, les ABS (Asset Backed Securities), les CDO (Collateralized Debt Obligations), les CLO (Collateralized Loans Obligations) et autres CPDO (Constant Proportion Debt Obligations), sont entraînées dans un cycle infernal de dépréciation, à mesure que les actifs sous-jacents à ces structures (crédits hypothécaires, cartes de crédit, prêts étudiants, dette LBO, crédits syndiqués, etc.) sont touchés par la crise. Les pertes sur ces structures sont, en outre, amplifiées par le phénomène du « tranchage » qui concentre les risques dans les tranches les plus mal notées, et par un phénomène non anticipé de « recorrélation » entre les différentes tranches, qui dégrade l’ensemble de la structure dès lors qu’une partie est atteinte. C’est l’équivalent financier du phénomène de « résonance » qui provoque la destruction spectaculaire de certains ouvrages d’art (ponts, tunnels), suite à une répétition de petits chocs ponctuels. La résonance atteint aujourd’hui l’ensemble du système financier. Ajoutez à cela que ces structures complexes ont été, en partie, acquises par des investisseurs (hedge funds notamment) qui se sont fortement endettés pour accroître leur gain potentiel, et vous avez une idée de la réaction en chaîne qui s’enclenche : dépréciations des actifs, pertes multipliées par l’effet de levier, ventes forcées en catastrophe sur un marché illiquide, nouvelles dépréciations d’actifs, et ainsi de suite. Les caisses de retraite qui avaient aussi investi dans ces actifs - réputés sans risque -, font alors jouer des assurances - appelées CDS (Credit Default Swaps) - contractées auprès de grandes sociétés comme AIG, elles-mêmes en pleine déroute aujourd’hui. L’effet domino s’enclenche. Comme dans une tragédie antique, les différents protagonistes accélèrent leur chute collective en essayant d’y échapper individuellement.

Fin janvier 2009, le FMI estimait dans une note que les actifs compromis détenus par les banques américaines dépassaient les 2000 milliards de dollars, après avoir annoncé un premier chiffre de 1200 milliards de dollars en octobre 2008. Au vu des dernières nouvelles sur le front macroéconomique et sur le front financier, le FMI pourrait très rapidement revoir sa copie. D’ici la fin de l’année, les dépréciations d’actifs liés à des crédits compromis pourraient atteindre 3000 à 4000 milliards de dollars, rien qu’aux Etats-Unis. Un chiffre à méditer, surtout quand on sait que c’est le contribuable qui paiera la note finale.

Quant à l’écrivain et économiste Jacques Attali, il confirme et signe ses propos alarmistes des deux dernières années[8] : L’endettement américain représente plus de 500 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en juin 2009 contre seulement (!) 250% du PIB au pire de la crise de 1930, soit l’équivalent du PIB mondial… L’endettement global des dix nations les plus riches a progressé de plus de 10 milliards de milliards de dollars en seulement quelques années, une somme colossale (voir rectificatif à ce propos[9]) ; Pour résoudre cette crise de l’endettement des acteurs économiques on a eu recours à l’endettement des banques commerciales auprès des banques centrales, etc. En effet, les Etats s’endettent auprès des marchés financiers ou des citoyens par l’augmentation (recette prévisionnelle) conséquente des impôts, auquel s’ajoute l’endettement des entreprises et des particuliers sur les marchés financiers et auprès des banques.

L’ancien président de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) ajoute que le système bancaire mondial est en situation de faillite car les banques ont largement dépassé toutes les limites de sécurité en prêtant vingt à trente fois le montant de leurs avoirs, lesquels (principalement des produits financiers dérivés : options, contrats à terme) se sont volatilisés avec l’effondrement des marchés financiers. Il voit dans la mondialisation financière anarchique, une des causes de cette crise face à laquelle les remèdes et les moyens divergent suivant que l’on est d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique. Il estime que les annonces de régulation du G 20 n’ont pas été suivies des faits : « Cette crise fonctionne comme un renforcement du système financier anglo-saxon sur l’économie ». La responsabilité en incombant aux principaux chefs d'État qui se sont faits abuser par les produits dérivés, les hedge funds et autres junk bonds (obligations pourries), les sociétés offshores qui continuent à fleurir, malgré quelques avertissements timides dans les paradis fiscaux anglo-saxons, européens et internationaux.

Celui qui a été choisi par Nicolas Sarkozy pour diriger « la commission pour la libération de la croissance française », conclue sur une chute de plus en plus prévisible d’un dollar dévalorisé d’autant plus qu’il ne serait plus la monnaie de référence du commerce et de l’économie mondiale, comme le souhaitent les producteurs de pétrole qui voient leurs recettes fondrent comme neige au soleil. Il prévoit au cas où les pays (la Chine en particulier) se débarrasseraient de leurs bons du trésor US, la faillite du système financier anglo-saxon aux conséquences incalculables avec des répercussions au niveau européen et mondial en raison de la globalisation des marchés.

Pour George Soros – homme d’affaires milliardaire, grand spéculateur contre les devises dans les années 90  et « philanthrope » –, la crise du crédit hypothécaire (subprimes) va d’abord empirer avant que la situation ne s’améliore. Le défaut de supervision de la part des autorités est en partie responsable des problèmes que connaissent les marchés financiers. Il considère que ces autorités de régulation et le gouvernement américain n’ont « pas fait leur travail » lors de cette crise. « Il s’agit d’une crise qui a des causes humaines. Elle a été provoquée par cette fausse croyance selon laquelle les marchés corrigent leurs propres excès ». Les autorités n’ont pas pris la responsabilité de tenter de « contrôler les bulles d’actifs et de les empêcher de prendre trop d’ampleur » ajoute Soros. Les nouveaux marchés créés récemment comme celui des Credit-Default Swaps (CDS) – contrats visant à protéger les investisseurs contre toute défaillance des emprunteurs et qui fournissent aux assureurs un revenu en contrepartie d’une prise de risque sur le crédit –, sont « totalement non réglementés, et c’est ce qui cause ces difficultés. »

Pour mesurer l’importance des enjeux, il faut noter que le marché des produits dérivés a augmenté à un rythme très soutenu durant les neuf dernières années, totalisant 516 000 milliards de dollars de notionnel au premier semestre de 2007 selon le rapport de la BRI, l’équivalent de 11 fois le PIB mondial. La valeur totale des risques sur les Credit-Default Swaps (CDS) a augmenté de 145% depuis l’an dernier et atteint désormais 721 milliards de dollars – évaluation du montant des pertes encourues par rapport au notionnel soit 1,6% du total assuré –, d’après la BRI (banque des règlements internationaux) chargée de surveiller et de réglementer les marchés financiers et les banques. Les pertes totales pour les banques, fonds spéculatifs, fonds de pension, compagnies d’assurance et les fonds d’investissements souverains pourraient se chiffrer à 945 milliards de dollars, a indiqué le FMI dans un rapport publié le 8 avril dernier. Ce chiffre est à venir et ne tient pas compte des autres pertes provenant de la faillite des fonds Madoff (au minimum 70 à 100 milliards de dollars) et d’autres produits dérivés très sophistiqués comme les CDO (collateralized debt obligation) – obligations à risques constituées de créances peu liquides rachetées aux banques (principalement des prêts immobiliers accordés par une banque à ses clients) –, à la base de la crise des subprimes.

« Je pense que c’est une estimation assez précise du montant des pertes sur les prêts » juge Soros. « Mais nous n’avons pas encore observé le plein effet d’une récession éventuelle. Elle ne concerne que la baisse de la valeur des différents instruments financiers qui sont détenus en portefeuille par les banques et les autres acteurs du marché. » Les estimations du FMI ne « reflètent en aucune manière une éventuelle baisse de la qualité des prêts qu’elles détiennent. Ce sont des pertes qui restent encore à venir » estime le plus grand spéculateur de la planète, comme nous l’avons montré dans le paragraphe précédent. Il considère que la crise va durer plus longtemps que ne le prévoient les autorités. « Ils affirment qu’il y aura une reprise dans la seconde moitié de l’année », remarque-t-il, avant de conclure « je ne peux pas le croire ».[10] Or, George Soros a bâti toute sa fortune et sa réputation sur sa capacité exceptionnelle et inégalée (son intuition incomparable) à anticiper les évènements politiques et macroéconomiques.

Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS n’est pas dupe des derniers résultats mirobolants des banques comme Goldman Sachs qui a réalisé 3,44 milliards de bénéfices pour le 2ème trimestre 2009 : « L'amélioration des résultats des banques qui suscite cette vaguelette d'euphorie, doit surtout à l'effet combiné des plans de sauvetage et à la détente subreptice des normes comptables, qui permet de minimiser l'affichage des pertes sur actifs toxiques » explique cet économiste. « Malheureusement, poursuit-il le facteur même de la crise, à savoir l'accumulation dans les bilans bancaires des mauvaises dettes, est non seulement toujours bien là, mais voué à s'intensifier ». Il avertit : « on va voir débouler, sous peu, toute une série de « paquets » de dettes avariées, dont les défauts n'ont pas encore explosé, mais c'est pour bientôt ». L'économiste français donne même une date : « le gros des défauts devrait se manifester à partir de 2010-2011[11] ».

L’analyse la plus inquiétante sur la crise reste malgré tout celle de Mike Whitney, économiste canadien du « Centre for Research on Globalisation » qui se veut très alarmiste sur la crise du crédit hypothécaire (subprimes) aux Etats-Unis : « En raison de la levée du moratoire sur les saisies à la fin mars, la tendance à la baisse dans l’immobilier gagne en vitesse. Le moratoire a été mis en vigueur en janvier pour donner une chance de réussite au programme d'anti-éviction d’Obama, un programme qui est une combinaison de modifications et de refinancement hypothécaire. L’objectif de ce plan consistait à venir rapidement en aide à près de 9 millions de propriétaires qui luttent pour garder leurs maisons, mais il est dorénavant clair que le programme va se pulvériser de même que son objectif. « En mars, l'accélération du mouvement à la baisse des prix de l’immobilier indiquait qu'il y aurait de plus importants ajustements à venir. Maintenant que le moratoire sur l'éviction a pris fin, les avis de défaut de paiement ont grimpé à leurs plus hauts niveaux historiques. Dans 4 à 5 mois, ces avis vont devenir des saisies créant une autre série de saisies. Les analystes du marché prédisent qu’il y aura 5 millions de nouvelles saisies entre aujourd’hui (avril 2009) et 2011. Il s'agit d'une catastrophe… La sidérante augmentation du chômage et la hausse des saisies rendent certain que des centaines de banques et d’institutions financières vont être contraintes à la faillite. Pire encore, seulement 30 % des maisons saisies ont été remises en vente ?

« 600 000 MAISONS DISPARUES ? » extrait du quotidien San Francisco Gate expliquant le mystère : « Les bailleurs de fonds du pays sont assis sur des centaines de milliers de maisons saisies qu'ils ne sont pas revendus ni même mises en vente, selon de nombreuses sources statistiques (…) Nous croyons qu'il y a environ dans tout le pays 600 000 propriétés que les banques ont reprises, mais qu’elles n’ont pas remis en vente sur le marché », a déclaré Rick Sharga, vice-président de RealtyTrac, qui compile les statistiques sur les saisies au niveau national. Il pourrait être catastrophique si les banques devaient soudainement inonder le marché de ces propriétés en difficulté. Vous auriez alors plus de dépréciation et de carnage. » « Dans une récente étude, RealtyTrac comparait sa base de données de maisons reprises par les banques avec les annonces de maisons mises en vente dans quatre États, dont la Californie. Il a été constaté un écart important : seulement 30 pour cent des saisies ont été inscrites à la vente dans le « Multiple Listing Service (MLS) ». « Si les vérificateurs étaient déployés dans les banques qui gardent hors du marché des maisons saisies, ils découvriraient probablement que les banques sont en fait en train de refinancer le service des hypothèques sur une base mensuelle afin de dissimuler l'ampleur de leurs pertes. Ils découvriraient également que les banques s'efforcent de maintenir les prix de l’immobilier artificiellement élevés afin d’éviter d’essuyer d’énormes pertes qui pourraient les ruiner. Une chose est certaine, 600 000 maisons « disparues » signifient que le prix de l’immobilier est loin d’avoir fini de chuter et qu’un pan plus large du système bancaire est en eaux troubles.

« JP Morgan Chase, Wells Fargo et Fannie Mae ont intensifié leur activité de saisies au cours des dernières semaines. Les défauts de paiement ont grimpé en flèche présageant toujours plus de réduction des prix dans un avenir prévisible. Selon le Wall Street Journal: « Ronald Temple, co-directeur de recherche au Lazard Asset Management, prévoit des baisses de prix dans l’immobilier de 22% à 27% par rapport à leurs niveaux de janvier. Plus de 2,1 millions de maisons seront perdues cette année parce que les emprunteurs ne peuvent pas payer leurs mensualités. Ce nombre s’ajoutera aux quelque 1,7 millions de 2008. ». Un autre 20 pour cent de réduction sera retranché de la valeur des maisons aux États-Unis signifiant ici un autre 4 trillions de dollars de perte pour l’ensemble des propriétaires de maison. Cela signifie toujours moins d’épargne pour la retraite, moins de dépenses et une diminution du niveau de vie. La prochaine étape dans le secteur immobilier sera atroce, tous les secteurs en seront affectés. Le plan de sauvetage hypothécaire de 75 milliards de dollars d’Obama n’est qu’une maigre pitance, il ne réduit pas le montant d’emprunt des prêts hypothécaires et il ne stoppera pas la saignée. Les dirigeants politiques ont décidé qu'ils en avaient fait assez, et ils se refusent à les aider. Ils ne voient pas le tsunami qui surgit de manière évidente devant eux. Le marché immobilier va plonger vers des niveaux incommensurables et il va entraîner toute une bonne partie de l'économie et surtout les marchés financiers[12] ».

L’idée d’une reprise économique n’est qu’un leurre : « La crise durera 5 ans » au moins[13] !

 

La société canadienne Filteris, spécialiste en analyse des perceptions et des valeurs sur le Web (E-Réputation), révèle ainsi les résultats d’une étude panoramique réalisée en mars 2009. Pour ce faire, ils ont créé un nouvel indicateur : le Krach Stress Index (KSI). Près de 2000 sites, blogs et forums ont ainsi été sélectionnés, cartographiés et analysés afin d’y mesurer les perceptions françaises face à celles exprimées sur le Web anglophone, à propos de la crise économique et de sa durée potentielle. Pouvoir d’achat, coût de la vie, crédits à la consommation, marché immobilier et industrie automobile sont les principaux thèmes anxiogènes abordés sur le Web et sur lesquels se base le Krach Stress Index. Globalement et de manière redondante les sources Web analysées anticipent une crise économique multisectorielle d’une durée de 5 ans.


Pour le plus optimiste : la fin de la crise en 2009...

Le plus optimiste est sans doute Jérôme Cazes, directeur général de la Coface (Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur), organisme expert en analyse de risque qui anticipe le 9 mars sur France Info une reprise « timide » dès le second semestre 2009.

Nos gouvernants évoquent 2010…

« Nous sommes au milieu de la crise », telle était la phrase d'introduction de l'allocution du Président Sarkozy le 18 février dernier. Ce dernier reste assez discret sur ses évaluations en ce qui concerne l'issue de cette crise, néanmoins, l'orientation de son discours laisse entendre l'espoir d'une rapide rémission de la situation actuelle, sans plus de détail. Du côté du premier ministre les choses se précisent un peu. « Toute l'année 2009 sera une année de crise », une « crise longue, une crise dure », confie François Fillon au micro d'Europe 1 le 3 mars dernier, puis le 19 mars sur TF1 : « des signes de la reprise » existeraient « pour l'année 2010 ». Lorsque François Fillon use avec prudence du conditionnel sur la question 2010, Christine Lagarde, Ministre de l'Économie et des Finances affiche plus de certitudes. Selon des propos tenus le 8 mars sur BFM, 2010  sera « une année de redémarrage de l'activité économique » ; elle confirme le 17 mars devant les députés de la Commission des affaires économiques en ajoutant cependant que cette « hypothèse est entourée de multiples incertitudes liées à l’environnement international ».

Parmi les modérément optimistes on trouve Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, , mais

L'avis du Directeur de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, va dans le même sens. Ce dernier prédisait, le 9 mars 2009 lors d’une conférence de presse à Bâle, une croissance mondiale quasi nulle pour 2009 et voit « la reprise dans le courant de l'année 2010 » – il parlait de début puis de fin 2009 quelques mois auparavant –, tout comme son homologue américain Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale américaine (FED), qui déclarait le 15 mars 2009 sur la chaîne CBS : « Nous allons voir la fin de la récession probablement cette année et nous verrons la reprise au début de l'année prochaine. Elle va s'accélérer avec le temps », confirmant ainsi ses propos tenus devant le Congrès quelques jours plus tôt. Avis partagé par Daniel Cohen, professeur d'économie à l'École Normale Supérieure, interrogé par Le Monde le 20 mars de la même année : « l'année 2009 est condamnée (...) Sans doute faudra-t-il attendre ici aussi le premier semestre 2010 pour voir poindre la reprise ».

Enfin au niveau de l’Union européenne, l’optimisme restait de mise – même si la commission n’a pris aucune initiative pour lutter contre la crise, et n’a pu convaincre les pays de la communauté d’adopter une politique commune d’harmonisation pour lutter contre la récession économique –, avec Joaquin Almunia, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires qui soulignait : « Nous ne sommes plus en chute libre (...) Pour la première fois depuis la mi-2007, des signaux positifs sont apparus au cours des dernières semaines, qui tendent à montrer que l'économie se stabiliserait au second semestre 2009, avant de connaître une reprise progressive en 2010 »

Certains grands capitaines d’industrie ne vient rien venir avant 2011...

Ce serait un peu plus long pour le Directeur Général du Crédit Agricole, Georges Pauget, qui déclarait le 5 mars 2009 dans La Tribune : « Nous sommes dans la trajectoire d'une crise qui va durer vraisemblablement en 2009 et 2010 ». Même estimation de l’ancien patron des patrons, le baron « romain », Ernest-Antoine Seillière[14] qui estimait, lors du 7eme Sommet européen consacré aux affaires, que la crise durera sans doute deux ans en Europe, un avis partagé par Jean-François Copé, président du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale, qui déclarait dans Le Monde du 23 mars 2009 : « il faut compter un minimum de dix-huit à vingt-quatre mois avant d'entrevoir la fin de la récession ». Un discours semblable lors de la 16ième session plénière du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe le 4 mars à Strasbourg où Maurice V

incent[15], Maire de Saint-Etienne, confie son « incertitude sur l’année 2010, car rien ne permet de dire aujourd’hui que la récession ne se poursuivra pas, ni dans quelles proportions.(..) nous pouvons imaginer aussi bien une reprise à partir de 2011 ».

Nicolas Baverez, économiste et historien reste, lui aussi, assez peu optimiste pour l'année 2010 qui serait plus profitable aux États-Unis, « En Europe, la croissance sera nulle, ce qui signifie que l'on continuera à voir disparaître entreprises et emplois », selon des propos recueillis par Le Monde le 20 mars dernier.

Pour terminer cette série, le GEAB (Global Europe Anticipation Bulletin[16]) prévoit que : « Elle ne sera ni terminée au printemps 2009, ni à l’été 2009, ni au début 2010 (...) C’est seulement vers la fin 2010 que la situation commencera à se stabiliser et s’améliorer un peu » en ce qui concerne les pays de la Zone Euro. Le même organisme annonçait déjà le 15 octobre 2008 : « A l'occasion de la parution du GEAB N°28, LEAP/E2020 a décidé de lancer une nouvelle alerte dans le cadre de la crise systémique globale car nos chercheurs estiment qu'à l'été 2009, le gouvernement américain sera en cessation de paiement et ne pourra donc pas rembourser ses créditeurs (détenteurs de Bons du Trésor US, de titres de Fanny Mae et Freddy Mac, etc.). Cette situation de banqueroute aura bien évidemment des conséquences très négatives pour l'ensemble des propriétaires d'actifs libellés en dollars US. Selon notre équipe, la période qui s'ouvrira alors deviendra propice à la mise en place d'un « nouveau Dollar » destiné à remédier brutalement au problème de la cessation de paiement et de la fuite massive de capitaux hors des Etats-Unis. Ce processus découlera des cinq facteurs suivants qui sont analysés plus en détail dans le GEAB N°28 ».

La minorité de pessimistes qui voyait la crise durer encore de longues années est devenue majoritaire dans le Monde…

Dominique Strauss-Kahn, l’actuel Directeur Général du FMI table sur deux à trois ans pour que l'économie mondiale comble ses pertes dues à la crise, selon les propos qu’il a tenus le 26 mars 2009 lors de l'émission « A Vous de juger » sur France 2.

Selon un sondage récent réalisé auprès des dirigeants d'entreprise par Viavoice pour l'ACFCI (Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie) et Les Échos publié le 26 mars 2009 « 11 % d'entre eux attendent la fin de la crise au second semestre 2009, 52 % citent 2010 et 29 % une date encore plus lointaine ». Selon un autre sondage TNS-Sofres/Logica réalisé pour France 2 et le Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR) auprès des Français sur la durée de la crise « 42 % des Français voient une issue dans deux ou trois ans, 12 % dans quatre à cinq ans et même 15 % dans plus de cinq ans, contre 5 % qui pensent que la France va en sortir cette année et 23 % en 2010 ». Ce sondage a fait l’objet d’un article dans Le Monde, le 26 mars 2009.

Infostrateges.com conclue :

« On le voit, personne n’est vraiment d’accord. Sur le plan de l’analyse des stratégies informationnelles, ce qui biaise le discours, c’est que peu de protagonistes de ce panorama sont objectifs. Les uns, responsables politiques, ont tout intérêt à promettre une sortie de crise rapide pour apaiser leurs électeurs, même s’il est parfois électoralement dangereux de se tromper, les autres sont des experts économiques qui souvent prennent des positions théoriques, pour ne pas dire idéologiques, appartiennent à des écoles économiques, ce qui risque d’altérer la vision objective de la réalité dont ils se réclament. »

 

EPILOGUE

Un séisme financier détruisant toute l’économie mondiale, est-ce prémonitoire ? En organisant à l’Aquila (dévastée le 6 avril 2009 par un tremblement de terre d’une grande ampleur) une réunion du G8 du 8 au 10 juillet 2009, le président Berlusconi, adepte de la provocation, serait-il devenu visionnaire ? Depuis deux ans les prévisions même les plus pessimistes sont largement dépassées par la réalité des faits et on peut imaginer en tenant compte des derniers indicateurs, qui constituent un véritable scénario de descente aux enfers, que la baisse va se poursuivre de façon exponentielle (cette prévision peut parfaitement s’analyser sous forme d’équation) et nous conduire à aborder 2010 avec des chiffres beaucoup plus sombres que ceux que l’on envisageait jusqu’alors, une tendance qui pourrait se poursuivre et encore s’accélérer en 2011 et après car le ressort de notre économie globalisée est bel et bien cassé !!!

Pour le journaliste François Leclerc[17] : « Lorsque vient, toutes ces lectures épuisées, le moment difficile de la synthèse, il est après réflexion possible de se poser une question centrale. Le puits que cherchent à combler les gouvernements des pays occidentaux, ainsi que les banques centrales, n’est-il pas tout simplement trop profond pour être comblé ? La politique qui a suivi a-t-elle, dans ces conditions, une chance d’aboutir ? Le système financier, dans son ensemble, n’est-il pas en réalité « too big to save » (trop gros pour être sauvé ?) N’est-ce pas cette vérité toute simple, mais pas exagérément confortable, qu’il va falloir un jour se résoudre à affronter, afin de sortir du déni ? ». Ceux qui pensent que l’on parle trop de la crise, de catastrophes à venir et que l’on ne cherche pas à connaître les tenants et les aboutissants de cette crise ont raison. Effectivement, les deux questions primordiales que l'on devrait se poser sont : Pourquoi en sommes-nous arrivés là et quelles sont les solutions ?

Le passé aurait du nous servir d'exemple. Malheureusement, on a oublié les leçons qu’il nous a données. Au feu l’excellent rapport d’Olivier Davanne du conseil d’analyse économique (CAE)[18] sur « L’instabilité du système financier international » publié au 4ème trimestre 1998 : « Le rapport d’Olivier Davanne décrit tout d’abord les enchaînements économiques et financiers à l’origine de la crise financière internationale qui a débuté à l’été 1997 et insiste notamment sur les graves insuffisances observées en matière de supervision bancaire que de gestion des taux de change (…) Le rapport insiste aussi sur l’instabilité des grands marchés d’actifs (actions, obligations, change) dans les pays industrialisés. Plus que dans les pays émergents, c’est peut-être là selon lui que se préparent les crises financières futures, si rien n’est fait pour tenter d’améliorer les méthodes de valorisation utilisées par les investisseurs. Dans leurs commentaires (en fin d’ouvrage) Michel Aglietta, Patrick Artus et Christian de Boissieu partagent globalement l’opinion de l’auteur du rapport sur les dangers d’un système de change trop rigide et sur la nécessité d’une évolution du mode de gestion des parités. Ils discutent par ailleurs les notions de « prêteur et recapitaliseur en dernier ressort international » le rôle respectif du FMI et de la BRI en matière de supervision bancaire et la faisabilité d’une taxe Tobin[19] ».

Aux oubliettes tous les autres rapports qui nous ont mis en garde il y a vingt ans, dix ans, cinq ans sur le risque de dévoiement de l’économie financière. On ne fait que redire, reprendre les mêmes recettes sur ce qu'il fallait ou ne pas faire, mais qui n’ont jamais été suivies des faits. On a depuis des années et tout particulièrement depuis deux ans organisé des réunions de chefs d'État, pris des tas de décisions concernant la régulation des marchés de capitaux mais on en est resté au niveau des intentions, c’est tout… Rien n'a été fait car le naturel revient toujours au galop et on remet au lendemain. Nous sommes à l’été 2009, la crise n’a pas atteint son point culminant et on s’aperçoit que déjà les banquiers sont repartis « à l’attaque » avec les mêmes travers et les mêmes excès qui ont causé notre perte : bonus, spéculation, sociétés offshore, paradis fiscaux, etc. Ils n’ont absolument RIEN COMPRIS !!!

Les solutions nous les connaissons, elles sont simples à développer et à mettre en place : chercher l'argent où il est, être solidaire entre riches et pauvres, patrons et chômeurs sans pour autant revenir au totalitarisme d'État... Mais ce n’est pas possible car il y a toujours conflit d’intérêt entre l’intérêt général et l’intérêt particulier, celui de l'État, des entreprises et des citoyens. Nous sommes bien loin des remèdes envisageables. Une autre piste elle aussi évidente est de relancer la demande et non pas uniquement l'investissement (sinon on sera encore en crise dans dix ou vingt ans) ; il faudra bien un jour comprendre que ceux qui doivent être aidés ce sont ceux qui produisent du réel et non du vent du virtuel, c’est-à-dire l'économie productive et tout particulièrement ceux qui créent de l'emploi : les entreprises de moins de 50 salariés (les aider ne coûterait pas très cher vu l'argent que l'on jette par les fenêtres !). Nous reviendrons un jour au commerce local et à l'artisanat – les grandes surfaces ont compris que l'ère de la grande surface était révolue et qu'avant dix ans elles n'existeront plus que sous forme de petites structures de proximité –  c’est pourquoi elles commencent à investir de plus en plus (Simply market, petits Casino, etc.)

Certains hommes politiques, économistes, managers, banquiers et même des intellectuels réclament la confiance et demandent que l’on cesse de se lamenter, de se plaindre systématiquement et en toute occasion, de faire preuve de catastrophisme en se complaisant dans un pessimisme exacerbé et de mauvais aloi. Malheureusement, la crise continuant à s’accentuer sans qu’on puisse ou qu’on veuille vraiment l’endiguer, et la langue de bois étant devenue le langage de l'État, il ne nous reste plus que cette posture. En effet, rien ne bouge ou si peu des deux côtés de l’Atlantique. Même Obama fait l’objet ces derniers mois d’une récupération par les lobbies industriels et les milieux financiers, et sa politique de relance est en train de se diluer dans le marasme économique ambiant et plus grave dans celui de l’âme (chateaubriand) signe d’une fin de cycle de vie. Ce que confirme Robert Reich, l'ancien secrétaire au travail de Bill Clinton, qui juge que le poids des lobbies est sans doute trop puissant pour que Barack Obama puisse vraiment agir et résister à la pression de l'oligarchie financière. Les dernières mesures sur la santé que son gouvernement vient de faire passer cet été en catimini sont dramatiques car on revient à l’âge de pierre, l’argent et l’aide ira en priorité à ceux qui représentent un capital humain productif, et on se désintéressera de tous les autres cas (les malades incurables, les handicapés, les vieux) qui n’auront plus qu’à mourir faute de soins suffisants, cela nous rappelle une bien triste époque !

Les réunions internationales consensuelles sur la crise organisées depuis deux ans maintenant et tout dernièrement en juin 2009 par l’ONU, n’y changeront rien car toutes les mesures adoptées sentent le « réchauffé » et ne dépassent pas le stade des intentions. L’ONU qui se montre bien incapable de résoudre déjà de simples conflits, des « troubles de voisinage » ou plus grave le problème de la faim et de l’eau dans les régions les plus déshéritées du globe, ne résoudra certainement pas la plus grave crise économique depuis près d’un siècle.

Nous sommes donc contraints, les uns et les autres connus ou non, universitaires, simples enseignants ou citoyens de monter « au créneau » pour dénoncer cette parodie de réformes financières et économiques pour obliger nos dirigeants à réagir. Cela nous conduit à parler de crise systémique grave et de fin du monde (du moins du monde libéral) pour inciter les grands de ce monde à être plus réalistes et efficaces dans leurs actions plutôt que de se préoccuper du décolleté des secrétaires lors des sommets. Faudra-t-il attendre l’effondrement de notre système économique et de notre société pour qu’enfin on fasse la part des choses entre ce qui est secondaire et dérisoire et ce qui est primordial ?

Depuis l’été 2007, les pays les plus riches et les pays émergents ont organisé des G8, G14 et G20 et des tas de réunions de concertation et de coordination sans résultats ou si peu. Ils ont fait intervenir leurs banques centrales avec des milliers de milliards de dollars pour éviter la banqueroute du système bancaire sans succès. L'effet domino de l'endettement est en train de creuser notre tombe et personne ne bouge. La responsabilité des dirigeants et gouvernants de notre planète et tout spécialement ceux du Monde occidental, parmi lesquels les Etats-Unis et l'UE, est immense face à l'histoire et à toutes les graves conséquences qui vont en découler : la famine, la misère, la guerre et la désintégration de notre société et de notre civilisation...

SOURCES[20]

 (..)



www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/03/20/a-quand-la-fin-de-la-crise-trois-experts
...

 
(..)

[1] Organisation mondiale du commerce

[2] Observatoire français des conjonctures économiques


(..)


http://www.come4news.com/une-crise-economique-sans-fin-588874
http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-34898931.html






RIA Novosti

jeudi 13 août 2009, sélectionné par Spyworld

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Le ministère canadien de la Défense a envoyé un avion de reconnaissance pour suivre les évolutions de deux sous-marins nucléaires russes de classe Akula repérés au large de la côte est du pays, rapporte jeudi le site internet de la Canadian Broadcasting Corporation (CBC).


L'apparition des
sous-marins dans l'Atlantique Nord a été signalée la semaine dernière. Le 5 août, les médias américains ont annoncé, citant des sources militaires, que deux sous-marins à propulsion nucléaire évoluaient depuis plusieurs jours dans les eaux internationales près des côtes est des Etats-Unis. Le Pentagone a alors déclaré ne pas être préoccupé par ce fait.


D'après les autorités canadiennes, les sous-marins font actuellement route vers le nord.
"Soucieux de (...) défendre la souveraineté de notre pays, nous effectuons une surveillance afin de savoir ce qui se passe au large de nos côtes", a affirmé le ministre canadien de la Défense Peter MacKay, ajoutant que son pays réagirait "à tout ce qui se produirait à proximité du territoire souverain du Canada".


Commentant antérieurement les informations des médias américains sur l'apparition des sous-marins, le chef adjoint de l'Etat-major général russe, le général Anatoli Nogovitsyne avait déclaré que les forces navales, de même que l'aviation stratégique devaient perfectionner sans cesse leur capacité de combat en remplissant des missions de patrouille à travers le monde.

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URL de la source : http:// fr.rian.ru/world/20090813/12...

Source : publié sur spyworld


http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=5517




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Bernard Kouchner à l'Assemblée nationale, le 11 décembre 2007. Wikipedia...

Les aventures de Total Kouchner en Birmanie...   



Total, qui depuis août 2002, fait l'objet en France d'une plainte pour travail forcé en Birmanie, a appelé Bernard Kouchner, l'ex-ministre de la Santé du gouvernement socialiste fondateur de MSF, à la rescousse.. 

En mars, le géant pétrolier a commandé un rapport à sa société, BK Conseil. 

Bernard Kouchner s'est donc rendu sur place pendant quelques jours, afin de voir le site du gazoduc construit par Total et achevé en 1998. 

Sur l'essentiel, c'est-à-dire le travail forcé des populations locales dont Total est accusé d'avoir profité vers 1995, Kouchner reprend l'argumentaire bien rodé du pétrolier : 

"Le chantier a employé 2 500 personnes. 
Toutes bénéficièrent d'un contrat écrit, de salaires réguliers, d'une protection sociale et de normes reconnues." 

Des travaux forcés ? 

Il ne s'agissait que d'une confusion avec le chantier voisin d'une voie ferrée où "il est probable que des travaux forcés aient malmené les populations". 

"N'oublions pas, ajoute Kouchner pour ponctuer son paragraphe, que pour détestable qu'il soit, le recours au travail forcé est une coutume ancienne, qui fut même légalisée par les Anglais en 1907." 

Dans son rapport, payé selon les sources 12 500 ou 25 000 euros par Total, Kouchner se prononce pour l'engagement constructif avec la dictature : "Fallait-il répondre aux appels d'offre et installer ce gazoduc en Birmanie ? Je le crois." 

Et de conclure : "L'époque n'est plus à l'embargo et au boycott." 

Position en totale contradiction avec ses convictions d'antan. 

Dans la préface de Dossier noir Birmanie (Ed. Dagorno, 1994), où il qualifiait la junte de "narcodictature", il reprenait à son compte l'idée selon laquelle "il faut imposer à la junte birmane des sanctions économiques". 

De fait Le nouvel Obs titre : Kouchner fait écran Total sur le travail forcé en Birmanie ou : Payé par Total, Kouchner blanchit Total en Birmanie.

Et l'humanité : Ils ont osé le faire. Kouchner : mensonge sans frontière... 

Une étude confidentielle, commandée dès 1992 par Unocal, le partenaire américain de Total, à Control Risks Information Services, avertissait le pétrolier : " Dans toute la Birmanie, le gouvernement utilise habituellement des travailleurs forcés pour construire les routes (...). 

Dans de telles circonstances Unocal et ses partenaires n'auront qu'une marge de manœuvre très réduite. "

Face aux critiques l'ancien ministre répond : Je n'ai accepté la mission proposée par Total dans le cadre de mes activités de consultant international qu'après m'être rendu en Birmanie dans la zone du pipeline. 

Comme tous les militants et les professionnels des droits de l'homme, je reste profondément convaincu de la nature dictatoriale et odieuse du régime militaire birman et je n'ai pas écrit le contraire.

Ma conviction s'énonce simplement : l'armée birmane a utilisé le travail forcé, comme à son habitude dans la zone du pipeline, là même où travaille Total. 

La compagnie l'a constaté au début du chantier, elle est intervenue pour faire cesser ces pratiques et elle a indemnisé elle-même directement les Birmans qui en avaient subi les effets. 
L'armée a-t-elle abandonné ces habitudes ? Certainement pas et il faut continuer de les dénoncer. 

La compagnie française a-t-elle employé les mêmes scandaleuses méthodes ? 
Je ne le crois pas, pour être allé plusieurs fois sur place, pour avoir interrogé de nombreux villageois, de nombreuses ONG en Birmanie et ailleurs dans le monde et avoir sérieusement pris connaissance de la littérature publiée à ce propos.

Que des témoins, en particulier des réfugiés, parlent de ces exactions et confondent la zone de Total avec celle du chemin de fer construit au même moment par les militaires, je le conçois, bien sûr. 
Aucun témoin n'a pris contact avec moi à propos du travail forcé. S'ils existent, je les recevrai volontiers.
On s'élève contre Total parce qu'on se trompe de débat. 

Si on souhaite que Total se retire de Birmanie et laisse la place aux autres compagnies qui seront moins soucieuses des réglementations du travail, il faut le dire ; ça a été fait à plusieurs reprises avec des résultats décevants mais c'est un autre problème, celui du boycott, qui n'a nulle part été efficace sans frapper les plus pauvres. 

C'est l'éternel problème de la moralité et du business...

L'entreprise Total fait l'objet d'une plainte déposée en 2002 devant le tribunal de Nanterre par six Birmans. Affirmant avoir été recrutés pour effectuer du travail forcé au profit du géant pétrolier au milieu des années 90, ils sont actuellement réfugiés dans un pays d'Asie du Sud-Est.

Libération s'est procuré des témoignages versés à la procédure, produits par des soldats birmans, non identifiés afin de les protéger. 
Ils réfutent le rapport de Bernard Kouchner blanchissant les activités de Total en Birmanie.

Soldat X : "Aujourd'hui, 16 novembre 2002, je tiens à vous faire part de mon témoignage dont les détails sont décrits ci-dessous. 

" Nous avions reçu l'ordre de notre commandant, le lieutenant colonel Than Win, de nous occuper de la compagnie Total. Nous nous sommes préparés pour le voyage et avons réquisitionné 150 travailleurs forcés. (...) Nous avons fait travailler les ouvriers pour la construction d'une piste d'atterrissage. (...) Parmi les travailleurs forcés de la piste qui étaient malades, deux sont morts. 
Total ne procurait ni médecin, ni soin, ni médicament. Un responsable de Total indiquait à notre commandant, sur une carte de la région, où devaient se rendre les travailleurs. (...) 
Quand nous avons terminé notre travail, les officiers de la société Total ont pris des photos de notre travail à partir de l'hélicoptère. (...) Entre la société Total et l'armée existaient des liens solides. L'armée envoyait et commandait les travailleurs sous la responsabilité de Total."


Annie Faure est Chargée de mission sur la Birmanie à la FIDH :
" La juge d'instruction dans l'affaire des accusations d'emploi de travailleurs forcés en Birmanie par Total, travaillait au cabinet de Kouchner quand ce dernier était ministre de la Santé. 
En demandant à Bernard Kouchner de faire se rapport, Total fait jouer la hiérarchie : il était ministre, elle était subalterne, il est donc plus crédible qu'elle.
Total doit se sentir acculé pour réussir à trouver Kouchner et a lui faire faire ce rapport. 
Ils ne doivent plus savoir quoi faire. Quand j'ai appris ça, j'étais scandalisée. Son rapport est truffé de mensonges et se met au service de Total.
Dans son rapport, Bernard Kouchner innocente Total et indique que l'entreprise a permis des progrès dans le domaine de la santé…
- Globalement il reprend les arguments des chargés de communication de Total sur les "îlots géniaux" en Birmanie.
 
Selon lui, 43.000 personnes sont en bon état grâce à Total. C'est vrai, mais Bernard Kouchner fait également de nombreuses omissions. Il y a 48 millions de personnes en Birmanie qui souffrent de la junte. Or cette junte est nourrie par l'argent de Total, qui lui permet de s'armer contre l'opposition birmane.

D'autre part, Kouchner n'a pas vu les victimes des chantiers de Total. 
Ca lui était pourtant facile de le faire. 
Il n'a même pas rencontré les victimes qui sont en France ! Pendant deux mois (temps passé par Bernard Kouchner à faire son rapport), Bernard Kouchner a fait une plaidoirie pro Total.

Quand il dit que les enfants n'ont pas pu déplacer les Pipe Line, c'est ridicule, même un adulte ne pourrait pas le faire ! 
Les accusations portent sur le débroussaillage des endroits faits par des enfants.
Ce rapport est une opération vénale pure. Bernard Kouchner n'a pas du se rendre compte à quel point il faisait une bêtise en l'écrivant.

Quand Bernard Kouchner écrit dans son rapport que les victimes sont anonymes, c'est ridicule. 

Bien évidemment que les victimes ont donné leurs noms, leurs situations… La plainte a été reconnue. C'est important.

En France on ne lance pas une instructions quand les accusateurs sont peu fiables..."


Mais quelle mouche a donc piqué Bernard Kouchner ? Ses détracteurs évoquent… le besoin ! 

Peut être que sa très prestigieuse chaire aux Arts et métiers ne lui suffit pas pour finir le mois... 

Depuis que la droite est revenue au pouvoir, il a cédé sa place au ministère de la Santé au libéral Jean-François Mattei. 

Et comme il n'a jamais été député, il n'a pas même pu se replier sur les bancs de l'Assemblée nationale. 
Comme ce gastro-entérologue n'allait tout de même pas reprendre ses consultations ou vivre aux crochets de sa femme, il lui fallait bien ouvrir un cabinet de conseils... 

Face à la tempête qu'il a déclenchée, Kouchner se cabre. " Que ceux qui me critiquent aillent là-bas au lieu de parler depuis leur fauteuil ", tonne-t-il. 

Le hic, c'est que parmi ceux qui le critiquent ne figurent pas seulement des habitués des salons parisiens.

L'adversité ? Ce n'est pas la première fois que l'ancien administrateur civil de l'ONU au Kosovo y est confronté. Combien raillent depuis des années son côté " secours cathodique " ? 

Cette fois seulement, il ne s'agit plus seulement de style, mais de crédibilité, car la "mission Total" pourrait lui coûter cher…

L'homme a bâti sa réputation sur sa bonne foi. Et l'image était jusqu'ici son meilleur capital… 

Décidément en vieillissant les anciens ministres socialistes semblent avoir d'énormes besoins d'argent, à ce sujet inutile de tenir grief à Total aux abois d'avoir voulu se payer les services d'une caution morale de luxe. 

On ne peut acheter que ce qui est à vendre… 

Le rapport de Bernard Kouchner :
http://birmanie.total.com/fr/publications/rapport_bkconseil.pdf 

Free Warriors, le 18 décembre 2003.

http://www.freewarriors.org/editorial31.htm




GeorgieLe Pentagone reprendra la formation des unités géorgiennes le 1er septembre en vue de les préparer à la participation aux opérations antiterroristes en Afghanistan, annonce vendredi le quotidien The New York Times.

Selon le département américain de la Défense, la Russie a déjà été informée du début du nouveau cycle de formation. Le porte-parole du département Jeff Morrell a déclaré qu’il ne voyait pas de raisons pour que la Russie s’oppose à cette mission. “Cet entraînement n’est pas destiné à la défense intérieure ou à tout autre procédé que la Géorgie pourrait utiliser dans les limites de ses frontières”, a indiqué M.Morrell, cité par le journal.

Il est prévu que les premiers instructeurs militaires américains arriveront en Géorgie le 16 ou le 17 août. Pendant les six mois d’entraînement leur nombre sera inférieur à 70 personnes.

Actuellement, un bataillon géorgien de 750 personnes se trouve en Afghanistan, la Géorgie devant être prête à y envoyer une unité supplémentaire avant mars 2010.

Source: Novosti

APTOPIX Switzerland World Economic Forum

ANKARA, 14 août - RIA Novosti. Le premier ministre turc Tayyip Erdogan a déclaré vendredi que les autorités du pays envisageaient d'adopter des "mesures radicales" pour en finir avec le problème kurde.

"La Turquie doit résoudre définitivement le problème kurde. Le temps est venu de le faire", a-t-il affirmé dans son discours à Ankara.

Les tentatives des autorités turques de trouver une solution à ce problème se heurtent à la résistance du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui lutte depuis 1984 pour l'autonomie des Kurdes sur une partie du territoire turc. Ce conflit a déjà fait environ 40.000 morts. Le PKK a été reconnu organisation terroriste par les Nations unies et l'Union européenne. Déterminées à écraser le PKK par la force, les autorités turques refusent tout dialogue avec les séparatistes.


Turquie: les autorités prônent une solution radicale du problème kurde (Erdogan)


http://www.marcfievet.com/article-34914511.html


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Erdogan, un show au service du nouvel « ordre » mondial

Article rédigé le 22 fév 2009, par Farid

Par Farid, de We Are Change Paris, pour Mecanopolis


Les opposants à l’axe américano-sioniste mal informés sur le mondialisme ont trouvé une nouvelle idole en la personne du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdoğan, après son « show » lors du World Economic Forum, qui s’est tenu à Davos le 29 janvier 2009, face à Shimon Peres, le président d’Israël. Avec l’hystérie collective pour le « mondialiste rouge » Chavez, la folie bat son plein en faveur du premier ministre turc, faisant oublier que ce dernier est fortement lié aux projets sionistes et à l’oligarchie mondialiste, qui construisent ensembles ce qu’ils appellent eux-même sans s’en cacher le nouvel « ordre » mondial.


Tout d’abord,examinons la relation de Erdoğan avec les sionistes.


Le show d’Erdoğan, qui voudrait faire croire à un désaccord profond entre son pays et Israël, contredit pourtant les liens très fort qui unissent les deux pays, comme par exemple le passage du pipeline Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) sur le territoire turc. En effet, ce pipeline est détenu à 20% par Israël(1). Le BTC est le pipeline qui achemine du pétrole de la mer Caspienne d’Azerbaïdjan jusqu’en Turquie par la Géorgie, plus précisément de Bakou ( Azerbaïdjan) à Ceyhan ( Turquie), en passant par Tbilissi, capitale de la Géorgie. La négociation de ce pipeline s’est faite dans les années 90 sous l’administration Clinton, et par l’intermédiaire de l’américain Richard Morningstar (qui était à l’époque le principal responsable de ces négociations).

ccp

En aout 2008, Erdoğan a dit que « cette initiative s’inscrivait dans la volonté plus large d’Ankara de contribuer à la paix au Proche-Orient. »

(..)

http://www.mecanopolis.org/?p=3981

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 15:08
Vendredi 14 août 2009
- Par L' Aviseur - Publié dans : Souriez...vous êtes roulés. - Ecrire un commentaire

ReissA en croire l’ensemble des médias sionistes du pays, notre bonne petite étudiante française est l’innocence incarnée. Quelques nouvelles diffusées il y a trois jours dans Le Point viennent cependant apporter une ombre à l’icône virginale de Clotilde :

Des aveux et des excuses surprenants. La Française Clotilde Reiss a reconnu samedi matin devant le Tribunal révolutionnaire iranien avoir donné un rapport à l’ambassade de France à Téhéran sur les manifestations à Ispahan dans le centre du pays, qui ont suivi la présidentielle du 12 juin. “J’ai écrit un rapport d’une page et je l’ai remis au patron de l’Institut français de recherche en Iran qui appartient au service culturel de l’ambassade de France”, a-t-elle affirmé, selon l’agence officielle Irna.

La jeune femme a aussi reconnu avoir écrit un rapport sur le nucléaire il y a deux ans : “Dans le cadre d’un stage au CEA, où mon père travaille comme expert, j’ai rédigé un rapport sur les politiques en Iran en lien avec l’énergie nucléaire (…) J’ai utilisé des articles et des informations qu’on trouve sur internet et il n’y avait rien de secret.” Son père, Rémi Reiss, n’a pas souhaité réagir à ces déclarations.

Le plus amusant ce matin était le commentaire embarrassé sur RTL d’un analyste indiquant que la naïveté de la pauvre Clotilde ne l’avait pas incité à suffisamment de prudence. Quoi qu’il en soit, cette affaire tombe au poil pour faire passer le régime de Téhéran comme odieusement dictatorial. Si la guerre venait à se déclarer entre USRAEL et l’Iran, il est certain que le petit caniche Sarkozy trouverait auprès de la population française un soutien haineux de choix.

Comme en Afghanistan, nous irions faire la guerre à la femme voilée et pour la défense de la Liberté. Que les démocrates ne s’offusquent donc pas, il faut bien vendre une guerre avant de la déclencher. Le peuple est souverain après tout.


Source: 
Les Intransigeants
http://www.marcfievet.com/article-34881028.html



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Vendredi 14 août 2009
- Par L' Aviseur - Publié dans : De l'avidité d'un Etat prédateur - Ecrire un commentaire


En 1947, le sénateur Arthur H. Vanderberg conseillait le président Truman que « s’il voulait que le peuple américain le suive, il fallait lui foutre une sacrée trouille » (… scare to hell out of the American people).

De la guerre froide à la guerre à la drogue en passant par le Vietnam, le diable, les ovni, Saddam et ses armes de destruction massive, quel que soit le sujet, celui-ci se doit hyperbolique et n’est concevable que comme une menace absolue pour l’existence même des Etats-Unis. Cette politique de la peur, que seuls quelques présidents démocrates (en particulier Carter et Clinton) ont discrètement essayé de combattre en « hiérarchisant les menaces », est la matrice qui a permis toutes les dérives américaines depuis la chasse aux sorcières, jusqu’à Abu Graib, en passant par l’intervention au Panama (guerre contre la drogue) et que l’on retrouve aujourd’hui dans la démesure des campagnes américaines contre le plan de santé du Président Obama.

Lutter contre la peur, ayant acquis désormais une force métaphysique conditionnée qui balaie toute résistance éthique (pourtant bien ancrée chez le citoyen américain), c’est introduire de la rationalité au sein d’une attitude collective hystérique. 

Pourtant, il s’agit bien d’une politique, rationnelle dans sa perception, et il serait utile d’en montrer comment elle a été orchestrée dans le temps. L’objectif de cette politique consistait à « perturber la hiérarchisation des priorités et des valeurs au nom de l’intérêt national », selon le même Vanderberg. 

Au tout début de l’après guerre et durant les procès et les commissions d’investigation maccarthystes, il s’agissait de débusquer l’ennemi intérieur, le cryptocommuniste qui, en toute conscience, agissait pour les intérêts de l’ennemi.

La fin de la guerre de Corée signifia un changement qualitatif de taille : l’opinion publique, avec stupeur, apprit que deux GI sur trois faits prisonniers avaient accusé leur propre pays de crimes et plus particulièrement de l’usage d’armes chimiques et biologiques. Ainsi fit irruption, pour contrecarrer cette réalité le concept redoutable de l’arme chinoise « chsi nao » ou « lavage de cerveau ». L’agent de la CIA et journaliste Edward Hunter expliqua par des multiples et longs articles que l’on pouvait devenir un ennemi de son propre pays « inconsciemment », le cerveau « lavé et reprogrammé par une force hostile ». Il y avait tant à faire avec les ennemis conscients, voilà qu’entraient en scène des ennemis inconscients ! On ne pouvait plus se fier à personne, la peur atteignit des sommets paroxystiques. 

La CIA elle même considéra que, concernant les armes psychologiques, elle était très en retard. En avril 1953 son chef, Alen Welsh Dulles, mit en place le programme MK-ULTRA et à sa tête le psychiatre militaire Sidney Gottlieb. Celui-ci, adepte d’une pharmacologie hallucinatoire croyait à la « fabrication chez l’individu de personnalités multiples » et à la mise en place chimique « d’une mémoire artificielle ». Des dizaines de militaires américains et probablement des prisonniers chinois, allemands et vietnamiens ont fait les frais des expériences mises en place par le MK-ULTRA. En effet, cette structure a continué ses activités jusqu’en 1974, connaissant de multiples dérapages, comme celui du « suicide » en Novembre 1953 du spécialiste en armes biologiques Franc Olsen juste après les « doutes » qu’il avait émis à Richard Helms (alors directeur de la CIA) et à Gottlieb. 

Au lendemain du scandale de Watergate, comme par hasard, les programmes MK-ULTRA et SEARCH ont été brutalement interrompus. En démissionnant après le coup d’Etat au Chili, Richard Helms a ordonné la destruction totale de tous les documents concernant ces programmes.

« Paradoxalement » la vieille garde de la CIA, impliquée dans le scandale Olsen-MK-SEARCH révélé plus tard par le Washington Post, a été poussée gentiment à la porte, sur les conseils de Dick Cheney et de Donald Rumsfeld qui proposèrent Bush père au poste de directeur de la CIA, tandis que Cheney devenait le secrétaire général de la Maison Blanche et Rumsfeld accédait au poste très convoité de ministre de la défense. 

Plus de soixante ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, l’utilisation de psychotropes à Guantanamo, prenant souvent la forme d’une « prison chimique » par l’usage de l’halopéridol et analogues, le tortures et les arrestations abusives dans le cadre du Patriot Act de Bush fils, ont toujours été défendus par Rumsfeld et Cheney qui par ailleurs, fidèles à la politique de la peur « prévoient l’apocalypse » due à la politique Obama concernant l’Iraq. C’est Rumsfeld aussi, qui, pour la première fois dans l’histoire des Etats-Unis, insistait à dire que « la Convention de Genève n’était pas toujours applicable ».

Le lavage de cerveau, la guerre à la drogue, les armes de destruction massive et autres alertes aux armes biologiques et chimiques font partie de l’obsession américaine de l’ennemi inconscient, du terroriste fou, de l’acte irrationnel, mais parallèlement ont stimulé l’industrie de ces pratiques et de ces armes, et la manipulation sans vergogne du citoyen. Tout comme la prépondérance du concept prométhéen « qu’une superpuissance se doit d’assumer que le but justifie les moyens ».

Enfin, cela pousse à la démesure, tout débat (aujourd’hui celui de la couverture de la sécurité sociale) se devant prendre les allures d’une croisade apocalyptique.


Gouverner par la peur, une histoire américaine

(et manipuler par la peur - eva)

par
Michel Koutouzis
(son site) jeudi 13 août 2009 -

http://www.marcfievet.com/article-34881861.html
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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 14:50






Christian Fecteau a envoyé un message aux membres de VACCIN OU ARME DE DESTRUCTION MASSIVE ?


Objet : La communauté francophone
monte aux barricades


Les internautes et blogueurs de langue française ont pris le relais de l'information. Il est maintenant plus facile de suivre les événements en français. Ce groupe ne sera donc plus une traduction du groupe anglais. Nous suivrons les démarches judiciaires en France et ailleurs dans la francophonie. Une contribution italienne est également probable, nous permettant d'ouvrir le groupe à ce pays.

Le groupe se nomme maintenant VACCIN OU ARME DE DESTRUCTION MASSIVE ? soulignant ainsi la première action pénale en France par l'association SOS JUSTICE & DROITS DE L'HOMME. En voici une présentation vidéo où il est annoncé que la rédaction du magazine NEXUS prépare un dossier à paraître dans le numéro septembre-octobre:
http://www.facebook.com/l/;www.dailymotion.com/video/xa2pzx_h1n1-action-penale-en-france_news

Le premier atelier pour mieux comprendre les accusations se déroule bien. Le but est de guider pas à pas ceux qui commencent à lever le voile sur le travestissement de l'Histoire:
http://www.facebook.com/event.php?eid=116832456166


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A DIFFUSER MASSIVEMENT SVP !!!

NOUS N'AURONS PAS L'EXCUSE DE L'IGNORANCE

Docteur Marc Vercoutere (interviewé par Richard Pelgrin).

(VIRUS/VACCIN H1N1)


P1
http://www.blog-video.tv/video-1063120506-Archive-tele-du-29-07-2009-09-48-07.html

P2
http://www.blog-video.tv/video-10631613bd-Archive-tele-du-29-07-2009-10-03-28.html

P3
http://www.blog-video.tv/video-10631f254f-Archive-tele-du-30-07-2009-14-28-55.html

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 14:40

Obama est pire que Bush, sous ses dehors affables.

Il ne songe pas à s'en prendre à de petits Etats sans défense, comme Bush
(Irak, par ex), mais il vise la Russie... et, ensuite, la Chine, qui ne s'alignent
pas sur le Nouvel Ordre Mondial féérique concocté par les Anglo-Saxons
et leurs zamis israéliens et européens...

En attendant, voici sa politique en Iran et en Colombie.
Le Honduras, j'en ai déjà parlé.

Votre Eva


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Le déploiement des bases militaires
des Etats-Unis en Colombie


 

Il fallait justifier l'escalade de l'offensive militaire de l'empire étasunien dans le but d'inverser les changements qui ont remanié la physionomie sociopolitique de la région [Amérique du sud]. Devant cette déconcertante réalité, la tactique de la Maison-Blanche a été d'abandonner la rhétorique belliqueuse de Bush et de s'essayer à un discours égalitariste et respectueux de la souveraineté des pays de la région, tout en déployant de nouvelles bases militaires, en maintenant la Quatrième Flotte et en renforçant sans cesse le Commandement Sud de l'armée états-unienne [1].


En ce sens, Barack Obama – que des «progressistes» européens et latino-américains continuent à confondre avec Malcolm X – est en train de suivre à la lettre les conseils de Théodore Roosevelt, le père de la grande expansion impérialiste nord-américaine dans les Caraïbes et en Amérique Centrale, lorsqu'il conseillait «speak softly and carry a big stick», autrement dit, «parle avec une voix douce, mais porte un gros bâton". Roosevelt s'est montré maître dans l'art d'appliquer cette maxime au moment de construire le Canal de Panama [il s’est ouvert à la navigation en 1914] et de réussir, à l'aide de l'infâme amendement Platt [2], qui entraînait pratiquement une annexion de Cuba par les Etats-Unis. Avec sa politique de remilitarisation forcée de la politique extérieure vers l'Amérique Latine et les Caraïbes, Obama suit le chemin tracé par son prédécesseur [G.W Bush].

Pour justifier sa décision de concéder aux forces armées des Etats-Unis sept bases militaires, Alavaro Uribe – le président de Colombie – invoque l'élargissement de la coopération avec le pays du Nord pour pouvoir livrer un combat efficace contre le narcotrafic et le terrorisme. Cette excuse ne tient pas à la lumière de l'expérience: d'après une agence spécialisée des Nations Unies, les deux pays dont la production et l'exportation de pavot et de coca ont le plus augmenté sont l'Afghanistan et la Colombie. Or, ces deux pays sont sous une occupation militaire nord-américaine. Si l'histoire de la Colombie au cours du dernier demi-siècle nous quelque chose, c'est bien l'incapacité à résoudre le défi posé par les FARC par la voie militaire.

Malgré cela, le général colombien Freddy Padilla de Leon – qui aime à répéter que mourir au combat est "un honneur sublime" – a annoncé dernièrement à Bogota que les sept bases seraient situées à Larandia et Apiay (dans l'Est de la Colombie); à Tolemaida et Palanquero (au centre); à Malambo (sur l'Atlantique, sur la côte nord); à Cartagena, dans les Caraïbes colombiennes. La septième se situerait dans un lieu non encore déterminé sur la côte du Pacifique. Le Congrès des Etats-Unis a déjà approuvé la somme de 46 millions de dollars pour installer son personnel et ses équipements guerriers et de surveillance dans ces nouvelles bases pour remplacer les installations qu'il avait à la base militaire de Manta, en Equateur. Actuellement il y a déjà en Colombie 800 hommes des forces armées des Etats-Unis ainsi que 600 «civils sous contrat» (en réalité des mercenaires), mais les analystes s'accordent pour signaler que le chiffre réel est beaucoup plus élevé que celui qui est officiellement reconnu.

Il n'est pas besoin d'être un expert militaire pour se rendre compte que la cession de ces bases par la Colombie aboutit à ce que le Venezuela soit complètement encerclé, soumis à un harcèlement permanent des troupes de l'empire stationnées en Colombie, sans compter les bases colombiennes et celles des «paramilitaires» colombiens. Il faut ajouter à cela l'appui qu'apportent dans cette offensive contre la Révolution Bolivarienne les bases américaines à Aruba, à Curazao et à Guantanamo, ainsi que celle de Palmerolas, au Honduras, et la Quatrième Flotte étasunienne, qui dispose de suffisamment de ressources pour patrouiller efficacement tout le littoral vénézuélien.

Mais Chavez n'est pas le seul à être menacé: Rafael Correa (Equateur) et Evo Morales (Bolivie) aussi restent dans la mire de l'empire, d'autant que Alan Garcia au Pérou brûle d'envie d'offrir une «preuve d'amour» à l'occupant de la Maison-Blanche en lui offrant des possibilités pour le déploiement de ses troupes. Au Paraguay, les Etats-Unis se sont assuré le contrôle de la base stratégique de Mariscal Estigarribia, située à moins de cent kilomètres de la frontière avec la Bolivie. Elle est dotée d'une des pistes d'aviation les plus étendues et les plus résistantes d'Amérique du Sud, capable d'accueillir les gigantesques avions utilisés pour transporter les chars, les avions et les divers armements lourds qu'utilise le Pentagone. Au Paraguay, les Etats-Unis disposent encore de l'énorme base de Pedro Juan Caballero, localisée à 200 mètres de la frontière avec le Brésil!. Mais d'après Washington, elle appartient à la DEA [Drug Enforcement Administration - agence fédérale chargée de la lutte contre la drogue] et n'a pour objectif que de lutter contre le narcotrafic !

La menace que présente cette expansion sans précédent de la puissance militaire nord-américaine en Amérique du Sud n'est pas passée inaperçue notamment pour le Brésil. Ce pays connaît en effet les convoitises états-uniennes en ce qui concerne l'Amazonie, région que, entre eux, les stratèges impériaux considèrent comme un territoire vide, en libre accès, et qui sera occupé par celui qui aura les capacités technologiques de le faire [les ressources de l’Amazonie sont énormes et multiples pour le capital].

Devant ces menaces les pays sud-américains doivent réagir avec beaucoup de fermeté et exiger des Etats-Unis qu'ils envoient aux oubliettes leurs plans belliqueux en Colombie, qu'ils démilitarisent l'Amérique latine et les Caraïbes et qu'ils désactivent la Quatrième Flotte. La rhétorique «dialoguiste» d'Obama n'est pas compatible avec l'existence de ces menaces. Et si Obama veut avoir un minimum de crédibilité internationale, il devrait immédiatement donner des instructions pour faire marche arrière avec ces initiatives.

Les gouvernements de la région, regroupés dans l'Unasur (Union des nations sud-américaines) et le Conseil sud-américain de la défense, devraient pour leur part faire la sourde oreille à la supercherie de Uribe et passer du plan de la rhétorique et de l'indignation morale au plan plus concret de la politique, en impulsant quelques gestes efficaces. Ils devraient, par exemple,  ordonner le retrait immédiat des missions militaires et des autres officiels représentants les forces armées étatsuniennes, stationnés dans nos pays, tant que ces options de Washington ne sont pas changées. C'est ainsi que le message de refus et de répudiation du «militarisme pentagoniste» – comme l'a baptisé précocement un grand homme latino-américain, Juan Bosch [3] – pourrait parvenir clairement et puissamment aux ouïes de leurs destinataires à Washington. Les suppliques et les exhortations, par contre, ne feront qu'exacerber les ambitions de l'impérialisme.


Traduction A l’Encontre.


Notes

1. Le domaine de compétence du Commandement Sud s’étend sur près de 41 millions de kilomètres carrés et sur quasi la totalité des pays du continent. Il dirige également 16 programmes de formation de militaires latino-américains dans différentes spécialités. Depuis l’an 2000, avec G. W. Bush et D. Cheney le déploiement militaire du Commandement Sud s’est étendu. Il a des bases à Guantánamo (île de Cuba), Soto Cano (Honduras), Comalapa (Salvador), Roosevelt Roads et Fort Buchanan (Puerto Rico), Reina Beatrix (île d’Aruba, au large du Venezuela). Sa base de Manta en Equateur est remise en question, ce qui explique le renforcement du déploiement en Colombie. Le Commandement sud dispose d’un contrôle sur un vaste réseau de radars consacré à la «lutte contre le narcotrafic» : trois radars fixes au Pérou et en Colombie et 11 radars mobiles dans six pays des Andes et des Caraïbes. (Réd)

2. Amendement voté par le Congrès des Etats-Unis en 1901, suite à la brève «guerre hispano-américaine» de 1898. Il définissait les termes des relations américano-cubaines et officialisait le droit d'ingérence des Etats-Unis sur le territoire de la République de Cuba. Il resta en vigueur jusqu’en 1934. Il fut alors remplacé par un traité qui perpétua, de fait, la présence politique américaine dans l’ensemble de l’île et, physiquement, assura aux Etats-Unis le territoire de Guantanamo. (Réd.)

3. Pour échapper au dictateur Trujillo, Juan Bosch – écrivain, historien, auteur d’une biographie de Bolivar – s’est réfugié en 1938 à Porto Rico. Il se rendra à Cuba par la suite. Il revient en République dominicaine en 1961, suite à l’exécution de Trujillo. Elu président en 1962, il prend des mesures progressistes. Elles suscitent des réactions vives dans l’armée, l’Eglise réactionnaire et aux Etats-Unis. Il ne faut pas oublier qu’en 1959, la révolution cubaine avait triomphé. Et la distance physique entre la République dominicaine et  Cuba était petite. Ainsi, les Etats organisent en un coup d'État militaire en septembre 1963. J. Bosch doit s’exiler à nouveau. En 1973, il fonde le Parti de la libération dominicaine. Il sera battu lors des élections de 1978. On peut discuter son rôle à Saint-Domingue où sa figure, présente politiquement jusqu’en 1994, ne favorisa pas nécessairement l’émergence d’une gauche classiste. Mais ce fut «un grand homme». (Réd.)



Atilio Boron
est l’animateur du CLASCO (Consejo Latinoamericano de Ciencias sociales)


 Articles de Atilio Boron publiés par Mondialisation.ca

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=14730


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Hypocrites USA !
Hypocrites Médias !



Vendredi 14 août 2009
La guerre contre l'Iran a commencé,
les Médias sont complices.
Le soi-disant dialogue Obama-Clinton
est pure hypocrisie.... Eva R-sistons



Dans le monde


publié par roland (Dazibaouebmaster) le 11/08/2009 08H23

Plan AméricanoSioniste De Nouvelles Sanctions Draconniennes Contre l'Iran - Echec Assuré, Et Après ?

Par Myriam Abraham (Planète non violence)



Le prétendu "dialogue" engagé par l' Administration Obama avec Téhéran a une date butoir : fin Septembre. Washington et Tel Aviv s'activent déjà pour rallier d'autres pays à de nouvelles sanctions encore plus draconiennes, véritable déclaration de guerre contre l'Iran. L'ingérence étrangère post électorale, reconnue publiquement sur CNN par la Secrétaire au Département d'Etat US, Hillary Clinton, n'a en fait pour but que de ternir l'image de l'Iran dans l'opinion publique occidentale pour neutraliser toute opposition à une guerre contre l'Iran.

Récemment, plusieurs rencontres américanosionistes ont eu lieu en Israël. Le sujet principal était l'Iran, plus précisément les sanctions à mettre en oeuvre une fois le délai du prétendu dialogue passé. Parmi ceux ayant participé à ces rencontres on trouve le conseiller à la sécurité nationale US, James Jones, et le conseiller spécial du président, un faucon sioniste, Dennis Ross, le secrétaire à la défense US, Robert Gates. Tous ont délivré le même message à Tel Aviv : si l'Iran n'arrête pas son programme d'enrichissement d'uranium les US vont monter une coalition internationale pour imposer des sanctions draconiennes contre l'Iran en dehors du Conseil de Sécurité des Nations Unies, car la Russie et la Chine sont contre. Obama doit d'ailleurs se rendre en Chine prochainement pour essayer de rallier ce pays. Côté israélien, ils ont été reçu par Uzi Arad, le conseiller de Netanyahou, Meir Dagan chef du Mossad, et Amos Yadlin chef du renseignement militaire, et le Dr Shaul Horev, directeur du Commissériat à l'Energie Atomique israélien. L'équipe de Jones comprenait aussi William Burns sous secrétaire d'état aux affaires politiques, et Gary Seymour en charge à la Maison Blanche du contrôle des armes et de la non prolifération, un ami d'Arad . Les responsables américains ont également rencontré le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, le ministre de la défense, Ehud Barak, et le chef d'état major de l'armée israélienne, Gaby Ashkenasi.

Les Américains ont demandé au régime sioniste de " faire profil bas" et d'éviter de " pester et tempêter" contre l'Iran en public jusqu'à ce que la communauté internationale ait évalué fin Septembre lors de l'assemblée annuelle de l'ONU la réponse faite par l'Iran. Jusqu'à cette date, les Américains se disent prêts à donner une chance à la diplomatie bien que la secrétaire d'état Hillary Clinton répète volontiers que l'Iran ne va pas engager de négociation sur son programme nucléaire et que Washington devra donc en tirer les conséquences, sous entendu, plus de sanctions.

Parmi la première vague de nouvelles sanctions, une concoctée par le Lobby Sioniste à Washington, l' AIPAC, prête à être votée par le Congrès américain sur proposition de Joe Lieberman, membre du Congrés US le plus acharné à défendre la cause sioniste, un embargo sur les importations de produits pétroliers raffinés notamment du gasoil, car l'Iran importe jusqu'à présent 40% de ces produits. Mais l'Iran est rapidement entrain de parer à cette sanction en développant sa production intérieure avec l'aide de la Chine : construction de plusieurs nouvelles raffineries et amélioration des capacités de production de celles existantes.

Les Américains proposent aussi des sanctions financières telles qu'interdire la prise en charge par les compagnies d'assurance des échanges commerciaux avec Téhéran. L'Iran aurait alors des difficultés en matière d'importation et d'exportation. Ils veulent également imposer des sanctions à toute société faisant des affaires avec l'Iran pour faire pression sur certains pays comme l'Allemagne et l'Italie, mais aussi plusieurs pays asiatiques, qui ont développé des relations commerciales florissantes avec la République islamique..

Bien qu'il y ait peu de chance que ces sanctions, qui ont pourtant le soutien de la France, de la Grande Bretagne, et de l'Allemagne - cette dernière plus discrète car les élections au poste de chancelier(e) approchent et Merkel ne veut pas s'aliéner tout un pan de l'industrie allemande qui entretient des relations commerciales prospères avec des entreprises iraniennes - puissent recevoir l'aval du Conseil de Sécurité de l'ONU, la Russie et la Chine s'y opposant, et fassent plier Téhéran, les AméricanoSionistes ont prévu une deuxième vague de sanctions.

Parmi celles-ci, interdire les ports occidentaux aux navires iraniens, voire même interdire les aéroports occidentaux aux avions iraniens. Ces mesures qui s'apparentent à un véritable blocus, sont en droit international considérées comme des actes de guerre, et provoqueront immédiatement des représailles de la part de Téhéran probablement sous forme d'entrave à la circulation du trafic pétrolier dans le Golfe D'Hormuz où passe 40% des approvisionnements mondiaux en pétrole avec en conséquence une flambée des prix du brut et produits raffinés.

L'agitation post électorale fomentée par des ambassades étrangères, principalement celles de la Grande Bretagne et de la France, valets américanosionistes en politique étrangère, sont des mesures d'accompagnement visant non pas à renverser le régime, car une telle entreprise est irrémédiablement vouée à l'échec les Iraniens ayant tirés les leçons de l'interventionnisme étranger sur leur territoire, mais fait plutôt partie d'une opération de guerre psychologique et médiatique avec pour but de diaboliser le régime de Téhéran aux yeux de l'opinion publique occidentale pour :

1. rendre ces sanctions acceptables même si en droit international elles sont qualifiées d'actes de guerre;

2. préparer cette opinion publique à une guerre contre l'Iran, ce qui reste l'objectif N° 1 des Sionistes même si Obama n'est pas très enthousiaste. Lors des émeutes post électorales de Juin en Iran, les Sionistes auraient demander le feu vert de Washington pour attaquer les installations nucléaires et d'autres cibles militaires et industrielles en Iran. Obama aurait choisi de ne pas répondre à cette demande.

Info intox ? La coordination américanosioniste en ce qui concerne l'Iran étant la priorité des priorités, Obama cherche t-il tout simplement à nier préventivement toute responsabilité et toute implication dans une attaque sioniste contre l'Iran ?

Hillary Clinton, Secrétaire au Département d'Etat, vient également de reconnaître publiquement la participation de Washington aux manifestations et émeutes post électorales. En effet, elle a déclaré sur CNN le 09/08/09, que bien que les US ne voulaient pas trop montrer ouvertement leur soutien aux protestataires suite à l'élection présidentielle en Iran, le Département d'Etat " faisait beaucoup" en coulisse pour soutenir l'opposition. Elle a été jusqu'à dire que c'était une situation difficile car le soutien des US pourrait conduire les dirigeants iraniens à " l'utiliser contre nous pour unifier le pays contre les protestataires". Mais elle a également insisté pour dire que le Département d'Etat " faisait beaucoup pour réellement donner du pouvoir aux protestataires" incluse la pression sur Twitter pour qu'il repousse sa maintenance technique pour ne pas interrompre son service. Mi Juin, l'administration Obama a décidé de distribuer des millions de $ aux factions dissidentes et leurs ONG satellites à l'étranger, afin de continuer l'ingérence US " dans les coulisses". Elle a également renouvelé ses doutes sur un possible début de discussion avec l'Iran sur son programme nucléaire.

Des sanctions dés le départ vouées à l'échec

Abstraction faite du fait que Téhéran ne pliera jamais devant le dictat américanosioniste qui risque d'avoir un effet boomerang en cimentant la société civile iranienne encore profondément traumatisée par le renversement du gouvernement démocratiquement élue de Moussadegh en 1953 par les US/GB, ces sanctions ont peu de change d'être adoptées.

D'abord au Conseil de Sécurité de l'ONU, la Russie et la Chine s'y opposeront. Obama a beau faire les yeux doux à Moscou et Beijing, ni les Russes ni les Chinois ne sont dupes du double jeu qu'il mène : continuer à encercler militairement la Russie en déployant les forces armées de l'OTAN et pour la Chine l'affaiblir en fomentant des troubles inter ethniques à l'intérieur de son territoire. Les pays membres de l'UE sont également divisés. De même, la Turquie qui partage avec l'Iran une longue frontière, qui entretient avec sa voisine d'excellentes relations commerciales et qui fait actuellement partie du Conseil de Sécurité comme membre non permanent, est peu enthousiaste.

Donc un embargo sur les importations de produits pétroliers raffinés dont le gasoil aura peu d'impact car ce ne sont ni les US ni Israël qui exportent ces produits en Iran, et parce que ni la Russie ni la Chine, ni la moitié des pays européens, ne sont prêts à y participer.

Deuxièmement, l'Iran a menacé de mener des représailles contre ce type d'embargo en stoppant ses exportations de pétrole vers l'Occident. Il y a un précédent historique qui devrait faire réfléchir les AméricanoSionistes. Quand la Grande Bretagne a voulu punir le gouvernement démocratiquement élu en 1953 de Mossadegh pour avoir nationalisé le pétrole iranien, la Grande Bretagne a imposé un embargo sur les exportations de pétrole iranien, avec la participation de la Royal Navy. Moussadegh a donc répondu en stoppant les exportations de pétrole, et en le stockant, et l'initiative anglaise a échoué. Le gouvernement britannique a essayé de renverser Moussadegh sans succès et demandé de l'aide aux US qui eux ont réussi et l'ont remplacé par le Shah d'Iran, dictateur et tortionnaire, ami des AméricanoSionistes. Tenter un nouveau coup est voué à l'échec et ne fera que monter la société iranienne contre l'Occident pour les décennies à venir, ceux qui ont participé aux manifestations seront considérés comme des traitres et risquent d'être pendus dans cet environnement politique international vécu comme extrêmement hostile à leur égard par une grande majorité d'Iraniens. Si le but machiavélique des AméricanoSionistes c'est de faire pendre des Iraniens accusés de haute trahison pour se rallier l'opinion publique internationale pour attaquer l'Iran, cela risque de se retourner contre eux. Il y a eu la Yougoslavie, puis l'Afghanistan, puis l'Irak, désormais l'opinion publique dans le monde occidental exprime quand elle le peut son hostilité aux guerres américanosionistes, et c'est encore plus vrai dans le monde arabo musulman.

Troisièmement les représailles iraniennes auront de graves effets mondialement sur le prix du pétrole et des produits pétroliers raffinés alors même que l'économie mondiale est en récession et cela risque de la plonger encore plus dans une Grande Dépression tout particulièrement aux Etats Unis complètement dépendants de l'extérieur pour leurs approvisionnements.

Quatrièmement : si cela n'est pas faisable de couper les importations iraniennes de produits pétroliers raffinés dont le gasoil, alors pourquoi proposer une telle démesure ?

Une action provocatrice pour faire porter la responsabilité de l'effondrement de l'économie mondiale sur l'Iran, justifier une attaque militaire contre ce pays, et déclencher une 3ème Guerre Mondiale, pour :

1. sauver l'économie et l'empire libéral américain, comme cela avait déjà été le cas lors de la Seconde Guerre Mondiale;

2. sauver l'entité sioniste de la désintégration qui la ronge au quotidien parce que de plus en plus de Juifs, y compris en Palestine, s'en détournent écoeurés par ses opérations militaires, sanglantes, abjectes ?


Source: Planète non violence (Article repris avec autorisation. Ne pas reproduire sans autorisation du site Planète non violence)

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=5421

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Commentaire :


babelouest (crisonnier) - le 11/08/2009 08H49


En peu de mots, les Etats-Unis sont déjà entrés en guerre contre l'Iran.


C'est inacceptable
. Les Etats-Unis doivent plier, et rendre à l'ONU son caractère de médiateur international violé constamment par l'axe Washington-Tel Aviv. Le gouvernement français doit changer de politique, immédiatement.Soutenir de tels fous de guerre est grave de conséquences.

BO



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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 14:34


Abu_20Ghraib_20Torture-715244-4fb54-a86eL'Empire américain du Mal :

Retort : «Ils firent un désert
et le nommèrent paix»

publié par
graffitix le 11/08/2009 16H38


Le tableau est noir, très noir. Et le propos essentiel.

Retort, groupe informel d’activistes américains opposés à l’ordre capitaliste des choses, auteur du très recommandé "Des Images et des Bombes", a accepté de répondre aux questions  d’Article11. Entre dénonciation sans concessions de l’Empire post-11 septembre, dégonflage de la baudruche Obama et mise à nu du néo-libéralisme guerrier, entretien fleuve.

"Néron triomphe en vain, comme partout ailleurs dans l’Empire qui avait déjà vu naitre Tacite."


Retort : "Ils firent un désert et le nommèrent paix"


Source Article XI ici - samedi 14 février 2009, par Lémi

Ils ont écrit, à quatre mains, le livre contemporain le plus percutant sur les tribulations sanglantes de l’impérialisme américain, entre guerre de l’image et néo-libéralisme guerrier : "Des Images et des Bombes. Politique du spectacle et néolibéralisme militaire" (éditions Les Prairies Ordinaires). Dans cet ouvrage (que nous avions déjà abordé ici) essentiel, ils mêlent avec virtuosité Debord et Hobbes, Nietzche et Milton,  sautant d’une référence à l’autre pour dresser un état des lieux sans concession de la politique étrangère américaine et de ses conséquences désastreuses.

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"Ils", c’est Retort, un groupe d’intellectuels et d’agitateurs américains basés à San Francisco et soucieux de dénoncer un "ordre actuel des choses" qu’ils rejettent en bloc, sans concessions.
Le collectif a gentiment accepté de répondre à quelques questions, par mails évidemment. Lecture instructive pour qui se leurrerait encore sur l’état du monde et sur les "promesses" de changement d’Obama. Mais aussi pour ceux qui, encore et toujours, cherchent des raisons d’espérer et des moyens d’agir [
1].


Membres, acte de naissance, actions initiées : pouvez-vous présenter votre collectif ?

Retort est une réunion d’antinomiens, qui a pour base la baie de San Francisco. Nous ne sommes pas un collectif, nous n’avons pas de programme explicite ; nous sommes plutôt une équipe hétéroclite - écrivains, artisans, professeurs, artistes, scientifiques, poètes - rassemblée dans un réseau d’amitiés enrichissantes et partageant le même antagonisme envers l’ordre présent des choses. Nous nous sommes rencontrés régulièrement tout au long des deux dernières décennies, principalement pour manger et boire ensemble - nous sommes heureux de le confesser - mais aussi pour discuter de politique, d’histoire, d’esthétique, des termes et techniques d’oppositions au capitalisme - par la racine ou par les branches -, de l’Empire, ou des différentes versions de barbarie en stock à notre époque. Nous cultivons un profond amour des bistrots et tavernes urbaines, ainsi qu’une tendance à favoriser le plein-air (ballades, arrière-pays, piques-niques sur bâches, baignades dans des lieux sauvages…). Nous avons produit des pamphlets et des brochures pour des occasions particulières et, de temps en temps, nous organisons des réunions publiques - lectures, banquets, soirées cinéma etc. Il y a des collaborations de tous genres à l’intérieur du groupe.

Par ce nom, "Retort" ("riposte"), nous reconnaissons que nous sommes engagés dans une conversation très large dont nous rejetons les termes et les suppositions, et que nous restons au sol, de manière rhétorique ou pas, sans que nous puissions faire autrement. Nous sommes forcés de passer une grande part de notre temps - beaucoup trop, vraiment - en réfutations, dénégations, répliques juridiques. En un mot, à "riposter" ("RETORTing"). Celà fait également référence à un obscur journal non-sectaire des années 1940, qui portait ce nom et que nous songions sérieusement à faire revivre. Il était édité et publié depuis une cabane de Bearsville, dans l’état de New-York, un hameau près de Woodstock. La presse utilisée pour l’imprimer avait appartenu à un agitateur anarchiste, l’éloquent Carlo Tresca, avant qu’il ne soit assassiné dans les rues de Manhattan, peut-être par des agents de Mussolini. Cette publication était anti-étatique, anti-militariste, et publiait des essais sur l’art, la politique et la culture, ainsi que de la poésie. Dans le premier numéro, il y avait ce poème de Kenneth Rexroth qui commence ainsi :

"Maintenant à Waldheim là où la pluie
Est tombée négligemment, inconsciemment
Pour toute la diabolique jeunesse du siècle
Là où maintenant reposent les rives de roses noires
" [
2]

Ce journal, Retort, publiait également The convinct’s Compendium of Useful Information [3], compilé par des opposants à la guerre, principalement ceux emprisonnés pour avoir refusé de collaborer soit avec l’Etat, soit avec les "églises de la paix" anabaptistes qui avaient conclu un accord avec le gouvernement américain : elles s’occupaient des camps de travail pour objecteurs de conscience situés à la campagne. Au final, Retort est un vaisseau alchimique qui fermente, distille transforme. C’est fragile, cela ne marche pas si l’on n’ajoute pas de feu, il y a des problèmes avec les théories sous-jacentes, mais il y a des explosions occasionnelles de magie.

"Au final, Retort est un vaisseau alchimique qui fermente, distille transforme. C’est fragile, cela ne marche pas si l’on n’ajoute pas de feu, il y a des problèmes avec les théories sous-jacentes, mais il y a des explosions occasionnelles de magie."

Comment vous est venue l’idée du livre, Des Images et des bombes ?

"Afflicted Powers" ("Des Images et des bombes" dans sa traduction française) a fait suite à une brochure intitulée "Ni leur guerre, ni leur paix", produite par Retort pour les manifestations anti-guerre du printemps 2003. Ce fut écrit dans l’urgence, dans le but de faire concurrence aux slogans qui, nous le savions, allaient dominer les marches - c’est à dire "pas de sang pour le pétrole" et "paix". Des dizaines de milliers de ces brochures ont fait leur chemin autour du monde et nous avons reçu de nombreuses réactions de gens demandant que nous développions ce qui était, c’est sûr, compressé et rhétorique. Nous avions l’intention d’écrire un pamphlet qui aurait été distribué à travers nos propres réseaux, mais cela gonfla et prit la forme d’un manuscrit finalement publié à Londres par Verso. Le ton d’Afflicted Powers porte la marque de son origine en tant qu’intervention de rue ; un critique le décrivit comme "venimeux et poétique" - pas de plus grand compliment. Chomsky caractérisa précisément le livre comme "moitié analyse, moitié manifeste", et nous fûmes heureux qu’Harold Pinter écrive à propos : "Une analyse détaillée de la relation entre les Etats-Unis et le monde. Pas une pierre qui ne soit retournée. Les vers mis en lumière sont grotesques."

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Les leaders d’Al Qaida souhaitaient la victoire de Bush aux élection de 2004 au motif que son action aurait été "davantage inspirée par la force que par la sagesse." En 2008, les mêmes ont dit vouloir la victoire de Mc-Cain, l’Amérique demeurant "l’ennemi parfait" avec un conservateur à sa tête. L’élection d’Obama est donc une défaite pour Al Qaida ?

Sûrement pas. La victoire d’Obama fut, c’est certain, une défaite domestique et symbolique pour les suprémacistes blancs américains. Ce fut aussi une rebuffade pour la caste militaire que McCain symbolisait. Beaucoup d’officiers des troupes américaines sont ainsi des descendants des migrants protestants irlando-écossais, qui ont fait également une grande part du sale boulot pour l’impérialisme anglais.
D’un autre côté, si les leaders d’Al Qaida croient maintenant qu’ils ont besoin d’un conservateur à la Maison Blanche pour constituer le "parfait ennemi" - et nous ne pensons pas qu’ils soient stupides à ce point - alors ils ont trop regardé la télévision américaine. Ou peut-être pas assez… Après tout, Obama s’est lui même engagé publiquement, à la télévision, à étendre la guerre en Afghanistan, et si nécessaire à bombarder le Pakistan sans concertation. Même Bush a hésité quand il a entendu cela durant la campagne de 2008… Il ne faut jamais sous-estimer l’extrémisme des Néo-libéraux [
4] - historiquement, le décompte global des victimes des administrations "néo-libérales" capitalistes dépasse même les bains de sang mis en place par les communistes d’état, les fascistes et la grande galerie des tyrans à poigne de fer. Il faut noter, bien sûr, que concernant le Moyen-Orient et le monde islamique, Obama a déjà juré sa loyauté à l’Etat sioniste. Et il sait parfaitement que - sans vouloir manquer de respect à Israël - si vous voulez les moyens, vous voulez les fins. A savoir, cette gamme complète d’ethnocides actuellement en cours en Palestine.

"Après tout, Obama s’est lui même engagé publiquement, à la télévision, à étendre la guerre en Afghanistan, et si nécessaire à bombarder le Pakistan sans concertation. Même Bush a hésité quand il a entendu cela durant la campagne de 2008… Ne jamais sous-estimer l’extrémisme des Néo-libéraux."

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Dans Afflicted Powers, votre analyse accorde une grande part au concept de "spectacle" théorisée par Guy Debord. Avec Obama aussi, cette notion semble opérante : il serait la représentation personnifiée du spectacle dans un sens "positif" un peu mièvre, pas loin d’Hollywood. Après avoir été défait en Irak, est ce que l’impérialisme américain ne cherche pas à "adoucir" son image, de manière à pouvoir continuer le boulot ?

D’abord, Obama est intégralement dans l’idée de politique spectaculaire - comment pourrait-il ne pas l’être ? Considérez ces photos mises en scène sorties tout droit d’un album de Leni Riefenstahl, ce logo "soleil levant" réminiscent du drapeau Hinomaru - qui fut banni pour ses significations militaristes durant l’occupation du Japon - , cette jeune femme musulmane bousculée hors de scène par des vigiles à un rassemblement démocrate parce qu’elle portait un foulard, etc.
Le tortureur en chef Rumsfeld écuma un jour de rage devant le club de presse de Washington en évoquant la difficulté de gérer les affaires de l’état dans un monde de caméras de téléphones portables, d’Internet, de cycles d’infos de quatre heures et d’Al Jazeera : il produisait ainsi sa propre théorie - vulgarisée, c’est certain - du spectacle.
Notre livre porte précisément sur les contradictions du militarisme néo-libéral dans les condition de spectacle induites par la nouvelle matrice à produire des images. Il y aura, c’est sûr, quelques changements avec Obama - spécialement dans l’organisation des apparences. Par exemple, Guantanamo, l’inacceptable visage de la torture d’état, sera fermé [
5] ; mais au fond, le goulag persistera, et le militarisme pourrait même être étendu sous la présidence Obama.

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Nous pensons également qu’il est important de réfuter le côté simpliste de votre formulation : "après avoir été défait en Irak." Comme nous le développons largement dans le chapitre "Permanent War" (qui n’est malheureusement pas reproduit dans la version française), il y a beaucoup de points par lesquels l’occupation de l’Irak a servi les intérêts néolibéraux - particulièrement américains - , même si sur d’autres aspects cela s’est révélé un désastre. Ces débats sur l’usage de la force sans modération, l’imposition d’une volonté hégémonique, l’établissement d’avant-postes militaires, etc., pourraient se résumer par l’expression : "L’Etat américain et ses clients du capital ont pu faire ce qu’ils voulaient, même s’ils n’ont pas pu obtenir tout ce qu’ils voulaient."

 

Depuis le 11 septembre, ceux qui étaient les spécialistes incontestés de la manipulation par le spectacle savent qu’ils sont vulnérables. Leur ennemi a appris comment se battre sur ce terrain, et avec une grande efficacité : le 11 septembre en est la preuve. La réaction des Etats-Unis fut essentiellement militaire (guerres en Afghanistan et Irak, menaces contre l’Iran, la Syrie, La Corée du Nord…). En cas de nouvelle attaque terroriste, à quoi faut-il s’attendre ?

Connaissant l’histoire des USA, on peut parier qu’un deuxième attentat du style du 11 septembre produirait encore une fois une très violente réponse de l’Etat américain, et serait supportée par la part importante d’éléments chauvins de la population. Nous hasardons deux prédictions : à l’étranger, dans n’importe laquelle des aventures militaires à venir, les victimes seront comme d’habitude, et en très grande majorité, des non-combattants ; sur le front intérieur, dans notre propre pays, il y aura des assauts plus poussés au niveau des libertés civiques - concernant le caractère privé d

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es correspondances, sur l’Habeas Corpus, le droit de rassemblement, le droit à la ville ("right to the city"), et ainsi de suite. Bien sûr, ces droits ont toujours été régulièrement et sérieusement ébréchés, ce n’est pas une grande nouvelle, par exemple pour ces américains régulièrement contrôlés pour "conduite de voiture alors qu’ils sont de race noire".
Concernant la future politique étatique, quel que soit le degré de belligerence entre les cliques au pouvoir, le point crucial est que l’appareil stratégique de l’Empire "vacille toujours dans la direction de l’intervention militaire", quoi que l’administration Obama puisse dire sur la "diplomatie de la force intelligente" comme arme principale.

"(...) Le point crucial est que l’appareil stratégique de l’Empire ’vacille toujours dans la direction de l’intervention militaire’, quoi que l’administration Obama puisse dire sur la ’diplomatie de la force intelligente’ comme arme principale."

Un des chapitres de votre ouvrage traite de l’émergence du terrorisme islamique révolutionnaire, de ces gens qui ont appris à utiliser les techniques de la modernité et le pouvoir de l’image. Bien évidemment, vous rejetez en bloc leurs méthodes. Mais dans le même temps vous semblez dire que ce sont les seuls capables de déstabiliser l’impérialisme américain et le modèle capitaliste. Vous pensez que l’opposition occidentale à la marche actuelle des choses devrait s’inspirer sur certains points des analyses de l’Islam révolutionnaire ?

Aucun assassin, aucun propagandiste de la force, n’a jamais atteint l’impact des aviateurs qui attaquèrent le World Trade Center en 2001 ; et pourtant, nous étions dès le début sceptiques sur les conséquences de cet attentat, pas réellement déstabilisatrices pour l’hégémonie ou pouvant mener à un véritable échec stratégique. Sans doute l’événement a-t-il marqué l’arrivée dans le centre névralgique du capitalisme mondial d’un nouveau modèle d’avant-garde, réussissant une forme de détournement de l’appareil de la modernité. Notez que les avions qu’Atta et son équipe transformèrent en lance-missiles furent en fait conçus pour être des armes de destruction massive : l’entreprise Boeing reconfigura les vieux bombardiers utilisés pour lâcher des déluges de feu sur les villes européennes et japonaises durant la Seconde Guerre mondial en vue de les adapter au tourisme de masse et aux voyages professionnels dans les années 1960. Atta lui-même était un urbaniste (Au Caire et à Alep), dégoûté par la "disneyification" émergente et l’échec du développement national séculaire en Egypte et dans le tiers-monde. Il avait raison ; Dubaï est un visage de la globalisation néolibérale, les bidonvilles géants en sont un autre.

En même temps, il est nécessaire de reconnaitre la relation amoureuse qu’entretient al-Qaida avec l’image utilisée comme arme politique. Même dans leur rejet de l’Occident, les avants gardes islamiques affichent une maîtrise totale du monde virtuel et des nouvelles techniques de diffusion. C’est un aspect du mélange actuel entre atavisme et nouvelle ultra-modernité que ceux qui s’opposent autant à l’Empire qu’au Jihad, que nous considérons comme deux virulentes mutations du "bien", doivent prendre très au sérieux. "Très au sérieux", non pas à cause des troubles qu’ils traînent dans leur sillage, ou pas seulement à cause de cela, mais parce que les avant-gardes révolutionnaires de la Terreur parlent comme personne d’autre des vérités de la modernité, d’une manière qu’aucun langage de la raison n’ose faire. C’est pourquoi nous affirmons que c’est au niveau de la modernité elle-même qu’une critique stratégique de gauche doit s’enchasser. Bien sûr, tactiquement, nous avons besoin d’un programme anti-capitaliste qui ferait le lien entre les opprimés ("commoners") du Nord et ceux du Sud, qui ferait campagne contre les racines mêmes de l’impérialisme, et qui refoulerait les récents épisodes d’enclosure et d’accumulation primaire.

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"(...) Il est nécessaire de reconnaitre la relation amoureuse qu’entretient al-Qaida avec l’image utilisée comme arme politique. Même dans leur rejet de l’Occident, les avants gardes islamiques affichent une maîtrise totale du monde virtuel et des nouvelles techniques de diffusion."

Je sais que certains chapitres du livre original ne sont pas présents dans l’édition française. De quoi traitaient-ils ?

Il y a deux chapitres d’"Afflicted Powers" qui n’ont pas été inclus dans sa traduction française, "des Images et des bombes". Un chapitre intitulé "Guerre Permanente" affirme l’importance centrale du militarisme dans toute analyse du monde contemporain. Nous passons en revue les enregistrements historiques de l’incessante et continuelle belligérance des Etats-Unis, de manière à faire taire les prétentions de ceux qui font la différence entre un Etat aux mains d’un "parti de la guerre" et un autre aux mains d’un "parti de la paix" et de la diplomatie. Il est suivi d’un chapitre intitulé "le Futur d’une Illusion", qui s’attaque aux relations entre les Etats-Unis et l’Etat d’Israël, et essaye de casser le silence presque total sur la généalogie de cette relation et ses dynamiques, ainsi que sur le rôle de cette relation dans le moment impérialiste présent. Nous soutenons qu’Israël est non-seulement un "Etat-raté", si on recourt au langage du FMI, mais qu’il a aussi cessé depuis longtemps d’être un atout stratégique ; même comme mirage dans le désert, c’est maintenant un échec, vraiment un sérieux handicap pour les gérants de l’Empire. A ce niveau du spectacle, cela a tourné au désastre ; les images de vergers d’orangers et de "fleurs dans le désert" ont été remplacées par celles de la destruction au bulldozer des vergers d’oliviers, et maintenant par les scènes de massacres en masse d’innocents à Gaza, lesquels n’ont même plus l’option de devenir des réfugiés.

"A ce niveau du spectacle, cela a tourné au désastre ; les images de vergers d’orangers et de ’fleurs dans le désert’ ont été remplacées par la destruction au bulldozer des vergers d’oliviers, et maintenant par les scènes de massacres en masse d’innocents à Gaza, lesquels n’ont même plus l’option de devenir des réfugiés."

Nous sommes ravis que Les Prairies Ordinaires aient publié ce livre en France, et nous comprenons que les exigences de format requièrent certaines excisions. Cependant, le débat qui est au cœur d’Afflicted Powers concerne précisément les nouvelles conditions très complexes dans lesquelles les intérêts bruts de l’impérialisme et les conflits géostratégiques entrent en collision avec les récents développements dans les rouages, la production et la gestion de l’image-monde. Avec l’omission de ces deux chapitre, notre argumentaire est - pour les lecteurs français - déséquilibré et incomplet, sur des points importants.

Qu’en est-il des intellectuels américains ? A part Howard Zinn ou Noam Chomsky, est ce qu’il y a d’autres "voix" qui jouent un grand rôle dans l’opposition à l’ordre des choses ?

La figure de l’intellectuel comme opposant publique a plus ou moins disparu pendant la chasse aux sorcières anti-communiste, en partie via ces carrières qu’on a détruites, en partie via l’impossibilité d’accéder au quatrième pouvoir. L’essai de Chomsky, "La responsabilité des intellectuels", l’a rendu célèbre pour sa critique de la guerre du Vietnam, mais il faut rappeler qu’au moment où le livre a été publié, en 1967, Chomsky était tranquillement titulaire d’un poste au Massasuchett Institute of Technology [6] (MIT) pour son travail novateur en linguistique mathématique. Le MIT était financé par l’US Navy et l’Army Signal Corps

Plus généralement, l’explosion soudaine d’énergie contestataires dans la zone de la baie de San Fransisco au cours des années 1960, captée à travers les voix de Huey Newton et de Mario Savio, qui ont fait le lien entre les revendications des Black Panthers et du Free Speech Movement, a vite été étouffée ou supprimée. Le petit nombre de ceux accueillis dans la nouvelle académie modèle, multi-culturelle, tira parti de ces luttes, mais les voix noires radicales comme celles d’Angela Davis, d’Adolphe Reed et de Ruth Wilson Gilmore ont été occultées dans les médias principaux. Les journaux "underground" de la contre-culture furent soit fermés soit "normalisés" vers le milieu des années 1970. Depuis, les discours publics ont été dominés par l’agenda des "think-thanks" conservateurs et néo-libéraux, fondés comme une réplique directe aux événements de la fin des sixties. La réaction s’installa et Chomsky, par exemple, se retrouva exclu des pages de la New York review of Books. Il se passa la même chose avec son collègue anarchiste Howard Zinn, qui enseignait à l’université de Boston, de l’autre côté de la rivière par rapport au MIT. Même s’il était terriblement populaire auprès des jeunes étudiants qui accouraient en masse à ses cours sur les libertés civiles, Zinn fut perpétuellement malmené et humilié par l’administration universitaire. C’est très tardivement que Zinn a gagné une reconnaissance au niveau national, suite à l’extraordinaire succès de son ouvrage "Une Histoire populaire des Etats-Unis", qui continue à se vendre à 100 000 exemplaires par an. Ironiquement, la mise à l’écart des voix critiques en Amérique signifie que l’effondrement des ventes des journaux principaux n’a pas les conséquence qu’il aurait ailleurs, en Inde par exemple.

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Ce qui est beaucoup plus dangereux pour les voix de l’opposition, c’est l’implosion des librairies indépendantes et du réseau de lieux pour lire, se réunir et discuter. Ceux qui s’enthousiasment pour la vie virtuelle sont apparemment tellement focalisés sur leurs écrans, ou alors leur tête est perchée tellement haut dans la blogosphère, qu’ils n’ont pas remarqué ce vide grandissant dans les environs, et le peu qui reste de l’espace public. Dans ces circonstances, il n’est pas étonnant que les voix critiques en circulation se trouvent essentiellement sur Internet. Quelques-unes parviennent à s’échapper du ghetto ; Mike Davis et Naomi Klein viennent à l’esprit parce qu’ils combinent des analyses tranchantes avec des recherches sérieuses. Ils attirent l’attention parce que le journalisme d’investigation est quasiment mort.

"Ceux qui s’enthousiasment pour la vie virtuelle sont apparemment tellement focalisés sur leurs écrans, ou alors leur tête est perchée tellement haut dans la blogosphère, qu’ils n’ont pas remarqué ce vide grandissant dans les environs, et le peu qui reste de l’espace public."

Au-dessous de ce seuil d’une certaine notoriété publique, il y a une liste beaucoup plus longue - il serait injuste d’y piocher seulement quelques noms - composée de ceux dont la pensée et l’œuvre aident à reconquérir le passé et qui forgent des outils pour clarifier et théroser la situation actuelle. Et, bien sûr, il peut y avoir certains écrits dont l’utilité, usant du temps comme arme, se situe un peu plus loin dans le futur. Un bon échantillon de ces "autres voix" peut être entendu en se rendant sur les archives en ligne d’"Against the Grain", un programme possédant un grand éventail d’entretiens très fouillés et qui se trouve sur les ondes de Pacifica Radio, le seul réseau audiovisuel indépendant aux Etats-Unis. Depuis sa fondation en 1946, Pacifica a lutté pour survivre dans un environnement politique hostile.

Enfin, le monde de l’édition est désormais globalement congelé. C’est pourquoi nous sommes grandement redevables aux efforts courageux et constants de petites structures comme Autonomedia à New-York et AK et PM Press dans la zone de la baie de San Francisco, qui continuent à procurer une plate-forme pour les voies radicales.

Vous donnez l’impression d’avoir été réellement impressionnés par les manifestations de février et mars 2003 contre la guerre en Irak, pas seulement aux Etats-Unis mais tout autour du globe. Pour vous, il y avait alors une "multitude" qui commençait à se lever contre le néo-libéralisme militaire américain. Six ans plus tard, est-ce que cette "multitude" continue à se développer ? Est-ce que vous êtes encore optimiste ?

Nous n’avons jamais été optimistes. Cependant, nous voulions insister sur le fait qu’à un moment qui est normalement le moment en or pour l’Etat - l’heure de mobilisation pour la guerre, qui stimule une unanimité de chiens d’attaque, composée de peur, d’agressivité et de xénophobie - , des millions de personne ont simplement refusé de croire ce que les seigneurs de guerre leurs disaient et ont essayé de stopper un conflit avant qu’il ne commence. Sans succès, évidemment ; nous soutenons dans "Afflicted Powers" que le mouvement anti-guerre a rapidement décliné, d’abord parce que l’omniprésent slogan "No Blood for Oil" (pas de sang pour le pétrole) a entraîné une grande confusion concernant les relations des Etats-Unis avec l’économie politique mondiale du pétrole - une histoire complexe, c’est certain. Et deuxièmement, parce que marcher et s’organiser sous la bannière "Peace" implique une méconnaissance des dynamiques du militarisme et de la modernité. Près d’un siècle plus tôt, Randolph Bourne avait prévu ce fait établi, inquiétant, qu’avec une armée en état de marche, un impôt sur le revenu et une industrie de guerre, l’Etat a seulement besoin d’un consentement tacite, tel que le concevait Gramsci, ou d’une inconscience de la population. La paix en tant que cadre oppositionnel est condamnée à finir dans la démoralisation et la confusion : en réalité, dans les conditions actuelles, la paix signifie la guerre par d’autres moyens. C’est la paix des "processus de paix" et de la "pacification". La paix des cimetières, du genre de celui qu’ils construisent aujourd’hui à Gaza.

"La paix en tant que cadre oppositionnel est condamnée à finir dans la démoralisation et la confusion : en réalité, dans les conditions actuelles, la paix signifie la guerre par d’autres moyens. C’est la paix des ’processus de paix’ et de la ’pacification’. La paix des cimetières, du genre de celui qu’ils construisent aujourd’hui à Gaza."

Concernant l’idée de "multitude", nous ne souscrivons pas au point de vue, présenté ces derniers temps par une tendance post-léniniste franciscaine et populaire, selon lequel, de la même manière que la machine à vapeur des usines victoriennes a produit un prolétariat conscient, les réseaux informatiques produiraient une multitude néo-spinoziste qui jouerait cette fois le rôle du fossoyeur. Cette fantaisie millénariste est l’autre face de la "mode-cyber" générée dans les moulins à relations publiques du capitalisme à la Silicone Valley pour la consommation de Wall-Street.

C’est vrai que dans le sillage cahotant des états "ratés", des thérapies de choc du FMI et de la nouvelles séries d’enclosures mondiales du néolibéralisme, un mouvement non-avant-gardiste est en train d’émerger lentement. Les lieux et les modes de résistances sont - doivent être - aussi hétéroclites et protéiformes que les lieux et modes de nouvelles enclosures. L’époque de la nostalgie envers l’entrée de l’usine et de la fétichisation pour le lieu de production s’est envolée depuis longtemps. La tâche urgente et nécessaire, c’est de connecter les luttes dans tous les lieux, au Nord et au Sud, incorporés dans les circuits du capital - dans les lieux de production, de reproduction, de consommation et d’expropriation. Cela signifie, par exemple, de comprendre, puis d’articuler les intérêts communs, par exemple, des paysans sans terre du mouvement "Sem Terra" en Amérique du Sud et du mouvement "Open Source" de la baie de San Francisco, qui s’attaque aux catégories actuelles de la "propriété intellectuelle" en les considérant comme la forme d’enclosure responsable de l’agro-business des OGM et du fiasco du biofuel. En dehors des problèmes pratiques auxquels font face les réseaux horizontaux et transnationaux comme ceux de résistance au G8 ou le Forum Social Mondial, il y a un important travail de théorisation à accomplir. Au niveau conceptuel, si le système matérialiste a ses subtilités métaphysiques et ses raffinements théologiques, ce que nous appelons "la forme commune" ("common form") a aussi ses énigmes philosophiques, qui nécessitent notre attention. Il nous faut écouter les opprimés survivants de la planète et nous assurer l’aide d’anthropologistes et d’historiens du peuple, de l’usufruit et du droit d’accès à la propriété ("coincident use-rights").

Dans la préface à l’édition française, vous expliquez que la vision de l’Europe comme un pôle d’opposition à l’hégémonie américaine est une illusion. Pour vous, l’Europe s’est plus ou moins alignée sur la puissance américaine et le néolibéralisme militaire.
En France, il y a eu l’élection de Sarkozy, président résolument atlantiste. C’est une confirmation de votre point de vue ? L’Europe dans son ensemble ne serait qu’un outil de la stratégie américaine ?

Ce n’est pas seulement une "illusion", cela joue un rôle à l’intérieur du spectacle de la fausse opposition. Cette imagerie spectaculaire permet à certains en Europe d’affirmer qu’une telle collusion, profonde et inébranlable, n’existe pas, quand ils seraient autrement forcés d’admettre leur complicité avec le néolibéralisme militaire américain et leur entière participation au projet néolibéral plus large en Europe même. Ce n’est pas affirmer que l’Europe est un "outil de la stratégie américaine", mais plutôt que les Etats européens sont des partenaires à part entière des USA dans les stratégies capitalistes mondiales, parfois militaristes, parfois non. Sarkozy et son "atlantisme" - c’était bien sûr aussi le terme utilisé par Blair - représentent juste une autre figure de bois peinturlurée sur le manège de l’auto-représentation européenne. Schroeder et Merkel, Chirac et Sarkozy, Blair et Brown, Berlusconi et Prodi, Simitis et Karamanlis : quel que soit celui qui dirige le cheval peinturluré, le manège ne va nul part. Aucun de ces Etats européens ne s’est engagé dans la moindre opposition significative au militarisme américain, alors que chacun d’eux a implacablement imposé sa propre - et celle des USA - néo-libéralisation interne.

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C’est finalement aux citoyens qu’incombe la tâche de résister à la néo-libéralisation, qu’elle soit militariste ou interne, ainsi que les insurgés grecs l’ont montré récemment - non seulement par leur volonté de se battre dans la rue mais par leurs actions spécifiquement ciblées, comme l’actuelle protection des émigrés et le blocage dans le port d’Astakos d’armes américaines destinées à Israël.

"Schroeder et Merkel, Chirac et Sarkozy, Blair et Brown, Berlusconi et Prodi, Simitis et Karamanlis : quel que soit celui qui dirige le cheval peinturluré, le manège ne va nul part. Aucun de ces états européens ne s’est engagé dans la moindre opposition significative au militarisme américain, alors que chacun d’eux a implacablement imposé sa propre - et celle des USA - néolibéralisation interne."

Il y a un aspect de votre livre qui est plutôt inhabituel dans les ouvrages politiques : comme les Situationnistes, qui semblent avoir exercé une grande influence sur votre analyse, vous utilisez la force de la poésie pour exprimer vos idées - la citation de Milton [7], récurrente dans le livre, en est une illustration parfaite.
Globalement, l’arrière-plan théorique de votre livre est assez étendu. De Marx à Debord en passant par Burke Polyiani ou Milton, vous refusez toute approche mono-centrée. C’est important pour vous de vous référer à la littérature, comme une manière de refuser l’ennui se dégageant de la plupart des livres politiques ?

Une partie de la réponse se trouve évidemment dans le fait que c’est un projet collectif, avec un large groupe actif supportant les quatre auteurs, chacun apportant son expérience particulière et son corps de connaissances. Du quartet qui s’est assis pour ébaucher et écrire "afflicted Powers", deux sont historiens et les deux autres sont très intéressés par l’histoire. C’est sans doute une déformation propre aux historiens de s’attaquer aux débarras du passé, mais, franchement, nous n’aurions pu imaginer embarquer sur un tel projet sans l’assistance de Rosa Luxembourg, de Randolph Bourne ou d’Hannah Arendt. Et sans Nietzche entre les mains, une critique de la modernité aurait été beaucoup plus difficile à élaborer. Edmund Burke et Thomas Hobbes formèrent une part essentielle de la trousse à outils analytique. Milton, qui contribua à forger un langage politique radical dans les décennies révolutionnaires du 17e siècle, nous donna le titre de l’ouvrage, et fut une source d’inspiration continuelle et pas seulement parce que son grand poème fut écrit dans le visage de la défaite.

Et, bien sûr, l’indélébile citation de Tactite, "Ils firent un désert et le nommèrent paix", nous parla à travers les siècles. Ce sont des mots qu’il plaça dans la bouche d’un guerrier gallois à la veille d’une bataille contre les légions romaines dans les montagnes écossaises, à la lointaine frontière Nord/Ouest de l’empire. Nous avons besoin de Tacite pour nous rappeler quel genre de paix, ainsi que le nous disions plus tôt, recherchent les maitres de guerre. Une grande partie de l’œuvre de Pierre Vidal-Naquet, l’historien de la Grèce ancienne, abordait la violence d’Etat et l’assassinat de la mémoire, des thèmes centraux dans le spectacle. Il fut inspiré par une ligne de Chateaubriand qu’il trouva retranscrite dans le journal intime de son père, avant sa déportation à Auschwitz : "Néron triomphe en vain, comme partout ailleurs dans l’Empire qui avait déjà vu naitre Tacite."

"Et, bien sûr, l’indélébile citation de Tactite, "Ils firent un désert et le nommèrent paix", nous parla à travers les siècles. (...) Nous avons besoin de Tacite pour nous rappeler quel genre de paix (...) recherchent les maitres de guerre."

Vous avez raison concernant l’ennui se dégageant des livres politiques. Mais, qu’est-ce qui n’est pas ennuyeux ? Les divertissements de la vie moderne sont trois fois narcotiques, et la modernité en général est une vaste blessure de stress, toujours répétée. Néanmoins nous semblons être au seuil de périodes intéressantes, et il y a des raisons de dresser l’oreille. C’est selon nous une période propice pour élaborer des concepts neufs, aussi bien que pour rénover impitoyablement de vieux concepts à la lumière de nouveaux terrains cauchemardesques. Nous surveillons les dédoctions fraiches et les ferment de notre laboratoire de la zone de la baie de San Francisco. Sans être optimistes, nous sommes encouragés par des signes de masses rassemblant les légions affligées et - qui sait ? - se confédérant pour nuire à l’ennemi.


"Rassemblant nos légions affligées,
examinons comment nous pourrons dorénavant nuire à
notre ennemi, comment nous pourrons réparer notre perte,
surmonter cette affreuse calamité ;
quel renforcement nous pouvons tirer de l espérance,
si non quelle résolution du désespoir.
"
(John Milton, Le Paradis perdu, Tome 1)

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Notes

[1] Cet entretien a été traduit (de l’américain au français) par votre serviteur, aka Lémi. Il a été rédigé par Retort il y a environ trois semaines, il faut donc replacer certaines déclarations dans le contexte de l’actualité de l’époque. Pour certains termes qui me paraissaient ambivalents j’ai placé de ma propre initiative les termes originaux, en anglais, entre parenthèses.

[2] Traduction évidemment approximative par votre serviteur, peu versé dans la traduction de poésies. L’original : "Now in Waldheim where the rain/ Has fallen careless and unthinking/ For all an evil century’s youth, / Where now the banks of dark roses lie..."

[3] Traduction approximative : "Le recueil d’informations utiles sur les prisonniers".

[4] Le terme utilisé par Retort est "liberal" : dans l’acceptation outre-atlantique, cela ne recouvre pas exactement la même définition que "libéral". Voir cet article de Rue 89 soulignant la différence, pas toujours claire.

[5] L’actualité est bien sûr venue par la suite confirmer cette affirmation.

[6] Université située à Cambridge, au Nord de Boston.

[7] "Rassemblant nos légions affligées,
examinons comment nous pourrons dorénavant nuire à
notre ennemi, comment nous pourrons réparer notre perte,
surmonter cette affreuse calamité ;
quel renforcement nous pouvons tirer de l espérance,
si non quelle résolution du désespoir."
(John Milton, Le Paradis perdu, Tome 1)

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 14:00
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Vendredi 14 août 2009

Les Etats Unis d’Amérique sont entrés dans la phase crépusculaire de leur empire. Et en tant que nation impérialiste, son effritement puis son effondrement, sonneront le glas de tous les monarques et potentats du monde arabe qui lui sont liés et l’existence même d’Israël sera en question.

Le paradoxe de cet empire est que ses vassaux du monde arabe n’auront aucun intérêt à le voir disparaître au risque d’être à leur tour engloutis par le tourbillon de son naufrage. Ils vont mettre à sa disposition tous les moyens (de leurs peuples) dont ils disposent pour le soutenir. A cet effet, Ils vont dilapider nos derniers avoirs pour racheter à sa réserve fédérale (la FED) des bons de trésor et autres obligations, ils vont brader ce qui va rester de nos réserves de pétrole et de gaz pour soutenir son industrie moribonde, ils vont acheter massivement des armes à son complexe militaro-industriel pour combler son déficit commercial abyssal. Hélas, il est déjà trop tard, comme jadis pour l’Union Soviétique, la superpuissance américaine est en train de se désintégrer, et sa longue agonie a déjà commencé.

Pourquoi en ces fins de temps, les empires s’éteignent pratiquement en l’espace d’une vie à l’échelle humaine, comparés aux empires qui les ont précédés et qui ont duré des siècles?
Le destin d’un empire obéit à une règle immuable, il est analogue au destin de tout être vivant sur cette terre. Cependant, l’échelle du temps qui caractérise son cycle d’évolution est plus longue.
Les premiers monarques ou empereurs régnaient sur leur empire de manière absolue. Par ailleurs, ils s’octroyaient le plus souvent le statut de dieu à qui le peuple devait une totale soumission. Ils contrôlaient entre autres toutes les richesses de l’empire, c’est ce qui permettait à leurs lignées de durer dans le temps. Les empires récents ont vu le pouvoir des monarques et des gouvernants se diluer au profit de la puissance occulte des banquiers et des financiers. Ce contre-pouvoir a orienté de facto leurs choix politiques, mais ne rendant de compte à personne, et poussé par sa voracité et sa cupidité, les a précipités dans l’abime (l’empire britannique auparavant et l’empire américain très bientôt). Quant à l’empire soviétique, son avènement a été un contresens historique et une tentative organisationnelle irréaliste de la société. L’idéologie marxiste concernant le partage du capital était totalement utopique, c’est pour cela que son application par les bolchéviques s’est heurtée à un échec cinglant et a provoqué, par ailleurs, une catastrophe humanitaire (60 millions morts). C’est l’empire qui a duré le moins longtemps depuis l’avènement de l’humanité (75 ans).
Un autre paramètre est venu se rajouter récemment et va contribuer à l’accélération de la durée de vie des empires, c’est la technologie informatique et la révolution des moyens de communication. Ces outils font que nous vivons dans un monde interdépendant où les événements s’enchaînent rapidement et provoquent des dégâts instantanés.
Il est impossible de dire combien de temps va durer l’empire américain. La seule chose dont nous soyons absolument certains, c’est qu’il s’agira d’un phénomène temporaire dans l’histoire de l’humanité.


Naissance de l’empire américain


L’empire américain s’est d’abord construit sur un génocide de 9 millions d’indiens. Il est devenu riche et puissant grâce à l’asservissement de millions d’africains et au pillage des richesses naturelles des peuples autochtones aussi bien d’Amérique du nord que du sud. Sa stature d’empire n’a été totalement acquise que grâce à un acte “providentiel“ commis par le Japon : le bombardement de Pearl Harbour en décembre 1941. Ce prétexte “inespéré“ a permis au président Roosevelt d’engager l’Amérique dans le deuxième conflit mondial.
Ce conflit a permis de catapulter les Etats Unis d’Amérique au rang de première puissance de la planète. Loin de la guerre, ce pays produisait la moitié du charbon, les deux tiers du pétrole et plus de la moitié de l’électricité au niveau mondial. Ces matières premières bon marché et disponibles sur place, ont permis de booster la production de grandes quantités de navires, d’avions, de voitures, de produits chimiques, d’armes et d’autres produits manufacturiers.
Ironie de l’histoire, c’est la guerre qui a permis aux États-Unis de s’enrichir et d’accumuler de nombreux capitaux en vendant des armes et en prêtant des fonds à une Europe et à un Extrême-Orient ruinés militairement et économiquement. Ainsi ils ont pu disposer de la plus grande partie des capitaux mondiaux et de dominer la production manufacturière et les exportations, et de détenir plus de 80% des réserves mondiales d’or. Assurée de son éclatante victoire, la finance mondiale qui avait élu domicile aux Etats Unis décida en 1944 à Bretton Woods (USA) de réorganiser l’architecture économique du monde occidental. La Grande Bretagne étant endettée et affaiblie, la France à bout de souffle, elle consacra les États-Unis comme nouveau pilier et nouvelle puissance du monde occidental, et le dollar comme pivot et monnaie de référence du système monétaire international.

En effet, les accords de Bretton Woods, donnaient aux USA un droit de tirage en dollars à l'échelle internationale, pour financer, via ce que sera le Plan Marshall, la reconstruction européenne en général, et allemande en particulier. Ce droit de tirage va affermir le poids du billet vert et assurer des débouchés aux productions américaines. Par la même occasion, cette finance créa les deux institutions qui deviendront ses bras armés : la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), future Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI).


Les causes de l’accélération du déclin de l’empire américain


Tout d’abord, Il est fallacieux de dissocier l’empire américain de l’empire britannique, c’est un seul et même empire : l’empire anglo-saxon. “L’ordre mondial“ nécessite un centre dominant, afin de perpétuer son hégémonie. Devant l’incapacité de la Grande-Bretagne à jouer ce rôle, la finance occidentale a décidé, à partir du milieu du XXe siècle, à ce que les Etats-Unis deviennent le nouvel hegemon, état dominant, détenant les moyens d’établir et de maintenir “l’ordre“, afin de diriger et de gouverner le monde. S’il est en partie vrai que l’empire américain est né sur les ruines de la deuxième guerre mondiale qui a ravagé économiquement et militairement les pays européens et de l’extrême orient, en fait il a surtout été “enfanté“ par la finance qui squattait alors un empire britannique agonisant et qui a jugé que le coût financier de la pacification des territoires conquis au 19ème siècle devenait de plus en plus exorbitant et hypothéquait ses investissements dans ces pays, alors que dans le même temps, s’offrait à elle un territoire aussi vaste qu’occupait l’empire britannique auparavant et qui de surcroît était totalement pacifié. Par ailleurs, l’émancipation des peuples colonisés par l’empire britannique à partir du 20ème siècle et la réappropriation de leurs richesses naturelles ont mis à mal la finance mondiale qui avait élu alors domicile en Grande Bretagne pour profiter “sereinement“ du pillage des matières premières de ses colonies et du vaste marché pour l’écoulement de ses produits manufacturés qu’offrait cet empire transocéanique qui englobait un quart des territoires du monde et 300 millions de subalternes, le double si l’on inclut dans cet ensemble la Chine, colonie virtuelle de 430 millions d’habitants.

Les indépendances de ces peuples ont rendu aléatoires les investissements dans ces régions du monde, et c’est ce qui a poussé la finance mondiale à “déménager“ ses fonds vers les Etats Unis d’Amérique. L’affaiblissement et l’effondrement de l’empire britannique ont surtout été accélérés par une fuite massive d’or et de capitaux vers un nouveau monde disposant de richesses naturelles “inépuisables“ et où le retour sur investissement était rapide et sans risque majeur.
Il est de même fallacieux de prétendre que l’empire britannique n’a été qu’un empire maritime avant tout, et que l’Amérique ne disposant pas d’espaces extraterritoriaux importants en dehors de l’Alaska, ne peut pas as être considérée comme empire. Les empires qui les ont précédés avaient besoin de coloniser directement des territoires et asservir les populations autochtones pour se procurer les richesses de la terre et les matières premières minérales notamment les métaux précieux (l’or). L’empire britannique, en renonçant “intelligemment“ à ses colonies mais en maintenant des bases maritimes et des relais d’importance stratégique dans le monde entier, continuait de facto à contrôler la circulation des matières premières nécessaires au fonctionnement de son industrie.

L’empire américain, quant à lui, a évolué dans sa manière d’exercer son hégémonie sur le monde. Il a jugé plus judicieux de faire l’impasse sur la colonisation directe d’autres peuples, mais en implantant un très grand nombre de bases militaires, il s’est assuré le contrôle indirect des états clés comme les pays du Golf et s’est arrogé ainsi leurs richesses naturelles (pétrole, gaz). Par ailleurs, ces dernières décennies l’empire américain a compris que sa prépondérance ne se mesurait plus à la seule emprise géographique, elle devait résulter essentiellement de la suprématie dans le contrôle des réseaux économiques et des flux financiers. Et à cet effet, il a été en pointe dans la maîtrise d’internet et la technologie informatique. Ces deux paramètres ont permis aux deux citadelles du capitalisme anglo-saxon (les bourses de Chicago et de Londres) de contrôler totalement les prix des matières premières stratégiques. Grâce à elles, la finance prédatrice allait soumettre ainsi à distance de nombreux pays sans mobiliser des armées pour les conquérir. Les capitaux générés par ces bourses de matières premières étaient immédiatement captés et fructifiés par Wall street et la City de Londres, centres névralgiques de la finance mondiale, puis “défiscalisés“ dans des paradis off shore, autres temples de l’hydre capitaliste.

Dr Anis Aboumanel ( Forum démocratique)


A Suivre 2ème partie 3ème et 4ème parties:


1-L’escroquerie monétaire

2-Les guerres qu’il ne fallait pas mener
3-L’arnaque immobilière

4- La fin des “déficits sans pleurs“
5- Effondrement du dollar

6- Effondrement de l’économie américaine

Source : LeMatindz

http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-34881888.html


liste complète


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La fin de l'Amérique: le totalitarisme en cinq leçons

http://fr.news.yahoo.com/79/20090814/twl-la-fin-de-l-amrique-le-totalitarisme-fe7f0c9.html


il y a 45 min (extraits)

Slate Slate.com

ou sur Slate directement :
  • Notre grand-frère, Slate.com, a lancé une série d'été sur les multiples scénarios vraisemblables ou non, plausibles ou totalement improbables, sérieux et moins sérieux qui pourraient mener à la disparition des Etats-Unis et de l'empire américain. Nous publions traduits l'ensemble des articles de la série. Celui-ci est le cinquième article. Il a été précédé d'un premier texte introductif intitulé: Le thème porteur de la disparition des Etats-Unis, d'un deuxième sur Les quatre scénarios des futurologues, d'un troisième Le cauchemar climatique et d'un quatrième intitulé Une nouvelle guerre de Sécession?
     
    Il fut un temps où l'Amérique s'intéressait de près au fascisme; Hitler et Mussolini ne s'étaient pas encore emparés de l'Europe. Dans le roman de Sinclair Lewis, «Impossible ici» («It Can't Happen Here», 1935), un président américain profitait d'une crise économique pour prendre le contrôle des médias, emprisonner des opposants, et recruter une armée privée (les «Minute Men») afin de régner en maître absolu.
    Aux Etats-Unis, la tentation fasciste a bien souvent dépassé le cadre de la fiction. Dans les années 1930, les hommes d'Etat d'Amérique, d'Italie et d'Allemagne ont tous raffermi leur autorité pendant (et après) la Grande Dépression. Avant l'invasion de l'Ethiopie par Mussolini, le président Franklin D. Roosevelt avait confié qu'il était « très intéressé et profondément impressionné par ce qu'avait accompli [Mussolini]». Si Hitler et le «Duce» ont fini par utiliser leur pouvoir à des fins monstrueuses, l'Amérique, elle, est parvenue à récolter les fruits du New Deal sans devenir un Etat policier. Roosevelt avait certes des tendances autoritaristes, mais il y avait toujours un contre-pouvoir pour refréner ses ambitions : la Cour Suprême avait rejeté plusieurs parties du New Deal, et quand il complota pour prendre le contrôle de la Cour, c'est le Congrès qui finit par déjouer ses plans.
    En définitive (et de manière paradoxale), les tendances despotiques de Roosevelt ont probablement contribué à enrayer la montée du fascisme. Même après que les horreurs commises par les dictateurs d'Europe soient largement connues du grand public, le chroniqueur radio Charles Coughlin (un prêtre catholique écouté par plusieurs dizaines de millions de personnes) continua d'encenser Hitler et Mussolini, tout en mettant en garde ses auditeurs contre la cabale des banquiers juifs. Mais quand le Père Coughlin (un des premiers défenseurs du New Deal) commença à critiquer la politique de Roosevelt, le président fit en sorte que son émission quitte l'antenne.
    La victoire de l'Amérique sur les empires du mal de la seconde Guerre Mondiale finit par tuer dans l'œuf toute tentation fasciste, du moins pour un long moment ; les Etats-Unis se veulent à présent les protecteurs éternels du monde libre.
    Dans un précédent article, je m'étais penché sur l'éventualité d'une Amérique fragmentée, une Amérique sans identité. Aujourd'hui, j'essaierai d'imaginer ce que pourraient devenir les Etats-Unis si nous faisions une croix sur nos principes démocratiques ; si la terre des hommes libres se transformait soudain en dictature impitoyable.
    Je ne suis pas le premier à me demander comment l'Amérique pourrait passer au totalitarisme (dans ce registre, je pense qu'il y a autant de scénarios que de paranoïaques). Nous pourrions devenir les esclaves des multinationales, de la chair à canon pour une armée de mercenaires, ou de simples pions dans un Etat épiant le moindre de nos mouvements via un système de surveillance high-tech. Dans «American Fascists : The Christian Right and The War on America», Chris Hedges soutient que les conservateurs religieux sont l'équivalent des fascistes des années 1920-1930. Ceux qui se méfient du gauchisme environnementaliste seront peut-être plus intéressés par la théorie de l'«éco-totalitarisme»...
    La présidence de George W. Bush a donné du grain à moudre aux théoriciens de ce genre. En 2007, dans « It Can Happen Here » (titre faisant évidemment référence au livre de Lewis), Joe Conason affirmait que « les Américains ont ... de bonnes raisons de douter du futur de la démocratie et de l'Etat de droit.» Cette même année, Naomi Wolf annonça que l'Amérique avait franchi dix étapes menant généralement au fascisme. «Prétendre qu'un terrifiant ennemi intérieur et extérieur veut s'en prendre au pays», «créer un goulag» et «contrôler la presse»  faisaient partie du top 10.
    Wolf a raison: ces dix étapes pourraient bien mener l'Amérique au fascisme. Heureusement, nous n'empruntons pas vraiment cette route. Quelles que soient vos convictions politiques, vous en conviendrez: Bush et Cheney ont fait tout leur possible pour consolider l'autorité du pouvoir exécutif, et ce avec plus de virulence que n'importe quel président depuis Nixon (et peut-être même depuis Roosevelt). Mais la nation a fini par sanctionner cette démonstration de force; Bush, Cheney et leur parti Républicain ont perdu une bonne partie de leur crédibilité et de leur influence. Certes, l'administration Bush n'a pas réussi à mettre la démocratie américaine en déroute. Une question demeure, cependant : comment un dictateur en herbe pourrait-il s'y prendre pour réussir là où Roosevelt et Bush ont échoué?
    Aucun des critères détaillés ci-dessous ne suffirait à lui seul à mettre le peuple américain au tapis. En revanche, un despote remplissant les cinq critères pourrait bien devenir notre seigneur et maître...
    Etape numéro 1: Créer un ennemi perpétuel
    Après la chute des tours jumelles, Toby Keith [chanteur de country connu pour son amour de l'armée] était tout à fait disposé (comme la plupart des Américains) à trouver et à tuer Oussama Ben Laden. La malfaisance des terroristes d'Al-Qaïda a donné les coudées franches à George W. Bush : il put faire accepter son «Patriot Act» sans difficulté et lancer une guerre à durée indéterminée contre le terrorisme.
    Cependant, la « menace existentielle » de 2001 s'est vite avérée n'être qu'un lointain danger. La guerre contre le terrorisme se poursuit en Afghanistan et au Pakistan, pas à New York ou à Washington. Cet état de fait n'est sans doute pas près d'évoluer : contrairement à l'Europe de l'Ouest, les Etats-Unis ne comptent pas beaucoup de jeunes musulmans susceptibles d'être recrutés par les terroristes.
    Pour que l'Amérique sombre dans le totalitarisme, il faudrait que nos ennemis constituent un risque oppressant, omniprésent. S'ils parvenaient à s'établir durablement sur le territoire américain, les fondamentalistes musulmans pourraient faire des croque-mitaines idéaux. Si les attentats suicides et les attaques bactériologiques venaient à frapper l'Amérique par vagues successives, nous serions sans doute disposés à échanger notre liberté contre plus de sécurité. Et si les terroristes étrangers ne parviennent pas à nous inspirer cette peur, les immigrés clandestins feront sans doute l'affaire... Dans ce cas de figure, une crise économique pourrait mettre le feu aux poudres : beaucoup d'Américains seraient tentés de rejeter la faute sur les clandestins venus du Mexique ou sur les réfugiés climatiques arrivants des nations surchauffées de l'hémisphère Ouest.

    Etape numéro 2 : Etre plus futé que George W. Bush.
    Dans «Impossible ici», le président est un démagogue adepte du «c'était mieux avant», doté «d'un sens de l'humour truculent, typiquement Américain, à la Mark Twain». Une fois élu, Buzz Windrip réécrit la Constitution et expédie les citoyens dans des camps de travail; le président élu démocratiquement se transforme du jour au lendemain en tyran impitoyable, sans perdre son sourire et ses clins d'œil complices.
    George W. Bush et Dick Cheney n'ont jamais voulu devenir des dictateurs. Mais même si le duo avait voulu s'emparer du pays, ils n'y seraient pas parvenus. Pour que l'Amérique s'engage sur la voie du totalitarisme, il faudrait que les Américains soient disposés à suivre leur chef. Or, à la fin de son second mandat, Bush était loin de déchaîner l'enthousiasme du pays. Lorsque la menace Al-Qaïda s'est peu à peu éloignée, les multiples fautes du président (amalgame entre Saddam Hussein et Ben Laden, fabrique de faux renseignements, torture de prisonniers) ont fini par revenir sur le devant de la scène.
    Un aspirant dictateur aurait beaucoup à apprendre des erreurs de l'administration Bush. Réunir tous les ennemis potentiels du pays dans un «Axe du Mal» était une mauvaise idée: l'ennemi principal de l'Etat devrait être unique et plus clairement défini. Sur le plan des relations publiques, Bush avait tout faux; il n'exposait pas clairement ses intentions. Comme Dahlia Lithwick et Julia Turner l'avaient expliqué dans le «Guide du Patriot Act» (Slate.com, 2003), les Américains auraient peut-être été moins décontenancés si Bush et ses fonctionnaires avaient clairement expliqué comment ils entendaient mettre en œuvre cette mesure. Plutôt que d'envelopper ses méthodes discutables d'un voile de mystère, un despote démagogue devrait assumer ses actes ; souligner, par exemple, les bienfaits d'une surveillance constante et de la torture par l'eau...
    Ceci dit, l'administration Bush n'est pas complètement passée à côté de son ambition totalitaire: elle a tout de même réussi à dominer le reste du gouvernement. Bush et Cheney étaient des adeptes déclarés de la théorie de «l'exécutif unitaire» [selon laquelle le président doit diriger tous les aspects de l'exécutif], ce qui explique pourquoi leur administration avait recours aux «signing statements» [document par lequel le président fait connaître son interprétation d'une loi nouvelle]. En 2006, Charlie Savage (alors reporter au Boston Globe) avait expliqué que Bush «revendiquait le droit de désobéir à plus de 750 lois (...), partant du principe qu'il avait le pouvoir d'ignorer tous les textes promulgué par le Congrès si ceux-ci n'étaient pas compatibles avec son interprétation de la Constitution.» Un apprenti autocrate ferait bien d'en prendre de la graine: pour prendre les rênes du pays, ne pas respecter la séparation des pouvoirs est un bon point de départ.

    Etape numéro 3 : Profiter de la faiblesse de l'Amérique pour prendre le pouvoir.
    Les Nazis sont arrivés au pouvoir dans une Allemagne brisée par la défaite de 1918 et par la faiblesse économique de la République de Weimar. Le déclin de la Russie après la fin de l'URSS a aidé Vladimir Poutine à mettre en place un gouvernement qui se révèle être de moins en moins démocratique. L'humiliation géopolitique va souvent de pair avec la turpitude morale. Dans «The Moral Consequences of Economic Growth», Benjamin M. Friedman soutient que dans la plupart des cas, la croissance « donne plus d'opportunités, encourage la tolérance de la diversité (...) et le dévouement envers la démocratie. » Dans le cas inverse, « quand le niveau de vie stagne ou baisse, la plupart des sociétés perdent peu à peu ces idéaux de vue ; et trop souvent, elles font même machine arrière. »
    Les crises économiques ne mènent certes pas toutes au totalitarisme ; l'Amérique de la Grande Dépression en est une preuve. Mais si notre pays venait à perdre une bonne partie de sa richesse et de son pouvoir, la démocratie serait clairement en danger. Depuis la seconde Guerre Mondiale, l'Amérique moderne est le caïd incontesté du globe; si nous venions à figurer en deuxième (ou en troisième, ou en dix-huitième) position sur la liste des grandes puissances, le choc serait des plus rudes.
    Comment l'Amérique réagirait face à un monde qui ne parle plus l'anglais,  dans lequel le dollar ne vaut plus rien, un monde où la seule façon de gagner correctement sa vie est d'aller nettoyer les piscines en Chine ? Nous pourrions nous réjouir, et accepter de partager le sommet de la pyramide avec le reste de la planète. Ou nous pourrions prétendre que le reste du monde est responsable de ce revers de fortune ; devenir un tas de fainéants aigris, épuisés et sans le sou. Un démagogue ne pourrait rêver mieux ; il se contenterait d'alimenter la xénophobie ambiante à grand renfort de slogans vides : « Vous dormez dehors ? Vous ne mangez que de la bouillie ? C'est de la faute de ces foutus Chinois ! »

    Etape numéro 4 : Renforcer l'armée et la police secrète.
    La Russie, comme toutes les fausses démocraties, fait grand cas de ses élections faussement démocratiques. En 2008, Vladimir Poutine a cédé sa place de président (de dictateur, si vous préférez) pour devenir premier ministre  (en d'autres termes, «dictateur à vie»). Un think tank contrôlé par le parti au pouvoir («Russie Unie») a récemment déclaré qu'un règne ininterrompu de Poutine serait extrêmement bénéfique pour le pays. «En ces temps de guerre et de crise, dit le rapport du think tank, un système politique efficace acquiert du charisme, et il devient inévitablement plus autoritaire. Un bateau dans la tempête requiert un capitaine».
    Si les Etats-Unis sombraient dans l'autoritarisme, ils ne ressembleraient pas à la Russie de Poutine. Notre ancien ennemi de la Guerre Froide n'est jamais vraiment passé à la démocratie après l'ère soviétique; en somme, la Russie ne fait que revenir à la forme de gouvernance en vigueur à l'époque des tzars. Mais nous sommes susceptibles d'imiter la Russie sur d'autres points. L'armée surpuissante et la police secrète, par exemple, sont des caractéristiques que nous pourrions acquérir avec le temps...
    Est-il bien raisonnable de se soucier du militarisme rampant, à peine quelques semaines après la décision du Sénat de mettre un terme à la production de l'avion de chasse F-22? Une décision qui marque, selon Fred Kaplan (journaliste à Slate), le début d'une « nouvelle ère [potentielle], celle de la diminution de l'influence que peuvent avoir les industriels de la défense sur les budgets et sur les politiques publiques.»
    Reste qu'en 2001, nous avons constaté que l'Amérique était capable d'adopter une posture des plus militaires. Si les Etats-Unis font un jour face à une menace capable de réduire le pays en cendres, je parie que nous n'opterons pas pour la solution pacifique. Notre dictateur simplifiera grandement les rapports entre l'armée et le pouvoir exécutif: il contrôlera les deux. Pourquoi obéir à un général qui obéit au président, quand un seul homme peut s'occuper de tout?
    En plus de multiplier le nombre des militaires, le Poutine américain devra parsemer le pays de caméras (il est plus facile que jamais d'utiliser la technologie pour couper court à toute opposition) et d'agents secrets. Comme l'a dit un courageux membre de l'opposition russe à la BBC en 2006, «Notre pays est dirigé par des individus qui s'avèrent être d'anciens espions; le problème, c'est que la plupart des gens s'en moquent.»

    Etape numéro 5 : Ecraser un peuple obéissant.
    C'est là l'ingrédient final : pour qu'un régime totalitaire se mette en place chez nous, il faudrait que les gens s'en moquent. Au final, notre amour proverbial de la liberté se mesurera à notre désir de rester coûte que coûte la première puissance mondiale. La hantise de voir l'Amérique d'aujourd'hui disparaître pourrait amener les Américains à commettre l'impensable. Diaboliser l'ennemi sans essayer de le comprendre ; hocher la tête alors que le président suspend les élections pour raisons de sécurité nationale. Nous pourrions sacrifier nos libertés civiques pour nous préserver du danger.
    En voulant sauver notre pays à tout prix, nous ne ferions que précipiter sa chute.
    Josh Levin
    Traduit par Jean-Clément Nau
    Image de Une: Le Big Brother du film 1984 réalisé par Michael Radford en 1984 et inspiré du livre de George Orwell
     

     




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    Quatrième volet de la série. La disparition pour des raisons sociales, politiques ou économiques d'un intérêt national fédérateur conduirait les Etats-Unis d'Amérique à se fragmenter.
    Lire l'article


    Notre grand-frère, Slate.com, a lancé une série d'été sur les multiples scénarios vraisemblables ou non, plausibles ou totalement improbables, sérieux et moins sérieux qui pourraient mener à la disparition des Etats-Unis et de l'empire américain. Nous publierons traduits l'ensemble des articles de la série. Celui-ci est le quatrième article. Il a été précédé d'un premier texte introductif intitulé: Le thème porteur de la disparition des Etats-Unis, d'un deuxième sur Les quatre scénarios des futurologues et d'un troisième intitulé Le cauchemar climatique.

    Lorsque l'Amérique que nous connaissons disparaîtra, notre gouvernement ne pourra évoluer que de deux façons. Première possibilité: le système fédéral pourrait laisser place à un gouvernement central tout-puissant. (Voir l'article sur Le cauchemar climatique). Seconde option: la décentralisation. En l'absence d'un intérêt national fédérateur, les Etats-Unis d'Amérique pourraient se fragmenter; ils seraient alors supplantés par une gouvernance régionale.

    L'Amérique a été pensée pour éviter ces deux extrêmes, pour maintenir un équilibre constant entre les Etats et le gouvernement national. Si les Etats-Unis rompent cet équilibre des pouvoirs prévu par la Constitution, ils disparaîtront. Nous nous intéresserons bientôt au scénario totalitaire; aujourd'hui, penchons-nous sur une éventuelle désintégration de l'Amérique.

    Ceux qui prédisent la fin de l'Amérique en disent généralement plus sur eux-mêmes que sur l'état du pays. Igor Panarin, le politologue russe qui assure que les Etats-Unis se fragmenteront en 2010, fait clairement le parallèle entre l'Amérique et le destin de l'Union soviétique. De la même manière, quand Rick Perry, le gouverneur du Texas, s'est improvisé défenseur du séparatisme lors d'un «tax-day rally» [manifestation anti-impôts] en avril dernier, il ne prédisait pas la chute de l'Amérique; il se contentait de caresser la foule (qui hurlait «sécession!») dans le sens du poil. «Si Washington continue de narguer le peuple américain, a déclaré Perry, vous savez, vous savez ce qui risque d'arriver!»

    Eric Zuelow, professeur d'histoire à l'Université de Nouvelle-Angleterre et responsable du «Projet Nationalisme» (The Nationalism Project), affirme que les «fortes têtes» comme Perry renforcent l'unité de la nation. Le simple fait que nous débattions de la légitimité de notre pays est un signe de bonne santé nationale. Selon Zuelow, il faudra plus qu'un démagogue équipé d'un porte-voix pour mettre l'Amérique en morceaux. Pour que les Etats-Unis disparaissent, il faudrait d'abord que les Américains cessent de se considérer comme des Américains.

    L'unité des Etats semble aujourd'hui aller de soi, mais la chose n'a pas toujours été évidente. Dans «An Empire Wilderness», Robert D. Kaplan explique que James Madison, l'un des auteurs du Fédéraliste [«the Federalist Papers», compilation d'articles écrits par trois pères fondateurs et ayant l'Etat fédéral pour thème], voyait l'Amérique de demain comme «un immense espace géographique, doté d'une gouvernance mais sans patriotisme; le gouvernement fédéral n'y serait qu'un simple administrateur, un arbitre des conflits d'intérêts».

    Il existe des différences régionales et idéologiques dans les Etats-Unis d'aujourd'hui: la cuisine du Sud profond ne ressemble pas à celle du Nord-Ouest, l'accent diffère, les valeurs et les modes de vie ne sont pas toujours les mêmes. Mais il est impossible de comparer les Etats-Unis à l'Union soviétique. L'URSS était une nation construite de toutes pièces; la diversité régionale y était immense. Les Etats-Unis sont liés par des origines communes, par un langage et une culture unique, et par une sorte de religion civique (foi en l'exception américaine, mythe du self-made man, de la mobilité sociale).Quand une menace survient, l'Amérique se rassemble. Selon Zuelow, après le 11 septembre 2001, « partout en Amérique, la réaction des gens a été la même: «on a été attaqué»... pas «ici, on mange du gruau» ou «ici, on mange du saumon»».

    Quels sont les types de pays les plus susceptibles de se fragmenter? Selon Jason Sorens, politologue à l'Université de Buffalo et spécialiste des mouvements séparatistes, l'ethnie, l'économie et l'idéologie entrent toutes trois en ligne de compte. Une région habitée par une minorité, ayant connu l'indépendance et possédant une langue propre est généralement plus séduite que les autres par le concept de sécession. Exemples: la Lettonie et la Lituanie, les Serbes de Bosnie et les Québécois du Canada. Pas étonnant, donc, qu'il n'y ait pas de grands mouvements séparatistes aux Etats-Unis: le pays est trop prospère et trop uni. (Le projet personnel de Soren, l'«Etat Libre», qui veut que tous les libertaires se rassemblent au New Hampshire pour influencer la politique locale, n'est «pas un mouvement sécessionniste, dit-il, bien qu'un bon nombre de personnes [impliquées dans le projet] seraient prêtes à adopter cette solution, en dernier recours.»

    Pour autant, tous les Américains ne sont pas satisfaits de l'état de l'Union. Comme l'indique la «liste des propositions de sécession faites par les Etats américains» de Wikipedia, le pays ne manque pas de groupes séparatistes. Mais le sécessionnisme américain est moins un mouvement populiste qu'un ensemble hétéroclite d'idéalistes solitaires et bougons. Thomas Naylor, le théoricien de la «Second Vermont Republic», un groupe qui se dit être «l'une des organisations sécessionnistes les plus actives du pays», déplore le fait que son mouvement soit mis dans le même sac que d'autres groupes moins sérieux. Naylor mentionne un groupe d'habitants de Long Island, fondateurs d'un «nouveau pays», qui se sont choisi un animal national (le marlin bleu de l'Atlantique) et un crustacé national (le crabe bleu). Dans le même genre, la «Ligue du Sud» n'a pas fini de donner des ulcères à Naylor. Ces nostalgiques du Sud pré-guerre de Sécession entonnent «Dixie» [hymne des Etats confédérés] à chaque meeting, et, aussi étrange que cela puisse paraître, veulent que l'orthographe américaine redevienne ce qu'elle était du temps du Sud traditionnel. A choisir, Naylor préfère de loin le «Mouvement Nationaliste Texan». Cette organisation indépendantiste ne semble être ni raciste, ni homophobe, ni violente; enfin, pour ce qui est de la violence, Naylor précise «qu'on ne peut être sûr de rien».

    Naylor parle d'une voix calme et posée, ce qui est assez étonnant pour quelqu'un qui qualifie régulièrement l'Amérique «d'empire maléfique». Il a 73 ans et fait un bon mètre quatre-vingt douze; ses cheveux blancs mi-longs lui donnent des airs de père fondateur. Il était professeur d'économie à l'Université de Duke; il a décidé de s'établir dans le Vermont en 1993, après avoir regardé un épisode d'«Oprah» ayant pour thème «simplifiez votre vie!» (l'un des invités était parti pour le Vermont afin d'un ouvrir une auberge de campagne).

    Dans «Secession : How Vermont and All the Other States Can Save Themselves From The Empire» [Sécession : Comment le Vermont et tous les autres Etats peuvent échapper aux griffes de l'empire], Naylor écrit que la civilisation américaine «encourage le consumérisme, la technomanie, l'e-manie, la mégalomanie, la robotisation, la mondialisation et l'impérialisme». La «Seconde République du Vermont» veut dissoudre l'union sans violence, et souhaite que le Vermont regagne l'indépendance qu'il avait (brièvement) acquise à la fin du 18ème Siècle. Selon Naylor, la création d'un Vermont libre ou d'une «Novacadia» (une union sécessionniste composée du Maine, du New Hampshire et des quatre provinces canadiennes de l'Atlantique) indépendante serait chargée d'une telle force symbolique que des régions entières seraient bientôt tentées par le séparatisme. Quant aux célèbres glaciers Ben and Jerry's, «leur secteur d'activité, ce n'est pas la crème glacée, dit-il ; leur secteur, c'est le Vermont. Idem pour nous: notre secteur d'activité, c'est le Vermont.»

    Je déjeune à la terrasse d'un café de Waitsfield (Vermont) avec Naylor et Rob Williams, le rédacteur en chef du journal Vermont Commons, qui soutient la cause indépendantiste. Selon Williams, faire sécession est une habitude «typiquement américaine, autant que la tarte aux pommes». La Déclaration d'Indépendance a séparé l'Amérique de l'Empire britannique; la Nouvelle-Angleterre a envisagé de faire sécession pendant la guerre de 1812, et le Maine s'est détaché du Massachusetts en 1820. Avant la guerre de Sécession, personne ne remettait en cause le droit de faire sécession. Aujourd'hui, comme l'admet William, le rejet du séparatisme est l'une des seules valeurs communes à la droite et à la gauche. «Abraham Lincoln nous a joué un sacré tour», dit-il.

    Naylor souhaite que le corps législatif du Vermont organise une convention d'Etat pour commencer à réfléchir à une future sécession. Peu de chances qu'une chose pareille arrive, même dans l'Etat de Bernie Sanders. Kirkpatrick Sale, le fondateur du think tank sécessionniste «Middlebury Institute» (et, à 72 ans, l'autre grand penseur du sécessionnisme américain), reconnaît que c'est «dans les profondeurs de l'administration Bush que ce mouvement sécessionniste est né et a commencé à prendre de l'envergure». Sale craignait que l'effet Obama ne nuise à sa cause, mais il est rassuré par le succès grandissant du «mouvement pour la souveraineté des Etats», plusieurs projets de lois soutenus par des législateurs d'Etat souhaitant refréner l'autorité fédérale.

    http://www.slate.fr/story/9143/la-fin-de-lamerique-une-nouvelle-guerre-de-secession

    La fin de l'Amérique: les quatre scénarios des futurologues

    Effondrement du pays, rupture à l'amiable entre Etats, gouvernance mondiale et invasion militaire.

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    mardi 11 août 2009
     

    Notre grand frère, Slate.com, a lancé une série d'été sur les multiples scénarios vraisemblables ou non, plausibles ou totalement improbables, sérieux et moins sérieux qui pourraient mener à la disparition des Etats-Unis et de l'empire américain. Nous publierons traduits l'ensemble des articles de la série. Celui-ci est le deuxième article. Il a été précédé d'un premier texte introductif intitulé: Le thème porteur de la disparition des Etats-Unis.

     

    «Qu'est-ce que l'avenir nous réserve?» C'est la question qu'un bon nombre de chefs d'entreprise et d'hommes politiques posent régulièrement au groupe «Global Business Network» (GBN). Et la spécialité de GBN, c'est bien évidemment d'y répondre.

    En 2003, le président du groupe, Peter Schwartz, et son collègue Doug Randall ont concocté pour le département de la Défense un inquiétant rapport de 22 pages sur les «changements climatiques abrupts» ( Les Etats-Unis et l'Australie finiront sans doute par bâtir des forteresses défensives autour de leurs frontières»). L'an dernier, la municipalité d'Amsterdam a engagé la firme pour l'aider à résoudre le problème de l'immigration. GBN vient également en aide à Hollywood: pour «Minority Report», Steven Spielberg leur a demandé si le Congrès et la Constitution existeraient encore en 2054. (La réponse: oui, mais il y a quelques «mais».)

    GBN, qui appartient depuis 2000 à la firme de management-consulting «Monitor Group», s'est spécialisé dans le scénario de prévision. La plupart des futurologues professionnels utilisent des simulations informatiques complexes; en disposant des bonnes données, ils peuvent (par exemple) se faire une idée de ce à quoi ressemblera le Moyen-Orient en 2050. Le Global Business Network, lui, préfère... les histoires. Selon Schwartz, le philosophe en chef du groupe, la «planification de scénarios» (inventer une large gamme d'histoires, «optimistes et pessimistes, prévisibles et surprenantes») apporte de la rigueur à l'art forcément imprécis de la prévision. «Il est indispensable de stimuler l'imagination des gens, de les amener aux frontières du crédible, pour pouvoir balayer tout le champ du possible», expliquent Schwartz et Randall dans leur livre, «Blindside». Et pour eux, raconter une bonne histoire reste la meilleure façon d'atteindre l'extrême limite de l'imagination.

    Aujourd'hui, j'ai demandé au meilleur groupe de futurologie de m'aider à définir ce qui pourrait provoquer la chute de l'Amérique. Je suis assis à une table de conférence dans les bureaux de GBN, à San Francisco, entouré de six prévisionnistes, dont les fondateurs du groupe (Schwartz, Naiper Collyns et Steward Brand).

    Notre mission: essayer d'imaginer ce qui pourrait provoquer la chute des Etats-Unis dans les cent prochaines années. C'est la directrice du département marketing et communication, Nancy Murphy, qui a suggéré la limite de temps. «Au-delà du siècle, on se rapproche trop de la science-fiction», assure-t-elle.

    Avant le meeting, je recueille quelques astuces dans le texte fondateur de Schwarz sur la planification de scénario, «The Art of the Long View». Il conseille aux futurologues en herbe de devenir accro aux infos science et technologies, de s'ouvrir aux contre-cultures (bien qu'il admette que ses discussions avec les amateurs d'OVNI  ne lui ont «pas permis d'apprendre grand-chose sur le futur»), et d'analyser les évolutions de la société qui peuvent se manifester à travers tout phénomène culturel naissant: le gangsta rap, «Vidéo Gag»... (Excusez-le : il a écrit ce livre il y a 20 ans.) En résumé, si vous voulez savoir de quoi demain sera fait, mettez-vous à la recherche de personnes extraordinaires et ouvrez votre esprit aux théories farfelues.

    Le livre de Schwartz m'a également appris qu'un futurologue raisonnable prend toujours la précaution d'avertir son interlocuteur: «Ceci n'est pas une prédiction». Le prévisionniste n'est pas un prophète. Pour autant, Schwartz est souvent tombé juste. Quand il était directeur de la planification de scénario pour Royal Dutch/Shell dans les années 1980, son équipe a conseillé aux patrons de la société de garder un œil sur un politicien (alors inconnu) du nom de Gorbatchev. La théorie de Schwartz: si «Gorby» se hissait à la tête de l'Etat, l'URSS se rapprocherait sans doute de l'Ouest; une ouverture de ce type ferait chuter les cours du pétrole et du gaz naturel. Quand les cours chutèrent, les patrons de Shell (qui avaient donc anticipé cette possibilité) sautèrent sur l'occasion, et achetèrent au rabais plusieurs réserves de pétrole.

    Revenons-en à notre mission. Je suis donc dans une salle de conférence remplie de prévisionnistes; dans les heures qui vont suivre, Schwartz sera le maître de cérémonie de la fin de l'Amérique; et il ne boude pas son plaisir. Il parle plus rapidement que tout le monde, avec plus d'autorité. C'est à lui que revient la difficile tâche de trier le bon grain de l'ivraie: d'un côté, ce qui est assez déjanté pour pouvoir détruire les Etats-Unis ; de l'autre, ce qui est déjanté... tout court.

    Sa première idée: les conflits raciaux.

    En 2050, les blancs ne seront plus une majorité aux Etats-Unis et les hispaniques représenteront 29% de la population. «La plupart des actes violents sont commis par des hommes âgés de 18 à 35 ans, nous explique Schwartz. A présent, imaginez une large population d'hommes hispaniques touchés par le chômage. Ils sont mécontents, rejettent ce monde dominé par les blancs. Imaginez maintenant que ces personnes deviennent violentes, incontrôlables. Une politique identitaire se met en place; certaines personnes finissent par penser: «C'est à cause de tous ces clandestins qu'on laisse entrer dans le pays!»». Si l'on ajoute une économie en berne, une vague de sécheresse dans le sud-ouest et la «colombianisation» du Mexique, on aboutit à un mélange de «Mad Max» et d'un épisode particulièrement enragé de «Lou Dobbs Tonight» [émission de CNN connue pour ses diatribes anti-immigration].

    Et ce n'est que le début. Pendant presque trois heures, nous élaborons une série de théories. Certaines sont crédibles, d'autres frisent la science-fiction: élévation du niveau de la mer, effondrement des droits sociaux, attaque d'une puissance étrangère sur le sol américain, pandémie grippale dix fois plus meurtrière que celle de 1918, domination mondiale par une puissance spatiale utilisant la géo-ingénierie pour «désactiver» le changement climatique, émergence d'une nouvelle classe d'hommes et de femmes biologiquement améliorés («ils font tous 1 mètre 90 ; et je ne parle que des filles!», nous dit Schwartz), des êtres qui ressentent plus de loyauté envers leurs semblables qu'envers leurs pays d'origine...

    La perspective de voir les Etats-Unis terrassés par Superman et ses amis est certes amusante, mais Schwartz a une autre idée. Voici l'hypothèse qu'il juge la plus réaliste pour les cent prochaines années: «La ville de Washington sera toujours la capitale d'une nation-Etat sur ce continent.» L'Amérique ne manque pas de ressources naturelles, la densité de la population y est plutôt faible, et elle bénéficie d'un système de sécurité naturel: deux côtes, deux océans. La chute d'un pays jouissant de ces avantages inhérents dépendrait d'une série d'événements à faible probabilité. Mais qui dit faible probabilité ne dit pas probabilité zéro. Schwartz finit l'exercice en inscrivant les possibilités dans un tableau croisé à quatre cases.

    La plupart des séances de planification de scénario se résument à cela: faire tenir le monde dans quatre petites cases. Cette «matrice de scénario» va permettre de transformer toutes nos théories en histoires crédibles: quatre futurs très différents, couvrant un vaste champ de possibles.

    Comme nous l'explique Joel Garreau (journaliste et rédacteur au Washington Post, il travaille régulièrement avec GBN), la matrice de scénario est une structure qui permet de faire preuve de logique face à un sujet illogique, ce qui réduit l'inévitable dimension «mystique» de la futurologie. Exemple: à la fin de l'année 1999, un bon nombre de personnes avaient peur du fameux «bug de l'an 2000»; Garreau lui-même envisageait d'acheter un générateur électrique. Il réalisa une matrice, et découvrit que le générateur n'aurait été utile que dans un seul des quatre futurs «post-bug de l'an 2000»; il fit donc l'économie d'un générateur

    http://www.slate.fr/story/9071/la-fin-de-lamerique-les-theories-des-futurologues


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    La fin de l'Amérique: cauchemar climatique

    Troisième volet de la série sur les scénarios de la fin de l'empire américain. Sécheresses, incendies et villes englouties pourraient ruiner le pays.

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    mercredi 12 août 2009

    Notre grand-frère, Slate.com, a lancé une série d'été sur les multiples scénarios vraisemblables ou non, plausibles ou totalement improbables, sérieux et moins sérieux qui pourraient mener à la disparition des Etats-Unis et de l'empire américain. Nous publierons traduits l'ensemble des articles de la série. Celui-ci est le troisième article. Il a été précédé d'un premier texte introductif intitulé: Le thème porteur de la disparition des Etats-Unis et d'un deuxième sur Les quatre scénarios des futurologues.

    Les prophètes de malheur des années 1950 n'avaient aucun doute quant à l'événement qui provoquerait la chute de l'Amérique; leur seule interrogation portait sur la hauteur du champignon atomique. Le changement climatique est bel et bien la guerre nucléaire du 21ème siècle. L'horloge de la fin du monde, concept inventé par le «Bulletin of the Atomic Scientists» en 1947, donne une estimation de la menace nucléaire; en 2007, les scientifiques ont commencé à intégrer la menace climatique à leurs calculs.

    Le politologue Herman Kahn était le poète de la terreur nucléaire; aujourd'hui, des scientifiques comme James Hansen et James Lovelock se chargent de décrire l'apocalypse environnementale à venir, avec force détails : sécheresse et incendies, villes englouties, morts en pagaille... Dans son dernier livre, « 52">The Vanishing Face of Gaia», Lovelock écrit que «le réchauffement climatique pourrait mettre un terme à toute vie humaine sur terre».

    Il pourrait être dangereux de penser que la crise existentielle de notre génération est aussi celle qui va nous détruire. Dans un article du Weekly Standard  intitulé «Le syndrome d'Icare», Jim Manzi fait le parallèle entre la «panique du charbon» dans la Grande-Bretagne des années 1860 et les scénarios catastrophes modernes (pic pétrolier, réchauffement climatique). En effet, la pénurie de charbon et la Guerre Froide ne sont pas venu à bout du monde moderne;  mais ce simple fait ne prouve rien quant aux dangers du changement climatique. Nous avons survécu jusqu'ici, mais quelque chose finira bien par avoir raison de notre civilisation.

    Partons du principe que nous pouvons plus enrayer le changement climatique. Le gouvernement met des mesures en place; nous changeons nos comportements; nous répandons du fer dans l'océan; rien n'y fait. Le réchauffement de la planète s'installe. Une question demeure: pourrait-il provoquer la disparition de l'Amérique?

    Il est permis de penser que le changement climatique ne peut pas tuer, à lui seul, une nation comme les Etats-Unis. La terre ne va pas surchauffer en un clin d'œil, et nous avons assez de ressources pour nous adapter à un monde plus chaud. La Commission intergouvernementale sur le changement climatique estime que la température mondiale ne devrait augmenter que de 3°C d'ici 2100, ce qui fait dire à Manzi que «sur le plan de l'économie matérielle, les Etats-Unis ne devraient pas connaitre de coûts nets [imputables au réchauffement climatique anthropogénique] d'ici à la fin de ce siècle.»

    L'autre extrême: un cataclysme météorologique foudroyant. Peter Schwartz et Doug Randal, auteurs d'un rapport sur le «changement climatique brutal» pour le département de la Défense, soutiennent que le chaos climatique ne se manifestera pas de façon linéaire; que «les signes avant-coureurs de la catastrophe environnementale seront visibles dans quelques dizaines d'années, pas dans quelques siècles.»

    Même si les calculs de Manzi sont corrects (la température grimpe petit à petit, nous nous y adaptons), le changement climatique est tout de même en mesure de liquéfier l'Amérique. Nous avons simplement un sursis d'au moins 90 ans. Même dans le meilleur des cas, le réchauffement de la planète pourrait empirer avec le temps; il pourrait également exacerber d'autres facteurs pouvant bien, eux, tuer l'Amérique. En jargon militaire, on appelle cela un «multiplicateur de risque»: il augmentera la demande d'énergie, intensifiera les pénuries d'eau, et mettra les relations internationales sous tension. Dans un rapport de la «CNA Corporation» sur le changement climatique et la sécurité nationale rédigé en 2007, l'amiral à la retraite Joseph Lopez assure que le réchauffement climatique créera « plus de pauvreté, plus d'immigration forcée, plus de chômage. Les extrémistes et les terroristes ne pourraient pas rêver mieux.»

    En bref, les hommes seront plus pauvres, plus assoiffés et plus désespérés. Ce n'est pas qu'un avis éclairé : il est déjà arrivé que des civilisations s'effondrent à cause d'un changement de température ou de précipitations. Dans «The Great Warmin : Climate Change and the Rise and Fall of Civilizations», Brian Fagan revient sur la disparition de la civilisation des indiens Pueblos à Chaco Canyon (Nouveau-Mexique actuel) pendant la période de l'optimum climatique médiéval (à peu près du IVème au XIVème siècle). Des sécheresses massives forcèrent les familles à partir à la recherche d'une terre plus accueillante; au final, il ne resta plus personne.

    L'effet du «Dust Bowl» [série de tempêtes de poussière ayant frappé la région des grandes plaines dans les années 30] rappelle le phénomène de Chaco Canyon. Les «okies» [fermiers venus de l'Oklahoma] commencèrent à migrer lentement; les mouvements migratoires (du Sud et des grandes plaines vers la côte Ouest) s'intensifièrent quand les sécheresses se firent plus sévères et que l'économie nationale continua de s'effondrer. Selon Robert McLeman, un géographe de l'Université d'Ottawa qui étudie les migrations liées au climat, les personnes les plus riches restèrent sur place, refusant d'abandonner leurs terres. Les pauvres ne pouvaient pas se permettre de partir; ils formèrent des communautés improvisées non loin de leurs villes d'origines (la version «Grande Dépression» des camps de réfugiés). La classe moyenne ouvrière fut la plus mobile; en particulier les personnes ayant de la famille en Californie.

    Les «migrants climatiques» de la Grande Dépression ne furent pas accueillis à bras ouverts. En 1936, le département de police de Los Angeles mis en place un «blocus anti-clochards», contraignant les nouveaux arrivants «visiblement sans ressources» à repartir d'où ils étaient venus. La police prétendait alors que 60% des voyageurs avaient un casier judiciaire; plus tard, des recherches menées par la LAPD ont révélé que «le plus souvent, les «okies» étaient des agriculteurs, travailleurs, très pieux, accompagnés de leurs familles». Le blocus prit fin deux mois après sa mise en place: en plus d'être totalement illégal, il nuisait à la réputation de Los Angeles (John Langan, un réalisateur d'Hollywood, menaça de trainer la ville en justice après avoir été arrêté à la frontière de la ville; ses vêtements étaient sales.)  

    L'Amérique pourrait fait une croix sur ses idéaux et décider de fermer ses portes au reste du monde; mais même dans ce cas, le pays devra se contracter. Les grandes plaines pourraient devenir une réplique du désert du Sahara. Des villes comme la Nouvelle-Orléans et Miami (et peut-être même New-York et Boston) pourraient être abandonnées si des tempêtes récurrentes et une hausse du niveau de la mer rendaient leur sauvetage trop coûteux. (De récentes simulations climatiques laissent penser que la côte Est verra le niveau de la mer monter plus vite et plus haut que dans n'importe quel autre centre de population dans le monde).

    Manque de chance, la plupart des régions en expansion sont aussi les points de convergence potentiels de l'Armageddon climatique. Phoenix, Los Angeles et le reste de l'Ouest devront faire avec la sécheresse, la chaleur extrême, et la pénurie d'eau; la Floride et Houston subiront les attaques de super-tempêtes. Et il y a pire: la population américaine devrait doubler d'ici 2100, et la plupart des petits nouveaux verront le jour en Arizona, en Californie et en Floride...

    Tous ces gens (une nouvelle génération d'okies) devront trouver un endroit où aller. Les Américains ont souvent prouvé qu'ils étaient capables de bouger: la Grande Migration des Afro-américains, du Sud rural jusqu'au Nord industrialisé; les mouvements de population entre la Rust Belt [ceinture de la rouille industrielle, au Nord-Est] et la Sun Belt [ceinture du soleil, au Sud]; les départs massifs de citadins vers les banlieues...

    Reste qu'une migration motivée par le changement climatique serait d'un autre ordre. La colonisation progressive de l'Ouest sauvage a fait de l'Amérique ce qu'elle est aujourd'hui; quitter l'Ouest reviendrait à défaire l'un des mythes fondateurs de notre pays. De plus en plus de personnes dans un espace de plus en plus réduit: dans ce contexte, les ressources rares se raréfieront encore plus. Ceux qui décideront de vivre à la dure dans l'arrière-pays inhospitalier pourraient devenir une nouvelle génération de pionniers, de héros et d'innovateurs, faisant tout leur possible pour rendre ces territoires à nouveau habitables. Mais ces «localistes  acharnés pourraient aussi s'appauvrir et s'éloigner de l'Amérique ; devenir des survivalistes, des guérilleros prêts à se battre ou à quémander pour survivre.

    Il est possible d'imaginer que le gouvernement de l'Amérique surchauffée ploie sous le poids d'un tel désastre. Les habitants des zones préservées pourraient refuser de payer pour la reconstruction de zones entières, ce qui pourrait morceler le pays. Les régions liées par des intérêts et des problèmes communs (les régions côtières auraient besoin de barrages anti-inondation; le Sud-Ouest et les grandes plaines feraient face à la même sécheresse) pourraient mettre leurs ressources en commun et former des gouvernements locaux. Les endroits les plus touchés par les affres du changement climatiques pourraient offrir des primes de risque et autres avantages aux nouveaux-venus pour les faire rester, élargissant ainsi leur base d'imposition. Quant aux quelques oasis, elles pourraient ériger des murs pour repousser les masses de voyageurs assoiffés...

    Où pourraient se trouver ces oasis? J'ai posé cette question à Robert Shibley, professeur d'architecture et d'urbanisme à l'Université de Buffalo. Selon lui, il serait «aberrant» de continuer à vivre dans les zones à risque. Son idée: les rives du Lac Erié.

    Il y a cent ans, Buffalo était la huitième ville d'Amérique. Quand le Canal de l'Erié a été ouvert, en 1825, la ville était parfaitement positionnée pour devenir un grand centre de transbordement et d'industrie. Shibley est le co-auteur du plan local d'urbanisme de Buffalo. Il me fait visiter la ville dans sa Toyota Prius; me montre du doigt les points de repère de cette époque révolue. «Ici, vous nous voyez à notre apogée», me dit-il alors que nous entrons sur Lincoln Parkway, une grande rue bordée d'arbres débouchant sur un parc conçu par Frederick Law Olmstead.

    En 1982, quand Shibley est arrivé à Buffalo, la ville était un exemple typique de détérioration urbaine. C'est justement ce qui avait motivé son choix: la ville «souffrait de tous les problèmes que je voulais étudier, en ma qualité d'urbaniste». Buffalo est aujourd'hui la troisième grande ville la plus pauvre des Etats-Unis, derrière Détroit et Cleveland. La ville comptait 580.000 habitants en 1950; selon les estimations, ils ne sont plus que 275.000 aujourd'hui. Dans les quartiers populaires, anciens lieux d'habitation des «grain scoopers» [personnes chargées de décharger le grain des bateaux] et des ouvriers sidérurgistes, les maisons style Queen Anne sont vides; quand l'industrie a quitté la ville, les habitants lui ont emboîté le pas.

    Buffalo, Detroit et Cleveland sont l'équivalent moderne des villes fantômes du Far West. Ce ne sont plus que des coquilles vides, des reliques de l'âge industriel: les mineurs sont venus, les ressources se sont envolées, tout le monde est reparti. Mais quand le pays surchauffera, nous nous souviendrons que ces villes n'ont pas été construites autour des Grands Lacs par hasard. Les cinq Grands Lacs contiennent 21% de l'eau douce de surface de la planète; une telle réserve de H2O pourrait s'avérer providentielle. Shibley fait remarque que Buffalo a d'autres caractéristiques intéressantes: «il y a des terres agricoles autour de notre périmètre; les chutes [du Niagara] génère de l'énergie, et notre infrastructure industrielle est exceptionnelle (la route, le chemin de fer...) ». Et comme si tous ces avantages ne suffisaient pas, il y a un paquet de superbes maisons à vendre sur les rives du lac. Nous passons devant un charmant lotissement; Shibley le pointe du doigt et s'exclame: «Venez chez nous!  Nous avons tout ce qu'il faut!»



    http://www.slate.fr/story/9103/le-rechauffement-climatique-pourrait-bien-causer-notre-perte


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    Le thème porteur de la disparition des Etats-Unis

    Rome s'est effondrée, les Aztèques ont été vaincus, l'Empire britannique s'est évanoui, et l'Union soviétique a implosé. L'Amérique disparaîtra. Oui, mais comment?

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    mardi 11 août 2009


    Notre grand-frère, Slate.com, a lancé une série d'été sur les multiples scénarios vraisemblables ou non, plausibles ou totalement improbables, sérieux et moins sérieux qui pourraient mener à la disparition des Etats-Unis et de l'empire américain. Nous publierons traduits l'ensemble des articles de la série. A commencer par ce premier texte introductif et immédiatement le suivant et les premiers scénarios intitulé: Les théories des futurologues.

    Il y a quatre ans, Katrina a submergé ma ville natale. Cet ouragan m'a brisé le cœur; il m'a traumatisé. Il y avait presque 2 000 morts à la Nouvelle-Orléans et dans la région. L'absence de réaction du gouvernement avait été presque totale; quant au président de la Chambre des Représentants de l'époque, Dennis Hastert, il s'était prononcé contre le projet de reconstruire en dessous du niveau de la mer. En bref, l'avenir semblait bien sombre; la cité pouvait périr d'un jour à l'autre. Bien vivante aujourd'hui, noyée demain.

    Quatre ans plus tard, la Nouvelle-Orléans souffre toujours. La ville ne bénéficie toujours pas d'un plan de reconstruction complet; des quartiers entiers sont encore à l'abandon. Mais si la «ville croissant» n'est pas au mieux de sa forme, elle n'est pas morte pour autant. Reconstruire après une catastrophe est un reflexe bien humain, et la relative prospérité des Etats-Unis nous permet de tenir bon. Une ville américaine ne se laisse pas tuer aussi facilement.

    L'ouragan Katrina a prouvé que l'Amérique était résistante; il n'a pas prouvé qu'elle était éternelle. Après avoir vu la ville où j'ai grandi échapper de peu à l'anéantissement total, je ne peux pas m'empêcher de me demander quelle suite d'événements pourrait rayer la Nouvelle-Orléans et le reste des Etats-Unis de la carte du monde. Si l'histoire des civilisations nous a appris une chose, c'est bien qu'au final, seule l'entropie triomphe: Rome a disparu, les Aztèques ont été conquis, l'Empire britannique s'est évanoui, et l'Union soviétique a fini par imploser. L'Amérique est peut-être exceptionnelle, mais elle n'est pas surnaturelle. Notre noble tentative est destinée à prendre fin; comme toutes les autres.

    Les pessimistes ont peut-être raison de penser que le pays pourrait s'effondrer dès demain. L'armée américaine manque de personnel, elle est trop dispersée; le réchauffement climatique pourrait bientôt transformer les villes côtières en répliques de l'Atlantide; notre économie dépend presque entièrement des prêts que nous concède la Chine. General Motors (qui fut l'indomptable symbole de l'ingéniosité et de la puissance de l'Amérique) a déposé le bilan, et Glenn Beck, la star montante de Fox News, fait le plein d'audience en annonçant l'arrivée imminente de l'apocalypse, dans la plus pure tradition américaine. Le politicologue russe Igor Panarin prédit quant à lui que les Etats-Unis se scinderont en quatre Etats indépendants d'ici à... 2010.

    Bien entendu, Panarin est complètement fou: s'il veut vraiment me faire croire que l'Amérique va se désagréger dans les douze mois qui viennent, il devrait s'abstenir de suggérer que la Caroline du Sud et le Massachusetts feront partie de la même république séparatiste... Le scénario de Panarin n'est pas crédible, mais il reflète une habitude bien américaine. Dans «Is America Breaking Apart?» [«L'Amérique va-t-elle disparaître?»] (1999), John A. Hall et Charles Lindholm écrivent que «les Américains aiment se sentir menacés par la fragilité de leur société, en dépit de son évidente stabilité et de sa puissance». C'est peut-être pourquoi la fin de l'Amérique demeure le thème indémodable de tant de films et de séries télévisées.

    Les best-sellers n'échappent pas à cette tentation fataliste. Hall et Lindholm, dans un élan d'autodérision, notent que la désintégration de l'Amérique «fait vendre; sinon, nous aurions intitulé notre livre «Why America Isn't Breaking Apart» [«Pourquoi l'Amérique ne va pas disparaître»]!». En 2007, dans son «Are We Rome?» [«Sommes-nous Rome?»], Collen Murphy se demandait si nous pouvions échapper au destin de nos lointains ancêtres, les romains. Dans «Effondrement» (2005) Jared Diamond explique que si les civilisations disparaissent, c'est parce qu'elles détruisent leur environnement: référence transparente à l'Amérique d'aujourd'hui.

    Le reste du monde n'est guère plus optimiste. Fareed Zakaria estime que nous sommes sur le point de basculer dans «Le monde post-américain», tandis que Paul Starobin affirme, dans «After America», qu'en «nous permettant de comprendre que le modèle américain du laissez-faire économique était mort, la crise économique mondiale nous mène plus rapidement que prévu vers une nouvelle étape de notre histoire».

    Peut-être les amateurs de littérature sont-ils un peu trop enclins à penser que l'Amérique est aux portes de la mort. D'un autre côté, affirmer que l'Amérique est trop forte pour disparaitre serait faire preuve d'hybris. Dans les jours qui viennent, je vais donc m'interroger: quel évènement pourrait mettre la bannière étoilée définitivement en berne? Qui pourrait tuer l'Amérique?

    Je ne cherche pas à savoir comment l'Amérique pourrait perdre sa prééminence mondiale; je laisse la géopolitique à Zakaria et à Tom Friedman. Ma question est un plus farfelue: je veux savoir ce qui pourrait provoquer la disparition totale de l'Amérique (ou, au moins, ce qui pourrait la changer au point de la rendre méconnaissable aux yeux d'un Américain d'aujourd'hui). Il est possible que la fin de l'Amérique soit une bonne chose pour les Américains: peut-être qu'un jour, les Etats-Unis et les autres nations ne formeront plus qu'une seule communauté globale vivant dans la paix et la prospérité. (Probabilité d'un tel scénario: en gros, 0%). Il est également possible que le pays disparaisse en même temps que nous: si les Etats-Unis sont anéantis par une attaque nucléaire, par exemple, un bon nombre d'Américains ne seront plus là pour voir le prochain stade de la civilisation nord-américaine.

    Avant de commencer l'expérience, j'aimerais  faire un point rapide sur les choses qui ne pourront pas causer notre perte. Première théorie à écarter: la crise. Quelle que soit la durée de cette récession, les Etats-Unis d'Amérique ne seront pas rayés de la carte par un effondrement de l'économie à court terme. (L'Islande n'a pas implosé; nous avons donc de bonnes chances de nous en tirer).

    Second cas de figure bien improbable: l'effet Bush. L'administration Bush n'a pas infligé de dommages irréparables au pays; suggérer le contraire est absurde. Le fait que George W. Bush (qui nous a menti pour nous amener à faire la guerre, n'a pas pu enrayer la crise financière et a de fait durablement sali notre réputation internationale) ait été remplacé par un opposant à sa politique est en soit révélateur. Si Bush est bien (comme certains l'affirment) le pire président qu'aient connu les Etats-Unis, le simple fait que nous ayons survécu à son règne prouve que l'Amérique est solide.

    Alors, comment l'Amérique va-t-elle disparaître ?

    Voilà le programme : tout d'abord, je vais demander à quelques futurologues leur avis sur la question. Ensuite, j'examinerai plus précisément trois scénarios. Le réchauffement climatique, tout d'abord. Imaginez: la région des Grandes Plaines n'est plus qu'un vaste désert, et la ville de Buffalo (A l'extrême nord de l'Etat de New York) est devenue la villégiature la plus prisée du pays! Deux cas de figures, ensuite: la sécession et le totalitarisme. Dans le premier, l'Amérique se scinde en plusieurs Etats indépendants; dans le second, un régime autocratique met un terme à la démocratie et au système fédéral.

    Enfin, nous nous intéresserons à ce qui pourrait rester des Etats-Unis si le pays lui-même cessait soudain d'exister. (Même dans ce cas extrême, je pense que les Mormons resteront dans le coin.)

    Josh Levin

    Traduit par Jean-Clément Nau

    Image de Une: La statue de la liberté à New York  Reuters

    http://www.slate.fr/story/9069/le-theme-de-la-disparition-des-etats-unis



    Lire aussi : http://www.slate.fr/story/8959/la-liste-des-projets-militaires-insenses

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 13:56



L’écrivain américain Lee Siegel : Obama prépare l’euthanasie des vieux et des pauvres !

12 août 2009 - 18:36

 


12 août 2009 — Après l’article dévastateur Deadly Doctors paru dans le New York Post le 24 juillet par l’ancien vice-gouverneur de New York Betsy McCaughey, qui dénonce les conceptions fascistes du bio-éthicien Ezekiel Emanuel, un des plus influents conseillers d’Obama pour sa réforme de la santé, c’est maintenant l’une des plumes les plus éclairées de la gauche new-yorkaise, Lee Siegel, qui démasque l’arnaque que cherche à « vendre » le président.

Publié sur son blog, l’article courageux de Siegel s’intitule : Obama’s Euthanasia Mistake (l’erreur d’Obama sur l’euthanasie).

On y lit : « Pour ceux d’entre nous qui croient que l’absence d’une couverture médicale universelle est une honte absolue pour les Etats-Unis, le spectacle de ceux qui s’opposent à la réforme de la santé proposée par Obama parait venir tout droit d’Alice aux pays des merveilles et nous met en colère – sauf que sur un point, les critiques ont parfaitement raison. Un des dispositifs des lois élaborées : envisager positivement l’imposition de limites aux soins en fin de vie – est moralement révoltant. Et surtout aide à tuer la réforme elle-même.

« Détrompez-vous : définir quel type de soins sont [des dépenses]"rentables" (cost effective) ou "pas rentables" pour une personne en situation de fin de vie est une des priorités d’Obama. C’est une des principales façons avec laquelle il compte faire des économies et rendre la couverture universelle abordable. »

Siegel souligne qu’Obama envisage bel et bien la création d’une agence spécifique* constituée de cinq experts en charge de décider en ce sens.

« C’est le cauchemar d’un gouvernement oppresseur, ce fameux Big Brother au sujet duquel les propagandistes malins de la droite nous ont cassé les oreilles. Sauf que cette fois-ci, ils ne se trompent pas. »

Siegel démontre ensuite que ce seront justement les pauvres et les vulnérables – donc ceux à qui Obama prétend vouloir rendre service – qui seront les victimes mortelles de la privation de soins. Ces catégories de populations « seraient les seules auxquelles on interdira l’accès aux technologies coûteuses capables de prolonger la vie. Les riches arriveront toujours à se les payer… Ces technologies pèsent lourd sur les finances ? Alors, faisons des économies ailleurs ».

Siegel estime que les attaques de la droite contre le dispositif sur les « testaments biologiques » sont injustes. « Cependant, leur proximité avec la vérité nous mettent fortement mal à l’aise, » dit-il.

Au-delà d’une simple critique de la réforme, Siegel s’interroge : « D’où Obama vient-il ? Pourquoi un homme d’apparence aussi humaine peut-il envisager une initiative utilitariste venue directement de l’Angleterre victorienne ? » Dans sa réponse, Siegel rappelle qu’Obama a été formaté par la faculté de droit de l’Université de Chicago.

La figure la plus importante de ce milieu universitaire est, de loin, Richard Posner, juge à la cour d’appel du septième circuit et professeur de droit à Chicago. Posner est également l’auteur prestigieux d’une série de livres pompeux dont tout le monde fait l’éloge et que personne ne lit.

« Le juge Posner est un chaud partisan de l’euthanasie et un eugéniste énergique. Il a écrit sur les conceptions d’Oliver Wendell Holmes sur l’eugénisme et sur le fait qu’Holmes croyait qu’une société juste "évitait le maintien [en vie] des inaptes" — et qu’on devrait considérer "l’enthousiasme de Holmes [pour l’euthanasie] plutôt comme une prescience que comme l’opinion d’un dépravé" ».

Richard Posner est aussi l’apôtre de Friedrich Nietzsche et n’a pas hésité à rebaptiser Oliver Wendell Holmes « le Nietzsche américain ». En tant que membre de la Société du Mont Pèlerin, Posner travaille à aligner le droit américain sur celui de l’Empire britannique. Il préconise notamment de remplacer les politiques d’adoption d’orphelins par leur vente ( !) et la légalisation de la drogue, le tout justifié par la nécessité d’exclure toute considération morale du droit.

Cass Sunstein, l’économiste comportementaliste « nommé par Obama pour diriger la nouvelle agence, est un disciple de Posner et croit à ce que le magazine Time a décrit récemment comme la pratique statisticienne qui consiste à tenir compte de l’espérance de vie dans les évaluations de la régulation. En d’autres termes, Sunstein croit que les vies des personnes jeunes ont plus de valeur que celles des personnes âgées. Ceci, de toute évidence, a des implications radicales sur les politiques de fin de vie. »

Le Congrès américain devra statuer dès septembre sur la nomination de Sunstein. Il risque de se retrouver d’ici peu dans la position idéale qui lui permettra de promouvoir les politiques d’euthanasie à but économique qu’il préconise.

D’ici-là, aidez-nous à faire éclater la vérité sur ce qu’il se passe réellement outre-Atlantique. Lyndon LaRouche fut le seul et le premier à sonner le tocsin sur la nature terrifiante de ces réformes à un moment où d’autres dormaient tranquillement en Obamaland. A nous d’encourager le tsunami de la colère citoyenne qui se lève en Amérique contre ces projets. Une nouvelle révolution américaine est en marche.

Article et vidéo : déclaration de Lyndon LaRouche sur la grève de masse aux Etats-Unis


Note :

*C’est la proposition de projet de loi du démocrate Jay Rockefeller qui préconise la création d’un haut conseil médical indépendant (Independant Medical Advisory Committee ou IMAC) qui, supplantant en cela le Congrès, fixera les enveloppes budgétaires à respecter et l’allocation des soins. Obama y voit un moyen excellent pour « trouver de l’argent ». Il a même déclaré que, pour lui, IMAC doit opérer comme un « MedPAC on steroids », c’est-à-dire comme le directoire qui conseille actuellement le Congrès sur les besoins de financement de Medicare (l’assurance maladie pour les personnes de plus de 65 ans), mais « dopé aux hormones » et contrairement à MedPAC, sous le contrôle direct de l’Exécutif.


http://www.solidariteetprogres.org/article5692.html 



Brèves /
Santé : si la réforme d’Obama est par terre, c’est la faute à LaRouche !
13 août 2009 - 17:52

 


13 août 2009 (LPAC) — Dès le 11 avril, Lyndon LaRouche et son mouvement avaient sonné le tocsin contre l’arnaque de « la réforme de santé » proposée par Obama et les conseillers comportementalistes nazis qui l’entourent. Aujourd’hui, le peuple américain se réveille. Heureusement, la « carotte » d’une couverture médicale universelle pour les 45 millions d’Américains qui en sont dépourvus, n’a pas suffit à leur cacher l’énorme « bâton » des coupes budgétaires et du rationnement des soins au détriment de ceux qu’Obama prétend vouloir secourir.

Si la plupart des journalistes n’ont jamais pris le temps de lire dans le texte les projets de loi proposés, la campagne dynamique du LaRouche Political Action Committee (LPAC) a fini par porter ses fruits.

Ainsi, depuis vendredi dernier, des milliers de citoyens américains sont entrés en résistance élevant la voix pour se défendre. Les média accourent afin de rapporter l’évènement et finissent par reconnaître le rôle clef que LaRouche a joué dans cette bataille.

Si en Europe, la confusion règne dans les rédactions sur la question, plusieurs médias ont publié, sur leur site et sur leur version papier, une photo de l’agence Reuters montrant les affiches controversées estampillées LPAC. Dans notre pays, on la trouve notamment sur le site de France Info.

Aux Etats-Unis, une rubrique publiée par le Washington Times intitulée Inside the Beltway (au cœur de la région de Washington D.C.), rapportait que les chaînes de télévision « lors de leur couverture des town hall meetings sur la réforme de la santé, NBC, MSNBC et CNN, ont montré à l’écran l’image controversée d’un Obama dépeint en Hitler », et signalait que cette image provenait du mouvement de Lyndon LaRouche. Précisons que l’image en question fait dire à Obama : « J’ai changé ».

Le même journal a eu l’honnêteté d’interviewer Nancy Spannaus, porte-parole du mouvement, afin de connaître les motivations d’une polémique si virulente. Celle-ci répond : « Lyndon LaRouche et son organisation ont déclaré la guerre contre la soi-disante réforme de la santé d’Obama parce qu’il s’agit d’une copie conforme de la politique choisie par Hitler en octobre 1939, quand il a signé la loi autorisant un directoire d’experts médicaux à euthanasier ceux qu’ils jugeaient vivre des "vies indignes d’être vécues".

LaRouche ne se limite pas à la critique mais défend une véritable couverture médicale universelle, précisa Nancy Spannaus : « LaRouche a mis une alternative claire sur la table. Interdisons les HMOs (assurances maladies privées rapaces) ; procédons à une mise en faillite ordonnée du système financier et retournons à la loi Hill-Burton qui avait fait de notre système de santé un des meilleurs du monde. »

Le correspondant du Financial Times, Clive Crook, en décrivant l’atmosphère révolutionnaire s’empare d’une partie de la population américaine sur la question de la santé lors des town hall meetings, note que les contestataires « portent des affiches d’hommes politiques affublés des cornes du diable ou de la moustache d’Hitler ». Crook trouve tout cela ridicule, et estime que « certaines de leurs peurs — notamment l’accusation que l’administration veut imposer l’euthanasie — sont risibles ».

Cependant, Crook avoue que l’idée peut paraître séduisante : « Il existe un tas de remboursements de Medicare qui vont à des soins de fin de vie dont l’utilité reste à démontrer. Examiner de près le bénéfice de ces traitements est à l’ordre du jour et à juste titre. Appeler cela un plan en faveur de l’euthanasie est risible, mais la question mériterait un large débat ».

D’ailleurs, en Angleterre, confesse Crook, « avec le système du National Health Service (NHS), c’est déjà une procédure standard ».

Ainsi on se rend compte de la justesse de vues de LaRouche : cette politique pro-euthanasie « à visée économique » n’est pas seulement fasciste, mais entièrement made in Britain.

Vidéo et article : Déclaration de Lyndon LaRouche sur la grève de masse aux Etats-Unis


http://www.solidariteetprogres.org/article5693.html



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Contre la réforme d’Obama, les citoyens américains se rebiffent

12 août 2009 - 14:01

 


12 août 2009 (LPAC) – Dans un déni de réalité que Lyndon LaRouche qualifie de semblable à celui de Louis XVI et Marie Antoinette lors de la Révolution de 1789 en France, Obama refuse de reconnaître que les citoyens américains rejettent sa réforme de la santé pour des bonnes raisons. Pour lui, il ne s’agit que d’un déficit de communication et d’une « opposition orchestrée » d’agitateurs professionnels payés en sous-main par les laboratoires pharmaceutiques supposés hostile à toute réforme.

Pourtant, toute enquête sérieuse indique le contraire et les citoyens américains se rebiffent. Ainsi, Mike Sola, le père d’un handicapé mental de vingt ans, qui avait interpellé avec toute son énergie le représentant démocrate John Dingell lors d’un « town hall meeting » au Michigan a déclaré à FoxNews que lui et sa famille ont reçu des menaces d’un individu qui s’est présenté à leur domicile au milieu de la nuit juste après l’évènement. Pourtant, les dirigeants démocrates Nancy Pelosi et Steny Hoyer n’ont pas hésité à le caractériser, lui et les autres citoyens ordinaires qui interpellent les élus pour faire connaître leur désaccord avec la réforme de la santé d’Obama, « d’anti-Américains » et de « brutes » !

Le père a confié avec émotion et détermination que « Le mal qui est fait, est fait par le Président et le Congrès. Ils veulent nous imposer un plan de santé qu’ils n’accepteront pas pour eux-mêmes. Je vous mets au défi, M. Obama – ainsi que les membres du Congrès des deux parties : si vous croyez à votre plan, appliquez le à vous-même et vos familles avant de l’imposer à nos familles.

« Ce que vous faites est de condamner nos familles à la mort. Nous perdons le droit à la vie – Les personnes âgées sont écartées. Ceux qui ne peuvent pas se débrouiller par eux-mêmes sont privés de soins. Il n’y a pas de liberté avec votre plan,voilà le problème. Les gens l’ont remarqué et vous ne pouvez plus le cacher. Donc, si je suis une "brute", alors très bien. Mais n’appelez pas mon fils "une brute". Et ne nous appelez pas, nous les seniors américains qui veulent faire entendre leur voix, des "brutes". Nous ne sommes qu’une chose : des citoyens américains qui cherchent à se faire entendre avant d’être abattus ».

FoxNews montrait ensuite Dingell accusateur disant que « cette réunion a été gravement infiltré par des gars qui sont venus foutre la pagaille… »

En réponse, Mike Sola précisait alors qu’il était venu avec sa femme et son fils « en tant que citoyen américain et préoccupé par la réforme de la santé qu’on va nous imposer. Je ne suis ni républicain, ni démocrate, il m’arrive de voter pour l’un ou l’autre. Et franchement, M. Dingell, sous cette réforme, mon vieux, il n’aurait pas deux genoux ni une hanche. On lui aurait dit : "vous avez 84 ans, vous n’en valez pas la peine." »

Un face-à-face similaire a eu lieu à Lebanon en Pennsylvanie dans le town meeting du sénateur républicain, récemment devenu démocrate, Arlen Specter. Une personne âgée qui n’avait pas obtenu une des fiches distribué aux trente personnes autorisées à poser des questions, s’est levée bruyamment et s’est mise à marcher vers la sortie. Un costaud l’attrape aussitôt et le remet sur son siège. Le sénateur Specter, impressionné, s’approche alors du contestataire qui exprime alors son désarroi : « Votre secrétariat m’a raconté des bobards quand ils m’ont fait croire que j’aurais le droit à la parole. Vous, et vos acolytes, font ça tout le temps. Je ne suis pas un lobbyiste qui vous bourre les poches avec du cash et je me tire d’ici. Mais un jour Dieu se dressera devant vous et Dieu vous jugera, vous et le reste de vos compères à Washington, et alors vous aurez ce que vous méritez… »

Video et texte : Commentaire de Lyndon LaRouche sur la grève de masse aux Etats-Unis

Article : Pour le meilleur et le pire : situation révolutionnaire aux Etats-Unis (suite et pas fin)

http://www.solidariteetprogres.org/article5690.html


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Vendredi 14 août 2009
- Par L' Aviseur - Publié dans : PORTRAIT - Ecrire un commentaire

Quels prodiges Obama a-t-il accomplis depuis le soir de son élection ? Hormis écraser une mouche lors d’une interview, jouer avec un ballon dans le Bureau ovale, supporter les questions de la groupie Laurence Haïm, commander un hamburger dans un restaurant rapide et ne pas dire un mot trois semaines durant sur la vitrification de Gaza et la tragédie palestinienne, Barack Hussein Obama a pris le temps de peaufiner son image de Président des Etats-Unis.
Petit tour d’horizon du plus grand président de l’Histoire depuis au moins… George W. Bush.

Le 4 novembre dernier Barack Hussein Obama était élu Président des Etats-Unis. Rarement, une campagne de séduction planétaire ne fut à ce point réussie et organisée dans ses moindres détails. Le grand mérite en revenant très largement au conseiller de BHO, l’ancien journaliste du Chicago Tribune, David Axelrod.

BHO allant jusqu’à incarner sur des tee-shirts ou des affiches des concepts aux contours assez flous et pourtant lourds de sens, tels que " Change ", " Dream ", " Believe " ou " Hope ". Une véritable dynamique de l’Incarnation en quelque sorte. Dynamique de l’Incarnation à laquelle est venue s’ajouter une leçon de " storytelling " à toute épreuve, faisant passer l’élection française de 2007, dans ce domaine, pour un simple travail d’amateur. Et pourtant Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy avaient été respectivement entourés durant l’année 2007 par les professionnels d’Ogilvy France et du Boston Consulting Group (BCG).

Toutefois, tout cela n’aurait pas été suffisant si le peuple américain n’avait pas été mûr pour élire un tel homme.

Outre des années intensives de préparations des esprits (pour ne pas dire plus) effectuées par la plus grande fabrique de lavage des cerveaux - fabrique plus connue sous le nom d’Hollywood - qui n’a eu de cesse de mettre en scène des présidents de couleur, les Américains souhaitaient surtout se faire pardonner et retrouver un semblant de dignité après huit désastreuses et tragiques années d’administration Bush-Cheney.

Et existait-il une meilleure façon de se repentir que d’élire le Messiah from Chicago ?

De nombreux Noirs ont vu dans son élection l’aboutissement du combat pour les droits civiques et la fin définitive sur le plan symbolique de la Ségrégation ; d’autres minorités ont cru observer à travers son parcours l’accomplissement de toutes leurs espérances et de tous leurs rêves ; et pour finir les Blancs étaient rassurés de voir ce candidat métis ne pas raviver les tensions raciales à travers des discours apaisants et parfaitement dans l’air du temps sur les vertus intrinsèques de la société post-raciale (cf. le discours de Philadelphie).

Mais depuis cette élection, quels sont les résultats de celui, qui, à en croire les élans lyriques de certains organes de presse, était presque capable de marcher sur l’eau, de scinder la Mer Rouge en deux, de guérir l’aveugle par la seule imposition des mains (BHO, un président thaumaturge ?) et surtout, plus fort que tout cela, allait régler la crise financière, pacifier le Proche-Orient, mettre fin à deux guerres devenues interminables, faire entendre raison aux banquiers, créer un système de santé révolutionnaire pour les Etats-Unis, protéger les salariés américains du chômage, ou encore respecter la souveraineté des pays d’Amérique latine ?
 
Sans doute serait-il judicieux de traiter de la crise financière dans un premier temps.
 
Rien sur la City, haro sur la Suisse !
 
Le G20 tout d’abord. Qu’a-t-il réellement émergé de ce sommet où BHO avait un rôle fondamental à jouer ? Quelques déclarations d’intentions fort peu contraignantes sur " la moralisation du capitalisme " permettant d’alimenter quelques dépêches AFP ou AP. C’est tout ? A peu près.

Rien sur l’instauration d’un régime de taux de change fixe, rien ou presque sur les paradis fiscaux tels que le Nevada et le Delaware aux Etats-Unis, la City londonienne, sans parler de toutes les îles annexes de la couronne britannique. Ah si, on a pointé du doigt la Suisse, qui a le tort d’être un pays encore attaché à sa souveraineté, à sa singularité et dont le système d’organisation politique (démocratie semi-directe) en fait très probablement un des pays les plus avancés au monde.

Rien sur un encadrement plus strict (ou un abandon) des fonds spéculatifs, aucune accusation vraiment à la hauteur des produits dérivés, idem concernant le caractère incestueux des rapports existant entre banques et agences de notation, aucune réflexion (sauf en coulisse avec les Chinois) sur la poursuite ou non du principe du dollar comme monnaie de référence. On en conviendra aisément, ce fut donc une indéniable réussite...

Dans les semaines qui suivirent, Barack Obama fit preuve d’une grande indulgence à l’égard des établissements financiers et tenta d’endormir la vigilance de la population américaine via une série de réformettes très en deçà des décisions qu’il eut été nécessaires de prendre eu égard à la situation catastrophique que traverse son pays et la planète dans son ensemble. Voici quelques exemples emblématiques. 

Les hedge funds devront désormais se faire connaître auprès de l’autorité des marchés financiers (SEC), mais ne seront pas réglementés comme des banques. Nuance de taille, qui laisse pour le moins perplexe quand on s’est attardé ne serait-ce qu’un instant sur le rôle néfaste joué par ces hedge funds, et dont un nombre conséquent est implanté dans l’Etat du Connecticut et plus particulièrement dans la petite ville balnéaire de Greenwich. Pourquoi une telle mansuétude de la part d’Obama à l’égard des hedge funds ? Un article intitulé Un million de dollars sur Obama ! disponible sur le site de L’Express fournit très probablement la douloureuse réponse à cette douloureuse question pour tous les obamaniaques patentés : " Naturellement portés à soutenir le camp républicain, les gérants de hedge funds ont pourtant majoritairement soutenu Barack Obama. Lors d’une soirée organisée en mai 2007 à Greenwich (Connecticut) par George Soros et Paul Tudor Jones dans le palais digne des Mille et Une Nuits de ce dernier, chacun des 300 invités présents a apporté 2 300 dollars pour la campagne. Au total, c’est plus de 1 million de dollars que le nouveau président a reçu de la part de gérants de hedge funds, soit près de deux fois plus que son adversaire républicain. Pourquoi un tel choix ? Certains pointent la volonté de changement d’un milieu financier peu convaincu par les compétences économiques du candidat républicain. D’autres jugent que parier sur Obama, plus neuf en politique que John McCain ou Hillary Clinton, était surtout un moyen d’accéder plus rapidement aux premiers cercles du pouvoir. Pari payant ? ". Pari payant visiblement. C’est certainement ce qu’on appelle la reconnaissance du ventre.
 
Le pion de Wall Street
 
Autre tartuferie dont Obama a gratifié le peuple américain : " Les actionnaires devront dorénavant voter sur les questions de primes et de salaires des patrons. Mais ils n’auront pas de droit de veto. Leur vote en assemblée générale ne sera que consultatif. Bref, la mesure est moins sévère que le discours, puisque le président américain a une fois de plus tancé ce mercredi les banquiers et la "culture d’irresponsabilité" qui a mené au désastre ", pouvait-on lire sous la plume de Pierre-Yves Dugua dans le Figaro du 17 juin 2009.

Après une telle description, tout commentaire s’avérerait pour le moins superflu.
Un des choix les plus graves pris par Obama ces derniers mois (avec les pouvoirs supplémentaires octroyés au FMI lors du G20), fut le renforcement des prérogatives de la Fed (Réserve fédérale américaine).

Comment la Fed longtemps dirigée par Alan Greenspan (Ben Bernanke lui a succédé) et dont tout le monde s’accorde à dire - y compris les idéologues impénitents de l’économie financiarisée, des bienfaits du crédit à tout-va et du monétarisme à tout crin - que c’est sous son mandat que les plantes carnivores qui dévorent aujourd’hui l’économie mondiale ont poussé. Politique de taux d’intérêts trop bas, injection massive et inconsidérée de liquidités (qui se poursuit d’ailleurs), encouragement de la logique d’endettement, etc.

Toutefois, il n’est absolument pas surprenant de voir Obama si timoré et si charitable à l’égard des pauvres banques en détresse. Parmi ses principaux conseillers économiques, on trouve notamment Lawrence Summers et Timothy Geithner, deux hommes qui ont contribué à la débâcle et qui ont gravité autour de l’ancien Secrétaire au Trésor, l’impayable Robert Rubin. Inutile d’évoquer les liens que ces messieurs entretiennent avec la Haute Banque, Goldman Sachs en particulier, cette si sympathique pieuvre qui n’a pas son pareil pour créer des bulles spéculatives toujours plus énormes les unes que les autres. Il semble donc bien qu’entre Wall Street et Main Street, Obama ait définitivement choisi son camp. Et ce n’est pas celui que ses électeurs espéraient.
 
Défense de la doctrine libre-échangiste
 
Sur le front de l’emploi, malgré des signes quelques peu encourageants en juillet - les suppressions d’emplois ont fortement ralenti (247.000 en juillet, après 443.000 en juin) et le taux de chômage a baissé (9,4%, après 9,5%) alors que les analystes prévoyaient une hausse - la situation n’en demeure pas moins très préoccupante, d’autant que le porte-parole Robert Gibbs a d’ores et déjà prévenu que le taux de chômage risquait encore de franchir la barre des 10% d’ici à la fin de l’année. Les Américains ne rendent pas BHO responsable de la crise, mais nombreux sont ceux qui lui reprochent de n’être jamais trop regardant dès qu’il s’agit de venir au secours des banques pourtant à l’origine du marasme et de freiner des quatre fers dès qu’il est question d’intervenir en faveur des travailleurs.

Ses propos sur la nécessité d’une " immigration légale " lors du dernier sommet Canada-Etats-Unis-Mexique au nom de la sacro-sainte défense de la doctrine libre-échangiste n’ont pas dû être appréciés par des Américains frappés de plein fouet par la récession et qui craignent plus que jamais la concurrence d’une main d’œuvre étrangère taillable et corvéable à merci.

Ce refus de mettre plus clairement entre parenthèses (ne serait-ce que provisoirement) la distribution de visa de travail H-1B à des travailleurs étrangers faiblement rémunérés, pourrait frapper plus durement encore les Américains les plus âgés et les plus expérimentés, comme le fait remarquer l’ancien sous-secrétaire d’Etat au Trésor de Ronald Reagan, Paul Craig Roberts.

Doit-on voir dans cette opposition farouche à toute forme de protectionnisme (malgré quelques sorties ne visant qu’à noyer le poisson), l’influence de Diana Farrell, membre du conseil économique national nommé par Obama, œuvrant au sein de la société de conseil McKinsey, et farouche propagandiste de la délocalisation des emplois et de la baisse des coûts du travail au nom de la compétitivité.
 
Docteur Barack et Mister Obama
 
Malgré des efforts intenses de la presse française pour faire passer la réforme de l’assurance-maladie proposée par BHO pour un chef d’œuvre de générosité, de redistribution équitable et de quintessence même de l’Etat-Providence ou pourquoi pas d’un New Deal médical, la réalité est malheureusement beaucoup plus cruelle. Les Américains ne sont pas aussi dupes et par endroit la fronde anti Obamacare atteint des niveaux impressionnants.

Dans son programme de campagne, Obama promettait d’élargir la couverture médicale aux 47 millions d’Américains qui en sont privés. Mettre de l’ordre dans les systèmes d’assurances privées, diminuer les coûts des soins (souvent prohibitifs et pas toujours à la hauteur), maîtrise des dépenses grâce à une politique prophylactique et une généralisation des génériques, voilà quelles étaient les grandes lignes du volet " assurance-maladie " du candidat Barack.

Mais entre Docteur Barack et Mister Obama, le fossé est pour le moins immense. Et ce ne sont pas les hallucinants et pathétiques appels à la délation lancés par le locataire de la Maison-Blanche qui modifieront la nature profonde de sa réforme du système de santé.

Après l’élection, quels organismes se sont retrouvés au centre du dispositif ? Les HMO. En clair, les assurances privées. Or, certaines grandes firmes de Wall Street détiennent ces HMO. Risques encourus : soins minimum refusés aux malades les plus démunis et mise au placard des personnes affectées par des maladies jugées trop coûteuses. C’est donc la logique comptable et financière qui l’emporte sur toutes autres considérations.

L’inspecteur général du TARP (plan de renflouement bancaire), Neil Barofsky, a lâché devant un auditoire médusé voici quelques semaines que le TARP pourrait coûter jusqu’à 23.700 milliards de dollars contre les 700 milliards annoncés au départ. Il va donc falloir sabrer dans d’autres secteurs et celui de la Santé semble avoir été choisi par les gourous de Wall Street, Orszag et Summers en tête, qui entourent Obama.

Medicaid (assurance maladie publique pour les plus humbles) et Medicare (bénéficiant aux personnes âgées) semblent être dans la ligne de mire. A tel point que certains analystes aux Etats-Unis redoutent d’assister à des campagnes promouvant sans vergogne l’euthanasie dans le seul et unique but de réduire les dépenses au nom de ce qu’ils appellent " l’efficacité comparée des soins ".

Certains élus démocrates progressistes comme John Conyers se soulèvent contre cette réforme et appellent à un " Medicare for all " et à l’élimination des HMO. D’autres proposent un retour au principe de la carte hospitalière (loi Hill-Burton adoptée en 1946), qui permet à l’Etat de construire et de faire fonctionner des hôpitaux.
 
Un sale coup (d’Etat) porté au Honduras ?
 
Malgré un flot ininterrompu de déclarations enamourées pour l’Amérique latine, Obama et ses amis auraient-ils montré leur vrai visage lors de la crise hondurienne ?

Obama nie toute implication de Washington dans ce coup d’Etat militaire et il a dit et répété que Zelaya était " le président légitime " du Honduras, et Washington a en effet suspendu une grande partie de son aide militaire et économique au gouvernement de facto de Roberto Micheletti. Cependant, il est fort peu probable que Barack Obama ignore que les généraux Romeo Vasquez et Luis Suazo, respectivement chef des golpistes et chef d’état-major de l’aviation, ont été formés à l’Ecole des Amériques, gérée par l’US Army à Fort Benning (Georgie).

Rebaptisé en 2001, Institut de l’hémisphère occidental pour la coopération sur la sécurité, cette sinistre Ecole des Amériques, a enfanté dans les années 70/80, un des plus sanguinaires escadrons de la mort d’Amérique latine, le bataillon 3-16.
Or, l’Ecole des Amériques, n’a pas réellement disparu. Elle prolonge son travail malfaisant sur la base aérienne de Soto Cano, siège de l’académie aéronautique et navale hondurienne, via une inter-forces US, la Joint task force Bravo. La Jtf-Bravo dépend de l’US Southern Command (Q.G basé à Miami) en charge des intérêts
états-uniens en Amérique centrale, méridionale et caraïbe.

La Jtf-Bravo organise annuellement des manœuvres dirigées par le général de plus haut grade au Pentagone et finance l’armée hondurienne dans le cadre du budget pour les "opérations à l’étranger ".Guère étonnant après cela, que le président Zelaya se dise déçu par la " tiédeur " de Washington à l’égard du camp Micheletti…

La duplicité de Washington ne semble pas s’arrêter au Honduras. Hormis, de grandes envolées sur le bien-fondé d’un partenariat américano-russe, la stratégie de Washington vis-à-vis de Moscou est là aussi pleine d’ambiguïtés.

Voilà quelques semaines, on apprenait que l’Ukraine approvisionnait en armes la Géorgie de l’inénarrable Saakachvili. Or, il est de notoriété publique que nul acte perpétré par le président ukrainien Iouchtchenko sur le plan international ne se fait sans l’aval de Washington. Surtout, dès qu’il est question des rapports avec la Russie.

De plus, le vice-président Joe Biden, fin juillet, après une visite à Tbilissi, s’était prononcé en faveur de l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN et pour une " Géorgie unifiée ". Comprendre par " unifiée ", le refus par Washington de reconnaître les indépendances sud-ossète et abkhaze. Ce qui ne manque pas de sel, lorsqu’on se remémore l’épisode du Kosovo.

Toutefois, il ne faut pas être mesquin ni injuste : BHO sait parfois aussi tenir ses promesses. Il avait promis d’intensifier la guerre en Afghanistan, c’est désormais chose faite.Et l’envoi de nouvelles troupes supplémentaires est envisagé une fois de plus. Pensant certainement que l’Afghanistan était un terrain de jeu bien trop petit pour lui, Barack a décidé d’étendre une bonne fois pour toutes le conflit au Pakistan voisin. A ce sujet, on apprenait ceci dans l’édition du 10 juin 2009 du Canard enchaîné  : "Autre révélation, cette fois des attachés militaires en poste à l’ambassade de France de Washington : le général australien Kilcullen critique vivement les bombardements des avions US sans pilote sur les zones frontalières du Pakistan avec l’Afghanistan. "Ces drones utilisés par la CIA affirme-t-il, tuent plus de civils que de terroristes. Et cela a pour effet de jeter les populations locales, victimes de ces tirs, dans les bras des talibans"" et le journaliste Claude Angeli sarcastique de conclure : "En bon français, cela s’appelle découvrir l’Amérique..."

Et pour le Proche-Orient ? Là encore on allait voir ce qu’on allait voir. Super Obama allait remettre les faucons de Tel-Aviv à leur place, stopper la colonisation et permettre la création d’un Etat palestinien. Résultats obtenus : le chef de la diplomatie de l’Etat hébreu Avigdor Lieberman est d’une arrogance folle (malgré les soupçons de fraude, abus de confiance, d’entrave à l’enquête, de corruption, de blanchiment d’argent qui pèsent sur lui et qui pourraient lui valoir sa place), les expulsions des familles palestiniennes de Jérusalem-Est ne faiblissent pas (encore à Cheikh Jarrah au début du mois d’août, 53 personnes dont 19 mineurs ont été jetés à la rue par les colons) et Netanyahu n’a pas hésité à poser ses conditions pour la naissance d’un futur Etat palestinien : "Le territoire alloué aux Palestiniens sera sans armée, sans contrôle de l’espace aérien, sans entrée d’armes, sans la possibilité de nouer des alliances avec l’Iran ou le Hezbollah". On pourrait parler d’une conception pour le moins brejneviéenne de la souveraineté d’un Etat...
 
Fin de l’état de grâce ?
 
Au vu de tous ces éléments, le vernis commence à craquer et les tours de magie du David Copperfield de la Maison-Blanche n’amusent plus autant les Américains.A en croire un sondage de l’Université Quinnipiac publié en début de mois, la popularité du président s’est nettement détériorée ces dernières semaines, seuls 50% des personnes interrogées approuvent l’action de BHO, contre 42% qui la désapprouvent. Sa politique économique fait face à une majorité de mécontents : 49% contre 45%, tandis que la réforme du système de santé est rejetée par 52% des personnes interrogées contre 39%.

La fin de l’état de grâce pour le Messie cosmoplanétaire ?
 
Maurice Gendre

La bulle Obama (deuxième éclatement)

Vendredi 14 août 2009 -


http://www.marcfievet.com/article-34881502.html
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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 13:51





 

Le SouthCom prend le pouvoir dans un État membre de l’ALBA http://www.marcfievet.com/article-34548899.html



En remettant en question la présence militaire US à Soto Cano et en adhérant à l’ALBA, le Honduras a suscité la colère de Washington. Des militaires formés à l’École des Amériques et encadrés par des conseillers US ont renversé le président constitutionnel Manuel Zelaya et ont installé à sa place son rival de toujours au sein du parti libéral, Roberto Micheletti. Thierry Meyssan revient sur les enjeux de cette confrontation qui marque la volonté de l’administration Obama de reprendre en main l’Amérique latine.

Nul ne pensait que la crise opposant le Honduras aux États-Unis pourrait se conclure par un coup d’État militaire. Washington semblait avoir renoncé à ces méthodes, quoi que l’administration Bush ait encore récemment soudoyé des militaires pour renverser le président constitutionnel du Venezuela (12 avril 2002) [1] et qu’elle ait envoyé les forces spéciales enlever elles-mêmes le président constitutionnel d’Haïti (29 février 2004) [2]. Mais les communicants de la Maison-Blanche avaient suffisamment mis en scène le large sourire du sémillant Barack Obama pour que l’opinion publique internationale ait cru que les États-Unis avaient changé et qu’ils avaient abandonné leur ambition impériale.


Les cinq États de l’ex-République fédérale d’Amérique centrale (Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras et Nicaragua) offrent un intérêt stratégique particulier puisqu’ils forment le lieu de passage entre deux continents et deux océans. Cependant, aucun de ces États ne dispose de ressources particulières. Par contre, chacun d’entre eux peut être utilisé pour contrôler la zone.


Ainsi durant la révolution sandiniste au Nicaragua, Washington utilisa le Honduras comme base arrière de la contre-révolution. Sous la direction de John Negroponte, l’ambassade des États-Unis à Tegucigalpa était devenue le quartier général des « contras » nicaraguayens et de leurs escadrons de la mort. Dans cette perspective, l’évolution anti-impérialiste du Honduras, après le retour au pouvoir des Sandinistes au Nicaragua, représentant moins un problème en soi qu’un danger de « contamination ».

 


En quoi donc l’évolution du domino hondurien représentait-il un tel danger que Washington décide de recourir aux vieilles méthodes au risque d’anéantir tous ses efforts de communication ?

La présidence de Maduro et les élections de 2005

Comme toute l’Amérique centrale, le Honduras est en proie aux maras (gangs), dont le plus célèbre est le Mara Salvatrucha. Il s’agit de bandes d’enfants, asservis par la dépendance aux drogues et organisés selon des rites mystico-criminels [3]. Ils commettent toutes sortes de violences, parfois d’une barbarie inouïe, et dans certains cas de vrais massacres.

 


En 2001, le candidat nationaliste Ricardo Rodolfo Maduro Joest avait été élu pour lutter contre le crime, après que son fils de 25 ans eut été enlevé, torturé et assassiné. Les obsèques du jeune homme s’étaient muées en manifestation nationale. Dès son accession à la présidence, Ricardo Maduro avait ordonné de spectaculaires opérations anti-gangs. Il avait développé l’arsenal des policiers et avait fait sortir les militaires des casernes pour leur prêter main forte. Soutenu par la démocratie chrétienne, il avait fait adopter une loi condamnant à 5 ans de prison minimum la simple appartenance à un mara. Bien que la loi ait été copiée au Guatemala et au Salvador, elle fut ultérieurement invalidée par la Cour constitutionnelle car elle rendait des individus responsables par association de crimes qu’ils n’avaient pas commis. Ces mesures firent exploser la population carcérale et se soldèrent par des mutineries sanglantes dans les prisons. En définitive, faute de traiter les causes sociales de ce phénomène de masse, ces initiatives n’enrayèrent pas la propagation du crime.

En 2005, le candidat nationaliste à sa succession, « Pepe » Lobo, considèrait que les maras ne peuvaient être éradiqués qu’au travers d’une guerre. Dans une sorte de surenchère, il proposa donc de rétablir la peine de mort par référendum avec possibilité de la prononcer collectivement contre les gangs. Cependant, une étude menée au Salvador voisin avait montré que 51,9 % de ces criminels ont entre 11 et 15 ans. Le Honduras aurait donc du tuer nombre de ses propres enfants. À l’opposé, le candidat libéral, Manuel Zelaya, proposait une approche plus raisonnable, non seulement fondée sur la répression, mais incluant de vrais tentatives d’éducation et d’insertion de ces enfants.

Le bilan du président Ricardo Maduro était également discutable au plan économique.

Ancien gouverneur de la Banque centrale et brillant homme d’affaire (concessionnaire Xerox et directeur du fonds d’investissement La Paz), Maduro a négocié avec le FMI et le Club de Paris la réduction de la dette, mais en contrepartie, il a été obligé d’augmenter les taxes et de réduire le nombre de fonctionnaires ; une politique qui a exclusivement pesé sur les classes moyennes. Il a aussi fait adhérer son pays à l’Accord de libre-échange États-Unis/Amérique centrale, sans rencontrer d’opposition politique prticulière, malgré les conséquences désastreuses pour les petites exploitations agricoles. Les excellentes relations du président Maduro avec son homologue états-unien, George W. Bush, se concrétisèrent avec l’envoi de 370 hommes en Irak, où ils servirent avec les Espagnols dans la zone placée sous administration polonaise. Toutefois, il fut politiquement contraint de retirer ce contingent lorsque l’Espagne de Zapatero se retira. Au demeurant, le mandat de Ricardo Maduro se termina dans une ambiance grotesque avec un divorce à grand spectacle.

Le libéral de gauche José Manuel Zelaya Rosales proposa une alternative séduisante. Pour faire des économies budgétaires, il entendait réduire le train de vie de l’État plutôt que de fermer des services publics. Pour augmenter les recettes de l’État, il proposa de faciliter l’emploi dans les secteurs à forte main d’œuvre. Pour lutter contre la criminalité juvénile, il annonça son intention de doter toutes les écoles d’ordinateurs et de rendre l’instruction publique gratuite pour tous.

En 2005, lors d’un scrutin à un seul tour, les électeurs l’élirent avec 49,9 % des voix, et lui donnèrent 48,4 % des sièges au Congrès (la chambre unique). Son principal concurrent, le nationaliste de droite Porfirio Lobo Sosa, n’obtint que 46,2 % des voix et 42,9 % des sièges au Congrès. Les résultats étaient si serrés qu’ils furent contestés, pour être enfin validés après deux semaines d’incertitudes. Trois petits partis se sont retrouvés en position d’arbitres au Congrès : l’Union démocratique, la Démocratie chrétienne et enfin Innovation et unité.


La présidence de Manuel Zelaya

Rien ne laissait prévoir que le rancher Manuel Zelaya entrerait en conflit ouvert avec Washington, d’autant que la majorité relative dont il disposait n’encourageait pas à une rupture politique.

En premier lieu, Zelaya a poursuivi la décentralisation qu’il avait initié lorsqu’il avait occupé des fonctions ministérielles par le passé. Il s’agissait de rapprocher les centres de décision des citoyens pour renforcer le pouvoir populaire et la transparence. Cette réforme a fait surgir un clivage entre la classe politique corrompue de la capitale et les nouveaux notables locaux. Elle a aussi mis en lumière le contrôle par les militaires d’une partie de l’économie [4]

 


Surtout, Manuel Zelaya annonça en juin 2006 que la base aérienne de Soto Cano [5], abritant un contingent US, serait affectée au trafic commercial. Devant la réaction du Pentagone, le ministre de la Défense hondurien envisagea de reculer en évoquant un coût d’équipement trop important, mais le président Zelaya maintint sa décision. Officiellement Soto Cano est une petite base avec 190 militaires et 730 personnels civils. Sa piste est la seule d’Amérique centrale capable d’accueillir de gros transporteurs de troupes. Fort Bravo est la seule antenne du SouthCom hors USA [6]. Surtout, Soto Cano est une base d’écoute reliée à deux unités secrètes Cerro La Mole et Swan Island. Ce dispositif est indispensable au renseignement militaire US dans la région. Curieusement, aucun traité n’a jamais été signé entre les deux pays pour préciser le statut de ces installations.

 

 


Alors que le président jouissait d’une forte popularité, une soudaine campagne de presse l’accusa de ne pas tenir ses promesses, d’être incapable d’améliorer le niveau de vie et de juguler le crime. De fait, il ne pouvait protéger le pays de la hausse mondiale des prix du pétrole, tandis que quantité de reportages à sensations donnaient l’impression d’une explosion des maras. Manuel Zelaya y répondit en contraignant les médias audiovisuels privés à retransmettre plusieurs heures d’interviews de membres de son gouvernement.

Washington manifesta son irritation en diminuant ses programmes d’aide à la population, mais maintint ses programmes de sécurité. Les États-Unis accordent en effet des moyens importants au Honduras pour qu’il réalise sur son territoire des éléments de ses plans de lutte contre le crime organisé, le trafic des stupéfiants et le terrorisme. Washington finance par exemple l’équipement high tech de Puerto Cortés pour que tous les containers qui y transitent à destination des États-Unis soient scannés.

Au demeurant, Washington dispose de puissants moyens de pression sur Tegucigalpa. Si 7 millions de Honduriens vivent dans leur pays, près d’1 million supplémentaire vit aux États-Unis, notamment depuis les dévastations dûes au cyclone Mitch, en 1998. 78 000 d’entre eux ont un statut temporaire, plusieurs fois renouvelé, et peuvent faire l’objet de reconduite à la frontière sur simple décision administrative.

Le président continua son action contre la corruption, contraignant plusieurs hauts fonctionnaires à la démission. En retour, certains d’entre eux commencèrent à comploter. On découvrit que l’ancien directeur de la compagnie de téléphone publics avait placé le président sur écoutes.

Tandis qu’éclatait aux États-Unis la crise des subprimes et que l’on assistait au renchérissement mondial des aliments de base, le président Zelaya s’est logiquement tourné vers l’Alternative bolivarienne des Amériques (ALBA), une organisation inter-gouvernementale initiée par le Venezuela. Celle-ci garantit la sécurité alimentaire et énergétique de ses membres, et coordonne en outre des programmes de Santé publique.

Cette décision rencontrait un fort soutien populaire, mais suscitait l’inquiétude des classes moyennes déjà frappées par la politique économique de Maduro, puis par la crise économique mondiale.

Le 25 août 2008, Manuel Zelaya rendait hommage au « Guérillero héroïque » Ernesto Che Guevara et, devant une foule de 100 000 personnes, signait à Tegucigalpa l’adhésion de son pays s à l’ALBA en présence des présidents bolivien, Evo Morales, nicaraguayen Daniel Ortega, vénézuélien Hugo Chavez, et du vice-président cubain Carlos Laje. Le président dominicain Leonel Fernández s’était fait représenter.

Le Honduras venait de basculer du côté des nations rebelles.

 

 


Le coup d’État militaire

Des officiels US ont admis auprès du New York Times être entrés en contact avec les putschistes ces derniers jours, mais —selon eux— en vue de les dissuader de faire un coup [7]. Selon ce témoignage, ces contacts auraient cessé dimanche (c’est-à-dire alors que le coup avait commencé).

Or, la petite armée hondurienne est entièrement équipée, formée et encadrée par les États-Unis. Elle obéit certes à son chef, le président de la République, puis à son chef d’état-major. Mais en pratique, elle est largement contrôlée par le SouthCom depuis Soto Cano et Miami [8].

Précisément, le Pentagone a précipitamment installé le nouveau commandant du SouthCom, le général Douglas M. Fraser, jeudi dernier, pour suivre le coup.

Quoiqu’il en soit, l’opération a été conçue de longue date. Comme l’attaque des bâtiments officiels moldaves, le nettoyage de la vallée de Swat, l’extermination des Tigres tamouls ou la « révolution verte » en Iran, elle a été planifiée par l’administration Bush, puis confirmée et exécutée par l’administration Obama, après avoir été habillée des oripeaux de la légalité.

La tension s’est concentrée lorsque le président Zelaya a convoqué —pour le dimanche 28 juin— un référendum autorisant l’élection d’une assemblée constituante. Immédiatement, une campagne de presse internationale a été initiée pour présenter cette initiative comme exclusivement vouée à autoriser Manuel Zelaya à briguer immédiatement un second mandat. Ce qui est faux, puisque l’élection de l’assemblée constituante aurait eu lieu le jour de la prochaine élection présidentielle et que la constitution n’aurait pu être modifiée que beaucoup plus tard. Le président n’aurait donc pas pu être candidat à sa propre succession. Mais après avoir accusé mensongèrement Hugo Chavez de vouloir être « président à vie », il fallait accuser son allié Manuel Zelaya de marcher sur lui aussi vers la dictature.

Le 9 juin, le Congrès a adopté une loi constitutionnelle interdisant un référendum à moins de 180 jours de l’élection présidentielle. La Cour suprême a déclaré le référendum illégal (mais pas anti-constitutionnel) bien que la loi de modification soit elle-même anticonstitutionnelle.

Toutefois, s’appuyant sur cette décision le chef d’état-major, le général Romeo Vasquez, a bloqué l’organisation du référendum.

Le président s’est alors rendu lui-même sur une base militaire pour « délivrer » le matériel électoral et a révoqué le chef d’état-major pour insubordination.

Comme tous les golpistes latino-américains, le général Romeo Vasquez a été formé par les USA à l’École des Amériques, de sinistre réputation.

Dimanche 28 juin 2009, vers 5 h 30 du matin (heure locale), l’électricité et les lignes téléphoniques filaires et hertziennes ont été coupées. Des commandos encagoulés [9] ont investi la résidence du président de la République et l’ont contraint à les suivre. Il a été expulsé vers le Costa Rica en pyjama. Au moins huit ministres, dont la ministre des Affaires étrangères, ainsi que diverses personnalités, dont le maire de San Pedro Sula (la seconde ville du pays) ont été arrêtés. Lorsque l’électricité a été rétablie, les médias audio-visuels ont annoncé que le couvre-feu était décrété et le référendum et les offices religieux dominicaux annulés.

Dans l’après-midi, les députés ayant été autorisés à circuler, le Congrès s’est réuni en séance extraordinaire. Le président de la Chambre, Roberto Micheletti, a donné lecture d’une lettre, datée du vendredi 26 juin, du président Manuel Zelaya donnant sa démission. Personne ne s’est étonné de cette missive anti-datée. Constatant la vacance de la présidence, le Congrès a désigné son président comme président de la République. De son côté, la Cour constitutionnelle a précisé dans un communiqué orwellien que l’armée avait défendu la Constitution et empêché le président Zelaya de faire un coup référendaire. La Cour a soutenu que le chef d’état-major avait certainement bloqué le référendum en toute légalité, s’il avait agit sur ordonnance d’un juge.

Afin que nul n’ignore le véritable enjeu de cette opération, les militaires ont placé aux arrêts les ambassadeurs ou chargés d’affaire des États membres de l’ALBA.

La technique utilisée pour le coup n’est pas sans rappeler celle d’Haïti en 2004 contre le président Jean-Bertrand Aristide : enlèvement au petit matin par des soldats encagoulés et apparition d’une lettre de démission.

La manière dont les agences de presse atlantistes ont relaté mensongèrement le contentieux électoral pour donner une apparence de légalité au coup d’État montre la préméditation de l’opération par Washington. Le traitement du coup lui-même, en occultant l’enjeu central de la base de Soto Cano et les liens entre militaires honduriens et états-uniens, manifeste une volonté de dédouaner l’administration Obama.

Notes :

[1] « Opération manquée au Venezuela », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 mai 2002.

[2] « La CIA déstabilise Haïti », « Coup d’État en Haïti » et « Paris relâche le président haïtien », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 14 janvier, 1er et 16 mars 2004.

[3] « L’extension de la Mara Salvatrucha », par Gaston Pardo, Réseau Voltaire, 2 mars 2005.

[4] La démocratie a été installée rapidement au Honduras alors que la région était le théâtre de révolutions et contre-révolutions. Les États-Unis ont veillé à ce qu’une partie de l’économie reste indirectement sous leur coupe via des militaires.

[5] Cette base est également connue sous son ancien nom de Palmerola. Elle est située à 747 miles au nord-ouest de Tegucigalpa.

[6] Le SouthCom est le commandement stratégique des États-Unis pour le contrôle de l’Amérique latine.

[7] « Honduran President Is Ousted in Coup », par Elisabeth Malkin, The New York Times, 29 juin 2009.

[8] Le SouthCom est installé à Miami, mais a une antenne à à Soto Cano et des sites avancés à Comalapa (Salvador), Manta (Équateur) et sur les îles d’Aruba et de Curaçao (Antilles néerlandaises).

[9] Pour ce type d’opération, le port de la cagoule est inutile et contre-productif, sauf à masquer les conseillers militaires étrangers.

Source : voltairenet.org

L'Aviseur international


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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 13:44


Si l'on en croit la légende, le Président Iranien aurait menacé de détruire Israël, ou, pour reprendre la citation erronée et volontairement falsifié puis transformé de sa traduction : « Israël doit être rayé de la carte »


Contrairement à une certitude très répandue dans le monde, une telle déclaration n'a jamais été faite. Ahmadinedjad a répété une citation de l'ayatollah Khomeini dont voici ses mots exact en Perse :
« Imam ghoft een rezhim-e ishghalgar-e qods bayad az safheh-ye ruzgar mahv shavad. ».

Littéralement traduit en Français :
« Imam (Khomeini) ghoft (disait) een (ce) rezhim-e (régime) ishghalgar-e (occupant = qui occupe) qods (Jérusalem) bayad (doit) az safheh-ye ruzgar (de la page du temps) mahv shavad (disparaître de) »

Pour une explication plus approfondie sur cette citation controversé voir lien :

Chaîne :
Date d'envoi : 01/01/08
10:54




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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 05:29

Camps de Concentrations USA: Une annonce diffusée par l’armée américaine vise à recruter des spécialistes en “Internement/Confinement 
des personnes 

 Camps de Concentrations USA: Une annonce diffusée par l’amée américaine vise à recruter des spécialistes en “Internement/Confinement de personnes” !

Une offre d'emploi parue dans un site de l´Armée des Etats-Unis suscite une très grande inquiétude partout dans le pays.... 12.8.9

http://www.spreadthetruth.fr/wordpress27/?p=2459



Israël avait planifié des attaques contre l’Iran pendant les troubles »

Israël avait planifié des attaques contre l’Iran pendant les troubles

Au moment où l´Iran essayait de résoudre les problèmes posés par les troubles post-électoraux, Israël aurait préparé des attaques contre les installations nucléaires ... 12.8.9

http://www.spreadthetruth.fr/wordpress27/?p=2452



Le refus de la vaccination peut faire de vous un « criminel », selon l’OMS

Le refus de la vaccination peut faire de vous un « criminel », selon l’OMS

Ce qui est en préparation depuis plusieurs années doit se réaliser sous peu. Serrez vos ceintures! Nous entrons dans une mauvaise passe !...12.8.9
http://www.spreadthetruth.fr/wordpress27/?p=2456





RMC: On utilise le Tamiflu « à tort et à travers »

RMC: On utilise le Tamiflu « à tort et à travers

Du paracétamol suffit pour le traitement de la grippe porcine, affirme le Dr Martial Olivier-Koehret...

août 11 2009 /
http://www.spreadthetruth.fr/wordpress27/?p=2449




Indonésie: Les attentats visant le Marriott Hotel et le Ritz Carlton ont été organisés par La C.I.A et le Mossad »

Indonésie: Les attentats visant le Marriott Hotel et le Ritz Carlton ont été organisés par La C.I.A et le Mossad

Selon le journaliste d'investigation Wayne Madsen, les attentats de Jakarta ont été organisés par la C.I.A et le Mossad...

http://www.spreadthetruth.fr/wordpress27/?p=2441




Washington: organisation d’une conférence internationale sur la grippe porcine en vue de l’instauration de la loi martiale »

Washington: organisation d’une conférence internationale sur la grippe porcine en vue de l’instauration de la loi martiale

Le « programme secret consiste à utiliser la menace d´une pandémie comme prétexte pour instaurer un régime militaire » et « suspendre le gouvernement...


http://www.spreadthetruth.fr/wordpress27/?p=2437
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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 03:45

Benazir Bhutto en 2004 - Wikipedia



J'ai récemment reçu sur
http://r-sistons.over-blog.com/article-34818077-6.html#anchorComment  un commentaire fort intéressant,
sur le rôle des femmes dans les Médias en particulier (voir en Birmanie par ex), pour mieux faire passer les plans de l'Occident impérialiste dans l'opinion.

L'Occident veut s'emparer des zones stratégiques sur le plan économique ou géographique,  et imposer sa domination sur les pays convoités, en plaçant ses marionnettes. Les femmes, en effet, comme en Ukraine, au Pakistan (B. Bhutto), ou en Birmanie, sont un atout de choix pour berner les électeurs et les citoyens. 

"Nous avons plus à vous offrir", c'est la campagne menée actuellement par une candidate CDU à Berlin, Vera Lengsfeld,  qui propose à ses ouailles un décolleté fort généreux. Les atouts féminins sont de plus en plus prisés pour prendre le pouvoir au service de la Haute Finance !!!

N'oublions pas non plus l'icône de la Résistance en Iran, une jeune femme dont la photo a fait le tour du monde pour dresser les peuples contre l'Iran, laquelle a été probablement sacrifiée par un agent de la City  arrivé la veille, et présent à ses côtés, avec une arme.... Tout est bon pour berner le public !

Eva R-sistons aux manipulations médiatico-politiques





" Je rejoins ton commentaire ironique sur Clotilde Reiss, et j'aurais éventuellement pu croire les médias dominants si son père ne travaillait pas dans le nucléaire. Cependant, comme pour l'affaire Roxanne Saberi, ou d'autres comme Jennifer Lynch, les couveuses de Koweit City ou Ingrid Betancourt, on a toujours le même schéma :


- ce sont toujours des femmes pour respecter le cliché de l'innoncente victime féminine d'islamisto-violeurs orientaux que de preux chevaliers blancs occidentaux vont se charger de libérer (cliché d'autant plus fort, qu'on nous vend l'Iran comme l'état le plus mysogine au monde - quand l'Arabie Saoudite ne gène personne),

- elles sont toutes belles et jeunes (Betancourt sans être une beauté top-modèle est une femme de belle prestance qui à+ 46 ans n'a pas une seule ride malgé 6 ans passés dans la jungle aux mains de "tortionnaires moyennageux" dixit Sarko),

- elles ont toutes beaucoup de facilité pour communiquer dès qu'un micro se braque sur elles,

- elles ont le profil du Charity Business à la Angelina Jolie Pitt, etc.

Ce qui me désole, c'est que même l'Humanité se joint à ce concert de sensationnalisme émotionnel, mais il est vrai qu'on doit la psychose de la burqua à un communiste, qui plutôt que d'attaquer de front le MEDEF qui opprime le plus sûrement les femmes françaises salariées par le temps partiel, les salaires tirés vers le bas et de 30 % inférieurs aux hommes malgré une qualification et une expérience similaire, l'absence de politique volontariste pour garder des enfants dans les entreprises, le peu de femmes aux postes importants, etc, ce communiste préfère participer à la musulmanophobie ambiante en pointant du doigt quelques 300 femmes à burqua sur l'ensemble du territoire français (mais quel courage !).

Ne parlons pas des magazines féminins qui adorent louer ce genre "d'icônes féministes" qui tiennent têtes à d'affreux machos type FARC, mollahs, hamas, hezbollah et j'en passe, ce qui me donne de sacrés fous rires nerveux. Ces rédactrices ne se rendent même pas compte que ces pauvres filles, Roxanna et Clotilde, ne sont que des poupées, dont le "courage" féministe est fabriqué de toutes pièces, agitées dans les médias occidentaux pour promouvoir un ordre économique impérialiste, patriarcal et colonialiste, bien plus oppresseur envers les femmes du monde entier que toutes les théocraties réunies. Je pense que ces filles ont la réelle impression qu'elles rendent service aux iraniennes, tant le bourrage de crâne doit être puissant.

Encore une fois, nous ne devons pas attaquer ces poupées même si ce sont des imposteurs, mais identifier l'imposante machine derrière, et rapeller sans cesse les intox du même genre qu'on a déjà eues telles que couveuses de Koweit City, premier pas vers la destructuction de l'Irak (et l'oppression des irakiennes).

Les vrais féminites restent des femmes comme Madame Marwan Bargouthi ou Arundhati Roy, qui luttent contre un ordre social injuste pour les hommes ET les femmes que leur pays.
Commentaire n° 1 posté par Annie avant-hier à 11h21

http://r-sistons.over-blog.com/article-34818077-6.html#anchorComment


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Et là, ce sont des beurettes utilisées par le CRIF :

Le CRIF sponsor officiel des beurettes du gouvernement Video

http://les-etats-d-anne.over-blog.com/article-34868599.html


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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 03:39

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Guillermo Zuloaga Núñez, Pdg de Globovision, avait activement participé au coup d’État militaire avorté de 2002. Il vient d’apporter son soutien aux putschistes honduriens et a appelé à suivre leur exemple au Venezuela.



Hugo Chávez et les médias privés par Salim Lamrani* La Commission nationale des télécommunications vénézuelienne a entrepris de récupérer les fréquences hertzienne illégalement occupées par les médias de quelques grandes familles pour les redistribuer. Immédiatement les oligarques ont dénoncé une « violation de la liberté d’expression » et ont reçu l’appui de leurs homologues occidentaux via les médias qu’ils détiennent et, bien sûr, de Reporters sans frontières, fidèle chien de garde de la sujétion de l’information aux intérêts de Washington.

9 août 2009 Guillermo Zuloaga Núñez, Pdg de Globovision, avait activement participé au coup d’État militaire avorté de 2002. Il vient d’apporter son soutien aux putschistes honduriens et a appelé à suivre leur exemple au Venezuela. Le 2 août 2009, Reporters sans frontières (RSF) a publié un communiqué dénonçant la fermeture de « trente-quatre médias audiovisuels sacrifiés par caprice gouvernemental » au Venezuela. L’organisation parisienne « proteste avec vigueur contre la fermeture massive de médias audiovisuels privés » et s’interroge : « Est-il encore permis d’émettre publiquement la moindre critique envers le gouvernement bolivarien ? Cette fermeture massive de médias réputés d’opposition, dangereuse pour l’avenir du débat démocratique, n’obéit qu’à la volonté gouvernementale de faire taire les voix discordantes, et ne fera qu’aggraver les divisions au sein de la société vénézuélienne [1] ». RSF fait référence à la décision prise le 1er août 2009 par la Commission nationale des Télécommunications (Conatel) de retirer la fréquence à trente-quatre stations de radio et télévision [2].

Selon RSF, la décision serait uniquement motivée par le fait que ces médias se soient montrés critiques à l’égard du gouvernement d’Hugo Chávez. En un mot, il s’agirait d’un acte politique pour museler la presse d’opposition. Cette version a été reprise par la grande majorité des médias occidentaux [3]. Or, la réalité est tout autre et a été soigneusement occultée par RSF et les transnationales de l’information dans le but de tromper l’opinion publique et de transformer le gouvernement le plus démocratique d’Amérique latine (Hugo Chávez s’est soumis à quinze processus électoraux depuis son accession au pouvoir en 1998 et en a remporté quatorze lors de scrutins salués par l’ensemble de la communauté internationale pour leur transparence) en un régime portant gravement à la liberté d’expression. En effet, la décision de la Conatel aurait été prise dans n’importe quel pays du monde dans une situation similaire. Plusieurs radios ont délibérément ignoré une citation de la Commission destinée à vérifier l’état de la concession et à actualiser leur situation. Après enquête, la Conatel a découvert de nombreuses irrégularités telles que l’existence de concessionnaires décédés dont la concession était utilisée illégalement par une tierce personne, le non-renouvellement des démarches administratives obligatoires, ou tout simplement l’absence d’autorisation d’émettre.

Or, la loi vénézuélienne, similaire à celles du reste du monde, stipule que les médias ne renouvelant pas leur concession dans le délai légal ou émettant sans autorisation perdent leur fréquence, et celle-ci revient dans le domaine public. Ainsi, trente-quatre stations qui émettaient de manière illégale ont perdu leur concession [4]. En réalité, la décision de la Conatel, loin de limiter la liberté d’expression, a mis fin à une situation illégale et a ouvert une politique de démocratisation du spectre radioélectrique vénézuélien afin de le mettre au service de la collectivité. En effet, au Venezuela, 80 % des radios et télévisions appartiennent au domaine privé, alors que seules 9 % d’entre elles se trouvent dans le domaine public, le reste étant dévolu aux secteurs associatif et communautaire.

De plus, l’ensemble des médias privés vénézuéliens se trouvent concentrés entre les mains de 32 familles [5]. Ainsi, une mesure prise par la Conatel pour mettre fin à une situation illégale a été complètement manipulée par RSF et les médias occidentaux. RSF a pris fait et cause pour l’opposition vénézuélienne, responsable d’un coup d’État contre Chávez en avril 2002, putsch immédiatement avalisée par l’organisation parisienne. RSF défend particulièrement la chaîne putschiste Globovisión, qu’elle considère comme le symbole de la liberté d’expression au Venezuela [6]. Néanmoins, elle omet de signaler qu’en plus de sa participation au putsch de 2002, Globovisión a soutenu le sabotage pétrolier la même année, a lancé un appel aux contribuables afin de ne pas s’acquitter de leurs impôts et a appelé à l’insurrection et à l’assassinat du Président Chávez [7]. Dernièrement, Globovisión a apporté son soutien à la junte putschiste du Honduras qui a renversé le Président démocratiquement élu José Manuel Zelaya, unanimement condamnée par la communauté internationale [8].

Le propriétaire de la chaîne Guillermo Zuloaga Núñez a ainsi reconnu le gouvernement illégal de Micheletti tout en lançant un appel au coup d’État : « Le gouvernement auto-proclamé de Micheletti respecte la Constitution et nous aimerions, nous aimerions vraiment qu’ici au Venezuela on respecte la Constitution comme on est en train de la respecter au Honduras [9] ». RSF ne défend pas la liberté d’expression au Venezuela. Elle préfère se ranger aux côtés des ennemis de la démocratie.

Salim Lamrani

Enseignant chargé de cours à l’Université Paris-Descartes et à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée et journaliste français, spécialiste des relations entre Cuba et les États-Unis. Auteur de Cuba face à l’empire : Propagande, guerre économique et terrorisme d’État, dernier ouvrage publié en français : Double Morale. Cuba, l’Union européenne et les droits de l’homme. Les articles de cet auteur



[1] Reporters sans frontières, « Trente-quatre médias audiovisuels sacrifiés par caprice gouvernemental », 2 août 2009 (site consulté le 3 août 2009). [2] Site officiel de la Conatel. [3] Agencia Bolivariana de Noticias, « Productores independientes respaldan suspensión de emisoras radiales ilegales », MP3, 4 août 2009. [4] Fabiola Sanchez, « Radios desafían a Chávez operando por internet », The Associated Press, 3 août 2009. [5] Thierry Deronne, « Au Venezuela, la bataille populaire pour démocratiser le ‘latifundio’ des ondes », Vive-fr.org, 2 août 2009 ; Agencia Bolivariana de Noticias, « Medida de Conatel no afectará libertad de expresión e información en Venezuela », 4 août 2009. [6] Reporters sans frontières, « Le gouvernement accélère sa croisade contre les médias privés en voulant modifier les lois et les règles », 21 juillet 2009. [7] Salim Lamrani, « Reporters sans frontières contre la démocratie vénézuélienne », Réseau Voltaire, 2 juillet 2009. [8] « Résolution de l’Assemblée générale de l’ONU sur la situation au Honduras » et « Résolution de l’Organisation des États américains (OEA) relative à la suspension du Honduras », 30 juin et 4 juillet 2009. [9] Agencia Bolivariana de Noticias, « Goblovisión apoya marcha a favor de gobierno golpista en Honduras », 22 juillet 2009
.

http://www.voltairenet.org/article161543.html
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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 11:07

               
La stratégie allemande (ultra-libérale) de sortie de crise : une menace pour l'Europe


Quelle Europe avec une Allemagne néolibérale ?

 



Au vu des sondages préélectoraux, dans la perspective des élections en Allemagne, en septembre, la probabilité d’une coalition libérale réunissant démocrates chrétiens conservateurs et libéraux monte en puissance. C’était prévisible, après les élections en Hesse en janvier (voir Hesse (Allemagne) : la droite triomphe, bénéficiant des erreurs du SPD - 19 janvier 2009).

 

Certes, il y a des avis contraires. Ainsi, le spécialiste de l’Allemagne, Edouard Husson*, sur son blog, le 23 juin, évoquait la reconduction de la grande coalition de la droite avec les sociaux-démocrates (CDU-CSU-SPD).

 

L'Allemagne s'adapte à la nouvelle donne géopolitique

 

« Les classes moyennes sont fragilisées, l'audience des deux "grands partis" se réduit. Ils ne semblent pas avoir d'autre perspective que de gouverner ensemble car ni une coalition chrétiens-démocrates/libéraux/Verts ni une coalition sociaux-démocrates/Verts/ Die Linke ne semblent réalisables aujourd'hui. Peut-être le seul élément d'alternative à la Grande coalition est-il une coalition Libéraux/Verts/SPD. Mais le SPD ne peut pas l'annoncer sans risquer d'aliéner ce qui lui reste d'électorat populaire ».

 

La campagne électorale ne laisse pas entrevoir une remontée des sociaux-démocrates. Ceux-ci veulent donner « un nouveau départ à l’économie sociale de marché », constatant que leurs partenaires conservateurs au gouvernement font des choix de plus en plus libéraux. Voir l’article de Cécile Calla sur le site du quotidien Le Monde, le 4 août : Les sociaux-démocrates allemands promettent le plein-emploi d'ici à 2020.

 

La gauche radicale ne parvient pas à confirmer les espoirs qu’elle avait fait naître, mais aussi les craintes chez les sociaux-démocrates. « Deux ans après la fusion entre le WASG, qui regroupait des syndicalistes déçus du SPD et altermondialistes, et du PDS, héritier de l'ancien Parti communiste est-allemand, la gauche radicale n'est pas au mieux de sa forme pour se lancer dans la bataille des élections législatives du 27 septembre ». Voir l’article de Cécile Calla, paru le 22 juin La gauche radicale allemande à la peine.

 

La droite a, donc, le vent en poupe, ce qui inquiète Hans Brodersen (voir Le profil de Hans Brodersen- Contre-Feux). Le site de Marianne a publié, le 6 août, l’un des articles parus sur Contre-feux.

 

Allemagne: vers un ultra-Maastricht

Pour sortir de la crise, l'Allemagne s'oriente vers un choix radical: fini l'Etat social «à l'européenne», bonjour l'ultralibéralisme. Or, les élections au parlement allemand sont en septembre, et si l'on en croit les sondages, ce choix séduirait la majorité des Allemands, ce qui pourrait modifier fondamentalement le visage de l'économie européenne...

De bien mauvaises nouvelles nous parviennent d’Allemagne. Les sondages avant les élections au parlement, le Bundestag, de septembre 2009 indiquent que le pays serait gouverné dès cet automne par une coalition ultralibérale (CDU, CSU et FDP) obsédée par les baisses d’impôts, une flexibilité encore accrue des marchés du travail et une baisse des dépenses sociales.

L’actuelle grande coalition constituée de chrétiens-démocrates et du SPD, au pouvoir pour quelques semaines encore, vient de faire adopter par le parlement allemand un amendement constitutionnel qui limite le déficit public au niveau fédéral, durant un cycle économique, à 0,35% du PIB potentiel – un « ultra-Maastricht » en quelque sorte qui aura force de loi dès 2016. A partir de 2020, les 16 régions allemandes, les Länder, ne pourront plus contracter de dette.

L’utopie mortifère d’une austérité perpétuelle pointe son nez, du von Hayek tout craché !

Appliquées aux particuliers, ces nouvelles règles réserveraient la construction de maisons, l’achat d’appartements, de voitures et d’autres biens de consommation durables à quelques héritiers ou parieurs chanceux et aux cadres supérieurs ayant épargné auparavant.  Tout développement porté par le crédit, stigmatisé, serait remis aux oubliettes.

Les ultras de la CSU bavaroise, comme Peter Ramsauer, annoncent d’ores et déjà un ambitieux programme fiscal pour la prochaine législature, un « programme éclair », dit-il, réalisé les 100 premiers jours. Il comporterait les décisions suivantes : forte baisse de l’impôt sur les bénéfices des sociétés, baisse des droits sur les successions et, à l’horizon de 2012, réduction de l’impôt des particuliers. (Source :
tagesschau.de du 06.07.2009)

On comprend donc l’aversion des responsables allemands, le « très » social SPD inclus, pour toute réponse, européenne et coordonnée, à la crise ou pour un « grand emprunt » à la Sarkozy :

Disons-le clairement, on veut en finir avec l’Etat social « à l’européenne »

Ce qui signifie réduire massivement le filet social car les recettes publiques, en forte baisse, combinées avec l’interdiction de recourir à l’endettement, même pour financer les investissements publics, ne laisseraient qu’une seule solution : le démantèlement massif de l’Etat social allemand. Car qui pourrait envisager, raisonnablement, que l’Etat allemand se prive de sa police, de son armée ou de ses enseignants ?

Les résultats d’une telle orientation, claire et nette, sont parfaitement connus : exportations allemandes de marchandises et de services en hausse massive ; exportation du chômage allemand grâce à un fort regain de compétitivité des entreprises allemandes payant moins de charges et d’impôts ; bref, une « beggar-my-neighbour policy » pur jus, avec, à la clé, ou l’implosion de l’euro ou un alignement des pays partenaires en Europe sur la stratégie allemande (…).


Retrouvez les articles de Hans Brodersen sur le blog Contre-feux

 

* Edouard Husson est intervenu lors des colloques organisés par la Fondation Res Publica, présidée par Jean-Pierre Chevènement, les 17 mars 2008 (L'Allemagne au sommet de l'Europe ?) et 12 janvier 2009, concernant l’Allemagne (L'Allemagne, la crise, l'Europe).

Cet article est le 19ème sur ce blog dans la catégorie Etats Union européenne.

http://mrc53.over-blog.com/article-34742253.html


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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 10:59
Article paru sur mon blog perso, (mon favori,
205e au TOP over-blog/un million de blogs over-blog).



Alertes ! Nous sommes au bord de l'abîme,
par Eva R-sistons


Alors que j'ai envoyé hier sur mon blog sos-crise un article sur les risques de conflits en Crimée (1), voici que je reçois à l'instant de Chiron une alerte majeure, concernant la tentative de pousser l'Ukraine à disputer la Crimée à la Russie (2).

Ainsi, la Russie est provoquée par le Canada en Arctique, dans le Caucase par la Georgie, et maintenant en Crimée par l'Ukraine inféodée aux Anglo-Saxons comme les Georgiens. De surcroît, l'Iran, allié de la Russie et encerclé lui aussi, est provoqué par l'Occident en quête de prétexte pour l'attaquer.

Une étudiante, Clotilde, se promène en Iran, elle prend des photos qui plaisent à l'Occident mais pas au gouvernement iranien, elle participe aux manifestations, elle fait des rapports pour l'Ambassade de France en Iran, et naturellement elle n'est pas une espionne. Juste une touriste... très spéciale !!! Et c'est avec des demoiselles comme elle qu'un pays tranquille entre en crise.... Les Médias occidentaux ? Tous de son côté, évidemment. Rien à lui reprocher !!! Evidemment. Démocratie (occidentale) irréprochable.. encore et toujours ! (http://sos-crise.over-blog.com/article-34702436.html)

A l'instant, le média le plus sioniste, FR2, sur Télé-Matin, parle de "discours dicté à Clotilde" (imposé en quelque sorte par le gouvernement iranien), pour discréditer ce pays, alors que la jeune fille, bien évidemment, était un pion de l'Occident pour destabiliser un Iran indépendant et aux ressources excitant les convoitises, un agent d'un Etranger soucieux de provoquer une nouvelle Révolution Orange avec marionnette pro-occidentale à la clef, comme en Georgie ou en Irak. L'Occident est abject, et les Médias aussi. Tout est provocation, manipulations, mensonges. L'Empire et ses vassaux européens veulent la peau de l'Iran et de la Russie rétifs au Nouvel Ordre Mondial et regorgeant de ressources excitant l'appétit de la Finance carnassière. Et tout est fait pour les discréditer à nos yeux, car nous devons accepter de voir ces pays ne menaçant personne attaqués et mis au pas !!!! La monstruosité de l'Occident hypocrite est sans limites....

Mes amis, la machine est lancée, tôt ou tard la planète va exploser mais nous risquons d'avoir d'effroyables surprises, comme l'indiquent les posts joints sur la dissuasion nucléaire (3) et sur les nouvelles armes de la Russie (4). Préparons-nous au pire, les ordures qui dirigent le monde aidées de leurs marionnettes cupides et des médias criminels, sont décidées à lancer le monde dans une confrontation sans précédent. Voyez mon blog
http://sos-crise.over-blog.com pour les conseils en matière de survie, ajoutez ceux mis en commentaires hier sur mon précédent article. 

Et ce n'est pas fini ! L'Allemagne s'apprête à faire un virage encore plus libéral, ultra-libéral, et compte tenu de son rôle moteur dans l'Union Européenne, c'est tout le modèle social européen qui risque lui aussi d'exploser (article joint, 5).

Aux mains de fous et avec des peuples atteints de cécité ou amorphes, la planète est partie pour vivre le début de la fin.

C'est atroce ! Permettez-moi de vous confier une expérience personnelle que je souhaiterais partager avec vous, pour terminer par une note moins sinistre: Femme de foi, ayant rencontré la foi, ayant expérimenté ce que l'on appelle une expérience personnelle de "rencontre" avec Dieu, je vous souhaite de vivre la même chose: Pour avoir, ainsi qu'il est dit dans la Bible, le "bouclier" de la foi, la force confiante de la foi, mais aussi l'Amour Agapé (de qualité supérieure) qui transcende tous les obstacles et les "sublimise", et la Joie de ceux qui savent que les épreuves déboucheront sur une éternité de béatitudes, ensuite. De tout mon coeur, à vous mes fidèles amis, je souhaite de vivre la même expérience intense qui justifie une existence et la transcende. Cherchez Dieu, et vous le trouverez. Oui, sincèrement, je crois que la fin du monde est proche, après que les Anglo-Saxons et leurs amis israéliens et européens aient mis le feu à la planète. Et pour ma part, je préfère l'appréhender avec le regard de la foi, le coeur confiant et l'esprit ferme. Que Dieu vous garde, mes amis, et qu'Il trouve le chemin de votre coeur. Aujourd'hui, car demain il sera peut-être trop tard. La foi vivifie, la religion abêtit. 

Votre Eva, tendrement à vous tous, qui que vous soyez. Nos seuls adversaires sont au sommet, ne l'oubliez jamais. Les Décideurs se repaissent de nos divisions...

TAGS: Occident, Nouvel Ordre Mondial, guerre mondiale, Anglo-Saxons, Union Européenne, Allemagne, modèle social, Crimée, Iran, Irak, Russie, Canada, arctique, Ukraine, Georgie,Dieu, foi, Amour Agape, Bible, Révolution Orange, FR2, Israël, Clotilde..  

Liens cités, voir ici : http://r-sistons.over-blog.com/article-34750018.html, la parution complète, qui forme un tout. Ceci est un extrait !!!!

Si nous échappons à la Guerre mondiale,  ce sera parce que la Russie et l'Iran, surarmés, auront inspiré suffisamment de craintes. Vive la dissuasion nucléaire !!!! (lire l'article sur ce thème dans cette parution  http://r-sistons.over-blog.com/article-34750018.html ). Eva


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Commentaire reçu :


Tss, tss, tss...j'insiste parce que cette donnée de l'équation "empire en quête d'hégémonie globale" semble échapper à la plupart. Dans l'alliance multipolaire des nations résistantes, on ne peut négliger le facteur Amérique Latine. Une opération de tentative de cette région du monde est à l'œuvre actuellement. La partie la plus visible : le coup d'état au Honduras, suivie par la volonté des USA de se doter de 7 nouvelles bases en Colombie dont 3 à la frontière vénézuélienne et une juste à côté de l'équateur. Les aspects moins flagrants ou moins visibles sont d'une part la guerre médiatique contre les mandataires Latino dirigeants de l'ALBA surtout contre Chavez, Correa et Moralez, histoire de faire croire au grand public que ce sont eux qui veulent la guerre. Autre aspect, ignoré ici : un harcèlement de déstabilisation dans ces pays, comme par exemple coup d'état avorté contre Morales il y a deux mois, assassinat de sa tante. Pénétration de paramilitaires sur leur territoire. Un fait peu commenté : 2005 un groupe de militaires colombiens déguisés en soldats vénézuéliens s'est installé dans une propriété près de Caracas où ils préparaient tranquillement un coup d'état qui aurait été attribué à la rébellion des militaires de ce pays. Ils ont été démasqués et reconduit chez eux. Étrange d'ailleurs : pourquoi ne parle-t-on jamais de cette grande mansuétude dont Chavez fait preuve, comme lors de la tentative de coup d'état de 2002...soit Ce qui n'était pas prévu dans ce programme néocolonisteur: - la résistance du peuple hondurien, 46 ? jours à présent de mobilisation, des centaines de milliers de personnes arrivées à Tegucigalpa mercredi après une marche de cinq jours...d'autres marches ont eu lieu simultanément. Plus augmente la répression, d'autant augmente la détermination du peuple...la dictature, les anciens connaissent et ils n'en veulent plus, ...cela évidemment pas prévu au programme puisque non seulement des intellectuels sont mobilisés, les travailleurs organisés du secteur de la santé dont on a saqué les budget alors que la grippe arrive dans le pays (plus les blessés dans la répression des manifestation chaque jours plus nombreux) mais sont présent aussi et des plus déterminés ceux que méprisent l'oligarchie : paysans, indigènes et la communauté noire. Ca c'est pour le Honduras Pour la région dans son ensemble : la menace que représente l'installation des 7 bases en Colombie a été un véritable catalyseur de solidarité entre nations. Elle a produit une accélération des processus d'intégration régionale de l'Unasur (équivalent nouveau né de l'Union Européenne) Ajoutons que des accords multilatéraux existent entre le Venezuela et l'Iran dans le cadre de la résistance globale à l'Empire et que ce pays a conclu des contrats avec la Russie achetant des armes à ce pays pour pouvoir faire face à une agression, mais surtout pour dissuader toute volonté d’agression. Car c'est cela la stratégie de la région actuellement : dissuader. Et cela ne les amuse pas du tout de consacrer l'argent qui devrait servir aux processus d'amélioration du bien-être de la population à l'achat d'agents de mort. Mais cela c'est une caractéristique intrinsèque de cet empire qui vise l'hégémonie mondiale. Entraîner un prodigieux gaspillage de ressources dans les guerres qu'ils fabriquent et inventent. Si ces ressources avaient été mises au service de la paix, il y a beaucoup de chance que la planète soit devenue aujourd'hui un lieu où il ferait bon vivre pour l'immense majorité de la population. Pourquoi d'ailleurs les ascendants des membres de ces même familles qui mènent le jeu aujourd'hui avaient-elles financé et fournit à Hitler les moyens de la guerre ? Fauteurs de guerres, fabricants de haine; semeurs de zizanie, inventeurs de terroristes...les plus grand fouteurs de merde qui ait jamais existé, une tragique erreur de l'évolution... Et pour finir : n'oublions pas deux composantes de l'équation Chine et Japon. Le Japon a refusé récemment l'installation d'une base US qui aurait donné un accès à la Chine à l'armée US. Et la troisième : la résistance intérieure, le peuple étasunien prend peu à peu conscience de ce qu'il a été trompé, manipulé, abusé. Que Barack O. n'est pas là pour changer les choses mais pour donner la belle façade dont l'oligarchie avait besoin pour rattraper le retard pris dans son agenda vers l'hégémonie globale. Bref la situation de l’Empire n’est pas très confortable et le « Nouvel Ordre Mondial » n’est pas prêt de s’installer dans le confort de la victoire

Commentaire n° 1 posté par Anne Wolff
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