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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 08:51



Sarkozy veut imposer
sa propagande à France-Télévisions


Sarkozy l'avait avoué lors de la campagne présidentielle: il aurait aimé faire une carrière de présentateur télé. Il n'est que président de la République, mais n'a pas renoncé pour autant à ses ambitions d'anchorman. En tout cas si l'on en croit le dernier ballon-sonde envoyé à France-Télévisions par l'entourage de Nicolas Sarkozy. Et celui-ci, s'il n'est pas piqué des vers, n'est pour une fois pas l'oeuvre de Frédéric Lefebvre mais de Thierry Saussez. Ancien publicitaire, Saussez est un garçon plein d'imagination, au teint perpétuellement hâlé, aujourd'hui directeur du Service d'information du gouvernement.

Sa dernière idée n'a pas fini de susciter des remous au sein de France-Télévisions: Thierry Saussez songe à la création d'une «émission de communication gouvernementale à la télévision».
De fait, quoi de mieux qu'une telle émission pour enterrer un service public que l'Elysée s'évertue à plomber depuis l'arrivée de Sarkozy au pouvoir? L'initiative rappelle celle de Laurent Fabius qui, Premier ministre, avait imposé en 1984 à la télévision, contre l'avis de la Haute autorité (l'ancêtre du CSA) et des journalistes, un programme vaguement politico-pédagogique devenu une référence en matière de mise en image : «Parlons France», sur TF1, un quart d'heure mensuel consacré au Premier ministre dans une ambiance de type «causerie au coin du feu», avec journalistes potiches pour lui servir la soupe.



Un programme à l'étude
Si le futur programme n'est pour l'instant qu'«à l'étude», Thierry Saussez souhaite déjà qu'il soit diffusé «dans l'idéal, évidemment, sur le service public. Si je le fais sur TF1, on va me dire : ben voilà, bien entendu, il est allé chez M. Bouygues». On lui répondra que ces précautions sont superflues, la propagande gouvernementale étant déjà largement assurée, au vu et au su de tous, sur la chaîne de Bouygues.

Déléguée SNJ de France Télévisions, Carole Petit, s'est dite «sidérée». «Ce genre de proposition est très grave. C'est de la communication officielle et c'est comme si les journalistes ne faisaient pas leur métier d'explication. Quand on voit déjà la pression qui existe dans la loi sur l'audiovisuel avec la désignation-révocation du président de France Télévisions par l'exécutif, on n'est pas surpris par ce genre de proposition», a-t-elle ajouté.

Pas de propagande, mais ancrer des messages
Thierry Saussez a d'emblée calmé le jeu, expliquant qu'il n'était pas question de faire de la propagande : « A côté de la bouilloire médiatique qui n'a pas le temps d'ancrer un message (...) je suis là pour ancrer les messages, les réformes, les mesures dans la durée. Si les Français ont des questions sur le service public, sur les politiques publiques, sur les mesures ou sur les réformes, qui sont mises en œuvre, on doit mettre en œuvre des moyens qui soient adaptés à la situation de crise», s'est justifié l'ancien publicitaire lundi soir sur la chaîne Public Sénat.

On aimerait croire à tant de désintéressement. Mais la Société des Journalistes de France Télévisions voit plutôt un tir groupé des snipers proches du chef de l'Etat contre la chaîne: «Nous avons des mauvaises fées qui se penchent sur notre avenir. Après Frédéric Lefebvre qui estime que le départ de salariés de France Télévisions est évidemment nécessaire, la garde rapprochée du chef de l'Etat anticipe les futurs programmes avant même que le parlement ait statué ».

http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article02/EkkVkkVAkZuJlEgeJS.


Le gouvernement veille (un peu trop)
sur les blogueurs


Le Service d'Information du gouvernement a lancé un appel d'offres auprès de sociétés privées afin d'assurer la veille du traitement de l'actualité gouvernementale sur les médias en ligne. A la grande inquiétude de certains blogueurs.


L'information a déjà été relevée par plusieurs blogueurs. Selon un appel d'offre publié au Journal Officiel, le Service d'Information du Gouvernement propose entre 20 000 et 130 000 euros pour la fourniture d'une veille quantitative et qualitative sur le traitement de l'actualité gouvernementale par les médias en ligne (sites d'informations et blogs de journalistes). La veille devrait porter sur 15 thèmes définis dans un corpus d'une cinquantaine de sites.
Le SIG souhaite recevoir un rapport hebdomadaire de tout ce qui se dit et s'écrit au sujet du gouvernement sur les sites en question. A priori, rien de mal à ça, les services de communication publique ou privée sont toujours adossés à un service de veille d'information.

L'an passé c'est la société Watch, le département de veille conseil de
TBWA Corporate consacré aux phénomènes d'opinion qui avait remporté l'appel d'offres sur l'action gouvernementale dans les médias en ligne. La veille ne concernait déjà qu'une cinquantaine de sites médias alors que la veille des blogs était, elle, assurée en interne par le SIG.

Big brother contre les blogueurs
Cette année, c'est l'ensemble de la veille sur les médias on-line qui sera assurée par des sociétés privées. L'information a suscité quelques débats dans la blogosphère. D'aucuns décèlent une tentation gouvernementale de surveiller les blogueurs.
Alain Joannes du blog Journalistiques y voit déjà la malveillance du pouvoir: « (…) considérée isolément, chaque amélioration du suivi de la production journalistique par les organes spécialisés du pouvoir politique semble bénigne. Mais entre le conseil sollicité en 2006 et les améliorations successives de 2008, il y a une énorme différence: en 2006, le SIG cherchait à améliorer la communication gouvernementale; en 2008, il s'agit au mieux d'une veille sur la réputation de la marque « Gouvernement » au pire d'une surveillance de plus en plus serrée des journalistes ».

La démonstration n'est guère convaincante. En quoi un travail d'observation régulier d'outils d'information en accès public comme les blogs relèverait-il de la surveillance, voire d'un travail de renseignement ?

Alain Joannes se fait plus pertinent lorsqu'il écrit que « Nicolas Sarkozy n'a aucun souci à se faire du côté de la presse traditionnelle. Cet euphémisme désigne les relations personnelles que le chef de l'Etat entretient avec les patrons des groupes privés et, bientôt, avec celui du service public, qu'il nommera lui-même en toute indépendance. Mais il a du souci à se faire avec des publications en ligne qu'il ne contrôle pas - Mediapart, rue89, Backchich, voire Le Post - et qui, à l'instar du Canard enchaîné, sortent des affaires déplaisantes, que la presse traditionnelle est parfois obligée de reprendre ».

Une cellule opérationnelle de communication
Les priorités du Service d'Information du Gouvernement définies par son nouveau directeur, le publicitaire Thierry Saussez, un proche de Nicolas Sarkozy, vont dans ce sens.
Plus qu'un système de surveillance, le SIG entend développer les capteurs, outils d'étude de l'opinion et de communication sur Internet. Des moyens adaptés à la démarche plus opérationnelle que veut lui donner l'Elysée pour en faire une véritable plate-forme stratégique de communication. Une évolution qui marque la prise de conscience qu'au plus haut niveau de l'Etat le quatrième pouvoir se décline désormais aussi en «.fr».

Mardi 28 Octobre 2008 - 08:41
Régis Soubrouillard


http://illusions-de-mouvements.over-blog.com/



Ban Ki-Moon,
l'Euramérique,
les journalistes


Voici une info que je n'ai pas encore eu le temps d'exploiter dans le cadre du blog de l'Atlas alternatif : selon l'AFP du 10 octobre, la Russie réclame une enquête contre le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, après la signature d'un accord qui reconnaîtrait l'Alliance atlantique comme une organisation "de maintien de la paix", a dit l'ambassadeur russe à l'Otan. L'accord aurait été signé sans information des membres du Conseil de sécurité Le secrétaire général de l'ONU "risque de subir une destitution. Ses actions sont honteuses", s'est emporté M. Rogozine. Selon lui, ce document "réhabilite" l'Otan pour ses bombardements en Serbie lors de la guerre du Kosovo, et juge que l'accord a été signé pour que "l'ONU partage le fiasco en cours en Afghanistan", où l'Otan commande la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), sous mandat des Nations unies

(AFP
http://groups.google.fr/group/fr.soc.politique/browse_thread/thread/0af82f76b7916022, également repris par L'Humanité http://www.humanite.fr/-+2008-10-11_International+-) .

En fait les premiers remous contre la manoeuvre de Ban Ki-Moon remontent au début du mois d'octobre. L'accord entre Ban Ki-Moon et le Général Jaap de Hoop Scheffer aurait été signé en secret le 23 septembre. Le ministre des affaires étrangères russes s'en est indigné le 9 octobre (
http://en.rian.ru/russia/20081009/117635210.html).

J'avais déjà évoqué dans un article sur le Darfour les liens entre Ban Ki-Moon et l'administration Bush (
http://atlasalternatif.over-blog.com/article-6756462.html). Voilà un bon sujet d'investigation pour les journalistes professionnels, mais, pour l'heure, la grande presse semble se désintéresser complètement du sujet. De même on ne sent pas un grand enthousiasme des journalistes à aller enquêter sur les rumeurs de corruption par la mafia albanaise (http://www.svd.se/nyheter/utrikes/artikel_1863409.svd) de M. Martti Ahtisaari, émissaire de l'ONU appointé par M. Ban Ki-Moon, qui, l'an dernier, valida la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo et depuis lors a été brillamment récompensé pour ce geste par en obtenant le prix Nobel de la Paix (ce n'est pas la première fois que ce prix revient aux semeurs de désordre et de guerre).

Ce qui est aussi désagréable en ce moment dans cette affaire de police de l'OTAN au Kosovo, c'est qu'on voit se mettre en oeuvre  le rêve d'Edouard Balladur, à savoir une "Euramérique" fusionnée. Quelque 80 Américains - essentiellement des policiers, plus quelques juges et procureurs - contribueront à la mission européenne (illégale car non avalisée par l'ONU) de police et de justice au Kosovo, marquant ainsi la première participation des Etats-Unis à une opération de l'Union européenne (UE), aux termes d'un accord signé mercredi à Bruxelles (source AFP 22 octobre 
http://www.france24.com/fr/20081022-kosovo-quelque-80-americains-vont-participer-a-mission-lunion-europeenne). Mais là encore, grand silence de nos chers médias "professionnels" sur le sujet.

Pour mémoire, rappelons que, pour l’année 2008, 282 millions d’euros ont été prélevés sur vos impôts pour être distribués à la grande presse sous forme de subventions diverses, sans parler des exonérations fiscales à ces groupes  (
http://danielegiazzi.typepad.fr/ump/files/septembre_2008rapport_giazzicomplet.pdf). Vous pouvez demander des comptes sur l'usage qui est fait de votre argent.

http://delorca.over-blog.com/article-24172272.html
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27 octobre 2008 1 27 /10 /octobre /2008 06:05

Propagande anti-russe

LA RUSSIE VUE PAR LA PRESSE DE LA CEI
ET DES PAYS BALTES !




ESTONIE :


Les médias estiment que la Russie est capable de lancer une agression contre l'un des pays baltes au nom de ses intérêts géopolitiques.

"L'accroissement du nombre de russophones -dont la plupart ont des problèmes de langue- au sein de notre peuple change totalement notre paysage politique.

N'importe quelle raison conviendrait à la Russie en vue d'attaquer un de ses petits voisins :
parce que ce dernier offense les citoyens russes ou la population russophone ayant des passeports du pays de résidence.

La Russie pourra atteindre plus facilement ses objectifs impériales si ses petits voisins délivrent de façon irréfléchie des passeports nationaux aux anciens sujets de l'URSS et à leurs descendants". -Postimees, 10.10-.

"Une guerre éclair victorieuse de la Russie contre certains petits Etats voisins dans le contexte de nouvelles difficultés en matière de versement des pensions et des salaires pourrait être pour les locataires du Kremlin un moyen d'essayer de rester debout sur un terrain qui tremble sous leurs pieds.

Cela signifie que la cible sera non pas l'Ukraine, mais l'un des Etats baltes". (Parnu Postimees, 10.10).

"Nous avons vu en Estonie quelles méthodes emploient en vue de faire monter la tension ceux qui ne veulent pas reconnaître la souveraineté des Etats du "bloc soviétique" et leur sortie de la sphère d'influence de Moscou...

Les attaques propagandistes ont pour but non seulement de saper la confiance dans l'Estonie, mais aussi d'influer sur les gens qui y résident et de créer des tensions à l'intérieur de l'Etat". -Eesti Paevaleht, 10.10-.

LETTONIE  :

Certains médias critiquent âprement les propos tenus par le ministre des Transports Ainars Slesers qui a qualifié de démarche irresponsable pour l'économie nationale le soutien apporté par la Lettonie à la Géorgie dans le conflit contre la Russie.

"Il y a plusieurs politiques étrangères.
L'une consiste à coopérer avec l'OTAN et l'UE.

Une autre, avec les pays voisins de l'UE. Enfin, une autre encore pourrait se résumer ainsi : l'argent n'a pas d'odeur.

Le fait que de tels propos sortent de la bouche d'un ministre semble étrange.

Il faut renoncer à la politique fondée sur l'avantage économique, sinon il pourrait sembler plus avantageux d'adhérer à la CEI -Communauté des Etats indépendants- ou même de s'intégrer à la Russie...

Les propos de Slesers nous ont mis dans une situation scandaleuse, embarrassante devant l'Occident.

On peut en déduire que la Lettonie doit rejoindre la Russie, ou presque, car du point de vue économique, ce sera "tout ce que nous voulons"...

Si on laisse la Russie faire tout ce qu'elle veut, il faut se demander qui sera la victime suivante:

l'Ukraine, la Moldavie?.. -Latvijas Avize, 10.10.-.

"Pour qui ne se soucie que de son porte-monnaie, la politique n'est qu'un moyen supplémentaire de le remplir.

Mais il en est autrement lorsqu'un ministre commence à tenir ce langage.

Ce n'est plus un intérêt mesquin, mais une véritable politique.

Pour résumer: si l'on fait plaisir à la Russie, on en profitera d'une manière ou d'une autre". -Latvijas Avize, 11.10-.

LITUANIE :

 Les journalistes arrivent à la conclusion que les autorités russes refusent de reconnaître l'envergure réelle de la crise financière.

D'après eux, le conflit russo-géorgien a été un facteur qui a aggravé la situation sur les marchés des valeurs.

"En Russie, aux financiers qui s'arrachaient les cheveux, le gouvernement a répondu qu'il n'y avait aucune crise dans le pays et conseillé aux chaînes publiques d'éviter d'employer les mots "crise" et "krach".

Ce n'est qu'après l'intervention de la Russie en Géorgie, lorsque les actions des entreprises russes ont chuté d'un tiers et que les Etats occidentaux ont commencé à menacer de prendre des sanctions, que les milliardaires et millionnaires russes se sont demandé s'il fallait continuer à soutenir Vladimir Poutine et sa politique.

A présent, alors que le gouvernement a déclaré que rien de grave ne s'était produit en Russie, et que les conséquences de la crise ne se feraient sentir que dans l'Amérique haïe et en Occident, les hommes d'affaires qui ont perdu des millions ne sont plus de grands fans du Kremlin.

Vladimir Poutine et son président Dmitri Medvedev continuent à ne pas rater une seule occasion de critiquer l'Amérique et l'Occident".
 -Lietuvos zinios, 10.10-.
"Les experts qui prédisent la chute de la puissance des Etats-Unis ne voient souvent que ce qu'ils ont envie de voir.

Quelles que soient les pertes occasionnées par les crises, l'économie des Etats-Unis est plus souple, et elle possède suffisamment de réserves pour sortir le pays de l'impasse.

La situation de la Russie est en réalité bien plus difficile.

La crise mondiale, au fond, a coïncidé avec l'agression de la Russie en Géorgie, après quoi la confiance des investisseurs est tombée en flèche.

Les analystes étrangers soulignent que Moscou, à la différence des Etats-Unis, s'appuie sur une base particulièrement instable:

les exportations de pétrole et de gaz. -Lietuvos rytas, 08.10-.

BIELORUSSIE :

 La presse évoque avec indignation les actions de Gazprom sur le marché et met en garde les dirigeants de la république contre des démarches inconsidérées en matière de coopération avec le géant russe du gaz. Gazprom se conduit en Russie comme un maître incontrôlé.

Avec le Kremlin, il constitue un puissant système de canalisation de la richesse nationale de la Russie en faveur des élites politiques.

Pour un prix relativement bas du gaz pour la Biélorussie, Gazprom pourrait exiger le droit d'acheter toutes sortes d'actifs dans notre pays.

En utilisant des schémas éprouvés en Russie, on peut faire en sorte que le budget biélorusse reçoive des kopecks, alors que la majeure partie des recettes provenant des ventes reviendront à une partie de la nomenklatura actuelle.

Dans un premier temps, la Biélorussie recevra du gaz bon marché, mais par la suite, les prix, les conditions de livraison du gaz et la qualité du travail de Gazprom en Biélorussie seront déterminés à Moscou.

Par conséquent, il est extrêmement important que les décisions sur la coopération avec le monopole russe du gaz soient réfléchies et transparentes". -BelGazeta, 12.10-.

Des commentateurs se déclarent certains que le but final du Kremlin est d'assurer l'intégration politique la plus vaste possible des deux pays, quitte à ce que la Biélorussie perde sa souveraineté.

"Si Alexandre Loukachenko renonce aux crédits, la Russie pourrait élever le prix du gaz jusqu'à 250-300 dollars...

Ce crédit, c'est de l'argent qui est avalé, gaspillé... afin de soutenir les entreprises qui travaillent par inertie.

La Russie entraîne la Biélorussie dans une stagnation structurelle, afin de nous avancer, d'ici un an ou deux, de sérieux arguments en faveur d'un rouble unique et d'une intégration politique.

Alors, Alexandre Loukachenko sera effectivement placé devant un choix: ou bien rester le président d'un Etat indépendant, ou bien se heurter à une grave crise financière et à une crise générale du système, lorsque le créditeur de la dernière chance refusera de remplir sa fonction". -Solidarnost, 08.10-.

UKRAINE :

De nombreux auteurs sont certains que le Kremlin essaiera de profiter au maximum des frictions dans les échelons supérieurs des autorités ukrainiennes.

"Une crise politico-étatique a éclaté en Ukraine" -Dmitri Medvedev-...

C'est ainsi que Moscou a réagi aux événements qui ont eu lieu la semaine dernière à Kiev. Le "fripon Iouchtchenko" -Vladimir Poutine- n'a pas seulement confisqué l'avion de son premier ministre, il a aussi poussé le pays vers de nouvelles élections anticipées.

Le Trésor ukrainien n'a pas, semble-t-il, d'argent pour organiser le vote, les banques de Kiev font faillite l'une après l'autre.

Nous allons leur demander un prix tellement élevé pour le gaz, que Les politologues du pool du Kremlin ne cachent pas leur satisfaction:

voilà à quoi mènent l'aspiration des Ukrainiens d'adhérer à l'OTAN "contre la Russie" -Sergueï Lavrov- et leur amitié avec la Géorgie". -Gazeta 24, 13.10-.

Les analystes déplorent que Kiev soit incapable de s'en tenir à des positions plus ou moins conséquentes dans ses rapports avec Moscou, ce que Minsk réussit à faire avec succès, d'après eux.

"Seulement quatre jours séparent les rencontres de Vladimir Poutine avec Ioulia Timochenko et Alexandre Loukachenko.

Dans les deux cas, Vladimir Poutine ne paraissait pas particulièrement optimiste ou satisfait.

Les Russes ne semblent pas avoir envie de traiter avec les deux parties, ils y sont plutôt contraints.

Mais les résultats des négociations de Minsk et de Novo-Ogarevo sont très différents. Moscou comprend que Loukachenko ne pense qu'à ses intérêts et qu'il n'est pas prêt à reculer d'un iota sur la souveraineté réelle, et non déclarative, de la Biélorussie.

L'essentiel, c'est que le batka -petit père- est prêt à garantir le respect de ses engagements.

Ioulia Timochenko est incapable de le faire, même si elle le voulait.

L'élite ukrainienne, où font rage en permanence des conflits internes, est incapable d'appliquer fermement telle ou telle politique dans l'arène internationale". -Kommentarii, 09.10-.

MOLDAVIE :

 Les médias de Tiraspol -capitale de la Transnistrie- essaient de persuader la population que seule la Russie est capable d'aider à régler le conflit en Transnistrie.

"La Russie s'en est toujours tenue au principe selon lequel les parties doivent s'entendre elles-mêmes.

Elle affirme jusqu'à ce jour qu'elle acceptera n'importe quelle décision conforme au droit international...

Notre peuple s'est prononcé clairement lors d'un référendum: il ne veut adhérer ni à l'UE, ni à l'OTAN, il veut être avec la grande Russie". -
Lenta PMR, 08.10-.

"Les récents événements dans le Caucase ont montré que le monde unipolaire était un échec.

En dépit des intérêts des Etats-Unis et de l'OTAN, il a été enterré par la Russie qui s'est renforcée.

C'est à présent le tour de la Transnistrie et de ses rapports avec la Moldavie.
La Russie a proposé aujourd'hui à la Moldavie et à la Transnistrie de s'entendre elles-mêmes sur une forme de coexistence et elle n'a pas l'intention d'exercer telle ou telle pression sur les parties ou de leur imposer des propositions.

Seule la Russie est capable d'apporter un soutien réel à la Transnistrie". -Pridnestrovie, 10.10-.

Les médias opposés aux autorités de Chisinau ne sont pas tendres en décrivant les malheurs qui menacent une Moldavie sous influence russe.

"Les excès nationalistes, les revendications chauvines et l'ambition revancharde de redevenir une superpuissance renaissent aujourd'hui grâce aux complexes géopolitiques du Kremlin et atteignent même la Moldavie.

Ils apportent la roumanophobie, le mépris des valeurs démocratiques, la haine de l'Occident, le culte du bâton et les intimidations, la vénération de la force au détriment du droit, etc.

La poutinisation de la Russie, achevée dans son pays d'origine, se fraie à présent un chemin vers d'autres républiques de l'ex-URSS.

Grâce aux dirigeants de Chisinau, elle a déjà pénétré sur notre territoire". -Jurnal de Chisinau, 14.10-.

ARMENIE :

 Les experts continuent à dresser le bilan du conflit armé en Ossétie du Sud et des actions entreprises par les grands pays européens en vue d'arriver à la paix.

"La guerre d'août n'a pas seulement révélé la longue lutte de position entre la Russie et les Etats-Unis pour le partage des zones d'influence, elle a aussi posé un sérieux problème géopolitique, en ouvrant la porte à une révision du rôle de la Russie dans la politique mondiale...

A la suite de la guerre, la Géorgie s'est "libérée" de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, qui l'empêchaient, entre autres, d'adhérer à l'OTAN.

Elle a reçu la perspective de pouvoir accueillir d'immenses investissements.

La Russie a acquis ces deux territoires et manifesté sa volonté de participer à nouveau aux processus mondiaux.

Les Etats-Unis ont entièrement "arraché" la Géorgie à la Russie et ont reçu un espace réel pour s'affirmer solidement dans le Caucase du Sud". -
Azg, 14.10-.

"Le succès du plan Medvedev-Sarkozy est le premier signal attestant que les hommes politiques européens cessent de dépendre de la position des Etats-Unis et qu'ils veulent prouver qu'on peut régler les problèmes dans le Vieux Monde par ses propres forces...

Ni la France, ni l'Allemagne ne voudront détériorer -leurs relations- avec la Russie à cause d'un petit pays qui ne représente aucune valeur stratégique, aussi triste que cela soit pour M. Saakachvili". -Ayastani anrapetoutioun, 14.10-.

Les observateurs commentent avec un mécontentement évident les déclarations du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sur les moyens possibles de régler le problème du Karabakh.

"L'interview de Sergueï Lavrov -au quotidien Rossiïskaïa gazeta- a, semble-t-il, dégrisé une partie de la société arménienne qui comptait encore sur l'aide de la Russie dans le règlement du problème du Karabakh.

Le ministre russe des Affaires étrangères a laissé clairement entendre que, sans la Turquie, le règlement est pratiquement impossible.

A la lumière des récents événements dans la région, les déductions de Sergueï Lavrov s'expliquent facilement:

le diplomate haut placé a eu beau ruser, la Russie est intervenue non pas pour défendre les citoyens de l'Ossétie du Sud, mais pour rétablir son pouvoir dans le Caucase". -PanArmenian.net, 09.10-.

"Pourquoi le ministre russe des Affaires étrangères pousse-t-il l'Arménie vers la Turquie?

Le but est évident :

la Turquie a des problèmes avec l'Arménie sur laquelle la Russie a une grande influence.

Cette dernière attend beaucoup de l'Azerbaïdjan, sur lequel la Turquie exerce une grande influence.

Le règlement des problèmes de la Turquie n'est pas contraire aux intérêts de la Russie et le règlement des problèmes de la Russie n'est pas contraire aux intérêts de la Turquie.

Par conséquent, la Russie et la Turquie ont une réelle possibilité de tomber d'accord, en partant de leurs intérêts mutuels, et elles tentent d'y parvenir". -Azg, 14.10-.

GEORGIE :

 L'examen des résultats de l'application du plan Medvedev-Sarkozy au sommet de l'UE n'a pas inspiré d'optimisme particulier auprès des commentateurs.

"Si aucun accord sur le retrait des Russes d'Akhalgori -région de l'Ossétie du Sud- n'intervient, l'Union européenne devra poser la question des sanctions économiques.

Si, bien entendu, l'UE veut vraiment employer des moyens de pression contre la Russie". -IA Georgia News, 13.10-.

"Une catastrophe s'est produite dans le pays. C'est une catastrophe de se demander qui de Silvio Berlusconi ou Nicolas Sarkozy a défendu Tbilissi contre l'entrée des troupes russes.

L'Occident n'a pas du tout envie de prendre des sanctions contre la Russie, mais il sera contraint de le faire." -The Georgian Times, 08.10-.

De l'avis de certains politologues, les actions de la Russie à l'égard de la Géorgie sont irrationnelles, c'est pourquoi il est pratiquement impossible de prévoir ses actions prochaines.

"Les Russes ont dépassé les limites du rationnel. Ce peuple est malade et ne veut pas renoncer à l'Eurasie. Vladimir Poutine se trouve toujours... en Union soviétique.

L'Occident a réagi à toutes ses diatribes avec un sourire forcé.

Avant le 9 août, l'Amérique était certaine que les Russes n'oseraient pas entrer ouvertement en Géorgie.

Si l'Amérique y croyait, à qui devons-nous alors demander des comptes?" -The Georgian Times, 08.10-.

AZERBAIDJAN :

Les experts retiennent que les leaders des Etats de la CEI sont inquiets du comportement de la Russie dans le domaine énergétique, entre autres, des tentatives de dicter ses conditions à l'Union européenne.

"La Russie va d'un extrême à l'autre, elle essaie de créer une coalition anti-américaine.

Les pays de l'UE sont effrayés par les tentatives de la Russie de leur dicter les règles du jeu en se servant du levier énergétique. La Russie oublie l'existence dans l'UE de la "cinquième colonne" des Etats-Unis constituée des pays de l'ancien bloc de l'Est.

Après avoir connu l'amère expérience des rapports "fraternels" avec la Russie, ces pays vont torpiller toutes les "velléités" de l'Union européenne d'établir des rapports étroits avec Moscou.

En ce qui concerne l'Azerbaïdjan et l'Ukraine, ils n'ont aucun intérêt à participer à tous ces jeux anti-américains de la Russie. Il ne faut pas non plus réveiller le chat qui dort". -Zerkalo, 09.10-.

Commentant le retrait de la Géorgie de la CEI, les journaux écrivent que l'Azerbaïdjan n'est pas près de prendre une telle décision.

"Les pays faisant partie de la CEI se prémunissent contre la pression de la Russie. Cette appartenance forcée à la CEI durera tant que la menace économique et militaire de la Russie restera réelle.

Qu'est-ce que la CEI? C'est une sorte de club de gentlemen, un "bazar forcé" pour les pays postsoviétiques...

L'Azerbaïdjan n'est pas un membre bénévole de cette organisation. Notre pays a adhéré à cette structure sous la contrainte". -Zerkalo, 10.10-.

Sous la pression de la communauté mondiale et à la suite d'une grave crise financière, le Kremlin sera contraint, selon les médias, d'assouplir peu à peu sa position sur la Transcaucasie, mais chaque concession de Moscou sera le résultat d'un marchandage cruel.

"Moscou commence à comprendre qu'il est tombé dans un piège en introduisant ses troupes en Géorgie.

Mais la Russie a prouvé par sa politique agressive qu'elle peut à tout moment attaquer un allié des Etats-Unis et entrer dans sa capitale.

L'intervention en Géorgie a été effectuée en vue de démontrer la puissance et les moyens d'influence de Moscou.

Le Kremlin a ainsi donné un avertissement aux autres pays de la CEI. Des éléments d'un marchandage politique sont perçus même dans le retrait des troupes russes.

Y a-t-il une entente entre l'Europe et la Russie sur le retrait des troupes russes et la diminution du rôle des Etats-Unis dans la région?

Ou bien la Russie est-elle parvenue à s'entendre sur le ralentissement du processus d'admission de la Géorgie à l'OTAN?" -Halg Djebhessi, 10.10-.

KAZAKHSTAN :

Dans les conditions de la crise financière mondiale, les commentateurs considèrent les ressources énergétiques comme un puissant facteur capable de changer les rapports entre les Etats, et ce, non seulement dans le cadre de la CEI.

"L'ensemble du monde pro-américain a réagi avec indignation aux actions de la Russie en Ossétie du Sud et en Abkhazie, en proposant même d'exclure Moscou du G8 et de rompre les rapports avec lui dans le cadre de l'OTAN.

Cependant, depuis la fin de la semaine dernière, le Kremlin est devenu tout à coup l'ami principal de la vieille Europe, et Condoleezza Rice s'est rendue dans le monde pro-russe en y donnant des assurances d'amitié éternelle et en exprimant l'espoir d'un "renforcement de la coopération".

La Russie riche de ressources énergétiques est devenue tout à coup un pays frère et un ami pour tout le monde.

L'Ukraine a enfin signé le Mémorandum sur le passage en trois ans aux prix du marché pour le gaz.

Apparemment, Ioulia Timochenko, qui avait déclaré à plusieurs reprises qu'elle ne se laisserait pas faire par Moscou sur ce point, a compris que le temps des grimaces était révolu.

La Russie n'a qu'à fermer un seul robinet pour qu'en pâtisse non seulement l'Ukraine, mais aussi ses voisins occidentaux qui ont été ces dernières années les sponsors de tous les shows politiques de Kiev". -Novoïe pokolenie, 10.10-


http://hadria.riviere.over-blog.com/article-24030007.html

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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 05:20


Jean-Luc Melenchon dit la vérité
aux médias pourris :



Jean-luc Melenchon, et quelques réactions de lecteurs. Edifiantes. A méditer par les journalistes... Qu'ils voient un peu ce que pensent les Français de leur soupe libérale... Eva



Jean-Luc Mélenchon à la Fête de l'Humanité en 2008
wikipedia.org



Politis -
oct 13


Arrêt  sur images
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=2097

Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS, invité de l'émission Dimanche +, parle de la crise économique, et met en cause "un personnel politique, médiatique et économique qu'il faut pousser vers la sortie."

"Médiatique ?" demande Anne-Sophie Lapix qui présente l'émission."
Vous voulez un nom ? Votre collègue Jean-Marc Sylvestre qui nous fait le catéchisme néolibéral, depuis bientôt dix ans, sur TF1 matin, midi et soir. Il n'analyse rien du tout, il fait de la propagande." répond Mélenchon - émission du dima,che 12-10-2008

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ET POURTANT ELLE TOURNE!
 

Pour avoir dit à canal plus dans l’émission « Dimanche plus » de Anne Sophie Lapix ce que je pensais de la  responsabilité morale de ceux qui se sont engagés depuis des années dans l’apologie du libéralisme, notamment dans les médias, et avoir, à ce propos, cité comme exemple le cas du journaliste Jean-Marc Sylvestre, je fais l’objet d’une série de mise en cause musclée. Sauf contre ordre de dernière minute, qui ne serait pas de mon fait, je serai ce soir à 19 heures sur LCI en face de Jean-Marc Sylvestre sur le plateau de Michel Field. Je ne dis rien de plus d’ici là. Mais je demande à ceux que cette histoire intéresse de visionner la vidéo qui se trouve à gauche sur cet écran et qui présente l’intégrale de mon entretien avec Anne Sophie Lapix. Après m’avoir écouté mes lecteurs se demanderont si mes propos mettent en cause le métier de journaliste, s’ils évoquent une volonté de mise sous contrôle politique des médias bref s’ils constituent le « dérapage total » que m’imputent messieurs Morandini et Revel sur leurs blogs. Je reproduis en fin de ma note la retranscription mot à mot de mon entretien sur ce sujet et j’y joins le texte du blog des deux journalistes avec le lien qui permet d’aller vérifier si ce que je recopie est bien leur texte. Le mystère après cela reste de savoir d’où des journalistes aussi scrupuleux et professionnels tirent des citations entre guillemets de mes propos qui sont de pures re-créations. Puisque je suis de retour devant mon clavier, j’en profite pour évoquer d’autres responsabilités morales dans la crise que nous vivons. 


Les promesses aveuglées de Nicolas Sarkozy
 
Le crédit immobilier – à la source de l’actuelle crise - a été encouragé de longue main par les responsables politiques de la droite. On se souvient déjà que dans « paquet fiscal » de l’été 2008 il y avait un crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt qui était une puissante incitation à l’endettement. En fait c’était là le fond de la philosophie économique de Nicolas Sarkozy. On retrouvera avec intérêt ses propos publiés dans la Revue Banque n°690 en avril 2007 alors qu’il était candidat à la présidence de la République,. « Les ménages français, gémissait-il, sont aujourd’hui les moins endettés d’Europe. Or, une économie qui ne s’endette pas suffisamment, c’est une économie qui  ne croit pas en l’avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du  lendemain. » Cette apologie du modèle américain de développement sur des montagnes de dettes sonne aujourd’hui tragiquement. Heureusement que Sarkozy n’a pas eu le temps de mettre ses projets en application. Voyez plutôt : «  C’est pour cette raison que je souhaite développer le crédit  hypothécaire pour les ménages et que l’État intervienne pour garantir l’accès au crédit des personnes malades.Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir  leur emprunt par la valeur de leur logement. Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l’hypothèque  était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité  personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du  bien hypothéqué. Ceci profiterait alors directement à tous ceux dont les  revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants »..Ce recours hasardeux et dangereux à l’extension du crédit hypothécaire a cependant été encouragé par des mécanismes nouveaux qui permettent de cautionner des prêts et d’en engager de nouveaux. Pour cela deux mécanismes on été mis en place depuis 2006, notamment sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy à Bercy. D’abord le « viager hypothécaire », qui prévoit le versement d’un viager à des personnes âgées sur l’hypothèque de leur logement. Ensuite, le plus dangereux comme incitation au surendettement, « l’hypothèque rechargeable », qui permet aux accédants à la propriété d’obtenir de nouveaux crédits au fur et à mesure du remboursement de leur prêt hypothécaire. On voit bien ici derrière la fabrication d’un mythe de l’accession à la propriété, comment ces mécanismes poussent les ménages à s’endetter et à se mettre à la merci du marché et de ses soubresauts. 
 
 
  Récidives et récidivistes.
 
On se souvient du concert de louanges qui monta autour autour du rapport Attali et de la dérision qui avait entouré ceux qui le dénonçaient. C’est le moment de revenir au texte de ce petit génie de la gauche caviarissime. Alors que la crise des subprimes avait déjà éclaté depuis plusieurs mois, le Rapport Attali  n’en avait tiré aucune leçon. Relisons-le. Il faut, disait-il, « Permettre aux Français d’accéder plus largement à la propriété à l’instar des Américains dont 66 % sont propriétaires contre 57 % en France ». Bien sur cette trouvaille était enrobée comme d’habitude sur de vertueuses considérations compassionnelles. « Proposer à tous les locataires modestes d’accéder à la propriété du logement ». Et tous les gogos d’applaudir sans se demander s’il n’est pas plus judicieux de demander à l’état de construire de logements de qualité en nombre suffisant de façon à en réduire le coût pour chacun et permettre de vrai parcours locatif pour les ménages selon leur âge et leurs besoins. Mais Attali est battu dans le genre surréaliste. Au début de ce mois d’octobre 2008, un nouveau rapport officiel Conseil d’analyse économique, organe rattaché au 1er ministre François Fillon, prône lui encore le recours au le crédit hypothécaire. Totalement déconnecté de la réalité de la crise immobilière et financière, intitulé « Loger les classes moyennes » il est rédigé par les économistes Jacques Mistral et Valérie Plagnol, il préconise encore d’ « élargir l’accès au crédit immobilier » et de « développer le recours à l’hypothèque » pour « loger les classes moyennes ». Il invite le gouvernement à " réduire les coûts liés à la prise d'hypothèque, pour y encourager les emprunteurs à y recourir". Et, cerise sur le gâteau, il vante « la titrisation bancaire comme outil de développement du marché immobilier ». Alors que c’est là exactement ce mécanisme qui a contaminé tous les marchés américains !
 
L’affaire Natixis.

Dans cette série de responsabilité on doit aussi évoquer le jeu de certaines banques avec la confiance de ceux qui leur confient leurs dépôts. Ici il s’agit de Natixis, d’une banque d’investissement et d’affaires créée en 2006 par la fusion deNatexis, la banque d’investissement des Banques Populaires et d’Ixis, la banque d’investissement des Caisses d’ Epargne et de la Caisse des dépôts. Cette banque était aussitôt devenue le n°2 français du financement immobilier, le n°1 français de la gestion d’actifs et le n°1 français de la gestion d’épargne salariale. Par exemple, le fonds d’épargne entreprise des assistants parlementaires est géré par Natixis….Cela ne suffisait pas aux petits génies de la finance qui dirigeaient cette affaire. La Banque s’est donc lourdement exposée sur les financements immobiliers aux Etats-Unis en investissant sur marché des rehausseurs de crédits. Elle y a évidemment perdu  4 milliards d’euros. La composition du capital faisait que 35 % étaient possédés par les Caisses d’Epargne, 35 % par les Banques populaires. Et il y avait aussi 30 % flottant sur le marché boursier. C’est là que se concentre le problème social le plus cruel. Les courtiers ont fait du zèle auprès des déposants de leur banque, de modestes possesseurs de livret d’épargne. La pression aux résultats a été tellement forte que les 90 000 employés des deux banques ont aussi été enrôlés dans les opérations d’achat. Au total,  1,2 millions de petits actionnaires français, clients des caisses d’Epargne et des banques populaires, ont été pris au piège. Un piège en effet. L’action a été  lancée à 20 euros en 2006, elle vaut aujourd’hui autour de 1,75 euros. Les économies placées de cette façon ont donc été divisées par onze ! Une catastrophe. Elle n’a aucune autre cause qu’une politique d’investissement aberrante car les maisons mères étaient des acteurs solides. A présent ceux qui se sont engagés ne sont couverts par aucune garantie puisqu’il s’agit d’action et non de dépôts. Il leur faut attendre que le cours remonte. Mais s’ils ont besoin de fond tout de suite pour payer quoique ce soit, y compris des mensualités d’emprunt a leur banque, il est peu probable que celle-ci payent a leur place ou bien leur consente un moratoire…


RETOUR SUR IMAGE ET SON

Renaud Revel (l’Express  titre sur son blog (13 octobre) : « Quand Mélenchon dérape..Voici son texte : « Invité de l’émission politique de Canal+, Dimanche+, le socialiste Jean-Luc Mélenchon a totalement dérapé ce week-end, en s’en prenant au « personnel médiatique et économique », accusé d’avoir plongé le monde dans la crise. « Il faut virer le personnel médiatique et économique, qui nous a conduit dans le mur », a t-il lancé, avant de s’en prendre directement à un journaliste de TF1, désigné à la vindicte: « ll faut virer quelqu’un comme Jean-Marc Sylvestre, le chroniqueur économique de TF1, qui depuis des années, ne fait pas de l’info sur TF1, mais de la propagande ». Ce type de sortie rappelle les fatwas de 1981, quand la gauche excommuniait une partie de la profession et organisait des charrettes dans l’audiovisuel. Que ferait Mélenchon s’il était en situation de gouverner ? Des listes noires à l’entendre. La charge est en tous les cas peu reluisante et caricaturale. La Société des journalistes de la chaîne devrait prendre, en tous les cas, position aujourd’hui. Quand à Jean-Marc Morandini, il semble disposer de citations légèrement différentes. Mais des citations tout de même. Entre guillemets et en italiques, bien sur, comme dans un vrai verbatim. Le titre est catégorique : Mélenchon (PS): "Il faut virer Jean Marc Sylvestre de TF1 !"  Voici le texte : « C’est une charge sans précédent qu’a lancé le sénateur socialiste Jean Luc Mélenchon qui était l’invité ce midi de l’émission Dimanche + sur Canal +. Interrogé sur la crise financière et ses conséquences, il a affirmé : ‘Il faut virer le personnel médiatique et économique qui nous a conduit dans la mur !" Interrogé par Anne Sophie Lapix, surprise par l’expression "de personnel médiatique", Mélenchon a précisé : "Je vais vous donner un nom ! Il faut virer quelqu’un comme Jean Marc Sylvestre, chroniqueur économique sur TF1 qui depuis des années ne fait pas de l’information sur TF1, mais de la propagande ! Voilà les gens qu’il faut virer !" 


VOUS VOULEZ UN NOM ?

Et maintenant voici le verbatim réel de mes propos. Ceux qui doutent de ma retranscription peuvent vérifier par eux-mêmes en écoutant la vidéo qui se trouve à gauche de la page d’accueil de ce blog….

Et pourtant, messieurs les ayatollahs, elle tourne ! Comme disait Galilée devant ses juges de l’église intouchable d’alors.
"Anne Sophie Lapix : L’actualité de la semaine ce sont les bourses qui s’effondrent et la crise du système financier. Est-ce que vous buvez du petit lait ?
 
JLM : Non. Mais je devrais car ce n’est pas faute d’avoir annoncé tout ça, on parlait à l’instant d’ATTAC, des altermondialistes de manière générale, des forums sociaux, combien de réunions avons-nous fait, combien de livres avons-nous écrit pour annoncer que ça allait mal finir et que cette économie de casino s’effondrerait. Mais maintenant, je suis comme beaucoup de gens qui ont lu les livres et qui connaissent leur histoire ; tout ce ci est dramatique, parce que tout le monde va être mis sous tension, la crise va passer de la finance à l’économie, de l’économie au social, du social à la politique et à l’international.
 
ASL : Et vous avez la solution vous, le nouveau modèle économique qui sauvera le monde ?
 
JLM : Vous pensiez que je l’exposerai là en quelques mots bien sûr … Non évidemment …
 
ASL : Vous avez peut-être une petite idée ?
 
JLM : Oui bien sûr. Je sais une chose. Il faut de toute façon, vaille que vaille, dans le moyen terme faire deux ruptures. L’une avec le modèle capitaliste d’accumulation sans fin, l’addition des intérêts particuliers sans intérêt général. L’autre rupture c’est avec le modèle productiviste, c’est-à-dire qu’on produit n’importe quoi, n’importe comment et on bousille la planète. Je mets en garde : les mêmes voyous qui ont pillé leur pays et ceux des autres sont en train de piller la planète, ce sont les mêmes.
 
ASL : On sait ce que vous refusez mais qu’est-ce que vous proposez ?
 
JLM : Il faudrait déjà se mettre dans la tête qu’il va bien falloir arrêter ce cirque. Car si vous les sauvez ils vont recommencer le lendemain.
 
ASL : Il faut les laisser mourir donc ?
 
JLM : Non il faut les punir et les chasser. A l’heure qu’il est il y a toutes sortes de grandes réunions mais dans les banques qui ont été nationalisées, ce sont les mêmes qui continuent à spéculer, parce que quand on vous dit les marchés ceci, les marchés cela, les marchés paniquent, mais c’est à cause des mêmes que ceux qui prenaient les décisions auparavant, ce n’est ni vous ni moi qui avons été faire la queue à la banque pour récupérer nos dépôts et heureusement, nous on fait de preuve de sens des responsabilités, pas eux.
 
ASL : Donc on les punit ?
 
JLM : On punit, vous comprenez l’expression, ça signifie qu’il faut savoir tourner la page et ne plus leur faire confiance. Ecoutez, ne faites pas confiance aux gens qui vous ont cassé les bras et les jambes pour venir vous les soigner. Donc cela veut dire qu’il y a tout un personnel médiatique, politique, économique qu’il faut pousser vers la sortie.
 
ASL : Y compris médiatique ?
 
JLM : Bien sûr, vous voulez un nom ?
 
ASL : Oui, allez-y ?
 
JLM : Votre collègue Jean-Marc Sylvestre qui nous fait le catéchisme libéral depuis bientôt 10 ans sur TF1, matin, midi et soir, en expliquant qu’il faut acheter des actions, qu’il faut faire des fonds par capitalisation
 
ASL : Il ne fait qu’analyser la situation, c’est un analyste !
 
JLM : Non pas du tout, il n’analyse rien du tout. Il fait de la propagande matin, midi et soir.
Alors vous m’avez posé une question concrète. Là je vous ai dit ce qu’il faudra faire à moyen terme. Mais il y a l’immédiat. Il faut mettre un pare feu entre la crise et l’économie réelle, l’économie productive. Il faut protéger l’outil de production et les travailleurs eux-mêmes. Parce que c’est ça qui va remettre le pays en route. (...) il ne faut pas supprimer les postes dans la fonction publique …
 
ASL : Vous avez parlé de bouclier social, je crois ?
 
JLM : Voila …
 
ASL : En quoi cela peut consister ?
 
JLM : Le bouclier social cela veut dire qu’on arrête de supprimer des postes dans la fonction publique, qu’on arrête de privatiser les grands services publics comme La Poste …
 
ASL : Donc on arrête tout alors, on arrête la politique de Nicolas Sarkozy ?
 
JLM : On arrête la politique libérale, bien sûr, mais ce n’est pas que ça. Il y a aussi les salaires, qui va relancer l’économie ? Tout le monde peut comprendre ça. L’économie ce n’est pas vos banquiers qui vont la relancer, c’est vous par votre travail productif. Donc il faut protéger les producteurs et protéger l’outil de production. Et donc tourner la page de la politique libérale. Est-ce que cela ne vous paraît pas plein de bon sens, ce que je dis ?
 
ASL : Mais bien sûr, bien entendu, mais je n’ai pas à juger …

 

155 réponses à
“ET POURTANT ELLE TOURNE!”
Extraits

Nipontchik
dit:
ATTAC a été créé en 1996 si je me souviens bien (donc avant l’arrivée du gvt Jospin en 1997), cette assoc (et d’autres avant elle, voir sur son site le rappel des discours de JP Chevenement-mais il ne remonte pas jusqu’en 1983!!!) avait mis en garde contre les privatisations et la dérégulation.
Sarkozy a pu dire des bêtises utiles à rappeler en 2006 et 2007 mais il n’ a quand même pas le pouvoir de déclencher une crise MONDIALE avec épicentre aux Etats-Unis.
Et puis rappelons-nous les crises monétaires européennes de 1992 et 1993 (les suédois ont eu des taux d’intérêt de 400 %!!!) qui ont été résolues par une séries de dévaluations-rrévaluations te par le jeu des taux d’intérêt.
Eh bien ça c’était avant la globalisation induite par l’euro. Qu’est ce qui se passe quand il n’y a plus d’ajustements possibles entre monnaies (comme autrefois entre franc, lire, mark, peseta, etc…)???

Réponse en 2008: l’ajustement sur les marchés d’actifs, immobilier, actions, matières premières, et c’est autrement plus dangereux pour l’économie réelle, la production et les échanges.
La dérégulation de 1983 (E.Plenel a la mémoire + longue que vous Sénateur!!!), les critères de convergence de 1992, le grand marché unique européen, à côté de ça Sarko reste un nain (il y a certes les privatisations-mais avec noyaux durs - de Balladur-Sarko en 1993…).
Y aura-t-il 1 journaliste assez sérieux pour vous le rappeler?

B. Samson dit:
Courage! Vous allez en prendre plein les dents. Tous les journalistes et les experts qui causent dans le poste vont vous traîner dans la boue.
Mais j’espère que vous arriverez à vous faire - un peu - entendre.
PS : j’adore le ” Il (Jean-Marc Sylvestre) ne fait qu’analyser la situation, c’est un analyste” de la blonde de Canal

MH2 dit :
Merci pour vos paroles percutantes !
On en a viré pour moins que ça dernièrement à France 24 !
On ne va pas pleurer sur Jean-Marc Sylvestre qui plein d’arrogance et de mépris nous a assommé pendant des décennies !

Renault licencie en ce moment 2000 personnes, est -ce que Elie Cohen et Jean-Marc sylvestre les pleurent ces gens là ?
Et bien non, bien sûr, ils s’en foutent !
Avec les salaires mirobolants que ces deux thuriféraires ont engrangés depuis des siècles on ne va pas sortir les mouchoirs si tant est que l’un des deux disparait de l’écran et si l’autre cesse d’être invité ! Et je ne parle même pas des privilèges que le système leur octroie en plus pour aboyer chaque jour sur les chaînes privées ou publiques. C’est bien simple ils sont partout !
Jamais les directions des chaînes n’ont ouvert leurs micros aux contradicteurs, aux économistes non orthodoxes, toujours les mêmes sempiternellement le furent, répétés à l’infini dans le miroir aux alouettes.
Les fameux ” experts néolibéraux ” qui pleurent désormais sur ces mêmes antennes de France et de Navarre pour que l’on vienne en aide aux banques. Soyons sûrs qu’ils y ont laissé leur magot et qu’ils n’ont pas envie que celui-ci s’envole en fumée !

Regardons plutôt cette petite vidéo non dénuée d’humour. Elle explique parfaitement la folie de ce système. Pédagogique, elle nous fait autant rire qu’elle nous enseigne.
Pluralité de l’intelligence. Expert ? Vous avez dit Expert ?
Nous sommes toutes et tous des experts de ce système puisque nous le subissons de l’intérieur.
Approfondissons dès lors l’expertise. Et rions de celui-ci.
http://www.solidariteetprogres.org/article4676.html

Tom dit :
Les petits marquis de la presse se défendent entre eux. Je signale qu’@si a rapporté les propos du bon docteur Méluch sans les déformer. (ils les ont quand même tronqués.
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=2097

Bruno dit:
Jean-Marc Sylvestre nous sert effectivement sa soupe libérale depuis des lustres sur France Inter. Il est remplacé depuis la rentrée par Dominique Seux : guère mieux mais un peu moins agaçant cependant. Si je peux me permettre un modeste conseil : surtout ne pas vous laisser enfermer dans une querelle tatillonne du genre “ce n’est pas exactement ce que j’ai voulu dire…” : dénoncez la propagande de cette clique qui nous enfume depuis des années, rappelez à l’envie l’épisode de la campagne du référendum et demandez à vos contradicteurs qui vous accusent de “chasse aux sorcières” pourquoi on ne les entend pas quand Sarko fait virer les patrons de journaux qui ne lui plaisent pas.
Et au passage n’hésitez pas à rappeler les liens des principaux médias et journaux avec les grands groupes financiers ou industriels… et l’amitié de ces grands patrons avec Nicolas Sarkozy.

A contrario je recommande à ceux que cela intéresse la lecture de “L’antimanuel d’économie” (éditions Bréal) de l’autre chroniqueur économique de France Inter Bernard Maris. C’est très intéressant et plein d’humour.

segolene
dit:
un journaliste doit il nous faire partager ses opinions ?
Les faits, seulement les faits. Sinon ça ne s’appelle pas journaliste.

Laurent64
dit:
 Tant mieux si cette confrontation avec Jean-Marc Sylvestre permet d’apporter des arguments d’un coté comme de l’autre. Espérons que l’émission ne sera pas déprogrammée.
Les médias sont de moins en moins neutres et des journalistes s’auto censurent de peur d’être la prochaine victime comme le démontre le licenciement du journaliste Richard Labévière viré par la nouvelle direction de RFi.
Bravo de mettre certains journalistes en face de leurs incohérences mais il faudrait surtout soutenir les courageux qui en ont bien besoin ! Si les excellents journalistes français (ils sont nombreux) ne sont politiquement pas soutenus, ils plieront !

H2 dit:
@ Ph Gardiol
Tout d’abord votre raisonnement est faux du fait qu’il n’ y a aucune pluralité véritable dans les médias télévisuels. A vrai dire très peu sur les ondes radiophoniques.
Il est risible que vous essayiez de faire peur avec le président Chavez qui a lui toutes les télés privées contre lui, dont certaines ont participé au coup d’Etat de 2002 au Vénézuéla qui a renversé la démocratie pendant 48 heures avant que le Peuple ne se rebelle ainsi qu’une bonne partie de l’armée loyaliste.
Et pour finir, vous voulez définitivement nous faire mourir de peur en suspectant M.Mélenchon d’en vouloir aux libertés publiques tandis que vous faites silence sur les licenciements visiblement abusifs de Grégoire Deniau et Bertrand Coq par la direction de France 24 chapeautée notamment par Madame Ockrent femme du ministre des affaires étrangères.
Je vous passe sous silence les graves atteinte aux libertés privées dans ce pays depuis un an.

H2 dit:
Sarkozy l’ami de M. Lagardère se demande comment faire avaler le Travail le Dimanche …Facile ! Il suffit de modeler les cerveaux en les matraquant de fausses nouvelles ! Car il faut que ça rentre dans les crânes à coup de masse.
Le “Journal du dimanche” qui appartient au groupe Lagardère vient de commander un sondage à Ipsos ( avec des questions biaisées ) pour savoir si les Français sont d’accord pour bosser comme des cons le dimanche (..)

rosay dit:
Il faut reconnaitre que J.L.M s ‘en sort très bien face aux journaleux médiatiques .
Souvenez-vous lords de la dernière présidentielle ” Laurent Fabius ” proposait un smic à 1500 euros .
Trichet le tricheur , ne voulait pas entendre parler d ‘augmentation de salaires pour cause d’inflation , ( mon oeuil !) La droite à rejeté Fabuis !!!
Aujourd’hui les fumistes de Banquiers , ont à leurs pieds des Milliards d ‘Euros - gratos grace à Trichets et consorts .
Faut vous marer,c ‘est vous qui allez casquer ces Milliards d’Euros ,
Faut pas rèver !!!!!

H2 dit:
” Tout en se positionnant délibérément dans l’action Nicolas Sarkozy a voulu rassurer lundi avec un leitmotiv : “le contribuable sera gagnant” à la fin du plan de 360 milliards d’euros de sauvetage des banques conduit en France.”
Le contribuable sera gagnant ! hi ! hi ! 360 milliard d’ Euros ( pas de francs) !
Et dire qu’ils veulent privatiser la Poste pour qu’elle leur en rapporte trois !
Trois pauvres milliards d’ Euros !

jean-mamhoud
dit:
JLM a mille fois raison mais plutôt que de le pousser vers la sortie , jm sylvestre devrait faire publiquement son mea-culpa, live and direct! mais au moins est-il sur une chaîne privée, commerciale, obsédée par le fric et donc à sa place…
plus coupable est selon moi l’équipe de france télévisions, la clique néolibérale des petits copains d’yves calvi: les cohen, marseille, goddet, touati… tous ces “bons clients” qui continuent à défendre coûte que coûte leur modèle exsangue- bon dieu, la gueule de cohen devant le refus du congrès du plan paulson! au secours! un vrai lapin pris dans les phares… il devait penser à la valeur de ses jetons de présence dans les differents conseils d’administration qu’il honore de son expertise…
espérons que le tsunami boursier nous débarasse de ces pitres…
dieu sait qu’il y a d’autres économistes mais n’étant pas dans la ligne du parti, ils sont rarement invités à s’exprimer ou alors très tard le soir, chez taddéi… ok, on a parfois droit à bernard maris, libéral de gauche-c’est tout dire de l’aventurisme télévisuel…
mais bon,
c’est france televisions, une télé d’état qui en bon petit soldat capitaliste et libéral se doit de servir la soupe aux annonceurs…

MITCH 13
dit:
ce journaliste bien dans la ligne et valet servile des puissants, il a surement chez Bouygues des stocks options. Ses analyses pour fête foraine au stand des pipes en “platre” au choix du lecteur. J’apprecie votre présence dans les débats, ce n’est jamais neutre on vous caricature comme Ségolène. Je ne suis point socialiste, ni gauche ni droite, mon métier l’ audit, du préventif, on informe on prend les décisions, cas d’école classique et non pas pour le”banditisme” financier. Les agités actuels de bons de mauvais plan voir d’arrière plan ont été incapable malgré les soubressauts et les alertes d’anticiper. Ils sont responsables:
Une europe harmonisé, socialement, fiscalement, économiquement etc
De ne pas avoir aboli le secret bancaire.
D’accepter l’existence des paradis fiscaux.
D’avoir cautionné les méthodes virtuelles de placements, un nobel de mathématiques s’y perd, encore aujourd’hui ils sont tous enfumés.
De refuser, les controles à tous niveaux dans les entreprises, l’administration etc de la part des salariés par des audits indépendantes.
De ne pas s’etre attaqué aux différentes fraudes,
Suppression des parachutes, une belle fumisterie, qui a crée cette loi ? dès l’instant que l’on donne sans controle la possibilité d’obtenir un bonus les comptes sociaux sont “bidouillés” toute la chaine y trouve son avantage.
 L’occident, les capitalistes, les libéraux etc. ont un créancier le parti communiste chinois; Une leçon que donne tous ses spéculateurs sans patrie et que l’on a favorisés pour des profits y compris la répartittion inavouableil aime le “rouge” pas le bleu.

Mickey dit :
En effet, à sa mesure, Sylvestre est un agent du système.Et le Système est STRUCTURELLEMENT voué à reproduire ce genre de crises.Et les drames sociaux, et les guerres qui vont avec…

marsouin dit:
Et il n’y a pas que M Sylvestre à chasser, il y a des tas de journalistes qui ne font pas leur boulot : “celui d’analyser les situations” et non celui de se faire les “porte paroles” du pouvoir en place et je citerai par exemple Mr Duhamel, Mr Apathie, Mr Calvi..etc !
A quand une chaine totalement indépendante ou l’on pourrait s’exprimer librement ou on ne serait pas farci à longueur de journée de contre-vérités, de mensonges d’état, de propagande !

Et pour ce qui est de la crise financière, j’ai bien peur que tout ce cirque ne reparte de plus belle, c’est malheureux à dire mais je pense que pour que cela fusse salutaire qu’il eût été bon que la crise s’aggrave et mette définitivement le système libéral sur les rotules !

DiGeo
dit:
Cela dit, je vous apporte tout mon modeste SOUTIEN pour votre émission de ce soir, car vous aurez façe à vous
la lie du journalisme de l’économie et de la politique.
Leurs méthodes, leur idéologie, leurs intérêts sont devenus le pue de notre Occident.
Attaquez les au coeur de leur faiblesse, l’image et le mensonge, et donnez des chiffres et des noms, simples, clairs.

xyz dit:
eh oui, la video a disparu comme tu dis marsouin…
cela signifie certainement que canal plus a expressément demandé à mélenchon de la retirer, prétextant du droit de propriété, qui peut mener en justice.
pas bon du tout… et pourtant elle tourne!
peut être, bien que je ne le conseille pas pour des raison évidentes de droits, les afficionados de mélenchon feraient bien de sauvegarder l’intervention sur LCI (ainsi que celle sur canal tant qu’elle est dispo sur le site) via leurs live box ou boitiers freebox ou autres, et éventuellement par une capture en ligne.
mais je ne conseille pas…

DIVADI dit:
Monsieur MELANCHON, quoique ne regardant jamais TF1et LCI, je serais devant mon poste pour voir et entendre votre intervention.Je suis de ceux, qui comme beaucoup” filerais des baffes” à JM Sylvestre et consort, si l’occasion se présentait.Marre de tous ces salauds!

paul
dit:
Un blog de ce type peut-il être un outil politique comblant en partie la démission des partis, sensés être un outil républicain de transmission de l’information du peuple vers sa représentation?
Celà impliquerait un comité de lecture des posts par PRS ou autre membres du staff de Melenchon, et un renvoi de cette écoute. Un modérateur, même s’il est utile, ne remplit pas cette fonction

H2
dit:
Site de Canal + : Emission d’ Anne-Sophie Lapix en présence de Jean-Luc Mélenchon.
http://www.canalplus.fr/tous-les-programmes/c-les-emissions/pid2180-c-p-dimanche.html?

segolene dit:
Sur LCI , la presentatrice du mini journal annonce:
“l’europe met 1700 MILLIARD d’euros pour les banques !!!!”
Quand je pense qu’on nous presse comme des citrons!!!




suite à http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p=628#more-628

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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 02:45



Etats-Généraux de la Presse
pouvoir et Contre-Pouvoir


Mediapart aura finalement participé aux « états généraux » de la presse. Durant dix-sept minutes! Avant de se retirer d'une procédure qui se confirme être au mieux un jeu de dupes, au pire une menace pour l'ensemble de nos métiers. Nous avions, dès le 13 octobre, fait part de notre inquiétude sur cette initiative présidentielle inédite, consistant pour le pouvoir – le chef de l'Etat et son cabinet – à remodeler ce qu'il est convenu d'appeler « le contre-pouvoir ».

 

Dans une « lettre ouverte aux états généraux » (à lire en cliquant ici), la rédaction de Mediapart s'inquiétait de cette « procédure monarchique » : « C'est le président de la République qui, seul, décide, choisit, arbitre. Ainsi le pouvoir exécutif s'arroge sans partage le droit de décider ce qui sera bon pour ceux qui, dans ce pays, font profession d'informer. »

 

Le 1er octobre, veille de l'ouverture de ces états généraux par le président de la République, Bruno Patino, actuel directeur de France Culture, nous invitait à intégrer l'un des quatre groupes d'études créés par l'Elysée et dont il se voyait confier la présidence, groupe intitulé « les nouveaux modèles de la presse face au choc d'Internet ».

 

Fallait-il y aller ? Oui, bien sûr, pour simplement porter devant ce groupe nos interrogations et nos inquiétudes. Certains, tel par exemple Claude Soula, du Nouvel Observateur, ont cru dans un raccourci audacieux y voir une contradiction (lire son billet de blog du 17.10 en cliquant ici).

 Presse: Mediapart quitte les «états généraux»

Nous avons donc accepté et préparé la première réunion de ce groupe qui s'est tenue ce jeudi matin, à 9 heures, rue de Babylone, à Paris, dans une annexe du ministère de la culture. La veille, nous avions adressé aux vingt-neuf membres de cette commission quelques remarques et demandes sur l'ordre du jour (liste complète des membres sous l'onglet "Prolonger").

 

Nous soulignions tout d'abord l'opposition d'une partie de la profession face à l'initiative présidentielle :

 

« La prise en main directe de ces états généraux par la plus haute autorité de l'exécutif, en l'occurrence le président de la République, assisté de sa conseillère spéciale, Emmanuelle


Mignon, et de plusieurs membres de son cabinet, a causé une vive inquiét
ude dans une partie de notre milieu professionnel.»

Vidéo :

http://www.mediapart.fr/journal/france/231008/presse-mediapart-quitte-les-etats-generaux



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1234



Nous sommes journalistes. Notre métier est l’information, c’est-à-dire la libre enquête sur tous les faits qui conditionnent la vie publique. C’est un travail qui nous oblige, car il est au cœur d’un enjeu qui nous dépasse: la démocratie.

 

Les droits et devoirs de notre profession ne sont pas un privilège, mais une responsabilité envers les citoyens. La déclaration qui vaut charte déontologique pour les journalistes européens l’énonce clairement : «La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l’égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics.» Tout simplement parce que les journalistes sont à la fois dépositaires, instruments et gardiens d’une liberté qui ne leur appartient pas : «Le droit à l’information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de l’être humain, rappelle le même texte, adopté en 1971 à Munich par nos fédérations et organisations professionnelles. De ce droit public à connaître les faits et les opinions procède l’ensemble des devoirs et des droits des journalistes.»

 

Nous sommes journalistes, et nous ne comprenons pas ce que divers représentants de notre profession sont en train de laisser faire. Nous ne comprenons pas comment l’avenir de notre métier peut être confié à une procédure qui est la négation même des principes que nous venons d’évoquer. Nous voulons parler de ces Etats généraux de la presse, initiés, convoqués et organisés par le président de la République française dont les quatre groupes de travail commencent aujourd’hui à se réunir.

http://www.mediapart.fr/journal/france/131008/presse-notre-lettre-ouverte-aux-etats-generaux

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24 octobre 2008 5 24 /10 /octobre /2008 07:06
"il serait difficile de nier qu’ils ont du sang sur les mains"

Les journalistes étatsuniens
et les crimes de guerre


DYER Peter
 
photo : Julius Streicher, pendu à Nuremberg. Profession : journaliste. Crime : propagande de guerre

Commentaire : Cette année les media d’information US ont salué l’ouverture d’un “Newseum” (musée du journalisme - ndt) de 450 millions de dollars à Washington dans une autocélébration du journalisme étatsunien. Pourtant, au lieu des claques dans le dos, les grands media US auraient pu exprimer quelques remords pour leur complicité dans la propagande de guerre de l’administration Bush qui a servi de justification à l’invasion de l’Irak.

Un journaliste indépendant, Peter Dyer, fait remarquer que le Tribunal de Nuremberg a considéré qu’un tel soutien médiatique à des crimes de guerre constituait lui-même un « crime ». Le 16 Octobre est un anniversaire qui devrait intéresser de près les journalistes qui ont soutenu l’invasion et l’occupation de l’Irak.


Il y a soixante-deux ans, le 16 octobre 1946, Julius Streicher fut pendu.

Streicher faisait partie d’un groupe de 10 Allemands exécutés au lendemain du premier procès du Tribunal de Nuremberg – un procès qui dura 40 semaines avec, au banc des accusés, 22 des nazis les plus importants. Chacun de ces accusés était jugé pour au moins deux des quatre crimes définis par la Charte de Nuremberg : crime contre la paix (agression), crime de guerre, crime contre l’humanité et conspiration.

Tous les condamnés à mort étaient d’importants officiels du gouvernement allemand ou des chefs militaires. Tous, sauf Streicher. Julius Streicher était journaliste.

Rédacteur en chef du journal violemment antisémite, Der Stürmer, Streicher fut jugé coupable et, selon les termes du jugement, « l’incitation au meurtre et à l’extermination, au moment même où les Juifs en Europe de l’Est se faisaient tuer dans les plus horribles conditions, constitue à l’évidence un crime contre l’humanité. »

Dans son plaidoyer contre Streicher, le procureur britannique Lieutenant Colonel M.C. Griffith-Jones déclara : « Monsieur de juge, il se peut que l’accusé n’ai pas été directement impliqué dans les crimes contre les Juifs… Nous soutenons néanmoins que son crime n’en est pas moins grave parce qu’il a rendu ces actes possibles, rendu ces crimes possibles, crimes qui n’auraient jamais été commis sans son soutien et celui de ses semblables. Il a mené la propagande et l’éducation du peuple allemand à cette fin. »

A Nuremberg, le rôle primordial joué par la propagande fut confirmé, non seulement par l’accusation et le jugement rendu, mais aussi par le témoignage du plus célèbre des accusés Nazis, le Reichsmarshall Hermann Goering :

« Les guerres modernes et totales se déroulent, à mon avis, selon trois axes : la guerre des armes sur terre, dans l’air et sur mer ; la guerre économique, qui est devenue une partie intégrante à toute guerre moderne ; et, troisièmement, la guerre de propagande, qui est aussi un élément essential de la guerre. »

Deux mois après l’exécution des condamnés à Nuremberg, l’Assemblée Générale des Nations Unies vota la résolution 59(I) qui déclare :

« La liberté de l’information requiert un élément indispensable qui est la volonté et la capacité d’en user sans en abuser. Elle nécessite comme principe de base l’obligation morale de rechercher les faits sans préjugés et de diffuser l’information sans intention malveillante. »

L’année suivante, une nouvelle résolution de l’Assemblée Générale fut adoptée : résolution 110 qui « condamne toute forme de propagande, dans tous les pays, qui tente de provoquer ou d’encourager toute menace contre la paix, toute violation de la paix ou tout acte d’agression. »

Les résolutions de l’Assemblée Générale des Nations Unies n’ont pas force de loi, mais les résolutions 59 et 110 pèsent d’un poids moral considérable. Ceci parce que, comme l’ONU elle-même, ces résolutions constituent l’expression même d’une réaction à la brutalité et aux souffrances engendrées par deux guerres mondiales et le désir universel d’éviter de nouveaux massacres.


Crimes de propagande


La plupart des juridictions n’assimilent pas la propagande de guerre à un crime. Cependant, plusieurs journalistes ont récemment été condamnés pour incitation au génocide par le Tribunal Pénal International pour le Rwanda.

Les efforts déployés pour criminaliser la propagande de guerre se heurtent à une résistance déterminée, particulièrement celle des Etats-Unis, et le combat est loin d’être gagné. Pourtant, sur le terrain purement légal, les choses sont claires : si l’incitation au génocide est un crime, l’incitation à l’agression, autre crime défini par Nuremberg, pourrait et devrait l’être aussi. Après tout, l’agression – le déclenchement d’une guerre sans provocation – est « le crime international par excellence qui ne se distingue des autres crimes de guerre qu’en ce qu’il englobe à lui tout seul l’ensemble des autres crimes, » selon les termes du jugement rendu à Nuremberg. Criminelle ou pas, une bonne partie du monde considère l’incitation à la guerre comme un acte moralement indéfendable.

A la lumière de ce qui précède et de la recette de Goering (une guerre, c’est des armes, une guerre économique et de la propagande) il est instructif d’examiner le rôle joué par les journalistes et les propagandistes de guerre étatsuniens dans le déclenchement et le soutien à la guerre.

L’administration Bush a commencé à vendre l’invasion de l’Irak au peuple étatsunien peu après le 11 septembre 2001. Afin de coordonner les efforts, le chef de cabinet de George Bush, Andrew Cars, créa au cours de l’été 2002 un Groupe Irak de la Maison Blanche (White House Iraq Group – WHIG) dont l’objectif était expressément le « marketing » de l’invasion de l’Irak.

Parmi les membres de ce groupes, on trouvait les personnalités médiatiques/propagandistes Karen Hughes et Mary Matalin [toute ressemblance avec la France n’étant que… - ndt] Le groupe WHIG était remarquable non seulement pour son mépris à l’égard de la vérité mais aussi par la candeur avec laquelle il reconnaissait mener une campagne de publicité. Un article du New York Times du 7 septembre 2002, intitulé « la Terreur tracée : la stratégie ; les assistants de Bush définissent une stratégie pour vendre leur politique », révéla :

« selon des officiels de la Maison Blanche, l’administration suivait un plan méticuleusement préparé pour convaincre l’opinion publique, le Congrés et ses alliés de la nécessité d’affronter la menace posée par Saddam Hussein… »

« selon les lois du marketing, » a dit Andrew H. Cars Jr, chef de Cabinet à la Maison Blanche et coordinateur du projet, « on ne peut pas introduire de nouveaux produits en plein mois d’aout. » Comme si le « produit » - l’invasion injustifiée d’un état souverain – n’était qu’un bien de consommation, une voiture ou une émission de télé. L’argument de vente inventé fut « le danger imminent » posé par les armes de destruction massive irakiennes. En d’autres termes, le travail du groupe WHIG était avant tout l’incitation à une guerre d’agression par le biais d’une propagande de la peur.

Dans ce esprit, le membre le plus éminent du WHIG, la Conseillère en Sécurité Nationale Conoleezza Rice, lors d’une interview accordée à Wolf Blitzer de CNN, brandit le spectre d’un holocauste nucléaire déclenché par l’Irak,

« Nous savons qu’il y a eu des livraisons à l’Iran, par exemple, - à l’Irak, par exemple, de tubes d’aluminium qui ne peuvent server qu’à – des tubes d’aluminium de haute qualité qui ne peuvent server qu’à la création d’armes nucléaires, à l’enrichissement de l’uranium… Le problème est que nous ne saurons jamais exactement à quel moment (Saddam Hussein) pourra disposer d’armes nucléaires. Mais nous ne voulons pas voir ces soupçons se transformer en champignon atomique ».

Cette image de champignon atomique fut une des plus marquantes de toute la guerre de propagande de la Maison Blanche. Elle fut inventée par Michael Gerson quelques jours plus tôt lors d’une réunion du groupe WHIG. La présence d’armes de destruction massive en Irak constituait la clé de voute de la campagne de l’administration Bush. D’autres éléments importants étaient les liens entre Saddam Hussein et Al Qaeda et par conséquence l’implication de l’Irak dans les tragédies du 11 Septembre.

Tout était faux. Mais en termes de propagande, il y a vérité lorsqu’on réussit à vendre le produit.


SOUMISSION DES MEDIAS


Le rôle joué par les grands média US au cours des préparatifs de l’invasion contre l’Irak fut marqué par leur soumission généralisée à l’administration Bush et leur abandon des devoirs les plus fondamentaux quant à l’opinion publique. Cette responsabilité est affirmée non seulement par la résolution 59 mais aussi par le Code d’Etique de l’Ordre des Journalistes Professionnels, qui précise : « les journalistes doivent vérifier la véracité de l’information de toute source et doivent veiller à ne pas commettre une erreur involontaire. »

Judith Miller, journaliste influente au New York Times, en s’abstenant de vérifier l’information, a joué un rôle dans la campagne de l’administration Bush visant à convaincre l’opinion publique US d’attaquer un pays qui ne représentait aucune menace. Bien qu’elle n’ait pas été la seule, et loin de là, Miller a probablement eu une responsabilité plus grande que tout autre journaliste pour avoir distillé la peur devant des armes de destruction massive imaginaires. [ndt : le New York Times a finalement licencié Judith Miller pour non respect de la déontologie – pour l’affaire Valery Plame notamment. L’auteur de cet article semble sous-estimer le travail conscient et volontaire entrepris par Judith Miller dans la guerre contre l’Irak.] A cet égard, elle, comme d’autres journalistes influents qui faillirent, porte sa part de responsabilité morale, sinon pénale, pour les centaines de milliers de morts, les millions de réfugiés et tout le carnage, destruction et souffrances humaines de l’opération « Liberté pour l’Irak ».

Cela dit, certaines personnalités éminentes des medias étatsuniens ont fait beaucoup plus que d’omettre la vérification des sources. Certains ont activement et passionnément encouragé les étatsuniens à commettre et/ou approuver des crimes de guerre, avant et pendant l’agression contre l’Irak.

Parmi les plus connus, on trouve Bill O’Reilly de Fox News qui – à la fois pour l’Afghanistan et l’Irak – a soutenu des crimes interdits par la convention de Genève tels que les punitions collectives contre les civils (Gen. Con. IV, Art. 33) ; l’attaque de cibles civiles (Protocol I, Art. 51) ; la destruction des réserves d’eau (Protocol I Art. 54 Sec. 2) et même la famine (Protocol I, Art. 54 Sec. 1).

Le 17 septembre 2001 : « les Etats-Unis devraient bombarder les infrastructures de l’Afghanistan et les réduire en miettes : l’aéroport, les centrales électriques ; les réserves d’eau, les routes » s’ils refusent de livrer Ben Laden aux Etats-Unis. Plus tard, il ajouta : « Ce pays est très primitif. Et leur retirer la capacité d’exister au quotidien ne sera pas compliqué… Il ne faut pas viser les civils. Mais s’ils ne se soulèvement pas contre leur gouvernement criminel, ils crèveront de faim, point final ».

Le 26 mars 2003, quelques jours après le déclenchement de l’invasion de l’Irak, O’Reilly a déclaré : « Certains pensent que nous aurions du accorder aux habitants de Bagdad 48 heures pour évacuer la ville, les avertir en larguant des tracts et en diffusant des messages à la radio et tout ça. Vous avez 48 heures pour dégager, après nous rasons la ville. » [voir Peter Hart “O’Reilly’s War : Any rationale—or none—will do” chez Fairness & Accuracy in Reporting, Mai/Juin 2003]


Punition collective


Un autre journaliste très influent, lauréat du prix Pulitzer et ancien rédacteur en chef au New York Times, le feu A.M. Rosenthal, a aussi défendu les attaques contre des cibles civiles et les punitions collectives dans le cadre de la guerre contre les nations musulmanes du Moyen-Orient. Le 14 septembre 2001, dans un article intitulé « Comment les Etats-Unis peuvent gagner la guerre », Rosenthal écrivit que les Etats-Unis devraient laisser à l’Afghanistan, l’Irak, la Lybie, la Syrie et le Soudan trois jours pour réfléchir à un ultimatum leur enjoignant de livrer tous les documents et informations relatifs aux armes de destruction massive et les organisations terroristes. Pendant ces trois jours, « les habitants de ces pays seraient encouragés 24/24h par les Etats-Unis d’évacuer la capitale et les grandes villes, parce qu’à l’aube du quatrième jour, tout serait rasé. »

Figure médiatique de la droite, Anne Coulter, à l’émission Sean Hannity Show le 21 juillet 2006, appela à une autre guerre et à plus de représailles contre les civils, cette fois contre l’Iran. « Eh bien, je n’arrête pas d’entendre dire que nous ne trouvons pas le matériel nucléaire, et qu’il pourrait être enterré dans des grottes. Et si nous les bombardions de fond en comble jusqu’à qu’ils ne puissent même plus construire un poste de radio ? Alors ça n’aurait plus d’importance s’ils possèdent le matériel nucléaire. »

Cette pratique des personnalités des grands média US qui consiste à promouvoir des guerres d’agression date d’avant le 11 Septembre. Thomas Friedman, trois fois lauréat du prix Pulitzer, a publié un appel virulent en faveur de crimes de guerre, dont la punition collective des Serbes et la destruction de leurs réserves d’eau, au moment de la crise du Kosovo :

« Mais si la seule force de l’OTAN est celle de pouvoir bombarder sans fin, alors il faut en tirer le maximum. Passons à une vraie guerre aérienne. Que l’on puisse encore organiser des concerts de rock à Belgrade, ou faire des promenades du dimanche, tandis que d’autres Serbes « nettoient » le Kosovo, est scandaleux. Belgrade devrait être une ville plongée dans le noir : chaque centrale électrique, chaque aqueduc, chaque pont, chaque route et chaque usine en rapport avec la guerre doit être visée.

Que ça vous plaise ou non, nous sommes en guerre contre la nation Serbe (et les Serbes sont d’accord là-dessus), et les enjeux doivent être très clairs pour eux : pour chaque semaine que vous passez à ravager le Kosovo, nous vous pulvériserons dix ans en arrière. Vous voulez retourner à 1950 ? Nous pouvons vous faire retourner à 1950. Vous préférez 1389 ? Va pour 1389. » [New York Times, avril 1999]

Ces commentaires à l’emporte-pièce, parfois même sur le ton de la plaisanterie, sur l’imposition d’une guerre contre des pays relativement faibles, sont formulés par des journalistes et personnalités étatsuniens au sommet de la profession. Chacun touche un public de plusieurs millions. Il est difficile d’exagérer leur influence.

Pour ne parler que de ces dix dernières années, les destructions et les massacres engendrés par le « crime international par excellence » de l’agression US ont été facilités par cette influence insouciante, irresponsable et/ou malveillante. Malheureusement, les paroles du Procureur de Nuremberg Griffith-Jones sur la propagande du journaliste allemand Julius Streicher s’appliquent aujourd’hui pour certains des journalistes les plus influents d’un pays qui, il y a 60 ans, représentait un espoir à Nuremberg :

Streicher « a rendu ces actes possibles, rendu ces crimes possibles, crimes qui n’auraient jamais été commis sans son soutien et celui de ses semblables. »

En 1947, l’Assemblée Générale des Nations Unies adopta la résolution 127 dans laquelle « l’Assemblée Générale … invite les gouvernement des états membres … à étudier les mesures à prendre au niveau national, dans le cadre de la légalité constitutionnelle, contre la diffusion d’informations fausses ou déformées qui seraient en mesure de porter atteinte aux relations d’amitié entre deux états. »

Malheureusement, 60 ans plus tard, peu de progrès ont été accomplis. La propagande de guerre est toujours légale et très vivante – florissante même, comme on peut le constater dans les appels réitérés à envahir un autre pays qui n’a jamais menacé les Etats-Unis : l’Iran.

Dans l’état actuel des choses, avec les Etats-Unis qui sont toujours la plus grande puissance militaire au monde, les propagandistes étatsuniens qui ont permis l’invasion de l’Irak et d’autres guerres d’agression n’ont pas de souci à se faire quant à leur responsabilité devant les principes de Nuremberg. Et pourtant, il serait difficile de nier qu’ils ont du sang sur les mains.

Peter Dyer

Traduction VD pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info

Article original
http://www.consortiumnews.com/2008/...

COMMENTAIRES :
  1. Les journalistes étatsuniens et les crimes de guerre (posté le 20 octobre 2008 par Marc )

Les journalistes étatsuniens et les crimes de guerre
20 octobre 2008, par Marc

Cela va sans dire mais en le disant cela va encore mieux : on pourrait écrire des choses similaires pour la France...

Des journalistes trainés en justice pour apologie de guerre ? L’idée est séduisante.

 

http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7278

 


Les journalistes de M6 Lille
en grève contre l'arrêt du 6 minutes


Les salariés de M6 Lille, Toulouse et Marseille était en grève le 16
octobre, pour protester contre la fermeture annoncée des bureaux locaux de la chaîne.


« Mardi 14 octobre, la direction avait annoncé en comité d'entreprise la cessation d'activité des 5 décrochages régionaux (Lille, Marseille, Toulouse, Lyon et Bordeaux 46 salariés, une vingtaine de pigistes), alors que la chaîne crée un nouveau 20h en début d'année prochaine

Après 18 ans de bons et loyaux services et plus de 3 600 JT couvrant l'actualité régionale, le coup est dur pour les huit salariés et les sept pigistes de Lille. Nous, journalistes, pensions que ce grand projet allait reposer sur le dynamisme reconnu des bureaux régionaux. Il n'en est rien. »

Rien ne sera entériné avant le comité d'entreprise extraordinaire du 23 octobre.

http://www.resistancesociale.fr/spip.php?article168

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24 octobre 2008 5 24 /10 /octobre /2008 06:49
Grande-Bretagne

Vérité et Guerre,
les oubliés des partis politiques
.


PILGER John
 

Les médias ignorent la vérité ou la déforment tandis que les Etats-Unis - de plus en plus impérialistes, et suivis par la Grande Bretagne - poursuivent leurs visées expansionnistes
.

La saison 2008 des conférences en Grande Bretagne passera dans l’histoire comme celle du Grand Silence. Les politiciens sont venus puis sont repartis et ont prononcé des mots devant de grands portraits où on les voyait en train de saluer de la main. Et on a beaucoup entendu parler des uns et des autres. Adam Boulton, rédacteur en chef de la chaine Sky News, qui traîne une étiquette de « mari de l’assistante de M. Blair, Anji Hunter », a publié un livre de potins alimenté grâce à « ses contacts exclusifs avec le 10 Downing street » (siège du Premier Ministre – ndt). Et voici ce qu’il nous révèle : Tony Blair a menti. Quant à l’autre Tony Blair, le criminel de guerre, il n’est même pas mentionné, car celui qui dédicace ses livres et qui salue au passage ne sera considéré au pire que comme un menteur.

L’élite se complait dans une autocélébration à laquelle sont invités tous ceux qui, du Parti Travailliste au Conservateur, ont offert un « standing ovation » au criminel de guerre lors de sa dernière journée devant le Parlement et qui n’ont toujours pas voté, encore moins condamné, le rôle joué par la Grande Bretagne dans la destruction humaine, sociale et physique de toute une nation. A la place nous avons droit à des débats tels que « L’espoir peut-il gagner ? » et mon préféré, « la politique étrangère peut elle être un atout pour le parti Travailliste ? ». Au sujet des crimes dont on ne pouvait pas parler, Harold Pinter a dit « Il ne s’est rien passé. Même au beau milieu des événements, il ne se passait rien. Cela n’avait pas d’importance. Cela n’avait aucun intérêt. »

Le rédacteur chef de la rubrique économique du journal The Guardian, Larry Elliott, a écrit que le Premier Ministre « ressemble à un héro tragique d’un roman de Hardy : un homme foncièrement bon qui tombe suite à une erreur de jugement ». Et quelle est donc cette erreur de jugement ? Deux aventures coloniales meurtrières ? Non. L’augmentation sans précédent de l’industrie de l’armement britannique et des ventes d’armes aux pays les plus pauvres ? Non. La suppression des services publics et leur remplacement par une clique au service des ultra-riches ? Non. La « folie » du Premier Ministre, selon Larry Elliott, c’est d’avoir « repoussé la date des élections l’année dernière ». Nous sommes en plein délire.


Suivre les Etats-Unis


On peut cependant repérer la vérité en appliquant la règle Orwellienne qui consiste à inverser les déclarations officielles, telles que « la Russie coupable d’une agression risque de se retrouver au ban de la communauté internationale, préviennent les Etats-Unis », ce qui donne une indication sur l’identité des véritables agresseurs ; ou bien en franchissant les limites invisibles fixées dans le cadre des débats autorisés dans les milieux politiques et économiques. « Lorsque la vérité est remplacée par le silence, » a dit le dissident soviétique
Yevgeny Yevtushenko, « le silence est un mensonge ».

Comprendre le silence est essentiel dans une société où l’information n’est plus qu’une cacophonie. Le silence couvre la vérité, et la vérité est que les partis politiques britanniques ont convergé et suivent désormais le modèle de l’idéologie unique des Etats-Unis. Ceci est différent du consensus politique établi il y a cinquante ans et connu sous le nom de social-démocratie. L’union politique d’aujourd’hui ne s’appuie sur aucun principe social démocrate. Le mot « débat » a rejoint la liste des mots creux et « principe » ne fait même plus partie du vocabulaire. Les pauvres et l’état financent les riches, c’est un fait. Ajoutez le pillage des services publics et vous obtiendrez ce qu’on appelle la privatisation.

Tout ceci fut imaginé par Margaret Thatcher mais, plus important, par les cerveaux du New Labour. Dans leur ouvrage The Blair Revolution Peter Mandelson et Roger Liddle déclarent que les « nouveaux piliers économiques » de la Grande Bretagne sont ses multinationales, l’industrie aérospatiale (armement) et la « suprématie du City de Londres » (quartier d’affaires – ndt). Tout le reste était destiné à être dépouillé, y compris le trés british service public. Le tout dans le cadre d’un nouvel autoritarisme social piloté par une hypocrisie basée sur des « valeurs ». Mandelson and Liddle réclamaient une « discipline sévère » et « une majorité qui travaille dur » et « l’élevage des enfants (sic) d’une manière convenable ». Et lors du lancement formel de sa Murdochratie, Blair a employé les termes « moral » et « moralité » 18 fois lors de son discours prononcé en Australie, en tant qu’invité de Rupert Murdoch [magnat de la presse mondiale - ndt] , qui a récemment trouvé Dieu.

Un groupe de réflexion appelé Demos était l’exemple même de ce nouvel ordre. Un des fondateurs de Demos, Geoff Mulgan, qui fût personnellement récompensé par un poste au sein d’une des « unités politiques » de Blair, a écrit un livre appelé Connexity. « Dans une bonne partie du monde » nous gratifie-t-il, « le problème le plus pressant n’est ni celui de la pauvreté ni celui de la pénurie… mais plutôt les désordres provoqués par la liberté : les troubles causées par trop de libertés dont on abuse au lieu d’en user de manière constructive. » Vivant apparemment sur une autre planète, il écrit aussi : « pour la première fois dans l’histoire, la plupart de nations les plus puissantes ne cherchent pas à faire de conquêtes. »

Une telle affirmation, aujourd’hui comme hier, ne peut être vue que comme une sinistre parodie dans un monde ou plus de 24.000 enfants meurent chaque jour des effets de la misère et au moins un million de personnes sont mortes dans un seul des pays conquis par une de ces "nations les plus puissantes". Cette pensée est l’exemple même de cette « culture » politique qui a réussi à fusionner le libéralisme traditionnel avec le courant débile du monde politique occidental et qui a réussi à nous priver de « trop de libertés » aussi efficacement et anonymement que des innocents sont écrasés sous nos bombes en Afghanistan.

Les résultats de ces illusions organisées sont rarement reconnus. La crise économique actuelle, qui menace l’emploi et les services publics, est la conséquence directe d’un militarisme rampant comparable, à peu de choses prés, à la première moitié du 20ème siècle, lorsque la nation la plus avancée et cultivée de l’Europe commit un génocide. Depuis les années 90, le budget militaire des Etats-Unis a doublé. Tout comme la dette nationale, il est actuellement le plus gros de tous les temps. Le vrai montant n’est pas connu, parce que jusqu’à 40% de ce montant est « classifié » - c’est-à-dire caché.

La Grande-Bretagne, dont l’industrie de l’armement occupe la deuxième place derrière les Etats-Unis, a elle aussi été militarisée. L’invasion de l’Irak a couté au moins 5 mille milliards de dollars. Les 4.500 soldats britanniques à Bassora n’ont pratiquement jamais quitté leurs casernes. Ils sont présents parce que les Etats-Unis l’exigent. Le 19 septembre, Robert Gates, le secrétaire à la Défense US, se trouvait à Londres pour réclamer 20 milliards de dollars à ses alliés comme la Grande Bretagne pour augmenter le nombre de soldats en Afghanistan et atteindre les 44.000. Il a dit que le nombre de soldats britanniques serait augmenté. C’était un ordre.

Pendant ce temps, l’invasion US du Pakistan est en cours, secrètement autorisée par le Président Bush. Le candidat du « changement » à la présidence, Barack Obama, a déjà appelé à une invasion et plus d’avions et plus de bombes. Les ironies sont sidérales. Une école religieuse pakistanaise attaquée par des missiles américains, tuant 23 personnes, fût créée dans les années 80 avec le soutien de la CIA. Elle faisait partie de l’opération Cyclone, qui consistait pour les Etats-Unis à armer et financer les groupes moudjahidin qui devinrent Al Qeada et les Taliban. L’objectif était de faire tomber l’Union Soviétique. Ce qui fut fait. Idem pour les tours jumelles du World Trade Center.


La Guerre contre le Monde


Le 20 septembre (2008), la riposte inévitable à la dernière invasion en date fut un attentat contre l’hôtel Marriott à Islamabad. Cela me rappelle l’invasion du Cambodge par le Président Nixon dans les années 70, invasion organisée pour faire diversion de la défaite qui s’annonçait au Vietnam. Le résultat fut la prise de pouvoir par les Khmères rouges de Pol Pot. Aujourd’hui, avec les guérillas Taliban qui se rapprochent de Kaboul et l’OTAN qui refuse toute négociation sérieuse, la défaite s’annonce également en Afghanistan.

Il s’agit d’une guerre contre le monde.

En Amérique latine, l’administration Bush fomente des coups d’état, qui ne font que commencer, au Venezuela, en Bolivie et peut-être au Paraguay, autant de démocraties dont les gouvernements s’opposent à l’interventionnisme rapace et historique de Washington dans son « arrière-cour ». Le « Plan Colombie » de Washington sert de modèle à un assaut passé sous silence contre le Mexique. Il s’agit de l’Initiative de Merinda, qui autorisera les Etats-Unis à financer une « guerre contre la drogue et le crime organisé » – une opération qui servira de couverture, comme en Colombie, pour militariser le Mexique et garantir une « stabilité pour le business ».

La Grande Bretagne est impliquée dans toutes ces aventures – une « Ecole des Amériques » version britannique est en cours de construction en Pays de Galles, où des soldats britanniques formeront des tueurs en provenance des quatre coins de l’empire US au nom de la « sécurité globale ».

Il y a pire : la guerre contre la Russie, potentiellement plus dangereuse et l’objet d’une plus grande désinformation dans les débats publics encore tolérés. Il y a deux ans, Stephen Cohen, professeur d’études russes à l’université de New York, a écrit un article de référence dans la revue The Nation (*). Il nous met en garde contre « la trés grave menace (posée) par la guerre froide non déclarée que Wahington, tous partis confondus, mène depuis 15 ans contre la Russie post-communiste  ». Il décrit les effets catastrophiques de la mentalité du « vainqueur qui rafle tout » en « profitant de la faiblesse de la Russie à partir de 1991 », lorsque les deux tiers de la population étaient réduits à la misère et que l’espérance de vie dépassait à peine 59 ans. Elément pratiquement inconnu du grand public en Occident, la Russie est en train d’être encerclée par des bases et des missiles US et de l’OTAN en violation totale de la promesse faite par les Etats-Unis de ne pas étendre l’OTAN « un centimètre de plus vers l’est ». Le résultat, écrit Cohen, « est un rideau de fer à l’envers, version US, et le refus par les Etats-Unis de reconnaître toute légitimité aux préoccupations Russes sur des intérêts nationaux situés hors de son territoire, même d’anciennes républiques limitrophes ethniquement identiques, comme l’Ukraine, la Biélorussie et la Géorgie. [Il y a même] la présomption que la Russie n’aurait pas une souveraineté totale à l’intérieur de ses propres frontières, comme indiquée par les constantes interventions des Etats-Unis dans les affaires intérieures Russes depuis 1992… les Etats-Unis tentent d’acquérir une domination nucléaire qu’ils n’ont pas réussi à obtenir à l’époque de l’Union Soviétique ».

Le danger grandit rapidement avec les média US qui présentent encore une fois les relations US-Russie comme « un combat à mort – peut-être littéralement ». Selon Cohen, le libéral Washington Post, « se lit comme une Pravda échouée sur les rives du Potomac (rivière qui traverse Washington – ndt) ». Même chose en Grande Bretagne où on assiste au déversement de la propagande selon laquelle la Russie serait entièrement responsable de la guerre en Caucase et doit donc être considéré comme « paria ». Sarah Palin, qui pourrait devenir un jour présidente des Etats-Unis, a dit qu’elle était prête à attaquer la Russie. Ces roulements de tambours persistants ont poussé la Russie à revenir aux anciennes alertes nucléaires. Rappelons-nous les années 80, écrit Cohen, « lorsque le monde faisait face à de graves dangers sous la Guerre Froide, et que Mikhail Gorbachev, de manière inattendue, a surgi et proposé une porte de sortie en brisant tous les tabous. Y’a-t-il aujourd’hui aux Etats-Unis un dirigeant prêt à rattraper cette occasion ratée ? ». La question est urgente et doit être posée partout dans le monde par ceux qui ont encore le courage de briser ce silence de mort.

(*) Stephen Cohen, The New American Cold War, the Nation

Traduction VD pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info

ARTICLE ORIGINAL
http://www.newstatesman.com/uk-politics/2008/09/pilger-russia-british-britain

http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7237





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24 octobre 2008 5 24 /10 /octobre /2008 06:35
ARNAUD Philippe
 
Hier, le journal de France 2 de 13 h, près de 30 minutes ont été consacrées (c’est le cas de le dire !) au décès de soeur Emmanuelle. Et presque autant au journal de 20 h, sans préjudice des infos sur France Inter (et sur tous les médias en général).

Remarques :

1. Dans une période où s’annonce la crise financière (et - malheureusement - sans doute aussi, économique) la plus terrible depuis 1929, avec des conséquences incalculables sur l’ensemble des économies mondiales, il paraît étrange de stériliser autant de temps d’information pour un événement de si peu d’importance. De peu d’importance parce que la fondation soeur Emmanuelle va continuer sans sa créatrice, et parce que, pour autant que cette fondation se dévoue, elle ne représente néanmoins qu’une microscopique partie du soulagement des misères du monde.

2. Subrepticement, sous couvert des activités humanitaires de la soeur Emmanuelle, les médias instillent l’idée que le dévouement, l’abnégation, l’attention aux autres, le social sont organiquement liés à la religion (et même, plus spécialement, à la religion atholique). Cette insistance à mêler les deux (et à réhabiliter insidieusement la charité en lieu et place de la justice sociale) nous avait déjà été administrée à l’occasion des reportages sur la mort (et même la vie) de l’abbé Pierre et de la mère Teresa. Cela fait bon marché et de ceux qui accomplissent la même chose au sein d’autres religions - ou même dans des cadres strictement laïques - et, plus généralement, cela déplace la priorité vers le rafistolage des injustices mondiales plutôt que vers leur éradication. Et cela donne bonne conscience à peu de frais à l’opinion occidentale.

3. Enfin, alors que la France est officiellement laïque, alors que les églises sont désertées, alors que les séminaires se vident, alors que certains préceptes religieux (sur la sexualité, la morale, le couple) sont de plus en plus contestés - ou même ignorés - y compris des catholiques, l’insistance à mettre en vedette le catholicisme, à toute occasion et à intervalles rapprochés - le mois dernier c’était le pape (à une autre occasion les obsèques du cardinal Lustiger), tout cela apparaît pour le moins désobligeant pour tous les Français qui ne partagent pas cette foi. Et même pour ceux qui la confessent...

http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7304#forum50462


Les journalistes
au service de l’Argent

CARTAGENA & BRIATTE
 

On sait maintenant, grâce aux révélations issues de l’enquête de la Commission Church du Sénat Américain en 1975 et à la publication de documents officiels et confidentiels à la fin du gouvernement Clinton, que les journaux d’opposition à Allende –en particulier El Mercurio-, ont été généreusement financés par Washington par le biais de la CIA.

Pendant longtemps la dénonciation qu’en faisaient les démocrates a été traitée comme une campagne menée par les marxistes.

Des journaux, stipendiés par les Etats-Unis, ont non seulement contribué à la chute du gouvernement d’Allende mais, plus tard, participé à la politique systématique d’extermination menée par la dictature de Pinochet.

L’opération de presse la plus macabre reste l’Opération Colombo. En 1975 une liste de 119 militants disparus chiliens fut publiée dans plusieurs pays, les présentant comme les victimes de purges et de règlements de comptes des partis de gauche.

Au mois de mars 2006, le Collège des Journalistes du Chili a prononcé des condamnations à l’encontre de professionnels ayant participé à cette opération. C’est ainsi qu’ont été punis les ex-directeurs de quotidiens René Silva Espejo (décédé) de « El Mercurio », Mario Carneyro (décédé) de « La Segunda », Alberto Guerrero Espinoza de « La Tercera », Fernando Diaz Palma de « Las Ultimas Noticias ». Ce dernier présente comme circonstance aggravante le fait qu’à l’époque il assurait la Présidence du Collège des Journalistes. Et la simple journaliste Beatriz Undurraga Gomez a aussi été sanctionnée.

En juin 2008, ce même Collège a réuni les familles des 125 victimes de la dictature mortes et disparues dans le cadre des opérations dénommées « Colombo » et « Rinconada de Maipu » et leur a présenté ses excuses pour le comportement de certains de ses membres.

En même temps, il a sanctionné les journalistes Claudio Sánchez de Canal 13, Julio López Blanco, Vicente Pérez, Manfredo Mayol et Roberto Araya de Télévision Nationale (TVN), la chaîne de l’Etat, pour leurs implications dans ces opérations d’intelligence.

Cependant, lorsqu’un crime est commis, on n’est pas moins coupable pour être journaliste. Ainsi, les familles des victimes ont porté plainte contre cinq d’entre eux. Claudio Sánchez, Julio López Blanco, Manfredo Mayol, Roberto Araya et Vicente Pérez devraient donc répondre de délits d’homicide qualifié, de tortures et d’association illicite. Rappelons qu’ils pointaient dans les services de Pinochet. On ne saura jamais s’ils n’étaient que des fascistes motivés par l’aspect financier. Par ailleurs, Roberto Araya qui a reconnu avoir participé comme spectateur aux tortures infligées à des militants de gauche, a déjà été mis en cause dans un procès pour crimes contre l’humanité au Chili.

Le Président du Collège des Journalistes, Luis Conejeros lui-même, a manifesté sa préoccupation devant la décision des familles des victimes de porter plainte contre ses collègues car il considère que leurs actes sont de nature purement professionnelle. D’après lui nier, dissimuler et justifier des crimes de lèse-humanité constitue tout au plus une mauvaise pratique, mais jamais un délit passible de condamnation.

Rappelons que Conejeros a publiquement appelé, en octobre 2007, au boycott du journal des communistes « El Siglo », lors d’un conflit qui opposait la direction de ce journal à certains de ses prestataires contractuels.

L’anticommunisme, substrat essentiel pour de tels agissements, peut aussi encourager d’autres attitudes équivoques dont les motivations sont tout autant inavouables. Chassez le naturel, il revient au galop, surtout quand les anticommunistes se déguisent en démocrates.

En France, pendant tout le temps que les dénonciations et les preuves s’accumulaient sur le financement nord-américain de l’ONG Reporters sans Frontières (RSF), son président, Robert Ménard, s’est défendu en niant les faits et prétendant que ses accusateurs menaient une campagne communiste contre lui.

Robert Ménard est effectivement financé par la National Endowment for Democracy (NED) qui dépend de Washington et il a empoché 100.000 dollars de Taipei juste avant le déclenchement de la campagne contre la Chine à l’occasion des Jeux Olympiques de Pékin.

La justification des crimes commis par la politique américaine à travers le monde constitue un domaine où « Bob » Ménard excelle. En effet, Ménard a disculpé systématiquement l’armée américaine des crimes commis à Bagdad contre des journalistes. De même il a justifié le coup d’Etat contre Chavez au Venezuela en 2002. Mais le domaine où Ménard se montre le plus obsédé est dans la justification de toutes les agressions américaines contre Cuba, au point de participer lui-même au financement des « journalistes » cubains qui contribuent à mettre en pratique la politique de déstabilisation du pays prônée par la Maison Blanche.

Est-ce qu’un journaliste qui met ses compétences au service d’un crime contre l’humanité, soit en y participant, soit en le couvrant ou en le justifiant, est moins coupable que le criminel lui-même ?

J.C. Cartagena et N. Briatte

http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7067



RéSo signe la pétition contre
le projet de loi HADOPI

Dangereux pour les libertés individuelles, inepte économiquement, éloigné de la réalité des progrès technologiques, le projet de loi HADOPI fait peser des risques majeurs sur l’avenir d’Internet et des internautes.

Mesdames et messieurs les députés

Vous allez débattre d’un texte de loi qui voudrait résoudre le problème de l’échange illicite d’œuvres culturelles sur Internet par la répression.

Ce texte est issu du rapport Olivennes, dont les propositions ne sont, en l’état, pas satisfaisantes. Pire, nous considérons que ces mesures aggraveraient la situation.

Premièrement, elles ne montrent de l’ensemble des internautes qu’une image caricaturale de pillards. Il existe déjà des lois pour punir la contrefaçon. Cette nouvelle loi ne va pas punir des pirates, elle va punir le public. La “riposte graduée” va traquer les petits utilisateurs, ceux qui aiment la culture, achètent des disques, paient la redevance pour copie privée de leur matériel, et assistent en masse aux concerts.

Deuxièmement, la surveillance sans pareille des activités des internautes que ces mesures impliquent n’est pas digne d’une société dans laquelle nous aimerions vivre. Nous nous inquiétons que cette surveillance soit confiée à des organismes de droit privé. En outre, elle favorisera mécaniquement la création de réseaux toujours plus clandestins.

Troisièmement, les propositions vont instaurer une infraction à laquelle correspondra une sanction administrative, automatique et aveugle, sans possibilité de défense réelle devant un juge. De plus, on ignore sur quelle base sera estimée la gravité de l’acte.

Nous disons que la surveillance des réseaux est inefficace et indigne d’une économie moderne.

Nous disons que la coupure de l’accès à Internet et la tenue d’un fichier des internautes sanctionnés est une mesure disproportionnée, qui prive tout un foyer d’une connexion essentielle à la vie sociale.

Nous invitons les producteurs et ayants droit à s’adapter aux nouvelles façons de consommer plutôt que d’espérer en vain les juguler.

Nous exigeons aussi que soit toujours respecté le principe de neutralité des réseaux et des protocoles.

Nous appelons à une nouvelle réflexion, qui prendra cette fois en compte la voix des artistes et consommateurs, premiers concernés.

Les artistes et leur public forment un couple inséparable. Loin de dresser les uns contre les autres, cette nouvelle réflexion devra renforcer ce lien, pour le bien de tous.

Signez la pétition

http://www.re-so.net/spip.php?article4407

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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 22:11
L’opération diversion était planifiée

Racolage nationaliste en écran de fumée

samedi 18 octobre 2008, par Olivier Bonnet


Le pouvoir d’achat ? Bof, thème peu porteur, c’est le moins que l’on puisse dire. Hormis votre serviteur, revenu à l’emploi à temps plein et jouissant de ce fait d’un niveau de vie tout neuf - bonjour la gauche tarama -, nos compatriotes s’en sortent toujours de moins en moins, quand ils ne sombrent pas dans la misère comme désormais 14% de Français vivant en dessous du seuil de pauvreté. Oublions donc le pouvoir d’achat. La crise financière, alors ? Sarkozy s’agite dans tous les sens, mais l’efficacité de ses gesticulations reste à prouver : les bourses font le yoyo, on nous annonce une rude récession à venir et, en attendant, le gouvernement - dont les caisses sont vides - fait pleuvoir les milliards. Financer le système de santé, les retraites, la solidarité, le service public ? Vous n’y pensez pas, la France est en faillite ! Mais veuillez donc accepter cet engagement de l’Etat à hauteur de 360 milliards d’euros pour la bonne cause, sauver les banques... Oublions donc la crise financière.

Vers quoi orienter alors la propagande communication sarkoziste ? Bon sang, mais c’est bien sûr ! Le drapeau, l’identité nationale. Ils savent faire. C’est même en usant de cette ficelle que le président fut porté au pouvoir. Préparons donc une sortie bien virile, avec force mouvements de menton, et bien patriote : union nationale pour se défendre des talibans qui osent siffler La Marseillaise ! Voilà de quoi resouder l’opinion autour du Superdupont de l’Elysée. Alors nos gouvernants ont sauté sur l’aubaine : "Tout le gouvernement s’y était préparé car Nicolas Sarkozy avait prévenu qu’il frapperait fort à l’occasion des prochains sifflets lancés dans un stade contre l’hymne national, écrit Christophe Jakubyszyn dans Le Monde (Une indignation gouvernementale soigneusement préparée). Quand, mardi 14 octobre, l’incident se produit de nouveau au cours du match amical France-Tunisie, la plupart des ministres concernés sont sur le pied de guerre. D’autant que les services du ministère de l’intérieur repèrent, dans les heures qui précèdent le match, une mobilisation "anti-Marseillaise" sur Internet". On se pince en lisant le détail qui tue : "A droite, c’est la surenchère et parfois la précipitation. Dans la soirée de mardi, le ministère de la santé et des sports publie un communiqué dans lequel "Roselyne Bachelot Narquin et Bernard Laporte se déclarent choqués par les sifflets qui ont retenti ce soir au Stade de France"... daté de la veille du match (le 13 octobre)."

Tant qu’on parle de ça, on n’évoque plus les vrais problèmes. Alors rajoutons-en des tonnes, monopolisons les antennes et les colonnes des journaux (médias complices !) qui relaient complaisamment ces vertueuses déclarations outragées. "Nicolas Sarkozy avait prévenu qu’il frapperait fort"... Et contre qui ? Ceux qui sifflent La Marseillaise ! Quelle pantalonnade. Le mot de la fin à Michel Platini, président de l’UEFA qui nous a ciselé une réaction à la hauteur de ses coups-francs magiques pleine lucarne de la grande époque : "Il y a trente ans, quand je jouais avec l’équipe de France, La Marseillaise était sifflée sur tous les terrains. Mais à l’époque, les politiques ne s’intéressaient pas au football et ça ne choquait personne. Aujourd’hui, c’est devenu une obligation pour un homme politique, en fonction de son étiquette, de se positionner. Une fois encore, le football est pris en otage par le monde politique (...). Il y a 10 ans, quand la France a gagné la Coupe du monde et que tout le monde chantait La Marseillaise et brandissait le drapeau bleu-blanc-rouge dans les rues, on célébrait la France "Black-Blanc-Beur". Aujourd’hui, on explique le contraire. A mon époque, déjà, il y avait des immigrés italiens et polonais. La différence, c’est que maintenant, il y a une récupération politique." Merci Michel.


Merci Olivier !

http://www.plumedepresse.com/spip.php?article990#forum4504

Olivier Bonnet :

Olivier Bonnet
Email : olivierbonnet@plumedepresse.com

Je suis journaliste indépendant (carte de presse N° 79839), diplômé en Droit et Sciences Politiques, formé en 1991 à l’Événement du Jeudi.

Localisé dans les Bouches-du-Rhône, je collabore à plusieurs publications nationales.

Mon site, Plume de presse, est classé par Wikio 10e blog politique français en août et nominé par le magazine Challenges dans les 7 meilleurs blogs politiques. Il a déjà fait l’objet de référencements par Rézo.net, Wikipédia, la revue de presse de Yahoo, De source sûre, Rue89, Politis.fr et Politis papier, l’Obs.com, Libération.fr et Libération papier, Acrimed, Bellaciao, Arrêt sur images, le site de la Télé Suisse Romande ou encore Bakchich.Info. 

Je suis aussi l’auteur de

Sarkozy, la grande manipulation,

aux Éditions Les points sur les i

(mai 2008).



Mes autres blogs :

 

http://r-sistons.over-blog.com

R-sistons à l'intolérable

Sur ce blog, Lettre au dévôt G W Bush, le bilan



http://r-sistons-actu.skynetblogs.be
R-sistons à l'actualité, de plus haut...

http://eva-communion-civilisations.over-blog.com  
Eva communion des civilisations

Nouveau ! A découvrir ! Contre le choc de civilisations...

http://eva-coups-de-coeur.over-blog.com  
Eva coups de coeur

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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 17:48




 
Ce qui est arrivé à Thierry Meyssan
guette tous les vrais résistants
.
inv
« Si j’avais plié, je n’aurais pas eu à partir »
_________________
La fermeture des bureaux français du Réseau Voltaire et l’exil de son président suscitent bien des interrogations. Certains commentateurs y ont vu la fin d’une aventure ; d’autres au contraire, observant que ces décisions n’ont pas diminué la combativité du Réseau, ont essayé de savoir ce qui les avait motivées. Thierry Meyssan s’en explique ici. Il décrit une France, placée sous le contrôle des services états-uniens, où une opinion publique anesthésiée n’a pas conscience du contrôle politique. À ses yeux, il y avait péril en la demeure et la menace qui l’a contraint à partir ne tardera pas à s’exercer sur d’autres.
__________________

Vous avez quitté la France il y a un an, en septembre 2007. Vous n’êtes pas n’importe quel expatrié : vous êtes connu dans le monde entier comme l’initiateur du mouvement de contestation de la version gouvernementale des attentats du 11 septembre, le leader d’un mouvement anti-impérialiste, et dans certains pays vous êtes présenté comme le principal dissident occidental. Pourquoi avez-vous été contraint à l’exil ?


Thierry Meyssan : En décembre 2002, le secrétaire US à la Défense Donald Rumsfeld a signé la directive 3600.1 visant à discréditer ou à éliminer des personnalités françaises qui s’opposaient à la Guerre globale au terrorisme [1]. Cette liste comprenait en premier chef Jacques Chirac, puis de grands industriels, j’y figurais en plus à cause de mon travail sur le 11-Septembre.


On était trois mois avant l’invasion de l’Irak. C’était l’époque de l’hystérie anti-française à Washington. Les services secrets français ont été informés que des assassinats avaient été sous-traités par le Pentagone au Mossad et m’ont mis en garde. Mes amis et moi, nous avons cherché à prendre contact avec les autres cibles. Un des administrateurs du Réseau Voltaire, était un ancien ami de l’une de ces personnalités. Nous avons pris rendez-vous avec elle, début mars, mais elle est décédée quelques jours avant le rendez-vous, dans des circonstances qui ont été qualifiées de très suspectes par les enquêteurs.


L’État a alors réagi. Le président Chirac a joint par téléphone le Premier ministre israélien et l’a prévenu que toute action entreprise non seulement sur le territoire français, mais n’importe où dans l’Union européenne, serait considérée comme un acte hostile envers la France. À chacun de mes déplacements hors de l’Union européenne, les services français joignaient leur homologues locaux pour leur demander de veiller à ma protection.


Je savais qui est Nicolas Sarkozy [2] et je me doutais bien que les choses changeraient avec son élection. Lorsque je suis rentré de voyage pour voter, le 6 mai 2007, j’ai été arrêté devant les autres passagers à la sortie de l’avion à Orly. Après m’avoir fait poireauter avec des clandestins et des trafiquants de toutes sortes, un officier de la DST m’a laissé sortir en me disant : « Bienvenue au pays M. Meyssan, un pays qui va bientôt changer, beaucoup changer ». Le soir Sarkozy était élu. Quelques jours plus tard, il était à l’Élysée et commençait la purge.


Pendant l’été, Nicolas Sarkozy s’est rendu en famille aux États-Unis. Il était accompagné de nombreux collaborateurs qui suivaient son avion de ligne dans un avion officiel. Ils ont eu des entretiens avec l’Administration Bush sur toute une série de sujets, graves ou futiles. J’ai été informé que les États-Uniens avaient demandé que des mesures soient prises pour me neutraliser en application des Décrets présidentiels US 13438 et 13441 [3]. J’ai cru au début que ces décrets étaient fondés sur le Patriot Act et je ne voyais pas comment ils pouvaient trouver une application en droit français. Je me disais que les atlantistes finiraient bien par inventer un biais juridique et que je devais songer à prendre le large, mais je croyais avoir beaucoup de temps devant moi. Il s’est avéré que ces décrets se fondaient sur le Trading with the Enemy Act de 1917 et ses développements ultérieurs. En d’autres termes, j’étais désormais considéré comme une menace pour la sécurité des États-Unis. Le Pentagone, qui fait jouer la clause 5 du Traité OTAN depuis les attentats de 2001, a demandé l’assistance automatique de ses alliés. Bref, tous les services secrets des États membres de l’Alliance atlantique pouvaient être sollicités pour me neutraliser. J’ai été informé que quelque chose se tramait contre moi. J’ai fait mes valises et j’ai quitté la France deux jours plus tard.


Au demeurant, le danger ne se limite pas aux pays de l’OTAN. Une opération a été organisée contre moi en décembre 2007 à Caracas, qui a été déjouée par la police vénézuélienne. En août 2008, j’ai dû annuler ma participation à une conférence internationale en Autriche après avoir été avisé par un État ami qu’une opération avait été préparée contre moi.


En outre, des pressions sont exercées contre mes compagnons de lutte au Proche-Orient, en Amérique latine et dans d’autres États européens. Je ne peux vous en faire la liste sans compliquer les problèmes. Jürgen Cain Kulbel a été brièvement incarcéré en Allemagne et pourrait l’être à nouveau. Techniquement, le seul fait retenu contre lui par le tribunal est le lien qu’il avait installé sur son site web pointant sur celui du Réseau Voltaire [4].


Avez-vous des preuves que vous êtes réellement en danger — comme vous le dites — en France et dans les pays de l’OTAN ?


Thierry Meyssan : Non, les listes US sont secrètes, sauf en ce qui concerne les avoirs financiers bloqués aux USA, mais je n’en ai pas. Mais j’ai des témoins de plusieurs contacts.


La France est une démocratie et est considérée comme la patrie des droits de l’homme. Ce n’est pas le Chili sous la dictature de Pinochet. Que vous ayez dû la quitter n’est-il pas tout simplement incompréhensible, en particulier pour les citoyens français ?


Thierry Meyssan : Ces situations ne sont pas comparables. Au Chili, les États-Unis avaient installé une dictature militaire. En France, ils disposent juste d’agents au sommet de l’État et à la tête des différents services de sécurité. Mes concitoyens devraient être plus attentifs à la répression actuelle qui frappe à la fois des hommes politiques de premier plan, de hauts fonctionnaires et des journalistes. L’équipe de Nicolas Sarkozy s’appuie sur quelques magistrats dévoyés pour paralyser ses adversaires politiques et abuse de son pouvoir et de son influence pour virer les journalistes qui refusent de se courber.


Regardez d’abord la prise de contrôle des médias. Sarkozy a placé les siens à la tête des médias privés et purge les médias publics.
Il y a un an, les syndicats de journalistes ont appelé l’opinion publique au secours [5]. Ils affirmaient qu’il devenait impossible d’enquêter sur Nicolas Sarkozy et de relater les critiques populaires dont il fait l’objet. Ils s’inquiétaient de perdre la liberté de s’exprimer en étant pris en tenaille entre d’une part des juges qui violaient le secret des sources, et d’autre part, des patrons de presse directement liés à l’Élysée. Personne ne les a cru et maintenant, c’est trop tard. Tout est verrouillé.


Des exemples ? L’équipe du président s’est installée à TF1 et une de ses anciennes maîtresses y présente le JT [6]. Les médias étrangers se sont gaussés de cette affaire, mais les médias français qui l’ont évoquée ont été condamnés pour « atteinte à la vie privée ». C’est un invraisemblable détournement de la loi de 1881 sur la presse. Désormais, la corruption et le népotisme, lorsqu’ils concernent l’équipe Sarkozy, sont des sujets tabous. Les aborder, vous conduit directement en correctionnelle.


Sarkozy a corrompu publiquement une dizaine d’éditorialistes en leur offrant des prébendes [7]. Certains ont été engagés dans des cabinets ministériels, voire à l’Élysée, d’autres ont été nommés dans des commissions bidon, où, réduits à l’état de courtisans, ils bénéficient des fastes de la République. Louis XIV tenait la noblesse en l’occupant à Versailles, Sarkozy distrait les éditorialistes qui devraient analyser sa politique en les occupant à des mondanités et en leur faisant rédiger des rapports qu’il ne lit pas.



Pendant ce temps, les époux Kouchner-Ockrent licencient à RFI et France24 tous cenx qui résistent à l’influence US. Après Richard Labévière [8], un rédacteur en chef réputé qui avait le défaut de donner la parole aux anti-atlantistes, le dernier en date est Grégoire Deniau pour avoir organisé un débat sur le 11-Septembre en invitant en première partie Issa El-Ayoubi, vice-président du Réseau Voltaire, et en seconde partie Atmoh, porte-parole de ReOpen911.



Le problème, ce ne sont pas les journalistes. Il y en a de remarquables en France. Ce sont les médias. Ils sont déjà sous contrôle et la fonction de contre-pouvoir n’est plus assurée.


Par ailleurs, lorsque le grand public entend parler d’une affaire pénale qui touche une personnalité, il n’y voit qu’un cas particulier. Mais si l’on met en perspective tous ces cas particuliers, on voit bien qu’ils traduisent une stratégie.


Sur plainte personnelle de Nicolas Sarkozy, des juges d’instruction ont interdit de voyager à l’ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, et l’ont astreint à payer une caution démesurée et humiliante. Bien que ne disposant d’aucun élément concret à charge, le procureur vient de le renvoyer en correctionnelle. L’affaire Clearstream offre certes à Sarkozy un moyen d’éliminer un rival politique, mais il ne l’a pas pour autant organisée. C’est une machination montée de toutes pièces par son beau-père, l’ambassadeur Frank Wisner, via une de ses officines londoniennes, Hakluyt & Co [9]. Le but est d’envoyer Villepin en prison pour que nul n’ignore qu’on ne défie pas impunément le secrétaire d’État des États-Unis au Conseil de sécurité de l’ONU.


Des magistrats ont perquisitionné le domicile de l’ancien directeur des Renseignements généraux, Yves Bertrand, pour lui extorquer les secrets des chiraquiens. Et ces jours-ci, des documents saisis sont miraculeusement arrivés dans des rédactions parisiennes. Des hebdomadaires proches du pouvoir en ont publié des extraits. Il semble que l’on cherche à faire passer des documents de travail, énonçant des hypothèses, pour des rapports finaux, présentant des conclusions. Et que l’on cherche à faire croire que les RG persécutaient les seuls socialistes. C’est de la manipulation pure et simple. Chaque fois que l’on est dans l’opposition, on doit se protéger de cette police politique, et chaque fois que l’on est au pouvoir, on fait des pieds et des mains pour se procurer des copies de ses notes. Le pouvoir exerce une pression incroyable sur ce fonctionnaire pour le faire craquer. C’est bien hypocrite. Car dans le même temps, au lieu de dissoudre enfin les RG, on les a réorganisés et on a augmenté leurs moyens en les fondant dans une administration plus opaque encore.


Jusqu’au capitaine Paul Barril qu’ils ont mis en prison pour lui arracher les secrets de Mitterrand. Ils l’ont accusé d’être un tueur à gage et l’ont si maltraité qu’il a dû être hospitalisé, avant d’être relâché sous caution. À ce propos, permettez moi une digression sur le génocide rwandais. Barril s’est défendu des attaques portées contre lui à ce sujet en mettant en cause le président Kagamé. Celui-ci a alors commandité un rapport sur l’implication française dans ce drame historique. À le lire, on comprend que les officiers supérieurs français, François Mitterrand et tout son cabinet, et le gouvernement de cohabitation dans son ensemble seraient tous responsables du génocide… sauf, bien sûr le ministre du Budget et porte-parole du gouvernement de l’époque, Saint Nicolas Sarkozy. C’est stupide. Il y a à l’évidence des responsabilités françaises, mais certainement pas de culpabilité collective. Et au demeurant, il est impossible de comprendre et de juger ce crime, qui fit plus de 800 000 morts, sans le replacer dans son contexte et juger aussi les guerres des Grands Lacs qui firent au total plus de 6 millions de morts et dont les responsables ne sont pas à chercher à Paris, mais à Washington et Tel-Aviv.


Maintenant, les atlantistes montent une affaire contre Jacques Chirac qu’ils accusent d’avoir organisé, il y a dix ans, l’assassinat d’un journaliste qui aurait mis son nez dans ses comptes bancaires à l’étranger. Le pouvoir déploie des moyens extravagants pour construire cette nouvelle machination. Ainsi, un juge d’instruction a procédé à une perquisition au cabinet de l’avocat de Chirac dans des conditions plus que douteuses. Mais à Washington, on n’a pas pardonné à Chirac de s’être opposé à l’invasion de l’Irak et on inventera n’importe quoi pour le faire tomber.


Je ne dis pas que tous ces gens sont des anges, mais ce dont on les accuse est grotesque et ressort exclusivement de la persécution politique. Je ne dis pas non plus que la Justice est pourrie, mais que ces affaires ont été confiées à des juges et à des procureurs qui sont aux ordres.


Quand à ceux que les atlantistes ne peuvent impliquer dans de pseudo-affaires pénales, ils les espionnent. En juin-juillet-août 2007, le bureau du Réseau Voltaire à Paris a été placé sous surveillance. Toute personne entrante ou sortante a été photographiée, des filatures nécessitant un important personnel ont été conduites pour identifier les uns et les autres. Ce traitement est général. Même le domicile de Ségolène Royal a été « visité » plusieurs fois par les services secrets, c’est-à-dire illégalement perquisitionné.


Depuis le 1er juillet 2008, la nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur met en place dans l’urgence le fichier EDVIGE, en violation des Traités internationaux, notamment du Pacte de l’ONU sur les droits civils et politiques. Elle fiche les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses, l’appartenance syndicale, l’état de santé et les pratiques sexuelles de tous les Français. La DCRI n’en reste pas là, elle utilise les dernières techniques US d’étude des « réseaux sociaux » pour cartographier vos relations amicales, professionnelles et politiques. On ne vise plus simplement des individus, mais les milieux dans lesquels ils évoluent, les groupes auxquels ils participent. Un recours a été engagé en Conseil d’État par le SM, la LDH, le SAF, des associations gays et des syndicats, qui débouchera peut-être sur l’annulation du décret en décembre. Nicolas Sarkozy a endormi l’opinion publique en déclarant lui-même qu’il fallait revoir le décret, mais il ne l’a pas abrogé.


En attendant, pendant ces six mois, on collecte et informatise des données. Une affaire survenue dans le Rhône a révélé que, malgré les déclarations lénifiantes du président, la police du Rhône fichait la religion des fonctionnaires territoriaux. C’est une maladresse qui révèle l’ampleur du travail de renseignement en cours. Il est improbable que ces données soient jamais détruites, même si le juge administratif le requiert. Elles seront simplement intégrées au fichier CRISTINA et classées Secret-Défense. En définitive, on aura utilisé les moyens des ex-Renseignements généraux pour constituer un fichier au profit de l’ex-DST, qui est sensée ne s’occuper que de contre-espionnage. Puis, dans le cadre de la prétendue coopération anti-terroriste, ces données politiques seront transmises aux services états-uniens, car CRISTINA est conçu pour être compatible avec les fichiers US.


Cela vous étonne ? Mais déjà bien des données individuelles sont transmises aux USA en violation des lois françaises et des conventions européennes. C’est vrai pour tout ce qui concerne vos virements bancaires internationaux [10] ou vos déplacements aériens [11].


La France a déjà basculé dans une forme de régime autoritaire sous tutelle US. On dit qu’une grenouille plongée dans de l’eau tiède que l’on porte lentement à ébullition ne régit pas au changement progressif de température, qu’elle s’engourdit et meurt. Les Français se comportent de la même manière. Ils tolèrent la destruction progressive de leurs libertés. Ils ont déjà largement dépassé le seuil du tolérable et ne réagissent pas, ne réagissent plus.


Sous l’égide des États-Unis, les dictatures d’Amérique latine avaient mis en place dans les années 70 un système de persécution des opposants politiques appelé Plan Condor. Vous avez écrit que ce système a été réactivé et étendu dans le monde à travers l’OTAN. La comparaison n’est-elle pas exagérée ?


Thierry Meyssan : Ce n’est pas une comparaison. C’est une constatation [12]. Elle a été confirmée par de des rapports officiels au Parlement européen et au Conseil de l’Europe [13]. Les États-Unis ont étendu à l’Europe occidentale les méthodes qu’ils avaient utilisé il y a quarante ans en Amérique latine [14]. Une internationale de la répression est déjà à l’œuvre [15]. Des centaines de personnes ont été enlevées sur le territoire de l’Union européenne, exfiltrées et torturées. Jacques Chirac a protégé notre pays de ces crimes, il n’en est plus de même aujourd’hui. Le premier cas identifié est celui de Mohammad As-Siddik, disparu en plein Paris le 13 mars dernier alors que la France devait le présenter à une juridiction de l’ONU [16], mais il doit y en avoir déjà beaucoup d’autres.


Plus de 80 000 personnes ont transité au cours des sept dernières années dans les prisons secrètes de la CIA et de la Navy. 26 000 sont actuellement séquestrées [17].


Les exemples sont nombreux de personnes sur lesquelles planait la menace d’un assassinat et qui ont été retrouvées mortes d’une autre manière : suicide, crise cardiaque, accident... Voulez-vous vous suicider ? Avez-vous des problèmes de santé ? Prenez-vous des risques dans vos déplacements ?


Thierry Meyssan : Je ne suis pas dépressif et n’ai aucune inclination suicidaire. J’ai fait faire des examens de santé et n’ai aucune maladie susceptible de provoquer une mort subite. Je fais attention dans mes transports et ne me déplace jamais seul.


Lorsque les menaces ont commencé à se concrétiser, avez-vous été soutenu en France ? Des organisations politiques vous ont-elles aidé ? Les autres journalistes vous ont-ils défendu ?


Thierry Meyssan : Aucune organisation ne m’a aidé. La plupart de mes « confrères » journalistes ont fuit la difficulté. Reniant la tradition voltairienne de la presse, ils ont prétexté ne pas vouloir se prononcer sur les polémiques entretenues contre moi pour ne pas voir ce qui était en train de se passer. C’est l’excuse classique des lâches chaque fois que la liberté est en question. Certains cependant m’ont aidé et je ne vais pas les dénoncer. Pareil parmi les politiques et les militaires.


Non seulement, ceux qui auraient dû me défendre ne l’ont pas fait, mais des gens ordinaires qui n’ont rien à voir avec tout cela ont prêté leur concours à une surveillance illégale. La banque qu’utilisait le Réseau Voltaire (en l’occurrence l’agence Gare de l’Est du Crédit coopératif) nous a convoqué pour nous demander de révéler le nom de nos principaux donateurs, ce qu’évidemment nous avons refusé de faire. Nous avons alors clôturé notre compte et ouvert une autre structure hors de la zone OTAN. Mais cette procédure illégale a été étendue à mes proches et à mes compagnons de lutte. Lorsque l’un d’entre eux encaisse sur son compte un versement ou un virement de plus de 500 euros , il est joint par son banquier qui lui demande d’en justifier la provenance. Pour n’importe qui, c’est étouffant, pour un commerçant ou un travailleur indépendant, c’est du harcèlement.


Vous avez quitté la France alors qu’elle évolue - dites-vous - vers un régime répressif. Avez-vous abandonné votre pays ? Avez-vous abandonné le combat politique ?


Thierry Meyssan : Certainement pas. C’est l’inverse. J’ai quitté la France pour poursuivre mon combat. Les États-Unis ont tenté différentes approches contre moi : d’abord me discréditer, puis me ruiner, puis me corrompre, enfin m’éliminer. Si j’avais plié, je n’aurais pas eu à partir. C’est parce que j’aime la France et l’idéal qu’elle porte que je suis parti.


Ma situation semble exceptionnelle. C’est faux. Je suis simplement le premier à qui cela arrive. Il y en aura d’autres.


Votre pays vous manque-t-il ? Voulez-vous y retourner ?


Thierry Meyssan : Des amis m’entourent ici, mais la France est ma patrie. J’y ai laissé les miens. Comment voulez-vous qu’elle ne me manque pas ?
_______________________________

1] « Rumsfeld cible la France et l’Allemagne », Réseau Voltaire, 2 janvier 2003.

[2] « Opération Sarkozy : comment la CIA a placé un de ses agents à la présidence de la République française », Réseau Voltaire, 19 juillet 2008.

[3] Presidential Executive Order 13438 : Blocking Property of Certain Persons Who Threaten Stabilization Efforts in Iraq, signé par George W. Bush le 17 juillet 2007, et Presidential Executive Order 13441 : Blocking Property of Persons Undermining the Sovereignty of Lebanon or Its Democratic Processes and Institutions, signé le 1er août 2007.

[4] « Un collaborateur du Réseau Voltaire incarcéré à Berlin », Réseau Voltaire, 10 juin 2008.

[5] « Nicolas Sarkozy étouffe les journalistes français », Réseau Voltaire, 24 septembre 2007.

[6] « La sarkozysation de l’audiovisuel français », Réseau Voltaire, 10 juin 2008.

[7] « Nicolas Sarkozy corrompt publiquement de grands éditorialistes », Réseau Voltaire, 4 octobre 2007.

[8] « Pourquoi les époux Kouchner veulent-ils la tête de Richard Labévière ? », Réseau Voltaire, 29 août 2008

[9] « Opération Sarkozy : comment la CIA a placé un de ses agents à la présidence de la République française », Ibid.

[10] « Les transactions financières internationales sous contrôle états-unien », par Jean-Claude Paye, Réseau Voltaire, 28 avril 2008.

[11] « L’espace aérien sous contrôle impérial », par Jean-Claude Paye, Réseau Voltaire, 13 octobre 2007.

[12] « L’OTAN : du Gladio aux vols secrets de la CIA », par Ossama Lotfy, Réseau Voltaire, 24 avril 2007.

[13] Allégations de détentions secrètes et de transferts illégaux de détenus concernant des États membres du Conseil de l’Europe ? Rapport de Dick Marty au Conseil de l’Europe, 12 juin 2006.

[14] « Faut-il combattre la tyrannie avec les instruments des tyrans ? », par Dick Marty, Réseau Voltaire, 22 mars 2007.

[15] « Les lois anti-terroristes. Un Acte constitutif de l’Empire » et « Les populations sous surveillance », entretiens de Jean-Claude Paye avec Silvia Cattori, Réseau Voltaire, 12 septembre 2007 et 15 février 2008.

[16] « Kouchner a « perdu » le témoin-clé de l’enquête Hariri », par Jürgen Cain Külbel, Réseau Voltaire, 21 avril 2008.

[17] « 17 prisons secrètes ont déjà remplacé Guantanamo », Réseau Voltaire, 3 juin 2008.

http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article02/EkkFApEyFuuysLLyyQ.shtml


La suite en commentaires plus bas

inv
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12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 07:17

Alfred Nobel (1833-1896) Alfred Nobel (1833-1896) - Wikipedia.org


(Eva : certains de ces critères conviendraient à la presse ! )


LES 12 CRITERES IMAGINAIRES
POUR LE PRIX NOBEL DE LA PAIX
POUR CETTE ANNEE 2008

de BABEUF42

1° Etre anti-communiste et ne pas saquer les mouvements de libération

2° Avoir une vue sélective des otages (inadmissibles dans tous les cas).

3° Avoir ses entrées au Vatican

4°Préparer une future béatification ou entrer dans les ordres vaticanesques

5°Apprécier le Dalaï-lama et ses bonzes réactionnaires (peut-être une retraite dans une lamaserie pour être à l’abri)

6° Etre l’ami (e) du nain de jardin et de tous les redresseurs de torts bien rémunérés des médias

7° Faire partie de la bourgeoisie internationale

8° Préférer l’ordre autoritaire ou dictatorial comme moindre mal

9° Posséder un bon compte en banque et avoir mis son pognon de coté avant la crise

10° Avoir profité de la solidarité (indéfectible) pour faire ensuite le bras d’honneur à certains de ses soutiens ( les communistes)

11° Bénéficier du parrainage des pires réactionnaires de son pays qui eux exécutent et ne gardent pas

12° Remettre sa prime de la paix au journal le plus réactionnaire de France (lequel ?)

Qui sera le récipiendaire ce jour :
Devinez et faite un commentaire ou rajoutez des critères

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article72375




De : BABEUF42
vendredi 10 octobre 2008

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11 octobre 2008 6 11 /10 /octobre /2008 03:04
Vendredi 10 octobre 2008
L'attachée de presse de Theles m'a appelé ce matin. Je n'étais guère habitué jusqu'ici à ce genre de délicate attention. Il a beaucoup été question de journalisme aujourd'hui. J'ai également eu au téléphone Pierre Lévy (journaliste bien méritant) qui s'envole pour Caracas demain.

Le journalisme est une bien noble profession, investie d'ailleurs des privilèges qui vont avec la noblesse. Songez par exemple que, si un universitaire est obligé de dévoiler ses sources (la célèbre et affreuse note de bas de page dont on nous apprend à surcharger nos livres), le journaliste a lui la possibilité de ne jamais dévoiler ses sources. Il a même dans une certaine mesure le devoir ne les point dévoiler, pour les protéger. A charge pour lui évidemment ensuite de les vérifier, de les recouper. Tout un art, qui doit forcer le respect.

L'ennui, évidemment, c'est que le métier est dévoyé par un système usé jusqu'à la corde. Je regarde peu la télévision. Mais ma vieille mère fonctionne souvent pour moi comme un baromètre de ce qui s'y dit. Il y a 7 ans elle mourrait de peur que son village occitan soit attaqué par Ben Laden. Aujourd'hui elle redoute que sa Caisse d'Epargne fasse faillite. J'en ai déduit que c'est parce que depuis 8 jours, la télé lui rebat les oreilles de la crise financière (les médias ne se rendent pas compte des ravages qu'ils provoquent dans les chaumières).

Ce soir un journaliste accordait la parole à Houellebecq et BH Lévy, deux personnages tout aussi antipathiques l'un que l'autre pour des raisons différentes, dont le bouquin allait être commenté pendant vingt minutes. Voilà où en est leur profession.

Beaucoup d'entre eux en ce moment crachent leur haine contre le "journalisme citoyen", les blogs amateurs. Il est vrai que je n'aimerais pas être à leur place. Ils ont beau dire que c'est la technologie qui coule leur métier (la concurrence d'Internet), ou la contrainte financière, leur connivence avec le pouvoir politique et financier est aussi pour beaucoup dans la méfiance des gens à leur égard. Et encore, si seulement les citoyens des pays riches avaient la sagesse de se défier encore plus de leurs médias.

Y a-t-il une chance de sauver les médias ?Je veux dire non seulement de la faillite financière face à Internet, mais aussi de la faillite morale après tant d'aveuglement et souvent tant de mauvaise foi. Inventer des médias alternatifs, oui, mais aussi de grands médias alternatifs professionnels. Dans mon programme pour une gauche décomplexée, j'avais insisté sur le fait que l'Etat devrait prendre cela en charge : recréer des médias publics dignes de ce nom, un vrai journalisme professionnel subventionné au service des citoyens. Le problème est de savoir si ce journalisme là garderait une forme d'indépendance. Question de la possibilité pour les citoyens de contrôler, à tous les niveaux, ce pouvoir politique volontariste que j'appelle de mes voeux. Un Etat fort, au service des citoyens et contrôlé par les citoyens, est-ce concevable, dans le domaine des médias comme dans les autres domaines ou est-ce une contradictions dans les termes mêmes ?

Parmi les rares révolutions attractives en ce moment, il y a celle du Vénézuela. Dans ce contexte beaucoup s'étaient intéressés au projet de TéléSur, qui était une TV révolutionnaire "du Sud" comme son nom l'indiquait. Je l'ai regardée plusieurs fois. Ses programmes étaient de bonne qualité. J'avais cru comprendre que l'on souhaitait faire une TeleSur française, je ne sais plus où en banlieue parisienne. Tele Vive peut-être, ou alors je confonds. J'avais demandé l'an dernier à jeune diplomate vénézuélien s'il pensait qu'on pouvait transposer TeleSur à l'Europe. Sa réponse avait été négative : "trop spécifique, TeleSur répond à un besoin latinoaméricain". Soit, mais alors pourquoi n'y a-t-il rien de comparable en Europe ? Parce qu'il n'y a pas de besoin dans ce sens ? Ou parce qu'aucun Etat n'a tenté de faire une révolution ?

On attend peut-être que la Biélorussie ou la Pridnestrovie lancent leur TeleSur européenne. Je plaisante bien sûr. Le "dernier Etat stalinien d'Europe" comme le présentait Arte il y a 5 ans est courtisé par Bruxelles (et par la Pologne) en ce moment pour qu'il ne tombe pas complètement dans le giron russe (bien qu'ils viennent d'unifier leur défense anti-aérienne avec Moscou), lisais-je récemment. Quant à Tiraspol, son étoile ne brille que pour elle-même.

Il va falloir trouver d'autres solutions...


http://delorca.over-blog.com/article-23615204.html
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10 octobre 2008 5 10 /10 /octobre /2008 03:48


Ce que les médias nous cachent : premiers retraits massifs de liquidités des banques

 

6 octobre 2008 (Nouvelle Solidarité) – Afin de « ne pas céder » à la panique, les médias internationaux font l’impasse sur un aspect important de la réalité : certaines institutions bancaires européennes se trouvent d’ors et déjà confrontées à des mouvements de retraits massifs de liquidités par une clientèle peu convaincue par les discours rassurants de nos responsables financiers et politiques.

Sur le site de RTLinfo.be, un citoyen belge lance « Je file chez Dexia vider mon compte et je m’achète de l’or ! Et si j’avais des immenses cuves je convertirais tout en mazout ! Le fric va dévaluer à la verticale, comme le DM en 1929 !!! »

D’après le journal francophone belge L’Echo, au cours d’un conseil d’entreprise extraordinaire, les syndicats ont appris que les clients inquiets de la banque Franco-Belge Dexia avaient déjà retiré l’équivalent de 100 millions d’euros de leurs comptes dans la semaine précédent le 2 octobre. « Cela peut sembler beaucoup », disait alors un syndicaliste, estimant que pour Dexia cette perte serait sans conséquences.

La banque Fortis, que la banque française BNP Paribas vient d’avaler ce week-end pour 16,8 milliards d’euros, se trouvait confrontée à une situation identique. D’après Le Monde du 4 octobre, l’opération de nationalisation, annoncée simultanément par les gouvernements de Bruxelles et de la Haye aurait été « rendue obligatoire par des mouvements de capitaux ‘énormes’ observés au cours des derniers jours par la Banque centrale néerlandaise » (…) « Les détenteurs de comptes chez Fortis auraient procédé à des retraits massifs susceptibles de mettre en péril l’opération conjointe de sauvetage de la banque élaborée, dimanche 28 septembre, par les trois Etats du Benelux ».

Prié de dire si dans les problèmes de liquidité de Fortis figuraient des retraits d’argent par les déposants et des refus de prêts de la part de banques concurrentes, le ministre néerlandais des Finances Wouter Bos a répondu à Reuters : « c’est exact, l’un plus que l’autre», sans vouloir dire lequel des deux problèmes était le plus important.

Le quotidien régional Le Progrès de Lyon rapporte aussi comment l’inquiétude se transforme en panique auprès des petits épargnants. Citant, sous couvert d’anonymat, un guichetier d’une caisse d’Epargne de Lyon qui raconte que « depuis l’annonce que le gouvernement allait puiser dans les livrets A, des gens viennent retirer des sommes importantes en liquide. J’ai même reçu un client qui a voulu changer son livret en lingots d’or ! »

Pour creuser le sujet : focus

http://www.solidari teetprogres. org/article- imprim.php3? id_article= 4649

http://illusions-de-mouvements.over-blog.com/article-23499615.html



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La liberté de la Presse n’existe qu’en Russie ?




En Russie, on interroge
Lyndon LaRouche dans un émission en prime time pour lui permettre d'exposer ses solutions face à l'effondrement économique qu'il dénonce depuis plus de 30 ans.


Alors qu'en France se multiplient les dossiers ou emissions spéciales sur la crise financière internationale, aucun mot sur le VRAI Nouveau Bretton Woods que Larouche propose depuis plus de 10 ans pour réorganiser le systéme libéral injuste.

En Europe, le blocage continue autour de l'homme et de son organisation qui n'ont cessé de dénoncer les causes de la crise qui frappe notre civilisation aujourd'hui.

Vous avez dit liberté de la presse ?


http://david.cabas.over-blog.fr/article-23520313.html



Les néo-cons s’inquiètent de l’appui de Moscou au mouvement
pour la vérité sur le 11-Septembre


October 10th, 2008
 




La diffusion par la première chaîne de télévision publique russe d’une soirée spéciale sur le complot du 11-Septembre autour du film de Giulietto Chiesa, Zéro, enquête sur le 11-Septembre, n’en finit pas de créer des remous.

L’émission a rassemblé 34 millions de téléspectateurs, un record absolu pour un programme d’information hors événementiel (c’est-à-dire hors élections ou guerres). Elle a massivement convaincu l’opinion publique russe, mais soulevé de vifs débats au sein de la classe dirigeante. Celle-ci est en effet profondément divisée depuis l’attaque géorgienne contre l’Ossétie du Sud entre d’une part les partisans de l’entente économique avec les États-Unis et Israël (qui s’expriment dans la presse de Boris Berezovsky) et, d’autre part, les partisans de la rupture (conduits par le président Dmitry Medvedev et le Premier ministre Vladimir Poutine).

Dans sa prochaine livraison (datée du 13 octobre 2008), le Weekly Standard, hebdomadaire des néo-conservateurs US, s’indigne de cette programmation. Plus encore que de la dégradation des relations USA-Russie, il s’inquiète de l’appui ainsi apporté par Moscou au mouvement pour la vérité sur le 11-Septembre :

« Moscou a encouragé une orgie d’hystérie anti-américaine dans les médias loyalistes russes. Le 12 septembre, le lynchage anti-américain a atteint un nouveau niveau : une soirée spéciale en prime-time sur la télévision publique propageant l’idée que les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone sont une action intérieure des faiseurs de guerre américains.

(…) Indépendamment des effets [de ce programme] en Russie, il va probablement favoriser l’extension des théories de la conspiration sur le 11-Septembre dans le monde entier en leur donnant une aura de légitimité.

Jusqu’ici cette insulte n’a reçu aucune réponse de Washington. Elle le devrait. La prochaine fois que le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov rencontrera Condoleezza Rice, ils ne manqueront pas de questions désagréables à discuter, pourtant la diffusion [du film] Zéro mérite d’être abordée. »

L’appui de gouvernements étrangers au mouvement pour la vérité sur le 11-Septembre est le fruit d’un long travail conduit par Thierry Meyssan depuis 2002. Si le soutien d’États musulmans ou latino-américains avait eu peu d’impact aux États-Unis même, celui de la Russie change la donne. Il a été amorcé dès 2005 avec la participation du général Léonid Ivashov (ancien chef d’état-major interarmes de la Fédération de Russie) à la conférence Axis for Peace, puis la préface de la même personnalité pour la réédition de L’Effroyable imposture 1, enfin l’organisation de cette soirée télévisée.

Le basculement du Kremlin est intervenu après l’agression géorgienne encadrée par des conseillers états-uniens et israéliens.

http://fr.altermedia.info/general/les-neo-cons-sinquietent-de-lappui-de-moscou-au-mouvement-pour-la-verite-sur-le-11-septembre_16863.html#more-16863

http://bridge.over-blog.org/article-23600051.html



Ce que  les Médias ne disent pas
jamais de débat
jamais de reportage...


L’obscenité des chiffres
Etats-Unis : le budget militaire coûte plus cher
que le plan de sauvetage
DINUCCI Manlio
 

« Trois jours après son approbation, le plan de sauvetage de 700 milliards de dollars, qui aurait du calmer le système financier mondial, apparaît comme un caillou jeté dans une mer en pleine tempête ». Cette conclusion inconfortable, tirée du New York Times d’hier (6 octobre 2008, NDT) n’est pas étonnante. Pour comprendre quelles sont les dimensions et implications de la bulle spéculative qui a explosé dans le système financier mondial, il suffit de penser que dans les Bourses de New York et Paris, gérées par le groupe financier Nyse Euronext, opèrent 4 mille sociétés dont les actions ont gonflé (souvent à travers des mécanismes spéculatifs) jusqu’à une valeur totale de plus de 50 mille milliards de dollars, équivalent à la valeur de tous les biens et services produits annuellement sur tout le globe.

Le « plan de sauvetage » lancé aux Etats-Unis avec un décaissement massif d’argent public démontre que, contrairement à ce que certains soutiennent, la mondialisation ne comporte pas la disparition des Etats, lesquels continuent à jouer un rôle important de soutien de leurs élites respectives économiques et financières et de leurs groupes multinationaux.

Bien que détenant encore la plus grande économie du monde, les Etats-Unis sont en train de perdre du terrain par rapport à l’Union Européenne, au Japon et à la Chine. D’où la nécessité de soutenir leurs propres intérêts par la force militaire, pour maintenir leur suprématie.

Ceci implique une dépense militaire croissante. Tandis que l’attention mondiale était concentrée sur le « plan de sauvetage », un fait est passé quasiment inaperçu : le Congrès des Etats-Unis a approuvé à une écrasante majorité bipartisane, pour l’année fiscale 2009 (qui commence le 1er octobre 2008), une dépense militaire de 612 milliards de dollars. Celle-ci comprend le budget du Pentagone, en augmentation de 74% depuis que l’administration Bush est entrée en fonction en 2001, et de 70 milliards de dollars pour les guerres en Irak et Afghanistan. Mais ça n’est pas tout. Le budget du Pentagone atteindra à coup sûr ou dépassera, au cours de l’année fiscale, le chiffre de 515 milliards de dollars requis par l’administration Bush, et les 70 milliards pour les guerres ne sont qu’un acompte. Il faut ajouter à cela 10 milliards pour les armes nucléaires (portés au budget du Département de l’énergie), et au moins 50 milliards pour le « programme national d’intelligence » (intelligence est le nom qu’on donne aux services secrets, cela n’implique pas forcément que les autres services en soient dépourvus, NDT) et d’autres autres postes qui portent le total de la dépense militaire annuelle des Etats-Unis bien au-delà du « plan de sauvetage ».

Cette colossale dépense militaire, équivalente à la moitié environ de la dépense mondiale, est payée avec l’argent public. Elle contribue ainsi de façon non négligeable à accroître le déficit du budget fédéral, prévu à 407 milliards de dollars pour l’année fiscale 2009. Le déficit, à son tour, accroît la dette publique. (*) Une autre nouvelle passée inaperçue du fait de l’attention portée au « plan de sauvetage », tout comme l’approbation du budget militaire, est le fait que la dette publique étasunienne a dépassé les 10 mille milliards de dollars, équivalents à plus de 70% du PIB. Depuis que l’administration Bush est entrée en fonction en 2001, cette dette a augmenté de plus de 70%. Un véritable record.

Qui paye tout ça ? Dans les médias on ne parle que des investisseurs qui sont en train de perdre de l’argent à la suite de la crise financière. On ne parle pas par contre des conséquences dans les couches les plus défavorisées de la population étasunienne, aggravées par les coupes croissantes dans les dépenses sociales. C’est ainsi qu’est aussi passée inaperçue, tout comme les dépenses militaires et le super-déficit, la nouvelle que les citoyens étasuniens obligés d’avoir donc recours aux food stamps (bons pour la fourniture de nourriture) ont augmenté en trois mois de 28 à 29 millions de personnes. Ils peuvent se consoler en pensant que les Usa dépensent chaque mois 16 milliards de dollars pour les guerres en Irak et en Afghanistan. Ce qui, souligne le Pentagone - permet de « capturer ou tuer les terroristes qui menacent les Etats-Unis, leur peuple et leurs intérêts dans le monde ».

Edition de mercredi 8 octobre 2008 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Qotidiano...

http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7232







Les USA, Etat terroriste
s'octroyant tous les droits,
au mépris du Droit.
C'est possible grâce à l'appui des Médias


Ce qui sous-tend la consolidation de ces « principes d’un Nouvel Ordre Impérial Mondial », c’est le déclin planétaire de l’idée même de démocratie, les élites politiques mondiales [ndt : le terme anglais est « globales »] s’étant avérées parfaitement libres de faire tout ce qui pouvait leur sembler propre à servir au mieux leurs intérêts personnels – la sainte trinité : programme néolibéral, militarisation, projection de puissance, ayant fait preuve de son omnipotence – au mépris d’une opposition massive de toutes les populations de la planète. Le récent échange entre le Vice-Président et Martha Raddatz, correspondante de ABC-TV News, en offre une illustration sans concession. Comme la journaliste l’interrogeait au sujet des deux tiers d’Américains qui estiment que la guerre d’Irak « ne mérite pas d’être menée », Cheney répondit froidement : « Et alors ? » Pour exprimer le peu de cas qu’on fait des attentes du public et la conviction, très largement répandue parmi nos responsables politiques, que le public lui-même est de peu d’intérêt – sinon en tant que main d’œuvre, comme consommateurs ou comme un vaste champ dont on peut récolter les votes après chaque campagne électorale – on n’aurait pu trouver de concision plus éloquente.

(...) Il apparaît donc que l’institutionnalisation des principes du Nouvel Ordre Impérial Mondial repose fondamentalement sur le fait que les USA, leurs alliés, leurs clients et autres affidés ne sont en réalité que des pseudo-démocraties, dont les élites au pouvoir sont parfaitement libres de faire fi des attentes de leurs concitoyens – pour tout dire, des « Etats minables » [ndt : Selon l’expression du Gal. Petraeus cité plus haut]. Cet état de choses découle en grande part d’inégalités astronomiques et croissantes (au sein des populations comme entre les Etats), de la ploutocratisation de la politique, de l’érosion des bases constitutionnelles de la sphère publique, du rôle accru de service de propagande et de gardiens du temple [ndt : au sens de « garants du système »] d’une industrie médiatique de plus en plus centralisée, et de l’inertie de populations qui, jusqu’ici, se sont trop facilement laissées mener par le bout du nez, malgré le lourd tribut qu’une majorité d’entre eux payaient au bout du compte, dans un système fondamentalement injuste et de plus en plus menaçant.

Ce Nouvel Ordre Impérial Mondial n’est manifestement pas prêt de disparaître de si tôt, à moins qu’il ne cause sa propre perte en allant de lui-même droit à la catastrophe – ce qui est loin d’être improbable, au vu de la trajectoire prise et parce que les choses ont l’air plutôt mal parties pour s’améliorer. Sans ça, on n’en verra probablement jamais le bout tant que l’humanité ne fera pas bloc pour cesser de se laisser mener en bateau, pour s’organiser tant sur le plan national qu’international et pour reconquérir ses droits

(courts extraits)

article à lire  absolument

http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2008-10-08%2009:20:34&log=invites

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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 18:38





À partir de la façon dont nos médias ont relaté les conflits en Irak entre 1991 et 2003, ce film énumère les principes généraux de la propagande de guerre et ses prolongements en temps de paix.
Des intellectuels américains et européens, par le jeu de leurs regards croisés, nous permettent de comprendre les enjeux médiatiques - et idéologiques - des deux côtés de l'Atlantique.
Un écrivain, Jean Bricmont, deux historiennes, Anne Morelli et Annie Lacroix-Riz, un expert militaire, le Général Forget, et une journaliste, Diana Johnstone, comparent ces thèmes de propagande en Irak avec ceux développés lors d'autres conflits, tels celui de 1914-18, les coups de force hitlériens des années '30, les guerres de Yougoslavie ou celle d'Afghanistan...

Vidéo de 1 h 30 voir site
http://www.lacausedupeuple.com/documentaires/2008/08/31/mensonges-peuple-propagande-de-guerre-propagande-de-paix

Principes élémentaires
de propagande de guerre

Principes élémentaires de propagande de guerre constitue un ouvrage didactique intéressant pour se familiariser avec les techniques de propagande utilisées « en cas de guerre froide, chaude ou tiède » comme le suggère le sous-titre en page de couverture. Anne Morelli utilise des exemples historiques bien connus pour illustrer chacun de ces principes et laisse la porte ouverte pour l’avenir ; car en effet tout l’intérêt de l’ouvrage réside dans le fait que, désormais, le lecteur averti pourra reconnaître au cours des guerres futures, les mécanismes de désinformation utilisés par les États pour manipuler l’opinion publique. Une fois entraînés, vous verrez, vous citerez le numéro du principe sans même avoir besoin de l’expliquer. Tiens, Bush a encore utilisé le principe n°8… Une bonne manière à notre sens de filtrer l’information !

Reprenant le flambeau d’Arthur Ponsonby Anne Morelli nous enseigne les dix principes sur lesquels se basent toutes les propagandes de guerre : « nous ne voulons pas la guerre, le camp adverse est seul responsable de la guerre, le chef du camp adverse a le visage du diable, c’est une cause noble que nous défendons (et non des intérêts particuliers), l’ennemi provoque sciemment des atrocités (si nous commettons des bavures, c’est involontairement), l’ennemi utilise des armes non autorisées, nous subissons très peu de pertes (les pertes de l’ennemi sont énormes), les artistes et intellectuels soutiennent notre cause, notre cause a un caractère sacré, ceux qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres ». Ces dix principes sont illustrés d’exemples de 14-18 et de 40-45, de la guerre du Golfe et de celle de l’Otan contre la Yougoslavie. L’objet de l’auteure n’est pas de prendre position pour tel ou tel camp, mais de montrer comment, de part et d’autre, les « va-t-en-guerre » parviennent à enlever l’adhésion des opinions publiques à leurs projets mortifères. L’actualité ne manque pas d’occasions de vérifier la pertinence de ces principes de propagande. Irak, Tchétchénie, Afghanistan, Venezuela ... et les conflits sociaux nous donnent autant d’occasions de fournir aux jeunes des armes pour comprendre le monde, pour ne pas se laisser berner par les discours officiels. Plus que jamais, nous rappelle Anne Morelli, il nous faut apprendre à douter, douter ... et encore douter. Un livre de vulgarisation d’un abord vraiment facile, 90 pages notes comprises, au style incisif et non dénué d’humour.

Principes élémentaires de propagande de guerre
Genèse de l’ouvrage

En réalité, Anne Morelli ne revendique pas la paternité de la dénonciation des dix principes évoqués dans son livre. L’essentiel de sa réflexion, elle le doit à l’ouvrage du pacifiste anglais Arthur Ponsonby publié à Londres en 1928 et intitulé « Falsehood in Wartime ». L’ouvrage a été traduit en français sous le titre Les faussaires à l’œuvre en temps de guerre. Comme il dénonçait principalement les fausses informations produites par les alliés durant la guerre 14-18, le livre n’était pas pour déplaire aux Allemands et la traduction française est parue à Bruxelles en 1941, ce qui a longtemps conféré à l’œuvre une réputation d’ouvrage de collaboration. Ce livre contestataire par rapport à la version officielle de la guerre 14-18 s’inscrit en réalité dans un mouvement pacifiste qui a gagné toute l’Europe durant l’entre-deux-guerres. Nous sommes effectivement à l’époque de la Société des Nations ou encore du Pacte Briand-Kellog condamnant le recours à la force en cas de conflit. Ainsi, quelques auteurs se risquent à remettre en question le récit mythologique construit autour de la Première guerre mondiale par les Alliés. Lord Ponsonby fait partie de ces auteurs contestataires mais signalons également l’ouvrage célèbre de Jean Norton Cru analysant de manière très critique les témoignages des poilus de la Grande Guerre et le livre de Georges Demartial édité en 1922, intitulé « La guerre de 1914 ».
Comment on mobilisa les consciences.

Arthur Ponsonby avait déjà remarqué que les hommes d’État de tous les pays, avant de déclarer la guerre ou au moment même de cette déclaration, assuraient toujours solennellement en préliminaire qu’ils ne voulaient pas la guerre. La guerre et son cortège d’horreurs sont en effet rarement populaires a priori et il est donc de bon ton de se présenter comme épris de paix. On a entendu, lors de la guerre contre la Yougoslavie, les dirigeants de l’OTAN s’affirmer pacifistes. Si tous les chefs d’États et de gouvernements sont animés de semblables volontés de paix, on peut évidemment se demander innocemment pourquoi, parfois (souvent), des guerres éclatent tout de même. Mais le second principe de la propagande de guerre répond immédiatement à cette objection : nous avons été contraints de faire la guerre, le camp adverse a commencé, nous sommes obligés de réagir, en état de légitime défense ou pour honorer nos engagements internationaux....

Les principes relevés par Ponsonby peuvent être, par facilité, énoncés en 10 "commandements" :

1. Nous ne voulons pas la guerre

2. Le camp adverse est seul responsable de la guerre

3. L’ennemi a le visage du diable (ou « L’affreux de service »)

4. Les buts réels de la guerre doivent être masqués sous de nobles causes

5. L’ennemi provoque sciemment des atrocités, nous commettons des bavures involontaires

6. Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l’ennemi sont énormes

7. Notre cause a un caractère sacré

8. Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause

9. L’ennemi utilise des armes non autorisées

10. Ceux qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres

1. Nous ne voulons pas la guerre

Il est évident que dans notre société aux valeurs pacifistes, il n’est pas très populaire de se déclarer ouvertement en faveur de la guerre. Anne Morelli remarque avec raison qu’à la veille de chaque conflit, tous les dirigeants se prononcent en faveur de la paix pour rassurer leur opinion publique ; si par malheur ces derniers décident quand même de faire la guerre, ils déclarent généralement qu’ils la feront « contraints et forcés » par les circonstances.

De plus, il est important de noter qu’au sein de l’historiographie postérieure à chaque conflit, c’est toujours le vainqueur qui impose sa propre vision de la guerre au vaincu. La production historique du vainqueur devient alors dominante et colle une étiquette belliciste sur le camp du vaincu.
Les deux guerres mondiales ont à ce titre toujours été présentées dans notre historiographie comme ayant été désirées ardemment par le Reich, les Alliés n’ayant fait que se défendre face au « bellicisme allemand ».
Ainsi, dans le récit de la Première guerre mondiale, on insiste par exemple rarement sur le fait que la mobilisation allemande était en partie provoquée par la mobilisation russe et l’étau géopolitique que constituaient alors les puissances de l’Entente. De même, lorsqu’on évoque la Guerre 40-45, il n’est pas si inutile de rappeler au néophyte que c’est la France qui, la première, a déclaré la guerre à l’Allemagne en 1939 et non l’inverse, tant l’image populaire de la terrifiante Allemagne nazie la rend à priori totalement responsable du second conflit mondial !

Ce principe est aisément transposable à l’actualité la plus récente. Lorsque les États-Unis désignent des pays tels l’Irak ou la Corée du Nord comme faisant partie de l’ « Axe du Mal », ils justifient à l’avance que les futures guerres projetées par le Pentagone se feront à l’encontre de pays bellicistes menaçant la paix mondiale : les États-Unis ne veulent donc pas la guerre mais se battront s’il le faut pour « imposer la paix »… cherchez le paradoxe !

2. Le camp adverse est seul responsable de la guerre

Ce principe est évidemment lié au premier. Si nous ne voulons pas ou n’avons pas voulu la guerre, c’est qu’il faut imputer à l’ennemi la responsabilité entière de toutes les atrocités qui caractérisent un conflit. Anne Morelli cite à ce titre toute la propagande faite en 14-18 autour de la violation de la neutralité de la Poor little Belgium par l’ « Ogre Allemand ». La violation du traité des 24 articles de 1839 par l’Allemagne l’a condamné à être désignée par les Alliés comme la nation parjure par excellence, responsable du conflit car non respectueuse des traités internationaux.

Par opposition, l’Angleterre a été présentée à l’opinion publique des pays alliés comme une nation fidèle et honorable volant au secours de la Belgique. Cette basse propagande constituant à responsabiliser l’Allemagne et son « plan Schlieffen » est facilement démontable lorsqu’on sait que le « plan XVII » du Général Joffre avait prévu une pénétration des troupes françaises sur le territoire belge en violation flagrante du Traité de 1839 qui importait peu à l’époque aux puissances belligérantes, plus soucieuses d’un côté comme de l’autre de s’assurer un avantage stratégique sur l’armée ennemie au début de la guerre de mouvement.

Les Anglais eux-mêmes avaient cherché à se concilier les faveurs de la Belgique avant le déclenchement du conflit pour obtenir l’autorisation d’un « débarquement préventif » sur le territoire en cas de mouvement des troupes allemandes. Aux yeux des Anglais, le respect de la parole donnée comptait finalement fort peu et c’est surtout la nécessité de conserver la Belgique, « pistolet pointé vers l’Angleterre », et plus particulièrement le port d’Anvers hors d’atteinte de l’armée allemande qui a justifié l’entrée en guerre des troupes de Sa Majesté.

Anne Morelli rappelle aussi que rien n’obligeait la France à soutenir la Tchécoslovaquie en 1939 : le pacte franco-tchécoslovaque ne prévoyait pas forcément d’engagement militaire français en cas d’invasion du territoire tchécoslovaque ; ce pacte était d’ailleurs lié à celui de Locarno de 1925 rendu caduc depuis qu’il avait été dénoncé par plusieurs des puissances signataires. Le soutien nécessaire de la France à la Tchécoslovaquie a pourtant servi de prétexte (à postériori) à l’époque pour justifier auprès de l’opinion publique française l’entrée en guerre de l’hexagone.

A nouveau il est intéressant de faire un parallèle avec les évènements les plus récents. Lors de la guerre du Kosovo, lorsque la France et l’Allemagne, de concert avec les États-Unis, « ont négocié » avec Milosevic le traité de Rambouillet, sensé être un plan de « conciliation », les médias occidentaux ont sauté sur le refus du dirigeant serbe pour justifier les frappes de l’OTAN. Peu de journalistes ont pris la peine de noter que ce fameux plan de « conciliation » réclamait, en vue d’un soi-disant règlement pacifique du conflit, la présence sur le sol serbe des forces de l’Alliance Atlantique (et non des Nations Unies), ce qui aurait constitué pour la Serbie une atteinte grave à sa souveraineté. Mais l’occasion était trop belle dans le « camp de la paix » de faire passer Milosevic pour le « seul responsable » des bombardements de l’OTAN.

3. L’ennemi a le visage du diable (ou « L’affreux de service »)

Il est généralement assez difficile de haïr un peuple dans sa globalité. Quoique la nation allemande ait eu à souffrir au cours du XXe siècle des pires adjectifs de la part de l’opinion publique française, belge, anglaise ou américaine (Boches, Vandales, Huns, Barbares, etc.), les esprits les plus lucides étaient cependant obligés d’admettre que la démarche intellectuelle consistant à identifier l’ensemble d’une population à de simples stéréotypes était parfaitement idiote.
C’est pourquoi la propagande de guerre a trouvé un subterfuge pour mobiliser la haine des plus récalcitrants. Elle canalise généralement toute l’attention de l’opinion publique sur l’élite dirigeante de l’ennemi. Celle-ci est présentée d’une telle façon que l’on ne peut éprouver à son égard que le mépris le plus profond. La presse à sensation n’hésite d’ailleurs pas à rentrer dans l’intimité des dirigeants, usant parfois de théories psychanalytiques fumeuses. Lors de la guerre du Kosovo, certains médias ont ainsi affirmer que si Milosevic était un va-t-en-guerre invétéré, c’est parce qu’il avait été battu par son père durant sa prime enfance.
La plupart du temps, les dirigeants ennemis sont jugés parfaitement fréquentables avant le déclenchement des hostilités puis ils deviennent subitement des brutes, des fous, des monstres sanguinaires assoiffés de sang dès que le premier coup de fusil a éclaté. Avant que la Première Guerre mondiale n’éclate, Guillaume II et l’Empereur François-Joseph entretenaient des relations régulières avec la famille royale belge ; à partir d’août 1914, la presse belge n’a cessé de les décrire comme des fous sanguinaires tout en se gardant bien de rappeler leurs anciens contacts avec nos souverains.

Mais Hitler est sans nul doute le personnage qui aura le plus abondamment subi l’ire et l’acharnement de l’historiographie contemporaine. Il ne se passe pas un mois sans qu’une nouvelle biographie sur Hitler ne soit exposée sur les rayons « les plus sérieux » de nos libraires. Chacune a de nouvelles révélations à faire sur « le plus grand monstre de l’histoire », révélations toujours plus débiles les unes que les autres : le führer aurait eu des relations incestueuses avec sa mère à moins qu’il n’ait été homosexuel, juif, impuissant… ou même frustré de n’avoir pu réussir une carrière d’artiste peintre. Vous n’y êtes pas du tout, Hitler était un extraterrestre !

Il est d’ailleurs significatif que depuis la guerre 40-45, de nombreux « dictateurs » aient été présentés par la presse sous les traits de tonton Adolphe. Anne Morelli met bien en évidence cette « reductio ad Hitlerum » et cite notamment le cas de Saddam Hussein dont les moustaches ont été remodelées durant la guerre du Golfe par quelques ignobles feuilles de chou anglo-saxonnes. Rappelons nous aussi le nom de Milosevic « subtilement » transformé en « Hitlerosevic ». La méthode de personnalisation est à ce point ancrée que les manifestants anti-guerre du Golfe attaquent la politique américaine sous les traits de son seul président Georges W. Bush et n’ont pas hésité à l’affubler d’une certaine petite moustache sur leurs calicots ou ont remplacé les étoiles du drapeau américain par la croix gammée. Ce processus de personnification de l’ennemi sous les traits du démon et la canalisation de la haine publique ne sont pas sans rappeler la « minute de la haine » décrite par G. Orwell dans son roman 1984.

4. C’est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers

L’histoire est là pour nous montrer que toute guerre répond à des intérêts politiques bien précis : gain de territoire, affaiblissement du potentiel militaire, économique ou démographique de l’ennemi, contrôle d’une région stratégique-clef, etc.
Considérer la guerre en ces termes constitue d’ailleurs un principe sain d’analyse des conflits. Au contraire, entacher la guerre de slogans idéologiques revient à dénaturer l’essence première des guerres. Un des arguments récurrents de la propagande de guerre à notre époque est la défense des droits de l’homme et de la démocratie, véritable religion laïque justifiant à elle seule tous les conflits.
Ainsi, alors que le prétexte premier de la deuxième guerre du Golfe était la menace représentée par les soi-disant armes de destruction massive irakiennes. Ne découvrant malheureusement pas la moindre trace de ces armes sur le territoire irakien, les responsables de la coalition, relayés docilement par les médias, ont subitement transformé leurs objectifs en « rétablissement de la démocratie » en Irak. Comme on avait invoqué les noms saints de « démocratie », de « liberté » et de « droits de l’homme », la critique s’est tue car qui pourrait être contre ?

5. L’ennemi provoque sciemment des atrocités ; si nous commettons des bavures, c’est involontairement

L’histoire du XXe siècle est riche en faits propres à illustrer cette maxime. Durant la Première Guerre mondiale, selon la propagande alliée, ce sont surtout les Allemands qui ont provoqué le plus grand nombre d’atrocités. On accusait par exemple de nombreux soldats de l’armée allemande de couper les mains des jeunes enfants belges, d’utiliser la graisse des cadavres alliés pour fabriquer du savon ou encore de rudoyer et de violer systématiquement les jeunes femmes des pays occupés.

Par contre cette même propagande passe fatalement sous silence le blocus alimentaire meurtrier de l’Allemagne pendant et après la guerre 14-18, elle passe sous silence les bombardements de terreur des anglo-saxons sur les villes allemandes et japonaises en 40-45. La terreur vis-à-vis des civils était d’ailleurs un des moyens clairement revendiqués et assumés par le Haut État Major allié ; en témoigne ce tract lancé sur les villes japonaises par les bombardiers américains en août 45 : « Ces tracts sont lancés pour vous notifier que votre ville fait partie d’une liste de villes qui seront détruites par notre puissante armée de l’air. Le bombardement débutera dans 72 heures. (…) Nous notifions ceci à la clique militaire [diabolisation de l’ennemi] parce que nous savons qu’elle ne peut rien faire pour arrêter notre puissance considérable ni notre détermination inébranlable. Nous voulons que vous constatiez combien vos militaires sont impuissants à vous protéger. Nous détruirons systématiquement vos villes, les unes après les autres, tant que vous suivrez aveuglément vos dirigeants militaires… ».

Si la légende des mains coupées trouvait un écho certain durant l’entre-deux-guerres, elle a perdu à l’heure actuelle tout son crédit, tant elle était dénuée de fondements. Cependant, plus insidieuses sont les idées patiemment distillées à la population consistant à assimiler le soldat « au casque à pointe » à une brute épaisse ou à criminaliser les armes allemandes « non conformes » aux lois de la guerre, tels les sous-marins, les V.1 et les V.2. Ces idées restent très solidement ancrées dans la mémoire populaire et il faudrait une propagande tout aussi acharnée que celle qui a contribué à les installer, pour pouvoir les supprimer.

6. L’ennemi utilise des armes non autorisées

« De la massue à la bombe atomique, en passant par le canon et le fusil automatique, toutes les armes ont été successivement considérées par les perdants comme indignes d’une guerre vraiment chevaleresque, parce que leur usage unilatéral condamnait automatiquement leur camp à la défaite ». Anne Morelli signale la propagande faite autour de l’emploi des gaz asphyxiants par l’armée allemande et l’utilisation des armes citées ci-dessus. A l’heure actuelle, on se focalise surtout sur la détention des armes de destruction massive dont il n’est même plus nécessaire de faire usage pour être un criminel de guerre et un ennemi de l’humanité.
La seconde guerre du Golfe a montré qu’il s’agissait d’un prétexte rêvé pour justifier l’impérialisme américain. Il est d’ailleurs piquant de constater que, si nos souvenirs sont exacts, la seule puissance qui ait fait usage, et d’ailleurs contre des civils, de telles armes est celle qui les dénonce avec le plus de virulence aujourd’hui. Certains rétorqueront qu’une puissance belliqueuse telle l’Irak est une menace bien plus sérieuse que des régimes aussi pacifiques que ceux des États-Unis d’Amérique et d’Israël, ce qui ne manque pas de prêter à sourire.

7. Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l’ennemi sont énormes

Il n’est pas nécessaire d’expliquer en quoi il est utile d’affirmer que les pertes de l’ennemi sont énormes tandis que les nôtres sont négligeables. Si les pertes de l’ennemi sont énormes, sa défaite est certaine et comme nos pertes à nous sont faibles, cela justifie auprès de la population et des troupes, un dernier effort de guerre pour remporter une victoire définitive. « La guerre de 1914-1918 a -déjà- été une guerre de communiqués ou parfois d’absence de communiqués. Ainsi, un mois après le début des opérations, les pertes françaises s’élevaient déjà à 313.000 tués environ. Mais l’État-Major français n’a jamais avoué la perte d’un cheval et ne publiait pas (au contraire des Anglais et des Allemands) la liste nominative des morts. Sans doute pour ne pas saper le moral des troupes et de l’arrière que l’annonce de cette hécatombe aurait peut-être induit à réclamer une paix honorable plutôt que la poursuite de la guerre ».

Plus près de nous, lors de la guerre du Kosovo, les pertes que les Américains se targuaient d’avoir infligé aux Yougoslaves, fondirent comme neige au soleil après le conflit. Dans la récente guerre en Irak, même s’il faut reconnaître à la supériorité technologique américaine le fait que la superpuissance ne compte pas énormément de morts dans ses rangs, les chiffres annoncés officiellement sont tellement peu élevés qu’ils en deviennent suspects.

8. Les artistes et les intellectuels soutiennent notre cause

Dans l’histoire du second conflit mondial, on nous présente toujours la classe intellectuelle comme ralliée à la cause des Alliés. D’ailleurs, il est de notoriété publique qu’il n’y avait pas d’intellectuels nazis ou fascistes et que ceux qui se présentaient comme tels n’étaient que des médiocres et des imposteurs achetés ou vendus au pouvoir. Cette vision de l’ennemi justifie la victoire morale et intellectuelle de « La Civilisation » contre ce camp de barbares incultes et primitifs. Le plus grave avec ces procédés est que la culture de l’ennemi est diabolisée. Dans le cas allemand, nombreux sont les intellectuels bien pensant d’après guerre qui ont démontré « savamment » que le nazisme était consubstantiel à la culture allemande et que Nietzsche, Wagner et bien d’autres étaient responsables de la barbarie nazie qu’ils avaient préfigurée. Cette vision justifie à l’égard de l’Allemagne toutes les atrocités puisqu’en regard du droit international, elle n’est plus un justus hostis mais un injustus hostis. Anne Morelli montre que les intellectuels font des pétitions en faveur de leur camp ou contre l’ennemi, que les artistes participent à la propagande en caricaturant ou stéréotypant l’adversaire. Ceux qui ne participeraient pas à ces pétitions verraient leur notoriété médiatiquement mise à mal et pour éviter ce sort pénible, ils s’alignent sur la position dominante. Car, il faut le remarquer, les « intellectuels » font souvent preuve d’une lâcheté à la hauteur de leur orgueil et inversement proportionnelle à leur courage physique légendaire. Anne Morelli se garde bien de mettre en lumière à quel point le rôle des intellectuels dépasse ce simple aspect pétitionnaire et mobilisateur pour investir le champ de la justification intellectuelle, morale et philosophique de la guerre en cours ou de celles à venir. Ainsi Bernard Henri Lévy et consorts ont tricoté le cache-sexe humanitaire de l’impérialisme le plus abject sous la forme du droit d’ingérence.

9. Notre cause a un caractère sacré

Anne Morelli dénonce dans son ouvrage les liens de la propagande de guerre avec la religion. Si nous sommes d’accord pour la suivre dans sa condamnation de l’instrumentalisation de la religion par les propagandistes des États belligérants, nous nous garderons bien toutefois de jeter le bébé, c’est-à-dire la religion, avec l’eau du bain. Si dans les démocraties de marché, il n’y a guère plus que les États-Unis pour encore invoquer la religion dans leur propagande guerrière, les autres États ont trouvé dans les droits de l’homme, la démocratie et leur sainte trinité « liberté, égalité, fraternité », la nouvelle religion bien terrestre permettant de sacraliser toutes les manœuvres perfides de leur politique extérieure.

10. Ceux qui mettent en doute la propagande sont des traîtres

Un article de l’Évènement (29 avril-5 mai 1999) paru durant la guerre du Kosovo, illustre à merveille ce principe. Nous pouvons y lire en gros titre : « Soljenitsyne, Marie-France Garaud, Max Gallo, Peter Handke : ils ont choisi de brandir l’étendard grand-serbe. LES COMPLICES DE MILOSEVIC ». L’hebdomadaire a classé tous les « partisans de Milosevic », entendez ceux qui ont choisi de critiquer plus ou moins ouvertement la propagande anti-serbe, en six grandes familles : la famille « anti-américaine » (Pierre Bourdieu), la famille « pacifiste intégriste » (Renaud), la famille « souverainiste » (Charles Pasqua), la famille « serbophile » (Peter Handke), la famille « rouge-brun » (Le journal La Grosse Bertha ) et la famille « croisade orthodoxe » (Alexandre Soljenitsyne).
Tous les intellectuels qui se sont positionnés au sein d’une de ces grandes familles ou derrière un de leurs patriarches sont par conséquent considérés comme des traîtres et des imbéciles parce qu’ils n’ont pas compris le caractère hautement humanitaire de l’intervention otanienne. On remarquera au passage l’orgueil démesuré de ce genre d’article brandissant la bannière du « politiquement correct » pour mieux mépriser ses contradicteurs.

Anne Morelli met bien lumière ce dixième principe ; elle ne se limite pas aux guerres passées mais n’hésite pas à rentrer dans le vif du sujet en dénonçant la propagande durant la guerre du Kosovo ou durant la Première guerre du Golfe. Anne Morelli reconnaît ouvertement que la propagande n’est pas le propre des régimes nazis ou fascistes mais qu’elle affecte aussi nos régimes démocratiques. Dans une de ses notes, elle fustige d’ailleurs l’historienne de l’U.C.L., Laurence Van Ypersele, pour ses propos tenus dans la revue de Louvain n° 107 (avril 2000) affirmant que ce sont « les régimes totalitaires qui sont passés maîtres dans la falsification de l’histoire par l’image (…) L’avantage des démocraties est de n’avoir jamais eu le monopole absolu sur la production et la diffusion des images (…) Cette production (…) émanait de plusieurs centres parfois contradictoires, laissant la place à des contre-discours possibles ». Selon Anne Morelli, ces propositions sont « fausses au moins en temps de guerre ».

Cette dernière remarque de Anne Morelli montre une certaine forme d’indépendance d’esprit, se complaisant toutefois dans les carcans idéologiques imposés par le système. Madame Morelli peut se permettre de critiquer la propagande présente dans les régimes démocratiques en se référant à des auteurs de gauche ou d’extrême gauche, elle n’en risque pas pour autant sa place à l’Université Libre de Bruxelles en tant que titulaire de la chaire de critique historique. Mais, si elle allait plus en avant dans sa critique, le recteur de cette université « libre » ne manquerait pas de la rappeler à l’ordre et sans doute sentirait-elle alors peser sur ses épaules tout le poids du totalitarisme démocratique. Il est finalement très facile et peu risqué de dénoncer les carences de la démocratie en temps de guerre, il est par contre très dangereux et interdit d’affirmer à quel point la démocratie est en réalité, autant en temps de guerre qu’en temps de paix, un système totalitaire à la fois plus subtil et plus achevé que ceux habituellement cités. Un système plus subtil et plus achevé car il diffuse son idéologie dans l’esprit des gens sans que ceux-ci en aient conscience. Alors que dans un régime totalitaire comme l’U.R.S.S. l’ensemble du peuple n’ignorait pas les moyens mis en œuvre par l’Etat pour le manipuler : un parti unique, une presse unique… La démocratie sous couvert du multipartisme et de la liberté de la presse n’en fonctionne pas moins selon les mêmes principes. La prétendue pluralité des partis n’est qu’un vernis superficiel recouvrant une même foi en la « sainte démocratie » qu’il serait vain de vouloir remettre en question.

Quant à la diversité de l’information tant vantée pour distinguer nos régimes des régimes totalitaires, il devient patent aux yeux d’un nombre sans cesse croissant d’analystes médiatiques qu’il s’agit tout au plus d’un slogan destiné à maintenir les gens dans l’illusion de la liberté de pensée. Le système est à ce point fermé que la seule critique possible à l’égard des principes gouvernementaux qui nous dirigent est en réalité une critique « guimauve » du type : « nos gouvernements nous manipulent et ne respectent pas assez les règles de la démocratie ». Entendez : « vous avez le droit de critiquer le système mais pas en dehors des règles imposées par celui-ci, vous pouvez sermonner la démocratie mais vous ne pouvez le faire qu’au nom des principes démocratiques, il est permis de contester la démocratie pour l’améliorer mais non pour en critiquer l’essence ».
Nous sommes sûrs qu’un Staline n’aurait finalement pas trop dédaigné un pareil système. Il aurait créé à côté du Parti communiste et de la Pravda quelques autres partis et journaux. Les lecteurs russes auraient ainsi eu le choix entre l’idéologie marxiste, marxiste-léniniste, stalinienne, trotskiste ou encore plus tard maoïste. Ces différences idéologiques minimes permettant au peuple russe de s’illusionner sur sa liberté de penser. Sans doute Staline aurait-il d’ailleurs préféré le totalitarisme mou incarné par nos démocraties modernes au totalitarisme trop fermé qu’il a choisi de soutenir à l’époque. Un tel choix lui aurait ainsi évité de dépenser inutilement l’argent de l’État dans la répression idéologique et les déportations en Sibérie.

C’est pourquoi, dans le contexte des régimes démocratiques, ce dixième principe devrait à notre sens être complété. Les intellectuels qui critiquent la propagande officielle, pendant la guerre mais aussi en dehors, sont non seulement des traîtres mais aussi des fous, des égarés à la pensée irrationnelle, des idiots… bref ce ne sont pas des intellectuels ! La démocratie se présentant comme un régime où la pensée s’exerce librement, ceux qui s’égarent de la ligne officielle ne pensent pas vraiment !

Conclusion

Nous considérons ce livre comme un ouvrage pratique, distrayant, un classique du genre qui a sa place dans toute bonne bibliothèque s’intéressant à la propagande. Toutefois cette analyse sommaire de la propagande est selon nous elle-même vérolée par le virus démocratique. Anne Morelli a effectivement passé sous silence une des questions les plus élémentaires concernant la propagande de guerre : « Quelle est l’origine, la cause rendant nécessaire un tel phénomène ? »

D’aucuns affirmeront que la propagande de guerre a existé de tout temps. Certes, nous leur répondrons toutefois : jamais avec une telle ampleur qu’au cours de ces deux derniers siècles. Avant 1789, un noble, un guerrier, un mercenaire n’avait pas spécifiquement besoin de véritables « raisons » pour se battre, il le faisait soit par allégeance, soit par intérêt calculé, mais rarement par passion ou sentimentalisme. Par contre, le peuple, lorsqu’il combat, a besoin de moteurs beaucoup plus puissants. Pourquoi ? Parce que le peuple répugne à la fois à s’exposer à la mort et à user de la violence. Il lui faut donc une raison personnelle : la haine ; alors que les guerriers, élevés dans l’esprit du combat, n'ont nullement besoin de personnifier ainsi la guerre. Pour lever les réticences de la population, il faut agir sur ses sentiments et provoquer en elle une pulsion de meurtre qui justifie son engagement sous les drapeaux. L’ennemi devient par conséquent un ennemi absolu, l’incarnation du mal avec laquelle nulle trêve, négociation ou paix n’est désormais possible.

Parmi les moteurs puissants mettant le peuple en mouvement, citons la religion et surtout les idéologies ; ces dernières ont été le moteur réel des guerres et des massacres au cours de « la soi-disant période de progrès que l’humanité a connue depuis qu’elle a été libérée du joug des monarques absolus » : nationalisme français (« Aux armes citoyens ! »), communisme (« Prolétaires de tous les pays, unissez vous ! »), fascisme (« Tout pour l’État, tout par l’État »), etc. Tout chef de guerre sait à quel point le patriotisme et le nationalisme sont des moteurs importants pour maintenir la cohésion des troupes et chacun des grands conflits de ces deux derniers siècles nous donne des renseignements précieux sur la manière dont les dirigeants ont procédé pour « mouvoir le peuple ».

Anne Morelli est passé à notre sens à côté de cet élément essentiel : la propagande de guerre est étroitement liée à l’émergence des nationalismes au XIXème siècle et plus spécifiquement des régimes démocratiques. La propagande de guerre est donc bien à notre sens un phénomène historique visant essentiellement à toucher le peuple dans la mesure où celui-ci est désormais (théoriquement) associé au pouvoir ! Et la propagande de guerre est orientée de telle manière que le peuple continue à soutenir ses dirigeants dans les crises les plus graves. C’est ce qui fait à la fois la force et la faiblesse d’un pouvoir politique qui s’appuie sur le peuple.
Les victoires napoléoniennes étaient ainsi dues non seulement aux qualités exceptionnelles de stratège de l’illustre officier corse mais surtout à l’étonnante capacité que la France possédait depuis la Révolution de lever des troupes « au nom de la nation en péril ». Le peuple confère indéniablement une puissance importante en terme quantitatif !

Toutefois, les dirigeants de semblables régimes se trouvent dans une position délicate une fois qu’ils ont utilisé leur botte secrète.
Le peuple, la « nation en arme », la « masse » sont par définition des éléments instables qu’il faut sans cesse rassurer, entendez par-là manipuler. Dans ces conditions une guerre trop longue, trop coûteuse en vies humaines a tôt fait de retirer aux dirigeants la confiance qu’ils détenaient de la base. L’avènement des « guerres totales » (c’est-à-dire réclamant la participation de l’ensemble de la nation à la guerre, y compris la population civile - d’où le concept d’économie de guerre) et l’essor des télécommunications ont encore accru cette faiblesse du système démocratique. Lors de la guerre du Vietnam, beaucoup d’observateurs ont déclaré que c’était le choc des images télévisuelles montrant des cadavres américains rapatriés en avion dans des « sacs plastiques » qui avait provoqué la défaite des États-Unis pourtant largement supérieurs en matière de technologie militaire.

Semblable constat implique forcément la nécessité pour tout « pouvoir démocratique » de contrôler la presse en cas de crise aigüe au risque de perdre toute légitimité auprès de son opinion publique. La propagande de guerre est donc bien un phénomène ayant pour origine directe l’avènement de régimes politiques s’appuyant sur le peuple, obligés de contrôler le quatrième pouvoir. Osons l’affirmer, les régimes démocratiques constituent la cause première de la manipulation médiatique dont nous faisons aujourd’hui les frais.

La propagande est d’ailleurs passée à notre époque à un stade supérieur. Nous avons dit au début de notre conclusion qu’elle s’est adressée primitivement au classes populaires. Un tel phénomène étant cyniquement légitimé par la nécessité d’ « éduquer les masses ». Il est toujours piquant de rappeler ainsi que « l’école pour tous », tant vantée par les révolutionnaires français, ne répond pas seulement à des objectifs philanthropiques mais surtout à des nécessités économiques et politiques. Il convient de donner à « l’enfant du peuple » des connaissances techniques suffisantes afin qu’il puisse faire tourner plus efficacement nos industries, il convient de lui donner une éducation politique orientée afin qu’il participe (et donc souscrive) aux règles de la nouvelle gouvernance qui a été mise sur pied.
Et si nos démocraties montrent particulièrement pendant les conflits armés des défauts monstrueux, au point que des intellectuelles comme Anne Morelli puissent s’émouvoir, c’est parce que les nécessités du danger qui les menacent leur font battre pour un court instant le masque recouvrant leurs vrais visages, le visage du plus cynique des totalitarismes, ce que Madame Morelli s’est bien gardée de conclure !

Sources : Euro-Synergies - Forum des résistants européens

Anne Morelli est enseignante en histoire à l'université libre de Bruxelles.
En 2001, - avant le 11 septembre - elle a rédigé un livre :
Principes élémentaires de la propagande de guerre, utilisables en période de guerre chaude, tiède ou froide (édition Labor, collection Quartier Libre).
Cet opuscule est inspiré par les travaux de Ponsonby, travailliste hostile à l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne en 1914, sur la « Grande guerre » (écrit en 1928). Au-delà de son actualité, ce livre permet à tous et toutes de décrypter les discours et actes de propagandes appliqués à toutes les guerres, mais aussi aux « conflits » sociaux et sécuritaires.

Le documentaire

documentation : Christophe-Emmanuel Del Debbio
montage et post-production : Glenn Félix
image : Oleg Cetinic
mixage : Isabelle Rougeot
étalonnage : Hélène Corbière
chargé de production : Francesco Condemi
production :
CLAP 36 et Zalea TVa Cause du Peuple

- Vidéo 90mn02

http://www.lacausedupeuple.com/documentaires/2008/08/31/mensonges-peuple-propagande-de-guerre-propagande-de-paix
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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 17:40



Le pétrole n’a pas d’odeur
L’ascension et la chute de Mikhail Khodorkovski

Par S. Djamal | Paris (France) | 6 juin 2005 | Voltaire, édition internationale | Le traitement médiatique occidental de l’affaire Khodorkovski illustre le « deux poids, deux mesures » que la presse atlantiste applique systématiquement à la Russie. Des hommes d’affaires ayant eu recours aux mêmes pratiques ont été lourdement condamnés en Europe et aux États-Unis, mais vu de Londres et de Washington, Mikhail Khodorkovski était un partenaire si utile qu’il doit être défendu à



Pillage économique de la Russie
Bush, Khodorkovsky & 

13 novembre 2003 | Voltaire, édition internationale |
Les États-Unis et de nombreux médias se sont indignés de l’arrestation, le 25 octobre, de l’homme le plus riche de Russie, Mikhail Khodorkovsky. Les uns et les autres ont omis de préciser ses liens financiers avec la famille Bush et ses investissements dans la presse. L’oligarque est en particulier membre du Carlyle Group. Cette puissante société de gestion de portefeuilles est aussi celle de la famille Ben Laden.



La responsabilité anglo-saxonne à Beslan
par Marivilia Carrasco et la rédaction*

Chacun tire ses conclusions du massacre de Beslan. Pour les néo-conservateurs, la Russie ne peut échapper au choc des civilisations. Pour la presse occidentale, Poutine, après avoir écrasé la Tchétchénie, tue ses propres enfants. Mais pour les Russes, cette prise d’otages est le dernier coup fourré des Anglo-saxons pour faire éclater la Fédération de Russie, une provocation de trop qui relance les conflits périphériques de la Guerre froide.

trois articles sur voltairenet.org
http://www.voltairenet.org/article15043.html


Annuaire de la propagande US
115 atlantistes contre la Russie


 Par Thierry Meyssan | Paris (France) | 1er octobre 2004 | Voltaire, édition internationale | La tragédie de Beslan a donné lieu, depuis un mois, à une intense campagne de propagande dans la presse occidentale visant à accréditer l’idée que la Russie serait redevenue un pays totalitaire. Un manifeste reprenant cette rhétorique a été publié cette semaine dans l’ensemble de la presse occidentale sous la forme d’une lettre ouverte. Ses signataires y développent un discours qui n’est pas sans rappeler celui de Ronald Reagan au sujet de l’ « Empire du mal » soviétique. Par leur voix, ils répercutent la volonté des néo-conservateurs de Washington de déstabiliser un pays devenu le premier producteur mondial de pétrole.




« La révolution des roses »

Les dessous du coup d’État en Géorgie


 Par Paul Labarique | 7 janvier 2004 | Voltaire, édition internationale | Présenté comme un mouvement spontané et non violent, le soulèvement qui a forcé Edouard Chevardnadze à renoncer à la présidence de la Géorgie est en réalité le fruit d’une patiente manipulation. Enjeu stratégique et pétrolier entre la Fédération de Russie et les États-Unis, la Géorgie est devenue un champ clos d’affrontement des grandes puissances. La colère populaire, habilement déclenchée par l’Institut démocratique de Madeleine Albright et structurée par des associations de jeunesse financées par George Soros, a permis à la CIA de placer ses hommes au pouvoir à Tbilissi.

Terrorisme
La Ligue anti-communiste mondiale, une internationale du crime


 Par Thierry Meyssan | Paris (France) | 12 mai 2004 | Voltaire, édition internationale | Fondée à Taiwan par Tchang Kaï-Chek, le révérend Moon et des criminels de guerre nazis et nippons, la Ligue anti-communiste mondiale (WACL) a d’abord été utilisée sous Nixon pour étendre les méthodes de contre-insurrection en Asie du Sud-Est et en Amérique latine. Sept chefs d’État participaient alors à ses travaux. Elle a connu une nouvelle vitalité sous Reagan devenant un instrument conjoint du complexe militaro-industriel états-unien et de la CIA dans la Guerre froide. Elle fut alors en charge des assassinats politiques et de la formation des contre-guérillas dans toutes les zones de conflits, y compris en Afghanistan où elle était représentée par Oussama Ben Laden.



Les réseaux d’ingérence états-uniens (suite)

Freedom House : quand la liberté n’est qu’un slogan


  | Paris (France) | 7 septembre 2004 | Voltaire, édition internationale | Officine de propagande créée par Roosevelt pour préparer son opinion publique à la guerre, la Freedom House (Maison de la liberté) a rempilé pour stigmatiser le camp soviétique pendant la Guerre froide. Elle employait à l’époque des intellectuels occidentaux, dont deux Français. Aujourd’hui encore, c’est elle qui organise les campagnes médias internationales pour la liberté religieuse en Chine ou pour la paix en Tchétchénie. Freedom House est désormais présidée par James Woolsey, l’ancien patron de la CIA.


Guerre froide psychologique

Les sciences de la domination mondiale


 Par Denis Boneau | Paris (France) | 8 décembre 2004 | Voltaire, édition internationale | Les sciences de la communication, dont le développement a été piloté par la CIA à partir des années 50, ont constitué un instrument essentiel de la « guerre psychologique » menée contre les gouvernements pro-soviétiques et les pays susceptibles de basculer dans le camp communiste. En collaboration avec l’armée et les services secrets, les spécialistes du comportement ont contribué à collecter des informations sur « l’ennemi », à élaborer la propagande atlantiste, à prévenir des mouvements de libération hostiles à Washington, allant même jusqu’à conseiller les experts de la torture. Cette « alliance entre le savant et le politique » est à l’origine d’un dispositif encore utilisé afin de diffuser la voix de l’Amérique dans le monde.


Déclaration à la nation russe
« J’ai signé les décrets de reconnaissance de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie »


 Par Dmitry Medvedev | Moscou (Russie) | 26 août 2008 | Voltaire, édition internationale | Répondant à l’intervention militaire géorgienne en Ossétie du Sud et en Abkhazie, le président Dmitry Medvedev a fait usage de la force pour protéger ces populations, en application de conventions internationales. Considérant qu’en attaquant des populations civiles, la Géorgie a perdu toute légitimité pour les administrer, et que ces entités, majoritairement peuplées de citoyens russes, ont depuis longtemps proclamé leur indépendance, il a décidé de les reconnaître au nom de la Fédération de Russie. Nous reproduisons l’intégralité de sa déclaration.


L’indépendance illégale du Kosovo rapelle un triste précédent

Par John Laughland | Londres (Royaume-Uni) | 20 février 2008 | Voltaire, édition internationale | Les États-Unis et l’Union européenne viennent d’organiser la proclamation unilatérale d’indépendance du Kosovo. Cette décision foule aux pieds les principes d’Helsinki et la Charte de l’ONU. Le politologue briannique John Laughland craint qu’elle n’ait les mêmes conséquences que la fausse indépendance bosniaque au XIXe siècle.


Comme Sarajevo en 1914 ?
L’indépendance du Kosovo est la mèche d’un baril de poudre


 Par Jürgen Elsässer | Berlin (Allemagne) | 9 février 2008 | Voltaire, édition internationale | Les États-Unis ont mis au point un processus de déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo, le 17 février prochain, suivi de sa reconnaissance par une centaine d’États. Ce faisant, non seulement ils admettent que l’opération de l’OTAN en 1999 était une guerre de conquête, mais ils ouvrent la porte à toutes les revendications séparatistes dans le monde. Et c’est bien le but, puisque il s’agit pour eux de provoquer par onde de choc la désintégration de la Fédération de Russie. Un jeu dangereux, dénonce Jürgen Elsässer, qui est de nature à déstabiliser toute l’Europe.


Le Grand échiquier
L’alliance sino-russe, un défi aux ambitions des États-Unis en Eurasie


 Par Mahdi Darius Nazemroaya | 10 octobre 2007 | Horizons et débats | Comme l’avait anticipé Zbigniew Brzezinski, la stratégie eurasiatique des États-Unis a suscité en réaction un rapprochement entre la Russie et la Chine. Bien que tout soit fait pour minimiser l’importance des traités conclus entre elles, les deux grandes puissances continentales sont en train de construire une véritable alliance militaire face à la coalition anglo-saxonne et à ses alliés. Mahdi Darius Nazemroaya lève le voile sur les vrais enjeux de l’Organisation de Coopération de Shanghaï (OCS) et de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC).


Pridnestrovie - 2e partie
Tiraspol, base avancée de l’armée russe ?


 Par Arthur Lepic | Tiraspol | 15 août 2007 | Voltaire, édition internationale | Les États-Unis poursuivent leur déploiement militaire en Europe orientale et en Asie centrale pour encercler la Russie au moment où celle-ci retrouve une capacité militaire puissante et où eux-mêmes s’épuisent dans la dispersion de leurs forces. Pour se protéger, Moscou devrait réactiver sa place forte avancée historique de Tiraspol et, du coup, reconnaitre la Pridnestrovie.


Campagne de Russie
La thèse états-unienne très répandue du « retour » de la Russie à la Guerre froide est destinée aux naïfs

Par Viatcheslav Dachitchev | 27 juillet 2007 | Horizons et débats | Le 14 juillet, le président russe Vladimir Poutine a suspendu par décret la participation de la Russie au Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE). Cette suspension entrera en vigueur dans 150 jours. Le président russe avait annoncé cette mesure en février déjà et l’a justifiée en déclarant que la Russie avait procédé à un désarmement unilatéral vis-à-vis des Etats-Unis et de l’OTAN alors que les membres de l’Alliance n’avaient même pas signé le Traité FCE révisé en 1999. En outre, l’OTAN, contrairement à ses promesses, s’est avancée jusqu’aux frontières de la Russie, le gouvernement américain a l’intention d’établir des bases militaires en Bulgarie et en Roumanie et le projet de bouclier antimissile menace avant tout la Russie. Le gouvernement Bush et les Etats membres de l’OTAN n’ont pas accepté au cours des derniers mois les demandes de la Russie, ce qui a amené Poutine à déclarer qu’« une situation extraordinaire concernant la sécurité de la Russie nécessitait des mesures urgentes ». En même temps, (...)


Russie–Royaume-Uni : mini crise et maxi intérêts
Par Vladimir Simonov | Moscou (Russie) | 25 juillet 2007 | Voltaire, édition internationale | L’escalade verbale entre Londres et Moscou ne se fonde pas sur grand chose de concret et illustre plutôt les tâtonnements du nouveau cabinet de Gordon Brown pour trouver ses marques, assure Vladimir Simonov. Au demeurant, les intérêts économiques croisés du Royaume-Uni et de la Fédération de Russie devraient rapidement ramener Downing Street à la raison.



Atlantisme

En 1992, les États-Unis tentèrent d’écraser militairement la Transnistrie


 Par Thierry Meyssan | Tiraspol | 17 juillet 2007 | Voltaire, édition internationale | Dans la confusion de l’explosion de l’URSS et des proclamations d’indépendance des États soviétiques, celle de la Transnistrie fut si peu médiatisée que les États-Unis, pressés d’asseoir leur influence, firent opposition à sa reconnaissance par l’ONU et tentèrent de l’écraser en soutenant une invasion Roumano-Moldave au-delà du Dniestr. Mais ils sous-estimèrent gravement les généraux de Moscou opposés à Boris Eltsine, qui par les moyens de la 14e armée stationnée sur place permirent la victoire de la résistance populaire emmenée par l’actuel président de la Transnistrie (Pridnestrovie), Igor Smirnov. Récit des événements méconnus qui aboutirent à un statu quo remis en débat par les discussions sur le statut du Kosovo et le retrait russe du CFE.


Estonie : des agences de presse sous l’influence de l’OTAN réécrivent l’actualité


 Paris (France) | 9 mai 2007 | Voltaire, édition internationale |


Manipulations

La mort de Litvinenko : fuites, versions, élucubrations...


 Par Vladimir Simonov | Moscou (Russie) | 8 décembre 2006 | Voltaire, édition internationale | La mort à Londres d’Alexandre Litvinenko, contaminé au polonium 210, est l’occasion d’une nouvelle campagne de dénonciation de la Russie dans la presse atlantiste : puisque c’était un opposant au Kremlin, Vladimir Poutine a forcément commandité le crime. Cependant, en quelques jours, d’anciens agents de renseignement, quittant soudainement l’ombre pour la lumière des plateaux de télévision, ont livré leurs versions des faits, toutes plus romanesques les unes que les autres. Vladimir Simonov fait le point des accusations et de leur crédibilité.




Les belles histoires des présidents Bush et Saakashvili

 Paris (France) | 13 juillet 2006 | Voltaire, édition internationale |



Département de l’information et de la presse du MAE de la Russie

Commentaire concernant le rapport de « Freedom house », consacré à la démocratie en Russie
Moscou (Russie) | 22 juin 2006 | Voltaire, édition internationale |




L’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN détruira l’industrie d’armement du pays, selon le général Leonid Ivachov
Moscou (Russie) | 20 juin 2006 | Bibliothèque |


George Bush annonce des « sanctions financières ponctuelles » contre les dirigeants biélorusses
Par Martha Rozo | Washington DC (États-Unis) | 20 juin 2006 | Bibliothèque |




Des manifestants ukrainiens chassent les Marines US de leur pays

Par Grégoire Seither | 14 juin 2006 | Bibliothèque |


« La Russie et le voisinage à la veille du sommet G8 »
Par Taha Abdelouahed  | 9 juin 2006 | Voltaire, édition internationale |


« Les partenaires de la Russie au G8 sont sceptiques »
Par Kenneth Rogoff  | 9 juin 2006 | Voltaire, édition internationale |



« Roulette russe »
Par Rachel Ehrenfeld, Alyssa A. Lappen  | 9 juin 2006 | Voltaire, édition internationale |


« La démesure de Poutine »
Par Jim Hoagland | 9 juin 2006 | Voltaire, édition internationale |


« Toutes les preuves démontrent que la Russie est en pleine déliquescence »
Par David Wall  | 9 juin 2006 | Voltaire, édition internationale |


 La tentation fasciste en Russie »
Par Yegor Gaidar | 9 juin 2006 | Voltaire, édition internationale |

Sommet de Saint Petersbourg : la pression médiatique a commencé
Par Réseau Voltaire | Paris (France) | 9 juin 2006 | Voltaire, édition internationale | Les dernières déclarations de MM. Cheney et Rumsfeld montrent que désormais le redressement russe est perçu comme une menace urgente par l’administration Bush et plus seulement par les démocrates états-uniens. Ces propos interviennent alors que le sommet du G8 de Saint Petersbourg, présidé par la Russie, se rapproche. Bien qu’il ne commencera que le 3 juillet, la campagne de décrédibilisation contre la Russie a déjà commencé, manifestant l’inquiétude que la politique d’indépendance russe suscite.



Russie/États-Unis : deux visions du monde incompatibles
Par Réseau Voltaire | Paris (France) | 14 février 2006 | Voltaire, édition internationale | Le 31 janvier 2006, le président états-unien George W. Bush a prononcé devant les deux chambres du Congrès le traditionnel discours sur l’état de l’Union, un événement toujours très médiatisé par la presse occidentale. Le même jour, le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a tenu sa conférence de presse annuelle pendant plus de quatre heures devant 560 journalistes internationaux. La comparaison de ces deux interventions met en lumière l’affrontement entre d’une part une vision colonialiste et paternaliste des relations internationales et, d’autre part, le respect absolu de la souveraineté nationale.

« Le contre-discours sur l’état de l’Union »
Par Gore Vidal | 14 février 2006 | Voltaire, édition internationale |



« Les présidents montent sur scène pour des shows différents »
Par Rose Gottemoeller | 14 février 2006 | Voltaire, édition internationale |


« Quel isolationnisme ? »
Par Andrew J. Bacevich | 14 février 2006 | Voltaire, édition internationale |



« La Russie retombe dans ses vieux travers »
Par John McCain | 14 février 2006 | Voltaire, édition internationale |


« Conférence de presse de Vladimir Poutine »
Par Vladimir V. Poutine | 14 février 2006 | Voltaire, édition internationale |


« Discours sur l’état de l’union »
Par George W. Bush | 14 février 2006 | Voltaire, édition internationale |



Russie : la grande offensive de George Soros
trahit l’urgente réalité énergétique

Par Réseau Voltaire | Paris (France) | 24 janvier 2006 | Voltaire, édition internationale | Tout comme il est difficile de croire que la révélation des activités des espions britanniques par le FSB est un hasard du calendrier, il est douteux d’imaginer que l’activité de Project Syndicate sur la question ukrainienne n’est pas une riposte détournée. Le cabinet de George Soros diffuse ainsi dans les médias qui lui sont affiliés des textes mettant à la fois en cause la politique énergétique russe et l’orientation politique du pays. Compte tenu de l’audience dont ils disposent et de l’effet de répétition, on constate que les arguments développés dans les tribunes estampillées Project Syndicate ont non seulement un impact sur l’opinion mais aussi sur les autres analystes traitant de ces questions. On devine ainsi en toile de fond les préoccupations des milieux financiers quant à la redistribution du pouvoir énergétique (...)


http://www.voltairenet.org/mot1849.html?lang=fr




L’Atlantisme comme
nouveau totalitarisme ?

 

(..)  Au début du XXe siècle, la guerre entre le Japon et la Russie (1904) préfigure le siècle à venir, l’Amérique devient un acteur à l’extérieur de son territoire, dans le Pacifique. Pour la première fois, deux empires s’affrontent selon les moyens de guerre dits « modernes », pour la première fois un empire asiatique affronte un empire européen, et s’impose et surtout, pour la première fois, la paix est négociée en Amérique, sous la houlette de Théodore Roosevelt et du conseiller du Tsar, Serge Witte (qui au passage prônait le tunnel sous Bering !)

 

C’est le début du siècle américain, de la thallassocratie transatlantique et transpacifique et du nouvel ordre mondial.

suite à http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=42496


A lire absolument !

C O M M E N T A I R E S  :  I C I

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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 02:43
Apprentis journalistes 

Les Etats Généraux de la presse :
L’ indépendance en question


A l'occasion des États Généraux de la presse lancés aujourd’hui par Nicolas Sarkozy (un résumé
ici et ici), Denis Olivennes, directeur général du Nouvel Observateur et Nicolas Beytout, PDG du groupe Les Échos, étaient invités chez Nicolas Demorand sur France Inter pour débattre de leur vision respective de l’organisation des groupes de presse français.

Dans cette confrontation d’idées, on voit s’affronter deux conceptions de ce que doivent être les médias de demain. Pour Nicolas Beytout, il est souhaitable que les groupes de presse soient plus concentrés, de manière à dégager un profit conséquent, ensuite réinvesti dans d’autres domaines : de la sorte, on permettrait l’émergence de grands groupes de presse, compétitifs à l’international (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui). Denis Olivennes pense au contraire que ces groupes industriels menacent l’indépendance des médias et donc l’équilibre démocratique, en raison de leurs liens intimes avec l’État et le pouvoir public.

Le chantier que lance le président de la République s’annonce donc gigantesque et devrait donner lieu à de belles controverses, à condition que l’ensemble des acteurs aillent y débattre (Denis Olivennes ayant par exemple affirmé qu’il ne participerait pas aux débats tant qu’il ne connaîtrait pas l’orientation précise)





Vidéo

Extrait de l’intervention de Nicolas Sarkozy, ce matin. Le président de la République exprime sa foi dans l’avenir du journal papier (complémentaire au journal numérique) et remet en cause la "vue de l’esprit" que représente la gratuité de la presse. Il réaffirme également sa volonté de réformer les structures, en vue d’assurer la pérennisation économique de la presse.


http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=20961




Le 11 septembre,
les médias et Sarkozy


Par Chamizam pour Medialma, le lundi 29 septembre 2008

La France a peur. Alors que le reste du monde s’interroge à voix haute sur les diverses anomalies du 11-Septembre, les élites politiques et médiatiques de l’Hexagone oscillent entre censure et auto-censure. L’Elysée vient d’encourager cette funeste tendance : Nicolas Sarkozy a fait savoir qu’il déplorait tout débat public sur la question. L’exploration du 11-Septembre est ainsi consacrée par la caste politico-médiatique comme le nouveau tabou idéologique en France. Retour sur la genèse d’un scandale.

Voici un entrefilet extrait du Canard Enchaîné, daté du 24 septembre et susceptible de faire bondir tout citoyen encore attaché à la liberté de pensée et d’expression :

"Mercredi 24 et jeudi 25, Bertrand Coq et Grégoire Deniau, respectivement rédacteur en chef et patron de l’info de France 24, sont convoqués à un entretien préalable avant limogeage. Mis sèchement à pied la semaine dernière par leur pédégé Alain de Pouzilhac, aliais Poupou, ils vont enfin savoir pourquoi ils sont virés. Le premier le serait pour incompatibilité d’humeur. Le second à cause d’un débat organisé sur le 11 septembre, pour rebondir sur l’affaire Bigard, le grand pote de Sarko. Il s’agissait d’expliquer pourquoi tant de zozos sur la planète continuent de nier la réalité des attentats. Le crime de Grégoire Deniau : avoir maintenu ce direct alors que son annulation avait été demandée à peine trois heures plus tôt par le directeur de la chaîne, Gérard Saint-Paul, qui ne voulait pas en entendre parler. Sûrement une coïncidence : Poupou a lâché depuis, à quelques collaborateurs, que l’Elysée n’avait guère apprécié l’organisation de ce débat télé. Parce que Bigard n’avait pas été invité?"

Deux informations à retenir :

  • Le Canard Enchaîné qualifie de "zozos" et de "négationnistes entêtés" les millions de sceptiques, à travers le monde, qui doutent de la version officielle des attentats.
  • Nicolas Sarkozy a fait connaître son mécontentement envers la tenue d’un débat audiovisuel consacré au 11-Septembre.

Deux informations essentielles : la première suggère l’étendue de la faillite du journalisme d’investigation à la française tandis que la seconde révèle la volonté du pouvoir politique d’occulter tout remise en cause d’un événement géopolitique fondateur.

Quand l’Elysée instaure un nouveau délit d’opinion

Dans un pays avec une tradition démocratique authentique et une presse déliée, la nouvelle du Canard aurait fait scandale : le chef de l’Etat a désapprouvé la discussion publique entre citoyens, sur une chaîne de télévision, au sujet des zones d’ombre du 11-Septembre. Pourtant, aucune réaction parmi les éditorialistes ne s’est produite : indifférence et accomodements à l’égard du pouvoir pour ce qui constitue pourtant une intention de brider la parole, une censure a posteriori. La propension de Nicolas Sarkozy à s’occuper de la programmation des chaînes est de notoriété publique : cependant, c’est sans doute la première fois, depuis qu’il est parvenu au pouvoir, qu’il ait fait ainsi connaître son hostilité envers le thème d’une émission.

Quel fut le grief incriminé? Un véritable débat contradictoire, ample et approfondi, sur les diverses thèses au sujet du 11-Septembre, en prime time, sur France 2 ? Absolument pas. L’objet du courroux présidentiel concerne une vague discussion, bancale, malhonnête dans son organisation et diffusée en catimini sur France 24. Pas de quoi provoquer une profusion internationale de vocations de "conspirationniste-délirant-antisémite". Et pourtant….Stupeur et tremblements dans la chaîne de commandement de France 24 : Alain de Pouzilhac, Pdg de la chaîne info trilingue, vire illico presto Grégoire Deniau, ex-directeur de la rédaction, doublement coupable d’avoir laissé passer le sujet et de s’être ensuite défaussé sur ses collaborateurs. Le "mal" est fait : selon Poupou, des téléspectateurs se seraient plaints, ainsi qu’une partie de la rédaction de France 24, pour avoir autorisé la diffusion du débat, pourtant médiocre, grossièrement à charge et stupidement intitulé "le mythe du complot" (comme si la version officielle n’était pas, en elle-même, une autre "théorie de la conspiration"). Seule ombre -lumineuse- au tableau : pendant cette caricature d’un débat expédié en une demi-heure, un intervenant, le journaliste américain Eric Margolis, a laissé entendre qu’il avait été intrigué par la faiblesse des dégradations du Pentagone, au lendemain de l’attaque prétendue d’un Boeing… Un ange (démoniaque) passe sur le plateau.

Dans cette sinistre affaire, le double message de l’Elysée est le suivant : la France reste alignée sur les Etats-Unis, y compris dans sa narration mythologique du 11-Septembre, bien commode pour justifier la présence militaire française en Afghanistan; quiconque s’aventurera à débattre du sujet risquera sa mise au ban de la communauté journalistique parisienne par le rejet de ses propres confrères et l’opprobre du président de la République himself. Rompez !

La réaction de Nicolas Sarkozy risque, au passage, de donner du grain à moudre à ceux, comme Thierry Meyssan, qui le soupçonne d’oeuvrer, tel un "honorable correspondant" de la CIA, pour le maintien de l’Empire américain et la consolidation des soutiens atlantistes dans leurs postes respectifs.

Quand le Canard Enchaîné devient l’emblème de l’échec journalistique

De même que Le Monde fut longtemps qualifié de "journal de référence", le Canard demeure le modèle hexagonal de l’enquête journalistique, sans limites ni tabous. Quoique… L’attitude des rédacteurs du célèbre hebdomadaire satirique à l’endroit du 11-Septembre témoigne de l’étendue des dégâts mentaux collatéraux dans la corporation médiatique, y compris dans sa frange supposée "indépendante et corrosive". Suivisme, paresse intellectuelle, lâcheté et ricanements : bienvenue en France.

Et pan sur le bec. Alors que le caneton a fait preuve de talent pour dénicher des secrets d’Etat ou dévoiler, sous la plume de Claude Angeli, les coulisses de la guerre contre le terrorisme, il s’est révélé incapable de dépasser le stade puéril du sarcasme pour envisager autrement le 11-Septembre. Peut-être faut-il y voir un lien avec la méfiance réputée du Canard pour Internet : c’est l’un des rares journaux français à refuser sciemment de développer son site web, purement formel. Ce comportement archaïque, digne d’un réactionnaire qui rejetterait avec dédain toute nouveauté technologique dans la société de l’information, rejoint logiquement l’ignorance du caneton sur les zones d’ombre du 11-Septembre, précisément connues du public grâce à Internet.

A cet égard, en six ans, le Canard n’a pas évolué d’un pouce, si l’on en juge par ce filet publié en avril 2002, au lendemain de l’enquête, à la fois bancale par ses conclusions hâtives mais estimable de par son orientation avant-gardiste, de Thierry Meyssan. Morceaux choisis du caneton ricaneur :

"Bon sang mais c’est bien sûr, il a raison, Thierry Meyssan, le gars qui affirme qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone ! Et Thierry Ardisson a raison de l’avoir laissé exposer sa thèse en long et en large, dans « Tout le monde en parle » du 16 mars, sans un bémol, sans esprit critique, sans question gênante, gobant tout tel un Jacques Pradel des familles (« Je suis troublé »). Service public avant tout! Et les plus de 100 000 gogos qui, en une semaine, se sont précipités sur son bouquin, écrit en gros caractères, lu en une heure, plein d’annexes, de discours officiels de Bush, mal fichu, ont raison, eux aussi. Car voici l’argument qui tue, et d’ailleurs Meyssan le clame haut et fort: on peut tout vérifier sur Internet ! En effet, à chaque page Meyssan cite des sites, des sites, et encore des sites: voilà donc le premier bouquin d’enquête sans enquête, mais entièrement compilé sur Internet. Et comme chacun le sait, Internet c’est rien que du sérieux ! (…) Quant au 11 septembre, Internet dégorge de révélations plus étonnantes les unes que les autres : aucun des 4 000 Juifs travaillant au WTC n’est allé au travail ce jour-là ; aucun des chauffeurs de taxi musulmans de New York n’était dans le quartier ce jour-là ; on a vu des ovnis dans le secteur au moment des attentats; et une immense image de Lucifer dans les nuées de l’incendie… C’est donc un coup des Juifs, des musulmans, des extraterrestres et de Lucifer ! Futurs auteurs de best-sellers, voici donc la recette imparable : identifiez un événement qui a frappé l’imagination des foules, décortiquez les mensonges officiels (car il y a toujours, évidemment, dans les vérités officielles, des lacunes, des arrangements, des paradoxes, des dissimulations), et remplacez-les par un gros bobard que vous aurez trouvé sur Internet. C’est facile, il n’y a qu’à se baisser !"

Des "gogos" en 2002 au "zozos" de 2008, saluons la laborieuse recherche sémantique du Canard pour disqualifer d’un trait de plume les millions de citoyens usant de leur sens critique pour interroger la nature et la valeur du 11-Septembre.

Et pendant que le sérail parisien se complaît dans sa morgue, qui lui sera tôt ou tard fatale, des journalistes étrangers font leur travail : après la diffusion d’une soirée thématique consacrée au sujet sur la première chaîne russe, voilà qu’une concurrente directe de France 24 , une autre chaîne info internationale anglophone basée à Téhéran, Press Tv, a organisé, depuis Londres, un remarquable débat contradictoire sur les attentats du 11-Septembre, avec un chercheur anglais, une journaliste américaine, une ex-employée des services secrets britanniques (favorable à la réouverture d’une enquête) et un ancien fonctionnaire du ministère de la Défense.

Sur les 37000 journalistes titulaires d’une carte de presse en France, celui qui se risquera à proposer une enquête sérieuse, avec de nouveaux éléments, sur cet épais dossier, devra compter sur la solidarité et la vigilance des citoyens. Les divers moyens de rétorsion ne manqueront pas d’être utilisés à l’encontre du mouton noir qui osera s’aventurer loin du troupeau. Licenciements, brimades, obstructions, relégations, diffamations. Aux yeux des sympathisants néo-conservateurs, toutes les techniques sont justifiables pour casser la pulsion vitale à la base du journalisme : le désir de comprendre et de faire comprendre.

L’enjeu est crucial : il en va de la démystification du 11-Septembre comme de la liberté d’expression en France. Et alors que l’occupation des esprits, mentale et atlantiste, n’a jamais été aussi forte, à l’instar de l’occupation sous Vichy, physique et nazie, les résistants devront se reconnaître afin de s’organiser. En dépit de la masse somnolente.
Ici, la répartie gaullienne s’impose : "en France, sous l’occupation, il y avait 500 000 collabos, 500 000 résistants et 39 millions de veaux", dixit le Général, qualifié alors de "terroriste".

La diabolisation envers toute dissidence sur le 11-Septembre, question politique par excellence, devient plus manifeste, plus violente dans le champ de l’expression médiatique. Face à cette situation, l’acte révolutionnaire consiste à résister, jour après jour, à l’emprise du mythe sacrificiel du 11-Septembre. Quitte à en payer le prix. L’occupation des esprits dure déjà depuis sept ans.

Entre les veaux, le collabos et les résistants, quel camp choisirez-vous?

http://www.reopen911.info/News/2008/10/01/le-11-septembre-les-medias-et-nicolas-sarkozy/





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3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 22:06
George Orwell - wikipedia.org



Désinformation : Orwell
se retourne dans sa tombe


Orwell se retourne dans sa tombe de Robert Kane Pappas, se veut la critique définitive du quatrième pouvoir, considéré autrefois comme le bastion de la démocratie américaine.
En se demandant si l’Amérique est entrée dans un monde orwellien au double langage où les mensonges peuvent passer pour la vérité, Pappas explore ce dont les médias n’aiment pas parler, c’est-à-dire eux-mêmes.
Orwell se retourne dans sa tombe fournit une tribune essentielle pour les idées qui ne seront jamais entendues dans les médias traditionnels. D’après Danny Schecter de chez Globalvision, "Nous pensons à tort que notre pays est une démocratie alors qu’il s’est transformé en une médiacratie où les médias qui sont censés contrôler les abus politique font partie des abus politiques".
En analysant le monopole des médias et le processus par lequel ils sont arrivés à décider de ce qui sera diffusé ou non, Orwell se retourne dans sa tombe parcourt une liste préoccupante de questions et d’évènements d’actualité qui ne sont pas abordés par les médias traditionnels, et restent toujours sans réponse...

La Cause du Peuple -
Vidéo 103mn40


Film documentaire de Robert Kane Pappas, 2005. Etat des lieux sans concession du système médiatique américain par des journalistes de renom, des professeurs d'université, un membre du Congrès, l'ancien procureur de Los Angeles, Michael Moore, des producteurs de TV et d'autres intervenants directement concernés. Un immanquable pour qui veut toucher du doigt l'état de dépendance des médias au pouvoir. Certaines similitudes frappantes avec la situation vers laquelle évolue la France, n'échapperont à personne.

Orwell se retourne dans sa tombe de Robert Kane Pappas, se veut la critique définitive du quatrième pouvoir, considéré autrefois comme le bastion de la démocratie américaine.

En se demandant si l'Amérique est entrée dans un monde orwellien au double langage où les mensonges peuvent passer pour la vérité, Pappas explore ce dont les médias n'aiment pas parler, c'est-à-dire eux-mêmes.

Retraçant méticuleusement le processus par lequel les médias déforment et censurent les évènements d'actualité, Pappas présente de fascinantes et éloquentes interventions de professionnels des médias. Parmi les intervenants, l'on trouve Charles Lewis, directeur du Centre pour l'Intégrité Publique ; Vincent Bugliosi, ancien procureur de Los Angeles ; le réalisateur et auteur Michael Moore ; le Républicain Bernie Sanders ; Danny Schecter, auteur et ancien producteur pour ABC et CNN ; et Tony Benn, ancien membre du Parlement britannique.

Orwell se retourne dans sa tombe fournit une tribune essentielle pour les idées qui ne seront jamais entendues dans les médias traditionnels. D'après Danny Schecter de chez Globalvision, "Nous pensons à tort que notre pays est une démocratie alors qu'il s'est transformé en une médiacratie - où les médias qui sont censés contrôler les abus politique font partie des abus politiques".

Le professeur des médias Mark Crispin Miller de l'université de New York nous dit que "Ces entités commerciales luttent maintenant avec le gouvernement pour le contrôle de nos vies. Elles ne sont pas un contrepoids sain au gouvernement. Goebbels disait que ce que l'on demande aux médias - il parlait des médias nazis - est de présenter une diversité apparente qui cache l'uniformité réelle".

En analysant le monopole des médias et le processus par lequel ils sont arrivés à décider de ce qui sera diffusé ou non, Orwell se retourne dans sa tombe parcourt une liste préoccupante de questions et d'évènements d'actualité qui ne sont pas abordés par les médias traditionnels, et restent toujours sans réponse.

Recevons-nous l'information qu'une démocratie doit fournir pour notre survie, ou sommes-nous lobotomisés électroniquement ? La frénésie d'explosion des médias a-t-elle mené à une situation absurde et dangereuse, où la majorité de la population est devenue réellement moins informée ?

Certaines similitudes frappantes avec la situation vers laquelle évolue la France n'échapperont à personne. Rappelons qu'au classement mondial de la liberté de la presse 2006 effectué par Reporters Sans Frontières, la France est en effet passée de la 11ème à la 37ème place, et ce au cours de la seule période 2002-2006.

Orwell se retourne dans sa tombe nous rappelle que 1984 n'est plus une date du futur.

Source : Reopen911



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Décodage de 25 techniques
de désinformation



Voici quelques techniques courantes utilisées par différents organes de pouvoir – publics ou privés – cherchant à occulter des vérités qui dérangent. Il est utile de garder ces concepts à l’esprit lors de la lecture d’informations relatives à des sujets controversés (ils sont nombreux) … pour autant, règle n°1, que vous sachiez même qu’ils le sont. Faites le test. Vous serez sans doute surpris de constater à quel point ces procédés percolent au travers de nombre de propos tenus par des instances officielles, des « experts » et par extension de nombreux médias.


Technique n°1 : Évitement

Ne pas écouter la controverse, ne pas la voir, ne pas en parler. Si elle n’est pas rapportée, elle n’existe pas et il n’y a pas lieu de s’en occuper.


Technique n°2 : Superficialité

N’aborder la controverse qu’en périphérie, sur des points mineurs voire pittoresques. Eviter soigneusement les points clés de l’argumentation.


Technique n°3 : Indignation

Rejeter le sujet de façon indignée ("jamais une chose pareille ne serait possible"). Jouer sur le sentiment d’incrédulité ("il y aurait eu des fuites", "ça se saurait", …)


Technique n°4 : Rumeur

Considérer la controverse comme une rumeur de plus, sans fondements, quels que soient les arguments présentés.


Technique n°5 : Homme de paille

Présenter la position de son adversaire de façon volontairement erronée, en sélectionnant son argument le plus faible, en amplifiant sa portée puis en le détruisant.


Technique n°6 : Messager

Décrédibiliser le porteur du message. Par extension, associer les opposants à des dénominations impopulaires telles que « excentrique », « extrême-droite », « gauchiste », « terroriste », « conspirationniste », « radical », « fanatique », ou même « blonde » etc…


Technique n°7 : Biais

Exacerber tous les faits qui pourraient donner à penser que l’opposant opère en dissimulant ses véritables intentions ou est sujet à tout autre forme de biais.


Technique n°8 : Confusion

Quelque soit le niveau de la polémique mais sans y faire référence, confirmer la thèse officielle par un communiqué laconique sur une nouvelle étude favorable et rassurante.


Technique n°9 : Autorité

S’associer à l’autorité (organismes internationaux etc.) et présenter ses arguments avec suffisamment de jargon, de détails techniques et de sources pour les crédibiliser.


Technique n°10 : Innocence

Faire l’innocent. Quelle que soit la solidité des arguments de l’opposant, éviter la discussion en leur contestant toute crédibilité, toute existence de preuves, toute logique ou tout sens. Mélanger le tout pour un maximum d’efficacité.


Technique n°11 : Amalgame

Associer les charges de l’opposant à des charges farfelues facilement réfutables, qu’elles soient antérieures ou le fait d’autres opposants. En y étant associées, les charges subséquentes, quelle que soit leur validité, sont alors beaucoup plus facilement discréditées.


Technique n°12 : Diviser

Diviser pour mieux régner et par extension mettre l’accent sur les différences entre les différents courants des opposants et l’impression de chaos que cela procure.


Technique n°13 : Pseudo-débat

Présenter la version de l’opposant en premier lieu puis démentir par une succession de déclarations issues de sources faisant apparemment autorité.


Technique n°14 : Confession

Admettre avec candeur que des manquements (mineurs) ont été identifiés et que des solutions ont été apportées. Les opposants cependant en ont tiré parti pour gonfler la controverse et tenter de démontrer ce qui n’existe pas.


Technique n°15 : Édulcorer

Utiliser des termes techniques sans contenu émotif pour décrire le problème.


Technique n°16 : Énigme

Les énigmes n’ont pas de solution. Étant donné la multitude des paramètres, des intervenants et de leurs interactions, le sujet est bien trop complexe pour ne pouvoir être jamais résolu. Une technique couramment utilisée pour décourager ceux qui cherchent à suivre…


Technique n°17 : Solution complète

Éviter le problème en exigeant de l’opposant qu’il fournisse une solution complète à la résolution de la controverse.


Technique n° 18 : Omission

Omettre des preuves, des publications ou des témoignages contraires. S’ils n’existent pas, ce ne sont pas des faits, et le sujet ne doit pas être couvert.


Technique n°19 : Sang froid

Amener l’opposant à argumenter dans une position difficile et jouer sur sa perte de sang froid pour le décrédibiliser.


Technique n°20 : Expertise

"You don’t bite de hand that feeds you", disent les Anglais. Créer son propre groupe d’experts et le financer directement ou indirectement.


Technique n°21 : Preuve impossible

Ignorer les preuves présentées par l’opposant comme étant non pertinentes et lui demander des preuves inaccessibles, que ce soit matériellement (non disponibles ou soustraites au regard du public), techniquement (années de recherche) ou financièrement.


Technique n° 22 : Déni

Dénier toute crédibilité ou être extrêmement critique vis à vis de publications, de témoignages ou même de propos officiels d’organes de pouvoir, en les désignant comme des « sources non valides » ou « des éléments sortis de leur contexte ».


Technique n°23 : Fausse preuve

Introduire des éléments contradictoires par rapport à l’argument de l’opposant, au besoin en fabriquant de fausses preuves, par exemple sous la forme d’études scientifiques au protocole particulièrement étudié.


Technique n°24 : Grand Jury

Organiser un grand jury ou des états généraux avec tous les atours de la consultation la plus large et la plus ouverte qui soient. Neutraliser ensuite les sujets qui fâchent et présenter le rapport final comme étant l’état du consensus général.


Technique n°25 : Diversion et distraction

Créer l’évènement ailleurs pour distraire et écarter l’attention du public.


http://www.lacausedupeuple.com/documentaires/2008/09/26/desinformation-orwell-se-retourne-sa-tombe

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2 octobre 2008 4 02 /10 /octobre /2008 07:12

 


Depuis la fin de la  guerre froide, le monde entier a été bombardé par une arme redoutable, celle du bourrage de crâne médiatique, de la propagande capitaliste à tous les niveaux de notre société ; propagande qui nous incitait à croire que le seul choix de société possible était celui du capitalisme et du libéralisme économique.

C’est en s’appuyant sur cette propagande, sur ce nouvel « opium du peuple », que la mondialisation s’est opérée autour du capital et que les marchés financiers ont infiltré tous les domaines de notre société, allant jusqu’à se substituer, dans certains pays, à la souveraineté du peuple qui n’est plus rien d’autre qu’une notion vide.

L’effondrement actuel de la sphère financière montre à quel point la propagande capitaliste a pu infiltrer notre société européenne. La vitesse à laquelle la crise arrive sur le vieux continent, et surtout la difficulté d’une grande partie de la « gauche » à se fédérer autour de vrais principes réfutant l’organisation de notre société autour du capital en sont autant de preuves.

Il suffit de voir l’échec politique de la social-démocratie pour se rendre compte qu’on ne doit plus penser le progrès social comme un simple effet collatéral du développement économique, mais qu’il doit être lui-même au centre de la politique, le développement social doit devenir LE facteur structurant de la pensée politique de gauche.

 


C’est dans les pays latino-américains, où la doctrine ultralibérale a été poussée le plus loin, qu’on connaît aujourd’hui une des poussées les plus importantes des idées socialistes et communistes du XXIème siècle. La construction de la pensée politique au Venezuela, en Bolivie et maintenant en Equateur (sans oublier le rôle idéologique que Cuba a pu jouer dans ce processus) est entrain de le montrer: oui, on peut construire une alternative à la société capitaliste !!!! 
 

 

Vous trouverez, à la fin de cet article, un lien permettant d’accéder au discours du président équatorien Rafael Correa lors de la clôture de la campagne pour le OUI au référendum de la nouvelle constitution équatorienne. Le résultat du référendum, effectué dimanche 28 septembre, est extrêmement clair : 63.24% pour le oui et 28.09% pour le non.

 


C’est sous la devise « fichons les tous dehors » que le peuple a voté, le 15 avril 2007, à 81.72% en faveur d’une assemblée constituante pour qu’elle se substitue temporairement à la partitocratie traditionnelle équatorienne, et qu’elle rédige un nouvelle constitution en rupture avec la politique capitaliste impulsée en Equateur par les USA.

 


Ce processus révolutionnaire et démocratique, de même que celui du Venezuela et de la Bolivie, nous montre qu’il est possible de proposer une alternative socialiste (la justice et dignité sociale étant le facteur structurant de ce nouveau modèle), et républicaine (le peuple étant celui qui détient la vraie souveraineté politique).

 


Face à ce « vent nouveau », nous ne pouvons pas nous soustraire à l’obligation d’appeler à l’union de la gauche anticapitaliste ; qu’elle s’inspire de ce qui est possible ailleurs et qui n’est bien entendu pas impossible ici. Battons-nous contre cette idéologie dominante qui nous fait croire que tout est perdu, que tout modèle autre que le capitaliste est une simple illusion, et, pour cela, nous avons le devoir de militer ensemble; face à cette nouvelle crise du capitalisme nous devons TOUS les femmes et hommes des gauches répondre ensemble PRESENTS.

 


Eduardo Meneses

notrre collaborateur traducteur qui est aussi Equatorien et qui milite avec Melenchon, comme Dimitri, tiens où il est passé celui-là !!!

Lie au discours de Correa : http://socio13.wordpress.com/2008/09/28/discours-de-rafael-correa-president-de-la-republique-d%E2%80%99equateur/


http://socio13.wordpress.com/2008/10/01/un-vent-nouveau-venu-d%e2%80%99ailleurs-par-eduardo-meneses/#more-5324

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30 septembre 2008 2 30 /09 /septembre /2008 04:30


Comment les médias forment
et déforment notre réalité






« À défaut d’avoir recours à la force pour contrôler les populations, on peut parfaitement la contrôler par l’opinion » - Harold Laswell, spécialiste des médias.



Chaque jour, nous nous formons des opinions, sur notre nouveau voisin, sur de nouveaux produits, sur les candidats aux élections, sur des découvertes scientifiques, les religions et croyances et sur ce qui se passe ici et ailleurs. Bref, on peut facilement dire que l’être humain en est un d’opinion.

Lorsque vient le temps de construire notre réalité, nous sommes tous submergés d’informations diverses. D’une part nos informations proviennent de notre expérimentation directe, donc de nos cinq sens, et d’autre part, de l’expérimentation indirecte, c’est-à-dire d’une source d’information tierce : nos proches, nos voisins, nos collègues, et dans la majorité des cas, des médias.

Notre cerveau collige toutes ces informations, lesquelles nous sont ensuite très utiles lorsque nous portons un regard sur le monde. Et hop ! Tout ceci est analysé et devient ce que nous pensons être notre réalité.

Et voici que se pointe à l’horizon une question de taille : sommes-nous sûrs de ce qu’est notre réalité, de ce qui est vrai et juste, ainsi que de ce qui ne l’est pas ?

De tous les sujets sur lesquels nous nous formons une opinion, quelle proportion provient de notre expérience directe par rapport à notre expérience indirecte, c’est-à-dire d’informations provenant de ce que disent les autres, et dans la majeure partie des cas, des médias ?

Nous avons tous une opinion sur la guerre en Irak, le réchauffement planétaire, les minorités religieuses, sur les dirigeants du pays, sur l’économie régionale, nationale et mondiale. Mais contrairement à l’opinion que nous nous sommes forgée à propos du restaurant du coin en expérimentant nous même sa cuisine, pour la majorité des cas, ce sont les sources d’informations intermédiaires qui forgent notre opinion.

Dans un monde aussi vaste, il est impératif de pouvoir se fier, en quelque sorte, sur ce que disent les autres, sur l’information qui est rapportée, donc, à cette source intermédiaire que sont les médias. En quelque sorte, à défaut de pouvoir expérimenter nous-même, nous transposons l’expérimentation des médias pour en faire la nôtre.

Et ce, pour le meilleur comme pour le pire, puisque nous avons rarement la chance de vérifier par nous même, sur le terrain, si ce qui a été rapporté est conforme à la réalité, s’il n’y a pas eu de déformation des faits, de manipulation d’information.

En résumé, notre perception de la réalité est beaucoup plus celle des autres, voir des médias, que la nôtre. Et c’est là que les dérives les plus graves peuvent survenir. Si les médias jouent un rôle des plus utiles dans notre société assoiffée d’information, n’oublions pas que sans les médias, il n’y aurait jamais eu l’Holocauste, il n’y aurait jamais eu de génocide au Rwanda, il n’y aurait jamais eu de guerre en Irak, lesquels ont nécessité une mobilisation incroyable de l’opinion publique.

Rappelons d’ailleurs que le rôle des médias a été largement reconnu par les tribunaux de Nuremberg et de La Haye. Les juges n’ont pas hésité à condamner plusieurs journalistes et directeurs de médias pour crime contre l’humanité, dans le cadre des génocides juifs et tutsis, alors qu’ils n’ont tué personne de leur propre main, mais tenus des propos qui ont généré des passions meurtrières.

Alors, si les médias sont capables de mobiliser l’opinion publique pour des opérations aussi incroyablement perfides, imaginez ce que le système médiatique est capable de faire pour les enjeux quotidiens ?

Les médias : des entreprises commerciales d’abord et avant tout
Mais avant d’aller plus loin, posons-nous cette question : que sont les médias au juste ? Nés avec la révolution industrielle du XIXe siècle et le développement de la démocratie (dont ils ont l’un des acteurs majeurs), les médias modernes sont des institutions, des entreprises qui se sont bâties une crédibilité en développant et en perfectionnant l’art de rapporter au plus grand nombre ce qui se fait, se vit, se raconte.

Mais à ce titre, les médias ne sont pas que des entreprises de diffusion d’informations, dont le souci idéologique serait uniquement d’informer son public. Ils existent avant tout pour être rentables, pour offrir un rendement à son ou ses propriétaires, lesquels engrangeront les profits.

Cela ne nous vient pas nécessairement à l’esprit, mais comme les médias nous offrent leur information de façon pratiquement gratuite, c’est nous qui sommes en réalité le « produit », lequel est vendu aux annonceurs en quête de visibilité, d’un auditoire, d’un lectorat.

Notons d’ailleurs à ce sujet, que 80% à 99% des revenus médiatiques proviennent de la publicité. Le reste provient, non seulement des abonnements, mais également de subventions régulières accordées par l’État.

Ce double objectif des médias, nous devons constamment le garder en mémoire lorsque nous ouvrons un journal, regardons la télévision, écoutons la radio, surfons sur Internet, car cette relation d’affaires constitue le premier de nombreux filtres par lesquels passent l’information avant d’être livrée au public.

Cinq grands filtres
À ce propos, les grands spécialistes des médias Edward Herman et Noam Chomsky ont mis à jour dans leur ouvrage Manufacturing consent cinq grands filtres qui régissent tant le choix des sujets abordés que l’ampleur et la qualité de leur couverture, avant même que leur traitement ne soit confié aux journalistes.

1. D’abord, l’information sélectionnée et diffusée le sera avant tout selon les orientations données par les propriétaires, lesquels sont généralement, rappelons-le, des gens très fortunés, avec un agenda corporatif et politique très développé. À ce sujet, n’oublions pas que la ligne éditoriale de tout grand quotidien se veut toujours le reflet de la pensée de ses propriétaires.

2. Vient ensuite la dépendance envers de grandes sources de revenus publicitaires, pour assurer leur survie, et envers de grandes sources d’informations, pour assurer leur contenu. Plus souvent qu’autrement, ces sources sont les mêmes. Si le gouvernement est le plus grand annonceur dans les médias (devant l’automobile, les grandes entreprises et le commerce au détail – et autrefois le tabac-) il est aussi leur principale source d’information.

3. Puis il y a les entreprises, dont les firmes de relations publiques, pas du tout objectives et chargées de fabriquer le consentement du peuple, lesquelles jouent ont un grand rôle dans la diffusion de l’information. (Les journalistes y puisent une bonne partie de leurs informations et il n’est pas rare de voir des communiqués de presse être publiés de façon quasi intégrale !). Et en bout de ligne, on compte les groupes de pression et les agences de presse.

« Tout cela créé finalement, par symbiose, si l’on peut dire, une sorte d’affinité tant bureaucratique, économique et qu’idéologique entre les médias et ceux qui les alimentent, affinité née de la coïncidence des intérêts des uns et des autres », signale Normand Baillargeon dans son livre Petit cours d’autodéfense intellectuelle.

4. À ces sources, il faut ajouter les critiques des têtes dirigeantes de ce monde (intellectuels, gens d’affaires, têtes d’affiches et autres) qui n’hésitent pas à vouloir mettre les médias à leur main en s’érigeant en sources fiables. Leurs propos sortent de l’ordre de l’opinion et sont présentés comme des faits.

5. Il faut ajouter aussi comme source l’hostilité des médias envers tout groupe, mouvement ou personnes souhaitant bousculer l’ordre établi, généralement les mouvements de gauche, lesquels s’attaquent au système politico-religio-militaro-économique en place. Les nouvelles provenant de ces groupes seront généralement diffusées en utilisant un angle des plus négatifs ou, tout simplement, seront reléguées aux oubliettes.

« Au fil des ans, de conclure Baillargeon, avec une constance aussi prévisible que remarquable, les grands médias corporatistes ont, sur mille et autres sujets cruciaux, tendu a exposer, défendre et propager le point de vue des élites, lesquels possèdent ces même médias, et des élites politiques, qui est bien souvent exactement le même. Tout cela ne peut que limiter sérieusement la portée du débat démocratique, voir de le dénaturer profondément. »

Chasse à l’audimat
À ces cinq grands filtres d’Herman et Chomsky, nous pouvons aussi ajouter la chasse à l’audimat et au tirage élevé. Plus ces derniers sont élevés, plus le média devient alléchant pour les annonceurs et plus le média sait garnir ses coffres. C’est ainsi que l’information diffusée en manchette ou en primeur n’est plus nécessairement triée selon son impact sur la société, mais aussi selon sa valeur marchande.

Quand un média québécois fait la manchette avec Céline Dion, par exemple, il augmente du coup ses ventes ou ses cotes d’écoute cette journée-là. Idem pour un grand rendez-vous sportif, un scandale sexuel ou une catastrophe naturelle. Difficile de résister à la tentation de jouer ça gros en page une…

C’est l’apologie des quatre « S » : le show business, le sexe, le sport et le sang. Si le show business, le sexe, le sport sont trois éléments très « vendeurs », le sang, en y englobant tout ce que craint le lecteur, est probablement le plus lucratif de tous.

Les gens adorent discuter et se renseigner sur tout ce qui leur fait peur : les guerres, le terrorisme, la pédophilie, les catastrophes naturelles, les épidémies , les sectes, tout y passe, avec l’intérêt, non pas de rassurer le public, mais plutôt d’amplifier ce phénomène de peur, ce qui permet aux médias d’étirer la sauce et même d’être redondant.

Le contrôle et la manipulation de l’information
C’est ainsi que d’autres informations qui ont un plus grand impact au sein de la société sont reléguées au second rang et se retrouvent avec moins de visibilité. Il est donc facile pour tout média de manipuler ainsi l’information. Pas nécessairement en diffusant des informations biaisées, mais plutôt en reléguant des informations importantes au second rang, voir en omettant de les diffuser, sous le prétexte qu’il n’y avait plus assez d’espace rédactionnel ou de temps d’antenne.

Si aujourd’hui nous pouvons voir les grandes accusations et scandales défrayer les manchettes, demain nous ne pourrons voir, s’il y a lieu, les acquittements et rectifications des faits qu’en fin de journal ou de bulletin télévisé. Ce qui fait en sorte que les masses ne retiendront que les accusations, le scandale quoi, puisque la rectification des faits n’aura absolument pas eu la même attention de la part des médias, d’autant plus qu’un nouveau scandale du jour sera probablement venu occulter cette rectification.

Et si nous ajoutons à cela que l’importance de l’information sera calculée en fonction des idéologies politiques et les agendas cachés des propriétaires de journaux, nous nous retrouvons devant un contenu qui est souvent fort biaisé et loin d’être conforme à la réalité.

Si, en théorie, le rôle des médias est de contrebalancer le pouvoir des gouvernements, en pratique, il ne joue ce rôle que partiellement. Lorsque vient la question d’une soit disant sécurité nationale (la guerre au terrorisme, la guerre en Afghanistan et, surtout, les deux guerres en Irak, en sont de bons exemples), toute la machine médiatique se met en branle et appuie les démarches gouvernementales.

En ne reprenant que l’information officielle des gouvernements, sans contre vérification (qu’on ne lui permet pas de faire d’ailleurs, souvent pour des questions de « sécurité nationale »…), elle perd totalement son sens critique. Tout média et tout journaliste allant à contre sens de ces politiques est lourdement sanctionné (il pourra être accusé notamment d’un manque d’esprit patriotique et tout cela se soldera souvent par des congédiements).

Les journalistes « ont abdiqué, sans suffisamment guerroyer, leur rôle de chiens de garde chargés, comme les y enjoint la constitution (…), de protéger les citoyens contre les mensonges et les abus du pouvoir. Ils se sont laissés dépouiller de leur fonction essentielle, qui est de définir l’information, de discerner, dans le fatras des faits du jour, ce qui est important et ce qui est exact. Ils ont abandonné à d’autres, à ceux qu’ils devraient contrôler, le pouvoir de déterminer non seulement l’agenda et la hiérarchie de l’information, mais bien plus gravement encore, les événements qu’il importe de couvrir et de traiter », analysait Jean-Paul Marthoz dans son essai Le journalisme en quête de repères aux Etats-Unis.

À ce titre, Normand Baillargeon en fait la démonstration avec la petite Nayirah, 15 ans, qui était venu témoigner devant la Chambre des Congrès américaine des horreurs perpétrées par les Irakiens lorsqu’ils ont envahit le Koweït en 1990. Sa description de l’attaque d’un hôpital koweitien, où elle était bénévole, par les soldats Irakiens, tuant ainsi plus de 300 bébés, a fait les manchettes du monde entier. C’est ce jour-là que Saddam Hussein est devenu le « Boucher de Bagdad ». Il était devenu primordial et urgent pour les nations occidentales, États-Unis en tête, d’attaquer le président Irakien.

Toutefois, ce témoignage qui a été l’argument numéro un évoqué à maintes reprises par les dirigeants américains pour attaquer Saddam Hussein s’est avéré en réalité être un coup monté ! Le tout avait été concocté par une firme de relations publique américaine qui avait obtenu un lucratif contrat de 10 millions de dollars avec les Koweitiens afin de former la fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington, Nayirah al Sabah, à raconter cette fausse histoire.

Quand cette nouvelle est sortie, il était trop tard. Et afin de préserver l’honneur des autorités politiques ayant amené plus de vingt nations en guerre, il n’en fût question que dans de courts textes, publiés discrètement dans la section internationale de certains quotidiens. Bref, rien pour ameuter le public comme lors du témoignage de la jeune fille, un an plus tôt…

La concentration de la presse
À tout cela s’ajoute la concentration de la presse où les médias se retrouvent entre les mains d’un nombre de plus en plus restreint de propriétaires. Ce qui facilite encore plus le contrôle de l’information, puisque le contenu est de plus en plus le même, d’un média à l’autre.

À titre d’exemple, en ce qui concerne la presse écrite au Québec, comme l’a démontré le Centre d’étude des médias de l’Université Laval, la très grande majorité des organes médiatiques est divisée entre seulement quatre grands propriétaires : Gesca, Québécor, Groupe Transcontinental et Rogers Communications. Si l’on ne considère que les impressions quotidiennes, 97% du tirage provient de Gesca (52% divisé entre La Presse, Le Soleil, Le Droit, La Tribune, La Voix de l’Est, Le Nouvelliste et Le Quotidien ) et de Québécor (45% avec le Journal de Montréal et le Journal de Québec), laissant un maigre 3% au Devoir, le seul quotidien indépendant au Québec.

Ailleurs dans le monde, le portrait est similaire dans la plupart des pays occidentaux. Aux Etats-Unis, seulement cinq grandes corporations se partagent, en 2006, le terrain de jeu médiatique alors que vingt ans plus tôt, en 1983, ils étaient plus de cinquante ! Ainsi Disney, Viacom, Time Warner, News Corp, et la General Electric se disputent près de 90% du marché médiatique américain.

En Belgique, trois groupes de presse se partagent un lectorat de 4 millions de francophones (près de 15 titres), soit Rossel, IPM et Mediabel. En Suisse, selon le portal observatoire des médias Acrimed.org, c’est dans le marché germanophone que le concentration se fait le plus sentir. Toutefois, le marché francophone suisse n’échappe pas à la tendance.

« La concentration des médias helvétiques s’accélère et prend une forme nettement hiérarchisée à deux niveaux - national et régional (cantonal ou supra-cantonal) -, les entreprises locales indépendantes perdant de plus en plus de signification. Au sommet, on trouve les groupes ayant une dimension nationale, avec, pour certains (Ringier et Edipresse), des extensions internationales », rapporte Jean-François Marquis dans son article Concentration et hiérarchisation dans la presse en Suisse.

Finalement en France, la plus grande partie des médias est sous l’influence de cinq groupes. Le marché français a ceci de particulier que cette forte concentration est aggravée par les alliances entre certains de ces groupes. « Ces connivences génèrent de multiples dérives, notamment l’abolition de la frontière entre information et divertissement ainsi que l’uniformisation des contenus à l’exclusion de nouveaux venus qui n’appartiendraient pas au sérail, des pressions sur les hommes politiques à l’autocensure sur les sujets tabous où l’autocensure est pratiquée sur les sujets tabous », décrie le Président de l’Observatoire français des médias, Armand Mattelart.

Le marché français de la télévision privée est entre les mains de trois groupes industriels multinationaux, soit Bouygues (possédant de larges part de TF1), Lagardère (possédant de nombreux canaux spécialisés) et Vivendi (propriétaire de Canal Plus) ainsi que du géant mondial allemand de la communication, Bertelsmann, propriétaire notamment de M6. Ces groupes occupent également une place de choix dans les autres médias : presse écrite, radio, cinéma, musique, etc.

« À l’affrontement, ces groupes préfèrent des stratégies d’alliance, les concurrents deviennent ainsi des partenaires, que l’on ménage et qui vous ménagent, même si chaque groupe cherche à accroître l’audience de ses chaînes ou à attirer plus de publicité. (…) Le grand nombre de titres de presse écrite, de chaînes de télévision, d’éditeurs de livres, masque l’ampleur de la concentration dans les médias et ses effets dévastateurs. La concentration au sein de chaque média (télévision, la presse...) n’est qu’un aspect, car les groupes les plus puissants sont multimédia. Ils ont des positions fortes à la fois dans la télévision, la presse, l’édition, ... et sont intégrés à des groupes industriels », expose Janine Brémond dans La concentration dans les médias en France.

Avec cette concentration de la presse, les démocraties libérales s’éloignent du plus en plus de leur principe fondateur tant vanté sur la scène internationale,. soit « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Cette notion centrale lors de la fondation de la plupart des démocraties occidentales garantissait notamment la liberté de presse et libre circulation de l’information, conditions fondamentales permettant au peuple d’être en mesure de déterminer lui-même ses besoins, de prendre lui-même ses décisions, parce que bien informé grâce à des sources variées.

En résumé, nous pouvons dire que nous ne possédons plus nos médias, nous les avons confiés, sans le vouloir, à de grosses corporations, lesquelles ont un agenda précis qui ne va pas nécessairement dans le même sens que le peuple. Pour ces chefs d’entreprises, leurs médias ne sont vus que comme des outils les aidant a atteindre leurs fins.

Les journalistes ne sont plus objectifs
Qu’en est-il maintenant du travail des journalistes, lesquels nous livrent l’information au jour le jour ? Comme pour les médias, définissons d’abord ce qu’est un journaliste : c’est un professionnel qui se bâtit une crédibilité en rapportant des rumeurs, des histoires, des opinions et des faits dont il tente d’en vérifier toute la validité avant de les rapporter au plus grand nombre.

En théorie, cette mission semble assez noble. Mais puisque un journaliste travaille pour une entreprise de presse, dont l’information est soumise aux filtres mentionnés plus haut, et auxquels s’ajoutent ses propres filtres, l’information qui sortira de sa plume ou de son micro sera des plus subjectives.

Et on ne parle même pas des biais possibles, conscients ou inconscients, chez les journalistes qui, avant de couvrir un événement, ont déjà leurs propres opinions, elles-mêmes forgées auparavant par le monde médiatique auquel ils appartiennent. Cette propre opinion personnelles viendra orienter toute la cueillette d’informations, où seulement l’information allant dans le même sens que leur opinion préfabriquée sera retenue.

« Aujourd’hui, la plupart des journalistes conviennent qu’il est impossible d’atteindre une parfaite objectivité. Quand le journaliste choisit l’orientation de son article et les éléments d’un événement, il prend déjà parti. », souligne le Réseau éducation-média sur son site Internet.

D’ailleurs, au sujet de la soi-disant « objectivité » journalistique, il est intéressant de noter que dans les années 1990, la Society of professionnal journalists américaine a éliminé le concept d’objectivité de son code d’éthique. Le mot objectivité ne représente plus ce que les journalistes sont en mesure d’accomplir, ni ce que le public doit s’attendre de leur travail.

L’objectivité désormais acceptée comme étant une illusion, ils préfèrent dorénavant se donner bonne conscience en soulignant que le mieux qu’ils peuvent faire, c’est de présenter des points de vue divergents. On quitte alors le domaine des faits, pour l’univers de la confrontation d’opinions, dont il est difficile, comme on l’a vu en début de texte, de déterminer à quel degré elles sont conformes à la réalité.

Et c’est sans compter que les journalistes aiment bien teinter subtilement leurs reportages de leurs propres opinions, comme s’il s’agissait de faits. Une tendance née dans les années 1960 qui est désormais fort répandue, comme le mentionne le Réseau éducation-média.

« Plusieurs journalistes ont déclaré (par le passé) que, puisqu’il était impossible d’atteindre une parfaite objectivité, c’était une erreur de présenter les nouvelles comme si elles avaient été enregistrées et présentées par un reporter robot, sans que ses sentiments et ses opinions n’interviennent dans le processus. Non seulement fallait-il reconnaître la présence du reporter, mais il fallait également que ses sentiments et ses opinions soient intégrés à la nouvelle », est-il rapporté.

Le « mensonge » journalistique
En éliminant le principe même d’objectivité, on peut craindre les pires dérives. Il se peut fort bien qu’en bout de ligne tout ce qui est rapporté, écrit et raconté, ne soit que partiellement vrai, soit biaisé, soit même, dans certains cas, largement ou même totalement faux. Il est arrivé à plusieurs reprises par le passé que les informations rapportées par des journalistes soient carrément fausses, parce que la source a menti ou parce que le journaliste a menti.

À ce sujet, aux Etats-Unis seulement, le média alternatif www.americanthinker.com a recensé plus d’une soixantaine de cas où des journalistes ont été sanctionnés, au cours des 25 dernières années, pour mensonges, falsification et accusations mensongères. Il est même arrivé qu’une journaliste du Washington Post, Janet Cook, gagne un prix Pulitzer (le plus grand prix de journalisme aux USA) pour un reportage issu à 100% de son imagination !

Tout cela est compréhensible dans le contexte actuel où ce n’est pas tant le fond qui compte, mais plutôt la primeur, le scoop, qui fera en sorte de donner une certaine gloire au média qui la sort et, surtout, au journaliste qui la produit.

Dans un univers où les journalistes peuvent aussi devenir des « stars », la grande visibilité qui leur est donnée grâce à ces primeurs devient pour eux une chasse quotidienne où tout sujet, toute affectation, peut devenir une opportunité de se démarquer des autres.

Il ne traitera plu l’information qu’il recueillera en vertu de l’importance du contexte, mais plutôt pour ses aspects sensationnalistes. Il pourra ainsi mieux vendre sa nouvelle à ses patrons dans le but, bien entendu, qu’elle soit mise le plus en évidence possible, où l’objectif ultime est la manchette ou le « prime time ».

Pour y arriver, certains journalistes seront prêts à tout, même à prendre des moyens assez malhonnêtes pour y arriver.

Le moyen le plus commun est de prendre un détail anodin qui, une fois grossi à la puissance dix, sera très dérangeant. C’est ainsi qu’une exception dans un domaine peut être présentée comme si c’était la norme. Souvent dans les médias, ce n’est plus l’exception qui confirme la règle, mais l’exception qui devient et explique la règle.

« L’anecdote se trouve au début de chaque sujet. Tout part du fait particulier, du fait divers du jour, et s’étend vers le problème plus vaste qu’il semble contenir en lui-même, ou que les journalistes font mine de croire qu’il contient. Comme si ce dernier détenait en lui toutes les causes et toutes les conséquences qui ont fondé la situation plus générale qu’il est censé démontrer », décrie Pierre Mellet dans son article Comment la structure rituelle du Journal télévisé formate nos esprits.

Vient ensuite le choix des personnes interviewées. Il est facile de biaiser un article en donnant une voix prépondérante à un individu ou groupe en ne présentant qu’un côté de la médaille, tout en laissant que peu ou pas de place pour l’autre côté. En ignorant certaines sources ou informations qui auraient pu équilibrer les points de vues, les journalistes occultent ainsi une partie de la réalité.

Et finalement, l’absence d’un droit de réplique. Il est fréquent de voir des accusations être émises lors de reportages et, surtout, lors d’enquêtes, sans pour autant permettre aux « accusés » de se défendre. Au nom de l’intérêt public, tout individu ou groupe vu par les journalistes (selon ses propres convictions) comme une « menace » pour la société sera vilipendé sur la place publique sans même pouvoir s’expliquer.

Le professeur Alain Bouchard en fait d’ailleurs la démonstration avec les minorités religieuses dans son essai Dis-moi ce que tu vois, je te dirai ce que tu es.

« En matière de nouvelles religions, écrit-il, les médias décrivent ces groupes à partir de leur monde, de leur contingence, de leur univers de sens. (…) La secte devient synonyme de danger, de menace pour la société. Comme les médias jouent un rôle important dans la construction de l’opinion public, cette image négative peut amener l’ensemble de la population à se méfier des minorités religieuses et à les juger à partir des préjugés transmis par les médias. Ce phénomène soulève un problème éthique, car si le journaliste donne une information qui ne respecte pas les faits et que cette information porte un préjudice à des individus, quelle responsabilité est en cause ? »

Malheureusement, les journalistes seront portés plus souvent qu’autrement à se laver les mains de cette responsabilité, car ils ont le sentiment de n’avoir fait que leur boulot, de n’avoir servi que l’intérêt public. Mais quand on gratte un peu, on se rend compte que l’intérêt premier qui a été servi est le leur, ainsi que celui de leur employeur.

Les journalistes : des employés d’usine
À tout cela s’ajoutent les contraintes imposées par l’employeur. Il est important de comprendre que les médias, surtout les médias de masse, tentent de nous faire croire que l’information diffusée par leurs journalistes est le résultat de longues enquêtes, de recherches, d’un travail de terrain. Si c’est vrai dans certains cas de journalisme d’enquête de la part de journalistes « vedettes », dans la majorité des cas, ce ne l’est pas.

Comprenons également que la direction des médias laisse peu de temps aux journalistes pour produire leurs papiers. Pour des questions de rentabilité, l’information est considérée comme un produit d’usine et le journaliste comme un ouvrier. Il doit donc noircir le plus de papier possible ou combler le plus de temps d’antenne possible et cela, dans les plus brefs délais, donc au moindre coût.

Cette dynamique créé un grand désarroi chez les « véritables » journalistes, lesquels souhaiteraient tout de même faire leur métier le mieux possible en approfondissant chaque sujet, en testant l’exactitude de l’information recueillie et en s’assurant de la crédibilité de leurs sources. Contraints par leurs limites temporelles, les journalistes ne font que des vérifications minimales et devront faire confiance à des sources qu’ils jugent sérieuses et utiles. Souvent même, ils ne vont que reproduire l’information des communiqués de presse reçus à la rédaction, sans aucune vérification.

Quand les journaliste deviennent des « experts »
De plus, les journalistes se donnent du crédit les uns les autres sans vérifier cette crédibilité. Ils ne contre vérifient pas les sources citées dans les articles précédents. Dans les médias électroniques, cela va encore plus loin, puisque sur les panels de discussion, les réseaux d’information font de moins en moins appel à des experts. Ils sont de plus en plus remplacés par des journalistes, beaucoup plus à l’aise avec la caméra et beaucoup plus disponibles, lesquels sont présentés en tant qu’ « analystes experts ».

Et c’est ici que le bât blesse et que l’on retrouve l’une des principales failles du système médiatique actuel. Faute de temps, les journalistes vont se fier à d’autres journalistes qui ont fait leur travail, eux aussi avec le même manque de ressources et de temps.

Ce phénomène de repiquage d’information ou de « vampirisme journalistique » est d’ailleurs dénoncé de plus en plus par les journalistes. « Il n’est pas normal que les mêmes nouvelles, avec les mêmes citations, se retrouvent dans tous les journaux. C’est toute la qualité de l’information qui s’en trouve amoindrie », se plaignaient des collègues journalistes lors du congrès de la de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) en 2001.

Il vient un temps où tout le monde se fie sur tout le monde. Il est alors facile qu’un fausse information se trouve à entrer dans l’engrenage et se répande comme une traînée de poudre, créant ainsi de grands ravages qu’il sera difficile de réparer.

Quand tout le monde fait confiance à tout le monde, faute de temps pour vérifier si le journaliste ou les sources citées sont dignes de confiance, la porte est ouverte à l’abus de confiance. Les propriétaires, tout comme les autorités, groupes et pouvoirs en place sont conscients de ces lacunes et s’en servent pour permettre ainsi l’abus de pouvoir, la manipulation des masses, bref de faire avancer leur cause par la duperie.

Pour éviter de se conformer
Pour le lecteur, l’auditeur, tout cela ne semble guère rassurant. Rien ne nous assure que nous ne pouvons être victime, de temps à autre, d’abus de confiance de la part des médias. Mais peut-être est-ce notre faute, en bout de ligne, si nous nous laissons prendre au piège ?

Car il est assez paradoxal que, dans un monde où les journalistes font partie des professions auxquelles nous faisons le moins confiance, ces mêmes journalistes occupent une place considérable dans l’établissement de nos opinions, donc de la formation de notre propre réalité !

Peut être devons-nous blâmer le manque d’options. Outre les médias, pour avoir une idée concrète, une opinion éclairée sur un sujet, que nous reste-t-il ? Il ne reste que notre expérience personnelle sur le terrain, ce qui est très limitatif.

Bien entendu, il existe encore des journalistes intègres qui, comprenant bien le mécanisme pervers dans lequel s’engouffrent de plus en plus les médias occidentaux, ne se laissent pas piéger et font leur métier avec le plus de rigueur possible. Mais malheureusement, avec les mécanismes décrits plus hauts, ils se font de plus en plus rares, car seuls les jeunes journalistes sachant se conformer à cette nouvelle dynamique sont embauchés ou promus.

L’espoir permis grâce Internet

Toutefois, avec l’arrivée d’Internet, il est maintenant possible de multiplier ses sources d’information et de rester vigilant. Et comme le souligne Jean-Paul Marthoz, Internet joue déjà un rôle fort intéressant dans la décentralisation de l’information.

« Les médias américains ont perdu le monopole qui fut un moment le leur. Lors de la première Guerre du Golfe, CNN servait de référence obligée à tous. (…) Lors de la guerre en Iraq de 2003, la polyphonie a été la règle (…) Malgré le conformisme de la majorité de leurs médias, les Américains qui voulaient en savoir plus ont pu, cette fois, sortir de leur insularité (en s’abreuvant de médias étrangers). Les sites des quotidiens britanniques, The Guardian et The Independent, qui offraient une couverture plus critique de la guerre, ont été pris d’assaut », expose-t-il.

La naissance de nombreux médias citoyens, c’est-à-dire des sites de nouvelles où l’internaute peut lui aussi rapporter la nouvelle, faire ses propres enquêtes et les publier, nous donne accès à de nouvelles sources d’information. Cependant, leur visibilité n’étant pas encore aussi forte que celle des médias traditionnels, lesquels ont su se bâtir une large fenêtre sur le web, nous devons encore attendre pour voir s’ils sauront se montrer comme une véritable alternative.

Il y a aussi ce phénomène nouveau, où chaque citoyen peut posséder son propre média, grâce, notamment, aux blogues. « Quand leur auteur a du talent, certains blogues peuvent acquérir une véritable influence. Aux États-Unis, ils forment de plus en plus de véritables groupes de pression électroniques capables, on l’a vu pour les blogues de droite, de faire tomber un journaliste vedette comme Dan Rather (pour avoir appuyé la diffusion d’un reportage mensonger) ou, pour les blogues de gauche, de forcer à la démission le sénateur républicain Trendt Lott, pris en flagrant délit de propos racistes », exposent Denis Pingaud et Bernard Poulet, dans leur article Du pouvoir des médias à l’éclatement de la scènePublique.

Cependant, cette cacophonie grandissante que l’on retrouve sur Internet laisse plusieurs auteurs et chercheurs perplexes. « Face à la saturation provoquée par la multiplication infinie, et infiniment répétitive, des sources d’information, augmente le risque d’une confusion croissante entre la vérité et la manipulation », font valoir Pingaud et Poulet.

Il est aussi utile de se questionner sur les limites que pourrait avoir Internet dans le futur. Lorsque l’on voit comment la Chine et d’autres pays autocratiques ont réussi à contrôler l’espace Internet sur leur territoire, en interdisant l’accès à de nombreux sites n’allant pas dans le même sens que le régime, rien ne nous garantit que nous serons ici protégés contre le même type d’abus de pouvoir gouvernementaux…

Sortir du conformisme social
Pour terminer, rappelons-nous que c’est en connaissant d’abord comment fonctionnent les médias et quelle est leur mécanique interne, en sachant comment se forge l’information quotidienne, en comprenant comment les journalistes recueillent l’information et comment ils la traitent, en comprenant que les reportages ne ressassent, la plupart du temps, que des opinions mises en perspective avec d’autres opinions, ce qui éloigne généralement le public des faits, que nous sommes en mesure de distinguer le vrai du faux.

C’est ainsi qu’il nous est possible de se prémunir contre les informations biaisées, l’abus de confiance, voir la manipulation médiatique.

Nous pouvons alors éviter d’avaler tout cru ce qui est rapporté et ainsi éviter se faire avoir par cette véritable conspiration que sont devenus le « politiquement correct » et le conformisme social où tout le monde va dans la même direction, une direction décidée, et soulignons le à gros traits pour le garder toujours en mémoire, par les élites de notre société.


Bibliographie


Baillargeon, Normand, Petit cours d’autodéfense intellectuelle,
Bouchard, Alain, Dis-moi ce que tu vois, je te dirai ce que tu es : Médias, nouvelles religions et construction sociale de la secte
Brémond, Janine, La concentration dans les médias en France.
Herman, Edward et Chomsky, Noam, Manufacturing Consent
Marthoz, Jean-Paul, Le journalisme en quête de repères aux Etats-Unis
Marquis, Jean-François, Concentration et hiérarchisation dans la presse en Suisse.
Mellet, Pierre, Comment la structure rituelle du Journal télévisé formate nos esprits
Pingaud, Denis et Poulet, Bernard, Du pouvoir des médias à l’éclatement de la scène
Publique

Ressources Internet

American Thinker : www.americanthinker.com
Fédération professionnelle des journalistes du Québec : www.fpjq.org
Noam Chomsky, site officiel : www.chomsky.info
Observatoire français des médias : www.observatoire-medias.info
Observatoire des médias Acrimed : www.acrimed.org
Réseau éducation-médias : www.media-awareness.ca
Society of professionnal journalists : www.spj.org
Third World Traveler : www.thirdworldtraveler.com
Médiashit : www.mediashit.org


http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44958





Des médias qui ne
montrent pas l'essentiel...



Lorsque l'on parle de suppression de la dette des pays pauvres, les banquiers crient à la catastrophe, impossible la finance n'y résisterait pas !

Étrange car quand on a vraiment besoin d'argent, on en trouve comme par exemple les quelques centaines de milliards de dollars déjà injectés dans le système par la FED et la BCE pour sauver les innombrables organismes prêteurs et autres monolines à 2 doigts du dépôt de bilan suite à la crise des subprimes.

"Prenez en compte ce que les gens font et non pas ce qu'ils disent"
Mais comme nous sommes dans la société des médias propriété de la finance, la population est surtout au fait de ce qu'ils disent car ce qu'ils font n'est pas montrable ni donc montré.

Une civilisation qui fonctionne suivant un dogme - la religion de l'économie - qui condamne à mort une grande partie de sa population ne mérite pas son nom, il s'agit d'un monde où règne la loi de la jungle,
nous vivons en réalité dans une barbarie et rien n'a vraiment changé depuis l'antiquité.

Sources :
Jean Ziegler
"L'empire de la honte"

ziegler

http://french-revolution-2.blog.fr/2008/09/29/la-dette-odieuse-4507219



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FR2-Télé Sarkozy-Télé propagande-Télé communautariste

En marge !

Quand  Fr2 fait venir un invité
pour commenter l'Actualité,
que croyez-vous qu'il arrivât ?

Eh bien, c'est toujours un membre du gouvernement
qui commente la politique de Sarkozy,
donc qui est là pour plaider la cause du gouvernement.
Ca s'appelle de la "propagande gouvernementale".
Jamais un membre de l'opposition pour rétablir l'équilibre !
Pour donner un autre son de cloche...

Et lorsque FR2 aux mains des Pujadas, Darmon,
Chabot, Duquesne and Co,
fait venir un membre de l'opposition,
c'est pour qu'il critique  ... l'opposition,
jamais le gouvernement !
La parole est instantanément coupée, ou détournée,
quand un opposant esquisse un embryon
de début de critique de Sarkozy, toc ! Interruption.
Et en général, ou l'entretien dévie sur des frivolités,
ou sur les prétendues querelles de la Gauche !!!
Mieux encore que dans l'Italie de Berlusconi !

Et Duquesne, dans sa fameuse émission Complément d'Enquête,
après avoir fait la propagande pour la guerre
"mourir pour son pays, pour la patrie",
en Afghanistan ou ailleurs,
nous a concocté ce lundi une émission... 
 sur les marginaux.
Pour, une fois de plus,
rester en marge des vrais problèmes.

FR2, la honte jusqu'à la coupe !

Eva

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28 septembre 2008 7 28 /09 /septembre /2008 23:26
       Sergueï Lavrov


                                                                      




Guerre et propagande dans les médias: la Russie appelle l'ONU à réagir (Lavrov)

NEW YORK (Nations Unis); 28 septembre - RIA Novosti. La Russie appelle l'ONU à entreprendre des mesures pour faire cesser l'utilisation des médias comme outil de propagande pour la guerre et l'intolérance, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l'assemblée générale de l'ONU.

"Les événements du mois d'août (dans le Caucase) font de nouveau réfléchir au besoin de responsabilité quand à une couverture honnête des événements.
L'altération de la réalité complique les efforts internationaux  visant la réglement des conflits et des crises ce qui fait renaître les pires pratiques de l'époque de la guerre froide", a souligné M. Lavrov.

"Si nous ne voulons pasque la vérité soit la première victime de la guerre, il est impératif de tirer des conclusions appropriées, de travailler sur les points de la Déclaration de 1970 relatif aux principes du droit international selon lesquels les Etats doivent s'abstenir de propagande en faveur de guerre agréssives. Les principes de protection de la liberté de parole et d'information pendant les crises, adopté récemment par le Comité des ministres du Conseil de l'Europe, vont également en ce sens. Nous proposons à l'ONU de se prononcer également à ce propos dans le contexte, cette fois, universel" a noté le ministre russe.  

Lien içi:

 http://fr.rian.ru/world/20080928/117200139.html


Bien dit Sergueï 

                         

                Corinne Bizart

http://chiron.over-blog.org/article-23227428.html

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Honte à la télé publique ! 

Une machine à orchestrer la propagande gouvernementale

D' Eva :

La vérité sort de la bouche d'Arnaud de Montebourg : "La télé publique est une machine à orchestrer la propagande gouvernementale ". En effet ! Ce 28.9.8, au Journal de 20 heures, voici ce qu'on entend, par exemple : "Sarkozy est le recours parfait pour la sécurité. Il est le recours parfait pour protéger et sanctionner" (au sujet de la crise financière). La manifestation des communistes pour le pouvoir d'achat ? Pas un slogan contre Sarkozy, des gens qui défilent, aucune attaque de la politique du Président, pas même une affiche militante. Quant à Ségolène, c'est surtout pour la brocarder, et pour aborder à nouveau la question de l'entente, ou de la rivalité, des responsables.

Sarkozy, c'est comme les vaches sacrées en Inde : On n'y touche pas.  Silence sur les méfaits de sa politique. D'ailleurs, le chef de l'Etat va bénéficier de "l'aubaine" offerte par la crise.  Les médias insistent lourdement sur celle-ci, pour expliquer, ou excuser les effets des mesures libérales prises par le gouvernement. Si tout va mal, ce ne sera pas la faute de Sarkozy, mais du contexte financier international.
Voilà comment on malmène la vérité !

D'ailleurs, pour mieux faire passer la pilule des cadeaux aux nantis et de l'austérité pour le reste de la population, la télé recourt largement aux comparaisons avec l'Etranger. On trouve toujours un pays plus mal loti, ou on s'arrange pour en dégoter  un qui s'en sort bien avec des mesures libérales.  La fin justifie les moyens. Et ainsi, sans s'en rendre compte, les Français sont soumis en permanence à un lavage de cerveau qui les prive de toute liberté.

Les médias n'informent plus - il faut aller à l'étranger si l'on veut une presse plus libre.  Ils sont au seul service de l'oligarchie militaro-financière ! 

Il est temps de faire des Médias une vraie cible pour tous les citoyens lorsqu'ils sont abusés.

Sans information libre,  finies l'alternance politique et la démocratie.. L'avenir se prépare dès maintenant !

Eva

TAGS : Oligarchie militaro-financière,  alternance politique, FR2, Arnaud de Montebourg, la crise, Ségolène, médias, libéralisme..

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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 18:56

 

 

Sarkosy en Syrie, Rice en Libye, Cheney en Géorgie et Ukraine.

Le ballet diplomatique entrepris depuis quelques mois autour du Moyen-Orient et du Caucase n’a d’autre but que détacher les pays arabes de l’Iran et d’isoler celui-ci vue d’un prochain conflit armé.

C’est exactement ce qu’a fait James Baker en 1990 à la veille de la première guerre contre l’Irak (et qui fut la première guerre civilisationnelle au monde [El Mehdi El Manjra]), et ce qu’a fait Colin Powell en 2001 lors de la seconde à savoir:

 

A-promettre aux syriens et aux palestiniens la rétrocession desterres occupées par Israël depuis 1967.

B- faire croire aux arabes que la paix avec Israël et la création d’un Etat palestinien sont imminentes et que leurs dirigeants y sont aux yeux de leurs peuples pour quelque chose.

C- faire également croire aux pays arabes et aux pays musulmans qu’ils sont menacés par les régimes "terroristes ", quitte à fomenter des actes terroristes chez eux et à les imputer aux extrémistes liés au pays qu’on s’apprête à attaquer (théorie du complot).

D- isoler les bastions de résistance et les régimes pro irakiens [baasistes] ou pro iraniens [chiites-islamistes-pro russes].

E- promettre des aides économiques aux plus faibles. (voir tableau en annexe)

 

Cette stratégie a été utilisée par le énième plan Bush pour l’Irak.

 

Le langage militaire des médias

En 1990 et au début de 1991, l’Irak était décrite comme étant l’une des toutes premières puissances militaires au monde [3ème ou 4ème par les médias occidentaux] avec 500 000 hommes, des centaines d’avions de combat, des milliers de chars, des dizaines de missiles de longue portée, les fameux Scud.

 

L’armée irakienne dispose, nous disaient ces médias, de l’arme chimique capable de détruire Israël en quelques minutes; puis se relaient les images d’israéliens portant le masque à gaz ou s’enterrant dans des bunkers cinq étoiles pour se préparer à cette attaque.

 

L’Iran est décrit comme une puissance militaire. Les [mêmes] images de défilés de camions transportant des missiles sont relayées par les médias occidentaux et les images de cuves [d’enrichissement de l’uranium? De toilettes?] sont accompagnées de messages forts du genre: " l’Iran a fait un pas supplémentaire dans l’enrichissement de l’uranium destinée à la production de la bombe atomique ... Malgré les menaces de sanctions de la communauté internationale... ". Cette amplification de la force de l’Irakpuis de l’Iran est destinée à rallier une coalition militaire, à frapper très fort «l’ennemi» et à valoriser sa victoire immédiatement [même si à terme l’échec est évident]. La victoire militaire d’une coalition menée par une superpuissance contre un Etat militairement faible serait perçue par "la communauté internationale" comme disproportionnée, et non glorieuse (cf Afghanistan au début des bombardements).

Les dirigeants sont décrits comme des "dictateurs":

Saddam Hussein est décrit comme un criminel ayant fait gazer le village kurde de Fallouja [et bien sûr, aucune référence n’est faite à l’implication des américains dans cette opération]. Il est décritcomme un monstre, comme un nazi [Hitler] cherchant un nouvel holocauste, un terroriste [ayant des liens avec Ben Laden et Al Quaïda].

 

Mahmoud Ahmadinejad est décrit comme Hitler cherchant l’élimination des juifs et la destruction d’Israël. Sesphotos sont choisies pour donner delui l’image d’un homme agressif, coléreux, cynique et méchant. Ses paroles sont déformées dans leur traduction leur donnant une interprétation belliqueuse et provocatrice.

 

Les Talibans sont décrits comme des terroristes, des insurgés, des mercenaires, des fanatiques qui pratiquent la lapidation, qui interdisent l’école aux filles, qui pratiquent la Charia dans son sens le plus rétrogrades et qui enfin veulent nous faire retourner plusieurs siècles en arrière; en un mot, ces «barbus» ignorent les rudiments des «droits de l’homme».

La menace imminente

Tous les pays du Moyen-Orient étaient soi-disant menacés, à commencer par l’Arabie Saoudite, pays qui abrite pour les occidentauxl a première réserve mondiale de pétrole et pour les musulmansles lieux Saints de l’Islam, la Mecque et Médine. La menace pour les voisins est grossie afin de les pousser à s’armer exagérément ou à chercher le parapluie américain.

 

La Palestine, carotte en plastique

Depuis l’été 2007, juste après l’invasion du Liban et la débâcle de l’armée israélienne - le Tsahal réputé invincible - face aux combattants du Hizballah libanais, les divisions entre le Hamas, parti islamiste au pouvoir à Gaza et le Fatah, parti de la présidence de Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, ont été exacerbées par Israël et les occidentaux. D’abord par un blocus inhumain de la bande de Gaza, [comme pour punir les palestiniens de leur mauvais vote] et ensuite par une aide policière et militaire destinée à Mahmoud Abbas. Le "Président" palestinien, unique interlocuteur à avoir les faveurs d’Israël et des occidentaux à cause de sa compromission dans unplan de paix fictif, dicté par Israël et qui n’aboutira en fin de compte -même s’il se réalise et il ne réalisera jamais sans la pression de la "communauté internationale" - qu’à créer de nouvelles frustrations, voire de nouveaux conflits.

 

Toujours est il que les plans de paix sous différentes appellations diplomatiques [Accord d’Oslo, terre contre paix, politique des petits pas, Gaza et Jéricho d’abord, feuille de route, plan arabe de Ryad] ne sont activés que lors d’une préparation d’une invasion d’un pays souverain [Irak 2 fois] ou à la fin d’un mandat présidentiel américain [Bill Clinton à Camp David en 2000].

 

Tout porte à croire que lors du séjour de Sarkosy à Damas, le président français tenait dans une main une carotte et dans l’autre un bâton.

La carotte c’est le Golan(mieux dire une miette duGolan), les investissements français, le retour de la Syrie dans le giron d’influence occidental et dans la bienséance française.

Le bâton est l’accusation de l’implication du régime baasiste syrien dans le meurtre de l’ex premier ministre libanais, Rafiq Hariri, et dans la stabilité du Liban, c’est aussi, la catégorisation de la Syrie dans la liste noire des "Etats voyous" et "terroristes" et son isolement par la "communauté internationale" sous forme de «sanctions internationales».

Irak, Afghanistan, Iran, Soudan, Somalie, Palestine, Liban et demain qui?

Les américains créaient et alimentaient des foyers de tensions dans la plupart des pays musulmans. Depuis la prise en otage de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran en 1980, les américains n’ont cessé de diviser les musulmans et de fomenter des conflits interethniques, essentiellement chiites/sunnites. Ils ont armé et entrainé Saddam Hussein dans une guerre ruineuse contre l’Iran et qui a fait plus d’un million de morts; Ils ont formé et armé les Talibans islamisés à l’extrême pour résister, puis combattre les russes communistes etathées; ensuite ils ont détruit l’Irak déjà ruiné, puis ils l’ont envahisans mandat de l’ONU [et quelle ONU?] et sous le faux prétexte de détention d’armes de destruction massive; ils ont bombardé et occupé l’Afghanistan dans une politique aveugle de lutte contre le terrorisme, [contre ceux qu’ils ont formé pour combattre les russes], contre les Talibans soupçonnés [à tord ou à raison?] d’être responsables des attentats du 11 Septembre 2001.

 

Force est de constater que 7 ans après cette catastrophe, il n’existe aucune preuves pouvant incriminer un seul des 650 détenus de Guantanamo. Les 19 pirates kamikazes du 11/09 sont tousmorts emportant avec eux le secret de leurs commanditaires.

 

Arabisme et islamisme

Depuis 60 ans [1948], le conflit palestinien constitue le nœud dans la gorge de tous les arabes et de tous les musulmansdont les frustrations sont déjà grandes aux époques coloniales: l’humiliation pour un musulman d’être colonisé par un pays infidèle [à Dieu] est la pire des humiliations. L’arabisme, Nassérien et Baasiste, ont réussi à créer un sentiment nationaliste très fort qu’ont utilisé la plupart des mouvements d’indépendance dans les pays arabes.

 

L’islamisme en tant qu’idéologie politico-religieuse, basée sur le respect strict des préceptes de l’Islam, et tirant profit du fort sentiment d’appartenance à " la communauté " la "Oumma", est d’abord un mouvement de résistance à la post colonisation de ces pays, au "modernisme" aveugle accompagné de dégradation des mœurs, de perte des valeurs culturelles et religieuses sur lesquelles ont été basées pendant 14 siècles les fondement tous les Etats musulmans. L’islamisme ne s’est pas développé contre l’Occident, mais contre l’occidentalisation des pays musulmans, occidentalisation jugée comme la continuation d’un colonialisme d’un nouveau genre (colonisation par l’occidentalisation des élites asservies et corrompues) et d’une humiliation permanente avec la perte des repères traditionnels.

 

A partir de 1980, avec l’arrivée des Ayatollah en Iran, les mouvements islamistes se sont multipliés et ont pris de l’ampleur dans tous les pays musulmans, encouragés par le soutien des américains [CIA] qui voyaient en eux un rempart solide au communisme (athée). A cette époque, ces mouvements ne prônaient pas la violence et étaient loin de connaitre ou de penser aux pratiques terroristesconnues de nos jours[Carlos].

 

C’est l’invasion de l’Afghanistan par les russes qui a donné aux américains l’occasion de se "rattraper" de la défaite de la guerre du Vietnam. Ils ont recruté dans les pays arabes des extrémistes religieux qu’ils ont formés à la guérilla, qu’ils ont armés et fanatisés. Lorsque la guerre contre l’Urss s’est achevée, ces guerriers desmontagnes, qui commençaient à s’appeler Talibans [prononcer Attalibanes c’est à dire "Etudiants" en théologie] ont été abandonnés par les américains et se sont retrouvés seuls pour conquérir le pays face aux populations Pachtounes autochtones. Malgré plusieurs tentatives de négociations avec les américains, ces derniers n’ont pas jugé utile de donner suite à leurs appels ce qui les a poussé vers l’extrémisme. Le 11/09 donnera aux néocons, fraichement et de justesse à la tête de l’Etat, l’occasion de développer la stratégie de «guerre contre le terrorisme», decataloguer l’Afghanistan comme étant le premier Etat terroriste au monde et de le culpabiliser de ces attentats à travers Ben Laden. La suite était des lors les bombardements de l’Afghanistan et l’invasion et l’occupation de l’Irak.

 

L’ère des négociations

Après 7 ans de "guerre contre le terrorisme" et un mandat présidentiel désastreux de l’administration républicaine tant sur plan militaire que sur le plan humain et financier, le temps de la diplomatie est revenue; à petits pas, certes, maisla reprise du dialogue avec la Syrie, la "réhabilitation" de la Libye, le dialogue encore secret mais réel avec l’Iran augure de la politique de laprochaine administration américaine. Et il n’est pas surprenant, vue la situation qui prévaut en Afghanistan, que des négociations secrètes se tiennent pour tenter de faire entrer les talibans dans le processus politique Afghan. Il est de surcroit indispensable de remettre sur pieds ce pays meurtri par prés de 30 ans de conflit. L’administration actuelle d’Ahmed Karzaï est incapable de sécuriser et encore moins de diriger le pays sans que la population afghane majoritairement pro-talibane ne puisse choisir d’elle même et dans des conditions négociables la direction qu’elle souhaite sedonner. Ahmed Karzaï lui-même, réclame depuis plus d’un an que la»coalition» ouvre des négociations avec les Talibans. Ces talibans que les médias occidentaux ont décrits comme "terroristes", "fanatiques", "moyenâgeux", interdisant l’école aux filles, pratiquant la lapidation des femmes adultères sont des combattants frustrés par la "trahison" américaine. Il serait vain de vouloir "démocratiser" l’Afghanistan en choisissant pour ce pays la direction qui sied le mieux aux intérêts occidentaux , comme il serait erroné de penser que les talibanssont fermés à toute négociation sur les garanties qu’ils pourraient donner quant à l’ouverture de leur pays sur les questions de démocratie et celles des droits de l’homme.

 

Mais cette situation tant en Afghanistan qu’en Irak ou en Palestine, si elle perdure, elle ne fera qu’exacerber les sentiments d’injustice des musulmans et conforter leur conviction que l’ordre mondial unipolaire basé sur un néo-colonialisme occidental contraire à leurs valeurs et à leurs intérêts, ne pourra être combattu que par la résistance, l’armement et l’établissement de nouvelles alliances, même si elles sont contre nature [Russie, Chine] et que les véritables terroristes sont ceux-là mêmes qui se cachent derrière le masque de la démocratie et des droits de l’Homme. La réapparition de la puissance militaire de la Russie sur la scène internationale est elle bénéfique aux arabes? se demandait Al Jazira au lendemain de la victoire écrasante des russes en Géorgie, allant à contresens du prêt-à-penser de la presse occidentale et de la désinformation de masse, orchestrés par la puissance occulte de la haute finance mondiale (G7) et du bras militaire des étasuniens dans le monde appelé OTAN.

 

La valse des alliances ne fait que commencer, augurant un nouvel ordre mondial multipolaire. Dans tous les cas de figure, le «nouveau siècle américain» ne dépassera pas les 25 prochaines années, soit la prochaine génération, avant l’émergence du «nouveau siècle chinois».

Annexe: la carotte pour pays les musulmans avant chaque intervention américano-occidentale.

Ce tableau résume les différentes étapes de préparation psychologique, médiatique, politique (diplomatique et économique) et militaire des invasions américaines contre l’Irak (1991 et 2003) et celle qui se prépare contre l’Iran.

 

Article rédigé par robocup555 le vendredi 26 septembre 2008

 

POUR PRENDRE CONNAISSANCE DU TABLEAU RECAPITULATIF – LIEN SOURCE :

 

http://www.agoravox.fr/print_article.php3?id_article=44319&format=print


http://hadria.riviere.over-blog.com/article-23164658.html



Journaux numériques



http://www.liberte62.com/pages/Je_mabonne_-688382.html

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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 09:36





NOUS, DEMOCRATES  DEVONS LES BOYCOTTER, LES  FICHER
 
DANS LE REPERTOIRE DES RENEGATS, DES  DELATEURS
VENDUS A L’IDEOLOGIE

DES NEOCONSERVATEURS MADE IN USA...

 

VOUS TROUVEREZ LA LISTE DE CES SYCOPHANTES EN CLIQUANT SUR

« TRIBUNE »  AU DEBUT DE L’ARTICLE REDIGE PAR Gaël BRUSTIER

ET Christophe VENTURA – MILITANTS ALTERMONDIALISTES !!! :

 


QU’EST-CE QU’UN « INTELLECTUEL » ?


Du latin intellectualis -« qui se
rapporte à l’intelligence, intellectuel »- apparenté à intellĭgĕre (« discerner », « saisir », « comprendre »- composé du préfixe inter- -« entre »- et du verbe legere « cueillir », « choisir », « lire ».

 

En tant que substantif, « intellectuel » est d'apparition récente. Il est directement lié à l'Affaire Dreyfus :

 

le mot a été adopté, en mauvaise part, par Maurice Barrès et Ferdinand Brunetière, qui, dans leurs écrits antidreyfusards, entendaient dénoncer l'engagement d'écrivains comme Émile Zola, Octave Mirbeau ou Anatole France en faveur de Dreyfus, et sur un terrain – les affaires militaires et l'espionnage – qui leur était étranger….

Intellectuel

  1. Qui appartient à l’intellect, qui est dans l’entendement..

L’espérance et la foi sont des vertus intellectuelles.

Vérités intellectuelles.

  1. Chez qui prédomine l’usage de l’intelligence, par opposition à manuel.

 

LA SUITE LA :

 

http://fr.wiktionary.org/wiki/intellectuel

 

 

« LES ATTAQUES CONTRE CHAVEZ SE BASENT SUR DES CONTREVERITES ET DES OMISSIONS

 

Au sujet de l’article publié par Libération le 19 novembre :

 

« L’opportunisme humanitaire de Chávez »

 

Dans son édition du 19 novembre, Libération a publié une tribune présentée par 22 universitaires, intellectuels, écrivains, philosophes, journalistes, artistes, diplomates internationaux -soutenue par 42 autres « personnalités internationales »- dénonçant la supposée dérive anti-démocratique du président vénézuélien Hugo Chávez et demandant aux « démocrates du monde de ne pas laisser mourir l’une des plus anciennes démocraties d’Amérique latine ».

 

Quoi que les uns et les autres pensions de la personnalité du président vénézuélien et de la nature de la « révolution bolivarienne », il convient de ne pas tricher avec les faits qui, respectés, doivent être portés au jugement du lecteur afin qu’il puisse, librement et en conscience, se forger une opinion sur un sujet concernant un pays situé à des milliers de kilomètres des rédactions parisiennes.

 

De la qualité de l’information dépend celle du débat démocratique.

La négliger au profit d’une démarche partisane maltraite le débat d’idées.

 

En proposant ce texte truffé de contrevérités, les auteurs - dont certains sont des intellectuels reconnus dans l’espace public français - abusent les lecteurs et le débat démocratique.

 

Sur le projet de réforme de la Constitution vénézuéliénne

 

La première preuve du caractère anti-démocratique d’Hugo Chávez est évidente :
-son- « projet de réforme -a été- rédigé sans consultation ».

 

C’est tout simplement faux. Préparée par le président de la République bolivarienne du Venezuela et l’Assemblée nationale du pays, cette réforme a donné lieu à l’élaboration d’un projet adopté par le Congrès le 2 novembre.

 

Dans le cadre de son mandat, l’Assemblée nationale a procédé à des consultations des secteurs organisés de la société -partis, syndicats, étudiants, patronat, secteur agricole, mouvements indigènes etc.-.

 

Ici, les auteurs et les signataires omettent volontairement de préciser qu’une large consultation a eu lieu dans tout le pays entre le 15 août et le 15 octobre.

 

Plus de 9 000 ateliers publics ont notamment été organisés -auxquels ont participé, localement, des forces de l’opposition- .


Des dizaines de milliers de communications téléphoniques -un numéro spécial a été créé à cet effet- ont également été traités.

 

Bien qu’ayant largement boycotté ce processus de débat public au niveau national, l’opposition, via les porte-parole de ses principales forces -Acción democrática et Movimiento al socialismo - sociaux-démocrates -, Primero justicia -droite ultra - , Fedecameras - le syndicat patronal --,

sont intervenus devant les parlementaires en session.

 

Le projet aurait également été élaboré « sans respecter la procédure établie par la Constitution en vigueur ».

 

C’est un mensonge. La procédure a rigoureusement été suivie. Elle est établie par les articles 342 et 343 de la Constitution qui précisent que « l’initiative de la réforme de la Constitution est prise par l’Assemblée nationale après le vote de la majorité de ses membres, par le Président ou la Présidente de la République en Conseil des ministres ou à la demande d’un nombre qui ne peut être inférieur à moins de 15% d’électeurs ou électrices inscrites au registre civil et électoral » et qu’elle est « transmise par l’Assemblée nationale. -qui approuve- .

 

Le projet de réforme constitutionnelle dans un délai supérieur à deux ans à partir de la date à laquelle elle est informée et la demande de réforme approuvée. »

 

Enfin, « le projet de réforme est considéré approuvé après approbation des deux tiers des membres de l’Assemblée nationale ».

 

Un texte « rejeté » ?

 

Les auteurs et les signataires affirment que ce nouveau texte est « rejeté par la majorité des Vénézuéliens. »

 

Aucune enquête d’opinion au Venezuela ne permet de prononcer une telle sentence. Partagés, les sondages pronostiquent, pour la plupart, une victoire du « oui » au projet soumis par le président vénézuélien.

 

Ceci dit, les sondages importent peu.

 

En effet, contrairement aux dispositions existantes dans beaucoup de pays, au Venezuela, toute Constitution ou réforme constitutionnelle doit, in fine, être approuvée par une majorité de citoyens par référendum national.

 

Les auteurs soulignent que ce « rejet » existe aussi « à l’intérieur même du camp du président ».

 

Il est vrai que des avis divers s’expriment au sein de la mouvance bolivarienne.

 

Cela prouve que le « camp du président » n’est pas un bloc monolithique et qu’une diversité de courants façonne le consensus bolivarien.

 

Certains, pour des raisons différentes -question du statut des élus locaux et provinciaux et de leur articulation avec le gouvernement, du niveau des transferts de compétences, de la collecte et de la distribution de l’impôt, du niveau de socialisme -certains pensent que la notion est trop floue, d’autres que le projet ne va pas assez loin, d’autres encore que le mot ne devrait pas apparaître dans la Constitution - etc.- appellent à l’abstention, d’autres au « non », d’autres encore à un « oui critique ».

 

Vers la dictature ?

 

 

Pour les auteurs, « ce nouveau texte constitutionnel propose la réélection indéfinie du président ».

 

Le terme « réélection indéfinie », largement colporté par les médias internationaux, n’apparaît dans aucun article du texte.

 

Ce concept n’existe pas dans le cadre de la réforme, même lorsqu’il s’agit de l’article relatif au mandat présidentiel.

 

Controversé, celui-ci ne propose pas une « réélection indéfinie » mais revient, il est vrai, sur une disposition de la Constitution de 1999 prévoyant de limiter le mandat présidentiel à deux exercices maximum. Ainsi, l’article 230 stipule que « la période du mandat présidentiel est de 7 ans.

 

Le président ou la présidente peut être réélu ou réélue ».

 

Ni plus, ni moins.

Cette proposition, si elle devenait réalité au lendemain du vote du 2 décembre, ferait du Venezuela un pays fonctionnant sur le même mode qu’une vingtaine de pays de l’Union européenne.

 

A ceci près que la Constitution vénézuélienne, contrairement à l’ensemble des constitutions des pays européens, prévoit la possibilité de révoquer
le président à mi-mandat -article 72-.

 

 

Le projet « entend supprimer tout contrôle des pouvoirs
de l’État sur les actions de l’exécutif.

 

Il constitue une véritable entorse aux principes fondamentaux de la démocratie et de l’État de droit. »

 

Par rapport à la Constitution de 1999, la réforme ne propose aucune modification allant dans le sens d’une remise en cause du rapport entre l’exécutif et les autres pouvoirs.

 

Par exemple, l’article 16 dresse la liste de plusieurs pouvoirs présidentiels soumis à l’accord du Parlement et l’article 73 définit les conditions permettant au Parlement de soumettre directement des projets de lois à référendum.

 

Par ailleurs, tous les principes fondamentaux de la démocratie et de l’état de droit sont réaffirmés dans ce projet de réforme constitutionnelle.

 

Il garanti le jeu de la démocratie représentative, du pluralisme des partis et des opinions, et de la compétition électoral- -« tous les citoyens et citoyennes ont le droit de s’associer à des fins politiques » -article 67)-.

 

Des consultations populaires malhonnêtes ?

 

« La tenue d’un référendum ne garantira pas l’expression d’un suffrage impartial car, depuis des années déjà, le Conseil national électoral, instance chargée de superviser les processus électoraux au Venezuela, est placé sous la coupe du gouvernement et de ses partisans.

 

Quant au vote électronique, instauré dans le pays depuis 2004, il se prête à toutes les manipulations. »

 

Ces arguments, utilisés au Venezuela par la frange la plus radicale des opposants au processus bolivarien, ne résistent pas à l’épreuve des faits.

 

Toutes les élections et consultations au Venezuela ont été jugées libres et honnêtes par tous les observateurs internationaux, qu’il s’agisse de ceux du Centre Carter -mondialement respecté pour ses actions en faveur des processus de démocratisation et de l’observation d’élections-, de l’Organisation des Etats américains ou de l’Union européenne.

 

Teodoro Petkoff lui même avait d’ailleurs critiqué ouvertement une partie de l’opposition lors des élections présidentielles de 2006 lorsqu’elle affirmait que le scrutin n’était pas valide.

 

Quant à la fiabilité du vote électronique, l’étude statistique scientifique menée par les équipes du Centre Carter a prouvé que le procédé est incontestable.

 

Opportunisme humanitaire ?

 

 

Les auteurs accusent le président vénézuélien d’avoir, « pendant des années, (...) ignoré le sort des Vénézuéliens otages des Farc et –de- ne -s’être- nullement

soucié de leur famille. »

 

Jusqu’à aujourd’hui, personne ne sait si des Vénézuéliens comptent effectivement parmi les otages des Forces armées révolutionnaires de Colombie –Farc-.

 

En 2002, Hugo Chávez s’était pourtant préoccupé du sort de Richard Boulton, homme d’affaires vénézuélien, que tout le monde pensait otage de la guérilla colombienne.

 

Il a même réussi, en juillet 2002, à organiser une opération de sauvetage qui a abouti à la libération de M.Boulton.

 

C’est alors que les autorités ont découvert qu’il avait en réalité été repris aux paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie –AUC-.

 

La question de la course aux armements ?

 

Pour les auteurs, « le Président se livre à une course aux armements que rien ne justifie, mettant en péril la paix et la sécurité du pays et de la région, au lieu d’utiliser les ressources pétrolières pour un développement durable du pays et résoudre les graves problèmes économiques et sociaux du peuple vénézuélien. »

 

De même, « le Président a créé une milice civile armée de plusieurs centaines de milliers d’hommes, dépassant en nombre les effectifs de la Force armée nationale, dans le but de contrôler la société vénézuélienne. »

 

S’il est vrai que le gouvernement vénézuélien a récemment acheté 25 avions de chasse russe, c’est pour remplacer la flotte de F-16 qui n’était plus utilisable à cause de l’embargo d’équipements militaires imposé par les Etats-Unis.

 

De même, 100.000 fusils d’assaut Kalachnikov ont bien été achetés pour remplacer un stock de vieux fusils belges périmés.

 

Par ailleurs, la tradition d’intervention militaire des Etats-Unis dans la région et l’existence d’un « plan d’urgence » contre le Venezuela lancé en 2005 par l’administration Bush constituent deux facteurs qui peuvent expliquer

 la décision vénézuélienne.

 

Cependant, il est difficile de parler de « course aux armements » quand on sait que le Chili et la Colombie ont dépensé bien plus que le Venezuela pour leur armement ces dernières années.

 

Il faut aussi rappeler que le Venezuela du président Chávez dépense beaucoup moins pour son budget militaire que ce ne fut le cas avec les gouvernements précédents.

 

Quant aux « graves problèmes économiques et sociaux du peuple vénézuélien », il convient de rappeler aux auteurs que les budgets consacrés aux dépenses sociales ont plus que doublé depuis 1998.

 

Enfin, l’existence d’une « milice civile armée de plusieurs centaines de milliers d’hommes, dépassant en nombre les effectifs de la Force armée nationale » dont l’objectif serait de « contrôler la société vénézuélienne » ne répond à aucune observation objective.

 

On se souvient aussi que parmi les rédacteurs, certains dévoilaient déjà aux yeux du monde l’existence de la quatrième armée du monde en Irak.

 

 

Le retour de l’idée socialiste au 21ème siècle, le vrai problème.

 

Dans leur conclusion, les auteurs affirment que « les Vénézuéliens ont vécu en démocratie depuis 1958 ».

 

C’est formellement vrai, mais faut-il rappeler aux auteurs que deux partis politiques - Acción Democrática –AD- et Copei - se sont partagés sans relâche les rênes d’un pouvoir corrompu qui a appauvri la majorité de la population pendant 40 ans jusqu’à ce que la démission forcée du social-démocrate Carlos Andrés Pérez –AD- en 1993 amorce l’explosion du système politique du pays, ouvrant la voie à la reconstruction d’un espace public en 1998 ?

 

Au fond, la crainte majeure des auteurs, dissimulée au milieu d’un texte truffé de contrevérités soigneusement élaborées, concerne le retour,

par le Venezuela, de l’idée du socialisme au 21ème siècle.

 

Ceci est un sujet de débat théorique et politique majeur, mais la prestation des auteurs montre que là n’était pas leur préoccupation.

 

Gaël Brustier et Christophe Ventura, militants altermondialistes, El Correo,

23 novembre 2007.

 

 

LIEN SOURCE :

 

 

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1460

http://hadria.riviere.over-blog.com/article-23087456.html


Photo Chavez  http://fr.wikipedia.org/wiki/Hugo_Chavez

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24 septembre 2008 3 24 /09 /septembre /2008 07:33

 

MANIPULATION, FALSIFICATION, MYSTIFICATION,

DUPERIE, MENSONGE, FUMISTERIE...

SONT LES  SEULES MAMELLES NOURRICIERES  DES  PRETENDUES

DEMOCRATIES AMERICANO-SIONISTE-EUROPEENNES !!
 

 

 

Des officiels israéliens – comme récemment Ehoud Barak, ministre de la défense – disent que si l’Iran ne cède pas -sur la question de l’enrichissement de l’uranium-, ils pourront employer tous les moyens, y compris la force (1).

Le président Sarkozy, lors du sommet de Damas, a été clair sur la détermination israélienne, en déclarant que

 « L’Iran prend un risque majeur à continuer le processus d’obtention du nucléaire militaire - ce qui est notre certitude - parce qu’un jour, quel que soit le gouvernement israélien, on peut se retrouver un matin avec Israël qui a frappé » (2)

La guerre de Géorgie a eu un effet :

dévoiler un plan d’attaque israélien.

Le journaliste d’investigation étasunien Brian Harring a révélé que les forces russes ont, lors de leur contre-offensive -après l’attaque meurtrière géorgienne en Ossétie du sud-, saisi un document en hébreu, décrivant un scénario d’attaque de l’Iran par les forces aériennes israéliennes à partir de la Géorgie, ce qui aurait évité le survol – impossible pour eux – de l’Irak, et qui, de plus aurait réduit le trajet -1149 km au lieu de 1600 depuis Tel Aviv-.

Plus surprenant :

le scénario prévoyait que les avions israéliens auraient reçu des emblèmes des USA, à la peinture à l’eau, pour le temps de l’opération...

Un tel scénario correspond à un autre du même type, élaboré en 2006, avec l’accord de Bush. (3)

La récente aventure militaire ratée de l’armée géorgienne en Ossétie du Sud pourrait avoir une conséquence :

les USA feraient peut-être eux mêmes le « travail », les conséquences politiques dans la région d’une action israélienne ne pouvant être que négatives. (4)

Toute action israélienne, actuellement, est bloquée :

les Etats-Unis ont dès juin dernier, et à nouveau en août, dissuadé Israël d’attaquer l’Iran, estimant improbable qu’une telle opération soit couronnée de succès. (5)

Du côté des USA, même si l’opposition de l’Etat Major à une nouvelle aventure militaire au Proche Orient est connue, l’option militaire est toujours préparée.

Il y a eu une manœuvre navale massive sur le thème d’une action contre l’Iran, à partir du 21 juillet, impliquant 12 navires, dont 2 porte-avions US et un britannique, le sous-marin français Améthyste et une frégate brésilienne. (6)

Le Congrès -Chambre et Sénat- doit ce mois-ci discuter de résolutions invitant le président Bush à « augmenter immédiatement et considérablement » la pression sur l’Iran :

par l’embargo sur les produits raffinés pétroliers -la capacité de raffinage de l’Iran ne couvre pas ses besoins en essence, et il doit en importer-, et par l’embargo sur les opérations bancaires.(7)

L’adoption en procédure accélérée -sans débat- de cette résolution avait été contrée par l’action des pacifistes,(8) mais pourront-ils parvenir à obtenir son rejet ?

Les Républicains et les Démocrates cherchant l’un et l’autre à afficher une opposition à l’Iran sans faille, c’est peu probable.

L’adoption de ce texte serait un acte de guerre, car qui dit embargo dit blocus et contrôle des navires.

Et celui-ci peut être l’occasion d’un incident -réel ou simulé- justifiant ensuite une attaque en règle – des scénarios de ce type existent -.

L’autre option c’est évidemment la diplomatie et la négociation.

C’est elle qui est officiellement privilégiée, c’est en leur nom que l’action israélienne a été refusée par les autorité étasuniennes, c’est en son nom que Javier Solana a déclaré que pour l’Europe il n’y avait « pas d’autre voie » que la diplomatie.(9)

C’est d’ailleurs dans ce cadre que pour la première fois, le numéro trois du département d’Etat, William Burns, assiste aux négociations entre l’Union Européenne et l’Iran, sans en principe y prendre part.(10)

Parallèlement, les Etats-Unis font miroiter à l’Iran la possibilité d’une reprise des relations, avec l’ouverture prochaine d’une délégation commerciale à Téhéran, ouverture attendue par la nouvelle couche d’entrepreneurs iraniens, et par le million d’iraniens vivant aux USA et leur famille.

Le problème dans ces négociations... c’est que pour les USA, il n’y a pas à négocier sur la question du droit pour l’Iran de procéder à l’enrichissement de l’uranium :

les USA considèrent que ce processus est destiné forcément à produire des armes nucléaires.

Alors que pour l’Iran, c’est un droit, dans le cadre du nucléaire civil, droit d’ailleurs reconnu par le traité de non-prolifération nucléaire,
dont l’Iran est signataire.

La participation des Etats Unis à des négociations sur de telles bases n’est-elle pas une manœuvre pour rendre ensuite la guerre légitime, en disant

 « vous voyez bien, on a essayé » ?

Que se passera-t-il demain si la résolution sur l’embargo était votée ?

Il paraît clair qu’une attaque de l’Iran serait une catastrophe, pour l’Iran d’abord mais aussi pour Israël et les USA, car l’Iran, comme le Hezbollah au Liban, peut se défendre.

En fait il y a dialogue de sourds car il y a un volontaire travestissement par les puissances occidentales de la position iranienne – droit inaliénable à l’enrichissement pour le nucléaire civil, pas de nucléaire militaire –.

Si les vrais enjeux de cette crise étaient mis sur la table, et connus de tous, elle ne se poserait même pas.

Le problème est qu’on est ni aux USA, ni en Israël, ni bientôt chez nous, dans cette situation :

les médias sont influencés par le pouvoir et les lobbies, et ceux-ci peuvent y faire passer les mensonges qu’ils veulent, sans réelle réaction.

C’est ce qui s’est passé lors du déclenchement de la guerre en Irak, avec les affirmations fausses sur les armes de destruction massives, ou sur les liens entre l’Irak et Al Quaïda.

C’est ce qui se passe quotidiennement aux USA sur la chaîne « Fox News », c’est ce qui se passe, en Occident, sur le problème du nucléaire iranien, où tous répètent que ce pays veut se doter de l’arme nucléaire, alors que les autorités iraniennes réaffirment régulièrement non seulement que le nucléaire militaire n’est pas une option pour eux, mais aussi leur accord pour des contrôles et leur souhait d’un processus de désarmement (11).

Ce dernier mot serait-il devenu tellement tabou dans notre démocratie soit disant modèle que personne n’en parle ?

Par contre, le guide de la Révolution – autorité suprême en Iran – a été clair sur le fait que l’Iran ne renoncerait pas au droit à produire lui même son combustible nucléaire -donc à enrichir l’uranium-.

En fait, pour l’Iran, ce dont il s’agit, c’est du droit à se faire reconnaître comme une puissance régionale, comme son développement économique, son haut niveau d’éducation -un des succès de la révolution islamique, y compris pour les femmes-l’y autoriseraient.

La manipulation des esprits devient la règle dans nos pays et la démocratie n’y devient de plus en plus qu’une façade, ou un instrument politique lorsqu’il s’agit de l’exiger des autres pays.

Les puissances économiques et politiques exercent un véritable « psychopouvoir » (12), à coups de simplifications, de mensonges délibérés, couverts par l’ensemble de la classe politique.

Et il devient honteux ou déviant de s’y opposer, comme cela a été le cas aux USA après le 11 septembre, où les avis divergents à la « guerre contre le terrorisme » étaient assimilés à de la trahison.

Les dirigeants peuvent ainsi se permettre de conduire leurs citoyens dans des guerres basées sur le mensonge, comme cela a été le cas en Irak.

La démarche courageuse du procureur Vincent Bugliosi aux USA, qui a publié un livre proposant de mettre en examen Georges W. Bush pour meurtre -de 100.000 irakiens et de 4.000 soldats américains- après la fin de son mandat, est une tentative pour mettre devant ses responsabilités celui qui a mené son pays et l’Irak au désastre, en mettant à jour le fait que des mensonges ont été employés sciemment par l’administration étasunienne pour justifier la guerre. (13)

Espérons qu’elle pourra être menée à bien, car si le XX° siècle a connu sa manipulation de masse des esprits avec le nazisme, la période récente l’a aussi connu d’une autre manière dans la démocratie dévoyée qui est celle des USA, et aussi de plus en plus la nôtre, qui veut s’en faire le reflet.

Comment évoluera le rapport de force ?

Les pacifistes américains ont manifesté à New York et dans d’autres villes le 2 août dernier.

Le tract d’appel disait « une attaque [de l’Iran] peut être imminente, on ne peut pas se permettre d’attendre » (14)

Cent quinze pays non-alignés ont affirmé le droit de l’Iran à se doter du nucléaire civil. (15)

Aux USA, de nombreuses voix, y compris celles d’anciens responsables conservateurs, s’élèvent contre ce qui serait une aventure stupide.

Mais la croyance des dirigeants actuels en leur toute puissance, leur illusion de maîtriser l’opinion publique – ce qu’ils ont déjà fait dans le passé – va-t-elle les aveugler au point de leur laisser faire l’irréparable ?

Le profond mépris de l’être humain que cette attitude dénote -que ce soit le mépris de leurs compatriotes ou celui de leurs ennemis, que l’on estime pouvoir tromper et manipuler- montre combien ils en sont restés à de vieilles manières de penser, qui ne peuvent être celles du monde multipolaire de demain, où il faut espérer que chacun apprendra à avoir le respect de ses partenaires et de la considération pour eux.

Il n’y a pas d’autre voie pour résoudre la crise iranienne, et au-delà pour construire l’avenir du monde.

L’intervention des peuples et des forces de progrès sera nécessaire dans cette crise, d’abord pour prévenir ou arrêter la folie destructrice, ensuite, pour rebondir en avançant vers d’autres formes de relations internationales pour la résolution des conflits, et, bannissant l’horreur de la guerre, en progressant enfin vers le désarmement.

Daniel HOFNUNG

NOTE:
 

(1) Le Monde 19/06/08 et RIA Novosti 26/08/08
http://www.campaigniran.org/casmii/...

(2) AFP 4/09/08, cité dans
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2...

(3) http://www.planetenonviolence.org/I...

(4) la surprise de septembre, Justin Raimondo
http://www.campaigniran.org/casmii/...

(5) Le Monde 15/08/08

(6) Les risques d’une attaque américaine contre l’Iran (22/08/08) Michaël Lessard (Le Devoir)
http://www.campaigniran.org/casmii/...

(7) Congress is about to pour lighter fluid on Iran (4/09/08) William Beeman (source : Minneapolis Star-Tribune)
http://www.campaigniran.org/casmii/...

(8) Anti-War Movement Successfully Pushes Back Against Military Confrontation With Iran Mark Weisbrot (24/07/08)
http://www.campaigniran.org/casmii/...

(9) Military strike not an option on Iran, EU ministers say (24/07/08) Leigh Phillips (source : EU Observer)
http://www.campaigniran.org/casmii/...

(10) L’administration Bush change de stratégie sur l’Iran - Le Monde 18/07/08

(11) Téhéran ne souhaite pas se doter de l’arme atomique (porte-parole) RIA Novosti 5/09/08
http://www.campaigniran.org/casmii/...

Propositions Iraniennes Pour Des Négociations Constructives
http://www.planetenonviolence.org/P...

(12) voir à ce sujet « économie de l’hypermatériel et psychopouvoir » Bernard Stiegler - Mille et Une Nuits (2008)

(13) La mise en examen de George W. Bush pour meurtre - COLLINS Michael
http://www.legrandsoir.info/spip.ph... Le procureur Vincent Bugliosi précise cependant qu’aucun texte de loi aux USA ne permettant de poursuivre pour les morts irakiens, la mise en accusation ne concernerait hélas que les morts étasuniens.

(14) http://stopwaroniran.org/aug2.shtml

(15) http://www.campaigniran.org/casmii/...

 


EN SAVOIR PLUS - LIEN SOURCE :


http://www.golias.fr/spip.php?artic...


http://hadria.riviere.over-blog.com/article-23065798.html




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regardez comment les medias vous manipulent (video)


Vidéo

C'est sur
http://bridge.over-blog.org/article-23125265.html


Actu et Politique

Durée : 10:52Pris le : 16 septembre 2008Lieu : Lille, Nord-Pas-de-Calais, France
NOUVEAUSous-titres :
Français

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24 septembre 2008 3 24 /09 /septembre /2008 05:46




Bonjour

On doit à Arnaud de Montebourg cette perle :

"La télé publique ? C'est une machine à orchestrer la propagande gouvernementale". Protestations vertueuses du journaliste qui l'interviewait... de pure forme !

C dans l'Air se surpasse : Débat sur la guerre en Afghanistan, avec quatre libéraux atlantistes.. dont Pierre Sergent, des journalistes de Valeurs actuelles, du Point... Vous avez dit débat ? Entre partisans de la fin de l'indépendance gaullienne de la France ? Une honte ! Et on appelle ça une émission de débats....

Et on retrouve le dénommé Calvi sans son C dans l'Air cette fois, mais avec son Mots Croisés, sur FR2. Les Français souffrent, la casse sociale s'amplifie, l'indépendance nationale se meurt, la guerre menace, la Bolivie est en voie de destabilisation par l'Empire, etc etc, et calvi vient nous entretenir des naissances, mariages, divorces des célébrités. Et on appelle ça de l'information ? De qui se moque-t-on ? C'est ça, la démocratie irréprochable annoncée par Sarkozy?

Quant à Duquesne, il  programme un "Mourir pour la France" dans son Complément d'Enquête. Au service du Grand Capital militaro-financier. Petits Français, mourez pour la patrie des multinationales apatrides... faites le lit des grandes fortunes, sacrifiez votre unique existence pour permettre aux nantis de s'enrichir toujours plus !

Et savez-vous ce qu'il faut faire pour lire l'information ? Aller sur le Net, ou acheter la presse étrangère. Voilà où est tombée la France de Sarkozy... Propagande, mensonges, silences : Ce sont désormais les grandes caractéristiques de l'information aujourd'hui.  Oui, j'ai honte de mon pays avec des gens comme Calvi, Duquesne, Pujadas, Chabot, Darmon, Elkabach... la liste est longue. Ils deshonorent la presse !

Boycottons la télé, lisons les médias alternatifs !

Eva

TAGS : Net, presse, télé, propagande, Pujadas, Chabot, Duquesne, Calvi, Darmon, Elkabach, FR2, C dans l'Air, Mots croisés, Bolivie, Pierre Sergent, Afghanistan, Arnaud de Montebourg, Complément d'Enquête..



Bolivie : Mensonges ou silences !


Bolivie : le choix des mots,
le poids des faits
Claire Heukemes, Albert Verschueren  



 

 
Actuellement, « on » parle, ou plutôt les médias parlent beaucoup de ce pays oublié. La manière dont sont présentés les événements – sans être fausse – occulte néanmoins certaines réalités, comme un arbre peut cacher la forêt des faits.
Ainsi, le 11 septembre, des « affrontements » entre partisans et opposants au gouvernement auraient fait entre 4 et 8 morts, selon les organes de presse. En vérité, on dénombre une trentaine de décès. Une marche de paysans indigènes, qui utilisaient leur droit d’exprimer et de manifester leur opinion, a été prise en embuscade. L’assemblée permanente des Droits de l'Homme de Bolivie détient les preuves de la présence de tueurs à gages brésiliens et péruviens, parmi les attaquants, financés et équipés par l’opposition.
 
16 septembre 2008


Les départements « riches », surnommés « Media Luna », s’« opposent » au gouvernement de « gauche », nous explique-t-on. Pareille présentation des choses – vraiment simpliste – occulte cependant la réalité sociologique. Nous avons voyagé dans ces régions, mais nous y avons rencontré bien plus de familles démunies que de nantis.
Certes, ces zones recèlent d’importantes ressources naturelles, des terres en abondance, des hydrocarbures. Mais à qui et à combien de personnes profitent-elles ? Une centaine de clans familiaux contrôlent l'économie, l'industrie agro-alimentaire, les banques, le commerce extérieur, la plupart des moyens de communication, 25 millions d'hectares de terre … tandis que deux millions de paysans se serrent sur 5 millions d'hectares . De plus on estime que 250.000 familles ne possèdent pas de terre.
Dans le Chaco, là où se trouvent les plus gros gisements de gaz, des centaines de familles indigènes vivent dans une situation de servage, elles travaillent dans les latifundia, sans contrat de travail, sans salaire, sans papier d'identité dans leur propre pays, sans la possibilité de s’en échapper.

Par ailleurs, ce ne sont pas les « masses populaires » qui se mobilisent spontanément. Les actions, souvent très violentes, sont réalisées par de petits groupes, bien préparés et très organisés. Ceux-ci sont équipés de casques, gourdins, armes blanches et même d’armes à feu, qui sont de plus en plus souvent utilisées. Leurs « manifestations » (terme employé par les médias), s’apparentent à des opérations de commandos, dont l'ensemble semble parfaitement cohérent, planifié, et obéit à une véritable stratégie militaire. Ces groupes de choc se sont emparés de la plupart des aéroports, ont coupé des routes importantes, avant d’occuper les bâtiments des institutions publiques. Ils saccagent les rares stations de radio ou de télévision qui ne soutiennent pas l’opposition. Ce dernier élément illustre la nature fondamentalement anti-démocratique de ce mouvement. Nous assistons au déroulement des classiques phases d’un coup d’état, mais dont « on » ne dit pas le nom.

Auparavant, l'opposition « libérale » avait réussi à paralyser les principales institutions démocratiques. Les magistrats de « droite » ont démissionné de la Cour constitutionnelle, de la Cour Suprême. La Cour Nationale Électorale ne compte plus que 3 membres sur 5. Des remplaçants doivent être désignés par le Congrès, où le gouvernement détient une large majorité. Mais celui-ci est lui aussi bloqué, en raison du boycott des sénateurs de droite qui ne permet par d'atteindre le quorum requis. Ou comment saboter un régime démocratique en toute légalité…

Sur le terrain, les méthodes appliquées sont les mêmes que celles des fascistes en Europe dans les années 1930. Elles visent à faire régner la terreur. Les agressions contre les militants des mouvements indigènes et sociaux, des partis de la majorité, contre les représentants de l’État et les élus du peuple, deviennent systématiques : menaces de mort, y compris de leur famille, bastonnades, destruction de maisons, attentats à la dynamite… Des responsables, de plus en plus nombreux ont abandonné leur domicile, leur ville, et vivent dans la clandestinité. À Santa Cruz, une liste de « traîtres à abattre » (parmi lesquels figurent même des « centristes »), a été distribuée et affichée sur la place principale. Lors des grèves dites « civiques » décrétées par ces opposants, des bandes de jeunes patrouillent dans les rues, afin de contraindre la population à suivre leurs mots d’ordre. Les boutiques des récalcitrants sont incendiées. Même les marchés populaires sont attaqués. Les actions sont accompagnées d'actes de vandalisme, de l'aveu même de sources favorables à l'opposition.
Dans ces régions « riches » et « développées », les libertés élémentaires d’expression et de manifestation sont bafouées. Les assemblées ou marches des partisans du gouvernement sont réprimées violemment, non pas par les forces de l’ordre, mais par des bandes qui ressemblent de plus en plus à des organisations paramilitaires.

Bien ancré en Amérique latine, le vieil héritage culturel raciste anti-indien, débouche sur de nouvelles dérives allant du harcèlement verbal à la persécution physique. Les insultes fleurissent jusque dans les discours des responsables politiques de l’opposition (« mal nés, macaques, ordures… »). Comme au bon vieux temps des colonies et jusque dans les années 1950, les Indiens ne peuvent plus traverser la « Gran plaza » de certaines villes. À Sucre on a même pu assister à des scènes d’humiliation publique, avec coups et blessures, devant un rassemblement de foule. Les plus extrémistes appellent à expulser les « indiens de merde », et appellent ouvertement au meurtre. Avant que les choses ne s’aggravent encore, il faut dénoncer un risque d'épuration ethnique dans la Media Luna.

Facteur d’autant plus inquiétant : certaines autorités locales (municipalité de Sucre), départementales (Santa Cruz par exemple), des magistrats, des responsables politiques d’opposition, voire certains recteurs d'université, laissent faire, tandis que d’autres incitent, voire financent ou participent aux agressions et attentats.
La passivité de la police, des autorités judiciaires, est sidérante. Les auteurs de ces agressions et actes de vandalisme ne sont quasi jamais poursuivis, alors que des témoignages, des photos de presse, des reportages permettent de les identifier clairement.
Dans les faits, on peut en conclure que l’état de droit y a disparu dans cinq départements sur neuf. « On » parle d’un risque de « dictature » en Bolivie, qui serait instaurée par le président indien Evo Morales Ayma, reconduit dans ses fonctions lors d’un référendum révocatoire le 10 août dernier avec… plus de 67 % des suffrages. Toutefois, ce n’est plus un risque, c’est déjà une réalité, mais dans des zones contrôlées par l’opposition qu’« on » dit « libérale ».

« On » parle d’Autonomie. Ce terme, a priori suscite plutôt la sympathie. Il s’agirait apparemment de la principale revendication des départements des plaines. « On » sous-entend par la même occasion que le gouvernement est hostile à la décentralisation. Or le projet de nouvelle constitution, violemment rejeté par l’opposition (y compris par de véritables batailles de rues et un climat insurrectionnel), instaure quatre niveaux d’autonomie : départementale (comme l’exige l’opposition), provinciale (des subdivisions des départements), municipales, et des territoires de peuples premiers, c’est à dire des gens qui vivaient dans ce pays avant son invasion par les Européens. Ce texte reconnaît l’existence de territoires autochtones autogérés. Nous sommes donc en présence non pas de revendications d’autonomie face à l’« étatisme » du gouvernement, mais en présence de deux modèles différents d’autonomie : celui de la nouvelle constitution, riche et fondé sur la diversité culturelle, et celui de l’opposition « libérale », qui équivaut à réintroduire un nouveau centralisme, départemental.

Il reste à définir à qui profiterait ce dernier. Très symboliquement, les locaux de l'INRA (l'Institut national de la Réforme agraire), sont pris d'assaut. Concrètement cela signifie que les premiers acquis de la réforme agraire et la délimitation des terres indigènes sont enterrés.
Significativement aussi, le principal « front » se situe dans le Chaco (département de Tarija, sud), où se trouvent les principaux gisements de gaz. Les préfets en exigent le versement des revenus aux départements, sans toutefois préciser leur future affectation. Le gouvernement quant à lui les utilise déjà, entre autre, pour financer une rente aux personnes âgées, dans un pays où la sécurité sociale est inconnue pour la plupart des gens.
Nous assistons donc en réalité à une guerre pour la terre, les territoires autochtones , et les hydrocarbures. Voilà ce que masquent les revendications d’« autonomie départementale » avancées par l'opposition : bloquer les réformes sociales, la redistribution des richesses et des terres. Bref, défendre les privilèges de l'oligarchie qui détenait tous les pouvoirs.

Pour terminer, nous ne pouvons ignorer le contexte international, car l'affaire dépasse largement les frontières de la Bolivie. Là où se trouve du pétrole, les États-Unis ne sont jamais bien loin… Certes, nous ne détenons nous-même pas les preuves d'une implication directe de l’ambassadeur américain dans le déclenchement des troubles, même s'il a tenu des réunions avec les principaux leaders de droite ces dernières semaines. Ce qui est cependant certain, c'est que les États-Unis soutiennent et conseillent des organisations proches de l’opposition à travers l’USAID (agence américaine pour l’aide au développement) et une multitudes d’ONG. Le président Correa de l’Équateur vient de déclarer que les pays d'Amérique du Sud, solidaires avec le gouvernement légitime de Bolivie, ne toléreront pas une balkanisation de la région. Du point de vue historique, les tentatives de séparatisme en Bolivie rappellent en effet dangereusement les manœuvres qui ont conduit à l’éclatement de la Yougoslavie, et son cortège de guerres civiles, massacres et atrocités.

Certes, il ne nous appartient pas de juger la politique du gouvernement bolivien. Nous constatons simplement que, depuis plus d'un an, il a refusé de recourir à la force et ce jusqu'au 5 septembre dernier, (instauration de l'état de siège dans le département du Pando, pour stopper le massacre des paysans indiens). Depuis le mois d'août 2007, la droite utilise des méthodes de plus en plus violentes, pour bloquer le fonctionnement des institutions démocratiques, dont l'Assemblée Constituante élue par la population. Après avoir subi un net revers électoral, elle tente à présent un coup d'état fascisant. Belle leçon de "libéralisme"…

En espérant, comme les Républicains espagnols en 1936 que : "no pasaran". Car l'histoire nous enseigne que, chaque fois qu'ils sont passés, les conséquences ont été dramatiques.


Claire Heukemes et Albert Verschueren, historien.
 http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2008-09-17%2018:11:28&log=invites



Medias-mensonges au Pakistan



Un attentat d’une violence sans précédent dans le pays a ravagé l’hôtel Marriott d’Islamabad, le 21 septembre 2008. Un camion piégé, contenant une puissance explosive estimée à au moins 600 kg de TNT et diverses munitions, a creusé un vaste cratère, tué plus de 60 personnes et blessé plus de 226 autres. Commentant l’événement à la télévision, le rédacteur en chef du Daily Times a déclaré : « C’est le 11-Septembre du Pakistan ». Ce cri a été repris par l’ensemble des agences de presse occidentales. Bien qu’il n’ait pas été revendiqué, l’attentat a été attribué par les autorités à la mouvance Al-Qaida. En réaction, le président Zardari a annoncé qu’il ne renoncerait pas et intensifierait sa lutte contre le terrorisme.

 

Replacés dans leur contexte, ces événements n’ont malheureusement rien de surprenant.

Dans la foulée de l’effondrement de l’Union soviétique et de l’indépendance des États d’Asie centrale, les grandes compagnies pétrolières occidentales ont multiplié les plans pour exploiter les hydrocarbures du Bassin caspien. La firme californienne UNOCAL a porté deux vastes projets. Le premier (dit BTC) devait relier la Caspienne à la Mer noire en passant par l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie, notamment avec l’aide du britannique BP ; le second devait relier la Caspienne à l’Océan indien via le Turkmenistan, l’Afghanistan et le Pakistan, principalement avec l’aide du saoudien Delta Oil. Suite à .

http://www.alterinfo.net/-L-attentat-d-Islamabad,-c-est-le-11-Septembre-du-Pakistan-Acculee-en-Afghanistan,-l-OTAN-organise-un-attentat-au_a24132.html?PHPSESSID=d058abf044caa08bc56bc9ee8576a2cb

    

Silence médias sur ce qui se prépare (manoeuvres aériennes etc)

 
http://r-sistons.over-blog.com/article-23065360.html



Silences médias en ce qui concerne les OGM contraceptifs, l'eugénisme etc

http://r-sistons.over-blog.com/article-23051152.html




C O M M EN T A I R E S  :  I C I
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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 06:57


http://laplote.over-blog.fr/

Les médias ont...
mauvaise presse !!!


21 septembre, journée mondiale pour la paix

propositions d'actions contre les médias


En ce qui concerne les médias et leurs faire valoir, nous avons pensé à des actions quotidiennes, visant à faire naître une étincelle de conscience chez les pseudo journalistes . Il s’agirait d’aller les attendre à la sortie des studios de télévision  et de simplement gronder sur leur passage, afin de créer un malaise que même la prise de béta bloquant ne saurait empêcher. Il est impératif de tourmenter ces véhicules du mensonge, de la propagande aux ordres de l’oligarchie financière mondiale .

Le traitement de l’information sur le 11 septembre 2001 nous prouve bien que ces « journalistes » sont payés pour matraquer des formules éculées qu‘aucune preuve tangible ne vient jamais étayer . Alors que des voix chaque jour plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer le mensonge, en s’appuyant sur des arguments que la logique ne peut démentir et que des demandes d’enquête sont vivement souhaitées, ces « journalistes » qui ne craignent pas le ridicule, s’évertuent à continuer de promulguer leur scénario diabolique .


Mais, comme dit le proverbe,  « le temps met la vérité au jour » .

Depuis l’année dernière, les ennemis de l’occident ont de nouveaux visages . Ils se nomment Russie, Chine, Venezuela, Bolivie, Equateur…L’Iran est toujours aussi diabolisée , en vue d’une attaque conjointe d’Israël et des Etats-Unis, pourtant d’un point de vue logistique inenvisageable . Mais tout semble indiquer que ces belligérants sont prêts à attaquer, appuyés par leurs fidèles valets . Profiteront-ils de la débandade financière pour agir ?


La politique étrangère de la France, hélas mal orientée, s’accroche au wagon israélien et anglo-saxon, alors que d’autres alliances permettraient d’envisager notre avenir avec plus de sérénité .

Le conflit éclair Géorgie/Ossétie du sud nous a permis de voir apparaître l’émergence d’un nouvel équilibre des forces, assuré par la renaissance d’un monde multipolaire, écrasant la puissance arrogante du monstre « anglo usraélien » . L’organisation d’un contre pouvoir est indispensable à la survie de l’humanité . Nous ne pouvons et ne devons pas nous laisser entraîner dans une spirale infernale de guerre permanente contre le terrorisme que le pouvoir occulte met en place selon un programme bien déterminé et qui fera de nous tous des esclaves.

 

L’Europe et la Russie devraient former une entité non seulement géographique, mais aussi économique, sociale et stratégique, comme le préconisait le Général de Gaulle en son temps, « de l’Atlantique à l’Oural » , afin de contrer l’hégémonie du triumvirat…

Au nom de la Paix, il est temps de redéfinir les valeurs communes de l’humanité pour faire face à la révolution conservatrice mondiale . Etablir la Paix est un préalable à l’Harmonie universelle ; pour cela notre qualité de présence est indispensable .


Heureusement, la prise de conscience d’un nombre d’hommes et de femmes de la nécessité d’établir une Paix durable partout sur la terre, afin de pouvoir répondre plus efficacement aux énormes problèmes d’ordre sociaux, économiques, environnementaux se développe de manière exponentielle .
 

La Paix doit être envisagée, non pas en tant qu’accalmie entre deux guerres, mais comme un véritable mode de vie .

 

Association imagine la Paix


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Propos de Poutine après la tragédie de Beslan,
naturellement passés sous silence
par les media "occidentaux".
inv
On ne peut être plus clair sur les enjeux qui déterminent la politique actuelle de la Russie vis à vis des Etats-Unis et de l'OTAN. Ces propos de Poutine ont été tenus après la tragédie de Beslan. La presse occidentale n'en a naturellement rien dit à l'époque.


http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article04/EkkEAuEFuZhbnWdFOP.shtml


Financial Collapse and Destructive War


by J. R. Nyquist

Weekly Column Published: 09.19.2008

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I took a break while working on this column and read an email which contained the following phrase: “several U.S. Treasury charts are not unlike what you see before a country goes into default.” The email writer noted, “That really would be ‘game over’ for the United States. “

If the United States went bankrupt the following sequence would occur: The U.S. government would lose its credibility, the country’s currency would fail and imports could not be maintained – especially oil imports. There would be shortages. But the sequence doesn’t end with shortages. It doesn’t end with mere economic loss. When the financial structure collapses, the national security structure collapses. Then nothing will restrain the military power of Russia and China.

A few days ago Russia’s representative to NATO, Dimitry Rogozin, made a striking statement. He warned that the Europeans risk war if Georgia joins the alliance. “We will terminate all contact with NATO because we cannot cooperate with an organization which supports an aggressor against us. If NATO makes another mistake in its relations with the East, we will be unable to continue our relations. Our people will not understand. For us, it is a ‘red line.’” He then characterized Mikhail Saakashvili as a war criminal and “puppet of the United States.” Rogozin warned that Europe should stay out of the “somebody else’s war, which is a war against Russia.”

What did Rogozin mean by this? If the Europeans know what is good for them, they will leave the Americans to fend for themselves. In other words – Europe must break with the United States. The real conflict is between Russia and America. Europe need not get involved. The Kremlin’s position was clarified recently by Prime Minister Putin. He said that George Bush was a good man, but that George Bush was no longer in charge of the U.S. government. Evil advisors have taken over in Washington, and these must be dealt with.

If you follow Russia closely, and listen to the words of Russian leaders, then you know that there is a low-level war being fought between Russia and America. In fact, it is a war of national survival and Russia is determined to prevail. This has not been stated directly, but was indirectly alluded to by Vladimir Putin when he spoke to the Russian people after the Beslan massacre in 2004.  “Despite all the difficulties,” said Putin in a televised speech, “we have managed to preserve the core of the colossus that was the Soviet Union.” And that core has come under attack. “Someone” wants to destroy what remains of the USSR.

The Russian leadership is consistent in its policy. Talk of Russia’s “partnership” with America has always been a smokescreen. The Kremlin seeks to justify future military action against the United States and has long been building a case. The Kremlin wants America cut off from its allies, and has patiently waited for the advent of financial collapse as the signal to push hard for Europe’s neutrality. As explained in previous columns, this is the basis of Russia’s recent turn of policy.

“Some want to cut a juicy morsel from us,” said Putin in 2004, referring to the oil-rich Caucasus region. “Others are helping them. They are helping because they believe that, as one of the world’s major nuclear powers, Russia still poses a threat to them, and therefore this threat must be removed. And terrorism, of course, is only a tool for achieving these goals.” They want to break the back of the Russian state. They want to deprive Russia of its nuclear arsenal because it “still” threatens them. “This is a challenge to the whole of Russia,” Putin explained, “to the whole of our people. This is an attack on our country.” The plan is to “intimidate” Russia with “inhuman cruelty,” to “paralyze our will and demoralize our society.” The Russian president added: “It would appear that we have a choice of resisting them or agreeing to their claims, surrendering or allowing them to destroy and split Russia….”

It is a case of kill or be killed, split or be split. Russia is therefore at war with America. “One cannot fail to see the obvious,” said Putin. “We are not just dealing with separate actions aimed at frightening us, or separate terrorist sorties. We are dealing with direct intervention by way of terrorism against Russia, with total, cruel and full-scale war in which our compatriots die again and again.”

Putin is lying, of course. He knows that the wars of the Caucasus were contrived by the Russian General Staff and the KGB. The Kremlin has long operated on the basis of a secret policy. This policy includes the retreat from ideology, the abdication of the Communist Party and false liberalization. KGB defector Anatoliy Golitsyn described this secret policy five years before the Berlin Wall came down, warning that a long-range strategy had been jointly agreed upon by Russia and China in 1960. He outlined the details of the planned collapse of Communism: including the unification of Germany, the elimination of the Warsaw Pact and the push for European neutrality at the outset of a renewed Cold War. To be sure, no policy works exactly as the planners envisioned. There were setbacks and delays. But the objective of the conspiracy remains. It is global revolution. This was Lenin’s conception. This was also the rationale of the Soviet state and the mission of the KGB.

The collapse of the Soviet Union was conceived as a strategic maneuver in the late 1950s. It was discussed by KGB Chairman Alexander Shelepin at a secret meeting in 1959. The KGB infiltrated and financed various dissident movements inside the Soviet Bloc. The future role of these movements was clear. A period of fake democracy would be initiated and the West would be “put to sleep.” The Communists in the East denied their faith publicly. They repeated Lenin’s New Economic Policy with a straight face and their hands out.

When Communism lost its official standing in Russia, the Communists discovered the feebleness of their revolutionary order. They discovered that fraud is a two-way street. The party bosses weren’t the only ones who could steal, cheat and lie. The reality of the Soviet economy was, in part, expressed in a simple formula: “We pretend to work and they pretend to pay us.” A fraudulent system engenders a fraudulent citizenry and a hollow center. The Soviet public suspected the official ideology was rotten with lies; so once the bankruptcy of the system was publicly admitted the people were confirmed in their cynicism. Besides this, they never really cared about class struggle. The ruling ideology was not theirs. They did not choose it willingly, or embrace it enthusiastically. It was imposed on them by Lenin and Stalin. Only a sub-faction within the aspiring cadre of the Communist Party Soviet Union appreciated Marxist concepts. For such people, Communist ideas signified foreknowledge and power. It was the science and method, pure and rigorous, of global revolutionary conquest. It was a method of seizing power, winning wars and crushing enemies. That is why Mao Zedong scoffed at the atomic bomb. Weapons don’t decide everything, he said. Man decides what happens, and men are guided by ideas, and the ideas of Marx and Lenin are “more powerful than a machine gun,” and more destructive than the atomic bomb.

To understand the power of Communist ideas we must come to terms with the emergence of the modern nihilistic misfit and his special brand of narcissistic megalomania. Lenin once wrote that there is no such thing as Communist dogma. This statement may confuse the party idiots, but it clarifies the real situation for the politically perceptive. The apparent abdication of the Communists during the period 1989-91 was a subterfuge long in the making. It was conceivable by the strategists in Moscow because the framework of their ideology involved the integration of sociology, economics and psychology with politics and war. It represented the science of “divide and conquer” carried to perfection.

Today the name of Hitler has become a caricature. In our mind’s eye we see the carpet-chewing megalomaniac foaming at the mouth, screaming hate before demented crowds, parading around with goose-stepping soldiers. We call Hitler a “madman” and dismiss him as an aberration. We fool ourselves by thinking there is nobody like him today. But the leaders in Moscow and Beijing are more cunning and better equipped for mass extermination than Hitler ever was. The leaders of the totalitarian countries, behind the façade of liberal reform, are serial killers imprinted with an impulse to butchery. They want more victims, and they want the victims piled ever higher. These are the blood-proofs of their power, and the ultimate assurance of longed-for preeminence.

If the ancient Romans destroyed Carthage without nuclear weapons, without modern instruments of war, what will Moscow and Beijing do to the United States when America is paralyzed by financial collapse? Again and again I am asked the question: Why would the leaders of Russia or China want to destroy the United States? One might as well ask why Hitler sought the destruction of the Jews. Why did Genghis Khan exterminate entire cities and depopulate entire regions of the earth? You say that these are the acts of “madmen.” But history is populated with madmen.

Everyone can see that Lenin’s successors have refused to bury him. They buried Stalin. They buried Khrushchev. They buried everyone in the country. But they refuse to bury Lenin. He lays in state, in his mausoleum, the great symbol of Communism’s persistence and the KGB’s ongoing mission. The cadre stays the course. The dynamos continue to propel the great engine of destruction. They are there, wearing their masks – in league with their comrades around the globe (in Cuba, in Venezuela, in Bolivia, in South Africa, in Congo, in the American universities). Only when they bury Lenin, only when the Red Tsar is laid to rest, should we accept the death of Communism as an authentic happening in Russia. You see, it doesn’t matter if one percent of a country actually adheres to something. If that one percent is driven to dominate, if that one percent guides the machine, if that one percent makes policy and follows the same old strategy, then the rest are fodder. They are grist for a terrible mill. Ideas are decisive in every system, even if those ideas are a rationale for mass murder, even if those ideas only appeal to thieves and murderers. The killer has an impulse to kill, the tyrant to tyrannize and the warmonger to make war. Vladimir Putin has referred to himself as a “Soviet person.” He has publicly decried the fall of the Soviet Union. He has overseen the return of Soviet symbols to the Russian military, the rebuilding and modernization of key elements of the old Soviet war machine. Whether he is a true tsar or the public face of a secret ruling group, the spirit of Lenin bleeds through his cold Napoleonic façade.

America’s financial collapse threatens to uncork the totalitarian genie from its bottle. I believe it is too late to stop the worst from happening. The sequence has begun. The Kremlin knew that a financial crash was about to take place. They’ve been waiting on it. They are prepared to exploit it. And the Americans are completely oblivious.  They are utterly unprepared. 

http://www.financialsense.com/stormwatch/geo/pastanalysis/2008/0919.html


 

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16 septembre 2008 2 16 /09 /septembre /2008 08:26


Les médias et la Géorgie

  Jean-Luc Melenchon

Je reprends mes habitudes. A commencer par l’observation du gavage des crânes par le vingt heures à la télé. Je tombe sur la cérémonie finale des jeux de Pékin.

Le présentateur retrouve le ton du persiflage antichinois qui s’était un peu effacé ces temps derniers. Si cette arrogance me peine, ce n’est pas parce qu’elle surprend mais parce qu’elle est devenue banale. La violence des clichés qu’elle contient est banalisée. Donc elle finit par faire partie de ces préjugés qui vont de soi et qui sont d’autant plus dangereux qu’on n’en a pas conscience.

Qui a lu dans « Le Monde » les articles sur la prostitution à Pékin ou l’état des toilettes publiques en Chine sait qu’elle est sans aucune limite de décence. Qui a pris la mesure de la provocation du Dalaï lama annonçant mensongèrement 140 morts au Tibet la veille de la cérémonie de clôture des jeux, comprend qu’il n’y a plus de limite dans la désinformation irresponsable. On s’userait à démonter et à démontrer. N’empêche.

La Chine vient de signer son entrée dans le cercle des maîtres du monde, en tête de tous les domaines de performance de notre temps. Et le matraquage semi-raciste qui aura accompagné l’évènement dans les médias français ne nous aide pas à penser cette nouvelle situation pour y trouver une place raisonnable. Constatons que l’opinion est dressée à penser dans les seuls termes de l’affrontement entre « l’Occident », démocratique et bienveillant, et le reste du monde, hostile et incertain.

MENTALITE DE GUERRE

L’épisode médiatique qui accompagne les événements du Caucase aggrave lamentablement ce manichéisme.

Car du point de vue des valeurs qui nous font suspecter le gouvernement russe, nous devrions vomir le gouvernement géorgien. Le dressage prévoit à l’inverse que nous devons dénoncer les Russes et soutenir le misérable gouvernement géorgien. Les Ossètes n’arrivent à être ni des Tibétains ni des Kosovars aux yeux de la bien-pensance officielle. Et le semi-dictateur géorgien Mikhaïl Saakachvili devrait être notre héros. Le « deux poids, deux mesures » bat son plein. Et comme on le sait ,deux poids deux mesures, ce n’est ni poids ni mesure.

Mais si j’en juge par les questions que l’on m’a posées dans la rue pendant ma semaine de tourisme parisien, je commence à croire que tout le monde n’est plus dupe. Une part de plus en plus large de l’opinion se méfie dorénavant par principe des embrasements médiatiques mais surtout s’inquiète de la violence que ce système contient et prépare.

NOIR ET BLANC

Les gens s’inquiètent. A mesure que se révèlent dramatiquement les points de tensions de l’architecture géopolitique du monde, les citoyens prennent conscience qu’il leur faut commencer par comprendre ce qui se passe. Sinon comment se faire une appréciation ? Et comment prendre sa part à ce qui doit être décidé le moment venu? Cette exigence personnelle doit être respectée. Sans elle la démocratie républicaine est une abstraction.

J’espère avoir été assez clair dans l’expression de cette idée pour passer à son corollaire en étant compris.

Le principal problème que posent les évènements auxquels nous sommes confrontés est la manière avec laquelle nous en avons connaissance. Le principal problème de la guerre en Afghanistan, en Ossétie et en Géorgie ou de ce qui se passe au Tibet est la manière dont nous en sommes saisis par les médias de référence qui martèlent en boucle les cerveaux. Nous avons besoin d’informations, de tableaux factuels, ils nous servent de la propagande.

Nous aurions besoin de débats argumentés, ils mettent en place des jeux de rôle entre gentils et méchants. L’affaire géorgienne l’illustre après combien d’autres. La scène réelle a tout simplement été entièrement reformatée par le message médiatique dominant. Le président géorgien Saakachvili est élu dans des conditions que l’opposition de son pays dénonce partout, les législatives se déroulent sous état d’urgence, l’unique télé prive est occupée par l’armée (mais était donc passé Robert Ménard ?) et il n’y a qu’un seul député d’opposition élu. Mais ce serait là le camp de la démocratie.

C’est le président de la Géorgie qui fait bombarder son propre pays en Ossétie. Mais ce serait lui l’agressé. La population se défend les armes à la main contre l’invasion géorgienne mais ce sont les Russes qui sont qualifiés d’envahisseurs. Ainsi amnistié pour le passé et le présent, tout est alors permis y compris ce qui d’habitude n’est pas du tout toléré pour bien moins que ça.

Le correspondant sur place du journal « Le Monde », Piotr Smolar donne d’inquiétantes informations (22 aout 2008) qui dans n’importe quel autre contexte soulèveraient des tempêtes.

« Deux quartiers portent les stigmates des obus : celui de la gare et celui autour du centre culturel juif réduit en cendres.

En écoutant les habitants qui dépeignent tous les Russes en sauveurs et les Géorgiens en bourreaux, on entend deux histoires différentes; celles des hommes vécue à l’air libre et celle des femmes sous terre; celle des combattants, civils ou militaires qui ont défié les troupes géorgiennes avant l’arrivée des russes et celle des personnes réfugiées dans les caves des maisons et des immeubles pendant que toute la ville tremblait sous l’effet des bombardements. Le quartier juif se trouve à quelques centaines de mètres des bâtiments de l’administration, cible prioritaires de l’artillerie géorgienne. Difficile de comprendre comment les maisons ont été pulvérisées. »

Cette résistance de la population ossète face aux troupes géorgiennes, cet antisémitisme meurtrier que décrit sur place le correspondant du journal « Le Monde », où en trouve-t-on écho ailleurs ? Ou était donc passé BHL et les autres chiens de garde de l’indignation politiquement correcte ? Ou était Laurent Joffrin et son journal qui dénonçait sur une page l’antisémitisme de Chavez pour quatre mots dans un discours de Noël traduits à contre sens ? Justement, se taire dans ce cas là, c’est faire la part de tache qui leur revient dans la propagande de guerre.

L’AUTRE EST TELLEMENT AUTRE QUAND MÊME !

Quand on présente ces données dans un de ces dîners d’amis en vacances qui sont le chic de la vie des militants politiques de gauche, il y a toujours quelqu’un pour se faire le porte-parole de l’air du temps et jouer les raisonnables à bon compte : « Peut-être bien que ces Géorgiens ne sont pas nets, mais quand même les Russes ne sont pas des saints non plus ! ».

J’ai déjà connu ça à propos du Dalaï Lama : « Peut-être bien que c’est un réactionnaire théocrate mais les Chinois tout de même ! ». La figure du méchant est irréductible. Sa perversité intrinsèque vaut amnistie pour toutes les turpitudes de celui qui l’affronte. Ce réflexe mental emprunte au racisme son mécanisme essentiel : l’autre est radicalement autre en tous points, dans tous les cas et pour toujours. Il est donc inutile de réfléchir à son sujet notamment s’il s’agit de noter ce qu’il partage avec nous de positif. Et pire s’il s’agit de constater que ce qu’il fait de mauvais est exactement ce que nous faisons de notre côté également.

De cette façon, nous sommes invités ou plutôt entraînés dans des solidarités d’autant plus prégnantes qu’elles sont énoncées d’une manière subliminale. Nous sommes avec les uns quoiqu’il arrive parce que « tout de même, les autres… ». Nos nobles sentiments de compassion humaine et d‘amours des valeurs essentielles de liberté et de respects des droits de l’homme sont ainsi régulièrement invités à monter en selle sur de discutables montures que nous gagnerions pourtant à examiner de plus près.

Un bilan raisonné de ce qui se passe dans le Caucase ne permet pas d’adhérer à la mise en scène antirusse et progéorgienne à laquelle nous sommes médiatiquement exposés. Du point de vue de nos valeurs, le gouvernement géorgien ne mérite que notre dégoût. Parallèlement, rien de ce que font les Russes ne peut être mis en cause sans que nous soyons obligés de prononcer la même critique à propos des choix et décisions pris au Kosovo ou en Irak.

Le dire ce n’est pas choisir un alignement contre un autre. C’est préférer la lucidité sans laquelle on ne peut plus être maître de soi-même ni libre de ses choix. Je sais bien qu’une telle pondération n’est pas à l’ordre du jour. Je n’ai fait ce détour que pour signaler comment, à mon avis, on devrait se poser le problème si on voulait vraiment le placer sur le terrain de la morale et des principes. Mais bien sûr, ce n’est pas de cela dont il est question.

Dans le monde du « choc des civilisations » qu’orchestrent les Etats-Unis d’Amérique, la morale et les principes sont l’équivalent médiatique de la tenue de camouflage dans l’infanterie. Ils doivent s’adapter au cadre. Ce n’est pas nouveau. Cela s’est passé de la même façon à chaque période de guerre, partout et de tout temps. Seuls les naïfs de notre temps ont cru qu’ils en seraient exempts : « A notre époque, ce n’est pas possible de manipuler comme l’autre fois » pensent les télé-gavés.

APRES L’URSS

Mieux vaut examiner les enjeux concrets de la montée des tensions au Caucase si l’on veut chercher une axe de travail pour la paix.

La politique des Russes est gouvernée par la riposte à la pression que les USA ont immédiatement fait peser sur eux, dès la chute de l’URSS. Ceux-ci ont non seulement immédiatement pesé pour le démantèlement des marches de l’ancien empire et leur annexion au système « occidental » mais organisé ensuite concrètement une longue série de mesures destinées à diminuer durablement les moyens de la Russie pour l’avenir, y compris comme puissance régionale.

D’un côté ils ont instrumentalisé l’expansion de l’Union européenne vers les pays de l’Europe de l’est. Deux pierres d’un coup : l’union y a perdu toute cohérence politique en intégrant dix pays d’un coup, de l’autre leur adhésion préalable à l’OTAN a permis sans autre justification de pérenniser une alliance militaire qui était pourtant censé n’avoir plus d’objet avec la fin de la guerre froide.

Sans trêve l’encerclement de la Russie a été, pas à pas, étendu. Localement par l’appui à des regroupements régionaux ouvertement mal disposés à l’égard de la Russie. Par exemple le groupe Mer Noire-Caucase, le GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie). Mais aussi, beaucoup plus ouvertement et agressivement, en soutenant l’adhésion à l’OTAN de la Géorgie et de l’Ukraine. Une pure provocation.

Il est alors intéressant de se souvenir que ces adhésions ont été repoussées par les Français et les Allemands au dernier sommet de Bucarest. Dans ce contexte, la provocation géorgienne est alors une vraie opportunité. Car depuis lors, les Allemands ont changé de point de vue et il est peu probable que Sarkozy reste en retrait. Il y a ainsi plusieurs “heureux concours de circonstances” à la suite des événements dans le Caucase.

Ainsi les Polonais ont fini par accepter l’installation chez eux des stations de missiles antimissiles américains dont ils ne voulaient plus depuis quelques temps. Ces systèmes d’armes, les Russes ont toujours refusé de croire qu’ils soient vraiment destinés à se défendre des Iraniens, comme le prétendent les Américains…

Au bout du compte, dans ce tableau il ne faut pas oublier ce qui en est l’enjeu concret et immédiat, c’est-à-dire à l’instrument de puissance qu’est la maîtrise des richesses naturelles. Et surtout de l’énergie. On peut dire que le tracé des oléoducs a été particulièrement significatif, au prix de contournements spectaculaires. Ainsi de l’acheminement du pétrole et du gaz de la Caspienne et de l’Asie centrale en contournant la Russie par des tuyaux géopolitiquement corrects Caspienne-Méditerranée, Bakou-Tbilissi-Ceyan (pétrole) et Bakou-Tbilissi-Erzeroum (gaz).

Pour quelle raison « l’Occident » fait-il tout cela ? Quel problème pose le retour de la puissance russe ? Seulement ceux de l’existence d’un monde multipolaire. Cette perspective est pourtant celle qui convient à l’intérêt de la France autant qu’à une pensée pacifique sur notre temps.

D’abord parce que c’est elle qui garantit notre propre indépendance et celle de l’Europe. Ensuite parce que c’est celle qui est conforme à l’évolution du monde où de nouvelles grandes puissances émergent. Imagine-t-on toutes les contrer par des mesures de force ? On ne doit pas laisser les images de la période de la guerre froide envahir l’espace de la réflexion sur le présent. La Russie actuelle est une grande puissance qui revient.

C’est une économie capitaliste. La compétition avec elle n’a pas de contenu idéologique objectif. Choisir le mode de la violence et des méthodes de guerre contre elle signifie que nous décidons d’inscrire tout l’avenir du monde dans cette logique.

Exactement comme cela est fait avec la Chine sous prétexte de Tibétains. Et ainsi de suite. C’est la logique du « choc des civilisations ». Dans ce genre de situation la prime va sans cesse aux plus provocateurs et aux plus violents. Il est absurde de se mettre dans leurs mains. Saakachvili a organisé l’agression contre l’Ossétie pour répondre à des problèmes de politique intérieure. Faut-il l’en féliciter ? Quand les états baltes, membres de l’union européenne se précipitent à Tbilissi pour manifester leur solidarité, doit-on accepter que l’Union européenne soit entraînée par eux dans cette direction belliqueuse? Et d’ailleurs devra-t-on toujours fermer les yeux sur leur propre politique ethnique et linguistique ?

Au total, il est vain, inutile, contreproductif et dangereux d’affronter la Russie. Ce pays doit être compris, ses intérêts respectés et avec lui la règle doit être la négociation et la coopération plutôt que les tentatives d’intimidation et d’encerclement. (…)

Source: jean-luc-melenchon.fr
http://www.geostrategie.com/


  http://www.marcfievet.com/article-22818040.html



_________________________________________________________________________________________

Par Hervé Nathan. Avec la faillite de la banque Lehman Brothers, le coût de la crise des subprimes dépasse déjà les 700 milliards de dollars, et pourrait atteindre ou excéder les 1500 milliards.


Bourse Wall Street. Crédit : FlickR cc / Jaap Steinvoorte
Bourse Wall Street. Crédit : FlickR cc / Jaap Steinvoorte
On savait que le néo-libéralisme faisait des dégâts sociaux et humains. On va bientôt pourvoir aussi chiffrer son coût économique. L'addition se construit sous nos yeux ébahis. Pour le moment, elle se monte, selon le site lesechos.fr, à 514,5 milliards de dollars. Ce sont les dépréciations d'actifs avouées par les banques à la suite de la crise des subprimes. Il faut y ajouter les 200 milliards de dollars que le gouvernement des Etats-Unis a l'intention d'injecter dans les établissements de refinancement hypothécaire Fanny et Freddy, suite à leur « nationalisation ». 

Et la facture n'est que provisoire : à la suite de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, les banques sont en train de faire leurs (mé)comptes à toute vitesse. La banque franco-belge Dexia avoue ainsi que le défaut de sa consoeur américaine pourrait lui coûter jusqu'à 2,5 milliards d'euros (3,6 milliards de dollars). Nul doute que les comptables s'arrachent les cheveux en ce moment même dans toutes les places financières de la planète ! 

Pourquoi qualifier ces pertes de « prix du néo-libéralisme » ? Tout simplement parce que la faillite du système financier est la conséquence d'un mouvement de fond du capitalisme contemporain : la tentation de substituer les marchés à l'action publique. Le cas de Fanny et Fredy est très instructif. A l'origine, l'agence Fanny Mae a été créée par l'administration Roosevelt (c'est le New Deal) pour apporter la garantie de l'Etat aux emprunts hypothécaires des Américains accédant à la propriété, avec des fonds publics. 

En 1968, pendant la guerre du Vietnam, le président Johnson (démocrate), « privatise » Fanny Mae, pour mieux financer l'effort militaire. Quelques années plus tard, Freddy est créé sur le même modèle : une « entité sponsorisée par le gouvernement ». Ce statut bâtard (ni public ni privé) lui permet d'emprunter presque aussi peu cher que l'Etat. Or c'est Fanny et Freddy qui vont donc inventer la « titrisation » à grande échelle, c'est-à-dire le fait de revendre les créances dans tout le système financier américain d'abord, mondial ensuite.
 

Un système qui explose
 

Le système va exploser lorsqu'on va le charger de garantir de plus en plus de dettes, y compris celle des pauvres. C'était pratique pour les gouvernements : plutôt que de lever des impôts pour aider ensuite les pauvres à se loger, il suffisait de leur dire d'emprunter. Le marché a été chargé de suppléer l'absence de politique publique du logement aux Etats-Unis, et il a échoué lamentablement. Aujourd'hui la note est salée pour les actionnaires, mais surtout pour les deux millions d'Américains qui ont perdu ou vont perdre leurs logements et les économies de leur vie, et enfin pour les contribuables. Le néolibéralisme, ou capitalisme financier, qui devait être la solution à tous les maux est devenu le problème lui-même. 

Le pire est que personne ne sait quand la crise s'arrêtera et donc quel sera le montant final de cette aventure. La perspective de 1500 milliards de dollars de pertes avancée par le FMI est devenue très crédible. Même les plus grands financiers perdent leurs repères : l'ancien patron de la Réserve fédérale américaine
, Alan Greenspan, adulé autrefois comme le grand gourou de la finance mondiale, alors qu'il n'a pas voulu voir la bombe à retardement des subprimes placée sous les yeux de l'organisme qu'il présidait, proclame aujourd'hui: 
« C'est la plus grande crise depuis un siècle. »
 Vous avez bien compris ce que cela veut dire : la Grande Dépression de 1929 est dépassée. Accrochez vos ceintures ! 

Lundi 15 Septembre 2008 - 17:02
Hervé Nathan
Titre original de son article dans Marianne :
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