Remarques :
1. Dans une période où s’annonce la crise financière (et - malheureusement - sans doute aussi, économique) la plus terrible depuis 1929, avec des conséquences incalculables sur l’ensemble des économies mondiales, il paraît étrange de stériliser autant de temps d’information pour un événement de si peu d’importance. De peu d’importance parce que la fondation soeur Emmanuelle va continuer sans sa créatrice, et parce que, pour autant que cette fondation se dévoue, elle ne représente néanmoins qu’une microscopique partie du soulagement des misères du monde.
2. Subrepticement, sous couvert des activités humanitaires de la soeur Emmanuelle, les médias instillent l’idée que le dévouement, l’abnégation, l’attention aux autres, le social sont organiquement liés à la religion (et même, plus spécialement, à la religion atholique). Cette insistance à mêler les deux (et à réhabiliter insidieusement la charité en lieu et place de la justice sociale) nous avait déjà été administrée à l’occasion des reportages sur la mort (et même la vie) de l’abbé Pierre et de la mère Teresa. Cela fait bon marché et de ceux qui accomplissent la même chose au sein d’autres religions - ou même dans des cadres strictement laïques - et, plus généralement, cela déplace la priorité vers le rafistolage des injustices mondiales plutôt que vers leur éradication. Et cela donne bonne conscience à peu de frais à l’opinion occidentale.
3. Enfin, alors que la France est officiellement laïque, alors que les églises sont désertées, alors que les séminaires se vident, alors que certains préceptes religieux (sur la sexualité, la morale, le couple) sont de plus en plus contestés - ou même ignorés - y compris des catholiques, l’insistance à mettre en vedette le catholicisme, à toute occasion et à intervalles rapprochés - le mois dernier c’était le pape (à une autre occasion les obsèques du cardinal Lustiger), tout cela apparaît pour le moins désobligeant pour tous les Français qui ne partagent pas cette foi. Et même pour ceux qui la confessent...
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7304#forum50462
Les journalistes
au service de l’Argent
CARTAGENA & BRIATTE
On sait maintenant, grâce aux révélations issues de l’enquête de la Commission Church du Sénat Américain en 1975 et à la publication de documents officiels et confidentiels à la fin du gouvernement Clinton, que les journaux d’opposition à Allende –en particulier El Mercurio-, ont été généreusement financés par Washington par le biais de la CIA.
Pendant longtemps la dénonciation qu’en faisaient les démocrates a été traitée comme une campagne menée par les marxistes.
Des journaux, stipendiés par les Etats-Unis, ont non seulement contribué à la chute du gouvernement d’Allende mais, plus tard, participé à la politique systématique d’extermination menée par la dictature de Pinochet.
L’opération de presse la plus macabre reste l’Opération Colombo. En 1975 une liste de 119 militants disparus chiliens fut publiée dans plusieurs pays, les présentant comme les victimes de purges et de règlements de comptes des partis de gauche.
Au mois de mars 2006, le Collège des Journalistes du Chili a prononcé des condamnations à l’encontre de professionnels ayant participé à cette opération. C’est ainsi qu’ont été punis les ex-directeurs de quotidiens René Silva Espejo (décédé) de « El Mercurio », Mario Carneyro (décédé) de « La Segunda », Alberto Guerrero Espinoza de « La Tercera », Fernando Diaz Palma de « Las Ultimas Noticias ». Ce dernier présente comme circonstance aggravante le fait qu’à l’époque il assurait la Présidence du Collège des Journalistes. Et la simple journaliste Beatriz Undurraga Gomez a aussi été sanctionnée.
En juin 2008, ce même Collège a réuni les familles des 125 victimes de la dictature mortes et disparues dans le cadre des opérations dénommées « Colombo » et « Rinconada de Maipu » et leur a présenté ses excuses pour le comportement de certains de ses membres.
En même temps, il a sanctionné les journalistes Claudio Sánchez de Canal 13, Julio López Blanco, Vicente Pérez, Manfredo Mayol et Roberto Araya de Télévision Nationale (TVN), la chaîne de l’Etat, pour leurs implications dans ces opérations d’intelligence.
Cependant, lorsqu’un crime est commis, on n’est pas moins coupable pour être journaliste. Ainsi, les familles des victimes ont porté plainte contre cinq d’entre eux. Claudio Sánchez, Julio López Blanco, Manfredo Mayol, Roberto Araya et Vicente Pérez devraient donc répondre de délits d’homicide qualifié, de tortures et d’association illicite. Rappelons qu’ils pointaient dans les services de Pinochet. On ne saura jamais s’ils n’étaient que des fascistes motivés par l’aspect financier. Par ailleurs, Roberto Araya qui a reconnu avoir participé comme spectateur aux tortures infligées à des militants de gauche, a déjà été mis en cause dans un procès pour crimes contre l’humanité au Chili.
Le Président du Collège des Journalistes, Luis Conejeros lui-même, a manifesté sa préoccupation devant la décision des familles des victimes de porter plainte contre ses collègues car il considère que leurs actes sont de nature purement professionnelle. D’après lui nier, dissimuler et justifier des crimes de lèse-humanité constitue tout au plus une mauvaise pratique, mais jamais un délit passible de condamnation.
Rappelons que Conejeros a publiquement appelé, en octobre 2007, au boycott du journal des communistes « El Siglo », lors d’un conflit qui opposait la direction de ce journal à certains de ses prestataires contractuels.
L’anticommunisme, substrat essentiel pour de tels agissements, peut aussi encourager d’autres attitudes équivoques dont les motivations sont tout autant inavouables. Chassez le naturel, il revient au galop, surtout quand les anticommunistes se déguisent en démocrates.
En France, pendant tout le temps que les dénonciations et les preuves s’accumulaient sur le financement nord-américain de l’ONG Reporters sans Frontières (RSF), son président, Robert Ménard, s’est défendu en niant les faits et prétendant que ses accusateurs menaient une campagne communiste contre lui.
Robert Ménard est effectivement financé par la National Endowment for Democracy (NED) qui dépend de Washington et il a empoché 100.000 dollars de Taipei juste avant le déclenchement de la campagne contre la Chine à l’occasion des Jeux Olympiques de Pékin.
La justification des crimes commis par la politique américaine à travers le monde constitue un domaine où « Bob » Ménard excelle. En effet, Ménard a disculpé systématiquement l’armée américaine des crimes commis à Bagdad contre des journalistes. De même il a justifié le coup d’Etat contre Chavez au Venezuela en 2002. Mais le domaine où Ménard se montre le plus obsédé est dans la justification de toutes les agressions américaines contre Cuba, au point de participer lui-même au financement des « journalistes » cubains qui contribuent à mettre en pratique la politique de déstabilisation du pays prônée par la Maison Blanche.
Est-ce qu’un journaliste qui met ses compétences au service d’un crime contre l’humanité, soit en y participant, soit en le couvrant ou en le justifiant, est moins coupable que le criminel lui-même ?
J.C. Cartagena et N. Briatte
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7067
RéSo signe la pétition contre
le projet de loi HADOPI
Dangereux pour les libertés individuelles, inepte économiquement, éloigné de la réalité des progrès technologiques, le projet de loi HADOPI fait peser des risques majeurs sur l’avenir d’Internet et des internautes.
Mesdames et messieurs les députés
Vous allez débattre d’un texte de loi qui voudrait résoudre le problème de l’échange illicite d’œuvres culturelles sur Internet par la répression.
Ce texte est issu du rapport Olivennes, dont les propositions ne sont, en l’état, pas satisfaisantes. Pire, nous considérons que ces mesures aggraveraient la situation.
Premièrement, elles ne montrent de l’ensemble des internautes qu’une image caricaturale de pillards. Il existe déjà des lois pour punir la contrefaçon. Cette nouvelle loi ne va pas punir des pirates, elle va punir le public. La “riposte graduée” va traquer les petits utilisateurs, ceux qui aiment la culture, achètent des disques, paient la redevance pour copie privée de leur matériel, et assistent en masse aux concerts.
Deuxièmement, la surveillance sans pareille des activités des internautes que ces mesures impliquent n’est pas digne d’une société dans laquelle nous aimerions vivre. Nous nous inquiétons que cette surveillance soit confiée à des organismes de droit privé. En outre, elle favorisera mécaniquement la création de réseaux toujours plus clandestins.
Troisièmement, les propositions vont instaurer une infraction à laquelle correspondra une sanction administrative, automatique et aveugle, sans possibilité de défense réelle devant un juge. De plus, on ignore sur quelle base sera estimée la gravité de l’acte.
Nous disons que la surveillance des réseaux est inefficace et indigne d’une économie moderne.
Nous disons que la coupure de l’accès à Internet et la tenue d’un fichier des internautes sanctionnés est une mesure disproportionnée, qui prive tout un foyer d’une connexion essentielle à la vie sociale.
Nous invitons les producteurs et ayants droit à s’adapter aux nouvelles façons de consommer plutôt que d’espérer en vain les juguler.
Nous exigeons aussi que soit toujours respecté le principe de neutralité des réseaux et des protocoles.
Nous appelons à une nouvelle réflexion, qui prendra cette fois en compte la voix des artistes et consommateurs, premiers concernés.
Les artistes et leur public forment un couple inséparable. Loin de dresser les uns contre les autres, cette nouvelle réflexion devra renforcer ce lien, pour le bien de tous.
Signez la pétition
http://www.re-so.net/spip.php?article4407