Dans mon livre de 2006 « Cable News Confidential » (1) j’explique comment j’ai perdu mon temps de parole :
« Ils me faisaient penser à ces anciens joueurs de foot qui se lancent dans des analyses et présentent des schémas de jeu avant le match. Ce fût très pénible de se retrouver sur la touche chez MSNBC tout en observant ces non-débats où mensonges et désinformation furent servis sans la moindre contestation
C’est déjà assez pénible de se voir réduit au silence. Mais pire encore, c’est de voir ces ex-généraux – dont beaucoup travaillaient pour des sociétés d’armement – ne jamais être contredits, ne jamais se voir poser une question délicate par un présentateur. (Je ne pouvais être présent sur un plateau de MSNBC qu’à la condition d’avoir en face de moi au moins un contradicteur volubile de droite).
Les grands méchants dans cette histoire ne sont ni Rumsfeld ni le Pentagone, mais les chaines de télévision. Au pays du premier Amendement (article de la constitution qui garantit, entre autres, la liberté de la presse… – ndt) elles ont sciemment choisi d’abandonner le journalisme et d’évacuer le débat.
Aucune agence gouvernementale n’a forcé MSNBC à donner constamment la parole aux généraux va-t-en guerre, sans jamais un contradicteur en face. Ou de licencier Phil Donahue. Ou de calomnier l’expert en désarmement Scott Ritter. Ou de mettre sur liste noire l’ancien Ministre de la Justice Ramsey Clark.
Ce furent les dirigeants de MSNBC, pas le FBI, qui imposèrent à l’équipe de Donahue un quota de deux partisans de la guerre en cas de présence d’un opposant – de la discrimination positive en faveur des faucons.
Les méchants
Mais je suis aussi pour un examen de CNN, FOX, NBC, ABC, CBS et même NPR (chaine publique – NDT) (4) et qu’elles rendent des comptes pour leur participation à la mission de « contrôle de l’information » du Pentagone.
Il est important de se rappeler qu’au moment où les grandes chaines de Télévision décidèrent d’abandonner toute éthique journalistique dans leur course à la guerre contre l’Irak, les médias indépendants sur Internet connurent un boom d’audience en choisissant une ligne rédactionnelle totalement différente.
Quant aux grandes chaines de télévision, elles n’ont PAS été embobinées par la propagande du Pentagone. Elles ont été volontairement complices, et le sont depuis des dizaines d’années.
Il y a des années de cela, en tant que directeur de FAIR, j’ai commencé à interroger les dirigeants des média sur la fiabilité des interventions d’anciens gradés militaires sans contradicteurs. Après la guerre du Golfe de 1991, CNN et d’autres chaines de télévision se sont rendues compte que leurs ex-généraux avaient aidé le Pentagone à tromper et désinformer le public sur la conduite de la guerre
suite à http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6585
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Nouvelbs.com 11.5.2008
Vive polémique entre Christine Albanel et l'AFP
A la suite des critiques qu'aurait émises Nicolas Sarkozy, la ministre de la Culture suggère que l'agence de presse pourrait diffuser l'intégralité des communiqués des partis et des syndicats. La société des journalistes de l'AFP estime qu'"on n'est plus dans le domaine du journalisme".

Selon le JDD, le principe de ce "service supplémentaire" de l'AFP est inclus dans le projet de loi autorisant les journalistes à ne pas divulguer leurs sources, que Christine Albanel et la ministre de la Justice Rachida Dati présenteront à l'Assemblée nationale la semaine prochaine. La ministre de la Culture juge que les partis et syndicats pourraient ainsi exprimer "plus largement et de façon totalement neutre leurs points de vue".
Ces communiqués apparaîtraient "sur un espace spécifique et facilement accessible, selon des modalités à préciser et à organiser", précise-t-elle, avant d'ajouter qu'elle soumettra cette idée au directeur de l'AFP vendredi.
"On traite un communiqué"
Christine Albanel assure toutefois que ce "service" ne se substituerait "en aucun cas au travail de rédaction et d'éditorialisation des journalistes de l'AFP sur les sujets politiques ou sociaux quand ils le jugent nécessaires et pertinents".
Christophe Beaudufe, représentant de la Société des journalistes (SDJ) de l'AFP, s'est élevé contre un mélange des genres. "Notre travail de journaliste, c'est de faire une information vérifiée, recoupée et remise dans son contexte", a-t-il rappelé sur France-Info, on "ne publie jamais un communiqué, on traite un communiqué".
Pour ce journaliste, l'idée de Christine Albanel est "un peu curieuse et pas très pratique car il y aurait des centaines de communiqués". "Créons une boîte aux lettres géante où tout le monde viendra mettre ses communiqués, et on verra bien ce qu'il en ressortira", suggère-t-il, "mais on n'est plus dans le domaine du journalisme".
Interrogée sur les relations tendues entre le président de la République et les médias après qu'il a accusé certains titres de "s'attribuer la fonction d'opposition", Christine Albanel rappelle que c'est Nicolas Sarkozy qui "avait pris l'engagement d'inscrire le principe de la protection des sources des journalistes dans la loi" quand il n'était encore que candidat.
"Comme tout un chacun, le président a le droit de réagir à certaines critiques, notamment lorsqu'elles sont systématiques, qu'elles le ciblent, qu'elles sont violentes et récurrentes", estime-t-elle. "Cela étant, ce n'est pas contradictoire avec son profond attachement à la liberté de la presse".
"Fonction d'opposition"
Selon Le Parisien/Aujourd'hui en France de jeudi, Nicolas Sarkozy a accusé la presse lors d'une réunion de l'UMP de ne pas avoir donné assez d'écho à la récente condamnation de Ségolène Royal dans l'affaire de ses ex-collaboratrices parlementaires. Il aurait également mis en cause L'Express, Marianne, l'AFP et le Journal du Dimanche, les accusant de "s'attribuer la fonction d'opposition".
Quant à l'opposition, elle se plaint de la surexposition de l'UMP. Les socialistes sont "inaudibles" car ils sont "au pain sec et à l'eau médiatiques", estime Arnaud Montebourg, dans le JDD. "Aujourd'hui, l'expression en faveur de l'UMP, président de la République et collaborateurs compris, a augmenté de 256 % sur TF1 et 196 % sur France 2", selon le député PS de Saône-et-Loire, qui cite des chiffres du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). L'élu accuse par ailleurs "le sarkozisme" de "s'attaque(r) à tous les contre-pouvoirs: juges, avocats et journalistes". (avec AP)