3 mai 2009
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Pandémie : un nouvel opium pour le peuple ?
Pourquoi suis-je tellement exaspérée par le battage médiatique autour du virus d’origine porcine dit H1N1? Est-ce parce que le même battage, il y a peu, autour de celui du poulet, m’avait déjà violemment interpellée? Quitte à passer pour une dangereuse irresponsable, ou une douce dingue, je refuse de faire semblant de jouer à ce jeu pervers qui consiste à se faire peur et à faire peur aux autres en abusant de certains termes, voire en les dévoyant.
Si mon dictionnaire a toujours son bon sens, une pandémie est une contamination à grande échelle. Or, si le principe de précaution doit être de mise chaque fois qu’un virus se développe quelque part, l’entreprise qui consiste à entretenir la panique en étalant la débauche des milliards de boîtes de Tamiflu, enfermées à grand frais dans des sous-sols bien gardés au moment de la précédente supposée épidémie de H5N1, devrait davantage intriguer les médias si prompts à se jeter sur le premier os un peu juteux. Oserais-je demander quelles sont les dates de péremption de ces boîtes enfermées (depuis combien de temps déjà?) et combien de masques sont périmés (ceux que le ministère de la Santé m’avait personnellement envoyés le sont depuis déjà deux ans…)?
La population sait-elle que le budget de la sécu qui ne peut plus la couvrir selon ses besoins est illimité lorsqu’il s’agit de financer les fantasmes de grippes ou autres catastrophes planétaires virtuelles? Sans compter le coût des formations obligatoires de tous les soignants et autres acteurs du social, plans blancs, et autres facéties dispendieuses? Les citoyens savent-ils combien ils paient pour entretenir ces caves de Tamiflu périssables (car contrairement au pinard, le temps gâte ce précieux médicament dont rien ne garantit qu’il soit opérant contre un virus encore inconnu?) Enfin, quelqu’un peut-il nous dire combien cela a rapporté au laboratoire fabriquant le précieux antivirus?
De plus comment peut-on qualifier de pandémie (et même d’épidémie!) une pathologie qui touche moins de mille personnes sur toute la surface du globe quand nous sommes près de 7 milliards? A moins que nos dirigeants aient besoin de détourner un peu nos esprits de la crise qu’ils ont amenée et dont nous sommes tous les victimes, à l’échelon mondial cette fois et sans Tamiflu pour nous la faire avaler…
• Anne Perraut Soliveres •
http://infirmiere.blogs.liberation.fr/anne_perraut_soliveres
Commentaire intéressant reçu :
http://infirmiere.blogs.liberation.fr/anne_perraut_soliveres
Commentaire intéressant reçu :
Une des clefs de réussite de cette opération de communication à la fois sanitaire et marketing prend forme à travers le témoignage misérabiliste.
Celui-ci valide le facteur temps, après celui de l’espace promulgué part internet. La temporalité insinue que les rescapés d’ailleurs feront les victimes d’ici.
Quand le doute responsable flirte avec la mise en quarantaine systématique, la société se replie sur elle-même tout en surveillant son voisin.
Dès que l’objet psychose laisse place à l’outil paranoïa, les présomptions deviennent des obsessions qui conduisent à la recherche frénétique d’un nouveau shoot d’information.
La suite ici :
http://souklaye.wordpress.com/2009/04/27/bloc-note-psychose-mediatique/