Des journaux, stipendiés par les Etats-Unis, ont non seulement contribué à la chute du gouvernement d’Allende mais, plus tard, participé à la politique systématique d’extermination menée par la dictature de Pinochet.
L’opération de presse la plus macabre reste l’Opération Colombo. En 1975 une liste de 119 militants disparus chiliens fut publiée dans plusieurs pays, les présentant comme les victimes de purges et de règlements de comptes des partis de gauche.
Au mois de mars 2006, le Collège des Journalistes du Chili a prononcé des condamnations à l’encontre de professionnels ayant participé à cette opération. C’est ainsi qu’ont été punis les ex-directeurs de quotidiens René Silva Espejo (décédé) de « El Mercurio », Mario Carneyro (décédé) de « La Segunda », Alberto Guerrero Espinoza de « La Tercera », Fernando Diaz Palma de « Las Ultimas Noticias ». Ce dernier présente comme circonstance aggravante le fait qu’à l’époque il assurait la Présidence du Collège des Journalistes. Et la simple journaliste Beatriz Undurraga Gomez a aussi été sanctionnée.
En juin 2008, ce même Collège a réuni les familles des 125 victimes de la dictature mortes et disparues dans le cadre des opérations dénommées « Colombo » et « Rinconada de Maipu » et leur a présenté ses excuses pour le comportement de certains de ses membres.
En même temps, il a sanctionné les journalistes Claudio Sánchez de Canal 13, Julio López Blanco, Vicente Pérez, Manfredo Mayol et Roberto Araya de Télévision Nationale (TVN), la chaîne de l’Etat, pour leurs implications dans ces opérations d’intelligence.
Cependant, lorsqu’un crime est commis, on n’est pas moins coupable pour être journaliste. Ainsi, les familles des victimes ont porté plainte contre cinq d’entre eux. Claudio Sánchez, Julio López Blanco, Manfredo Mayol, Roberto Araya et Vicente Pérez devraient donc répondre de délits d’homicide qualifié, de tortures et d’association illicite. Rappelons qu’ils pointaient dans les services de Pinochet. On ne saura jamais s’ils n’étaient que des fascistes motivés par l’aspect financier. Par ailleurs, Roberto Araya qui a reconnu avoir participé comme spectateur aux tortures infligées à des militants de gauche, a déjà été mis en cause dans un procès pour crimes contre l’humanité au Chili.
Le Président du Collège des Journalistes, Luis Conejeros lui-même, a manifesté sa préoccupation devant la décision des familles des victimes de porter plainte contre ses collègues car il considère que leurs actes sont de nature purement professionnelle. D’après lui nier, dissimuler et justifier des crimes de lèse-humanité constitue tout au plus une mauvaise pratique, mais jamais un délit passible de condamnation.
Rappelons que Conejeros a publiquement appelé, en octobre 2007, au boycott du journal des communistes « El Siglo », lors d’un conflit qui opposait la direction de ce journal à certains de ses prestataires contractuels.
L’anticommunisme, substrat essentiel pour de tels agissements, peut aussi encourager d’autres attitudes équivoques dont les motivations sont tout autant inavouables. Chassez le naturel, il revient au galop, surtout quand les anticommunistes se déguisent en démocrates.
En France, pendant tout le temps que les dénonciations et les preuves s’accumulaient sur le financement nord-américain de l’ONG Reporters sans Frontières (RSF), son président, Robert Ménard, s’est défendu en niant les faits et prétendant que ses accusateurs menaient une campagne communiste contre lui.
En France, c'est plus libre :
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Robert Ménard est effectivement financé par la National Endowment for Democracy (NED) qui dépend de Washington et il a empoché 100.000 dollars de Taipei juste avant le déclenchement de la campagne contre la Chine à l’occasion des Jeux Olympiques de Pékin.
La justification des crimes commis par la politique américaine à travers le monde constitue un domaine où « Bob » Ménard excelle. En effet, Ménard a disculpé systématiquement l’armée américaine des crimes commis à Bagdad contre des journalistes. De même il a justifié le coup d’Etat contre Chavez au Venezuela en 2002. Mais le domaine où Ménard se montre le plus obsédé est dans la justification de toutes les agressions américaines contre Cuba, au point de participer lui-même au financement des « journalistes » cubains qui contribuent à mettre en pratique la politique de déstabilisation du pays prônée par la Maison Blanche.
Est-ce qu’un journaliste qui met ses compétences au service d’un crime contre l’humanité, soit en y participant, soit en le couvrant ou en le justifiant, est moins coupable que le criminel lui-même ?
J.C. Cartagena et N. Briatte
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Avec Eva, R-sistons !
Spécial Résistance en marche :
Armes de persuasion massive. A relayer !
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Parution spécial Occident prédateur et militaro-financier
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Refusons le clash de civilisations pour masquer
la faillite libérale
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Le village du bonheur et la planète du malheur
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Les médias commerciaux se déchaînent contre les nouveaux décrets-lois de Chavez
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Lorsque la télévision donne la parole :
Aujourd’hui, la télévision occupe le temps libre des citoyens, laisse à croire au libre-arbitre, mais finalement fabrique un étonnant formatage pour une société ultra-libérale. Le bonheur se révèle dans la consommation et la subjectivité devient règle. Il existe pourtant d’autres pratiques pour que ce média apporte tout autre chose. Le Venezuela s’attelle à cette tâche et y réussit pour la plus grande satisfaction de ses téléspectateurs qui en sont également les acteurs
Une autre télévision existe pourtant ailleurs. Le Venezuela travaille à cela. En 2000, Hugo Chavez, président actuel, élu en 1998, rend légaux les organes de communication locaux et leur donne droit à l’expression. Le ministère de l’Information et de la Communication prononce une loi de responsabilité sociale des médias, avec des règles éthiques, déontologiques face aux dérives des médias privés.
Pour rompre avec les pratiques traditionnelles journalistiques – qui reproduisent et favorisent la logique de présentation, qui prive le peuple de toute participation –, pour être le contraire de l’information passive, pour fabriquer une « chaîne du continent », le gouvernement met à disposition des populations, cinéastes, réalisateurs et distributeurs des canaux hertziens, où l’indépendance est totale en matière d’information. La production devient collective, en rupture avec les oligopoles qui s’accaparent la communication. Un tel système encourage les communautés les moins organisées à faire leur propre information par des cellules locales de production. La caméra est donnée – véritable fusil pour recouvrer la vue. La notion de temps dans l’information est revisitée, un nouveau journalisme revit.
Télévision participative.
Cette nouvelle télévision ouvre un canal d’information entre le peuple et Chavez, qu’il reprend dans son émission Alo Presidente – émission hebdomadaire diffusée tous les dimanches sur la chaîne Canal 8 –, et qui oriente l’agenda ministériel. Un « contraloria social » – « inspecteur social » – s’installe, efficace et constructif. L’objectif : une éducation citoyenne, collective et individuelle, pour aboutir à une société consciente, critique et participative.
Ouverture
Catia TV sera l’exemple de cette ouverture dans le pays. Initiée par Blanca Eekhout en 1990, cette télé communautaire est une chaîne de quartier émettant dans les « barrios » ouest de Caracas. Son message : « No vea televisión, hágala » – « Ne regardez pas la télévision, faites-la ! ». En décembre 2000, Catia TV obtient sa licence grâce à la loi organique sur les télécommunications, sans aucune condition politique ou idéologique exigée à son lancement. Son indépendance est totale et à tous les niveaux. Parce qu’il n’y a pas de liberté d’expression sans moyens de communication, Catia TV défend une télévision intelligente, l’antidote aux formats imposés. « Se demander où est le besoin pour y donner la réplique » symbolise l’action et le travail de la chaîne. La télévision donne enfin la parole. Catia TV, qui informera sur la réalité du coup d’Etat du 11 avril 2002 et qui sera un facteur important de son échec, sera brutalement fermée en 2003 par Alfredo Peña – maire du district fédéral de Caracas et ex-journaliste, farouche opposant au gouvernement. En cadenassant son transmetteur, en confisquant son matériel, Peña privera les communautés populaires du droit de s’exprimer et d’informer de façon indépendante. Catia TV reprendra ses droits grâce à la Commission nationale des télécommunications, seul organe disposant d’un contrôle sur les médias alternatifs. Catia TV émet aujourd’hui quotidiennement de 10 h à minuit.
Vive TV a la dimension d’un projet politique, culturel, pluraliste et participatif, critique et sans propagande. L’intention : donner la parole au peuple dans son contenu comme dans son fonctionnement. Son slogan : « Te gustara saber » – « Tu aimeras savoir ». Ainsi, les protagonistes sont les membres de la communauté, le citoyen, tous ces vénézuéliens invisibles dans un monde où les médias dominent la culture et le monopole du message.
à la question de Blanca : « Quelle est notre marge d’autonomie ? », Chavez répondra : « J’ai besoin de critiques, mais si l’une d’elles pouvait faire tomber le gouvernement, prévenez-moi une heure avant ».
Dans ce média, les pratiques de travail et les relations sociales à l’intérieur sont hors du commun. Ici, la hiérarchie est horizontale, la considération et le respect de chacun essentiels
Vive TV se fait aussi l’écho des radios communautaires locales,
D’autres modèles existent. Celui de TeleSur, lancée en juillet 2005 à l’initiative du Président vénézuélien Hugo Chávez. En partenariat avec l’Argentine, l’Uruguay et Cuba, l’objectif est de permettre aux habitants de l’Amérique latine d’avoir un média défendant « leurs propres valeurs, divulguant leur propre image, débattant de leurs idées et diffusant leurs propres programmes, de façon libre et égale ».
Promotion de la culture et de l’éducation s’opposant à une télévision commerciale, portes ouvertes aux producteurs indépendants.
De par une démocratisation et une socialisation de la communication, l’intégration solidaire des peuples à celle-ci, l’appropriation et la régionalisation populaire participative, et la libéralisation du langage, les résultats sont époustouflants.
Alors que Paulo A. Paranagua écrit dans Le Monde que les paysans latinos sont des illettrés, la seule répartie possible à ce petit journaliste aliéné sera la pertinente remarque de Hugo Chavez : « La domination n’est jamais aussi parfaite que lorsque les dominés pensent comme les dominants ».
Muriel KNEZEK
pour Le Grand Soir
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6725
De la corruption
de la presse...
Confessions d’un journaliste qui en a croqué... un tout petit peu, et qui en a vu d’autres se gaver autour de lui. Ou comment, en quelques anecdotes vécues, vous dégoûter à jamais... d’un métier dont vous aviez la vocation.
http://novovision.fr/?De-la-corruption-de-la-presse
C O M M E N T A I R E S : I C I