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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 07:56
Liban le Mossad et la Tuerie d'Ehden

Le 13 juin 1978 dans les montagnes du Liban Nord se produisit un drame qui allait modifier le paysage du Liban.

Un rappel historique

Depuis minuit, les unités de combat Kataëb, le parti phalangiste de la famille Gémayel,boucle la région d'Ehden, un village de montagne au coeur du fief de la famille Frangié.

4 heures du matin : un coup de canon donne le signal de l'assaut.
Maitre d’oeuvre de « l'opération Cèdre », les services secrets israéliens ont monté une opération secrète dans l'opération : persuader Béchir Gémayel d'en confier le commandement à Samir Geagea pour être sûr d'atteindre les objectifs visés.

Le député Tony Frangié, sa femme Véra et leur fille Jihane, trois ans, sont assassinés. Vingt-huit villageois sont tués.

En éliminant un dirigeant chrétien de premier plan hostile à Israël, le Mossad vient d'inventer le concept « d'assassinat ciblé ». Il offre ainsi le pouvoir chrétien à Béchir Gémayel, portant à la présidence de la République libanaise une famille qui lui est favorable et à travers laquelle Tel-Aviv pourrait signer une paix séparée avec le Liban.

Inaugurant une longue série de guerres interchrétiennes, la tuerie d'Ehden resserre le « noeud maronite » entre les phalangistes alliés à Israël et les Arabes chrétiens qui revendiquent leur pleine et entière appartenance au monde arabe.

Trente ans plus tard, le noeud n'est pas desserré. Le général Michel Aoun et Sleimane Frangié, le fils du député assassiné, incarnent l'avenir des Arabes chrétiens. Leur combat constitue un démenti au prétendu « choc des civilisations » qui voudrait voir s'affronter l'Occident et l'Orient.

Aujourd'hui Sleimane Frangié a rejoint le Bloc de l'opposition qui regroupe le Hezbollah, Amal, Le Parti social national syrien et le courant patriotique libre (CPL) du général Michel Aoun qui entend s’imposer comme le porte-parole des Arabes chrétiens.

Je vous recommande donc la lecture de « La tuerie d'Ehden ou la malédiction des Arabes chrétiens » pour mieux comprendre la situation qui prévaut au Proche et Moyen Orient.


Référence à
Mossad et Liban

De Tony Frangié à Rafik Hariri, le Mossad tue au Liban

Emprisonné pendant onze années à Beyrouth pour ses crimes durant la guerre civile (dont le meurtre du Premier ministre Rachid Karamé en juin 1987) Samir Geagea reçut alors le soutien inconditionnel d’une fraction de la droite nationale française qui, curieusement, voyait en lui un « Gandhi libanais ». Un ouvrage récent de Richard Labévière, La tuerie d’Ehden, ou la malédiction des Arabes chrétiens (Fayard), prouve que notre homme avait encore plus de sang sur les mains qu’on se l’imaginait et que, au lieu d’être le nationaliste libanais dont on nous faisait l’éloge, il n’était qu’un mercenaire agissant sous le contrôle du Mossad israélien pour diviser la communauté libano-chrétienne.

Le 13 juin 1978 dans les montagnes du Liban Nord, des unités de combat du Kataëb, le parti que dirige la famille Gemayel, sont engagée dans l’« opération Cèdre ». Elles assiègent le village chrétien maronite d’Ehden, fief de la famille Frangié dont le patriarche a été président de la république libanaise de 1970 à 1976. A 4 heures, elles montent à l’assaut, vingt-huit villageois sont tués. Le fils de l’ex-président Tony Frangié, par ailleurs député, sa femme Véra et leur fille Jihane, trois ans, capturés sont immédiatement assassinés de sang froid.

S’agit-il d’une opération militaire qui aurait mal tournée comme on l’a prétendue ? Que nenni ! Tout s’est bien déroulé comme prévu. Alors serait-ce une vendetta entre deux familles féodales libanaise comme on pourrait le penser ? Nullement, c’est tout au contraire un acte très politique qui a été longuement pensé et préparé… à Tel Aviv ! Telle est la conclusion à laquelle arrive Richard Labévière, qui a recoupé des sources israéliennes de haut niveau, qu’il a rencontré en Suisse, et des sources françaises liées aux services secrets extérieurs.

Avec cette opération, le Mossad, qui débutait ainsi sa politique des « assassinats ciblés », éliminait un dirigeant chrétien de premier plan hostile à Israël et portait à la présidence de la République libanaise une famille qui lui était favorable et à travers laquelle Tel-Aviv pourrait signer une paix séparée avec le Liban. De plus, il semait la zizanie dans le camp chrétien afin d’y trouver plus facilement des alliés et il privait de direction politique les chrétiens favorables à une alliance avec la Syrie.

Trente et un ans après l’« opération Cèdre », après une guerre civile et des occupations étrangères qui ont laissé un pays dévasté et faits des milliers de mort, la situation politique libanaise est, volens nolens, géopolitiquement fort semblable malgré les retournements d’alliance. La même ligne de partage sépare, encore et toujours, la communauté chrétienne : face aux partisans de l’Occident et d’Israël, se dressent ceux qui revendiquent un destin arabe pour le Liban. Parmi les premiers, on retrouve Samir Geagea et le parti Kataëb. Dans le camp des seconds, le général Aoun et Sleimane Frangié, le fils du député assassiné, incarnent l’avenir des Arabes chrétiens et leur combat constitue un démenti au prétendu « choc des civilisations » qui voudrait voir s’affronter l’Occident et l’Orient.

Quand aux « assassinats ciblés » et aux « false-flag operations » ils n’ont pas cessés.

Il n’est pas inutile de se souvenir de l’assassinat, le 21 octobre 1990, de Dany Chamoun, fils de l’ex-président Camille Chamoun et personnalité politique en vue de la communauté chrétienne, de sa femme Ingrid et de ses deux enfants de 5 et 7 ans. Très hostile à Israël, Dany Chamoun soutenait le général Aoun dont les troupes affrontaient alors la milice des Forces libanaises que dirigeait Samir Geagea… Il va sans dire que ce quadruple meurtre fut porté au crédit du « Gandhi libanais ».

Mais cela est déjà de l’histoire ancienne et un fait quasiment oublié alors que l’assassinat de Rafik Hariri, le 14 février 2005, fait encore la une des journaux. L’enquête internationale n’a toujours pas aboutie et est l’occasion de manipulations politiques successives : alors qu’il a fallu renoncer à accuser la Syrie, faute de preuves crédibles, les enquêteurs – pour le moins proches des États-Unis et d’Israël – désignent maintenant l’Iran et le Hezbollah libanais…

Mais dans le même temps, le journaliste d’investigation Wayne Madsen a créé l’événement sur la chaîne de télévision Russia Today, en déclarant que l’assassinat de Rafik Hariri avait été commandité par le vice-président des États-Unis de l’époque, Dick Cheney, qui avait activé un escadron de la mort US lié à une structure israélienne équivalente. La nouvelle n’a cependant impressionnée que ceux qui n’ont pas de mémoire, car dès le 12 mars 2005, le même journaliste se basant sur des sources issues des services d’espionnage libanais, avait affirmé que Rafik Hariri avait été assassiné à l’initiative conjointe de l’administration Bush et du gouvernement israélien, alors dirigé par Ariel Sharon, par les mêmes agents qui avaient éliminé le dirigeant chrétien libanais Elie Hobeika, assassiné alors qu’il s’apprêtait à témoigner contre Sharon devant un tribunal de Bruxelles dans un procès portant sur le rôle joué par le Premier ministre israélien dans les massacres perpétrés, en 1982, dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila.

Hariri, nationaliste tant panarabe que libanais, gênait alors les USA et Israël car il s’opposait de manière inébranlable à l’installation d’une importante base aérienne américaine dans le nord du Liban. Un base qui dans les plans du Pentagone aurait du servir de plate-forme logistique et de transit pour les forces américaines en Irak, ainsi que de centre de loisirs pour les soldats américains engagés dans la région, tout en protégeant les pipelines américains dans la région (Bakou-Tbilissi-Ceyhan et Mossoul-Kirkouk-Ceyhan) et en menaçant la Syrie et l’Iran. Wayne Madsen, dès mars 2005, avait précisé que les assassinats de dirigeants étrangers tels Hariri et Hobeika (et on ne peut s’empêcher de penser tels ceux de Frangié, Karamé ou Chamoun) relevaient du feu vert de hauts responsables de la Maison Blanche dont le vice conseiller ès sécurité nationale Elliot Abrams, connu pour être l’agent de liaison clé entre la Maison Blanche et le cabinet de Sharon pour les « coups tordus », allant jusqu’à l’assassinat politique

Source :
Géostratégies.com



À Lire: Ouvrage coproduit par des journalistes israéliens à la gloire des services de renseignement extérieurs d’Israël : le Mossad.
L’évolution de ce service de renseignement talentueux, quoique doté de faibles moyens comparés à ceux de ses adversaires, est décrite à travers les grand succès mais aussi les échecs rencontrés.
La personnalité de ses chefs, les rapports avec les autres directions du renseignement israélien (contre-espionnage, renseignement militaire, police), ses difficultés lors de la guerre du Kippur de 1973 et la crise morale qui s’en est suivie ne font pas seulement de cet ouvrage une mise en valeur du Mossad sans critique.

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