Blog d'opinion et de résistance. Les médias ne sont pas libres, mais simples outils de désinformation et de propagande pour l'Occident militaro-financier. Pas de liberté d'informer, donc pas de liberté ni de démocratie. La désinformation est l'ennemie Public N°1. Eva, journaliste-écrivain, libre-penseuse, dénonce et interpelle.
Présentation Dossier par eva R-sistons
(1) http://r-sistons.over-blog.com/article-2-causes-a-relayer-partout-referendum-sauver-la-terre-shoah-tsiganes-49741770.html - 2e volet
http://www.mandora.fr/mandorine/index.php/cinema/liberte
Mes amis,
Je reviens sur ce sujet d'une importance capitale pour lancer un Appel aux rescapés tsiganes de la Shoa, afin qu'ils témoignent de leur vécu.
La "Shoah" en tant que génocide de populations, est un événement historique de première importance. Malheureusement, nous n'en connaissons qu'une facette: Celle des Juifs, qui perdirent un tiers de leurs citoyens européens pendant cette sinistre période, alors que les Tsiganes, les handicapés mentaux, les homosexuels, les communistes, les patriotes... en furent aussi largement victimes. C'est une grande injustice historique. La mémoire ne doit pas être sélective, de même qu'elle ne doit pas être excessive, obsessionnelle, et trop envahissante, au point de présider, négativement, à certaines politiques !
Le devoir de mémoire est une nécessité, mais la mémoire doit être digérée, et encore mieux, faire l'objet d'une démarche de pardon, de réconciliation, pour ne pas être castratrice, paralysante. Il n'est pas juste que seuls les Juifs se soient appropriés cette douloureuse période, les camps de la mort ont fait d'autres victimes, tout aussi spoliées, et il n'est pas bon, non plus, que nous soyions soumis à une overdose de commémorations, de rappels, de mémoires, car cela va à l'encontre des buts recherchés. Lorsque nous entendons à longueur d'émissions, de films, d'articles, parler de la Shoah, nous sommes excédés. L'excès se retourne contre leurs auteurs. Il est à mon avis bien plus efficace de projeter un film comme Nuit et Brouillard, que de nous servir, presque chaque jour, d'une façon ou d'une autre, le rappel de cette période, au demeurant concernant les seuls Juifs. Les génocides de l'Histoire se valent, ils sont tous aussi atroces, qu'ils concernent les Amerindiens, les Arméniens, les Karens, les Noirs...
Aujourd'hui, la grande amie des Tsiganes que je suis se contentera d'évoquer la "Shoah" des seuls Tsiganes, à nouveau, pour demander que l'on répare enfin une injustice historique: Parce que le peuple tsigane ne défend jamais ses droits, parce qu'il est ostracisé, encore et toujours, parce que trop des siens ne sont pas scolarisés, et pour bien d'autres raisons, ils subissent l'intolérable: Non seulement PLUS que quiconque ils ont été liquidés, anéantis, exterminés dans les camps de la mort, mais ils sont deux fois victimes: Par notre indifférence, par notre silence, par notre oubli. Plus de la moitié d'entre eux ont péri, et nul n'en parle ! Non seulement il faut les associer aux commémorations, mais il faut mettre en valeur leur vécu, rétablir la vérité, relayer leur cause. Et dans ce but, je lance un double appel:
- Aux Tsiganes eux-mêmes, afin que les derniers témoins rescapés témoignent, avant qu'ils ne disparaissent à leur tour. Un Lecteur, documentaliste, s'est proposé pour les aider. Je rappelle que plus de la moitié des Tsiganes européens furent exterminés dans les camps de la mort.
- Aux citoyens photographes, écrivains, journalistes, cinéastes... pour qu'ils relaient dans les livres d'Histoire, dans des articles, dans des films, dans des vidéos, cette page méconnue et douloureuse. Au nom de la vérité, de la justice, et bien sûr de la nécessaire mémoire ! Oui, pour réparer une injustice historique !
Il y va de notre crédibilité, et de l'honneur des Tsiganes.
Eva R-sistons à la mémoire sélective, à l'injustice, à l'oubli.
Rappel:
Eva et son guitariste tsigane, à Grenade
Reçu ce commentaire d'un documentariste:
Etant "documentariste" je mettrais bien volontiers mes outils à disposition d'un projet autour du génocide Tzigane, et éventuellement aussi des raisons de l'ignorance totale dans lequel nous sommes tenus. J'ai visité le Mémorial de la Shoah et j'ai été surpris qu'il n'y ai pas un mot sur le sujet. La seule personne qui a souvent évoquée la chose est Simone Weil...Dans un premier temps, s'il y a encore des survivants dont il faut enregistrer le témoignage, faites le moi savoir . pregoli2001@yahoo.fr Pascal Regoli
Liberté, le film de Tony Gatlif
Le destin, mal connu du grand public, des Tsiganes pendant la 2e Guerre Mondiale
« Et sur ses cordes, le vent moqueur, pour qui savait l’écouter, jouait un dernier air de…liberté. »
Tony Gatliff, réalisateur, musicien et scénariste, né d’une mère d’origine gitane et d’un père kabyle s’est souvent inspiré de ses racines dans ses films. Dans Liberté tiré du film éponyme sorti en salles le 24 février dernier, il s’associe au romancier Eric Kannay pour raconter le destin, mal connu du grand public, des Tsiganes pendant la Deuxième Guerre Mondiale.
Théodore et le clan de Puri Dai
Zanko, Kako, Taloche, Tatane et leur clan sont gitans, tsiganes, bohémiens, Roms. Sous l’autorité de l’ancienne Puri Dai, ils voyagent au gré de leurs envies et de leurs besoins sur les routes de France et de Belgique. Se pliant à la loi de 1912, ils viennent faire pointer leur carnet anthropométrique dès leur arrivée auprès de la gendarmerie ou de la mairie. L’arrivée de l’occupant allemand ne signifie pas grand-chose pour eux. Aussi se rendent-ils à Saint Amont, en zone occupée, pour passer l’hiver et gagner de quoi survivre. Sur le chemin, ils recueillent Petit Claude, un jeune orphelin. A leur arrivée, ils sont accueillis par Théodore, maire et vétérinaire du village, un humaniste et un républicain convaincu. Secondée de Lise Lundi, il réussit à les convaincre d’envoyer leurs enfants à l’école.
Leur insouciance et leur joie de vivre sont de courte durée : ils sont rapidement inquiétés puis arrêtés par la police de Vichy qui les parque dans le camp de Villers. Théodore décide de les aider, « pour faire quelque chose, juste quelque chose ». Pour cela, il leur cède une vieille maison de famille. Propriétaires, ils sont rattachés à un lieu et sont libérés. Mais se fixer, c’est renoncer à l’essence même de leur vie et sacrifier leur liberté. Et comme ils l’ont toujours fait, ils veulent reprendre la route.
Des laissés pour compte de l’histoire
Tony Gatliff porte en lui l’alma gitana, l’âme gitane. Riche de ses origines, il désirait depuis longtemps traiter ce sujet mal connu du massacre des Tsiganes qui fut la 2ème population, victime de la politique génocidaire des Nazis. Force est de reconnaître que cet épisode de l’Histoire est très peu mentionné, ne serait-ce dans les livres scolaires. Il voulait également axer son histoire sur les « Justes » ayant aidé la population tsigane pendant cette période.
Il a d’abord été confronté au problème des sources françaises, peu d’entre elles mentionnant l’arrestation ou l’internement des Roms. Pourtant à force de patience, il est tombé sur un document mentionnant un certain Joseph Toloche qui fut interné le 2 août 1942 dans le camp de Montreuil-Bellay. Toloche deviendra son Taloche. Un autre mentionné l’acte d’un notable ayant cédé pour un franc symbolique sa maison à un clan de tsiganes. Il s’en inspire pour le personnage de Théodore. Lise Lundi a été inspiré par la résistante-déportée, Yvette Lundy. Si cette dernière n’a pas eu l’occasion de cacher des Tsiganes, son action résistante a inspiré le personnage de l’institutrice. C’est à partir de ces maigres sources qu’est né le scénario du film et dont le roman est tiré.