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Blog d'opinion et de résistance. Les médias ne sont pas libres, mais simples outils de désinformation et de propagande pour l'Occident militaro-financier. Pas de liberté d'informer, donc pas de liberté ni de démocratie. La désinformation est l'ennemie Public N°1. Eva, journaliste-écrivain, libre-penseuse, dénonce et interpelle.

Affaires de journalistes... Pujadas et l'affaire des rumeurs

Affaires de journalistes

 

 

pujadas.jpgC'était ce lundi 5 avril, un peu après 9h30 du matin, et David Pujadas était interrogé par Pascale Clark sur France Inter. Elle lui demandait comment il allait traiter dans le JT l'affaire des rumeurs. Et David Pujadas, plutôt que de dire la vérité - autrement dit que c'était un sujet trop dangereux à traiter à l'antenne- s'est lancé dans une explication très hypocrite « ce n'est pas un sujet intéressant , il n'a pas sa place au 20Heures ». Etonnement de Pascale Clark, qui lui demande pourquoi le « complot international » évoqué par Pierre Charron ne mériterait même pas une brève au 20 heures. Pujadas n'a fourni aucune explication, mais il a simplement répété « aucun intérêt ». Il a sans doute changé d'avis quand la « rumeur » est devenue une affaire d'Etat, monopolisant l'attention de l'Elysée...Cette affaire a beau n'avoir aucun intérêt sur le fond, ses répercussions en ont. (Et les angles de traitement possible sont nombreux: par exemple, comment cela se fait il que le groupe Lagardere paye des gens pour écrire des fausses informations sur ses sites d'information, afin de créer du buzz et faire monter l'audience??? On sait tous que les journalistes aussi peuvent écrire des bétises, et reprendre des rumeurs non vérifiées ( puisque la presse du monde entier a mis à la Une les histoires du couple Sarkozy, sans avoir une seule preuve de leur existence, sur la seule foi d'une news non signée du site du JDD...), mais dans ce cas la, il s'agissait plus cyniquement d'écrire n'importe quoi, pour faire venir le lecteur. Est ce bien déontologique de la part du plus grand éditeur français??? Fin de la première parenthèse.)

 

Le même Pujadas était invité de Pascale Clark pour défendre son choix, et celui de Hervé Chabalier, de l'agence Capa : dénoncer les pédophiles qu'ils avaient suivis pour leur reportage dans les Infiltrés. Et la, le Pujadas qui jugeait que les rumeurs ne faisaient pas partie du journalisme digne du 20heures, défendait le journalisme qui consiste à se déguiser, ne pas dire qui on est aux gens qu'on filme, et les dénoncer ensuite à la police. Deux poids, deux mesures. Sur cette affaire des Infiltrés, il a été lâché par sa rédaction en chef : les journalistes de la chaîne se sont plaint de la dénonciation, et la direction de l'information plutôt que de soutenir sa star a botté en touche, en indiquant que les Infiltrés ne relevaient pas de la direction de l'information. Pas très bon pour un garçon qui postule à la direction de l'information de la chaîne.

 

On voit donc que la semaine a été compliquée pour notre service public : d'un coté, son emblème dénonce des gens, de l'autre, le même emblème refuse de parler des histoires privées de l'Elysée, alors même qu'elles deviennent une affaire d'état...Cela constitue un manque de logique, mais cela nous arrive sans doute à tous !

 

( A propos des Infiltrés, on se range dans le camp de ceux qui pensent que cet alignement sur la police n'est pas un progrès pour le journalisme : on a tous rencontré ou interrogé dans nos enquêtes des gens qui ne respectaient pas la loi. Certes ils n'étaient pas pédophiles, mais cela ne change pas le fond de la question : si désormais, la ligne est de dénoncer les gens qui ont enfreint la loi, que devrons faire les journalistes lambda comme moi quand il tombent sur des hors la loi ? Et comment pourrons-nous gagner leur confiance avant de les interroger ?

 

En agissant ainsi, même si c'est pour le bien de la société, David Pujadas et Hervé Chabalier ont fait franchir une ligne jaune à notre profession. Ils auraient pu au moins le faire dans la discrétion absolue, plutôt que de s'en vanter à tous. Je leur pose une question subsidiaire : que doivent faire les journalistes qui couvrent les tremblements de terre, ou les catastrophes, caméra en main, pour alimenter le 20 Heures ? Filmer les gens en train de mourir ou les aider à survivre ? La problématique ne me semble pas très différente, mais pourtant Pujadas diffuse leurs reportages...

 

 

 

http://claude-soula.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/04/08/affaires-de-journalistes.html

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