Blog d'opinion et de résistance. Les médias ne sont pas libres, mais simples outils de désinformation et de propagande pour l'Occident militaro-financier. Pas de liberté d'informer, donc pas de liberté ni de démocratie. La désinformation est l'ennemie Public N°1. Eva, journaliste-écrivain, libre-penseuse, dénonce et interpelle.
Sommaire :
Edito d'Eva : Promotion de la lessive Strauss-Kahn
DSK sur A vous de Juger, France 2
« Le point de retournement » devrait avoir lieu « au premier semestre 2010 ». Tous les patrons du Fonds Monétaire International, au cours de leurs carrières, ont eu à se prêter au petit jeu des prédictions. Mais en période de crise, les prédictions d’un directeur général d’une telle organisation valent leur pesant d’or. Invité, hier soir, sur France 2, Dominique Strauss-Kahn a livré la sienne : le retour de la croissance serait donc pour l’année prochaine. « Mais il y a des “si” » prévient-il aussitôt : « Les Américains mettent plus l’accent sur la relance. Les Européens mettent plus l’accent sur la régulation. Si j’ai un appel à faire ce soir pour le G20, c’est que ce ne sera pas suffisant. » Et pour l’ancien ministre socialiste d’évoquer une troisième voie : « assainir le secteur bancaire », le débarrasser de ces fameux « actifs toxiques » évalués aujourd’hui par le FMI à « 2 300 milliards de dollars » : « Il faut absolument faire sauter la thrombose » car l’économie mondiale ne pourra pas se remettre sur pied « tant que [le secteur bancaire] ne [recommencera] pas à prêter de l’argent. »
La méthode ? Peu importe.
« Ce qu’il faut, c’est faire » !
Le hic, c’est que DSK, qui dit jouir aujourd’hui d’une « parole libre », ne s’autorise pas à trancher sur la méthode à adopter pour venir à bout de « la thrombose ». Faut-il rentrer au capital des banques ou simplement leur prêter l’argent dont elles manquent ? Il fut un temps où il prônait les « nationalisations temporaires ». Aujourd’hui il se refuse à faire publiquement un choix. La faute à sa fonction sans doute : « Toutes les techniques sont utilisables. Ce qu’il faut, c’est faire. Lorsque la maison brûle, il faut sortir la lance à incendie. » Mais prêter de l’argent aux organismes bancaires, sans contreparties ou presque, comme a pu le faire la France, n’est-ce pas alimenter le grand incendie ? Les Français d’ailleurs, sont-ils prêts à voir leur gouvernement renflouer à nouveau les banques ? Sûrement pas.
Le protectionnisme
conduit au « repli sur soi »
En revanche, quand il s’agit du protectionnisme, Dominique Strauss-Kahn s’autorise à trancher. Et il s’autorise, par la même occasion, tous les clichés. Dans un réflexe quasi pavlovien, il évoque « les années 1930 » et la menace du « repli sur soi ». Aurait-il oublié qu’il est socialiste ? Lui dit l’être « autant qu’avant ». D’ailleurs, il voit une « victoire idéologique de la social démocratie qui est en train de se passer aujourd'hui ». Alors peut-être a-t-il oublié que certains de ses camarades, entre autres, ont théorisé un protectionnisme moderne, bien éloigné de celui des « années 1930 », comme Laurent Fabius et son « juste échange » ? Non, DSK est simplement dans son rôle de dirigeant du gendarme de la finance mondiale tant décrié par les altermondialistes et les ultra-libéraux. Des ultra-libéraux qu’il a malgré tout dû irriter en se réjouissant de la fin du « dogme » de l'autorégulation et de l’émergence d’un « modèle de développement plus environnemental, plus soucieux du cadre de vie, plus moral, refusant tout ce qui tourne autour de l’argent-roi. » Encore que, vu la situation actuelle, ça n’est presque pas étonnant. Même de la part d’un patron du FMI…
Et patron du FMI, DSK l’est vraiment. Lorsque sont évoquées les affaires intérieures de la France, il tient le rang qui est le sien en évitant soigneusement de faire le moindre commentaire. Tout juste repousse-t-il d’un revers de la main la rumeur qui le disait futur Premier ministre de Nicolas Sarkozy : « Ce n’est pas sérieux. On ne sortira pas de la crise par des combinaisons politiques. » Il ne se livre pas à ce genre de prédiction, Dominique Strauss-Kahn. Il est au-dessus de ça : il est directeur général du FMI. Un directeur terriblement comme tous les autres…