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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 20:53
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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 00:39

http://www.librairiemonet.com/blogue/wp-content/uploads/assiette-au-beurre-capitalisme.jpg

 

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http://www.bankster.tv/ressource.htm


« Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis »

 

Thomas Jefferson (3ième président des Etats Unis,1802)

 

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A lire,

l'article d'eva R-sistons :

 

La dette explose, l'UE explose, le Système capitaliste explose: Jusqu'où ?

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 00:12
http://s1.lemde.fr/image/2011/02/17/540x270/1481764_3_903d_des-manifestants-pro-kadhafi-exhibent-le.jpg
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Pourquoi le peuple libyen soutient tant Kadhafi
et pourquoi après 6 mois de bombardement de l’OTAN,
il n’est pas tombé. 

Pourquoi le nombre de libyens en France ou d’autres pays d’Europe ne se compare pas avec celui des pays du Maghreb comme les algérien(ne)s, les marocain(ne)s ou encore les tunisien(ne)s ? 

 
1) L’électricité à usage domestique est gratuite.


2) L’eau à usage domestique est gratuite.


3) Le prix d’un litre d’essence est de 0,08 EUROS.


4) Le niveau de vie en Libye est 100 fois moins élevé que la France. (exemple : le prix de 40 baguettes (demi baguettes à la française) ne coûte que 0,11 EUROS. Sachant que le prix d’une demi baguette en France est de 0,40 EUROS, le prix de 40 demi baguettes en France est de 145 EUROS).


5) Des prêts des banques sans intérêt.


6) Pas d’impôt à payer et la TVA n’existe pas.


7) L’Etat a investi beaucoup d’argent pour la création de diverses emplois. 


8) La LIBYE ne doit de l’argent à personne et ne doit aucun cent à personne. La France a 233 milliards de dettes en janvier 2011 soit 67% du PIB 


9) Le prix pour l’achat d’une voitures (Chevrolet, Toyota, Nissan, Mitsubishi, Peugeot, Renault…) est au prix d’usine (voitures exporter du japon, Corée du sud, Chine, Etats-Unis…).


10) Pour chaque étudiant voulant faire ses études à l’étranger, le gouvernement attribue une bourse de 1 627,11 EUROS par mois et l’enseignement supérieur est gratuit à l’étranger.


11) Tout étudiant diplômé reçoit le salaire moyen de la profession du cursus choisie s’il ne trouve pas d’emploi.


12) Lorsqu’un couple se marie, l’Etat paie le premier appartement ou maison (150 mètres carrés).


13) Pour chaque famille libyenne sur présentation du livret de famille, celle-ci recevra une aide de 300 EUROS par mois.


14) Il existe des endroits appelant « Jamaiya » où on vend à moitié prix les produits d’alimentation, pour toute grande famille sur présentation du livret de famille.


15) Pour tout retraité, celui-ci reçoit une aide de 200 EUROS par mois.


16) Pour tout employé dans la fonction publique et lors d’une mobilité nationale à travers la Libye, L’Etat fournit une voiture et une maison et sans rien à payer. Et quelques temps après, ces biens sont à lui.


17) Dans le service public, même si la personne s’absente un ou deux jours, pas de déduction de ces jours sur son salaire et pas de justificatif de maladie.


18) Pour toute personne libyenne, n’ayant pas de logement, il s’inscrit auprès d’un organisme de l’Etat, et il lui sera attribue un sans qu’il n’avance aucun et sans crédit.


19) Pour toute personne libyenne, souhaitant faire des travaux dans sa maison, il s’inscrit auprès d’un organisme de l’Etat et il lui sera fait gratuitement par des entreprises de travaux publics choisie par l’Etat.

 

SOURCE :
 
Publié par Julius FOX
 
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Bientôt, tous ces avantages seront finis  ! L'Occident va "moderniser" le pays : Austérité pour tous, et dettes puisque les banques seront privatisées et le pétrole  offert aux multinationales étrangères ! eva
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Voir le post complet ici :
 
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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 11:49

Entretien ; Michel Collon à La Nouvelle République : « L’Occident soutient, arme et excuse des gens qui sont des terroristes et des racistes »

Entretien ; Michel Collon à La Nouvelle République : « L’Occident soutient, arme et excuse des gens qui sont des terroristes et des racistes »

Michel Collon est journaliste indépendant, écrivain et historien belge. Ayant commencé sa carrière à l'hebdomadaire belge Solidaire. Auteur de plusieurs livres sur la politique internationale, il est également co-auteur du film documentaire « Les Damnés du Kosovo » sur la guerre menée par l’Otan en Yougoslavie. Il a produit le documentaire de Vanessa Stojilkovic, Bruxelles – « Caracas sur l’expérience du Venezuela ». Il est membre du Conseil Consultatif de la télévision latino-américaine TeleSur. Il a également organisé des déploiements d'observateurs civils en Yougoslavie et en Irak.

 

Récemment, il a effectué un séjour en Libye d’où il nous rapporte des faits et témoignages dans un livre qui sortira la semaine prochaine sous le titre : « Libye, Otan et médiamensonges ». C’est dans ce contexte que La Nouvelle République s’est rapprochée de lui pour en savoir plus sur cette lancinante question.
Notez


Chérif Abdedaïm
Lundi 12 Septembre 2011



LNR/ Dans votre livre sur la Libye, vous parlez de médiamensonges ; ce qui veut dire que la réalité est tout autre que celle présentée par l’OTAN. Pouvez-vous nous éclairer là-dessus ?
Toute la campagne de l’OTAN repose sur une campagne de désinformation de l’opinion publique. Celle-ci a été manipulée pour lui faire approuver cette guerre et cela confirme ce que nous disions lors des guerres précédentes. Chaque guerre commence par un médiamensonge et le but est de tromper et d’endormir l’opinion publique. Ici, on a commencé par nous dire Kadhafi bombarde son peuple. Dans ce cas là, évidemment, il faut faire quelque chose. Mais c’étaient des informations entièrement fabriquées par Al Jazeera d’abord, Al Arabia, ensuite. Il faut quand même remarquer qu’Al Jazeera, c’est la télé du Qatar et que l’émir du Qatar est partie prenante dans la guerre. Il est dans l’alliance de l’OTAN. Le Qatar avait investi en Libye mais il n’était pas très satisfait. Il voulait, en fait, faire main basse sur le gaz de la Libye. Le Qatar a comme ambition de devenir un géant mondial du gaz, de tenir tête à la Russie et, évidemment, sur ce point, il est soutenu par les Etats-Unis et la France. En plus la Libye de Kadhafi avait le projet de créer un grand pôle industriel et financier au Proche-Orient, le Qatar a le même projet, donc, en rivalité. Le Qatar veut absolument être la grande puissance arabe sur le plan économique et financier. Ce qui nous fait dire que c’est guerre économique dans son chef. Alors, comme Al Jazeera est la propriété de l’émir du Qatar, il est clair que ce dernier l’a mise au pas. Al Jazeera qui avait joué un rôle très noble et très courageux sur la Palestine ou l’Irak, est devenue une télé-soldat et une télé de l’OTAN.

NR/Plusieurs sources ont avancé que certaines images diffusées par Al Jazeera étaient tournées dans un décor fabriqué au Qatar représentant la place verte, Al Azizia, etc. Avez-vous des informations à ce sujet ?
Oui, j’ai entendu ça, je n’ai pas pu vérifier ; mais apparemment d’après les premiers indices, il y aurait même une confirmation du chef du CNT comme quoi effectivement on aurait mis en scène de fausses images de libération pour démoraliser les troupes ; et cela va dans le même sens. On n’a pas arrêté d’annoncer que Kadhafi était mort ou son fils, ou qu’il était en fuite. Le ministre britannique des affaires étrangères avait dit qu’il était venu au Vénézuela. Ce genre d’info, c’est classique dans toutes les guerres. Ce sont des infos absolument fausses visant à démoraliser l’adversaire et tromper l’opinion internationale. Faire croire que tout est fini. Il faut donc vérifier à propos de ces images. On va le faire avec notre équipe. Mais aussi, chaque guerre apporte son lot de nouveauté dans la désinformation. Et la nouveauté, c’est qu’effectivement on met carrément des images en scène en studio. Je voudrai juste compléter ce que je disais au début, la campagne de l’OTAN repose sur l’idée :
-que Kadhafi a bombardé son peuple. Les satellites russes ont montré que rien ne s’est produit de ce genre. Tous les témoins ont dit que c’était faux.
-on a dit que Kadhafi employait des mercenaires. On dit aussi que Kadhafi avait ordonné à ses soldats de violer en masse et qu’il leur avait fourni des containers de viagra pour ça. C’est aussi un classique de la désinformation dans toutes les guerres : diaboliser l’armée qui vous résiste, la couvrir de calomnies sur des crimes sexuels. Cela avait servi en Bosnie aussi. En fait, il faut dire que toute la campagne de l’OTAN a consisté à tromper l’opinion publique pour avoir un prétexte pour bombarder, parce qu’en fait, on ne voulait pas protéger les civils, on voulait abattre le gouvernement libyen, voler le pétrole, voler les ressources financières.

LNR/La plupart des médias « officiels » prétendent que ce sont les insurgés qui ont renversé Kadhafi alors que l’OTAN n’assurait qu’une couverture aérienne. D’autres sources, par contre, avancent que des forces spéciales, françaises et britanniques ont débarqué à Tripoli. Quelle version des faits pouvez-vous nous confirmer, vous qui avez déjà été sur le terrain ?
En fait les insurgés ou les rebelles, ne représentent pas une force populaire significative qui aurait permis de renverser le gouvernement libyen. C’est toute la différence avec les révoltes tunisienne et égyptienne où le peuple était unanime pour se débarrasser de tyrans détestés et ici, il y a une insurrection très minoritaire qui, si elle n’avait pas été mise en place, armée et soutenue par les bombardements de l’OTAN, n’aurait jamais pu s’emparer du pouvoir et, en fait, aurait déjà été éliminées par les forces libyennes depuis longtemps. Je parle sur le plan militaire. Ce sont effectivement les bombardements de l’OTAN qui ont fait la décision et les forces spéciales françaises, britanniques et d’autres qui encadraient les troupes, les dirigeaient, leur fournissaient les renseignements et, selon des témoignages, faisaient partie du sale travail d’élimination de résistants et de personnalités.

LNR/Donc, apparemment, les forces françaises et britanniques étaient présentes au sol ?
C’est ce que j’ai écrit dans mon texte « comprendre la guerre d’avril ». Les services secrets italiens, étant donné que l’Italie est dans une grande rivalité commerciale en Libye avec la France et qu’ils étaient furieux de l’intervention de Sarkozy, n’ont pas hésité à balancé le fait que les services secrets français étaient actifs sur le terrain avant la résolution de l’ONU et qu’ils ont continué en violation de la résolution 1973.

LNR/Certains avancent que ces « rebelles » étaient pour la plupart des mercenaires saoudiens, qataris et même des narcotrafiquants colombiens, qu’en est-il réellement ?
Effectivement, on a beaucoup d’indications qu’il ya une privatisation de la guerre par les Etats-Unis. Obama et notamment son entourage ; Brezinski et les stratèges de ce genre, ont tiré les leçons de la période Bush. Les Etats-Unis ne sont plus capables, ils n’ont n’en jamais gagné une guerre à part celle contre la minuscule île de Grenade, ils n’ont jamais gagné une guerre sur le terrain.
Alors, la méthode Obama a consisté à soutraiter la guerre. Il y a une sorte de privatisation. On envoie des brigades qataris, on confie aux Emirats Arabes Unies le soin de mettre sur pied une armée privée, des mercenaires, en fait, qui ont été sur le terrain en Libye et qui ont été formés par des instructeurs des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux. C’est cette privatisation de la guerre qui permet à Obama de dire que l’armée des Etats-Unis se retire d’Iraq mais en fait, on fait de la soustraitance.
Concernant les narcotrafiquants, oui, j’ai eu aussi des informations, mais je n’ai pas été le témoin direct, que des cadres et des mercenaires colombiens étaient d’une part dans la formation de l’armée des émirats dont je viens de parler et aussi sur le terrain. Il faut savoir en fait qu’il y a une collaboration très étroite entre les forces israéliennes, les forces colombiennes en Colombie et dans d’autres pays. Donc, on retrouve là, une sorte d’internationales de mercenaires et de la soustraitance de la guerre


LNR// Vous avez rencontré des personnes qu’on présentait pour des mercenaires ; c’est d’ailleurs ce que vous déclariez dans votre prochain livre, qui sont-elles en réalités ?

Il s’agit de l’un des pires médiamensonges des médias occidentaux pour justifier cette guerre. On nous a dit depuis le début que Kadhafi était tellement isolé, qu’en fait il n’avait que des mercenaires pour le soutenir. Et puis, on nous a présenté des noirs qui étaient tués dans l’Est de la Libye dans un premier temps et on nous a dit que la population était en colère contre ces mercenaires et ils avaient été tués comme ça. En réalité, il est connu de tous les connaisseurs de la Libye que dans la région de Benghazi, il existe depuis longtemps un racisme anti-noir et aussi un racisme contre les libyens à la peau plus foncée, c’est-à-dire les libyens du Sud. Et ce racisme s’est donc tourné, d’une part, contre les libyens à la peau noire et, d’autre part, contre des africains qui vivaient en Libye depuis longtemps et qui avaient, soit la nationalité libyenne, soit des papiers, une maison, etc . Telle est la structure de l’économie libyenne. Il y a énormément d’immigrés dans les hôtels, les restaurants, les services de nettoyage et d’entretien. Une très grande partie du travail manuel est effectuée par des gens d’Afrique noire qui étaient d’ailleurs très content parce qu’en Libye, ils avaient une bonne situation et qu’ils obtenaient facilement des papiers, une maison, une voiture, un bon salaire ; ce qui est en contraste total avec la situation dans leur pays d’origine où ils souffrent la misère et les persécutions très souvent et la situation en Europe où on les pourchasse ou les enferment dans des sortes de prisons pour immigrés. Ils étaient très reconnaissants à Kadhafi parce que justement il a toujours lutté contre le racisme anti noir. Ce qui est scandaleux de la part des médis occidentaux, c’est qu’on a donné une confirmation de cette théorie, de ces rebelles racistes, comme quoi ces africains étaient des mercenaires, il faut qu’on les tue. Et en réalité, de cette façon là, on a soutenu des gens qui pratiquent le nettoyage ethnique. L’ironie du sort, c’est que c’est le premier président noir des Etats-Unis qui a soutenu les mouvements qui pratiquent le nettoyage ethnique contre les noirs.
Personnellement j’ai rencontré des africains qui étaient venus à Bab El Azizia, le palais présidentiel. Et ils étaient venus spontanément former une sorte de bouclier humain. Ils aimaient Kadhafi, ils étaient contents de ce qu’il avait fait pour eux. Et, ils sont venus quand l’OTAN a commencé à bombarder son palais. Moi, j’ai discuté avec ces gens, c’étaient des hommes de tous âges, des enfants, des femmes. Je m’excuse, quand on est des mercenaires on ne met pas ces femmes et ces enfants face aux bombardements et à ces opérations de guerre, donc, c’est ridicule. J’ai été extrêmement choqué de voir des gens, avec qui j’avais parlé et qui étaient vraiment très chaleureux, très motivés, les mains liés dans le dos et qui ont été torturés et massacrés comme des animaux et laissés là sur le sol. Il faut le dire, l’Occident soutient, arme et excuse des gens qui sont des terroristes et des racistes ; cela doit être dit.


LNR/ Lors du siège de Tripoli, le journaliste Thierry Meyssan avance un chiffre de 1300 morts et 5000 blessés, tous des civils,  avez-vous des informations précises à ce propos ?

Là, je n’ai rien de plus à vous dire sur les chiffres. Comme vous le savez, les chiffres c’est toujours quelque chose de très difficile à estimer et je n’ai pas de compétence pour donner un chiffre. Il y a une étude qui a été faite récemment et avance que l’OTAN ayant largué 30.000 bombes. Si on fait une estimation pas très élevée, qui est de deux morts par bombe, on arrive à un chiffre de 60.000 morts.

LNR/ Cette désinformation a-t-elle eu un impact en Europe ou, au contraire, l’opinion est-elle assez informée sur la réalité des événements, notamment par le biais des médias alternatifs ?


Malheureusement, oui. La désinformation a eu un impact absolument catastrophique sur l’opinion publique européenne. Il n’y a eu pratiquement aucune manifestation, sauf très petites. Malheureusement, même le mouvement anti-guerre, les progressistes en Europe pensent que cette fois-ci, Obama et Sarkozy ont mené une bonne guerre. Et j’ajouterai que malheureusement, une très grande partie des personnes d’origines arabes et musulmanes qui vivent en Europe pensent la même chose à cause du rôle d’Al Jazeera comme je viens de le dire. Donc, effectivement, sur le plan de la bataille de l’information, actuellement la situation est assez catastrophique, le mensonge l’a emporté largement.

LNR/ En Irak, la guerre a été déclenchée pour des motifs fallacieux (armes de destruction massive, relation Saddam –Al Qaïda, etc) ; plus tard, la vérité est apparue au grand jour et l’opinion s’est aperçue qu’elle avait été trompée. A propos de la Libye, comment l’OTAN va-t-elle gérer la situation médiatique de l’après Kadhafi ?

Effectivement, on a une répétition des médiamensonges sur l’Iraq et, comme je viens de le dire, c’est que l’opinion européenne avait été, en tout cas après un certain temps, très sceptique et même très avertie sur le médiamensonge sur les armes de destruction massive et ici, il faut bien le dire que ça a marché. Si vous allez dans la rue et que vous demandez à n’importe qui, vous aurez neuf personnes sur dix qui vont vous dire « oui, il a bombardé sa population ». Maintenant comment l’OTAN va-t-elle gérer la situation médiatique de l’après Kadhafi ? Le problème c’est qu’il faut d’abord qu’on impose un débat où le public a le droit de savoir, de vérifier la qualité des informations qui lui ont été données. Et là, la tâche de groupe comme Investig-action qui anime notre site. On a diffusé beaucoup d’articles et on va continuer. On vient de sortir le petit livre dont je vous parlais « Libye, OTAN et médiamensonges » et qui paraîtra dans une semaine. Et il est très important que l’opinion se rende compte qu’elle a été manipulée et qu’à cause de cela, il y a des dizaines de milliers de libyens qui sont morts et que le pays va connaître le même enfer que l’Iraq.
Donc, c’est la première bataille à mener. J’espère qu’une partie des journalistes honnêtes des grands médias vont se rendre compte, quand même, qu’à chaque guerre, on les piège et qu’il y a un devoir de dire au public « oui, on a été manipulé ». C’est un devoir, parce que l’OTAN annonce clairement qu’ils vont s’en prendre à la Syrie, à l’Iran, au Venezuela, je pense aussi que l’Algérie est aussi dans le collimateur. Donc, les médiamensonges, ça a des conséquences terribles et c’est notre devoir d’imposer un débat sur ça. Evidemment, l’OTAN a intérêt à ce qu’il n’y ait pas un débat et à ce qu’on passe aux affaires suivantes, et, c’est toute la question. Est-ce qu’on va arriver à imposer un débat et que l’opinion publique sache qu’elle a été trompée?

LNR/ En mars 2007, le général U.S Wesley Clark avait déclaré dans une interview qu’un mémo, qui lui avait été montré au Pentagone, en 2001, expliquait comment l’administration américaine envisageait de prendre le contrôle de 7 pays en cinq ans : l’Irak, la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et l’Iran. Quels seraient les enjeux et les objectifs d’une telle campagne ?
Le général Wesley Clark, il faut le rappeler, ce n’est pas n’importe qui. C’est l’homme qui a bombardé, très sauvagement d’ailleurs, la Yougoslavie en 1999. Donc ce n’est pas un gauchiste ou un théoricien du complot. C’est un homme de l’appareil qui sait de quoi il parle. Et donc, quand il dit que sept pays en plus de l’Afghanistan allaient être envahis ou contrôlés par les Etats-Unis, ça confirme l’analyse que nous faisions en 2000-2001, de la politique des Etats-Unis et des gens autour de Bush, le fameux Project for the New American Century qui effectivement était une politique de contrôle total du Moyen-Orient et du monde musulman ; comme nous l’expliquons d’ailleurs dans le livre que nous allons publié dans un mois et qui s’intitule « Comprendre le monde musulman » avec des entretien avec Mohamed Hassan qui analyse les rapports stratégiques entre les Etats-Unis, l’Europe et le monde arabe et musulman, Moyen-Orient, Afrique et aussi Asie. En fait, cette prise de contrôle de ces pays, ça fait partie d’une campagne de recolonisation du monde. Les Etats-Unis, étant une économie en crise, et le système capitaliste international est en crise de façon générale avec une baisse du taux de profits, avec pour les Etats-Unis, la délocalisation de leurs usines, de leur industrie et le fait qu’il y a de moins en moins de valeur qui est créée aux Etats-Unis mêmes ; c’est donc une économie parasite qui vit sur le dos des pays du Sud. Les Etats-Unis ont un grand problème, c’est que leur pouvoir économique est en baisse constante, leur économie est en crise, leur Etat est en faillite, leur dollar ne vaut plus rien ; et la seule façon d’enrayer ce déclin et de rester le numéro un, c’est l’atout militaire, c’est de prendre le contrôle de pays tout simplement pour les coloniser ; comme on faisait dans le temps pour piller leur richesses. C’est ce qui va arriver avec la Libye, pour le pétrole, pour l’eau, pour les réserves financières très importantes, et en plus là, on a détruit le plus possible pour pouvoir reconstruire le plus possible ; comme vous voyez déjà maintenant toutes ces entreprises du bâtiment et autres qui se précipitent comme des vautours pour tirer de plus gros profits de tout ce qu’ils ont détruits. Donc, je pense que cette campagne de contrôle de tous ces pays qui ne va pas s’arrêter après la Libye, il faut y insister, c’est une campagne de recolonisation du monde.

LNR L'intervention de la France en Libye est un « investissement sur l'avenir », a déclaré récemment le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, dans un entretien au quotidien Le Parisien. Cela suppose qu’après la chute de Kadhafi, beaucoup de prétendants seront en course pour s’accaparer les richesses libyennes. Qui dirigera d’après-vous ce nouveau concert ? Les européens ou les américains ?

Quand je parlais de bataille entre vautours, c’est effectivement une bataille économique pour les contrats et, à peine Tripoli a-t-elle été envahie, que déjà dans la presse française, italienne et autres, on trouvait des informations sur le fait qu’ils se battaient comme des chiffonniers pour savoir qui allait prendre la plus grosse part du butin. Et alors, on se partage la Libye comme les puissances coloniales se partageaient l’Afrique à la Conférence de Berlin en 1884-1885. C’est-à-dire que les plus forts prennent les gros morceaux, les moins forts prennent les petits morceaux et ceux qui on choisi le mauvais cheval ou sont arrivés trop tard ne reçoivent rien.
La France dit : nous on a été en pointe, on prend 35%, elle confirme par là que c’était bien une guerre économique, une guerre pour le fric.


LNR/ L’attaque de la Libye comporte plusieurs enjeux (politiques, économiques, stratégiques), cela ne constitue-t-il pas une première étape pour un contrôle de l’Afrique, vu que le premier souci étatsuniens est d’abord d’installer cette fameuse Africom ?

Comme je l’ai indiqué dans le texte « comprendre la guerre en Libye », au début du livre dont j’ai parlé plus haut. La guerre contre la Libye a effectivement plusieurs enjeux, à l’instar de toutes les guerres menées par les Etats-Unis, parce qu’une guerre c’est un gros investissement, un risque, et l’on ne mène pas une guerre de cette envergure pour un seul petit objectif. Les objectifs de la guerre contre la Libye sont le pétrole, les réserves financières de la Libye très importantes et, justement, il s’agit de casser le rôle de la Libye comme financier alternatif de l’Afrique. La Libye, comme l’Algérie, d’ailleurs d’après ce qu’on m’a expliqué, joue un rôle de financier alternatif pour une série de pays africains qui sont soumis à des chantages de la part des multinationales de l’Europe et des Etats-Unis qui prennent les matières premières au prix le plus bas, qui refusent d’investir pour qu’une vraie économie de transformation et de service se développe en Afrique, et en fait, donc, le financement alternatif aidait l’Afrique à reconquérir son indépendance, à voler de ses propres ailes. C’est clair que c’est une guerre contre l’Afrique et, justement depuis que la bataille économique pour les ressources mondiales fait rage, les Etats-Unis s’intéressent au contrôle militaire. Considérant que tout leur appartient, les Etats-Unis divisent la planète en série de zones, ils organisent leurs armées et leurs opérations sur toutes ces zones. Il n’ y avait pas de base pour l’Afrique, car elle était jugée moins intéressante que d’autres, mais là, depuis quelques années les Etats-Unis savent qu’on est en train de trouver de plus en plus de pétrole en Afrique, qu’on est en train de se battre pour les matières premières et les minerais et autres de l’Afrique, qu’il s’agit d’empêcher la Chine d’avoir des relations économiques normales avec les pays africains, se fournir en matière première et en énergie ; alors, ils ont décidé de militariser le problème et d’installer une force militaire pour empêcher ces pays d’avoir un développement autonome et empêcher la Chine d’avoir des relations commerciales avec les pays africains. Africom, c’est donc le grand projet et ce qu’il faut remarquer, c’est que cinq pays en Afrique ont, à ma connaissance, refusé de s’intégrer dans l’OTAN ou de collaborer avec l’OTAN, et ils sont tous attaqués déjà ou menacés par les Etats-Unis. Il s’agit de la Libye, du Soudan, du Zimbabwe, de l’Erythrée et de la Côte d’Ivoire. Tous sous sanction, agressés ou bientôt agressés.

LNR/ La France a pris l’initiative de détourner la résolution 1973 de son but initial. Comment expliquez-vous ce mutisme de l’ONU par rapport à cette agression caractérisée ?

La France a effectivement détourné la résolution 1973 de son texte et cette résolution a été en quelques sortes extorquée à l’ONU par des manœuvres et des mensonges, et ensuite, elle n’a absolument pas été respectée ; de sorte que cette guerre ne respecte pas le droit. Cette résolution imposait
-un cessez-le feu or l’OTAN a attaqué pendant six mois
- un embargo sur les armes : l’OTAN a livré les armes à un camp
-une zone d’exclusion aérienne : l’OTAN a utilisé l’espace aérien pour ce camp
-une interdiction d’intervenir au sol : les puissances de l’OTAN ont même déployé des agents, des soldats et services de renseignement au sol.
C’est une guerre qui est illégale par rapport à la charte de l’ONU et qui, en plus, ne respecte même pas la résolution qui avait été arrachée. L’explication de cela, c’est que l’ONU ne représente rien pour le moment, elle n’est pas une organisation démocratique, elle est aux mains des Etats-Unis, et contrôlée par les Etats-Unis ; d’ailleurs, il suffit de voir que lorsque le monde vote contre un crime d’Israël, les Etats-Unis imposent leur véto et c’est terminé, il n’y a pas de résolution. Il est clair que les peuples ont besoin d’autre chose que l’ONU.



LNR/ Comment voyez-vous, l’après Kadhafi ? Ne va-t-on pas assister à un nouvel Irak avec notamment une division du pays et une guerre fratricide entre différentes tribus?
Ecoutez, vous parlez de l’après Kadhafi, je serai très prudent. Sur place j’ai constaté que Kadhafi avait beaucoup de partisans, il y avait des gens qui ne l’aimaient pas aussi. Même ces gens qui ne l’aimaient pas sur le plan de la question démocratique ou de la corruption, etc, ils n’étaient pas pour autant pour une invasion de l’OTAN. Il va se passer en Libye ce qui s’est passé en Irak :
-les marionnettes de l’OTAN vont s’entredéchirer pour s’assurer le pouvoir et le fric, on a déjà vu le numéro 1 du CNT faire assassiner le numéro 2, donc ça promet.
-Il y a un tel gâteau avec le pétrole et les réserves financières. Evidemment, toutes les tribus que Kadhafi a réussi à unifier et à pacifier vont de nouveau s’affronter ; d’autant plus que c’est une politique classique des grandes puissances coloniales de « diviser pour régner » ; qu’on utilise comme clients certaines tribus contre d’autres. Les Etats-Unis, les français, les italiens, les autres vont avoir chacun leurs pions, leurs tribus, et que tout ceux-là vont s’entredéchirer. Je ne serais pas étonné qu’effectivement il y ait des formes de guerre civile qui se déclenche entre les « démocrates libérateurs » et je ne serais pas surpris non plus qu’on assiste à des attentats. Au fond, les Etats-Unis et la France ont besoin d’un bon prétexte pour maintenir des troupes au sol. Comme en Iraq, on sait que derrière les attentats, il y a souvent les services secrets des Etats-Unis. Je pense que la gauche européenne, arabe et internationale doit absolument prendre conscience que son silence et sa complicité vont plonger les libyens en enfer. Ce n’est pas la question de culpabiliser les gens, mais de prendre ses responsabilités et de se dire qu’il est temps de ne pas se faire manipuler. Il est temps qu’on mette en place des instruments de contrôle de l’information dès le début. Les médiamensonges tuent et nous avons tous, où que nous sommes, une responsabilité de démasquer ces médiamensonges. Je veux dire, si vous voyez Al Jazeera ou CNN ou TF1 qui est en train de répéter que tel chef d’Etat commettait l’atrocité et qu’il faut intervenir ; vous savez que ça veut dire qu’on va bombarder, qu’on va voler les richesses et, donc, vous avez un devoir moral de vous battre contre le mensonge dès la première seconde où il sort. Cela est absolument fondamental et tout le monde doit prendre ses responsabilités la dessus. L’OTAN a déjà annoncé qu’ils étaient très contents de ce qu’ils avaient réussi. Obama, ses conseillers, Sarkozy qui il parade comme un coq, tout le monde est en train de nous dire qu’on va recommencer et qu’on va trouver la bonne recette et que ça marche mieux qu’en Iraq et qu’on va faire le coup de la Libye ailleurs. Il est temps pour les progressistes et tous ceux qui veulent absolument défendre la paix, le droit des peuples à décider eux-mêmes de leur sort, de mener la bataille de l’information et dès qu’un médiamensonge sort, il faut se dire « c’est ma responsabilité de le dénoncer à la minute même où il sort. » Et là, je ne pense pas uniquement aux journalistes honnêtes ; pour la plupart, le système des médias ne leur donne pas assez de liberté, mais je pense également à monsieur tout le monde notamment, avec internet on a la possibilité et le devoir de combattre les médiamensonges. C’est très important.

Entretien réalisé par Chérif Abdedaïm -www.lnr-dz.com

 

 

http://www.alterinfo.net/Entretien--Michel-Collon-a-La-Nouvelle-Republique-L-Occident-soutient-arme-et-excuse-des-gens-qui-sont-des-terroristes_a63549.html

 

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Investig'Action - michelcollon.info

Déclaration sur les conséquences de la victoire impérialiste - Algériens pour la démocratie et le socialisme
Piller, dominer, écraser, s'étendre par la force... Comment faire face à cela ? Les leçons libyennes.

Une semaine avec les rebelles - Démons et ombres du Printemps arabe - Pierre Piccinin
Nous avons suivi les rebelles dans leurs déplacements, interrogé les chefs, accompagné leurs milices dans les combats... Un reportage sans TF1, ni CNN.

Les tyrans pétroliers dans le monde - Francisco Vielma
Ou ceux qui sont dans le collimateur des multinationales

L'OTAN dans sa guerre des menteurs et des lâches - Mohamed Bouhamidi
"L'appel à une intervention étrangère reflète leur profonde et insurmontable nature factice"

10 raisons de manifester contre la guerre en Libye - Paris 3/09
Il ne suffit plus de s'indigner. Manifestons-nous !


Vidéo : L'OTAN est la source de notre malheur
Témoignages de résidents libyens fuyant la violence de l'Occident et des rebelles.

Kadhafi était un tyran sanguinaire. Je le croyais, puis j'ai changé d'avis. - Radija Benaissa
J'ai eu la possibilité fin juillet de me rendre sur place pour voir la situation, et pouvoir en témoigner.

PROCHAINEMENT : Libye, OTAN et médiamensonges - Manuel de contre-propagande
Sortie reportée au 16 septembre en raison des évènements en cours
 


__________________________________________________________________________________________________________________
 

 

 

POUR NOUS SOUTENIR, C'EST ICI / POUR NOUS ECRIRE C'EST LA

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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 03:15

 

Les « salafistes » d’Al Qaeda/Cia/Mossad ont tué Vittorio Arrigoni

par Filippo Fortunato Pilato

Le 15 avril 2011

 

 

La sentence de mort émise par le Mossad à l’encontre de Vittorio Arrigoni depuis « Plomb durci » a finalement été exécutée.

 




Personne en effet ne nous enlèvera la conviction, même si nous n’avons pas actuellement de preuves, mais elles sortiront, que la mort de Vittorio est l’œuvre des services israéliens infiltrés dans l’inexistant « réseau fantôme » d’Al Qaeda : parce que, sachons-le, quand est écrit Al Qaeda, il faut lire Cia et prononcer Mossad.

Son corps sans vie a été trouvé aujourd’hui à l’aube, vendredi 15 avril, dans une maison abandonnée de la Bande de Gaza.

Trois hommes armés, du groupe jihadiste salafiste auto-dénommé  « The Brigade of the Gallant Companion of the Prophet Mohammad Bin Muslima », avaient enlevé dans le centre de Gaza le militant pacifiste du Free Gaza Movement, membre aussi de l’International Solidarity Movement : les ravisseurs demandaient comme rançon au Hamas, qui est en charge du gouvernement à Gaza, la libération de certains salafistes détenus dans les prisons du Hamas (de l’administration carcérale du gouvernement élu, NdT), parmi lesquels aussi Cheikh Al Saidani (plus connu come Abou Walid al Maqdisi), leader des groupes Tawid et Jihad, affiliés à Al Qaeda.

Hamas dans la Bande de Gaza a la main lourde avec les terroristes, les vrais, qui sentent à plein nez les « services israéliens », et dont les gestes inhumains sont exploités comme excuse pour les représailles sionistes aux dépens de la population de Gaza.

En cas de non acceptation des requêtes des ravisseurs, Vittorio aurait été tué avant 17h. (Heure locale) à Gaza.

Les groupes dirigés par Al Maqdisi/Al Saidani ont fait des dizaines de victimes dans des attaques contre des objectifs civils et fu[ren]t arrêté[s] par les forces égyptiennes il y a à peine plus d’un mois avec l’imputation de divers attentats terroristes, parmi lesquels celui contre un hôtel du Sinaï où une vingtaine de personnes avaient été tuées en 2006.

VIDEO YOUTUBE: http://www.youtube.com/watch?v=CP0VuAWhJkc

Voici pour la chronique (informations tirées de plusieurs agences arabes en ligne)

Maintenant une précision et une réflexion.

Une précision.  Disons tout de suite, par honnêteté intellectuelle, que tout en partageant les mêmes passion et élan pour la cause commune de liberté et d’indépendance pour la Palestine (pour nous Terre Sainte), les rapports d’amitié avec Vittorio s’étaient interrompus, à cause de ses positions intransigeantes et outrageusement irrespectueuses à l’égard de qui, comme nous et comme l’auteur de ces lignes, manifestait des idées ou une foi différente de la sienne. Ceci dit par amour de la sincérité, afin de ne pas passer pour ceux qui se confondent en louanges pour faire les beaux dans les moments d’émotion et de deuil.  Et ceci n’ayant pas la moindre incidence sur le jugement concernant ses qualités humaines et la générosité d’âme qu’il a montrées sur le terrain pendant toutes ces années, qui en font un homme qui doit être évoqué avec l’honneur qu’il mérite.

La réflexion. Quand nous disons « les salafistes d’Al Qaeda/Cia/Mossad ont assassiné Vittorio Arrigoni », nous voulons dire exactement et littéralement ce que nous avons dit. Que Al Qaeda soit une créature organique des jeux de guerre d’occupation étasuniens et israéliens, même un enfant, désormais, le sait et le comprend. Ceux qui parlent du groupe de Ben Laden ou d’Al Qaeda comme d’une entité révolutionnaire qui poursuivrait les intérêts de l’islam, ou bien sont de mauvaise foi ou sont mal informés, ou ne sont pas assez attentifs à ce qui se passe sur l’échiquier géopolitique international en concomitance avec les opérations « al qaedistes ».  Parce, depuis le début des opérations en Afghanistan contre les Russes, jamais une seule opération al-qaediste n’a eu lieu sans apporter avec elle une occupation militaire, une escalade guerrière, une intensification des opérations géostratégiques pour repositionner les forces sur le terrain, des pressions politiques pour conditionner des choix nationaux majoritairement répressifs et intrusifs à l’égard des libertés des citoyens. En termes plus simples, si Al-Qaeda n’existait pas, les services secrets israélo-étasuniens auraient dû l’inventer : et en effet Al Qaeda fut une créature des services, dénommée « the base » ou mieux « the data base ».

Indépendamment du fait qu’à Gaza personne ne connaît ce groupe salafiste appelé « The Brigade of the Gallant Companion of the Prophet Mohammad Bin Muslima » ; indépendamment aussi du fait que des sources gouvernementales de Gaza déclarent inexistant tout groupe de ce genre opérant à l’intérieur de la Bande, si ce n’est comme micro-réalités manœuvrées par les services secrets israéliens pour créer et générer des conflits et provocations intérieures, en comptant sur la main-d’œuvre pêchée dans le fanatisme islamique, il faut absolument se poser une question : pourquoi,  pour quelle raison, de fantomatiques groupes islamistes en conflit avec le Hamas auraient-ils dû enlever un Italien pour faire pression afin d’obtenir la libération de détenus emprisonnés dans les prisons de Gaza ?

 Cela n’a aucun sens. Pour faire des pressions de ce genre il aurait fallu enlever des représentants du gouvernement de Gaza ou des représentants islamiques proches du Hamas.  Ou bien il aurait fallu enlever un Italien pour faire pression afin d’obtenir la libération de détenus islamistes-salafistes dans les prisons italiennes. Toute cette opération de kidnapping  a autant de sens qu’enlever un Allemand pour demander la libération d’un Chinois, détenu dans les prisons chinoises.

Et pourquoi, avec tous les militants internationaux présents à Gaza, enlever justement Vittorio Arrigoni ? Devons-nous faire un reload, et revenir deux ans en arrière ? Vittorio, à la différence d’autres militants britannique, français, ou autres, était le seul Italien témoin de « Plomb Durci » : il avait vu trop de choses, il était en train de témoigner de trop de choses, en italien. Ses chroniques étaient rapportés dans les journaux et revues, internet et la presse écrite.

Mais surtout une condamnation à mort avait été émise contre lui par les milices sionistes, qui en avaient diffusé la communication en ligne dès le début de l’année 2009, assorties de menaces et proclamations sionistes folles. Voilà la vérité.

Sentence émise, condamnation exécutée.

Repose en paix Vittorio, restons en paix, ou comme tu dirais, toi « restons humains ».

Pour nous cela ne s’arrête pas ici. Jusqu’au bout.

 

Filippo Fortunato Pilato pour TerraSantaLibera.org  

 

Edité le Vendredi 15 avril 2011 sur :

http://www.terrasantalibera.org/

http://www.terrasantalibera.wordpress.com/  


Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24335

 

 

Lire aussi :

 

 

A quand un démenti de la Presse ?

 

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 14:56

 


http://lesouffledivin.files.wordpress.com/2010/09/usa_nazi.gif

 

Et l'on voudrait que l'occident soutienne sans réserve l'empire US?


Comment croyez-vous qu’une armée d’une telle ampleur a pu être mise en œuvre par le régime nazi au vu et au su de tous? Par la collusion des grandes entreprises américaines qui faisaient des  » affaires avec Hitler et pas de la politique ». Ben voyons voilà comment pendant les guerres ces grosses entreprises prospèrent et sont encore là aujourd’hui: Ford,Opel, General motors, standard oil, Mobil,etc… Cela montre bien que le capitalisme d’affaire n’est pas compatible avec la morale humaine. Ces entreprises savaient que l’on déportait des juifs, des roms, des marginaux mais malgré cela elles ont continué à faire des affaires. Elles se sont donc enrichis en vendant aux belligérants sans vergogne. Acquérant ainsi une position dominante sur le monde qu’elles n’ont plus jamais quitté depuis.


Cette vidéo est un reportage Arte (pour les sceptiques) et fait partie d’une play-list très intéressante consacrée à l’histoire cachée du pétrole. Ou comment le développement de l’industrie pétrolière a modifié le monde et comment l’occident s’est imposé en Orient. Le capitalisme est indissociable de l’empire occidental et est porteur de tant de misère, de guerres, de souffrances pour les autochtones que l’on ne doit plus s’étonner de la montée du terrorisme. Surtout lorsque l’on voit comment la CIA en particulier, mais aussi le MI6, le Mossad, la DGSE, manipulent des peuples, exacerbent des rivalités pour prendre le contrôle d’un territoire et sont capable un temps après de faire une alliance exactement contraire pour défendre leurs intérêts! Le capitalisme libéral est donc inhérent à l’empire occidentaliste qui pourrit notre monde. Et l’on voudrait nous obliger encore à le défendre en Afghanistan, au Yemen, en Iran, Irak ou en Palestine?

 

 

 

Voir l’intégralité du reportage sur l’histoire cachée du pétrole ICI.

http://lesouffledivin.wordpress.com/2010/09/09/comment-lempire-us-sest-construit-avec-le-nazisme/
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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 14:51

http://3.bp.blogspot.com/_ThS1tMH9aHM/S7G9t4yIYMI/AAAAAAAAAhc/6yREBYPlQn0/s1600/_ONU_m.jpg

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Introduction d'eva R-sistons

Le vrai visage de l'Occident


 

Démarche originale. Je viens de publier un texte,

Derrière les victoires apparentes se profile la déroute des valets de l'Empire,

et j'en reprends, ici, deux paragraphes, intentionnellement. Pourquoi ?

 

Pour les mettre en valeur !

 

Pour attirer l'attention sur l'ONU de Ban Ki-Moon,

comme la Cour Pénale Internationale,

ce sont de simples instruments de l'Occident otanisé,

de l'Occident et de son bras armé, l'OTAN.


Maintenant, avec cette mise en valeur,

et décryptée par une plume telle que celle de Claude Beaulieu

(avec Franck de Bouvines), Gaulliste de gauche,

vous saurez ce qu'est réellement cette ONU :

Non pas un organisme au service de la paix,

comme on veut le faire croire,

mais un instrument de guerre,

au service de l'Occident,

très exactement, de la puissance impériale de cet Occident

qui sacrifie cyniquement et en toute impunité,

les intérêts des peuples à ceux de la Haute Finance

et des multinationales de mort

(Armement, Pétrole, Chimie, Nucléaire, Reconstruction... etc).

 

C'est l'Occident, ce sont ses hommes

comme Blair, Bush, Cheney, Rumsfeld, Aznar..

(pour ne pas citer les fauteurs de troubles actuels, comme David Cameron)

qui devraient se retrouver devant la Cour Pénale Internationale.

 

Sans le soutien des Médias aux ordres, l'Occident anglo-saxon

aurait fini par montrer son vrai visage:

Menteur, cupide, prédateur, va-t-en guerre, criminel.

Les Internautes attachés à l'éclatement de la vérité,

comme Claude Beaulieu ou comme moi-même,

sont là pour faire leur travail,

c'est-à-dire mettre à jour les impostures.

Je suis une journaliste non-alignée

sur les "vérités" officielles...

 

Eva R-sistons

 

 

 

 

LA FAILLITE MORALE DE L’ONU

Un autre pion essentiel des occidentalistes sous hégémonie des USA, se nomme Moon. En principe, il n’appartient pas à la secte du même nom mais, est bien plus nuisible que ne l’était cette dernière.

 

Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l’ONU depuis le 1erjanvier 2007, n’est pas un personnage neutre ainsi que devraient l’exiger ses fonctions. Il est lié à l’OTAN.

 

Le 23 septembre 2008, il a signé avec le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop –Scheffer, un accord de consultations élargies et de coopérations opérationnelles et les deux hommes ont décidé « d’agir de concert ».

 

Cet accord qui est incompatible avec la Charte de l’ONU a été réalisé sans que le Conseil de Sécurité ne soit consulté.

.


VOUS AVEZ DIT « CRIMES DE GUERRE » ?

En Côte d’Ivoire, tout en faisant bombarder par l’ONUCI, les casernes où dormaient les femmes et enfants des militaires de Laurent Gbagbo, Monsieur Ban Ki-Moon n’a pas hésité à affirmer cyniquement que l’ONU « n’est pas partie prenante dans le conflit ». Voilà comment assassiner des civils en se basant sur une résolution censée les protéger.

 

Heureusement une sourde inquiétude rend incohérents les agissements des mondialisateurs qui pressentent que les crimes qu’ils ordonnent ou qu’ils couvrent, seront tôt ou tard découverts.

 

 

Derrière les victoires apparentes se profile la déroute des valets de l'Empire

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 14:50
Jeudi 14 avril 2011 4 14 /04 /Avr /2011 12:39

Gbagbo arrêté, répression sanglante contre ses partisans

(Vous avez dit réconciliation, comme en Afrique du Sud ? Ouattara tel qu'en lui-même : Un imposteur, et un pion au service de l'Occident prédateur et criminel. Note d'eva R-sistons)

ha-ti.jpg 

En décembre nous avions expliqué en quoi les atermoiements de la commission électorale ivoirienne, dans un contexte où celle-ci subissait de fortes pressions françaises, et tandis que les irrégularités importantes entâchaient le vote dans les deux camps il était devenu impossible de savoir lequel des deux candidats à l'élection présidentielle avait remporté le scrutin.

 

Cela n'a pas empêché les puissances occidentales de faire valider par l'ONU, malgré les réticences russes, l'élection de leur protégé, M. Ouattara, et d'assurer sa défense militaire à l'hôtel  du Golf d'Abidjan.

 

Les supporters de Laurent Gbagbo dont les ressources fiscales ont été sensiblement réduites par le boycott international, notamment celui du FMI n'ont guerre opposé de résistance aux Forces républicaines d'Allassane Ouattara, armées par les Occidentaux, qui sont passées à l'offensive le 28 mars dernier.

 

Le 30 mars, la France a fait adopter au Conseil de sécurité de l'ONU une résolution 1975 autorisant la force de maintien de la paix Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) à utiliser « tous les moyens nécessaires pour mettre en œuvre son mandat de protéger les civils (…) y compris pour prévenir l’usage d’armes lourdes »

 

Cette résolution, comme son équivalent n°1973 en Libye, a été rapidement détournée pour cautionner l'implication des forces françaises de l'opération Licorne, spécialement à Abidjan lorsque les forces de M. Gbagbo ont pu se reconstituer et offrir une résistance efficace. La bataille d'Abidjan au cours de laquelle l'armée française n'a pas hésité à bombarder les sites stratégiques des forces de Gbagbo, a duré douze jours à partir du 31 mars 2011, et s'est soldée le 12 avril au soir par la capture de Laurent Gbago dans son palais présidentiel le 13 avril 2011 par les forces spéciales françaises ou du moins avec leur concours.

 

L'opération de conquête militaire menée par les forces pro-occidentales d'Alassane Ouattara a été émaillée de massacres de masse face auxquels la cour pénal internationale - qui était intervenue à propos de Kadhafi alors que la Libye est étrangère à sa juridiction - est demeurée étrangement silencieuse. Human Rights Watch a notamment dévoilé le massacre de plusieurs centaines de membres de l'ethnie Guéré, favorable à Laurent Gbagbo dans la région de Douékoué entre le 6 et le 30 mars, notamment à Bloléquin le jour du passage à l'offensive de l'armée de Ouattara. Les villages de Didier Drogba, de Charles Blé Goudé et du Président Gbagbo ont été pillés et incendiés par les rebelles.

 

La prise du palais présidentiel après l'arrestation de L. Gbagbo a aussi été le théâtre d'atrocités. Le ministre de l'intérieur Désiré Trago a été assassiné, la liste des responsables tués ou grièvement blessés est ici. Plus d'une centaine de personnes, dignitaires du gouvernement et leur famille ont été arrêtés.Les partisans de l'ex-président mettent notamment en avant le viol collectif de l'épouse du président, et l'élimination systématique depuis deux jours des partisans de l'ex-président à Abidjan (notamment dans les quartiers de Yopougon et Koumassi) et des bétés (de l'ethnie de Gbagbo) sans que l'ONUCI ne s'interpose.

 

Le détournement de la résolution 1975 par la France a fait l'objet de nombreuses condamnations. Le ministre des affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, a accusé l'ONU d'outrepasser son mandat en Côte d'Ivoire.L'Union africaine a également dénoncé sans appel d'ingérence néo-coloniale française.

 

http://atlasalternatif.over-blog.com/article-gbagbo-arrete-repression-sanglante-contre-ses-partisans-71709197.html

 

 

 

 

 

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 02:21

 

 

L’opération militaire alliée en Libye marque un changement stratégique majeur. Washington a renoncé à une guerre d’occupation et a sous-traité à ses alliés les opérations terrestres à venir. Thierry Meyssan décrit le nouveau paradigme stratégique des Etats-Unis : la globalisation forcée est interrompue, l’ère des deux mondes commence.



 

 

On dit souvent que les généraux ne voient pas venir les changements et préparent la prochaine guerre comme si elle devait ressembler à la précédente. Il en va de même pour les commentateurs politiques : ils interprètent les nouveaux événements non pour ce qu’ils sont, mais comme s’ils répétaient ceux qui les ont précédés.

Lorsque des mouvements populaires ont renversé Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie et Hosni Moubarak en Égypte, beaucoup ont cru assister à une « révolution du jasmin » [1]et une «  révolution du lotus  » [2], à la manière des révolutions colorées que la CIA et la NED ont organisées à la chaine depuis la disparition de l’URSS. Certains faits semblaient leur donner raison, comme la présence d’agitateurs serbes au Caire ou la diffusion de matériels de propagande [3]. Mais la réalité était toute différente. Ces révoltes étaient populaires et Washington tentait sans succès de les détourner à son profit. En définitive, les Tunisiens et les Égyptiens n’aspiraient pas à l’American Way of Life, mais au contraire à se débarrasser de gouvernements fantoches manipulés par les États-Unis.

Lorsque des troubles sont survenus en Libye, ces mêmes commentateurs ont essayé de récupérer leur retard sur la réalité en nous expliquant que, cette fois-ci, il s’agissait d’un soulèvement populaire contre le dictateur Kadhafi. Ils accompagnaient alors leurs éditoriaux de doux mensonges présentant le colonel comme un éternel ennemi de la démocratie occidentale, oubliant qu’il collaborait activement avec les États-Unis depuis huit ans [4].

Pourtant, à y regarder de plus près, ce qui se passe en Libye est d’abord la résurgence de l’antagonisme historique entre la Cyrénaïque d’un côté, la Tripolitaine et le Fezzan de l’autre. Ce n’est que secondairement que ce conflit a pris une coloration politique, l’insurrection s’identifiant avec les monarchistes, bientôt rejoints par toutes sortes de groupes d’opposition (nassériens, khomeinyistes, communistes, islamistes etc…). En définitive. À aucun moment l’insurrection ne s’est étendue à l’ensemble du pays.

Toute voix qui dénonce la fabrication et l’instrumentation de ce conflit par un cartel colonial rencontre des protestations. L’opinion majoritaire admet que l’intervention militaire étrangère permet au peuple libyen de se libérer de son tyran, et que les bavures de la coalition ne peuvent être pires que les crimes de ce génocidaire.
Or, l’Histoire a déjà démontré la fausseté de ce raisonnement. Par exemple, nombre d’Irakiens opposés à Saddam Hussein et qui ont accueilli en sauveurs les troupes occidentales disent, huit ans et un million de morts plus tard, que la vie était meilleure dans leur pays du temps du despote.

Surtout, ce jugement se fonde sur une série de convictions erronées :

- Contrairement à ce qu’affirme la propagande occidentale et à ce que semble créditer la proximité chronologique et géographique avec la Tunisie et l’Égypte, le peuple libyen ne s’est pas soulevé contre le régime de Kadhafi. Celui-ci dispose encore de légitimité populaire en Tripolitaine et au Fezzan ; régions où le colonel a fait distribuer des armes à la population pour résister à l’avance des insurgés de Cyrénaïque et des puissances étrangères.

- Contrairement à ce qu’affirme la propagande occidentale et à ce que semblent accréditer des déclarations furieuses du « frère Guide » lui-même, Kadhafi n’a jamais bombardé sa population civile. Il a fait usage de la force militaire contre des putschistes sans prendre garde aux conséquences pour la population civile. Cette distinction n’a pas d’importance pour les victimes, mais en droit international elle sépare les crimes de guerre des crimes contre l’humanité.

- Enfin, contrairement à ce qu’affirme la propagande occidentale et au romantisme révolutionnaire d’opérette de Bernard Henry Lévy, la révolte de Cyrénaïque n’a rien de spontanée. Elle a été préparée par la DGSE, le MI6 et la CIA. Pour constituer le Conseil national de transition, les Français se sont appuyés sur les renseignements et les contacts de Massoud El-Mesmari, l’ex-compagnon et confident de Kadhafi qui a fait défection en novembre 2010 et a reçu asile à Paris [5]. Pour rétablir la monarchie, les Britanniques ont réactivé les réseaux du prince Mohammed el-Senoussi, prétendant au trône du Royaume-Uni de Lybie, actuellement réfugié à Londres, et ont distribué partout le drapeau rouge-noir-vert au croissant et à l’étoile [6]. Les États-uniens ont pris le contrôle économique et militaire en rapatriant de Washington des Libyens en exil pour occuper les principaux ministères et l’état-major du Conseil national de transition.

Au demeurant, ce débat sur la pertinence de l’intervention internationale est l’arbre qui cache la forêt. Si nous prenons un peu de recul, nous nous rendons compte que la stratégie des grandes puissances occidentales a changé. Certes, elles continuent à user et à abuser de la rhétorique de la prévention du génocide et du devoir d’intervention humanitaire des grands frères, voire du soutien fraternel aux peuples en lutte pour leur liberté pourvu qu’ils ouvrent leurs marchés, mais leurs actes sont différents.

La « doctrine Obama »

Dans son discours à la National Defense University, le président Obama a défini plusieurs aspects de sa doctrine stratégique en soulignant ce qui la distinguait de celles de ses prédécesseurs, Bill Clinton et George W. Bush [7].

Il a d’abord déclaré : « En un mois seulement, les États-Unis ont réussi, avec leurs partenaires internationaux, à mobiliser une vaste coalition, à obtenir un mandat international de protection des civils, à stopper l’avance d’une armée, à éviter un massacre et à établir, avec leurs alliés et partenaires, une zone d’exclusion aérienne. Pour bien mettre en perspective la rapidité de notre réaction militaire et diplomatique, rappelons que dans les années 1990, lorsque des populations se faisaient brutaliser en Bosnie, il a fallu plus d’un an à la communauté internationale pour intervenir avec des moyens aériens afin de protéger ces civils. Il nous a fallu cette fois seulement 31 jours. »

Cette rapidité contraste avec la période de Bill Clinton. Elle s’explique de deux manières.
D’une part les États-Unis de 2011 ont un projet cohérent —nous allons voire lequel—, alors que dans les années 90, ils hésitaient entre profiter de la disparition de l’URSS pour s’enrichir commercialement ou pour édifier un empire sans rival.
D’autre part, la politique de la « réinitialisation » (reset) de l’administration Obama, visant à substituer la négociation à l’affrontement, a porté partiellement ses fruits avec la Russie. Bien que celle-ci soit une des grandes perdantes économiques de la guerre de Libye, elle en a accepté le principe — même si les nationalistes Vladimir Poutine [8]ou Vladimir Chamov [9] en ont des aigreurs d’estomac—.

Puis, dans le même discours du 28 mars 2011, Obama a poursuivi : « Notre alliance la plus efficace, l’OTAN, a pris le commandement de l’application de l’embargo sur les armes et de la zone d’exclusion aérienne. Hier soir, l’OTAN a décidé de prendre la responsabilité supplémentaire de la protection des civils libyens. (…) Les États-Unis joueront (…) un rôle d’appui - notamment au niveau du renseignement, du soutien logistique, de l’assistance à la recherche et au sauvetage, et du brouillage des communications du régime. Du fait de cette transition vers une coalition plus vaste, fondée sur l’OTAN, les risques et les coûts de ces opérations - pour nos soldats et nos contribuables - se trouveront considérablement réduits. »

Après avoir mis la France en avant et avoir feint de traîner les pieds, Washington a admis avoir « coordonné  » toutes les opérations militaires depuis le début. Mais ce fut pour annoncer immédiatement le transfert de cette responsabilité à l’OTAN.
En termes de communication intérieure, on comprend bien que le Prix Nobel de la paix Barack Obama ne souhaitait pas donner l’image d’un président entrainant son pays dans une troisième guerre en terre d’islam après l’Afghanistan et l’Irak. Néanmoins cette question de relations publiques ne doit pas faire oublier l’essentiel : Washington ne veut plus être le gendarme de la planète, mais entend exercer un leadership sur les grandes puissances, intervenir au nom de leur intérêt collectif et en mutualisant les coûts. Dans cette perspective, l’OTAN est appelée à devenir la structure de coordination militaire par excellence, à laquelle la Russie, voire plus tard la Chine, devraient être associées.

Enfin, le président Obama a conclu à la National Defense University : «  Il y aura des occasions où notre sécurité ne sera pas directement menacée mais où nos intérêts et nos valeurs le seront. L’histoire nous met face à face parfois avec des défis qui menacent notre humanité et notre sécurité communes - intervenir dans le cas de catastrophes naturelles, par exemple ; ou prévenir un génocide et préserver la paix ; assurer la sécurité régionale et maintenir le flot du commerce. Ce ne sont peut-être pas des problèmes uniquement américains mais ils nous sont importants. Ce sont des problèmes qui méritent d’être résolus. Et dans ces circonstances, nous savons que les États-Unis, en tant que nation la plus puissante du monde, seront souvent appelés à apporter leur aide  ».

Barack Obama rompt avec le discours enflammé de George W. Bush qui prétendait étendre au monde entier l’American Way of Life par la force des baïonnettes. S’il admet déployer des moyens militaires pour des causes humanitaires ou des opérations de maintien de la paix, il n’envisage la guerre que pour « assurer la sécurité régionale et maintenir le flot du commerce ».

Ceci mérite une explication approfondie.

Le changement stratégique

Par convention ou par commodité, les historiens appellent chaque doctrine stratégique du nom du président qui la met en œuvre. En réalité, la doctrine stratégique est aujourd’hui élaborée au Pentagone et non plus à la Maison-Blanche. Le changement fondamental n’a pas eu lieu avec l’entrée de Barack Obama dans le Bureau ovale (janvier 2009), mais avec celle de Robert Gates au Pentagone (décembre 2006). Les deux dernières années de la présidence Bush ne ressortent donc pas de la « doctrine Bush », mais préfigurent la « doctrine Obama ». Et c’est parce qu’il vient de triompher que Robert Gates envisage de se retirer avec la fierté du travail accompli [10].

Pour me faire mieux comprendre, je distinguerai donc une « doctrine Rumsfeld  » et une « doctrine Gates ».
Dans la première, l’objectif est de changer les régimes politiques, un à un, partout dans le monde, jusqu’à ce qu’ils soient tous compatibles avec celui des États-Unis. Ce qui est appelé « démocratie de marché  » étant en réalité un système oligarchique dans lequel de pseudos-citoyens sont protégés de l’arbitraire de l’État et peuvent choisir leurs gouvernants à défaut de pouvoir choisir leurs politiques.
Cet objectif a conduit à l’organisation de révolutions colorées comme à l’occupation de l’Afghanistan et de l’Irak.

Or, indique Barack Obama dans le même discours : « Grâce aux sacrifices extraordinaires de nos troupes et la détermination de nos diplomates, nous sommes pleins d’espoir quant à l’avenir de l’Irak. Mais le changement de régime a pris huit ans, a coûté des milliers de vies américaines et irakiennes et près de mille milliards de dollars. Nous ne pouvons nous permettre que cela se reproduise en Libye. »

Bref, cet objectif d’une Pax Americana, qui à la fois protégerait et dominerait tous les peuples de la terre, est économiquement irréalisable. De même d’ailleurs que l’idéal de convertir l’humanité entière à l’American Way of Life.

Une autre vision impériale, plus réaliste, s’est progressivement imposée au Pentagone. Elle a été vulgarisée, par Thomas P. M. Barnett dans son ouvrage The Pentagon’s New Map. War and Peace in the Twenty-First Century (La Nouvelle carte du Pentagone. Guerre et paix au XXIe siècle).

Le monde futur serait divisé en deux. D’un côté le centre stable, constitué autour des États-Unis par des pays développés et plus ou moins démocratiques. De l’autre une périphérie, livrée à elle même, en proie au sous-développement et à la violence. Le rôle du Pentagone serait alors de garantir l’accès du monde civilisé qui en a besoin aux richesses naturelles de la périphérie qui ne sait pas s’en servir.

Cette vision suppose que les États-Unis en soient plus en compétition avec les autres États développés, mais deviennent leur leader de sécurité. Cela paraît posible avec la Russie, dans la mesure où le président Dmitry Medvedev a ouvert la voie à une collaboration avec l’OTAN lors du défilé commémoratif de la fin de la Seconde Guerre mondiale, puis lors du sommet de Lisbonne. Ce sera peut-être plus compliqué avec la Chine dont la nouvelle équipe dirigeante semble plus nationaliste que la précédente.

La division du monde en deux zones, stable et chaotique, où la seconde n’est que le réservoir de richesses naturelles de la première, pose évidemment la question des délimitations. Dans l’ouvrage de Barnett (2004), les Balkans, l’Asie centrale, presque toute l’Afrique, les Andes et l’Amérique centrale sont rejetées dans les ténèbres. Trois États membres du G20 —dont un est également membre de l’OTAN— sont voués au chaos : la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Indonésie. Cette carte n’est pas figée et des repêchages restent possibles. Ainsi, l’Arabie saoudite est en train de gagner ses galons en écrasant dans le sang la révolte à Bahreïn.

Puisqu’il n’est plus question d’occuper de pays, mais uniquement de tenir des zones d’exploitation et de procéder à des raids lorsque c’est nécessaire, le Pentagone se doit d’étendre à toute la périphérie le processus de fragmentation, de « remodelage  », amorcé au « Proche-Orient élargi » (Greater Middle-East). Le but de la guerre n’est plus l’exploitation directe d’un territoire, mais la déstructuration de toute possibilité de résistance. Le Pentagone se concentre sur le contrôle des voies maritimes et les opérations aériennes pour sous-traiter autant que possible les opérations terrestres à ses alliés. C’est ce phénomène qui vient de débuter en Afrique avec la partition du Soudan et les guerres de Libye et de Côte d’Ivoire.

Si, au regard du discours démocratique, le renversement du régime de Mouammar Kadhafi serait un objectif gratifiant, il n’est ni nécessaire, ni souhaitable du point de vue du Pentagone. Dans la « doctrine Gates », mieux vaut le maintien d’un Kadhafi hystérique et humilié dans un réduit tripolitain qu’une Grande Libye capable un jour de résister à nouveau à l’impérialisme.

Bien sûr cette nouvelle vision stratégique n’ira pas sans mal. Il y aura ces flux de migrants, toujours plus nombreux, fuyant l’enfer de la périphérie pour accéder au paradis du centre. Et il y aura ces incorrigibles humanistes pour penser que le paradis des uns ne doit pas s’édifier sur l’enfer des autres.

C’est ce projet qui est en jeu en Libye et c’est par rapport à lui que chacun doit se déterminer.

 

 

Thierry Meyssan

 

 

Source Komsomolskaïa Pravda (Fédération de Russie)

 

 

(1] « Washington face à la colère du peuple tunisien », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 23 janvier 2011.

[2] « L’Égypte au bord du sang », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 31 janvier 2011.

[3] « Le manuel états-unien pour une révolution colorée en Égypte », Réseau Voltaire, 1er mars 2011.

[4] « Mon album de famille, par Mouammar Kadhafi » (pastiche), Réseau Voltaire, 25 mars 2011.

[5] « La France préparait depuis novembre le renversement de Kadhafi », par Franco Bechis, Réseau Voltaire, 24 mars 2011.

[6] « Quand flottent sur les places libyennes les drapeaux du roi Idris », par Manlio Dinucci, Réseau Voltaire, 1er mars 2011.

[7] « Allocution à la Nation sur la Libye », par Barack Obama, Réseau Voltaire, 28 mars 2011.

[8] « Remarks on the situation in Libya », par Vladimir V. Putin, Voltaire Network, 21 mars 2011.

[9] « L’ambassadeur Chamov accuse Medvedev de trahison en Libye », Réseau Voltaire, 26 mars 2011.

[10] « Robert Gates sur le départ », Réseau Voltaire, 7 avril 2011.

 

 

Rappel :

 


 

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par Federico Santopinto  | Bruxelles (Belgique)  | Controverses  |
Expert du GRIP, Federico Santorino s’interroge sur la stratégie de défense française entre intégration dans l’OTAN, la recherche d’une défense européenne et la signature d’un accord avec le Royaume-Uni. Tout cela paraît contradictoire, incohérent. A moins bien sûr que Paris soit en train de changer de cap.

Islande : Non et encore Non !

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par Damien Millet, Mike Krolikowski , Yvette Krolikowski  | Controverses  |
Pour la seconde fois, les Islandais ont désapprouvé par référendum l’accord conclu par leur gouvernement et ratifié par leur Parlement pour solder l’affaire Icesav. Cependant, à Reykjavík, la classe dirigeante ne désespère pas de faire payer à ses concitoyens la faillite de la célèbre banque privée.

 

 

 

« Horizons et débats », 11e année, n° 11, 14 mars 2011
La guerre de Libye solution à la crise économique ?


209. La guerre de Libye solution à la crise économique ?


Zurich (Suisse) | Depuis quand la Charte de l’ONU permet-elle aux USA de résoudre leur problème de faillite d’Etat en menant une nouvelle guerre ?, par Michel Chossudovsky / Les victoires se décident au sol, par Nikolas Busse / Nicolas Sarkozy, homme d’Etat épris de gloire et de grandeur ou héro de l’UE en Afrique du Nord ? / Le « Nouvel ordre mondial » à l’assaut de l’Islam. Une construction de blocs babélienne : c’est plus qu’une idéologie, c’est une mystique totalitaire, par Pierre Hillard / Un jour ou l’autre, les investisseurs ne prêteront plus d’argent aux Etats-Unis / Les 50 ans de la DDC – 50 ans (...)

« Tendances »
Washington veut détruire la Syrie pour compenser la perte de l’Égypte


Washington veut détruire la Syrie pour compenser la perte de l'Égypte


Beyrouth (Liban) | Des preuves sur l’implication du Courant du Futur dans les incidents en Syrie / Le Washington Post publie une carte des supposés emplacements militaires du Hezbollah / Libye, Yémen, Bahreïn : le sale jeu états-unien / Discours du président Bachar el-Assad.

 

 

 

 

 

 

Libye : la danse macabre du cynisme

 


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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 02:08

Côte d’Ivoire : Ces documents qui accablent la France

http://www.scoop.it/t/actualites-afrique/p/61225572/bruno-ben-moubamba-la-france-en-cote-d-ivoire-en-dehors-du-droit-international

http://img.scoop.it/C4kkcKQSO6LegAj57Efgazl72eJkfbmt4t8yenImKBU8NzMXDbey6A_oozMjJETc


Posted 10 avr 2011 in nouvel ordre mondial

Côte d’Ivoire : Ces documents qui accablent la France

Côte d'Ivoire : Ces documents qui acclablent la France

Des câbles issus des services de renseignements et de la diplomatie française ont été publiés exclusivement aujourd’hui par Inner City Press sur son site Internet. Ces documents mettent à nu les manigances ombrageuses de la France, dans la crise ivoirienne de sa naissance à nos jours.

Cela passe par la manipulation de L’ONU et la communauté internationale à travers des rapports éhontés sur le dispositif militaire ivoirien, l’organisation de la rébellion et la stigmatisation des leaders jeunes déterminés à s’affranchir désormais de la colonisation.

Dans le premier document, le général de division Elrick IRASTORZA de la Force Licorne écrit au Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en charge de l’ONUCI pour attirer son attention sur le suivi des armes et munitions de l’armée régulière ivoirienne, en laissant transparaitre que cette armée détient des munitions à forte capacité destructrices du fait d’un manque de contrôle à l’aéroport d’Abidjan. Curieusement, il ressort plus récemment, que c’est la France est accusée de violer l’embargo sur les armes en fournissant des armes aux forces rebelles d’Alassane Ouattara.

 

Le second document étale la parfaite connaissance française de la rébellion conduite dirigée par Guillaume SORO ainsi que son organisation, ses sources financières et ses abus.

Dans le troisième document, la France sans doute déçue par l’échec d’une visite de trois chefs d’Etat africains en Côte d’Ivoire, à savoir Obasanjo du Nigeria, Thabo Mbeki de l’Afrique du Sud et Tandja du Niger surfe dès lors sur la possibilité d’une intervention la communauté internationale à « imposer une solution ». Car selon elle, le temps joue en faveur du président GBAGBO. Rappelons que ceci se passe en 2006.

Dans le quatrième document, la France relève pour le déplorer, la neutralité de l’Afrique du Sud conduite par le Président THABO MBEKI.

Dans le cinquième document, la France analyse la situation politique au Libéria pays voisin de la Cote d’Ivoire. Elle remarque malgré la victoire Ellen Johnson Sirleaf sa difficulté à pouvoir réaliser ses promesses électorales, également, La France remarque que cette dernière a préféré s’attacher les services américains pour sa sécurité.

Le sixième document est le constat fait par la France sur le silence observé par le gouvernement malien et sa presse vis-à-vis de la crise Ivoirienne. La France trouve que cette décision a le mérite de ne pas échauffer les esprits dans un pays ou la stabilité politique est remarquable et nécessaire pour lui permettre de faire face aux défis de la pauvreté

Le septième document est un récapitulatif du projet de sanction et la réaction des personnalités visées (Charles Blé Goudé et Eugène Kouadio)

En parcourant ces documents, l’on se rend compte que ce qui arrive en Côte d’Ivoire aujourd’hui est l’aboutissement d’un processus minutieusement préparé par la France. Pour arriver à ses desseins, elle a toujours su anticiper sur les décisions et influencer en tant de besoins toutes les personnes, les Etats ou les organisations ayant un rôle à jouer dans la crise qu’elle a créée en Côte d’Ivoire.

Jusqu’où ira-t-elle ?. Attendons voir. Pour l’instant prions et faisons le deuil de nos enfants, nos frères, nos parents et amis tués jusque-là. Qu’ils soient de la gauche ou de la droite, du Centre, de l’Est ou de l’Ouest, du Nord ou du Sud, ils sont africains, instrumentalisés par la France pour protéger le petit déjeuner de sa progéniture.

« En chaque morceau de chocolat se trouvent la sueur, les larmes et le sang de l’Afrique »

Maurice TCHASSO

Source: cameroonvoice

 

http://infoguerilla.fr/?p=9176#more-9176

 

 

11avril
Guerre Profits Côte d'Ivoire - Atelier des médias | Actualités Afrique | Scoop.it
Rien ne peut arrêter la France du Président Nicolas Sarkozy : avec la guerre lancée par la France envers la Côte d'Ivoire nous voilà replongés de plein pied dans la bonne vielle Françafrique...

 

 

Vidéo Cote d'Ivoire Francafrique Colonialisme Sarkozy

10 avril

 

Une habitante d'Abidjan raconte son quotidien dans une ville en guerre - Radio Africa N°1

6 avril

 

Sarkozy fait son putsch sur la Côte d'Ivoire | Mediapart

5 avril

 

Abidjan Côte d'Ivoire : "Une ville fantôme où il vaut mieux marcher les mains en l'air"

5 avril

 

A Abidjan, la situation humanitaire devient préoccupante - LeMonde.fr

5 avril

 

Le voyage d'un drôle de zèbre au Congo - LeMonde.fr

4 avril

 

 

 

http://www.scoop.it/t/actualites-afrique/p/61225572/bruno-ben-moubamba-la-france-en-cote-d-ivoire-en-dehors-du-droit-international

 

 

 

 

 



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Débarquement des forces françaises le 10 avril 2011

Une affaire de « trente cadavres de Blancs » oppose en ce moment le Consulat de France et l’Onuci. Les violents combats, à l’ouest, auraient fait de nombreux morts dans les rangs des soldats onusiens parmi lesquels figureraient des soldats de la force Licorne. La France s’oppose au rapatriement des dépouilles sur sa base du 43e Bima.
Le Consul de France en Côte d’Ivoire n’est pas du tout content de la représentation onusienne en Côte d’Ivoire (Onuci). Tout serait parti des affrontements qui ont lieu à l’Ouest du pays précisément à Toulépleu, et qui continuaient jusqu’au jeudi 10 mars dernier.
De violents combats ont opposé les forces loyalistes ivoiriennes aux factions rebelles soutenues par les casques bleus de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci).
Dans la localité de Toulépleu, ces affrontements ont fait de nombreux morts dans les rangs de la rébellion soutenue par les forces onusiennes. Mais fort curieusement, de sources loyalistes, l’on dénombre des combattants de race blanche. «Une trentaine», indiquent nos sources loyalistes basées à l’Ouest, sans trop de précisions.
Le jeudi 10 mars dernier, les hélicoptères militaires marqués UN, ont procédé au rapatriement des dépouilles des «races blanches» vers Abidjan. La destination a été formellement identifiée comme étant la base française du 43e Bataillon d’infanterie de la marine (Bima), à Port-Bouët, à proximité de la base aérienne des forces loyalistes ivoiriennes et de l’aéroport civil Félix Houphouët-Boigny.
Une démarche qui n’aurait pas été du goût des autorités françaises. En effet, selon des sources proches de ce dossier, le Consul de France est rentré dans une colère noire. Il a fortement désapprouvé cette option de l’Onuci qui a consisté à rapatrier les dépouilles des soldats « blancs » sur la base militaire française. Toutes choses qui donnent l’impression que la France combat officiellement aux côtés des factions rebelles. Ce qui, bien évidemment, mettrait très mal à l’aise une partie de la communauté internationale et bien plus, la diplomatie française.
Celle-ci jusqu’ici continue de justifier la présence des militaires français en Côte d’Ivoire, par l’appui et l’assistance logistique aux Casques bleus en vue d’aider ce pays à sortir définitivement de la crise.
Même si au moment où nous mettions cet article sous presse, rien n’indiquait qu’il s’agissait des soldats de nationalité française opérant sous le couvert de la force Licorne, ou des mercenaires recrutés pour prêter main forte aux rebelles du Nord d’Alassane Dramane Ouattara. Cependant, le fait même de rapatrier ces « soldats blancs » au camp français serait perçu comme un signe officiel de la France qui bascule dans la violence au détriment des populations civiles.
Cela serait contraire au principe d’impartialité et à la mission de pacification qui est la sienne en Côte d’Ivoire. Etant donné que ces violents combats qui se déroulent presqu’au quotidien sur l’ensemble du territoire ivoirien font de nombreuses victimes parmi les civils. La commune d’Abobo dans le District d’Abidjan est un exemple de violences notoires dont les principales cibles sont les personnes (femmes, enfants, et vieillards compris) connues pour leur sympathie pour La majorité présidentielle du président Laurent Gbagbo.
Les organismes de secours sont débordés face à l’ampleur de la désolation des populations civiles.
Selon une autre source militaire, le Consul de France aurait fermement recommandé à l’Onuci de « reprendre ces cadavres et de laisser la France en dehors de tout cela ». Fortement embarrassés, les hommes de Young-Ji Choï, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, ne se sont pas fait prier, ils ont tout simplement abdiqué. Les dépouilles de la trentaine de « soldats français » ou des mercenaires blancs ou même les deux catégories à la fois, se trouveraient, jusqu’à jeudi dernier, au siège de la représentation onusienne à l’ancien hôtel Sebroko.
Un autre colis très embarrassant, pourrait-on dire, pour l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) accusée, non seulement par les partisans du président Laurent Gbagbo « d’impartialité ». Mais également par les populations civiles qui ne comprennent toujours pas pourquoi les Casques bleus sont indifférents face à leurs souffrances dans les combats les opposant aux rebelles de Ouattara.
Tout récemment à Abobo, ces populations civiles ont encore pointé un doigt accusateur vers les Casques bleus de l’Onuci d’être à la base de leur malheur. Ces Casques bleus sont formellement identifiés dans divers sous-quartiers de cette commune peuplée de plus d’un million d’habitants, de « faire des missions de reconnaissance au profit des rebelles d’Alassane Dramane Ouattara», avant les affrontements avec les forces régulières ivoiriennes

 

http://souverainete-africaine.com/?p=1669#more-1669

 

11 avril 2011

 


N.Abena: ONU Massacre et tuerie en Côte d'Ivoire par Super_Resistence

Posté par rusty james à 22:51 - infos geopolitiques 2011 - Rétroliens [0] - Permalien [#]
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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 01:09
http://www.philippetastet.com/contenu/abonnes/Magic/images/licorne.jpg
http://www.philippetastet.com/contenu/abonnes/Magic/images/licorne.jpg
Côte d’Ivoire     11 avril 2011
 
Preuve que Gbagbo a bel et bien été arrêté
par les forces spéciales françaises
 
 

La vérité est dans l’instant, c’est-à-dire quand le mensonge n’a pas encore eu le temps d’être fabriqué, ni la censure d’entrer en action. Justement, une dépêche Reuters, célèbre agence de presse américaine peu soupçonnable d’être complice de Gbagbo, a annoncé le lundi 11 avril 2011 à 15h41 que Gbagbo a été arrêté par les forces spéciales françaises. Et ce ne sont pas des hommes de Laurent Gbagbo qui le lui avaient signalé, mais des hommes de Ouattara !

Cette dépêche est encore consultable sur le site de Reuters ici :

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE73A0DU20110411

Extrait :

Un autre porte-parole du camp Ouattara, Hervé Cohx, basé à Paris, a précisé que Laurent Gbagbo avait été emmené à l’hôtel du Golf, QG des forces du vainqueur reconnu de l’élection présidentielle du 28 novembre.

"Je vous confirme l’arrestation de Gbagbo qui se trouve actuellement à l’hôtel du Golf", a-t-il confié à Reuters. "Il a été arrêté par les forces françaises qui l’ont remis aux forces républicaines".

Vous pouvez aussi cliquer sur l’image de Gbagbo en haut à gauche de la page Reuters dont je vous ai indiqué le lien ci-dessus. Vous trouverez le commentaire suivant :

Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté lundi par les forces spéciales françaises et a été remis à des chefs de la rébellion.

Voilà. À la télévision française, depuis quelques heures ils n’arrêtent pas de faire une propagande des plus horribles. Ils accusent Gbagbo des pires crimes. Ils ont déjà commencé à l’accuser de crimes commis en fait par Ouattara.

Je viens d’entendre par exemple Christiane Taubira, qui est pourtant loin d’être la pire, parler d’un journaliste qui enquêtait sur le cacao et qui avait disparu sous le "régime" Gbagbo. Elle oublie seulement que c’est Ouattara qui spécule sur le cacao en volant les Ivoiriens (*), et que c’est donc lui qui avait un mobile pour le faire disparaître. Ouattara tenait tout le nord du pays sous la terreur des Tontons Macoutes du génocideur de Duékoué (**) Guillaume Soro, devenu premier ministre par la grâce du Sarkonazi.

La télé-propagande française nous dit aussi que ce sont les hommes de Gbagbo qui prétendent que ce sont les Français qui ont arrêté le président Gbagbo. La télé française dit que c’est leur intérêt de dire cela. Mais, par cette dépêche Reuters en date du lundi 11 avril 2011 à 15h41, et dont j’ai donné le lien ci-dessus, on apprend que les hommes de Ouattara le disaient aussi au moment où Reuters les avait contactés, c'est-à-dire avant la fabrication d'un mensonge qui sera présenté comme la vérité officielle dans le spectacle.

Notes :

(*) C’est Ouattara qui spécule sur le cacao au dépend des ivoiriens :

 


http://mai68.org/spip/spip.php?article2661

(**) Le génocide de Duékoué :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2556

http://mai68.org/spip/spip.php?article2554

http://mai68.org/spip/spip.php?article2563

http://mai68.org/spip/spip.php?article2594

 

 

 

Française, Français, on vous ment.

Qu’on vous mente, ce n’est certes pas nouveau ; mais, ce qui n’est pas nouveau non plus, c’est que vous croyez tout ce que la télévision vous raconte.

J’en veux aussi beaucoup aux Français Blancs pour leur absence quasi-totale à la grande manif antiguerre du samedi 9 avril 2011 à la Bastille à Paris :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2673


(Faire circuler)

 

Note d'eva R-sistons :

 

Ouattara demande que son RIVAL Gbagbo soit jugé - pour le neutraliser.

 

Il appelle à la réconciliation nationale. Pour sauver sa peau à lui !

 

Le sinistre bonhomme ! Tel qu'en vérité...

 


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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 13:38

 

Ce que vous ignorez sur le Groupe de Bilderberg
par Thierry Meyssan*

 


Depuis plusieurs années, l’idée s’est répandue que le Groupe de Bilderberg serait un embryon de gouvernement mondial. Ayant eu accès aux archives de ce club très secret, Thierry Meyssan montre que cette description est une fausse piste utilisée pour masquer la véritable identité et fonction du Groupe : le Bilderberg est une création de l’OTAN. Il vise à convaincre des leaders et à manipuler l’opinion publique à travers eux pour la faire adhérer aux concepts et aux actions de l’Alliance atlantique.




9 avril 2011

Depuis
Moscou (Russie)




Pays
 OTAN

ONG
 Bilderberg Group

Thèmes
 Communication

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Première réunion du Groupe, à l’hôtel Bilderberg (1954)

Chaque année, depuis 1954, une centaine des plus éminentes personnalités d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord se réunissent —à huis clos et sous très haute protection— au sein du Groupe de Bilderberg. Leur séminaire dure trois jours et rien ne transparait de leurs débats.

Depuis la dislocation de l’Union soviétique, des journalistes se sont intéressés à cette organisation élitiste et secrète. Certains auteurs y ont vu un embryon de gouvernement mondial et lui attribuent les principales décisions politiques, culturelles, économiques et militaires de la seconde moitié du XXe siècle. Une interprétation qu’a relayée Fidel Castro, mais que rien n’est venue confirmer, ni infirmer.

Pour savoir ce qu’est ou n’est pas le Groupe de Bilderberg, j’ai cherché des documents et des témoins. J’ai eu accès à l’intégralité de ses archives pour la période 1954-1966 et à de nombreuses pièces ultérieures, et j’ai pu discuter avec un de ses anciens invités que je connais de très longue date. Aucun journaliste à ce jour, et certainement pas les auteurs à succès qui ont popularisé les clichés actuels, n’a eu accès à tant de documents internes du Bilderberg.

Voici ce que j’ai découvert et compris.

La première réunion

70 personnalités, issues de 12 pays, participent à la première réunion du Groupe. C’est un séminaire de trois jours, du 29 au 31 mai 1954, près d’Arnhem (Pays-Bas). Les invités sont répartis dans deux autres hôtels avoisinants, mais les débats se tiennent dans l’établissement principal qui donna son nom au Groupe.

Les invitations, à en-tête du Palais de Soestdijk, sont sybillynes. : « J’apprécierais vivement votre présence au congrès international, sans caractère officiel, qui se tiendra aux Pays-Bas vers la fin du mois de mai. Ce congrès désire étudier un certain nombre de questions d’une grande importance pour la civilisation occidentale et a pour but de stimuler le goodwill et l’entente réciproque grâce à un libre échange de vues ». Elles sont signées du prince consort des Pays-Bas, Bernhard zur Lippe-Biesterfeld, et accompagnées de quelques pages d’informations administratives sur le transport et l’hébergement. Tout au plus y apprend-on que les délégués seront issus des États-Unis et de 11 États ouest-européens, et que 6 séances de travail de 3 heures chacune sont prévues.

Vu le passé nazi du prince Bernhard (qui avait servi dans la cavalerie SS jusqu’à son mariage en 1937 avec la princesse Juliana) et dans le contexte du McCarthysme, il est clair que les « questions d’une grande importance pour la civilisation occidentale  » tournent autour de la lutte contre le communisme.

Une fois arrivé sur place, l’impression des invités est tempérée par les deux présidents de séance : l’entrepreneur états-unien John S. Coleman et le ministre belge sortant des Affaires étrangères Paul van Zeeland. Le premier est un militant du libre-échange, le second est un partisan de la Communauté européenne de Défense (CED) [1]. Enfin, on aperçoit en bout de tribune Joseph Retinger, l’éminence grise des Britanniques. Tout cela laisse à penser que les monarchies hollandaise et britannique ont sponsorisé cette réunion pour soutenir la Communauté européenne de Défense et le modèle économique du capitalisme libre-échangiste face à l’anti-américanisme que promeuvent communistes et gaullistes.

Cependant, les apparences sont trompeuses. Il ne s’agit pas de faire campagne pour la CED, mais de mobiliser les élites pour la Guerre froide.

S.A.R. le prince Bernhard a été choisi pour convoquer ce congrès parce que son statut de prince consort lui donne un caractère étatique sans pour autant être officiel.
Il masque le commanditaire : une organisation intergouvernementale qui entend manipuler les gouvernements de certains de ses États membres.

John S. Coleman n’est pas encore le président de la Chambre de Commerce des États-Unis, mais il vient de créer le Comité des citoyens pour une politique nationale du Commerce (Citizen’s Committee for a National Trade Policy — CCNTP). Selon lui, le libre-échange absolu, c’est-à-dire le renoncement à tous les droits de douane, permettra aux pays alliés des États-Unis d’accroître leur richesse et de financer la Communauté européenne de Défense (c’est-à-dire de réarmer l’Allemagne et d’intégrer sa puissance militaire potentielle au sein de l’OTAN)

Or, les documents en notre possession montrent que le CCNTP n’a de citoyen que le nom. C’est en réalité une initiative de Charles D. Jackson, le conseiller en guerre psychologique de la Maison-Blanche. L’opération est pilotée en amont par William J. Donovan, l’ancien commandant de l’OSS (le service de renseignement US durant la guerre) désormais chargé d’édifier la branche américaine du nouveau service secret de l’OTAN, le Gladio [2].

Paul van Zeeland n’est pas seulement le promoteur de la Communauté européenne de Défense, c’est aussi un politicien de grande expérience. À la Libération, il a présidé la Ligue indépendante de coopération européenne (LICE) dont l’objectif est de créer un union douanière et monétaire. Cette organisation a été mise en place par Joseph Retinger, déjà cité.

Précisément Retinger, qui fait office de secrétaire du congrès de Bilderberg, a servi durant la guerre dans les services secrets anglais (SOE) du général Colin Gubbins. Aventurier polonais, Retinger s’est retrouvé conseiller du gouvernement Sikorski en exil au Royaume-Uni. À Londres, il a animé le microsome des gouvernements en exil se faisant ainsi le plus beau carnet d’adresse de l’Europe libérée.

Son ami Sir Gubbins a officiellement quitté le service et le SOE a été dissous. Il dirige une petite entreprise de tapis et textiles, qui lui sert de « couverture ». En réalité, aux côtés de son homologue Donovan, il est chargé de créer la branche anglaise du Gladio. Il a participé à toutes les réunions préparatoire du congrès de Bilderberg et est présent parmi les invités, assis à côté de Charles D. Jackson.

À l’insu des participants, ce sont donc les services secrets de l’OTAN qui sont la puissance invitante. Bernhard, Coleman et van Zeeland servent de paravents.

N’en déplaise aux journalistes imaginatifs qui ont cru discerner dans le Bilderberg une volonté de créer un gouvernement occulte mondial, ce club de personnalités influentes n’est qu’un outil de lobbying de l’OTAN pour la promotion de ses intérêts. C’est beaucoup plus sérieux et beaucoup plus dangereux, car c’est l’OTAN qui ambitionne d’être un gouvernement occulte mondial garantissant la pérennité du statu quo international et de l’influence US.

D’ailleurs, la sécurité de chaque réunion ultérieure ne sera pas assurée par la police du pays hôte, mais par les soldats de l’Alliance.

Parmi les dix orateurs inscrits, on relève deux anciens Premiers ministres (Guy Mollet, France et Alcide de Gasperi, Italie), trois responsables du Plan Marshall, le faucon de la Guerre froide (Paul H. Nitze) et surtout un très puissant financier (David Rockefeller).

Selon les documents préparatoires, une vingtaine de participants sont dans la confidence. Ils savent plus ou moins en détail qui sont les tireurs de ficelles et ont rédigé à l’avance leurs interventions. Les moindres détails ont été ajustés et il n’y a aucune part d’improvisation. Au contraire, la cinquantaine d’autres participants ignore tout de ce qui se trame. Ils ont été choisis pour influencer leurs gouvernements respectifs et l’opinion publique de leur pays. Le séminaire est donc organisé pour les convaincre et pour les pousser à s’engager à propager les messages que l’on veut diffuser.

Les interventions ne portent pas sur les grands problèmes internationaux, mais analysent la stratégie idéologique supposée des Soviétiques et exposent la manière doit elle doit être contrée dans le « monde libre ».

Les premières interventions évaluent le danger communiste. Les « communistes conscients » sont des individus qui entendent placer leur patrie au service de l’Union soviétique afin d’imposer au monde un système collectiviste. Ils doivent être combattus. Mais cette lutte est difficile car ces « communistes conscients » sont noyés en Europe dans une masse d’électeurs communistes qui ignorent tout de leurs sombres desseins et les suivent dans l’espoir de meilleures conditions sociales.

Progressivement, la rhétorique se durcit. Le « monde libre » doit affronter le « complot communiste mondial », non seulement de manière générale, mais aussi en répondant à des questions concrètes sur les investissements états-uniens en Europe ou sur la décolonisation.

Enfin, les orateurs en arrivent au problème principal —que les Soviétiques, assurent-ils, exploitent à leur profit— : pour des raisons culturelles et historiques, les responsables politiques du « monde libre » emploient des arguments différents aux États-Unis et en Europe, arguments qui se contredisent parfois. Le cas le plus emblématique est celui des purges organisées par le sénateur McCarthy aux États-Unis. Elles sont indispensables pour sauver la démocratie, mais la méthode choisie est ressentie en Europe comme une forme de totalitarisme.

Le message final, c’est qu’aucune négociation diplomatique, aucun compromis n’est possible avec les « Rouges  ». Il faut empêcher coûte que coûte les communistes de jouer un rôle en Europe occidentale, mais il va falloir ruser : comme on ne peut pas les arrêter et les fusiller, il faudra les neutraliser avec discrétion, sans que leurs électeurs eux-mêmes s’en rendent compte. Bref, l’idéologie qui est développée, c’est celle de l’OTAN et du Gladio. Il n’a jamais été dit que l’on truquerait les élections, ni que l’on assassinerait les tièdes, mais tous les participants ont admis que pour sauver le « monde libre », il faudrait mettre la liberté entre parenthèses.

Bien que le projet de Communauté européenne de Défense (CED) ait échoué trois mois plus tard sous les coups de boutoir des députés communistes et « nationalistes extrémistes » (c’est-à-dire gaullistes) au Parlement français, le congrès fut considéré comme un succès. Malgré les apparences, il n’avait pas pour but de soutenir la création de la CED ou toute autre mesure politique précise, mais de diffuser une idéologie dans la classe dirigeante, puis à travers elle dans la société. Objectivement, les Européens de l’Ouest avaient de moins en moins conscience des libertés dont ils étaient privés et ils étaient de plus en plus informés des libertés dont étaient privés les habitants de l’Est.

Le Bilderberg devient une organisation

Un second congrès est donc organisé en France, du 18 au 20 mars 1955. À Barbizon.

Progressivement l’idée que ces congrès seront annuels et qu’ils nécessitent un secrétariat permanent s’impose. Le prince Bernhard se met en retrait lorsqu’il est pris en flagrant délit de trafic d’influence (scandale Lockheed-Martin). Il cède la présidence à l’ancien Premier ministre britannique Alec Douglas Home (1977-80), à l’ancien chancelier et président allemand Walter Scheel (1981-85), à l’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre Eric Roll (1986-89), à l’ancien secrétaire général de l’OTAN Peter Carrington (1990-98), et enfin à l’ancien vice-président de la Commission européenne Étienne Davignon (depuis 1999).

Pendant longtemps, le président du Groupe de Bilderberg est assisté de deux secrétaires généraux, un pour l’Europe et le Canada (les États vassaux), l’autre pour les États-Unis (le suzerain), cependant, il n’y a plus qu’un seul secrétaire général depuis 1999.

D’une année sur l’autre, les débats sont très redondants, c’est pourquoi les invités changent. Il y a toujours un noyau dur qui a préparé le séminaire à l’avance et des nouveaux venus à qui l’on inculque la rhétorique atlantiste du moment.

Actuellement, les séminaires annuels rassemblent plus de 120 participants, dont toujours un tiers forment le noyau dur. Ils ont été sélectionnés par l’Alliance en fonction de l’importance de leurs relations et de leur capacité d’influence, indépendamment de leurs fonctions dans la société. Ainsi, ils restent membres du noyau dur lorsqu’ils changent de métier.

Voici la liste exacte de ce noyau dur, incluant les membres du Conseil d’administration, qui servent de devanture pour les invités, et des membres moins visibles pour ne pas effaroucher les nouveaux venus.

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Étienne Davignon, secrétaire général du Groupe de Bilderberg

Conseil d’administration

Josef Ackermann Banquier suisse, directeur de la Deutsche Bank, vice-président du Forum de Davos.
Roger C. Altman Banquier états-unien, ancien conseiller des campagnes électorales de John Kerry et Hillary Clinton, directeur de la banque d’affaire Evercore Partners Inc.
Francisco Pinto Balsemão Ancien Premier ministre socialiste du Portugal (1981-83), président-fondateur du plus important groupe de télévision portugais SIC. (T)
Fran Bernabè Banquier italien, actuel patron de Telecom Italia (T)
Henri de Castries Pdg de l’assureur français AXA
Juan Luis Cebrián Directeur du groupe de presse écrite et audiovisuel espagnol Prisa.
W. Edmund Clark Banquier canadien, PDF de Toronto-Dominion Bank Financial Group
Kenneth Clarke Ancien vice président de British American Tobacco (1998-2007), Garde des sceaux et ministre britannique de la Justice, vice-président du Mouvement européen UK.
George A. David Pdg de Coca-Cola.
Étienne Davignon Homme d’affaire belge, ancien vice-président de la Commission européenne (1981-85), actuel vice-président de Suez-Tractebel.
Anders Eldrup Pdg de la société danoise des gaz et pétrole DONG Energy.
Thomas Enders Directeur d’Airbus.
Victor Halberstadt Professeur d’économie à l’université néerlandaise de Leiden, il conseille diverses sociétés telles que Goldman Sachs ou Daimler-Chrysler.
James A. Johnson Financier états-unien, il fut un des principaux responsables du Parti démocrate et un des artisans de l’investiture de Barack Obama. Il est vice-président de la banque d’affaire Perseus.
John Kerr of Kinlochard Ancien ambassadeur du Royaume-Uni à Washington, vice-président du groupe pétrolier Royal Dutch Shell (T)
Klaus Kleinfeld Pdg allemand du géant états-unien de l’aluminium, Alcoa.
Mustafa V. Koç Pdg de la holding Koç, première entreprise turque.
Marie-Josée Drouin-Kravis Éditorialiste économique dans la presse écrite et audiovisuelle canadienne. Chercheuse au très militariste Hudson Institute. Elle est la troisième épouse de Henry Kravis.
Jessica T. Mathews Ancienne directrice des affaires globales au Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis. Actuelle directrice de la Fondation Carnegie.
Thierry de Montbrial Économiste, directeur-fondateur de l’Institut français des relations internationales (IFRI) et de la World Policy Conference.
Mario Monti Économiste italien, ancien commissaire européen à la concurrence (1999-2005), co-fondateur du Spinelli Group pour le fédéralisme européen.
Egil Myklebust Ancien président du patronat norvégien, directeur de Scandinavian Airlines System (SAS).
Matthias Nass Directeur adjoint du quotidien allemand Die Zeit
Jorma Ollila Homme d’affaire finlandais, ancien Pdg de Nokia, actuel président du groupe pétrolier Royal Dutch Shell.
Richard N. Perle Ancien président du Conseil consultatif de Défense du Pentagone, il est un des principaux leaders des Straussiens (les disciples de Leo Strauss) et à ce titre, une figure majeure du néo-conservatisme.
Heather Reisman Femme d’affaire canadienne, Pdg du groupe d’édition Indigo-Chapters.
Rudolf Scholten Ancien ministre autrichien des Finances, gouverneur de la Banque centrale.
Peter D. Sutherland Ancien commissaire européen irlandais à la concurrence, puis directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce.Ancien directeur de BP. Actuel président de Goldman Sachs International. Ancien président de la section européenne de la Commission trilatérale, et vice-président de l’European Round Table of Industrialists, actuel président d’honneur du Mouvement européen Irlande.
J. Martin Taylor Ancien député britannique, Pdg du géant de la chimie et de l’agroalimentaire Syngenta.
Peter A. Thiel Chef d’entreprise états-unien, Pdg de PayPal, président de Clarium Capital Management et à ce titre actionnaire de Facebook.
Daniel L. Vasella Pdg du groupe pharmaceutique suisse Novartis.
Jacob Wallenberg Banquier suédois, il est administrateur de nombreuses compagnies transnationales.
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Henry Kissinger, principal responsable des invitations au Groupe de Bilderberg

Membres cachés du noyau dur

Carl Bildt Ancien Premier ministre libéral de Suède (1991-94), ancien envoyé spécial de l’Union européenne puis de l’ONU dans les Balkans (1995-97, 1999-2001), actuel ministre suédois des Affaires étrangères. (T)
Oscar Bronner Pdg du quotidien autrichien Der Standard.
Timothy C. Collins Financier états-unien, directeur du fond de placement Ripplewood. (T)
John Elkann PDG du groupe italien d’automobile Fiat (son grand-père Gianni Agnelli fut pendant quarante ans un des animateurs du Groupe de Bilderberg. Il a hérité de la fortune familiale après le décès de mort naturelle de son grand-père Giovanni et la mort prématurée de son oncle Edoardo. Cependant, des sources policières sont convaincues que Edoardo a été assassiné après qu’il se soit converti à l’islam chiite, de sorte que la fortune revienne à la branche juive de la famille).
Martin S. Feldstein Ancien conseiller économique de Ronald Reagan (1982-84), et actuel conseiller économique de Barack Obama. Il a aussi été conseiller de George W. Bush pour le Renseignement extérieur. Il enseigne à Harvard. (T)
Henry A. Kissinger Ancien conseiller de sécurité nationale des Etats-Unis et secrétaire d’Etat, personnalité centrale du complexe militaro-industriel US, actuel président de la société de conseil Kissinger Associates.
Henry R. Kravis Financier états-unien gestionnaire du fond de placement KKR. Il est un des principaux collecteurs de fonds du Parti républicain.
Neelie Kroes Ancienne ministre néerlandaise libérale des Transports, commissaire européenne à la concurrence, et actuelle commissaire à la société numérique.
Bernardine Léon Gross Diplomate espagnol, secrétaire général de la présidence du gouvernement socialiste de José-Luis Zapatero.
Frank McKenna Ancien membre de la Commission de surveillance des services de renseignement canadiens, ambassadeur du Canada à Washington (2005-06), vice-président de la Banque Toronto-Dominion.
Beatrix des Pays Bas Reine de Hollande. Elle est la fille du prince Bernhard.
George Osborne Ministre britannique des Finances. Ce néo-conservateur est considéré comme un eurosceptique. Il faut comprendre par là qu’il est opposé à la participation du Royaume-Uni à l’Union européenne, mais qu’il est partisan de l’organisation du continent au sein de l’Union.
Robert S. Prichard Économiste canadien, directeur du groupe de presse écrite et audiovisuelle Torstar.
David Rockefeller Le patriarche d’une longue lignée de financiers. Il est le plus ancien membre du noyau dur des Bilderbergers. Il est également le président de la Commission Trilatérale, une organisation similaire intégrant des participants asiatiques.
James D. Wolfensohn Financier australien ayant pris la nationalité états-unienne pour devenir président de la Banque mondiale (1995-2005), aujourd’hui directeur du cabinet conseil Wolfensohn & Co.
Robert B. Zoellick Diplomate états-unien, ancien délégué au Commerce des États-Unis (2001-05), actuel président de la Banque mondiale.
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David Rockefeller, conseiller du Groupe de Bilderberg

Les Bilderbergers n’engagent pas les entreprises ou institutions dans lesquelles, ils travaillent. Cependant, il est intéressant d’observer la diversité de leurs secteurs d’activité.

Le lobby de la plus puissante organisation militaire mondiale

Au cours des dernières années, le nombre de sujets abordés lors des séminaires annuels a augmenté en fonction de l’actualité internationale. Mais cela ne nous apprend rien, car ces discussions n’ont aucun objet en elles-mêmes, elles sont juste des prétextes pour faire passer des messages. Malheureusement, nous n’avons pas eu accès aux documents préparatoires les plus récents et ne pouvons que supputer sur les mots d’ordre que l’OTAN s’efforce de diffuser via ces leaders d’opinion.

La réputation du Groupe de Bilderberg a conduit certains auteurs à lui attribuer des capacités de nomination. C’est stupide et cela masque les vrais tireurs de ficelles qui se trouvent au sein de l’Alliance atlantique.

Par exemple, on a rapporté que durant la dernière campagne électorale présidentielle aux États-Unis, Barack Obama et Hillary Clinton ont disparu durant une journée, le 6 juin 2008, pour négocier à l’écart la fin de leur rivalité. Ils se sont en réalité rendus au séminaire annuel du Groupe de Bilderberg, à Chantilly (Virginie, USA). Or, le lendemain, Mme Clinton annonçait qu’elle se retirait de la course. Certains auteurs en ont conclu que la décision a été prise au cours de la réunion du Bilderberg. Ce n’est pas logique, dans la mesure où cette décision était certaine depuis trois jours vu le nombre de voix du sénateur Obama au sein du comité d’investiture du Parti démocrate.

Selon notre source, c’est autre chose qui s’est passé. Barack Obama et Hillary Clinton ont conclu à l’écart un accord financier et politique. Le sénateur Obama a renfloué les caisses de sa rivale et lui a offert un poste dans son administration (Mme Clinton a refusé la vice-présidence et a choisi le département d’État) en échange de son soutien actif durant la campagne contre le candidat républicain. Puis, les deux leaders ont été introduits par James A. Johnson au séminaire du Bilderberg où ils ont assuré les participants qu’ils travailleraient ensemble. Depuis longtemps déjà, Barack Obama était le candidat de l’OTAN. M. Obama et sa famille ont toujours travaillé pour la CIA et le Pentagone [3]. De plus, les premiers financements de sa campagne ont été fournis par la Couronne d’Angleterre via l’homme d’affaire Nadhmi Auchi. En présentant le sénateur noir aux Bilderbergers, l’Alliance atlantique organisait à l’échelle internationale les relations publiques du futur président des États-Unis.

De même, on a rapporté que le Groupe de Bilderberg a organisé un dîner impromptu, hors séminaire, le 14 novembre 2009 au Château de Val Duchesse, propriété du roi de Belgique. L’ancien Premier ministre belge Herman von Rompuy y a prononcé un discours. Or, cinq jours plus tard, il fut élu président du Conseil européen. Là encore, certains auteurs en on conclu à tort que le Groupe de Bilderberg était le « faiseur de roi ».

En réalité, le président de l’Union européenne ne pouvait pas être choisi en dehors des cercles de l’OTAN, puisque —rappelons-le— l’Union européenne est issue des clauses secrètes du Plan Marshall. Et ce choix devait être avalisé par les États membres. Ce type de décision nécessite de longues négociations et ne se prend pas lors d’un dîner entre amis.

Toujours selon notre source, le président du Groupe de Bilderberg, Étienne Davignon, a convoqué ce dîner exceptionnel pour présenter van Rompuy à ses relais d’influence. La chose était d’autant plus indispensable que la première personnalité à occuper la nouvelle fonction de président de l’Union était totalement inconnue en dehors de son pays. Au cours du repas, M. Van Rompuy a exposé son programme de création d’un impôt européen pour financer directement les institutions de l’Union sans passer par les États membres. Il restait aux Bilderbergers à clamer partout où ils le pouvaient qu’ils connaissent Herman von Rompuy et attestent de ses qualités pour présider l’Union.

La réalité du Groupe de Bilderberg est donc moins romantique que certains auteurs à succès l’ont imaginée. L’incroyable déploiement de forces militaires pour assurer sa sécurité n’a pas tant pour objet de le protéger que d’impressionner ceux qui y participent. Il ne manifeste pas leur puissance, mais leur montre que la seule vraie puissance en Occident, c’est l’OTAN. Libre à eux de la soutenir et d’être appuyés par elle, ou de la combattre et d’être inexorablement écrasés.

En outre, bien que le Groupe de Bilderberg ait développé à ses débuts une rhétorique anti-communiste, il n’était pas tourné contre l’URSS et n’est pas aujourd’hui tourné contre la Russie. Il suit la stratégie de l’Alliance qui n’est pas un Pacte contre Moscou, mais pour la défense —et éventuellement l’extension— de la zone d’influence de Washington. À sa création, l’OTAN avait espéré intégrer l’Union soviétique, ce qui aurait équivalu à un engagement de Moscou de ne pas remettre en cause le partage du monde issu des conférences de Postdam et de Yalta. Récemment l’Alliance a accueilli le président Dmitry Medvedev au sommet de Lisbonne et lui a proposé que la Russie se joigne à elle. Il ne s’agirait pas alors d’une vassalisation, mais de la reconnaissance du Nouvel Ordre Mondial, dans lequel toute l’Europe centrale et orientale est passée dans l’orbite états-unienne. Une adhésion russe vaudrait en quelque sorte traité de paix : Moscou reconnaitrait sa défaite dans la Guerre froide et le nouveau partage du monde.

Dans ce cas, le Groupe de Bilderberg inviterait des personnalités russes à ses réunions annuelles. Il ne leur demanderait pas d’influer l’opinion publique russe pour l’américaniser, mais pour la convaincre de renoncer définitivement aux rêves de grandeur du passé.


   


 Thierry Meyssan

Analyste politique français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie chaque semaine des chroniques de politique étrangère dans la presse arabe et russe. Dernier ouvrage publié : L’Effroyable imposture 2, éd. JP Bertand (2007).


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Une version de cet article a été publiée dans le quotidien russe à très grand tirage Komsomolskaya Pravda.



 

[1] La CED est un projet qui visait à créer une armée européenne intégrée à l’OTAN. Il fut rejeté en 1954 par le Parlement français à l’instigation des Gaullistes et du Parti communiste. Il faut attendre 2010-11 pour que ce projet trouve un début de réalisation avec l’entente franco-britannique au sein de l’OTAN et la guerre de Libye.

[2] « Les armées secrètes de l’OTAN », par Daniele Ganser. Cet ouvrage est publié en feuilleton sur Voltairenet.org.

[3] « La biographie cachée des Obama : une famille au service de la CIA » (2 parties), par Wayne Madsen, Réseau Voltaire, 30 août et 20 septembre 2010.

SOURCE : http://www.voltairenet.org/article169364.html

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 13:03

 

8 avril 2011

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Quels sont les véritables objectifs des Etats-Unis ? A ce stade de notre réflexion, plusieurs indices permettent déjà d’écarter définitivement la thèse de la guerre humanitaire ou de la réaction impulsive face aux événements. Si Washington et Paris ont délibérément refusé toute négociation, s’ils ont « travaillé » depuis un bon moment l’opposition libyenne et préparé des scénarios détaillés d’intervention, si les porte-avions se tenaient depuis longtemps prêts à intervenir (comme l’a confirmé l’amiral Gary Roughead, chef de l’US Navy : « Nos forces étaient déjà positionnées contre la Libye », Washington, 23 mars), c’est forcément que cette guerre n’a pas été décidée au dernier moment en réaction à des événements soudains, mais qu’elle avait été planifiée. Parce qu’elle poursuit des objectifs majeurs qui dépassent largement la personne de Kadhafi. Lesquels ?

Voir la partie 1

Les objectifs des USA vont bien au-delà du pétrole
 

Dans cette guerre contre la Libye, Washington poursuit plusieurs objectifs simultanément : 1. Contrôler le pétrole. 2. Sécuriser Israël. 3. Empêcher la libération du monde arabe. 4. Empêcher l’unité africaine. 5. Installer l’Otan comme gendarme de l’Afrique.
Ca fait beaucoup d’objectifs ? Oui. Tout comme lors des guerres précédentes : Irak, Yougoslavie, Afghanistan. En effet, une guerre de ce type coûte cher et comporte des risques importants pour l’image des Etats-Unis, surtout quand ils ne parviennent pas à gagner. Si Obama déclenche une telle guerre, c’est qu’il en attend des gains très importants.
 

Objectif n° 1 : Contrôler l’ensemble du pétrole

Certains disent que cette fois, ce n’est pas une guerre du pétrole, car les quantités libyennes seraient marginales dans la production mondiale et que, de toute façon, Kadhafi vendait déjà son pétrole aux Européens. Mais ils ne comprennent pas en quoi consiste la « guerre mondiale du pétrole »…
Avec l’aggravation de la crise générale du capitalisme, les grandes puissances économiques se livrent une compétition de plus en plus acharnée. Les places sont chères dans ce jeu de chaises musicales. Pour garantir une chaise à ses multinationales, chaque puissance doit se battre sur tous les fronts : conquérir des marchés, conquérir des zones de main d’œuvre profitable, obtenir de gros contrats publics et privés, s’assurer des monopoles commerciaux, contrôler des Etats qui lui accorderont des avantages… Et surtout, s’assurer la domination sur des matières premières convoitées. Et avant tout, le pétrole.
En 2000, analysant les guerres à venir dans notre livre Monopoly, nous écrivions : « Qui veut diriger le monde, doit contrôler le pétrole. Tout le pétrole. Où qu’il soit. ». Si vous êtes une grande puissance, il ne vous suffit pas d’assurer votre propre approvisionnement en pétrole. Vous voudrez plus, vous voudrez le maximum. Non seulement pour les énormes profits, mais surtout parce qu’en vous assurant un monopole, vous serez à même d’en priver vos rivaux trop gênants ou de les soumettre à vos conditions. Vous détiendrez l’arme absolue. Chantage ? Oui.
Depuis 1945, les Etats-Unis ont tout fait pour s’assurer ce monopole sur le pétrole. Un pays rival comme le Japon dépendait par exemple à 95% des USA pour son approvisionnement en énergie. De quoi garantir son obéissance. Mais les rapports de force changent, le monde devient multipolaire et les Etats-Unis font face à la montée de la Chine, à la remontée de la Russie, à l’émergence du Brésil et d’autres pays du Sud. Le monopole devient de plus en plus difficile à maintenir.
Le pétrole libyen, c’est seulement 1% ou 2% de la production mondiale ? D’accord, mais il est de la meilleure qualité, d’extraction facile et donc très rentable. Et surtout il est situé tout près de l’Italie, de la France et de l’Allemagne. Importer du pétrole du Moyen-Orient, d’Afrique noire ou d’Amérique latine se ferait à un coût bien supérieur. Il y a donc bel et bien bataille pour l’or noir libyen. D’autant plus pour un pays comme la France, la plus engagée dans un programme nucléaire devenu bien hasardeux.
Dans ce contexte, il faut rappeler deux faits. 1. Kadhafi désirait porter la participation de l’Etat libyen dans le pétrole de 30% à 51%. 2. Le 2 mars dernier, Kadhafi s’était plaint que la production pétrolière de son pays était au plus bas. Il avait menacé de remplacer les firmes occidentales ayant quitté la Libye par des sociétés chinoises, russes et indiennes. Est-ce une coïncidence ? Chaque fois qu’un pays africain commence à se tourner vers la Chine, il lui arrive des problèmes.
Voici un autre indice : Ali Zeidan, l’homme qui a lancé le chiffre de « six mille morts civils », qui auraient été victimes des bombardements de Kadhafi, cet homme est aussi le porte-parole du fameux CNT, le gouvernement d’opposition, reconnu par la France. Eh bien, à ce titre, Ali Zeidan a déclaré que « les contrats signés seront respectés", mais que le futur pouvoir « prendra en considération les nations qui nous ont aidés » ! C’est donc bien une nouvelle guerre du pétrole. Mais elle ne se déroule pas seulement contre la Libye…
 
Pourquoi ces rivalités USA – France - Allemagne ?
 
Si la guerre contre la Libye est juste humanitaire, on ne comprend pas pourquoi ceux qui la mènent se disputent entre eux. Pourquoi Sarkozy s’est-il précipité pour être le premier à bombarder ? Pourquoi s’est-il fâché lorsque l’Otan a voulu prendre le contrôle des opérations ? Son argument « L’Otan est impopulaire dans les pays arabes » ne tient pas debout. Comme si lui, Sarkozy, y était tellement populaire après avoir à ce point protégé Israël et Ben Ali !
Pourquoi l’Allemagne et l’Italie ont-elles été si réticentes face à cette guerre ? Pourquoi le ministre italien Frattini a-t-il d’abord déclaré qu’il fallait « défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Libye » et que « l’Europe ne devrait pas exporter la démocratie en Libye »[1] ? Simples divergences sur l’efficacité humanitaire ? Non, il s’agit là aussi d’intérêts économiques. Dans une Europe confrontée à la crise, les rivalités sont de plus en plus fortes aussi. Il y a quelques mois encore, on défilait à Tripoli pour embrasser Kadhafi et empocher les gros contrats libyens. Ceux qui les avaient obtenus, n’avaient pas intérêt à le renverser. Ceux qui ne les avaient pas obtenus, y ont intérêt.
Qui était le premier client du pétrole libyen ? L’Italie. Qui était le deuxième ? L’Allemagne. Continuons avec les investissements et les exportations des puissances européennes… Qui avait obtenu le plus de contrats en Libye ? L’Italie. Numéro deux ? L’Allemagne.
C’est la firme allemande BASF qui était devenue le principal producteur de pétrole en Libye avec un investissement de deux milliards d’euros. C’est la firme allemande DEA, filiale du géant de l’eau RWE, qui a obtenu plus de quarante mille kilomètres carrés de gisements de pétrole et de gaz. C’est la firme allemande Siemens qui a joué le rôle majeur dans les énormes investissements du gigantesque projet « Great Man Made River » : le plus grand projet d’irrigation au monde, un réseau de pipelines pour amener l’eau depuis la nappe aquifère de la Nubie jusqu’au désert du Sahara. Plus de 1.300 puits, souvent à plus de cinq cents mètres de profondeur qui, une fois tous les travaux terminés, fourniront chaque jour 6,5 millions de mètres cubes d’eau à Tripoli, Benghazi, Syrte et d’autres villes. [2] 25 milliards de dollars qui ont attiré quelques convoitises ! De plus, avec ses pétrodollars, la Libye avait aussi engagé un très ambitieux programme pour renouveler ses infrastructures, construire des écoles et des hôpitaux et pour industrialiser le pays.
Profitant de sa puissance économique, l’Allemagne a noué des partenariats économiques privilégiés avec la Libye, l’Arabie saoudite et les pays du Golfe arabique. Elle n’a donc aucune envie d’abîmer son image dans le monde arabe. Quant à l’Italie, il faut rappeler qu’elle colonisa la Libye avec une brutalité inouïe en s’appuyant sur les tribus de l’ouest contre celles de l’est. Aujourd’hui, à travers Berlusconi, les sociétés italiennes ont obtenu quelques beaux contrats. Elles ont donc beaucoup à perdre. Par contre, la France et l’Angleterre qui n’ont pas obtenu les plus beaux morceaux du gâteau, sont à l’offensive pour obtenir le repartage de ce gâteau. Et la guerre en Libye est tout simplement le prolongement de la bataille économique par d’autres moyens. Le monde capitaliste n’est vraiment pas beau.
La rivalité économique se transpose sur le plan militaire. Dans une Europe en crise et dominée par une Allemagne ultraperformante (grâce notamment à sa politique de bas salaires), la France rompt ses alliances et se tourne à présent vers la Grande-Bretagne pour tenter de rééquilibrer la situation. Paris et Londres ont davantage de moyens militaires que Berlin, et tentent de jouer cette carte pour contrer leur faiblesse économique.
 

Objectif n° 2 : Sécuriser Israël

 
Au Moyen-Orient, tout est lié. Comme Noam Chomsky nous l’a expliqué dans un entretien [3] : « A partir de 1967, le gouvernement US a considéré Israël comme un investissement stratégique. C’était un des commissariats de quartier chargés de protéger les dictatures arabes productrices de pétrole. ». Israël, c’est le flic du Moyen-Orient.
Seulement, le problème nouveau pour Washington, c’est que les nombreux crimes commis par Israël (Liban, Gaza, flotille humanitaire…) l’isolent de plus en plus. Les peuples arabes réclament la fin de ce colonialisme. Du coup, c’est le « flic » qui a besoin d’être protégé. Israël ne peut survivre sans un entourage de dictatures arabes ne tenant aucun compte de la volonté de leurs peuples d’être solidaires des Palestiniens. C’est pourquoi Washington a protégé Moubarak et Ben Ali, et protégera les autres dictateurs.
Les Etats-Unis craignent de « perdre » la Tunisie et l’Egypte dans les années à venir. Ce qui changerait les rapports de force dans la région. Après la guerre contre l’Irak en 2003, qui était aussi un avertissement et une intimidation envers tous les autres dirigeants arabes, Kadhafi avait senti la menace. Il avait donc multiplié les concessions, parfois exagérées, aux puissances occidentales et à leur néolibéralisme. Ce qui l’avait affaiblie sur le plan intérieur des résistances sociales. Quand on cède au FMI, on fait du tort à sa population. Mais si demain la Tunisie et l’Egypte virent à gauche, Kadhafi pourra sans doute revenir sur ces concessions.
Un axe de résistance Le Caire – Tripoli – Tunis, tenant tête aux Etats-Unis et décidé à faire plier Israël serait un cauchemar pour Washington. Faire tomber Kadhafi, c’est donc de la prévention.

Objectif n° 3 : Empêcher la libération du monde arabe

 
Qui règne aujourd’hui sur l’ensemble du monde arabe, son économie, ses ressources et son pétrole ? Pas les peuples arabes, on le sait. Mais pas non plus les dictateurs en place. Certes, ils occupent le devant de la scène, mais les véritables maîtres sont dans les coulisses.
Ce sont les multinationales US et européennes qui décident ce qu’on va produire ou non dans ces pays, quels salaires on paiera, à qui profiteront les revenus du pétrole et quels dirigeants on y imposera. Ce sont les multinationales qui enrichissent leurs actionnaires sur le dos des populations arabes.
Imposer des tyrans à l’ensemble du monde arabe a des conséquences très graves : le pétrole, mais aussi les autres ressources naturelles servent seulement aux profits des multinationales, pas à diversifier l’économie locale et à créer des emplois. En outre, les multinationales imposent des bas salaires dans le tourisme, les petites industries et les services en sous-traitance.
Du coup, ces économies restent dépendantes, déséquilibrées et elles ne répondent pas aux besoins des peuples. Dans les années à venir, le chômage va encore s’aggraver. Car 35% des Arabes ont moins de quinze ans. Les dictateurs sont des employés des multinationales, chargés d’assurer leurs profits et de briser la contestation. Les dictateurs ont pour rôle d’empêcher la Justice sociale.
Trois cent millions d’Arabes répartis en vingt pays, mais se considérant à juste titre comme une seule nation, se trouvent donc placés face à un choix décisif : accepter le maintien de ce colonialisme ou devenir indépendants en empruntant une voie nouvelle ? Tout autour, le monde est en plein bouleversement : la Chine, le Brésil et d’autres pays s’émancipent politiquement, ce qui leur permet de progresser économiquement. Le monde arabe demeurera-t-il en arrière ? Restera-t-il une dépendance des Etats-Unis et de l’Europe, une arme que ceux-ci utilisent contre les autres nations dans la grande bataille économique et politique internationale ? Ou bien l’heure de la libération va-t-elle enfin sonner ?
Cette idée terrorise les stratèges de Washington. Si le monde arabe et le pétrole leur échappent, c’en est fini de leur domination sur la planète. Car les Etats-Unis, puissance en déclin économique et politique, sont de plus en plus contestés : par l’Allemagne, par la Russie, par l’Amérique latine et par la Chine. En outre, de nombreux pays du Sud aspirent à développer les relations Sud – Sud, plus avantageuses que la dépendance envers les Etats-Unis.
Ceux-ci ont de plus en plus de mal à se maintenir comme la plus grande puissance mondiale, capable de piller des nations entières et capable de porter la guerre partout où ils le décident. Répétons-le : si demain le monde arabe s’unit et se libère, si les Etats-Unis perdent l’arme du pétrole, ils ne seront plus qu’une puissance de second rang dans un monde multipolaire. Mais ce sera un grand progrès pour l’humanité : les relations internationales prendront un nouveau cours, et les peuples du Sud pourront enfin décider de leur propre sort et en finir avec la pauvreté.
 
 
Ceux pour qui la démocratie est dangereuse
 
Les puissances coloniales ou néocoloniales d’hier nous jurent qu’elles ont changé. Après avoir financé, armé, conseillé et protégé Ben Ali, Moubarak et compagnie, voilà que les Etats-Unis, la France et les autres nous inondent de déclarations touchantes. Comme Hillary Clinton : « Nous soutenons l’aspiration des peuples arabes à la démocratie. »
C’est un mensonge total. Les Etats-Unis et leurs alliés ne veulent absolument pas d’une démocratie arabe, ne veulent absolument pas que les Arabes puissent décider sur leur pétrole et leurs autres richesses. Ils ont donc tout fait pour freiner la démocratisation, pour maintenir au pouvoir des responsables de l’ancien régime. Et, quand cela échoue, pour imposer d’autres dirigeants à eux, chargés de démobiliser les résistances populaires. Le pouvoir égyptien vient par exemple de prendre des mesures anti-grèves très brutales.
Expliquer la guerre contre la Libye par cette idée qu’après la Tunisie et l’Egypte, Washington et Paris auraient « compris » et voudraient se donner bonne conscience ou en tout cas redorer leur blason, ce n’est donc qu’une grosse tromperie. En réalité, la politique occidentale dans le monde arabe forme un ensemble qui s’applique sous trois formes diverses : 1. Maintenir des dictatures répressives. 2. Remplacer Moubarak et Ben Ali par des pions sous contrôle. 3. Renverser les gouvernements de Tripoli, Damas et Téhéran pour recoloniser ces pays « perdus ». Trois méthodes, mais un même objectif : maintenir le monde arabe sous domination pour continuer à l’exploiter.
La démocratie est dangereuse quand on représente seulement les intérêts d’une toute petite minorité sociale. Ce qui fait très peur aux Etats-Unis, c’est que le mécontentement social a éclaté dans pratiquement toutes les dictatures arabes… En Irak (et nos médias n’en ont rien dit), de nombreuses grèves ont touché le pétrole, le textile, l’électricité et d’autres secteurs. A Kut, les troupes US ont même encerclé une usine textile en grève. On a manifesté dans seize des dix-huit provinces, toutes communautés confondues, contre ce gouvernement corrompu qui abandonne son peuple dans la misère. A Bahrein, sous la pression de la rue, le roi a fini par promettre une bourse spéciale de 2.650 $ à chaque famille. A Oman, le sultan Qaboos bin Said a remplacé la moitié de son gouvernement et augmenté le salaire minimum de 40%, ordonnant de créer cinquante mille emplois. Même le roi saoudien Fahd a débloqué 36 milliards de dollars pour aider les familles à bas et moyens revenus !
Evidemment, une question surgit de suite chez tous les gens simples : mais s’ils avaient tout cet argent, pourquoi le gardaient-ils dans leurs coffres ? La question suivante étant : combien d’autres milliards ont-ils volé à leurs peuples avec la complicité des Etats-Unis ? Et la dernière : comment mettre fin à ce vol ?
« Révolutions Facebook », grand complot US ou vraies révolutions ?
 
Une interprétation erronée s’est répandue sur Internet : les révolutions arabes auraient été déclenchées et manipulées par les Etats-Unis. Ils en auraient tiré les ficelles pour opérer des changements bien contrôlés et pouvoir attaquer la Libye, la Syrie, l’Iran. Tout aurait été « fabriqué ». L’argument pour cette thèse : des organismes plus ou moins officiels avaient invité aux USA et formé des « cyberactivistes » arabes qui ont joué un rôle en pointe dans la circulation des infos et qui ont symbolisé une révolution de type nouveau, la « révolution Facebook ».
L’idée de ce grand complot ne tient pas. En réalité, les Etats-Unis ont tout fait pour maintenir aussi longtemps que possible Moubarak, dictateur bien utile. Cependant, ils le savaient en mauvaise santé et « fini ». Dans ce genre de situations, ils préparent évidemment un « Plan B » et même un « Plan C ». Le Plan B consistait à remplacer Moubarak par un de ses adjoints. Mais ça avait peu de chances de marcher, vu la colère profonde du peuple égyptien.
Donc, ils avaient préparé aussi un, voire plusieurs Plan C, comme ils le font d’ailleurs dans pratiquement tous les pays qu’ils veulent contrôler. Ca consiste en quoi ? Ils achètent à l’avance quelques opposants et intellectuels - que ceux-ci s’en rendent compte ou non - et « investissent » donc dans l’avenir. Le jour venu, ils propulsent ces gens sur le devant de la scène. Combien de temps ça marchera, c’est une autre question dès lors que la population est mobilisée et qu’un régime, même relifté, ne peut résoudre les revendications populaires si son but est de maintenir l’exploitation des gens.
Parler de « révolution Facebook » est un mythe qui arrange bien les USA. Autant nous avons signalé depuis longtemps l’importance cruciale des nouvelles méthodes d’info et de mobilisation sur Internet, autant est absurde l’idée que Facebook remplacerait les luttes sociales et les révolutions. Cette idée convient bien aux grands capitalistes (dont Moubarak était le représentant), mais en réalité ce qu’ils craignent par dessus tout, c’est la contestation des travailleurs, car elle met directement en danger leur source de profits.
 
Le rôle des travailleurs
 
Facebook est une méthode de lutte, ce n’est pas l’essence de la révolution. Cette présentation veut escamoter le rôle de la classe ouvrière (au sens large), qui serait remplacée par Internet. En réalité, une révolution est une action par laquelle ceux d’en bas donnent leur congé à ceux d’en haut. Avec un changement radical non seulement du personnel politique, mais surtout dans les rapports d’exploitation sociale.
Aïe ! Selon nos grands penseurs officiels, ça fait longtemps qu’on n’aurait plus le droit d’employer le terme « lutte de classe » qui serait dépassé et même un peu obscène. Pas de chance pour vous, le deuxième homme le plus riche du monde, le grand boursier Warren Buffet, a lâché le morceau il y a quelque temps : « D’accord, il y a une lutte de classe en Amérique. Mais c’est ma classe, la classe des riches, qui fait la guerre et nous la gagnons. ». [4] Ça, Monsieur Buffett, il ne faut jamais en jurer avant la fin de la pièce ! Rira bien…
Mais les réalités tunisiennes et égyptiennes confirment la réalité de la lutte des classes, en accord avec Monsieur Buffett… Quand Ben Ali a-t-il fait sa valise ? Le 14 janvier, quand les travailleurs tunisiens étaient engagés dans une grève générale. Quand Moubarak a-t-il quitté son trône ? Lorsqu’une puissante grève des ouvriers égyptiens a paralysé les usines de textile, la poste et même les médias officiels. Explication par Joel Beinin, professeur à l’université de Stanford et ancien directeur à l’université américaine du Caire : « Ces dix dernières années, une vague énorme de protestations sociales avaient touché plus de deux millions de travailleurs dans plus de trois mille grèves, sit-ins et autres formes de protestation. Tel était l’arrière-plan de tout ce soulèvement révolutionnaire des dernières semaines… Mais dans les derniers jours, on a vu des dizaines de milliers de travailleurs lier leurs revendications économiques avec l’exigence d’abolir le régime Moubarak… ». [5]
La révolution arabe ne fait que commencer. Après les premières victoires populaires, la classe dominante, toujours au pouvoir, tente d’apaiser le peuple avec quelques petites concessions. Obama souhaitait que la rue se calme au plus vite et que tout reste comme avant. Cela peut marcher un temps, mais la révolution arabe est en route. Elle peut prendre des années mais sera difficile à arrêter.
 

Objectif n° 4 : Empêcher l’unité africaine

 
Continent le plus riche de la planète, avec une profusion de ressources naturelles, l’Afrique est aussi le plus pauvre. 57% vivent sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins d’1,25 $ par jour.
La clé de ce mystère ? C’est justement que les multinationales ne paient pas ces matières premières, elles les volent. En Afrique, elles pillent les ressources, imposent des bas salaires, des accords commerciaux défavorables et des privatisations nuisibles, elles exercent toutes sortes de pressions et chantages sur des Etats faibles, elles les étranglent par une Dette injuste, elles installent des dictateurs complaisants, elles provoquent des guerres civiles dans les régions convoitées.
L’Afrique est stratégique pour les multinationales, car leur prospérité est basée sur le pillage de ces ressources. Si un prix correct était payé pour l’or, le cuivre, le platine, le coltan, le phosphate, les diamants et les produits agricoles, les multinationales seraient beaucoup moins riches mais les populations locales pourraient échapper à la pauvreté.
Pour les multinationales des Etats-Unis et d’Europe, il est donc vital d’empêcher l’Afrique de s’unir et de s’émanciper. Elle doit rester dépendante. Un exemple, bien exposé par un auteur africain, Jean-Paul Pougala… « L’histoire démarre en 1992 lorsque quarante-cinq pays africains créent la société RASCOM pour disposer d’un satellite africain et faire chuter les coûts de communication sur le continent. Téléphoner de et vers l’Afrique est alors le tarif le plus cher au monde, parce qu’il y avait un impôt de 500 millions de dollars que l’Europe encaissait par an sur les conversations téléphoniques même à l’intérieur du même pays africain, pour le transit des voix sur les satellites européens comme Intelsat.
Un satellite africain coûtait juste 400 millions de dollars payable une seule fois et ne plus payer les 500 millions de location par an. Quel banquier ne financerait pas un tel projet ? Mais l’équation la plus difficile à résoudre était : comment l’esclave peut-il s’affranchir de l’exploitation servile de son maître en sollicitant l’aide de ce dernier pour y parvenir ? Ainsi, la Banque Mondiale , le FMI, les USA, l’Union Européenne ont fait miroiter inutilement ces pays pendant quatorze ans. C’est en 2006 que Kadhafi met fin au supplice de l’inutile mendicité aux prétendus bienfaiteurs occidentaux pratiquant des prêts à un taux usuraire ; le guide libyen a ainsi mis sur la table 300 millions de dollars, La Banque Africaine de Développement a mis 50 millions, la Banque Ouest Africaine de Développement, 27 millions et c’est ainsi que l’Afrique a depuis le 26 décembre 2007 le tout premier satellite de communication de son histoire. Dans la foulée, la Chine et la Russie s’y sont mises, cette fois en cédant leur technologie et ont permis le lancement de nouveaux satellites, sud-africain, nigérian, angolais, algérien et même un deuxième satellite africain est lancé en juillet 2010. Et on attend pour 2020, le tout premier satellite technologiquement 100% africain et construit sur le sol africain, notamment en Algérie. Ce satellite est prévu pour concurrencer les meilleurs du monde, mais à un coût dix fois inférieur, un vrai défi.
Voilà comment un simple geste symbolique de 300 petits millions peut changer la vie de tout un continent. La Libye de Kadhafi a fait perdre à l’Occident, pas seulement 500 millions de dollars par an mais les milliards de dollars de dettes et d’intérêts que cette même dette permettait de générer à l’infini et de façon exponentielle, contribuant ainsi à entretenir le système occulte pour dépouiller l’Afrique. (…) C’est la Libye de Kadhafi qui offre à toute l’Afrique sa première vraie révolution des temps modernes : assurer la couverture universelle du continent pour la téléphonie, la télévision, la radiodiffusion et de multiples autres applications telles que la télémédecine et l’enseignement à distance ; pour la première fois, une connexion à bas coût devient disponible sur tout le continent, jusque dans les zones rurales grâce au système par pont radio WMAX. » [6]
Tiens, voilà quelque chose qu’on ne nous avait pas raconté sur le méchant Kadhafi ! Qu’il aidait les Africains à s’émanciper de l’étouffante tutelle des Occidentaux. Y aurait-il encore d’autres non dits de ce genre ?
 
Kadhafi a défié le FMI et Obama joue les pick-pockets
 
Oui. En soutenant le développement du « Fonds monétaire africain » (FMA), Kadhafi a commis le crime de défier le Fonds Monétaire International (FMI). On sait que le FMI, contrôlé par les Etats-Unis et l’Europe, et présidé par Dominique Strauss-Kahn, exerce un véritable chantage sur les pays en développement. Il leur prête seulement à condition que ces pays acceptent de se défaire de leurs entreprises au profit des multinationales, de passer des commandes inintéressantes ou de réduire leurs budgets santé et éducation. Bref, ce banquier FMI est très nuisible.
Eh bien, de même que les Latinos ont lancé leur propre Banco Sur, pour contrer les chantages arrogants du FMI et décider eux-mêmes quels projets vraiment utiles ils veulent financer, voici que le FMA pourrait commencer à offrir une voie plus indépendante aux Africains. Et qui finance le FMA ? L’Algérie a fourni 16 milliards, et la Libye 10 milliards. Soit ensemble 62% de son capital.
Mais, dans la plus grande discrétion médiatique, Obama vient tout simplement de voler trente milliards au peuple libyen. Comment ça s’est passé ? Le 1er mars (bien avant la résolution de l’ONU), il a donné l’ordre au Trésor US de bloquer les dépôts de la Libye aux USA. Puis, le 17 mars, il s’est arrangé pour insérer dans la résolution 1973 de l’ONU une petite phrase autorisant à geler les avoirs de la banque centrale de Libye mais aussi de la compagnie nationale libyenne du pétrole. On sait que Kadhafi a amassé un trésor pétrolier qui lui a permis d’investir dans de grandes sociétés européennes, dans de grands projets de développement africain (et peut-être aussi dans certaines campagnes électorales européennes, mais ceci ne semble pas constituer une forme efficace d’assurance-vie !)…
Bref, la Libye est un pays assez riche (200 milliards de dollars de réserves) qui a attiré les convoitises d’une puissance hyper-endettée : les Etats-Unis. Alors, pour détourner les dizaines de milliards de dollars de la banque nationale libyenne, bref pour faire les poches du peuple libyen, Obama a simplement baptisé tout ça « source potentielle de financement du régime Kadhafi » et le tour était joué. Un vrai pick-pocket.
Malgré tous ses efforts pour amadouer l’Occident en multipliant les concessions au néolibéralisme, Kadhafi inquiétait toujours les dirigeants des Etats-Unis. Un câble de l’ambassade US à Tripoli, datant de novembre 2007, déplore cette résistance : « Ceux qui dominent la direction politique et économique de la Libye poursuivent des politiques de plus en plus nationalistes dans le secteur de l’énergie. » Refuser la privatisation tous azimuts, ça mérite donc des bombardements ? La guerre est bel et bien la continuation de l’économie par d’autres moyens.
 
 

Objectif n° 5 : Installer l’Otan comme gendarme de l’Afrique

 
Au départ, l’Otan était censée protéger l’Europe contre la « menace militaire soviétique ». Donc, une fois l’URSS disparue, l’Otan aurait dû disparaître aussi. Mais ce fut tout le contraire…
Après avoir bombardé en Bosnie en 1995, Javier Solana, secrétaire-général de l’Otan, déclarait : « L’expérience acquise en Bosnie pourra servir de modèle pour nos opérations futures de l’Otan ». A l’époque, j’avais donc écrit : « L’Otan réclame en fait une zone d’action illimitée. La Yougoslavie a été un laboratoire pour préparer de prochaines guerres. Où auront-elles lieu ? ». [7] Et je proposais cette réponse : « Axe n° 1 : Europe de l’Est. Axe n° 2 : Méditerranée et Moyen-Orient. Axe n° 3 : le tiers monde en général. » Nous y sommes, c’est ce programme qui se réalise aujourd’hui.
Dès 1999, l’Otan bombardait la Yougoslavie. Une guerre pour soumettre ce pays au néolibéralisme, ainsi que nous l’avons vu. Etudiant les analyses des stratèges US, je soulignai alors cette phrase de l’un d’eux, Stephen Blank : « Les missions de l’Otan seront de plus en plus ‘out of area’ (hors de sa zone de défense). Sa fonction principale deviendrait donc d’être le véhicule de l’intégration de régions toujours plus nombreuses dans la communauté occidentale économique, de sécurité, politique et culturelle. » [8]
Soumettre des régions toujours plus nombreuses à l’Occident ! J’écrivis alors : « L’Otan est l’armée au service de la globalisation, l’armée des multinationales. Pas à pas, l’Otan se transforme bel et bien en gendarme du monde. » [9]. Et j’indiquais les prochaines cibles probables de l’Otan : Afghanistan, Caucase, retour en Irak… Pour commencer.
Aujourd’hui que tout cela s’est effectivement réalisé, certains me demandent : « Vous aviez une boule de cristal ? ». Pas besoin de boule de cristal, il suffit d’étudier les documents du Pentagone et des grands bureaux de stratégie US, qui ne sont même pas secrets, et de saisir leur logique.
Et cette logique de l’Empire est en fait très simple : 1. Le monde est une source de profits. 2. Pour gagner la guerre économique, il faut être la superpuissance dominante. 3. Pour ça, il faut contrôler les matières premières, les régions et les routes stratégiques. 4. Toute résistance à ce contrôle doit être brisée : par la corruption, le chantage ou la guerre, peu importent les moyens. 5. Pour rester la superpuissance dominante, il faut absolument empêcher les rivaux de s’allier contre le maître.
 
Expansion de l’Otan : sur trois continents déjà !
 
Pour défendre ces intérêts économiques et devenir le gendarme du monde, les dirigeants de l’Otan sèment la panique : « Notre monde sophistiqué, industrialisé et complexe a été assailli par bon nombre de menaces mortelles : changement climatique, sécheresse, famine, cybersécurité, question énergétique » [10], Ainsi, des problèmes non militaires, mais sociaux et environnementaux sont utilisés comme prétextes pour augmenter les armements et les interventions militaires.
Le but de l’Otan est en fait de se substituer à l’ONU. Cette militarisation du monde rend notre avenir de plus en plus dangereux. Et cela a bien sûr un coût terrible : les Etats-Unis prévoient pour 2011 un budget militaire record de 708 milliards. Soit 2.320 dollars par habitant ! Deux fois plus qu’aux débuts de Bush. De plus, le ministre US de la Guerre, Robert Gates, ne cesse de pousser les Européens à dépenser plus : « La démilitarisation de l’Europe constitue un obstacle à la sécurité et à une paix durable au 21ème siècle. » [11]Les pays européens ont dû s’engager envers Washington à ne pas diminuer leurs dépenses militaires. Tout profit pour les firmes d’armement.
L’expansion mondiale de l’Otan n’a rien à voir avec Kadhafi, Saddam Hussein ou Milosevic. Il s’agit d’un plan global pour maintenir la domination sur la planète et ses richesses, pour maintenir les privilèges des multinationales, pour empêcher les peuples de choisir leur propre voie. L’Otan a protégé Ben Ali, Moubarak et les tyrans d’Arabie saoudite, l’Otan protégera ceux qui vont leur succéder, l’Otan brisera seulement ceux qui résistent à l’Empire.
Pour devenir gendarme du monde, l’Otan avance en effet pas à pas. Une guerre en Europe contre la Yougoslavie, une guerre en Asie contre l’Afghanistan et à présent, une guerre en Afrique contre la Libye. Déjà trois continents ! Elle avait bien été tentée d’intervenir aussi en Amérique latine en organisant des manœuvres contre le Venezuela il y a deux ans. Mais là, c’était trop risqué, car l’Amérique latine est de plus en plus unie et refuse les « gendarmes » des USA.
Pourquoi Washington veut-elle absolument installer l’Otan comme gendarme de l’Afrique ? A cause des nouveaux rapports de forces mondiaux, analysés plus haut : Etats-Unis en déclin, contestés : par l’Allemagne, la Russie, l’Amérique latine et la Chine, et même par des pays petits et moyens du tiers monde.
 
Pourquoi ne parle-t-on pas d’Africom ?
 
Ce qui inquiète le plus Washington, c’est la puissance croissante de la Chine. Proposant des relations plus égalitaires aux pays asiatiques, africains et latino-américains, achetant les matières premières à meilleur prix et sans chantage colonial, proposant des crédits plus intéressants, réalisant des travaux d’infrastructure utiles au développement, la Chine leur offre une alternative à la dépendance envers Washington, Londres ou Paris. Alors, que faire pour contrer la Chine ?
Le problème, c’est qu’une puissance en déclin économique a moins de moyens de pression financière même sur les pays africains, les Etats-Unis ont donc décidé d’utiliser leur meilleure carte : la carte militaire. Il faut savoir que leurs dépenses militaires dépassent celles de tous les autres pays du globe réunis. Depuis plusieurs années, ils avancent peu à peu leurs pions sur le continent africain. Le 1er octobre 2008, ils ont installé « Africom » (Africa Command). Tout le continent africain (à l’exception de l’Egypte) a été placé sous un seul commandement US unifié regroupant l’US Army, l’US Navy, l’US Air Force, les Marines et les « opérations spéciales » (débarquements, coups d’Etat, actions clandestines…). L’idée étant de répéter ensuite le mécanisme avec l’Otan pour appuyer les forces US.
Washington, voyant des terroristes partout, en a trouvé en Afrique aussi. Comme par hasard aux alentours du pétrole nigérian et d’autres ressources naturelles convoitées. Donc, si vous voulez savoir où se dérouleront les prochains épisodes de la fameuse « guerre contre le terrorisme », cherchez sur la carte le pétrole, l’uranium et le coltan, et vous aurez trouvé. Et comme l’Islam est répandu dans de nombreux pays africains, dont le Nigéria, vous avez déjà le prochain scénario…
Objectif réel d’Africom : « stabiliser » la dépendance de l’Afrique, l’empêcher de s’émanciper, l’empêcher de devenir un acteur dépendant qui pourrait s’allier à la Chine et à l’Amérique latine. Africom constitue une arme essentielle dans les plans de domination mondiale des Etats-Unis. Ceux-ci veulent pouvoir s’appuyer sur une Afrique et des matières premières sous contrôle exclusif dans la grande bataille qui s’est déclenchée pour le contrôle de l’Asie et pour le contrôle de ses routes maritimes. En effet, l’Asie est le continent où se joue d’ores et déjà la bataille économique décisive du 21ème siècle. Mais c’est un gros morceau avec une Chine très forte et un front d’économies émergentes qui ont intérêt à former un bloc. Washington veut dès lors contrôler entièrement l’Afrique et fermer la porte aux Chinois.
La guerre contre la Libye est donc une première étape pour imposer Africom à tout le continent africain. Elle ouvre une ère non de pacification du monde, mais de nouvelles guerres. En Afrique, au Moyen-Orient, mais aussi tout autour de l’Océan indien, entre l’Afrique et la Chine.
Pourquoi l’Océan indien ? Parce que si vous regardez une carte, vous voyez que c’est la porte de la Chine et de l’Asie toute entière. Donc, pour contrôler cet océan, Washington cherche à maîtriser plusieurs zones stratégiques : 1. Le Moyen-Orient et le Golfe persique, d’où sa nervosité à propos de pays comme l’Arabie saoudite, le Yemen, Bahrein et l’Iran. 2. La Corne de l’Afrique, d’où son agressivité envers la Somalie et l’Erythrée. Nous reviendrons sur ces géostratégies dans le livre Comprendre le monde musulman – Entretiens avec Mohamed Hassan que nous préparons pour bientôt.
 
Le grand crime de Kadhafi
Revenons à la Libye. Dans le cadre de la bataille pour contrôler le continent noir, l’Afrique du Nord est un objectif majeur. En développant une dizaine de bases militaires en Tunisie, au Maroc et en Algérie ainsi que dans d’autres nations africaines, Washington s’ouvrirait la voie pour établir un réseau complet de bases militaires couvrant l’ensemble du continent.
Mais le projet Africom a rencontré une sérieuse résistance des pays africains. De façon hautement symbolique, aucun n’a accepté d’accueillir sur son territoire le siège central d’Africom. Et Washington a dû maintenir ce siège à… Stuttgart en Allemagne, ce qui était fort humiliant. Dans cette perspective, la guerre pour renverser Kadhafi est au fond un avertissement très clair aux chefs d’Etat africains qui seraient tentés de suivre une voie trop indépendante.
Le voilà, le grand crime de Kadhafi : la Libye n’avait accepté aucun lien avec Africom ou avec l’Otan. Dans le passé, les Etats-Unis possédaient une importante base militaire en Libye. Mais Kadhafi la ferma en 1969. C’est évident, la guerre actuelle a notamment pour but de réoccuper la Libye. Ce serait un avant-poste stratégique permettant d’intervenir militairement en Egypte si celle-ci échappait au contrôle des Etats-Unis.
 
Quelles sont les prochaines cibles en Afrique ?
 
La question suivante sera donc : après la Libye, à qui le tour ? Quels autres pays africains pourraient être attaqués par les Etats-Unis ? C’est simple. Sachant que la Yougoslavie avait aussi été attaquée parce qu’elle refusait de rentrer dans l’Otan, il suffit de regarder la liste des pays n’ayant pas accepté de s’intégrer dans Africom, sous le commandement militaire des Etats-Unis. Il y en a cinq : Libye, Soudan, Côte d’Ivoire, Zimbabwe, Erythrée. Voilà les prochaines cibles.
Le Soudan a été scindé et placé sous la pression de sanctions internationales. Le Zimbabwe est sous sanctions également. La Côte d’Ivoire s’est vu imposer une guerre civile fomentée par l’Occident. L’Erythrée s’est vu imposer une guerre terrible par l’Ethiopie, agent des USA dans la région, elle est sous sanctions également.
Tous ces pays ont été ou vont être l’objet de campagnes de propagande et de désinformation. Qu’ils soient dirigés ou non par des dirigeants vertueux et démocratiques n’a rien à voir. L’Erythrée tente une expérience de développement économique et sociale autonome en refusant les « aides » que voudraient lui imposer la Banque mondiale et le FMI contrôlés par Washington. Ce petit pays remporte de premiers succès dans son développement, mais il est sous menace internationale. D’autres pays, s’ils « tournent mal », sont également dans le collimateur des Etats-Unis. L’Algérie particulièrement. En fait, il ne fait pas bon suivre sa propre voie…
Et pour ceux qui croiraient encore que tout ceci relève d’une « théorie du complot », que les USA ne programment pas tant de guerres mais improvisent en réagissant à l’actualité, rappelons ce qu’avait déclaré en 2007 l’ex-général Wesley Clark (commandant suprême des forces de l’Otan en Europe entre 1997 et 2001, qui dirigea les bombardements sur la Yougoslavie) : « En 2001, au Pentagone, un général m’ a dit : ‘Je viens de recevoir un mémo confidentiel (‘classified’) du secrétaire à la Défense : nous allons prendre sept pays en cinq ans, en commençant par l’Irak, ensuite la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et pour finir l’Iran’. » [12] Des rêves à la réalité, il y a une marge, mais les plans sont là. Juste retardés.
 
 
 

 


[1] Marianna Lepore, The war in Libya and Italian interests, inaltreparole.net, 22 février.
[2] Ron Fraser, Libya accelerates German-Arabian peninsula alliance, Trumpet.com, 21 mars
[3] Michel Collon, Israël, parlons-en !, Bruxelles 2010, p. 172.
[4] New York Times Magazine, novembre 2006.
[5] Interview radio Democracy now, 10 février.
[6] J-P Pougalas, Les mensonges de la guerre contre la Libye, palestine-solidarite.org, 31 mars
[7] Michel Collon, Poker menteur, Bruxelles, 1998, p 160-168.
[8] Nato after enlargement, US Army War College, 1998, p. 97.
[9] Michel Collon, Monopoly – L’Otan à la conquête du monde, Bruxelles 2000, pp. 90 et 102).
[10] Assemblée commune Otan – Lloyd’s à Londres, 1er octobre 2009.
[11] Nato Strategic Concept seminar, Washington, 23 février 2010.
[12] Interview radio Democracy Now, 2 mars 2007
.

8 avril 2011

Investig'Action - Comprendre la guerre en Libye (3/3) A chaque guerre, c’est ainsi. Au début, il est presqu’impossible de s’y opposer. Le matraquage médiatique est tel qu’on est immédiatement catalogué comme complice d’un monstre. Après un certain temps, quand viendront les « bavures », les morts civils, les échecs militaires et les révélations sur « nos amis », le débat finira bien par s’ouvrir. Mais au début, c’est très (...)

 

 

 

7 avril 2011

Investig'Action - Comprendre la guerre en Libye (1/3) Vous êtes très nombreux à réagir à la guerre en Libye et à envoyer vos questions. Michel Collon qui a publié plusieurs livres sur les stratégies de guerre des Etats-Unis et les médiamensonges des conflits précédents, répond à toutes ces questions et présente ici une analyse globale de ce conflit. Investig’Action tient à attirer votre attention sur l’importance de ce (...)

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 12:41

http://julienassoun.files.wordpress.com/2011/01/cote-ivoire-carte-troupes-1-14.jpg

samedi 9 avril 2011

 

Pourquoi la France méne une guerre colonialiste en Côte d’Ivoire 

 


Comme en Libye où les forces occidentales détruisent l’armement libyen pour permettre aux rebelles d’avancer, l’ONUCI et la force française Licorne aident énormément les rebelles ivoiriens. Depuis lundi soir, ces deux forces étrangères bombardent les positions des FDS à l’aide des hélicos MI-24, créant ainsi un boulevard aux rebelles qui n’éprouvent aucune difficulté à prendre pied dans les villes. A Daloa et Bondoukou particulièrement, il a été donné de voir que des Mi-24, devant la résistance affichée des FDS, ont pris sur eux de bombarder les positions des FDS.

Ce sont ces bombardements qui ont obligé les FDS à décrocher et à laisser les rebelles faire leur rodéo. A Daloa, au cours de la journée d’hier, selon les habitants, les rebelles ont choisi comme base, le camp de l’ONUCI et ils circulent dans les véhicules appartenant aux sociétés Marlboro et la CIE. Ils paradent aussi dans les véhicules de type 4X4 de l’ONUCI et font leur ratissage avec les chars onusiens.
Les FDS ne baissent pour autant pas les bras. Elles se réorganisent pour stopper la progression de la rébellion et ensuite lancer la grande offensive de nettoyage des écuries. On notera bien que les choses se sont accélérées en 24h parce que la France, l’Union européenne et les grands chocolatiers ne veulent pas avoir à payer au gouvernement ivoirien, le droit unique de sortie (DUS), taxe prélevée sur la sortie du cacao des ports ivoiriens.

La date du 31 mars étant fixée comme date butoir par le gouvernement pour que le cacao stocké dans les entrepôts soit exporté, il fallait engager une grande offensive pour prendre à la fois les régions productrices de cacao et le port de San Pédro par lequel passe ce cacao pour son exportation. La France et l’UE verraient très mal que le cacao soit à nouveau vendu et les taxes payées au gouvernement Gbagbo alors qu’elles n’ont pas encore levé leur embargo sur les ports d’Abidjan et de San Pédro.

Par cette attaque massive et cette grosse aide apportée aux rebelles, la France et ses amies répondent à la préoccupation de la firme hong-kongaise Noble Group qui disait, le 21 mars dernier, que si d’ici le 31 mars Gbagbo a toujours la réalité du pouvoir, elle lui paierait le DUS afin d’écouler son cacao en stock. On savait bien que c’était une pression que cette firme mettait sur la coalition franco-rebelle pour dégager Gbagbo et permettre aux traders d’être libérés. L’armée qui a bien compris cette mise en garde, se réorganise depuis quelques jours pour faire échec à cette stratégie morbide. Que donc ceux qui dansent depuis hier parce qu’ils croient que les carottes sont cuites pour les manger n’aillent pas trop vite en besogne. La terre tourne autour du soleil.

La France est accusée par le camp Gbagbo et une majorité de la population ivoirienne,d’utiliser les armes pour faciliter l’installation d’Alassane Ouattara au pouvoir. Une implication sanctionnée par des représailles. Vendredi soir, la résidence de l’ambassadeur de France à Abidjan, située près de celle du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, a été la cible de tirs d’armes lourdes des forces pro-Gbagbo. C’est la deuxième fois en moins de 48 heures qu’elle fait l’objet d’une attaque, alors que l’ancienne puissance coloniale est la cible de nombreuses critiques du camp Gbagbo.

« La France mène une guerre d’agression en Côte d’Ivoire », a ainsi avancé cet après-midi Jacques Vergès, l’avocat de Laurent Gbagbo, célèbre pour ses combats anticolonialistes. Il fait ici référence aux frappes aériennes menées lundi soir puis mercredi par des hélicoptères de l’ONUCI et de la force Licorne. « Nous accusons Sarkozy d’être le principal organisateur des troubles en Côte d’Ivoire, c’est lui qui est à la manœuvre empêchant toute tentative de dialogue », a affirmé Alain Toussaint.

« On a jamais demandé à Pétain de crier « Vive De Gaulle » alors pourquoi demander à Gbagbo de reconnaître qu’il n’est pas président ? », a comparé Jacques Vergès avant de conclure : « L’opinion française à une lourde responsabilité à tenir puisque l’implication militaire est faite en son nom ».


Guylain Gustave Moké
Analyste politique/Expert aux affaires africaines
Journaliste/Wordpress Editor

 

http://alainindependant.canalblog.com/archives/2011/04/09/20855857.html

 

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 10:44

http://www.ndf.fr/files/massacre-ouattara%C2%A9eloi-400x562-custom.jpg

http://www.ndf.fr/files/massacre-ouattara%C2%A9eloi-400x562-custom.jpg

 

 Dominique Paillé dénonce Ouattara (vidéo 31’’) :


« Je n’aime pas vraiment (le rôle de la France dans le conflit en Côte d’Ivoire). J’ai été extrêmement marqué par un épisode qui m’a bouleversé. Le fils d’un ami a été victime à Abidjan, il y a 48 heures, de tortures innommables, on lui a coupé les deux bras. Il avait trente ans. C’était, d’après mon ami, des forces d’Alassane Ouattara. Je suis plus qu’indigné. Je m’interroge, à savoir si nous avons vraiment fait le bon choix. »


La vidéo extraite de La Matinale du 8 avril 2011 sur Canal + est au lien ci-dessous :

 

 

http://mai68.org/spip/spip.php?article2642

 

 

 

 

Afrique 50 - René Vautier - les prétendus aspects bénéfiques

de la colonisation (vidéo 17’) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1886


Ouattara par Michel Galy sur RMC (vidéo Bourdin) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2635


Massacres perpêtrés par Alassane Ouattara à Duékoué (vidéo-preuve 2’) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2563


Les Ivoiriens font connaître leurs récriminations :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2615


La France bombarde le Marché d’Abobo (vidéo 2’) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2589


Le massacre d’Anokoua kouté par Ouattara (vidéo 2’07) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2627


ENFIN L’ONU ACCUSE OUATTARA DE GENOCIDE (Vidéo 2’29 :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2594


Deux hélicoptères de l’Onuci ouvrent le feu sur un Hypermarché :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2579


L’armée française attaque les civils (Vidéo 26’’) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2587


les crimes de Ouattara à Daloa :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2639


C’est bien Gbagbo qui a gagné les élections :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2577

http://mai68.org/spip/spip.php?article1840


Les guerres modernes menées par l’Occident sont à l’Uranium ’appauvri’ :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2634

 

 

Tout de même désolant qu’ils doivent avoir un proche victime avant de se rendre compte….

Un peu de coeur juste pour ceux que nous connaissons personnellement ? C’est ça leur vision de "l’humanité" ???

 

 

 

Note de la rédaction:
Cette vidéo nous a été envoyéé avec ce titre accusant les hommes de Ouattara comme étant à l'origine de cette innommable sauvagerie (donc sous-entendu par des musulmans). Néanmoins, rien de prouve l'origine, ni le lieu et ni la date de ces actes barbares.
Quoi qu'il en soit, ni la couleur, ni la religion ne mettent à l'abri l'homme de ses penchants pervers, de son comportement inhumain.
Quand la colère et la frustration se transforment en haine, n'importe quel homme peut devenir un monstre et tuer ses semblables sans pitié aucune.
Cette vidéo malgré la cruauté insoutenable, démontre comment des hommes ordinaires peuvent devenir des démons déchaînés.

 

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 10:40
Les envoyés sur place de Telesur témoignent à leur retour  Libye

Jordan Rodriguez, journaliste et Jesús Romero, cadreur, sont arrivés à Tripoli le 23 février 2011.

Dans l’avion ils partageaient cette destination avec seulement dix personnes. Deux d’entre elles –dont une envoyée de la chaîne italienne RAI– ont décidé de ne pas descendre. Quand ils sont arrivés à l’aéroport ils ont vu que près de 300 personnes se bousculaient pour aborder le même avion et partir. Jesús en parle en riant lorsqu’on lui demande si à un certain moment ils ont senti qu’ils commettaient une folie.

L’équipe de Telesur fut la première à débarquer sur place, après un long périple qui comprenait des surtaxes de billets, plusieurs arrestations, des pertes de matériel, de mauvais traitements physiques de la part de la police, et l’obtention finale d’une autorisation de travail sur tout le pays (et non d’un accord entre Chavez et Kadhafi comme beaucoup ont dit).

Ils sont également arrivés à temps pour constater que sur le terrain les soi-disant bombardements contre la population, en tout cas à Tripoli, étaient des mensonges.

Nous sommes allés directement à la place verte et quand nous sommes arrivés nous avons vu une chose tout à fait différente de ce que disait la RAI, qui était la même version que donnaient Al Jazeera, la BBC, ou CNN. Nous avons par contre découvert une manifestation de 500 à 600 personnes appuyant Mouammar Kadhafi” raconte Jordan.

Nous avons pris conscience que ce qui se produisait était une guerre de quatrième génération. Les médias furent le premier bataillon à entrer en Libye. Ils diffusaient des infos impossibles à vérifier. Ils n’avaient qu’un reporter en Libye et affirmaient un tas de choses”, indique Jesús.

Pour les deux envoyés, la presse internationale a une grande responsabilité dans l’invasion que subit le peuple libyen depuis le 19 mars.

Telesur a eu la chance d’être sur place et de démentir ces choses mais cela n’a servi à rien parce que l’ONU a pris sa décision sur la base de tous ces mensonges. A travers la caméra de Jesús et mon travail nous avons dit la vérité et au moins nous avons pu faire naître un doute. Par contre, oui, j’ai vu des morts dans les bombardements de l’OTAN », explique Rodriguez, qui se souvient du désespoir de nombreux habitants, de leur rage contre les médias, certains brandissaient des panneaux pro-Kadhafi en montrant la date et leur demandant de dire la vérité.

Jesús est resté 38 jours en Libye et a reçu au moins une trentaine de coups. Des gens, de la police, de n’importe qui… C’est compliqué. C’est une autre vision des choses. C’est un pays arabe. Un pays menacé. Tu peux te promener tranquillement avec un AK 47, mais si tu portes une caméra tu es un danger”.

—La couverture de Telesur a reçu de nombreuses critiques pour la différence entre ce qui se transmettait depuis Tripoli et ce qu’on disait depuis Benghazi.

—Jordan : "Reed Lindsay, correspondant de Telesur à Benghazi et moi nous rapportions minute après minute ce que nous voyions, ce qui se passait. Trípoli est sous contrôle de Kadhafi et cette situation fait que la ville soit calme. Lui se trouvait à 1.200 km de l’endroit où j’étais. Il avait un autre discours, celui des gens qui disent qu’ils sont fatigués de Kadhafi, qu’il faut le chasser, qu’il faut le tuer parce que ce type est un assassin, etc. Les gens m’attaquaient beaucoup sur Twitter et ce que je répondais c’était que tant mieux qu’ils puissent voir dans un même journal télévisé (celui de Telesur) ce qui se passait dans deux endroits différents. Je crois que s’il y a un motif de fierté pour nous c’est d’avoir montré tant ce que disaient ceux qui étaient avec Kadhafi comme ceux qui soutenaient les rebelles. Des gens me disaient que sûrement ceux qui parlaient avec moi avaient peur. Mais je ne peux me baser sur des suppositions, je me base sur des paroles. Mon travail comme reporter est de poser des questions et de croire en la parole des gens. Et en effet j’ai informé le public de ce qu’un jour je suis sorti sans caméra pour boire un café et j’ai rencontré un groupe de jeunes qui m’ont dit qu’ils étaient contre Kadhafi mais qu’ils ne pouvaient le dire par peur, et nous avons eu la liberté et l’éthique de le dire à l’antenne."

—Comment voyez-vous à présent la situation en Libye ?

— Jordan : "pour l’heure la Libye est devenu un pays complètement divisé. Nous avons interviewé des rebelles et ils étaient médecins, ingénieurs, architectes. Le niveau de vie en Libye est très élevé. C’est un pays très développé quand on pense à la région où il se situe. Les jeunes ont des voitures dernier cri. Je ne dis pas que ce soit un fait important mais il serait plus logique de voir éclater une rébellion dans un pays de très grande misère. Donc je leur demandais pourquoi ils se battaient et ils me répondaient : « Pour la liberté ». Dans ces groupes rebelles nous avons conversé avec des gens qui tenaient dur comme fer à cet idéal de liberté et aussi avec des gens qui maniaient des blindés et des unités anti-aériennes. Et je me demande jusqu’à quel point un médecin dispose de la capacité d’utiliser des unités anti-aériennes, il y a peut-être des facteurs externes qui stimulent tout cela. Que peut-il se passer ? Il y a des gens… des voix du peuple, qui défendent une partition de la Libye, il y a des gens qui veulent simplement la tête de Kadhafi mais il y aussi des gens convaincus que les présidents arabes ne sortent de la présidence que pour mourir. Nous avons vu Kadhafi quatre ou cinq fois et cet homme n’a pas un grain de peur. Il est enraciné dans son processus, dans son idéal et il a beaucoup de gens qui l’appuient. Comme il y a beaucoup de gens qui s’opposent à lui. "

Intérêts externes

Selon Jesús et Jordan la guerre en Libye peut s’expliquer par des millions de causes. “Le pétrole libyen est un des meilleurs du monde. Tu peux presque le sortir de terre, le mettre dans la voiture et elle fonctionne. Les réserves d’eau, les ressources naturelles et les 200.000 millions en réserves de l’Etat libyen, peuvent susciter la convoitise de gouvernements « en faillite » comme ceux de France ou d’Angleterre, ce sont d’autres causes possibles.

Comment lancer des bombes pour éviter des bombardements ?” s’interroge Jordan, qui précise que les grandes puissances vont continuer à attiser le conflit et que les « libyens divisés en deux camps vont s’entretuer”. “Ils vont lutter jusqu’à la mort”.

Ce que nous croyons c’est que cela suffit, qu’un pays se sente le droit d’attaquer, d’envahir, de tuer. Pourquoi par exemple n’a-t-on pas laissé travailler les leaders tribaux ? Ceux-ci étaient prêts à dialoguer et ils disaient qu’ils pouvaient trouver des solutions. J’aimerais savoir pourquoi CNN n’a jamais diffusé les déclarations des leaders tribaux. Et l’image qui manque peut-être en ce moment, même si on ne peut la montrer par respect pour le public, c’est celle d’enfants de cinq ans, brûlés."



 

Non, maman, c’est un mensonge !

Nos familles au Venezuela sont tombées dans le même panneau que tout le monde. Le fait de voir les news transmises par les grands chaînes internationaux, cela leur a causé une angoisse. Ma mère qui fait de l’hypertension me disait tout le temps : ‘reviens, que fais-tu là-bas ?’ et c’était la même chose chaque fois que nous appelions nos familles. “En tout cas j’ai dû dire aux miens : s’il vous plaît, ne regardez pas la télé. Ne croyez pas dans les médias”.

Les journalistes appelaient chez eux trois à quatre fois par jour pour calmer les angoisses familiales et Jesús se rappelle qu’à chaque fois il fallait faire un exercice de contre-information. “Ma mère me disait : « Mais enfin. on vient de dire telle chose ». « Non maman, c’est faux… je suis à côté du journaliste, et c’est faux ». « Mais si, Kadhafi a bombardé Tripoli ». « Non, c’est faux ». Jesus en rit : « On a du travailler non seulement pour Telesur, mais aussi pour les familles."

Traduction : Thierry Deronne

URL de cet article : http://www.larevolucionvive.org.ve/...

JIMENA MONTOYA/CIUDAD CCS FOTO FERNANDO CAMPOS

 

 

 

 

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Libye : De la guerre aérienne à la guerre au sol (10/04/2011 publié dans : Guerre et conséquences )
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Bombardement de militaires, ou de civils ?

 

 

 


 
«Notre homme à Tripoli»:
Des terroristes islamistes, soutenus par l'OTAN,
intègrent la rébellion en Libye
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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 09:40

Les Tsiganes furent, comme les Juifs,

interpellés et mis dans des camps.
Voici une carte des camps de concentration en France.

Les camps pour Tsiganes figurent en bleu :


Carte des camps en France

 

Un autre peuple victime de l'extermination : les Tsiganes

« Et les Tsiganes ? » me demande-t-on. « Pourquoi est-ce qu'on en parle presque pas ? »

Il faut comprendre que les Tsiganes sont un peuple de l'oral plus que de l'écrit. Aussi a-t-on beaucoup moins de témoignages de survivants. D'autre part, le racisme contre les gitans, tsiganes, gens du voyage a continué après la guerre, et de nos jours encore.

Sommaire :

Un exemple de camp pour Tsiganes : le camp de Jasenovac en C

 

Le camp de concentration pour Tsiganes de Montreuil-Bellay
Le camp de concentration pour Tsiganes de Montreuil-Bellay

Ces camps furent rapidement détruits et oubliés après la guerre. Il fallut attendre 1985 pour qu'une plaque soit apposée à Poitiers :

Plaque commémorative apposée en 1985 à Poitiers

Plus tard, en 1994, une plaque additive fut apposée, qui évoquait le fait que ces crimes contre l'humanité avaient été « commis sous l'autorité de fait de l'Etat français ». En effet, ces camps étaient administrés, gardés par le régime de Vichy.

Une extermination qui a touché toute l'Europe

La déportation des Tsiganes vers les camps d'extermination
Source : Martin Gilbert, Atlas de la Shoah, Editions de l'Aube, 1992
La déportation des Tsiganes vers les camps d'extermination
La carte signale l'existence de divers camps et aussi de lieux où les femmes tsiganes étaient stérilisées contre leur volonté.
Ce fut le cas à Valognes, dans le département de la Manche (50).


Carte du génocide des tsiganes
Source : Richard Overy, Atlas historique du IIIe Reich, Editions Autrement, 1999

    Furent exterminés :

  • plus du quart des Tsiganes de France ou de Hongrie,
  • près de la moitié des Tsiganes de Yougoslavie ou de Lettonie,
  • les trois quart des Tsiganes d'Allemagne ou de Belgique,
  • la totalité des Tsiganes des Pays-Bas, du Luxembourg  et de Lituanie .

(Extrait de

Génocides: Tsiganes, Juifs, Indiens.. Pour la commémoration commune)

Vendredi 4 février 2011 5 04 /02 /Fév /2011 00:54

 

 

Commentaire reçu sur ce post

 

 

Bonjour,

Votre carte des camps d'internement des Tsiganes ne comporte pas celui d'Arc-et-Senans (Doubs). J'y ai consacré un ouvrage intitulé "Chronique des jours immobiles", édité par L'Harmattan en janvier 2011.

Bien cordialement.

Alain Gagnieux

 

 

Voici donc des articles sur ce livre :

 

 


rectoverso
CHRONIQUE DES JOURS IMMOBILES
Les nomades internés à Arc-et-Senans 1941-1943
Alain Gagnieux
Préface de Jacques Sigot
Mémoires du XXe siècle
HISTOIRE DEUXIÈME GUERRE MONDIALE EUROPE France


Le 6 avril 1940, un décret présidentiel assigne à résidence ceux que la loi de 1912 désigne comme "nomades". Il s'agit de populations itinérantes (Manouches, Roms, Gitans, Yéniches, forains), englobées sous le vocable Tsiganes, mais françaises de souche pour la plupart. L'occupation allemande scelle leur destin : dans l'indifférence générale, ils sont traqués et internés dès l'automne 1940, dans une trentaine de camps. Cet ouvrage retrace le quotidien des internés d'Arc-et-Senans, dans le Doubs, à partir d'archives et de témoignages.
http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=33240
Le 6 avril 1940, sous la IIIème république finissante, un décret présidentiel assigne à résidence ceux que la loi de 1912 désigne comme " nomades ".
Il s'agit de populations itinérantes hétérogènes (Manouches, Roms, Gitans, Yéniches, forains), englobées sous le vocable de Tsiganes, mais françaises de souche pour la plupart. Avec l'occupation allemande, leur destin est scellé. Dès l'automne 1940, les " nomades " sont traqués pour être internés dans la trentaine de camps érigés par le gouvernement de Vichy. Dans l'indifférence générale, ils y seront parqués plusieurs années.
À Arc-et-Senans, dans le département du Doubs, c'est un site prestigieux, l'ancienne saline Royale de Nicolas Ledoux, qui servit à emprisonner pendant près de deux ans, dans des conditions indignes, plus de 370 personnes dont près de la moitié étaient des enfants de moins de 15 ans. À partir des archives et des témoignages, cet ouvrage a pour objet d'accompagner ces hommes et ces femmes, ces garçons et ces filles, dans l'interminable déroulement des jours d'enfermement qu'ils eurent à subir, pour la seule et simple raison qu'ils étaient - comme on les nomme aujourd'hui - des Gens du voyage.
http://www.decitre.fr/livres/Chronique-des-jours-immobiles.aspx/9782296139305
Nomades internés à Arc-et-Senans 1941-1943
21 février 2011
Par Jean Claude Farcy

Parution de Alain Gagnieux, Chronique des jours immobiles. Les nomades internés à Arc-et-Senans 1941-1943, Paris, L’Harmattan, collection « Mémoires du XXe siècle », 2011, 324 p. ISBN : 978-2-296-13930-5

Présentation de l’éditeur

Le 6 avril 1940, sous la IIIème république finissante, un décret présidentiel assigne à résidence ceux que la loi de 1912 désigne comme ” nomades “.
Il s’agit de populations itinérantes hétérogènes (Manouches, Roms, Gitans, Yéniches, forains), englobées sous le vocable de Tsiganes, mais françaises de souche pour la plupart. Avec l’occupation allemande, leur destin est scellé. Dès l’automne 1940, les ” nomades ” sont traqués pour être internés dans la trentaine de camps érigés par le gouvernement de Vichy. Dans l’indifférence générale, ils y seront parqués plusieurs années.
À Arc-et-Senans, dans le département du Doubs, c’est un site prestigieux, l’ancienne saline Royale de Nicolas Ledoux, qui servit à emprisonner pendant près de deux ans, dans des conditions indignes, plus de 370 personnes dont près de la moitié étaient des enfants de moins de 15 ans. À partir des archives et des témoignages, cet ouvrage a pour objet d’accompagner ces hommes et ces femmes, ces garçons et ces filles, dans l’interminable déroulement des jours d’enfermement qu’ils eurent à subir, pour la seule et simple raison qu’ils étaient – comme on les nomme aujourd’hui – des Gens du voyage.

L’auteur

Alain Gagnieux est né en 1949 à Villemomble (Seine-Saint-Denis).
Professeur au lycée Victor Hugo de Besançon (Doubs) de 1995 à 2008, chargé du service éducatif des Archives départementales du Doubs de 2003 à 2008, il est l’auteur de Planoise 1960-1990, une petite ville au sein de Besançon et de Etrangers de chez nous – L’immigration dans le Doubs et à Colombier-Fontaine (1850-1950).

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Les "nomades" internés à Arc-et-Senans - 1941-1943

Préface de Jacques SIGOT

 
   

Editions L'Harmattan (2011)________Mémoires du XXe siècle

 
   

Le 6 avril 1940, sous la IIIème république finissante, un décret présidentiel assigne à résidence ceux que la loi de 1912 désigne comme « nomades ». Il s’agit de populations itinérantes hétérogènes (Manouches, Roms, Gitans, Yéniches, forains, …), englobées sous le vocable de Tsiganes, mais françaises de souche pour la plupart.

Avec l’occupation allemande, leur destin est scellé. Dès l’automne 1940, les « nomades » sont traqués pour être internés dans la trentaine de camps érigés par le gouvernement de Vichy. Dans l’indifférence générale, ils y seront parqués plusieurs années.

À Arc-et-Senans, dans le département du Doubs, c’est un site prestigieux, l’ancienne saline Royale de Nicolas Ledoux, qui servit à emprisonner pendant près de deux ans, dans des conditions indignes, plus de 370 personnes, dont près de la moitié étaient des enfants de moins de 15 ans.

A partir des archives et des témoignages, cet ouvrage a pour objet d’accompagner ces hommes et ces femmes, ces garçons et ces filles, dans l’interminable déroulement des jours d’enfermement qu’ils eurent à subir, pour la seule et simple raison qu’ils étaient ce qu’on appelle aujourd’hui des Gens du voyage.

Alain Gagnieux est né en 1949 à Villemomble (Seine-Saint-Denis). Professeur au lycée Victor Hugo de Besançon (Doubs) de 1995 à 2008, chargé du service éducatif des Archives départementales du Doubs de 2003 à 2008, il est l’auteur de Planoise 1960-1990, une petite ville au sein de Besançon ? et de Etrangers de chez nous – L’immigration dans le Doubs et à Colombier-Fontaine (1850-1950).

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http://alain.gagnieux.pagesperso-orange.fr/migrations/nomades/arc_et_senans/chronique_presentation.htm

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 04:30

 

 

 

Libye - rassemblement devant l’Assemblée Nationale
à Paris, samedi 9 avril 2011 - de 14h à 17h

 

 

 

Séismes : le gouvernement américain

pris en flagrant délit de mensonge

http://www.solidariteetprogres.org/article7623.html

 

 

Le CSFRStop FessenheimStop Transports-Halte au Nucléaire, Alsace Nature avec les associations amies, badoises et suissesappellent les citoyens de la Tri-Regio à un pique-nique antinucléairesur l’île du Rhin, côté digue est du Grand Canal à proximité de lacentrale hydroélectrique de Fessenheim (en direction de Hartheim Allemagne) le :

 

dimanche 10 avril 2011 à 14h00

 

 

Plus que jamais, il est urgent d'arrêter la doyenne française des centrales nucléaires, avant que l’irréparable ne se produise

 

.

http://socio13.files.wordpress.com/2010/03/otan-criminel-mondial1.jpg

 

 

La dernière trouvaille d'Attali le héraut du NOM,

sur Bibliothèque Médicis de son ami Elkabbach (8.4.11) :

 

"L'OTAN est l'instrument de la démocratie !"

 

Pour moi, c'est

"l'Organisation Terroriste Anti-Nations"

eva R-sistons

 

 

 

 

 

Comprendre la guerre en Libye (2/3)
Les véritables objectifs vont bien au-delà du pétrole

MICHEL COLLON

Après "Des questions qu'il faut se poser à chaque guerre", envoyé hier, voici la deuxième partie de cet article : "Les véritables objectifs des USA vont bien au-delà du pétrole"

Objectif n°1 : Contrôler l'ensemble du pétrole. Pourquoi ces rivalités USA - France - Allemagne - Italie ?
Objectif n° 2 : Sécuriser Israël.
Objectif n° 3 : Empêcher la libération du monde arabe. "Révolutions Facebook", grand complot US ou vraies révolutions ?
Objectif n° 4 : Empêcher l'unité africaine. Kadhafi a défié le FMI.
Objectif n° 5 : Installer l'Otan comme gendarme de l'Afrique. Pourquoi ne parle-t-on pas d'Africom ? Quelles seront les prochaines cibles en Afrique ?

DEMAIN : 3ème partie : Pistes pour agir

Lire l'article Comprendre la guerre en Libye (2/3)

 

 

extrait :

Objectif n° 3 : Empêcher la libération du monde arabe

 
Qui règne aujourd’hui sur l’ensemble du monde arabe, son économie, ses ressources et son pétrole ? Pas les peuples arabes, on le sait. Mais pas non plus les dictateurs en place. Certes, ils occupent le devant de la scène, mais les véritables maîtres sont dans les coulisses.
Ce sont les multinationales US et européennes qui décident ce qu’on va produire ou non dans ces pays, quels salaires on paiera, à qui profiteront les revenus du pétrole et quels dirigeants on y imposera. Ce sont les multinationales qui enrichissent leurs actionnaires sur le dos des populations arabes.
Imposer des tyrans à l’ensemble du monde arabe a des conséquences très graves : le pétrole, mais aussi les autres ressources naturelles servent seulement aux profits des multinationales, pas à diversifier l’économie locale et à créer des emplois. En outre, les multinationales imposent des bas salaires dans le tourisme, les petites industries et les services en sous-traitance.
Du coup, ces économies restent dépendantes, déséquilibrées et elles ne répondent pas aux besoins des peuples. Dans les années à venir, le chômage va encore s’aggraver. Car 35% des Arabes ont moins de quinze ans. Les dictateurs sont des employés des multinationales, chargés d’assurer leurs profits et de briser la contestation. Les dictateurs ont pour rôle d’empêcher la Justice sociale.
Trois cent millions d’Arabes répartis en vingt pays, mais se considérant à juste titre comme une seule nation, se trouvent donc placés face à un choix décisif : accepter le maintien de ce colonialisme ou devenir indépendants en empruntant une voie nouvelle ? Tout autour, le monde est en plein bouleversement : la Chine, le Brésil et d’autres pays s’émancipent politiquement, ce qui leur permet de progresser économiquement. Le monde arabe demeurera-t-il en arrière ? Restera-t-il une dépendance des Etats-Unis et de l’Europe, une arme que ceux-ci utilisent contre les autres nations dans la grande bataille économique et politique internationale ? Ou bien l’heure de la libération va-t-elle enfin sonner ?
Cette idée terrorise les stratèges de Washington. Si le monde arabe et le pétrole leur échappent, c’en est fini de leur domination sur la planète. Car les Etats-Unis, puissance en déclin économique et politique, sont de plus en plus contestés : par l’Allemagne, par la Russie, par l’Amérique latine et par la Chine. En outre, de nombreux pays du Sud aspirent à développer les relations Sud – Sud, plus avantageuses que la dépendance envers les Etats-Unis.
Ceux-ci ont de plus en plus de mal à se maintenir comme la plus grande puissance mondiale, capable de piller des nations entières et capable de porter la guerre partout où ils le décident. Répétons-le : si demain le monde arabe s’unit et se libère, si les Etats-Unis perdent l’arme du pétrole, ils ne seront plus qu’une puissance de second rang dans un monde multipolaire. Mais ce sera un grand progrès pour l’humanité : les relations internationales prendront un nouveau cours, et les peuples du Sud pourront enfin décider de leur propre sort et en finir avec la pauvreté.

 

 

 

3. Pistes pour agir
Les 5 principes de la propagande de guerre appliqués à la Libye - Qui nous informe ? - Distinguer deux questions différentes - Droit d'ingérence ? - Que faire ?

Lire l'article :
Comprendre la guerre en Libye (3/3) Pistes pour agir

 


 

 

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Comité Valmy : www.comite-valm.org - - - info@comite-valmy.org

nouveautésDERRIÈRE LES VICTOIRES APPARENTES, EN PERSPECTIVE LA DÉROUTE DES VALETS DE L’EMPIRE par Claude Beaulieu et Franck de Bouvineshttp://www.comite-valmy.org/spip.php?article1367

Rassembler les idées et les forces » dans la lutte contre les guerres coloniales - par Domenico Losurdo et Giuletto Chiesa http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1366

Côte d’Ivoire : Ce n’est pas ma France qui fait la guerre - par Fanck De Bouvines -http://www.comite-valmy.or/spip.php?article135

Derrière la démocratie états-unienne : l’État profond par Peter Dale Scott, Maxime Chaix , Anthony Spaggiarihttp://www.comite-valmy.org/spip.php?article1359

La France en Côte d’Ivoire : la démocratie au canon - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1365

Le nom volé d’une idée violée par Michel Peyret - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1358

Quand la police traque les personnes de couleur noire, place de l’Etoile, à Paris - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1364

L’ONU et l’OTAN Quelle sécurité et pour qui ? par Hans Christof von Sponeck, ancien suppléant du Secrétaire général de l’ONU
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article173

Alerte ! Une nouvelle guerre coloniale commence "au nom de la France" en Côte d’Ivoire, par Jean LEVYhttp://www.comite-valmy.org/spip.php?article1356

Non à l’exclusion de Maxime Gremetz du groupe « Gauche démocrate et républicaine » à l’Assemblée Nationale - Une lettre d’André Gérin
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1357

Côte-d’Ivoire : le néo-colonialisme, arme de destruction massive de l’Afrique et de la France - Antoine Manessishttp://www.comite-valmy.org/spip.php?article1353

Orwell, l’OTAN et la guerre contre la Libye par Domenico Losurdo - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1351

A propos des mensonges sur la Côte d’Ivoire et, Ingérence de la France et ONUCI en Cote d’Ivoirehttp://www.comite-valmy.org/spip.php?article1352


Côte d’Ivoire : après les massacres à Duékoué, la France va-t-elle continuer de soutenir un "criminel de guerre"? par Jean LEVY
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1350

La Syrie, prochaine cible de l’OTAN ? par Gilles Munier - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1354


Côte d’Ivoire : UN MESSAGE DE DESEPOIR DE DUEKUE - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1349
La Syrie et la dignité arabe par Soraya Hélou - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1347

Guerre en Côte d’Ivoire : La nuit où Laurent Gbagbo ne mourut point ! et, Comment Lumumba est-il devenu le combattant de la liberté (vidéo)
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1348

 

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Paris enferré en Libye et en Côte d'Ivoire
par Kharroubi HABIB

Quand les Français se rendront compte que l'activisme agité de leur
président aura contribué à générer les impasses dans lesquelles vont se
retrouver la Côte d'Ivoire et la Libye, alors le retour de manivelle n'en
sera que plus brutal.

Laurent Gbagbo, le président ivoirien sortant, est fini. Son départ au
moment où nous écrivons est question d'heures. Il en sera de même à plus ou
moins longue échéance pour le leader libyen Muammar El-Kadhafi. Ces deux
aboutissements (...)

->
http://www.legrandsoir.info/Paris-enferre-en-Libye-et-en-Cote-d-Ivoire.html

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7 avril 2011
Entretien avec Alex Callinicos, professeur de Théorie Sociale au King's
Collège de Londres
La crise du capitalisme (Socialist Worker)
par DIVERS

Le Socialist Worker a demandé à Alex Callinicos qu'il nous explique la
crise du capitalisme global qui se poursuit et si il croit que les
gouvernements pourront faire que ce soit la classe travailleuse qui la
paie.

Il semble que cette crise ne se calme pas. Comment nous sommes nous
fourrés dans ce pétrin ?

Certains économistes et historiens économiques décrivent cette crise en
disant que c'est la première Grande Dépression du XXIe siècle et la compare
avec la Grande Dépression de (...)

->
http://www.legrandsoir.info/La-crise-du-capitalisme-Socialist-Worker.html

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7 avril 2011

Les raisons de Cuba : Agents pour le changement ?
par REPRISE d'ARTICLE

Les services secrets des Etats-Unis attachent la plus haute priorité à la
fabrication de « leaders sociaux » • Ils centrent leur recherche sur
des groupes d'intérêt : les jeunes, les artistes et intellectuels, des
individus « capables » de mener cette « transition », celle qu'ils
souhaitent à Cuba • A ce travail qui n'a rien de diplomatique
participe, au premier chef, la Section des intérêts des Etats-Unis à La
Havane (SINA) • C'est ce que nous (...)

->
http://www.legrandsoir.info/Les-raisons-de-Cuba-Agents-pour-le-changement.html

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6 avril 2011

Le reniement honteux de Goldstone (The Electronic Intifada)
par Ilan PAPPE

"Si j'avais su ce que je sais aujourd'hui, le rapport Goldstone aurait été
différent". C'est ainsi que commence le papier que Goldstone a fait
paraître dans le Washington Post et qui soulève tant de commentaires. J'ai
vraiment l'impression que l'éditeur a probablement modifié le texte et que
la phrase originelle devait être quelque chose comme : "Si j'avais su que
cela ferait de moi un Juif qui a la haine de soi (self-hating Jew dans le
texte) aux yeux d'Israël ma bien aimée, et aux yeux de (...)

-> http://www.legrandsoir.info/Goldstone-retourne-sa-veste.html

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6 avril 2011

Les Pieds Nickelés, Bras Armé de l'Occident Chrétien en Croisade
par Pathé MBODJE

Cruel retour des choses : après près de trois semaines de bombardements
sans retenue, la réalité est là que Khadafi résiste toujours et reprend
même du poil de la bête sur des pieds nickelés sans envergure réels mais
armés par des croisés modernes pour déloger le héros d'hier qu'il faut
désormais liquider.

Les troupes loyalistes sont en effet toujours aussi actives et les
coalisés-croisés s'enlisent, passent de l'Otan aux États-Unis et
inversement. Il faut désormais déclarer une guerre qui (...)

->
http://www.legrandsoir.info/Les-Pieds-Nickeles-Bras-Arme-de-l-Occident-Chretien-en-Croisade.html

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5 avril 2011
un pilote aux commandes d'un avion militaire est un « civil », mais un
enfant qui lance des pierres est un « terroriste »
Orwell, l'OTAN et la guerre contre la Libye
par Domenico LOSURDO

Les mots ont-ils encore un sens ? En lisant des articles sur la guerre de
Libye dans la presse anglo-saxonne et italienne, Domenico Losurdo a été
frappé par l'inversion des signifiés. La propagande de l'OTAN, comme celle
imaginée par George Orwell dans son célèbre roman d'anticipation, passe
d'abord par un grossier trucage sémantique.

En 1949, tandis que fait rage une guerre froide qui risque de se
transformer d'un moment à l'autre en holocauste (...)

->
http://www.legrandsoir.info/Orwell-l-OTAN-et-la-guerre-contre-la-Libye.html

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5 avril 2011

Une laïcité à géométrie variable - Le procès récurrent de l'Islam
par Chems Eddine CHITOUR

« La France n'est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une
religion, c'est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il
n'y a pas de Français de souche, il n'y a qu'une France de métissage »

Éric Besson (ancien ministre français de l'identité nationale)

Le mardi 5 avril, l'UMP, le parti de la droite française ouvre la boite de
Pandore de la laïcité et des religions. Les observateurs ne s'y trompent
pas, c'est l'Islam, encore une fois, dont on examinera la (...)

->
http://www.legrandsoir.info/Une-laicite-a-geometrie-variable-Le-proces-recurrent-de-l-Islam.html

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5 avril 2011

Le mieux et le plus intelligent
par Fidel CASTRO

(nouvelle traduction mise en ligne 7/4/2011)

Hier, pour des motifs d'espace et de temps, je n'ai dit mot du discours
sur la guerre de Libye que Barack Obama a prononcé le lundi 28. Je
disposais d'une copie de la version officielle distribuée à la presse par
le gouvernement étasunien. J'avais souligné certaines choses. Je l'ai
révisé et je me suis convaincu qu'il ne valait guère la peine de trop
dépenser de papier à ça.

Je me suis rappelé ce que (...)

-> http://www.legrandsoir.info/Le-meilleur-et-le-plus-intelligent.html

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5 avril 2011

l'OMS sous l'influence de l'industrie pharmaceutique
par Thierry BRUGVIN

Introduction

C'est seulement depuis le début de l'année 2010 que certains médias
dénoncent l'influence de l'industrie pharmaceutique sur les pouvoirs
publics, tels l'OMS et le gouvernement français notamment. Or, la mainmise
des lobbies pétrochimiques vis-à-vis de l'OMS remonte quasiment à sa
création. L'ONU, et particulièrement l'OMS, sont l'objet d'un intense
lobbying des multinationales, de la création du Global Compact à (...)

->
http://www.legrandsoir.info/l-OMS-sous-l-influence-de-l-industrie-pharmaceutique.html

..........................................................

4 avril 2011

Huit propositions urgentes pour une autre Europe
par Éric TOUSSAINT

La crise secoue l'Union européenne jusque dans ses fondations. Pour
plusieurs pays, le nœud coulant de la dette publique s'est refermé sur
eux et ils sont pris à la gorge par les marchés financiers. Avec la
complicité active des gouvernements en place, de la Commission européenne,
de la Banque centrale européenne et du FMI, les institutions financières à
l'origine de la crise s'enrichissent et spéculent sur les dettes des États.
Le patronat profite de la (...)

->
http://www.legrandsoir.info/Huit-propositions-urgentes-pour-une-autre-Europe.html

 

 

Autres extraits :

Comprendre la guerre en Libye (2/3)
Les véritables objectifs vont bien au-delà du pétrole

Ceux pour qui la démocratie est dangereuse
 
Les puissances coloniales ou néocoloniales d’hier nous jurent qu’elles ont changé. Après avoir financé, armé, conseillé et protégé Ben Ali, Moubarak et compagnie, voilà que les Etats-Unis, la France et les autres nous inondent de déclarations touchantes. Comme Hillary Clinton : « Nous soutenons l’aspiration des peuples arabes à la démocratie. »
C’est un mensonge total. Les Etats-Unis et leurs alliés ne veulent absolument pas d’une démocratie arabe, ne veulent absolument pas que les Arabes puissent décider sur leur pétrole et leurs autres richesses. Ils ont donc tout fait pour freiner la démocratisation, pour maintenir au pouvoir des responsables de l’ancien régime. Et, quand cela échoue, pour imposer d’autres dirigeants à eux, chargés de démobiliser les résistances populaires. Le pouvoir égyptien vient par exemple de prendre des mesures anti-grèves très brutales.
Expliquer la guerre contre la Libye par cette idée qu’après la Tunisie et l’Egypte, Washington et Paris auraient « compris » et voudraient se donner bonne conscience ou en tout cas redorer leur blason, ce n’est donc qu’une grosse tromperie. En réalité, la politique occidentale dans le monde arabe forme un ensemble qui s’applique sous trois formes diverses : 1. Maintenir des dictatures répressives. 2. Remplacer Moubarak et Ben Ali par des pions sous contrôle. 3. Renverser les gouvernements de Tripoli, Damas et Téhéran pour recoloniser ces pays « perdus ». Trois méthodes, mais un même objectif : maintenir le monde arabe sous domination pour continuer à l’exploiter.
La démocratie est dangereuse quand on représente seulement les intérêts d’une toute petite minorité sociale. Ce qui fait très peur aux Etats-Unis, c’est que le mécontentement social a éclaté dans pratiquement toutes les dictatures arabes… En Irak (et nos médias n’en ont rien dit), de nombreuses grèves ont touché le pétrole, le textile, l’électricité et d’autres secteurs. A Kut, les troupes US ont même encerclé une usine textile en grève. On a manifesté dans seize des dix-huit provinces, toutes communautés confondues, contre ce gouvernement corrompu qui abandonne son peuple dans la misère. A Bahrein, sous la pression de la rue, le roi a fini par promettre une bourse spéciale de 2.650 $ à chaque famille. A Oman, le sultan Qaboos bin Said a remplacé la moitié de son gouvernement et augmenté le salaire minimum de 40%, ordonnant de créer cinquante mille emplois. Même le roi saoudien Fahd a débloqué 36 milliards de dollars pour aider les familles à bas et moyens revenus !
Evidemment, une question surgit de suite chez tous les gens simples : mais s’ils avaient tout cet argent, pourquoi le gardaient-ils dans leurs coffres ? La question suivante étant : combien d’autres milliards ont-ils volé à leurs peuples avec la complicité des Etats-Unis ? Et la dernière : comment mettre fin à ce vol ?
« Révolutions Facebook », grand complot US ou vraies révolutions ?
 
Une interprétation erronée s’est répandue sur Internet : les révolutions arabes auraient été déclenchées et manipulées par les Etats-Unis. Ils en auraient tiré les ficelles pour opérer des changements bien contrôlés et pouvoir attaquer la Libye, la Syrie, l’Iran. Tout aurait été « fabriqué ». L’argument pour cette thèse : des organismes plus ou moins officiels avaient invité aux USA et formé des « cyberactivistes » arabes qui ont joué un rôle en pointe dans la circulation des infos et qui ont symbolisé une révolution de type nouveau, la « révolution Facebook ».
L’idée de ce grand complot ne tient pas. En réalité, les Etats-Unis ont tout fait pour maintenir aussi longtemps que possible Moubarak, dictateur bien utile. Cependant, ils le savaient en mauvaise santé et « fini ». Dans ce genre de situations, ils préparent évidemment un « Plan B » et même un « Plan C ». Le Plan B consistait à remplacer Moubarak par un de ses adjoints. Mais ça avait peu de chances de marcher, vu la colère profonde du peuple égyptien.
Donc, ils avaient préparé aussi un, voire plusieurs Plan C, comme ils le font d’ailleurs dans pratiquement tous les pays qu’ils veulent contrôler. Ca consiste en quoi ? Ils achètent à l’avance quelques opposants et intellectuels - que ceux-ci s’en rendent compte ou non - et « investissent » donc dans l’avenir. Le jour venu, ils propulsent ces gens sur le devant de la scène. Combien de temps ça marchera, c’est une autre question dès lors que la population est mobilisée et qu’un régime, même relifté, ne peut résoudre les revendications populaires si son but est de maintenir l’exploitation des gens.
Parler de « révolution Facebook » est un mythe qui arrange bien les USA. Autant nous avons signalé depuis longtemps l’importance cruciale des nouvelles méthodes d’info et de mobilisation sur Internet, autant est absurde l’idée que Facebook remplacerait les luttes sociales et les révolutions. Cette idée convient bien aux grands capitalistes (dont Moubarak était le représentant), mais en réalité ce qu’ils craignent par dessus tout, c’est la contestation des travailleurs, car elle met directement en danger leur source de profits.
 
Le rôle des travailleurs
 
Facebook est une méthode de lutte, ce n’est pas l’essence de la révolution. Cette présentation veut escamoter le rôle de la classe ouvrière (au sens large), qui serait remplacée par Internet. En réalité, une révolution est une action par laquelle ceux d’en bas donnent leur congé à ceux d’en haut. Avec un changement radical non seulement du personnel politique, mais surtout dans les rapports d’exploitation sociale.
Aïe ! Selon nos grands penseurs officiels, ça fait longtemps qu’on n’aurait plus le droit d’employer le terme « lutte de classe » qui serait dépassé et même un peu obscène. Pas de chance pour vous, le deuxième homme le plus riche du monde, le grand boursier Warren Buffet, a lâché le morceau il y a quelque temps : « D’accord, il y a une lutte de classe en Amérique. Mais c’est ma classe, la classe des riches, qui fait la guerre et nous la gagnons. ». [4] Ça, Monsieur Buffett, il ne faut jamais en jurer avant la fin de la pièce ! Rira bien…
Mais les réalités tunisiennes et égyptiennes confirment la réalité de la lutte des classes, en accord avec Monsieur Buffett… Quand Ben Ali a-t-il fait sa valise ? Le 14 janvier, quand les travailleurs tunisiens étaient engagés dans une grève générale. Quand Moubarak a-t-il quitté son trône ? Lorsqu’une puissante grève des ouvriers égyptiens a paralysé les usines de textile, la poste et même les médias officiels. Explication par Joel Beinin, professeur à l’université de Stanford et ancien directeur à l’université américaine du Caire : « Ces dix dernières années, une vague énorme de protestations sociales avaient touché plus de deux millions de travailleurs dans plus de trois mille grèves, sit-ins et autres formes de protestation. Tel était l’arrière-plan de tout ce soulèvement révolutionnaire des dernières semaines… Mais dans les derniers jours, on a vu des dizaines de milliers de travailleurs lier leurs revendications économiques avec l’exigence d’abolir le régime Moubarak… ». [5]
La révolution arabe ne fait que commencer. Après les premières victoires populaires, la classe dominante, toujours au pouvoir, tente d’apaiser le peuple avec quelques petites concessions. Obama souhaitait que la rue se calme au plus vite et que tout reste comme avant. Cela peut marcher un temps, mais la révolution arabe est en route. Elle peut prendre des années mais sera difficile à arrêter.
 

Objectif n° 4 : Empêcher l’unité africaine

 
Continent le plus riche de la planète, avec une profusion de ressources naturelles, l’Afrique est aussi le plus pauvre. 57% vivent sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins d’1,25 $ par jour.
La clé de ce mystère ? C’est justement que les multinationales ne paient pas ces matières premières, elles les volent. En Afrique, elles pillent les ressources, imposent des bas salaires, des accords commerciaux défavorables et des privatisations nuisibles, elles exercent toutes sortes de pressions et chantages sur des Etats faibles, elles les étranglent par une Dette injuste, elles installent des dictateurs complaisants, elles provoquent des guerres civiles dans les régions convoitées.
L’Afrique est stratégique pour les multinationales, car leur prospérité est basée sur le pillage de ces ressources. Si un prix correct était payé pour l’or, le cuivre, le platine, le coltan, le phosphate, les diamants et les produits agricoles, les multinationales seraient beaucoup moins riches mais les populations locales pourraient échapper à la pauvreté.
Pour les multinationales des Etats-Unis et d’Europe, il est donc vital d’empêcher l’Afrique de s’unir et de s’émanciper. Elle doit rester dépendante. Un exemple, bien exposé par un auteur africain, Jean-Paul Pougala… « L’histoire démarre en 1992 lorsque quarante-cinq pays africains créent la société RASCOM pour disposer d’un satellite africain et faire chuter les coûts de communication sur le continent. Téléphoner de et vers l’Afrique est alors le tarif le plus cher au monde, parce qu’il y avait un impôt de 500 millions de dollars que l’Europe encaissait par an sur les conversations téléphoniques même à l’intérieur du même pays africain, pour le transit des voix sur les satellites européens comme Intelsat.
Un satellite africain coûtait juste 400 millions de dollars payable une seule fois et ne plus payer les 500 millions de location par an. Quel banquier ne financerait pas un tel projet ? Mais l’équation la plus difficile à résoudre était : comment l’esclave peut-il s’affranchir de l’exploitation servile de son maître en sollicitant l’aide de ce dernier pour y parvenir ? Ainsi, la Banque Mondiale , le FMI, les USA, l’Union Européenne ont fait miroiter inutilement ces pays pendant quatorze ans. C’est en 2006 que Kadhafi met fin au supplice de l’inutile mendicité aux prétendus bienfaiteurs occidentaux pratiquant des prêts à un taux usuraire ; le guide libyen a ainsi mis sur la table 300 millions de dollars, La Banque Africaine de Développement a mis 50 millions, la Banque Ouest Africaine de Développement, 27 millions et c’est ainsi que l’Afrique a depuis le 26 décembre 2007 le tout premier satellite de communication de son histoire. Dans la foulée, la Chine et la Russie s’y sont mises, cette fois en cédant leur technologie et ont permis le lancement de nouveaux satellites, sud-africain, nigérian, angolais, algérien et même un deuxième satellite africain est lancé en juillet 2010. Et on attend pour 2020, le tout premier satellite technologiquement 100% africain et construit sur le sol africain, notamment en Algérie. Ce satellite est prévu pour concurrencer les meilleurs du monde, mais à un coût dix fois inférieur, un vrai défi.
Voilà comment un simple geste symbolique de 300 petits millions peut changer la vie de tout un continent. La Libye de Kadhafi a fait perdre à l’Occident, pas seulement 500 millions de dollars par an mais les milliards de dollars de dettes et d’intérêts que cette même dette permettait de générer à l’infini et de façon exponentielle, contribuant ainsi à entretenir le système occulte pour dépouiller l’Afrique. (…) C’est la Libye de Kadhafi qui offre à toute l’Afrique sa première vraie révolution des temps modernes : assurer la couverture universelle du continent pour la téléphonie, la télévision, la radiodiffusion et de multiples autres applications telles que la télémédecine et l’enseignement à distance ; pour la première fois, une connexion à bas coût devient disponible sur tout le continent, jusque dans les zones rurales grâce au système par pont radio WMAX. » [6]
Tiens, voilà quelque chose qu’on ne nous avait pas raconté sur le méchant Kadhafi ! Qu’il aidait les Africains à s’émanciper de l’étouffante tutelle des Occidentaux. Y aurait-il encore d’autres non dits de ce genre ?
 
Kadhafi a défié le FMI et Obama joue les pick-pockets
 
Oui. En soutenant le développement du « Fonds monétaire africain » (FMA), Kadhafi a commis le crime de défier le Fonds Monétaire International (FMI). On sait que le FMI, contrôlé par les Etats-Unis et l’Europe, et présidé par Dominique Strauss-Kahn, exerce un véritable chantage sur les pays en développement. Il leur prête seulement à condition que ces pays acceptent de se défaire de leurs entreprises au profit des multinationales, de passer des commandes inintéressantes ou de réduire leurs budgets santé et éducation. Bref, ce banquier FMI est très nuisible.
Eh bien, de même que les Latinos ont lancé leur propre Banco Sur, pour contrer les chantages arrogants du FMI et décider eux-mêmes quels projets vraiment utiles ils veulent financer, voici que le FMA pourrait commencer à offrir une voie plus indépendante aux Africains. Et qui finance le FMA ? L’Algérie a fourni 16 milliards, et la Libye 10 milliards. Soit ensemble 62% de son capital.
Mais, dans la plus grande discrétion médiatique, Obama vient tout simplement de voler trente milliards au peuple libyen. Comment ça s’est passé ? Le 1er mars (bien avant la résolution de l’ONU), il a donné l’ordre au Trésor US de bloquer les dépôts de la Libye aux USA. Puis, le 17 mars, il s’est arrangé pour insérer dans la résolution 1973 de l’ONU une petite phrase autorisant à geler les avoirs de la banque centrale de Libye mais aussi de la compagnie nationale libyenne du pétrole. On sait que Kadhafi a amassé un trésor pétrolier qui lui a permis d’investir dans de grandes sociétés européennes, dans de grands projets de développement africain (et peut-être aussi dans certaines campagnes électorales européennes, mais ceci ne semble pas constituer une forme efficace d’assurance-vie !)…
Bref, la Libye est un pays assez riche (200 milliards de dollars de réserves) qui a attiré les convoitises d’une puissance hyper-endettée : les Etats-Unis. Alors, pour détourner les dizaines de milliards de dollars de la banque nationale libyenne, bref pour faire les poches du peuple libyen, Obama a simplement baptisé tout ça « source potentielle de financement du régime Kadhafi » et le tour était joué. Un vrai pick-pocket.
Malgré tous ses efforts pour amadouer l’Occident en multipliant les concessions au néolibéralisme, Kadhafi inquiétait toujours les dirigeants des Etats-Unis. Un câble de l’ambassade US à Tripoli, datant de novembre 2007, déplore cette résistance : « Ceux qui dominent la direction politique et économique de la Libye poursuivent des politiques de plus en plus nationalistes dans le secteur de l’énergie. » Refuser la privatisation tous azimuts, ça mérite donc des bombardements ? La guerre est bel et bien la continuation de l’économie par d’autres moyens.
 
 

Objectif n° 5 : Installer l’Otan comme gendarme de l’Afrique

 
Au départ, l’Otan était censée protéger l’Europe contre la « menace militaire soviétique ». Donc, une fois l’URSS disparue, l’Otan aurait dû disparaître aussi. Mais ce fut tout le contraire…
Après avoir bombardé en Bosnie en 1995, Javier Solana, secrétaire-général de l’Otan, déclarait : « L’expérience acquise en Bosnie pourra servir de modèle pour nos opérations futures de l’Otan ». A l’époque, j’avais donc écrit : « L’Otan réclame en fait une zone d’action illimitée. La Yougoslavie a été un laboratoire pour préparer de prochaines guerres. Où auront-elles lieu ? ». [7] Et je proposais cette réponse : « Axe n° 1 : Europe de l’Est. Axe n° 2 : Méditerranée et Moyen-Orient. Axe n° 3 : le tiers monde en général. » Nous y sommes, c’est ce programme qui se réalise aujourd’hui.
Dès 1999, l’Otan bombardait la Yougoslavie. Une guerre pour soumettre ce pays au néolibéralisme, ainsi que nous l’avons vu. Etudiant les analyses des stratèges US, je soulignai alors cette phrase de l’un d’eux, Stephen Blank : « Les missions de l’Otan seront de plus en plus ‘out of area’ (hors de sa zone de défense). Sa fonction principale deviendrait donc d’être le véhicule de l’intégration de régions toujours plus nombreuses dans la communauté occidentale économique, de sécurité, politique et culturelle. » [8]
Soumettre des régions toujours plus nombreuses à l’Occident ! J’écrivis alors : « L’Otan est l’armée au service de la globalisation, l’armée des multinationales. Pas à pas, l’Otan se transforme bel et bien en gendarme du monde. » [9]. Et j’indiquais les prochaines cibles probables de l’Otan : Afghanistan, Caucase, retour en Irak… Pour commencer.
Aujourd’hui que tout cela s’est effectivement réalisé, certains me demandent : « Vous aviez une boule de cristal ? ». Pas besoin de boule de cristal, il suffit d’étudier les documents du Pentagone et des grands bureaux de stratégie US, qui ne sont même pas secrets, et de saisir leur logique.
Et cette logique de l’Empire est en fait très simple : 1. Le monde est une source de profits. 2. Pour gagner la guerre économique, il faut être la superpuissance dominante. 3. Pour ça, il faut contrôler les matières premières, les régions et les routes stratégiques. 4. Toute résistance à ce contrôle doit être brisée : par la corruption, le chantage ou la guerre, peu importent les moyens. 5. Pour rester la superpuissance dominante, il faut absolument empêcher les rivaux de s’allier contre le maître.
 
Expansion de l’Otan : sur trois continents déjà !
 
Pour défendre ces intérêts économiques et devenir le gendarme du monde, les dirigeants de l’Otan sèment la panique : « Notre monde sophistiqué, industrialisé et complexe a été assailli par bon nombre de menaces mortelles : changement climatique, sécheresse, famine, cybersécurité, question énergétique » [10], Ainsi, des problèmes non militaires, mais sociaux et environnementaux sont utilisés comme prétextes pour augmenter les armements et les interventions militaires.
Le but de l’Otan est en fait de se substituer à l’ONU. Cette militarisation du monde rend notre avenir de plus en plus dangereux. Et cela a bien sûr un coût terrible : les Etats-Unis prévoient pour 2011 un budget militaire record de 708 milliards. Soit 2.320 dollars par habitant ! Deux fois plus qu’aux débuts de Bush. De plus, le ministre US de la Guerre, Robert Gates, ne cesse de pousser les Européens à dépenser plus : « La démilitarisation de l’Europe constitue un obstacle à la sécurité et à une paix durable au 21ème siècle. » [11]Les pays européens ont dû s’engager envers Washington à ne pas diminuer leurs dépenses militaires. Tout profit pour les firmes d’armement.
L’expansion mondiale de l’Otan n’a rien à voir avec Kadhafi, Saddam Hussein ou Milosevic. Il s’agit d’un plan global pour maintenir la domination sur la planète et ses richesses, pour maintenir les privilèges des multinationales, pour empêcher les peuples de choisir leur propre voie. L’Otan a protégé Ben Ali, Moubarak et les tyrans d’Arabie saoudite, l’Otan protégera ceux qui vont leur succéder, l’Otan brisera seulement ceux qui résistent à l’Empire.
Pour devenir gendarme du monde, l’Otan avance en effet pas à pas. Une guerre en Europe contre la Yougoslavie, une guerre en Asie contre l’Afghanistan et à présent, une guerre en Afrique contre la Libye. Déjà trois continents ! Elle avait bien été tentée d’intervenir aussi en Amérique latine en organisant des manœuvres contre le Venezuela il y a deux ans. Mais là, c’était trop risqué, car l’Amérique latine est de plus en plus unie et refuse les « gendarmes » des USA.
Pourquoi Washington veut-elle absolument installer l’Otan comme gendarme de l’Afrique ? A cause des nouveaux rapports de forces mondiaux, analysés plus haut : Etats-Unis en déclin, contestés : par l’Allemagne, la Russie, l’Amérique latine et la Chine, et même par des pays petits et moyens du tiers monde.
 
Pourquoi ne parle-t-on pas d’Africom ?
 
Ce qui inquiète le plus Washington, c’est la puissance croissante de la Chine. Proposant des relations plus égalitaires aux pays asiatiques, africains et latino-américains, achetant les matières premières à meilleur prix et sans chantage colonial, proposant des crédits plus intéressants, réalisant des travaux d’infrastructure utiles au développement, la Chine leur offre une alternative à la dépendance envers Washington, Londres ou Paris. Alors, que faire pour contrer la Chine ?
Le problème, c’est qu’une puissance en déclin économique a moins de moyens de pression financière même sur les pays africains, les Etats-Unis ont donc décidé d’utiliser leur meilleure carte : la carte militaire. Il faut savoir que leurs dépenses militaires dépassent celles de tous les autres pays du globe réunis. Depuis plusieurs années, ils avancent peu à peu leurs pions sur le continent africain. Le 1er octobre 2008, ils ont installé « Africom » (Africa Command). Tout le continent africain (à l’exception de l’Egypte) a été placé sous un seul commandement US unifié regroupant l’US Army, l’US Navy, l’US Air Force, les Marines et les « opérations spéciales » (débarquements, coups d’Etat, actions clandestines…). L’idée étant de répéter ensuite le mécanisme avec l’Otan pour appuyer les forces US.
Washington, voyant des terroristes partout, en a trouvé en Afrique aussi. Comme par hasard aux alentours du pétrole nigérian et d’autres ressources naturelles convoitées. Donc, si vous voulez savoir où se dérouleront les prochains épisodes de la fameuse « guerre contre le terrorisme », cherchez sur la carte le pétrole, l’uranium et le coltan, et vous aurez trouvé. Et comme l’Islam est répandu dans de nombreux pays africains, dont le Nigéria, vous avez déjà le prochain scénario…
Objectif réel d’Africom : « stabiliser » la dépendance de l’Afrique, l’empêcher de s’émanciper, l’empêcher de devenir un acteur dépendant qui pourrait s’allier à la Chine et à l’Amérique latine. Africom constitue une arme essentielle dans les plans de domination mondiale des Etats-Unis. Ceux-ci veulent pouvoir s’appuyer sur une Afrique et des matières premières sous contrôle exclusif dans la grande bataille qui s’est déclenchée pour le contrôle de l’Asie et pour le contrôle de ses routes maritimes. En effet, l’Asie est le continent où se joue d’ores et déjà la bataille économique décisive du 21ème siècle. Mais c’est un gros morceau avec une Chine très forte et un front d’économies émergentes qui ont intérêt à former un bloc. Washington veut dès lors contrôler entièrement l’Afrique et fermer la porte aux Chinois.
La guerre contre la Libye est donc une première étape pour imposer Africom à tout le continent africain. Elle ouvre une ère non de pacification du monde, mais de nouvelles guerres. En Afrique, au Moyen-Orient, mais aussi tout autour de l’Océan indien, entre l’Afrique et la Chine.
Pourquoi l’Océan indien ? Parce que si vous regardez une carte, vous voyez que c’est la porte de la Chine et de l’Asie toute entière. Donc, pour contrôler cet océan, Washington cherche à maîtriser plusieurs zones stratégiques : 1. Le Moyen-Orient et le Golfe persique, d’où sa nervosité à propos de pays comme l’Arabie saoudite, le Yemen, Bahrein et l’Iran. 2. La Corne de l’Afrique, d’où son agressivité envers la Somalie et l’Erythrée. Nous reviendrons sur ces géostratégies dans le livre Comprendre le monde musulman – Entretiens avec Mohamed Hassan que nous préparons pour bientôt.
 
Le grand crime de Kadhafi
Revenons à la Libye. Dans le cadre de la bataille pour contrôler le continent noir, l’Afrique du Nord est un objectif majeur. En développant une dizaine de bases militaires en Tunisie, au Maroc et en Algérie ainsi que dans d’autres nations africaines, Washington s’ouvrirait la voie pour établir un réseau complet de bases militaires couvrant l’ensemble du continent.
Mais le projet Africom a rencontré une sérieuse résistance des pays africains. De façon hautement symbolique, aucun n’a accepté d’accueillir sur son territoire le siège central d’Africom. Et Washington a dû maintenir ce siège à… Stuttgart en Allemagne, ce qui était fort humiliant. Dans cette perspective, la guerre pour renverser Kadhafi est au fond un avertissement très clair aux chefs d’Etat africains qui seraient tentés de suivre une voie trop indépendante.
Le voilà, le grand crime de Kadhafi : la Libye n’avait accepté aucun lien avec Africom ou avec l’Otan. Dans le passé, les Etats-Unis possédaient une importante base militaire en Libye. Mais Kadhafi la ferma en 1969. C’est évident, la guerre actuelle a notamment pour but de réoccuper la Libye. Ce serait un avant-poste stratégique permettant d’intervenir militairement en Egypte si celle-ci échappait au contrôle des Etats-Unis.
 
Quelles sont les prochaines cibles en Afrique ?
 
La question suivante sera donc : après la Libye, à qui le tour ? Quels autres pays africains pourraient être attaqués par les Etats-Unis ? C’est simple. Sachant que la Yougoslavie avait aussi été attaquée parce qu’elle refusait de rentrer dans l’Otan, il suffit de regarder la liste des pays n’ayant pas accepté de s’intégrer dans Africom, sous le commandement militaire des Etats-Unis. Il y en a cinq : Libye, Soudan, Côte d’Ivoire, Zimbabwe, Erythrée. Voilà les prochaines cibles.
Le Soudan a été scindé et placé sous la pression de sanctions internationales. Le Zimbabwe est sous sanctions également. La Côte d’Ivoire s’est vu imposer une guerre civile fomentée par l’Occident. L’Erythrée s’est vu imposer une guerre terrible par l’Ethiopie, agent des USA dans la région, elle est sous sanctions également.
Tous ces pays ont été ou vont être l’objet de campagnes de propagande et de désinformation. Qu’ils soient dirigés ou non par des dirigeants vertueux et démocratiques n’a rien à voir. L’Erythrée tente une expérience de développement économique et sociale autonome en refusant les « aides » que voudraient lui imposer la Banque mondiale et le FMI contrôlés par Washington. Ce petit pays remporte de premiers succès dans son développement, mais il est sous menace internationale. D’autres pays, s’ils « tournent mal », sont également dans le collimateur des Etats-Unis. L’Algérie particulièrement. En fait, il ne fait pas bon suivre sa propre voie…
Et pour ceux qui croiraient encore que tout ceci relève d’une « théorie du complot », que les USA ne programment pas tant de guerres mais improvisent en réagissant à l’actualité, rappelons ce qu’avait déclaré en 2007 l’ex-général Wesley Clark (commandant suprême des forces de l’Otan en Europe entre 1997 et 2001, qui dirigea les bombardements sur la Yougoslavie) : « En 2001, au Pentagone, un général m’ a dit : ‘Je viens de recevoir un mémo confidentiel (‘classified’) du secrétaire à la Défense : nous allons prendre sept pays en cinq ans, en commençant par l’Irak, ensuite la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et pour finir l’Iran’. » [12] Des rêves à la réalité, il y a une marge, mais les plans sont là. Juste retardés.
 
 
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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 03:24

http://www.bakchich.info/IMG/jpg_Areva-en-Afrique.jpg

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http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=781


01/04/2011
Fukushima : un document interne d'AREVA démontre tout le cynisme de l'industriel


Anne Lauvergeon, la n°1 d'AREVA, est actuellement en déplacement au Japon pour « apporter l'aide et l'expertise d'AREVA » dans la gestion de la catastrophe de Fukushima. À cette occasion, le Réseau « Sortir du nucléaire » rend public un document interne d'AREVA qui démontre que, loin de se soucier réellement du sort des Japonais, l'industriel se préoccupe avant tout des impacts éventuels de la catastrophe de Fukushima sur la construction de nouvelles centrales nucléaires... et donc sur son chiffre d'affaire !

Le déplacement d'Anne Lauvergeon, parallèle à celui de Nicolas Sarkozy, relève d'une stratégie de communication, de la part du pays leader sur le marché nucléaire mondial. Il s'agit d'instrumentaliser la catastrophe de Fukushima pour valoriser les technologies nucléaires d'AREVA, sous couvert d'apporter à Tepco une aide pour le moins hypothétique.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » dénonce le cynisme dont fait preuve AREVA au moment même où la population japonaise souffre des conséquences dramatiques de la catastrophe nucléaire de Fukushima.

Consultez le document interne d'AREVA (en anglais) intitulé « Impact of Fukushima event on nuclear power sector » en date du 25 mars 2011 en cliquant ici : http://groupes.sortirdunucleaire.org/alerte-japon/DocinterneAREVA-25Mars2011.pdf

Ci-dessous deux des extraits les plus significatifs de ce document.

Contacts presse :
François Mativet : 06 03 92 20 13
Opale Crivello : 06 12 40 59 51




TRADUCTION EN FRANCAIS DES EXTRAITS DE CE DOCUMENT INTERNE AREVA :

Page 4 :

Principaux effets attendus de l'évènement de Fukushima sur le secteur électro-nucléaire

    * La plupart des pays engagés dans le nucléaire ou dans un programme de construction ont eu des réactions plutôt rationnelles suite à l'événement de Fukushima
      - L'énergie nucléaire est nécessaire
      - Ne surfent pas sur une vague émotionnelle
      - Des leçons doivent être tirées de la crise japonaise

    * La plupart des pays ont annoncé des contrôles de la sécurité de leurs installations nucléaires existantes:
      - Pour quatorze pays européens, ces contrôles incluront des audits

    * Quelques pays ont déjà annoncé qu'ils reverront leurs standards de sécurité

    * Seule l'Allemagne a annoncé d'emblée des mesures plus rigoureuses à l'égard de leurs installations (fermeture temporaire des sept centrales les plus vieilles, moratoire de trois mois sur l'allongement de leur durée de vie).

    * Les nouvelles constructions – particulièrement celles avec les dates d'entrée en service commercial les plus proches – pourront être reportées pour tenir compte de standards de sécurité et de procédures d'autorisation modifiés.

    * Il n'est cependant pas question – en-dehors du Japon – d'annuler un quelconque programme de construction, ou d'arrêter des constructions en cours





EXTRAITS DU DOCUMENT INTERNE ORIGINAL D'AREVA

Page 4 :

Main potential impacts of Fukushima event on nuclear power sector

    * Most countries with a nuclear installed base and/or a New Build program have had pretty rational reactions following Fukushima event
      - Nuclear energy is necessary
      - Do not surf on the wave of emotion
      - Lessons have to be learned from Japanese crisis

    * Most countries announced safety reviews on their existing NPPs :
      - For 14 European countries, those reviews will include check-ups

    * A few countries have also already announced that they will review their safety standards

    * Only Germany directly announced more stringent measures regarding its installed base (temporary shut-down of 7 oldest plants, 3-month moratorium on lifetime extension)

    * New Builds – especially the ones with the closest CODs – may be delayed in order to integrate amended safety standards / licensing process

    * However there is no question – outside of Japan – to cancel New Build programs or stop current constructions





Lien permanent vers ce communiqué: http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=781

 

 

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 14:12

 

Blanchiment D`argent - Le cas du couple Ado-Dominique Nouvian

image dépèche
Le couple Ouattara

   

En Occident, la tendance est à la lutte contre le blanchiment d'argent sale et les paradis fiscaux. Cela, pour moraliser le monde de la finance. En Côte d'Ivoire, il y a pourtant un candidat à l'élection présidentielle qui a des liens avec ces réseaux mafieux qui mettent souvent à mal, les économies de leurs pays. Ouattara se dit propriétaire d'une impressionnante fortune.

 

Comment l'a-t-il acquis ?

 

Le temps vous propose un document qui vous dit tout sur la fortune de ce couple qui veut, par tous les moyens, diriger la Côte d'Ivoire. Arrivé aux affaires après avoir battu au deuxième tour de l'élection présidentielle française, la candidate socialiste Ségolène Royal en mai 2008, Nicolas Sarkozy a hérité d'un grand nombre de dossiers chauds de son prédécesseur Jacques Chirac.

 

Au nombre de ces dossiers, figure en bonne place la crise ivoirienne qui a, ces 5 dernières années, rendu totalement exécrables les relations entre la Côte d'Ivoire et la France. Français en qui les opposants à Laurent Gbagbo voyaient en ''Chirac bis'' Le nouveau patron de l'exécutif. Afin de mieux connaitre les principaux acteurs politiques ivoiriens, une enquête est ouverte sur chacun d'eux.

 

En somme, une carte de visite complète de présidentiable ivoirien que les barbouzes français se chargent de confectionner à l'attention du ''grand patron''. A l'exercice, les petites notes blanches sur Ouattara sont les plus nombreuses. Les raisons ? Nul ne le sait car le rapport des agents est muet sur la question. Mais il ressort des investigations des services secrets de l'Elysée qu'Alassane Dramane, est totalement inconnu des fichiers du fisc français et ne détient en son nom propre, aucun bien immobilier.

 

On pourrait croire qu'il y a erreur sur la personne de M. Ouattara. Eh bien, non ! Il s'agit bel et bien du patron du Rdr et son état civil est ainsi établi dans le document top confidentiel des services de renseignements français dont nous avons obtenu copie : ''Né le 1er janvier 1942 à Dimbokro (Côte d'Ivoire), de nationalité ivoirienne, titulaire d'une carte de séjour privilégiée valable 10 ans. Figure également sur le registre des diplomates accrédités auprès des autorités françaises, est marié avec madame Nouvian Dominique Claudine, veuve Folloroux, née le 16 décembre 1953 à Constantine (Algérie), de nationalité française.

 

De statut résident étranger, il fait élection de domicile à Paris, 140 avenue Victor Hugo- Paris 16e, dans un appartement propriété de son épouse. A Abidjan où il réside régulièrement, il demeure quartier Ambassade Cocody 01 BP 1206 Abidjan - Côte d'Ivoire.'' On ne peut s'empêcher de se demander comment une personnalité de la trempe de Ouattara, qui a résidé de longues années en France où il disposait de comptes en banque, peut-il être ''inconnu des services fiscaux français''.

 

Avec lui, son épouse Dominique Nouvian dont les contributions sont jugées nettement en deçà de ses avoirs tant en nature qu'en numéraire. Ayant trouvé cela suspect, les enquêteurs de l'Elysée ont suivi des pistes qui leur ont permis de mettre au grand jour les pratiques du couple Ouattara pour échapper au fisc français et s'enrichir de façon illicite. Les autres membres de la famille ne sont pas ignorés ; les activités et avoirs de chacun sont passés au peigne fin.

 

Le mythe sur les comptes de Ouattara

Avec étonnement, les renseignements se sont rendus à l'évidence que l'homme politique ivoirien n'est propriétaire d'aucun compte bancaire ni d'un quelconque bien, imposable, sur le territoire français. Ils découvrent, après un travail de longue haleine, qu'en 1993, alors qu'il était le tout puissant premier ministre d'Houphouët-Boigny, Alassane Ouattara a ouvert un compte spécial dans une banque parisienne. Notamment, à la City Bank Paris.

 

Ce compte a fonctionné régulièrement jusqu'au 30 octobre 1999, date à laquelle le titulaire a décidé de sa fermeture et du transfert de tous les fonds qui y étaient logés, à la ''City Bank Génève''. A cette date, ce compte classé rouge selon le jargon bancaire, géré par le fondé de pouvoirs, était créditeur à sa fermeture d'environ 9,5 milliards Fcfa. Il était alimenté par des fonds en provenance soit des Caraïbes, soit des Antilles anglaises, les paradis fiscaux attitrés.

 

Mais aussi des dépôts au guichet. L'analyse des mouvements sur ce compte entre 1996 et 1999 montre que les fonds qui y logeaient ne restaient jamais plus de trois à quatre mois en place. Ils étaient transférés vers d'autres destinations, au gré des placements effectués par l'ancien gouverneur de la Bceao. Ce compte géré par un haut responsable de la City Bank Paris faisait l'objet d'une attention toute particulière et aucune information ne pouvait être livrée si ce n'est dans le cadre d'une enquête comme celle menée par les grandes oreilles françaises.

 

En réalité, la City Bank Paris, une fois le compte fermé, n'en conserve aucune archive. Tous les documents et informations y afférents sont transférés pour partie, à l'agence où le compte est nouvellement domicilié, c'est-à-dire à la City Bank Genève. C'est là qu'un service centralisé va se charger de leur traitement et leur conservation.

 

Selon les investigateurs, Ouattara n'a fait à ce jour, aucune vente de patrimoine et n'a aucun enregistrement à son nom aux services des hypothèques de Paris, du Var et des bouches du Rhône. La plupart des biens où l'on retrouve ses traces sont la propriété de son épouse Dominique Nouvian et son fils Loïc Folloroux, né le 16 avril 1975 à Buhl en ex-République fédérale d'Allemagne.

 

Dominique Nouvian Folloroux comme Ouattara

C'est en 1990 que Dominique Nouvian, officialise devant le maire de Paris, sa relation amoureuse avec le premier ministre de Côte d'Ivoire d'alors, Alassane Ouattara. Alors qu'elle résidait dans le pays depuis de longues années et avait même à charge la gestion des biens immobiliers de l'Etat ivoirien tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Elle n'était donc pas une inconnue à Abidjan où elle s'est établie également Cocody Ambassades avant son mariage avec Ouattara.

 

Dans la capitale française, ''la blanche colombe'' habite avec son mari une résidence au 140, avenue Victor Hugo - Paris 16e. Son compte principal, de type spécial est repéré à la Société générale Paris, 29 BD Hausmann Paris 9e, n° 30003 0 3000 000 500 85 153/20, au nom de Nouvian Folloroux épouse Ouattara. Au moment de l'investigation qui remonte à quelque six mois, ce compte qui, selon toute vraisemblance, est la propriété du couple, était créditeur de plus de sept milliards de Fcfa.

 

Comme son époux, un compte où elle disposait de fonds énormes à la City Bank Paris, géré dans les mêmes conditions de confidentialité que celui de son époux, a été fermé. En même temps que celui-ci de Ouattara. Les fonds suivent le même trajet pour se retrouver dans la succursale de la City Bank de Genève. Pour échapper aux fiscs français. A sa fermeture, il contenait un peu plus de 4,2 milliards de francs Fcfa. Ainsi Dominique Ouattara, qui partage le rêve de son époux d'élire domicile un jour à la résidence présidentielle de Cocody, peut contribuer à forcer le destin à coups de billets de banque.

 

Tout en échappant à la dextérité des services de renseignements français qui ne manqueraient pas de lui demander des comptes concernant les flux financiers du compte en cas de décaissement de sommes faramineuses. La trouvaille est donc de taille et il fallait certainement être un économiste de la trempe de Ouattara pour faire tout ce montage. En outre, Mme Nouvian Folloroux Ouattara est propriétaire en nom propre de deux appartements de 126 m2 l'un et 142 m2 l'autre au 140, avenue Victor Hugo.

 

C'est l'un de ces appartements qu'elle occupe avec son époux quand la seconde est habitée par son fils Loic Folloroux. Ces biens immobiliers sont évalués à neuf cents millions de Fcfa , soit 48 millions pour le premier et 52 millions pour le second. Sous le nom de Dominique Nouvian, son nom de jeune fille, Mme Ouattara est également titulaire d'une propriété dans le Sud de la France, à Mougins (06) sur le front de mer au 598 chemin Pablo Picasso, référence cadastrale CD 26. Bâtie sur une superficie de 6.495 m2 avec piscine. Cette résidence qui est une propriété privée de Mme Ouattara est estimée à plus de 12 millions FF, soit 1,2 milliard de Fcfa; la taxe foncière à 28.306 FF (2 millions 830 mille 600 Fcfa) et la taxe d'habitation à 44.295FF ( 4 millions 429 mille 500 Fcfa).

 

C'est dans cette maison que réside le couple Ouattara et l'on ne peut savoir à ce jour si elle a été cédée ou non à l'ancien premier ministre. La vérité, c'est qu'il n'y a aucun document attestant qu'il en est le propriétaire. Toujours au titre des biens immobiliers, les renseignements français signalent une maison à Sanary sur mer, propriété des parents de Dominique Nouvian, qui revient à la famille Ouattara, d'une valeur estimée entre 2,5 et 3 millions, soit 250 à 300 millions de Cfa.

 

*Les affaires du couple

La seule entreprise de Madame Ouattara officiellement connue est l'Agence internationale de commercialisation immobilière (Aici.Sa) dont elle est le Pdg. Avec pour objet, selon ses statuts, la création et l'exploitation de tous les fonds de commerce d'agences immobilières, de négociation mobilière, immobilière et commerciale. Avec un capital de 5 millions FF, son siège est situé 124, avenue Victor Hugo Paris 16e. L'entreprise possède un compte bancaire à la Société générale également à l'avenue Victor Hugo.

 

Et en plus de ce compte, gros de plusieurs millions, et dont les opérations au moins à chiffres témoignent de la bonne santé de l'entreprise, Aici.Sa, qui a de nombreuses succursales à travers le monde, garde ses avoirs dans un compte secondaire logé à la banque Gallière, 38 rue Laffite, à Paris 9e. Cet autre compte est également créditeur de plusieurs millions. Le chiffre d'affaires de la société entre 1995 et 1998 montre bien qu'elle brasse des millions qui bénéficiait largement au trésor public français à travers les impôts sur le revenu et autres taxes à laquelle elle était soumise.

 

On note 3913 millions de FF (391,3 milliards de Fcfa) en 1995, 527,2 milliards de Fcfa en 1996, 539,1 milliards de Fcfa en 1997 et 692,0 milliards de Fcfa en 1998. Depuis 1999, date de l'ouverture de comptes bancaires à la City Bank Genève, les fonds générés à l'extérieur par Aici ne profitent plus à la France. Désormais, ils dorment dans les paradis fiscaux. Les actions de l'entreprise sont reparties entre trois entités qui ramènent unilatéralement à la famille Nouvian Folloroux Ouattara. La famille Folloroux se taille la part du lion avec plus de 50% des parts.

 

Alassane Ouattara, selon les chiffres, ne détiendrait que 22% des parts de l'entreprise quand d'autres Loïc Folloroux a à son actif plus de 25%. Tout naturellement, on retrouve comme administrateurs de Aici.Sa, outre Dominique Ouattara, le Pdg, Mme Nouvian Véronique épouse Cornuel qui s'est remariée le 8 août 1992 avec M. Padovany Marcel Hubert, après avoir divorcé de son premier époux.

 

Sur la liste, figurent également les noms de Folloroux Loïc et d'Alassane Ouattara. En somme, une affaire familiale qui emploie une quinzaine de personnes mais brasse des fonds énormes. Surtout en vendant et rachetant par des circuits détournés des biens immobiliers de l'Etat ivoirien principalement dans la période où le chef de famille était aux affaires à Abidjan.

 

A travers notamment l'opération de privatisation qui devrait servir à renflouer les caisses de l'Etat, des biens immobiliers de l'Etat se retrouveront en grand nombre dans l'escarcelle de M. et Mme Ouattara par le biais de prête-noms et autres sociétés écrans.

 



Les entreprises écrans

Il faut noter également que Aici.Sa de Madame Ouattara est propriétaire à 100% de la Sarl Malesherbes Gestion, au capital de 1 million FF, soit 100 millions Fcfa, et dont le siège est situé à 3 rue Mérimée Paris 16e. Cette société spécialisée dans la gestion d'immeubles résidentiels emploie une vingtaine de personnes avec des chiffres d'affaires largement supérieurs à ceux de Aici.Sa sur la même période de 1995 à 1998. Respectivement, on a 652,8 milliards Fcfa en 1995 ; 726,3 en 1996 ; 709,5 en 1997 et 812,6 milliards Fcfa en 1998.

 

Madame Ouattara dont les biens se confondent ainsi à plusieurs niveaux avec ceux de son époux est aussi propriétaire de Radio Nostalgie Afrique dont le siège est basé 22, rue Boileau Paris 16e, avec un capital de 2.500.000 FF, soit 250 millions Fcfa. De cette entreprise dont Ahmed Bakayoko, actuel ministre des Nouvelles technologies de la communication sous la bannière du Rdr de Dramane Ouattara, est l'un des administrateurs, découle Radio Nostalgie Côte d'Ivoire. Notons que cette radio, dans sa volonté de défendre la cause de l'homme politique, a souvent eu maille à partir avec les population abidjanaises.

 

En outre, madame Ouattara est titulaire de franchises Jacques Dessanges, des espaces très fréquentés, aux Etats-Unis et particulièrement à New York. Ces quelques structures qui ont été repérées, exerçant dans les secteurs les plus divers et ayant un lien direct ou indirect avec les Ouattara, leur permettent de blanchir des fonds provenant de pratiques illicites. Dans le même but, Dominique Nouvian a eu la géniale idée de créer l'association ''Children of Africa'' dont le siège est à New York avec des bureaux à Paris, dans les locaux de Aici.Sa et à Abidjan.

 

Cette structure humanitaire est un maillon essentiel dans le procédé assez complexe pour faire circuler, loin de tout soupçon, l'argent sale. Fait remarquable, indique le document des renseignements généraux français, c'est Dramane Ouattara en personne qui est le représentant légal de ''Children of Africa'' en France. Et comme par hasard ( ?) le compte principal de l'Ong est logé à la City Bank de New York.

 

Dans l'impossibilité de trouver des éléments de réponse à certaines questions relatives aux ramifications entre Aici.Sa, Children of Africa et l'homme politique ivoirien, la Dgse aurait décidé de poursuivre les investigations dans ce sens. Afin de mettre au grand jour les pratiques par lesquelles des fonds devant alimenter les caisses de l'Etat français lui échappent, par le bien de l'Ong.

 

Un Israélien comme homme lige

Renseignés sur le fonctionnement des paradis fiscaux et judiciaires, dotés de systèmes très complexes qui ont pour but d'empêcher la localisation de fonds d'origine illicites, les agents des services secrets français ont passé au peigne fin les opérations menées sur les différents comptes dont l'existence a été révélée.

 

Mais aussi toutes les actions menées sur des comptes soupçonnés d'avoir un lien direct ou indirect avec les Ouattara. Ils ont fini par se rendre compte, souligne une source, que Ouattara s'est offert les services d'un Israélien rompu aux arcanes de la haute finance. Du nom de Midale Simon, ce proche du couple, expert comptable ou avocat de formation, largement rémunéré pour ses services, est le patron visible de l'empire financier frauduleux des Ouattara.

 

Toujours entre deux avions, il est soit en déplacement pour exécuter les ordres de son employeur et séjourne régulièrement à Abidjan, Genève, Tel Aviv (Israël), dans les îles Caraïbes, dans les îles anglaises et aux Etats-Unis. L'Elysée et Matignon en sont persuadés, Midale Simon est le gestionnaire des avoirs de Alassane Ouattara dans les paradis fiscaux. Très discrets, les renseignements de l'Hexagone notent que l'homme a le profil de l'emploi et joue bien son rôle en tant que prête, nom. Mais pendant combien de temps encore Ouattara pourra-t-il continuer de se cacher derrière ses sociétés écrans et autres prête-noms pour continuer de ne pas payer des impôts au fisc français ?

 

Trois mois avant le coup d'Etat de 1999

Néanmoins, des indices existent, qui permettent d'établir un lien entre la fermeture du compte de Ouattara en France, le transfert de ses fonds dans les paradis fiscaux où la confidentialité sur les mouvements financiers est très rigide, et les événements marquants de la Côte d'Ivoire post Houphouët-Boigny. En octobre 1999, la guerre ouverte entre les héritiers Bédié et Ouattara atteint son point culminant.

 

En effet, courant juillet 1995, l'ancien premier ministre décide de quitter son poste de directeur général adjoint du Fonds monétaire international (Fmi). Il annonce son retour en Côte d'Ivoire où il compte disputer à Henri Konan Bédié le fauteuil présidentiel qu'il n'avait pu accaparer par la force à la mort de Houphouët-Boigny. Il s'en suit un mandat d'arrêt lancé contre lui par le pouvoir en place, pour ''faux sur l'identité et usage de faux documents administratifs''. Ouattara qui avait certainement mûri son idée avant d'annoncer son départ du Fmi ne se laissera pas pour autant intimider, lançant à maintes reprises des menaces à peine voilées à celui qui est aujourd'hui son allié dans le cadre du Rhdp.

 

''Lorsque je déciderai de frapper ce pouvoir, il tombera'', ne cessait-il de répéter. Le 24 décembre 1999, c'est chose faite. Bédié est renversé par le général Guéi et Ouattara se fait présenter comme étant le nouveau président de la République de Côte d'Ivoire dans l'avion qui le ramène de Paris où il vivait en exil. Les mois qui suivent, les Ivoiriens finiront par se rendre à l'évidence qu'il était le véritable commanditaire de ''la révolution des œillets'' version ivoirienne.

 

Le choix des paradis fiscaux pour loger ses avoirs en France dès octobre 1999, soit moins de trois mois avant l'entrée en scène du général Guéi et ses jeunes gens, n'était donc pas fortuit. Les renseignements généraux français qui avaient choisi jusque-là de fermer l'œil sur les activités des Ouattara indiquent même clairement dans leur rapport que ce sont ces fonds qui ont servi à fomenter le coup d'Etat. Et au- delà, la quasi-totalité des actes attentatoires à la sûreté de l'Etat, particulièrement le coup d'Etat manqué de septembre 2002 qui a engendré la rébellion. Avec le soutien de la France alors dirigée par Chirac qui vouait une haine viscérale à Laurent Gbagbo.

 

Enrichissement illicite !

Une manne, nous l'avons souligné, constituée parfois dans des conditions irrégulières et gardée dans les paradis fiscaux à travers le monde. Son passage à la tête du gouvernement entre 1990 et 1993 avait été déterminant pour l'ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) qui profitera de la maladie du président Houphouët-Boigny pour pomper les caisses de l'Etat.

 

Premier ministre et ministre de l'Economie et des Finances, les recettes des différentes régies financières, y compris le trésor public, convergeaient vers la Primature où le seul maitre à bord du navire Ivoire à cette époque, se servait à sa guise. Lui seul avait la maitrise du mécanisme mis en place pour la gestion de ces ressources. Une bonne partie de cet argent échappera totalement à l'Etat, transportée en Europe de façon régulière par l'ancien premier ministre.

 

Le prétexte était tout trouvé : l'hospitalisation du chef de l'Etat agonisant dans les hôpitaux français, puis en Suisse. Les fréquentes visites à son cheveu permettront, en tout cas, à Ouattara de disposer dans des comptes ouverts dans les banques européennes des centaines de milliards. Il avait pourtant été appelé à la rescousse par le vieux pour assainir les caisses de l'Etat.

 

Tous ces fonds ont été convoyés, nous le signifions, hors du pays et placés dans les paradis fiscaux. Avec les investigations menées par les renseignements français au sujet des Ouattara, on peut le dire, le voile se lève progressivement sur les origines des fonds dont Ouattara se sert pour mettre sans cesse à mal la sureté de l'Etat ivoirien depuis plus d'une décennie. Il se bat bec et ongles pour s'installer au palais présidentiel du Plateau. N'hésitant pas à combattre une rébellion qu'il a lui-même élevée contre la République.

 

Pourquoi maintenant ?

La célérité avec laquelle une enquête a été commanditée par le président français au sujet de Ouattara et son épouse soulève des interrogations. Surtout que Nicolas Sarkozy fut le témoin de mariage de Dramane Ouattara avec qui il a beaucoup d'amis en commun. A son arrivée à l'Elysée, le président du Rdr et le Rhdp avaient jubilé, voyant en Sarko celui qui viendrait parachever l'œuvre de Chirac.

 

Tout est parti du fait que l'opposant politique échappe aux fichiers des services des impôts de la France dont il se targue d'être un allié. C'est donc pour avoir le cœur net sur cette question, au moment où les élections approchent à grands pas en Côte d'Ivoire, que le président français instruit les services de renseignements français. Une tâche qui ne sera pas au-dessus des moyens des services secrets français qui avaient déjà mené pareille investigation sur Ouattara, du temps de la transition militaire du général Guéi Robert.

 

Le dossier avait été déposé en son temps sur la table de Jacques Chirac qui avait préféré le mettre dans le fond de son tiroir. Il est remis au goût du jour. Avec de nouvelles annotations qui tiennent compte de la réalité du moment. Et dont le contenu est clair sur le clair- obscur qui entoure les relations que Ouattara entretient avec la France. Sous le prétexte des visites donc au Bélier de Yamoussoukro dont l'état de santé préoccupait la nation tout entière, Ouattara fera sortir du pays des fonds énormes. Sans avoir à rendre compte à qui que ce soit.

 

Chaque semaine, il prenait la destination de l'Europe où il planquera son butin dans les paradis fiscaux. Des personnes qui ont participé à ces opérations de transferts de fonds et que nous avons pu rencontrer dans le cadre de nos investigations sont convaincues que ce sont des centaines de milliards qui ont été ainsi emportés entre 1993 et 1994. Le général Abdoulaye Coulibaly, (né à Adjamé, originaire de Banfora, Burkina, et non de Korhogo, contrairement à un autre Général Coulibaly de Korhogo, issu de la famille Gbon) qui était le pilote d'Houphouët-Boigny, à en croire ces témoins des faits dont certains travaillaient à Codival, est bien placé pour dire la destination de ces fonds.

 

Décembre 1993, Houphouët- Boigny décède ... mais Ouattara peut désormais jouir de la manne importante dont il dispose, logée dans les banques suisses, dans la principauté de Monaco, au Luxembourg... Avec la dévaluation, les montants emportés deviennent deux fois plus importants. Du simple au double.

 

Dans sa tentative de faire main basse sur le pouvoir par tous les moyens, y compris les coups d'Etat, il n'hésitera pas à s'en servir". "En dehors des fonds emportés des caisses de l'Etat, qui ont permis à Alassane Ouattara d'ouvrir des comptes dans les paradis fiscaux, Ouattara dispose de biens immobiliers et autres à travers le monde. Des biens acquis pour la plupart avec l'argent volé dans les caisses de l'Etat.

 

Avec le concours de Mme Dominique Nouvian Folleroux, la patronne de l'Agence internationale de la commercialisation immobilière (Aici) qui deviendra plus tard son épouse, de nombreuses réalisations du patrimoine de l'Etat passeront aux mains de Ouattara. Contre un franc symbolique ou moyennant des sommes en deçà de la valeur des biens ainsi frauduleusement acquis". Exemple : leur appartement du boulevard Suchet à Paris appartenait à Houphouët. "Hors de la Côte d'Ivoire, il faut dire que le leader du Rdr a acheté à des millions de dollars en Haiti une vaste plantation de canne à sucre. Cela, sur conseil de son parrain, feu Grégoire Yacé Philippe.

 

Aussi possède-t-il des bateaux commerciaux qu'il s'est offerts après son départ de la primature, qui lui rapportent énormément. Au Burkina Faso, il détient une cimenterie rachetée et qui n'est pas le seul bien à son actif dans ce pays. Mais c'est au pays d'El Hadj Oumar Bongo que se concentrent la plupart de ses biens. Un parc maritime et des biens de natures diverses à son nom sont dans ce pays de l'Afrique centrale où l'ex-chef de l'Etat Omar Bongo qui se présentait comme son parrain lui faisait de nombreuses faveurs.

 

Par ailleurs, le fonctionnaire international qui a des liens solides dans le milieu de la haute finance depuis Dakar, se livre au blanchiment d'argent. Ayant une parfaite maitrise des flux financiers à travers le monde, l'ancien premier ministre se sert de structures écrans pour se livrer à des activités pour le moins répréhensibles. Ainsi, derrière les actions de haute portée humanitaire dont l'Ong Children's of Africa, qui est une propriété de son épouse peut se vanter, circule de l'argent sale.

 

Le circuit que suit ce réseau est tellement complexe et bien pensé qu'il serait impossible à n'importe quel spécialiste de la lutte contre le blanchiment d'argent d'épingler l'Ong. De nombreuses sociétés exerçant dans les secteurs les plus divers, donc beaucoup d'affaires et de sous, se cachent en tout cas derrière le choix des Ouattara de s'adonner à une activité humanitaire. Outre Children's of Africa, il y a Jacques Desange. Et une autre structure comme l'International institute for Africa (Iia) basée à Washington, avec délusion entre Ouattara et cette société. Elle a été mise sur pied depuis son passage à la Primature et a pour mission essentielle de financer de façon subtile les activités subversives du leader politique et de faire du lobbying à son profit dans certains cercles.

 

Mais bien entendu, cette structure de droit américain tire ses revenus du recyclage de l'argent sale en provenance de pays sous embargo. A l'image du Liberia et de la Sierra Leone où la vente de diamant et d'or a été longtemps interdite par le conseil de sécurité de l'Onu. Au pays où il a vécu de longues années en tant qu'étudiant puis directeur général adjoint du Fmi, il a pu intégrer les réseaux mafieux de vente d'armes et c'est par des sociétés écran telles l'International institute for Africa (Iia) qu'il a armé sans discontinuer les auteurs des coups d'Etat à répétition qui déboucheront sur une rébellion après un énième échec en septembre 2002." Le président du Rdr dispose de plusieurs comptes dans les paradis fiscaux et des pays comme la France et les Etats-Unis où il a des intérêts.

 

En Suisse et à Luxembourg particulièrement, on dénombre au total six comptes où s'effectuent des opérations de diverses natures. Selon qu'il s'agisse d'une activité lucrative ou d'une autre se rapportant à ses activités politiques ou subversives. Dans ce dernier cas, c'est l'International institute for Africa (Iia) qui est actionnée. Cette structure qui est sa propriété comme nous l'avons déjà indiqué plus haut, détient un compte à la Dexia Banque internationale à Luxembourg sise à 69 rue d'Esch, L-2953 Luxembourg. ''Dexia Banque internationale à Luxembourg est une banque à vocation résolument européenne. Le compte de Alassane Dramane Ouattara dans cette banque date de juillet 1999.

 

Et le fait qu'il porte le nom de la société de droit américain ne doit pas étonné car il s'agit d'une société écran. Le vrai propriétaire du compte est bel et bien Alassane Ouattara comme ont pu le confirmer des hauts cadres de l'établissement bancaire qui ont réquis l'anonymat pour des raisons de confidentialité. A en juger par sa date de création, on se rend bien compte que c'est au moment où il démissionnait de son poste de directeur général adjoint du Fmi. Il annonça dans la même période son désir de rentrer en Côte d'Ivoire pour y prendre part à la vie politique. Surtout, il envisageait de se présenter à la présidentielle. Quelques mois après, soit en décembre 1999, alors qu'il venait de dire publiquement qu'il allait attenter à la sureté de l'Etat, une banale mutinerie emportera le pouvoir Bédié".

 

Dossier réalisé par

Safiatou Ouattara et Alain Pierre à Paris

Article mis à jour le 01/09/2009.

Lien : http://www.directabidjan.com/voir_news.php?id=309

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 03:17

 

 

Yemen: Ce n'est pas Al Quaïda que les USA combattent

mais la démocratie

L'actualité place de nouveau le Yémen sous les feux médiatiques : deux colis piégés à destination des Etats-Unis ont été interceptés ce week-end à Dubaï et à Londres. Les colis étaient envoyés depuis le Yémen et porteraient, selon les enquêteurs, la marque d'Al-Quaïda. Nous vous proposons, à cette occasion, l'interview de Mohamed Hassan sur le Yémen réalisée en janvier 2010. A cette époque, le pays de la péninsule arabique faisait la une de l'actualité : il avait été décrété base-arrière du terrorisme islamiste après qu'un jeune nigérian, entraîné au Yémen, ait tenté de faire exploser un avion aux Etats-Unis. Dans cette interview, Mohamed Hassan nous explique les causes profondes de l'instabilité au Yémen et ses répercussions sur la politique de Washington. L'article ici

 

http://www.michelcollon.info/Yemen-ce-n-est-pas-Al-Quaida-que.html?lang=fr

 

 

Yémen : La révolution arabe va-t-elle emporter
le régime d’Ali Abdallah Saleh ?

Mohamed BELAALI

 

La tempête de révolte qui souffle très fort sur le monde arabe risque d’emporter dans son sillage le régime d’Ali Abdallah Saleh. Tous les jours à Sanaa, à Aden, à Al Mukalla et dans toutes les villes du Yémen, les manifestants scandent « le peuple veut renverser le régime ». Ali Abadallah Saleh, allié des Etats-Unis dans ce qu’ils appellent « la lutte contre le terrorisme », concept hérité de l’administration Bush, va-t-il être jeté à la poubelle de l’histoire à son tour comme l’ont été avant lui Ben Ali et Moubarak ?

 

lire sur

 

http://www.legrandsoir.info/Yemen-La-revolution-arabe-va-t-elle-emporter-le-regime-d-Ali-Abdallah-Saleh.html

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 05:07

 

 

 

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Les autres vidéos ici :

 

http://www.alterinfo.net/Guerre-en-Cote-d-Ivoire-causes-acteurs-et-consequences_a57083.html

 

Komla KPOGLI se prononce sur la guerre en Côte d'Ivoire. Il dresse le portrait des acteurs, rappelle quelques évènements historiques et décrit le rôle de l'ONU et de la France dans cette guerre. Web. http://lajuda.blogspot.com

 

 

1.Posté par azer le 03/04/2011 13:35

IL FAUT ALLER VITE SUR CE SITE, et mettre cette vidéo en ligne sur tous les blogs!!!
Radio Canada dévoile les massacres de Ouattara:

http://www.tagtele.com/videos/voir/69465/

Après avoir visionné la vidéo, cliquez 2 fois sur (plus). Bernard Desgagné a fait vraiment du bon travail. (voilà son site : http://www.vigile.net/) Lire la guerre civile et le parti pris occidental.
Un grand Bravo à notre ami canadien!!!
Cette guerre est avant tout une guerre de communication, il faut absolument faire passer cette vidé et les écrits de Desgagné sur tous nos blogs :
http://afrohistorama.over-blog.com/
http://www.laurentgbagbo-president.com/
http://resistances.akwedo.com/
http://www.legrigriinternational.com/
http://infoscotedivoire.net/fr/
http://indignez-vous.hautetfort.com/
http://cotedivoire-lavraie.over-blog.fr/
http://laurentgbagbo.wordpress.com/
http://www.abidjan-verites.net/

http://directscoop.net

 

 

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 04:35


Révolution à Bahreïn : vers une implosion de l’économie mondiale ?

 

Révolution à Bahreïn : Le déluge de l’Occident !


Les médias officiels parlent peu de la répression à Bahreïn, depuis l’intervention des troupes saoudiennes. Nous en connaissons les raisons. La monarchie saoudienne est un fidèle allié des Etats-Unis et d’Israël, la majorité de la population de Bahreïn est chiite et la cinquième flotte nord-américaine est basée à Bahreïn.

Tout cela est vrai, mais il y a une raison beaucoup plus grave…

Il s’agit des conséquences financières et politiques pour tout le système mondialo-sioniste, si Bahreïn se libérait. Une victoire de la révolution aurait immédiatement des effets dans tous les pays du Golfe. Ces pays sont des monarchies pétrolières et gazières, leurs pétrodollars alimentent, chaque jour, le système bancaire international en crise. C’est cet afflux quotidien de liquidités qui permet cette fuite en avant à laquelle nous assistons depuis la dernière crise bancaire. Cela ne résout pas le problème de fond mais donne à la machine, le carburant nécessaire pour continuer.

Nous pouvons supposer, qu’après une victoire de la révolution à Bahreïn, il se produise un effet domino qui touche les autres monarchies pétrolières. Ces pays, débarrassés de leurs dirigeants corrompus et soumis à l’USraël, réorienteront immédiatement leurs investissements dans d’autres directions que Wall Street et son économie spéculative, qui se fait sur le dos des peuples du monde, en particulier les peuples arabes et africains. Un tel changement, c’est l’implosion, toute l’économie dominée par l’USraël s’écroule, c’est la fin du sionisme et d’Israël.

Le choc serait fatal : devant un tel krach, les populations nord-américaines et européennes entreraient en révolte et rejoindraient les autres nations qui luttent pour leur émancipation. En Europe, par exemple, le Portugal est, selon les experts, déjà en faillite. Il s’agit de la vraie faillite, de celle qui fait qu’on ne peut pas payer les salaires et les pensions, que les entreprises ferment une à une. Seule une perfusion financière peut prolonger le Portugal pour quelques temps, et les pétrodollars des monarchies pétrolières du Golfe sont là pour alimenter la pompe. Imaginez que ce flux financier vienne à manquer ! Les Portugais n’auraient alors pas d’autre choix que de descendre dans la rue.

L’autre exemple concerne la gigantesque manifestation qui a eu lieu à Londres samedi 26 mars. Plus d’un million de manifestants a défilé pour protester contre la politique d’austérité du gouvernement anglais. Il y longtemps que nous n’avions pas vu une manifestation de cette ampleur en Grande-Bretagne et tout indique que le mécontentement va se radicaliser en Europe. La crise peut réveiller les Européens qui retrouveront le chemin de la révolution, comme ils ont su le faire autrefois.

La révolution à Bahreïn a des ondes de choc qui portent très loin, jusqu’au cœur du système financier et donc, du sionisme et de son entité en Palestine. Il faut que les Européens en prennent conscience. Il y a longtemps que nous n’avons plus à faire à une révolution régionale qui ne concerne que les pays arabes, l’enjeu est international.

On comprend pourquoi ils veulent sauver, pour reprendre le titre d’un film, « le soldat Bahreïn ». Mais ils n’y arriveront pas, tout au plus peuvent-ils retarder l’échéance. A nous, en France, en Europe, de comprendre que la révolution à Bahreïn est aussi la nôtre.


Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 04:20
Sayonara, Japon

Le Japon ne sera plus jamais le même. Il y aura dorénavant un « avant Fukushima » et un « après Fukushima ». La ruine radioactive du Japon a commencé, avec ses répercussions sur le reste de la planète avec le relâchement des démons nucléaires de Fukushima par General Electric (GE) et la Tokyo Electric Power Company (TEPCO). La cruelle réalité est que cette sombre crise va durer des mois ou peut-être même des années et possiblement de longues nombreuses années étant donné que la demi-vie du plutonium 239 est de 24 000 ans.

« « Malheureusement, nous n’avons pas de prévision concrète en ce moment pour nous permettre de dire dans combien de mois ou d’années (que la crise se terminée), » a déclaré Sakae Muto, le vice-président de TEPCO »

Il y a eu plus de 823 tremblements de terre qui ont suivi celui de 9.0 ayant frappé le 11 mars 2011, et ça tremble encore. La ville de Tokyo est située à environ 250 km de Fukushima et plus de 35 millions de personnes y vivent. Tokyo est l’un des trois plus importants centres financier du monde, aux côtés de Londres et New York. Avec trois coeurs nucléaires présentement en fusion, ainsi que les piscines d’entreposage de combustible irradié utilisé en danger, cumulant depuis autour de 40 ans plus de 1700 tonnes de déchets nucléaires entreposés, les retombées nucléaires ne vont que s’accentuer dans les temps à venir et se déposer sur la capitale. Déjà 25 gouvernements étrangers ont soit fermé leurs ambassades à Tokyo, ou ont évacué Tokyo et déplacé leurs ambassades à Osaka. Les banquiers internationaux sont en train de fuir en masse Tokyo et le Japon. La US Navy a annoncé le 17 mars qu’ils étaient prêts à évacuer autant que 87 000 personnes si nécessaire et la USO a annoncé deux jours plus tard, le 19 mars, que l’armée américaine a commencé l’évacuation volontaire de 200 000 militaires et leurs personnes à charge présentement au Japon.

Pendant que tout cela se déroule, le gouvernement japonais a également exhorté plus de gens à évacuer la zone de Fukushima et il a discrètement élargi la zone d’évacuation autour de la centrale de Fukushima. En bon français, toute cette activité signifie que l’évacuation de Fukushima, du Japon et de Tokyo, a déjà commencé. Un grand nombre de personnes sont déjà « volontairement » en train de fuir le danger. Plus la crise s’éternisera, plus le nombre de personnes qui vont partir sera élevé.

L’ensemble de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi devrait être condamné, ce qui en fait le plus important des accidents nucléaires (devant l’accident nucléaire de Tchernobyl) en termes de conséquences techniques.

Les héros qu’on surnomme les « bio-robots », terme originellement donné aux travailleurs qui avaient sacrifié leur santé et leur vie pour contenir l’accident de Tchernobyl, en Ukraine, se sont battus pendant maintenant plus de deux semaines pour tout tenter dans le but de prévenir le pire scénario, soit une fusion incontrôlable des coeurs des réacteurs nucléaires et la combustion des déchets radioactifs contenus dans les piscines d’entreposage situées immédiatement au-dessus des réacteurs Mark 1, un design absolument génial de General Electric. Ils auront silencieusement et courageusement donné leur vie pour éviter le pire au reste des Japonais et du monde entier. Et très malheureusement, il semble que ce soit en vain. La bataille, à toute fin pratique, est perdue. Les taux de radiation sont si élevés qu’il sera bientôt simplement impossible d’envoyer quiconque sur les lieus de la centrale de Fukushima. Déjà, ces employés qui doivent payer le prix de leur santé de façon permanente et risque la mort pour les inepties, les mensonges, l’avarice, l’insouciance et la négligence criminelle de leurs patrons et de GE, ont subi des expositions à la radiation plusieurs fois la norme acceptable annuelle. Nul besoin de rappeler qu’il n’y a pas de dose sécuritaire dans le domaine de la radioactivité.

Dose radiative

Le principe retenu en radioprotection est de maintenir l’exposition au niveau le plus bas qu’il est raisonnablement possible d’atteindre (principe ALARA). Pour faciliter cette optimisation, les sites nucléaires français sont organisés en zones dont l’accès est plus ou moins restreint, et qui correspondent aux débits de doses suivants :

  • zone bleue : de 2,5 à 7,5 µSv⋅h-1 ;
  • zone verte : de 7,5 à 25 µSv⋅h-1 ;
  • zone jaune : de 25 µSv⋅h-1 à 2 mSv⋅h-1 ;
  • zone orange : de 2 à 100 mSv⋅h-1 ;
  • zone rouge : > 100 mSv⋅h-1.

Le débit de dose dont on est certain qu’il produit des effets biologiques dangereux se situe à partir de 1 mSv⋅h-1, c’est-à-dire en « zone jaune ». Les effets varient selon le temps auquel on y est soumis. Les effets statistiquement observables apparaissent pour des doses cumulées supérieures à 100 mSv, soit un stationnement de plus de 50 h (une semaine à plein temps) en zone jaune. Cette exposition peut être atteinte en 1 h en « zone orange ».

La dose cumulée d’une source radioactive artificielle devient dangereuse à partir de 500 mSv (ou 50 rem), dose à laquelle on constate les premiers symptômes d’altération sanguine. En 1992, la dose efficace (E) maximale pour une personne travaillant sous rayonnements ionisants était fixée à 15 mSv sur les 12 derniers mois en Europe (CERN et Angleterre) et à 50 mSv sur les 12 derniers mois aux États-Unis. Depuis août 2003, la dose efficace maximale est passée à 20 mSv sur les 12 derniers mois. En France, la réglementation fixe les limites annuelles de radiation à 20 mSv (2 rem) pour les travailleurs et à 1 mSv (0,1 rem) pour la population. (source)

La dose limite pour un travailleur du nucléaire en France est de 20 millisieverts pour une année. La limite réglementaire d’exposition en circonstances exceptionnelles est de 100 millisieverts, mais cette limite réglementaire a été exceptionnellement relevée à 250 millisieverts pour permettre aux travailleurs de continuer à travailler sur le site de Fukushima, ce qui signifie quand même que ces travailleurs nagent en pleine zone rouge quotidiennement.

Le 16 mars, aux alentours de 16 heures (heure locale), le niveau de radioactivité au-dessus de la centrale de Fukushima Daichi a atteint les 1 500 millisieverts par heure, empêchant ainsi les largages d’eau par hélicoptères[116].

Selon l’AIEA un niveau de radiation de 400 millisieverts par heure a été observé entre les unités 3 et 4[117]. À ce taux de radiation, un travailleur du nucléaire sur le site de Fukushima Daichi est exposé en 3 minutes à la dose limite admise en France pour une année.

Le 24 mars 2011, les équipes de l’AIEA ont enregistré des taux de 161 microsievert par heure dans les villes de Namie dans la préfecture de Fukushima, à 8 km au nord ouest de la centrale[122]. Une population exposée à ce taux pendant 5 jours accumule 20mSV, ce qui correspond à la dose autorisée en un an pour un travailleur du nucléaire en France. En 25 jours soumis à ce taux, la population exposée atteindrait la limite de 100mSV, seuil à partir duquel les risques de cancers dus à la radioactivité augmentent significativement.

Le 13 mars 2011, à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, la radioactivité ambiante a été mesurée à 0,1 mSv/h[126],[127], soit un taux environ 800 fois supérieur à la radioactivité ambiante moyenne par heure : cela signifie qu’à quelques kilomètres de la centrale, on se trouve déjà en zone jaune.

Selon le Réseau Sortir du Nucléaire[128], des mesures effectuées à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi par six journalistes de l’association Japan Visual Journalist Association ont permis de constater un débit de dose s’élevant à 10 voire 100 milliröntgens par heure (soit 0,1 voire 1 millisievert par heure), débit selon eux « dramatiquement élevé ».

Des mesures indépendantes relevées dans la journée du 12 mars indiquent des niveaux de radioactivité très élevés sur toute la zone : jusqu’à 1 mSv à deux kilomètres de la centrale[129]. (source)

Les taux de radiation à 20 km de la centrale de Fukushima sont maintenant 1600 fois plus élevés qu’à la normale.

Radioactivité dans le site

Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a déclaré « l’état d’alerte maximale », laissant entendre que trois des réacteurs nucléaires situés à Fukushima sont présentement en fusion. Le réacteur N°3 qui fonctionnait depuis peu avec du MOX, un mélange d’uranium et de plutonium, est fissuré et donc des fuites y sont présentes. D’ailleurs, des échantillons prélevés à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments ont décelé du plutonium, l’élément chimique le plus toxique connu de la science. Ils ont décelé du plutonium 238, 239 et 240. TEPCO a rapporté que des taux de radiation 100 000 plus élevés que la norme ont été mesuré dans de l’eau contaminée sous le réacteur N°2, dans des tunnels et qui se déverse maintenant dans l’océan adjacent. (source)

De l’eau dans un tunnel à l’extérieur du réacteur N°2 a un taux de radiation excédant 1 Sievert/heure, a rapporté un porte-parole de TEPCO, un niveau si élevé qu’un employé ne peut demeurer dans la zone affectée plus de 15 minutes, selon les normes d’exposition actuelles. Une exposition à cette dose pendant 30 minutes entrainera des nausées alors que quatre heures d’exposition pourrait mener à la mort, selon la U.S. Environmental Protection Agency (EPA).

Voici donc la situation en détail pour les six réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima :

La société TEPCO a pompé de l’eau douce dans les réacteurs n°1, n°2 et n°3 , a rapporté l’Agence de la sécurité nucléaire et industrielle du Japon. L’alimentation externe a été rétabli pour les six réacteurs en date du 22 mars, selon la Tokyo Electric Power.

Réacteur N°1 : Le réacteur est très dégradé. De l’eau contaminée s’est rendue jusque dans les salles des machines, signifiant clairement que qu’il y a absence d’étanchéité de l’enceinte de confinement ou du circuit de refroidissement. Le combustible est endommagé. L’eau contaminée dans la structure de turbine contient 10 000 fois le rayonnement de l’eau de refroidissement régulière, selon l’agence NHK. La société a commencé à enlever l’eau contaminée provenant du sous-sol de la salle des machines et préparera plusieurs pompes pour évacuer l’eau, a indiqué l’agence. L’appareil a été endommagé depuis l’explosion d’hydrogène survenue le 12 mars qui a détruit les murs du bâtiment. La gravité de la menace que représente le réacteur envers la sécurité est évaluée au niveau cinq sur l’échelle internationale de 1-7.

Réacteur N°2 : Tout comme le réacteur N°1, il est excessivement endommagé et de l’eau contaminée s’infiltre aussi dans les salles des machines. L’eau contaminée dans la structure de turbine contient 100 000 fois plus de rayonnement que l’eau de refroidissement normale, toujours selon l’agence japonaise de nouvelles, NHK. La société prévoit retirer l’eau contaminée, mais avec de tels rayonnements, la tâche sera très ardue et quasiment impossible. La société prévoyait commencer à utiliser de l’eau douce pour remplir la piscine de combustible à partir du 28 mars, a indiqué l’agence. L’enceinte de confinement a été endommagé dans une explosion du 15 mars et un câble d’alimentation a été reconnecté à l’unité le 19 mars. Le réacteur est noté à un niveau de cinq concernant la menace qu’il pose.

Réacteur N°3 : Réacteur lui aussi très dégradé. Les barrières de confinement ne sont certainement plus étanches et le combustible est endommagé. Le New York Times rapporte qu’il y aurait une longue fissure verticale, sur le côté et jusqu’au bas de l’enceinte de confinement, laissant s’échapper des fluides et des gaz toxiques. L’eau contaminée dans la structure de turbine contient 10 000 fois le rayonnement normal et elle s’est infiltrée dans la salle des machines. La société est en train d’examiner des moyens d’éliminer l’eau contaminée. Une explosion survenue le 14 mars a endommagé la couverture de l’unité de combustible. La menace du réacteur est noté à un niveau de cinq. L’analyse de 5 échantillons de sols prélevés indique que du plutonium s’échappe du réacteur et est un signe qu’il y a fusion du coeur, qui rappelons-le, fonctionnait au MOX. Le pire est qu’aux dernières nouvelles, une grue se serait effondrée sur les barres de combustible MOX du réacteur N°3. Il s’agit d’une massive grue interne intégrée à la structure d’acier qui déplace les barres du réacteur vers la piscine de combustible usé, ce qui signifie que les tiges qui contenaient du plutonium sont endommagées.

Cette grue s’est effondrée il y a deux semaines. Le gouvernement japonais et TEPCO ont menti à ce sujet, sachant très bien que seul cet incident pourrait déclencher une catastrophe nucléaire aussi grave que Tchernobyl. Les gouvernements et les banquiers ne veulent pas de panique. Le Nikkei, Dow Jones, et le maintien de l’industrie de l’énergie nucléaire sont plus importants que la vie humaine et l’environnement.

Réacteur N°4 : La société prévoit injecter de l’eau dans la piscine de refroidissement de combustible usé. L’Agence de la sécurité nucléaire et industrielle du Japon a indiqué le 17 mars qu’il n’y a peut-être plus d’eau dans la piscine. Le réacteur est évalué à trois sur le niveau de menace. Ce réacteur était en cours de maintenance lors du tremblement de terre.

Réacteur N°5 : Cette unité était inactive et en entretien avant le séisme. Le réacteur est correctement refroidi. La pompe alimentant le circuit de refroidissement s’est abruptement arrêté le 24 mars, mais elle a été réparé et elle fonctionne.

Réacteur N°6 : Le réacteur est atteint et correctement refroidi depuis le 20 mars à 19h27, lorsque la température est tombée en dessous de 100 degrés Celsius, a indiqué la compagnie. Un générateur de secours a été réparé le 19 mars, selon un communiqué de presse de la société. L’unité était inactive et en entretien avant le séisme.

Ajoutant aux difficultés, l’augmentation du niveau de contamination dans la mer près de l’usine. De l’iode 131 radioactif atteignant une concentration 1850,5 fois la limite légale a été détectée dans un échantillon d’eau de mer prise samedi dernier, à environ 330 mètres au sud de l’usine, près d’un drainage à la sortie des quatre réacteurs en difficulté, par rapport à 1250,8 fois la limite qui fut mesuré la journée précédente, soit vendredi, a indiqué l’agence.

Le danger des piscines de refroidissement des combustibles utilisés

Après avoir été retirés du cœur d’un réacteur, les éléments combustibles usés continuent de dégager de la chaleur, et sont entreposés dans une piscine, l’eau servant à la fois pour les refroidir et de barrière aux rayonnements qu’ils émettent[69]. La température et le niveau d’eau de ces piscines doivent être constamment contrôlés ; la température de la piscine est normalement maintenue à 25 °C au maximum, ce qui demande un refroidissement constant[69].

Le défaut de renouvellement d’eau extérieure pour le refroidissement d’une piscine d’entreposage du combustible usagé entraîne au bout d’un certain temps l’évaporation (0,4 litre par seconde et par mégawatt)[70] et l’ébullition du liquide, occasionnant alors l’échauffement puis l’éclatement (lié à l’oxydation) des crayons de combustible hors d’eau[71]. En outre, les piscines d’entreposage sont extérieures à l’enceinte de confinement résistante des réacteurs (elles sont confinées dynamiquement en service normal) et sont ainsi plus facilement exposées à l’atmosphère[72].

Cette situation est potentiellement très grave : si l’eau des piscines s’évapore (ce qui peut prendre quelques jours), les éléments combustibles irradiés qu’elle contient peuvent fondre ou prendre feu, répandant leurs produits de fission directement dans l’atmosphère[73],[74].
Dans un tel cas, les rejets radioactifs correspondants seraient bien supérieurs aux rejets survenus jusqu’à présent[75]. Un tel accident serait du niveau de gravité de celui de Tchernobyl. (source)

Conclusion

Mais ne vous en faites pas, ça va bien aller. Comme les autorités le répètent si souvent, il n’y a aucun risque pour la sécurité et la santé humaine, encore moins pour l’environnement et la chaine alimentaire.

Source : Les 7 du Québec, Les Nouvelles Internationales et CentPapiers

 

 

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Japon, catastrophe nucléaire : Ce que les Médias ne disent pas

 

 

 

A lire, un superbe témoignage :


 

 

 

sur mon blog sos-crise :

 

 

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 02:55
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LA GUERRE DE LA FRANCE
CONTRE LA CÔTE D'IVOIRE

présentée par le

 

Pr. Mamadou KOULIBALY
Président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire,
avec la collaboration de :
Dr. Antoine AHUA Jr.
Intellectuel et révolté,
Ingénieur, Economiste
et Politologue
Dr. Gary K. Busch
Enseignant,
Economiste, Homme d'Affaires,
Editorialise de OCNUS.Net

 

I - Introduction : Le Gangstérisme international d'Etat, par le Pr. Mamadou KOULIBALY.
II - Côte d'Ivoire : Comment la France a organisé la rebellion, par le Pr. Gary K. Busch.
III - Pour mémoire : Linas-Marcoussis ou le coup d'Etat constitutionnel (Texte intégral de l'Accord)
IV - Pour la compréhension : Pourquoi les Ivoiriens rejettent Marcoussis, par le Pr. Mamadou Koulibaly
V - Eclaraige sur les règles du jeu : L'ONU, la France, les FANCI et la sortie de crise ivoirienne, par Antoine Ahua Jr
VI - Conclusion : A bon entendeur, salut !



 

INTRODUCTION : Le Gangstérisme international d'Etat,
par Mamadou KOULIBALY

 

La Côte d'Ivoire est en guerre depuis la nuit du 18 au 19 septembre 2002, date à laquelle des hordes d'assaillants venus du Burkina Faso, du Liberia et d'autres pays de la sous-région se sont jetés sur elle avec une violence sans pareille dans notre histoire récente en tant que Nation. Depuis, de négociations en négociations, d'accords en compromissions, la Côte d'Ivoire avance vers la paix en tournant en rond. Et à chaque tour, nous nous éloignons encore un peu plus de la liberté, condition et moyen de paix et de stabilité. Les complicités internes sont immenses et certains Ivoiriens se sont soumis aux intérêts morbides qui ont attaqué notre pays.

Pourquoi cette agression ? Pourquoi ces complicités ? Dans quelle direction allons-nous ? Quels sont les vecteurs de notre dynamique ? Qu'est-ce qui détermine les solutions de la crise que notre pays traverse ?

Ces questions, nous nous les posons chaque jour. Et en général, la réponse nous plonge dans le brouillard complet. Personne n'y comprend rien. Marcoussis, la contestation de Marcoussis, de la France, le Comité de Suivi, l'ONU et son Conseil de Sécurité, le gouvernement dit de réconciliation, personne n'y comprend rien, pas même les initiateurs, pyromanes du reste, qui tentent vainement de se transformer en pompiers bienveillants.

L'objet de cette publication est de soulever les questions de fond et d'interroger les événements ainsi que les déclarations et les actions. Il ne s'agit pas d'une oeuvre de résistance à la bourrasque provoquée par les hordes rebelles. Il s'agit plutôt d'un appel pour que nous allions en croisade contre les destabilisateurs de notre pays.

Il ne s'agit pas d'une réflexion philosophique sur la crise et le pardon. Il est question d'un débat politique, d'une prise de position claire capable d'orienter l'action.

L'idée centrale de ce débat est simple qui reprend à son compte la thèse très populaire chez les observateurs, les victimes et leurs bourreaux ; et selon laquelle c'est la France qui est entrée en guerre contre la Côte d'Ivoire. Le lecteur trouvera dans les pages qui suivent les exposés de l'acte d'accusation. Pourquoi la France attaque-t-elle une si petite économie comme la Côte d'Ivoire ?

Nous partons d'hypothèses conformes aux faits, donc testables, vérifiables. Tout part du fait qu'après le coup d'Etat de 1999 (que la communauté internationale a d'ailleurs salué), les ivoiriens, sans l'aide de qui que ce soit, ont écrit une constitution qui, certes, n'est pas le type idéal d'un monde d'amour et de paix perpétuels, mais qui a le mérite d'être l'émanation du peuple, avec ses insuffisances.

Quel pays peut se vanter d'avoir la constitution idéale ? La France est à sa cinquième depuis l'instauration de la République en 1792. Les amendemants à la constitution américaine sont connus. Les réformes constitutionnelles, leurs procédures, leurs contraintes sont aujourd'hui des thèmes clés du calcul du consentement collectif. Ces domaines de l'action politique sont des champs de recherches théoriques et d'enseignement dans toutes les Universités du monde. Plusieurs prix Nobel de la paix, de l'économie et de la littérature ont été décernés à des personnalités pour leur contribution à la compréhension des principes de réformes des Etats et des Institutions. Nulle part il n'est admis que la force militaire, le coup d'Etat, la rébellion armée, la conquête coloniale, l'assassinat politique et l'organisation de génocides sont des méthodes démocratiques de convivialité entre les hommes, entre les peuples, entre les Etats.

Hélas, cette liberté que se donnaient ainsi les Ivoiriens n'a pas plu à tout le monde. Notamment, le gouvernement français qui a trouvé "suffisant" et "arrogant" ce comportement. Pour qui se prennent-ils donc ces Ivoiriens ! Sans conseil de la France, ils s'offrent des réformes de leur vie politique ? Tel était le premier crime du peuple de Côte d'Ivoire. Comment faire comprendre à la France que le peuple de Côte d'Ivoire existe et qu'il a des droits ? Toujours est-il que cette constitution a conduit à des élections qui ont porté GBAGBO Laurent au pouvoir. L'homme a été choisi par les Ivoiriens pour mener la politique de Refondation qu'il leur a proposée. La Refondation est une méthode de gouvernement qui consiste à creuser dans les fondations de la société ivoirienne pour corriger certaines tares structurelles qui bloquent et ralentissent la réalisation du bonheur et de la prospérité tels qu'exprimés dans la constitution. Les droits et les libertés constituent le ciment de la construction de notre Nation ; la violence armée et barbare est prohibée chez nous. Mais la Refondation gêne de nombreux intérêts en Côte d'Ivoire et ailleurs dans le monde.

Une hypothèse simple à admettre aussi, et très bien connue dans la société ivoirienne, est que la France n'apprécie pas la Refondation, surtout lorsque celle-ci porte atteinte aux intérêts français. Mais que signifie donc porter atteinte aux intérêts d'un pays ? Pas de réponse…

La France n'a pas d'amis, elle n'a que des intérêts ; tel est, semble-t-il, le leitmotiv d'un général qui a gouverné la France moderne et son empire. A quels intérêts français la Refondation a-t-elle donc porté atteinte ? S'agit-il des intérêts de France-télécom qui a bénéficié d'une convention de privatisation qu'elle n'a pas encore respectée ? S'agit-il des conventions obtenues, de gré à gré, par Bouygues, sur l'eau et l'électricité à l'époque où le chef actuel des rebelles était Premier ministre, conventions qui sont non seulement mal rédigées mais en plus mal exécutées ? S'agit-il du fameux troisième pont d'Abidjan, surfacturé et dont l'offre ne correspond plus à la demande des Ivoiriens ? S'agit-il de l'autoroute du Nord dont il nous oblige d'attribuer les travaux à Bouygues ? S'agit-il des chemins de fer de Bolloré qui mettent du temps à se moderniser ? Les Ivoiriens pensent que oui et leurs réponses ne varient pas.

Mais, il s'agit aussi des dossiers Hyjazi et de leurs techniques de comptabilité multiples et mensongères. Mais, il s'agit aussi du Franc CFA dont la gestion est fondée sur une des plus grosses escroqueries d'Etat de l'histoire de l'économie et du droit international. Les Ivoiriens pensent ainsi. Mais, il s'agit aussi d'Armajaro qui se défend d'être impliqué mais qui reconnaît avoir fait une très bonne opération boursière avec le timing du déroulement de la rebellion. Dans l'imaginaire collectif des Ivoiriens, ces intérêts français qui ne respectent pas toujours leurs engagements, sont les financiers et les commanditaire de cette coalition internationale contre le régime ivoirien.

Plusieurs observateurs font aussi l'hypothèse que parmi ceux qui avaient des choses graves à reprocher aux Ivoiriens, il y avait le chocolatier Barry-Callebaut, bien représenté en Côte d'Ivoire.

Ces hypothèses sur les motivations doivent être complétée par des hypothèses sur le déclenchement du processus de renversement du régime, sur la gestion de la crise qui en a résulté et sur la conception de la sortie de crise par la France, maître d'œuvre, du début à la fin. Blaise Compaoré, Allassane Ouattara, et autres, ne sont que des exécutants chacun à son niveau de responsabilité jusqu'à de Villepin et Chirac. Alors que la France n'a pas respecté ses engagements vis-à-vis des accords de coopération militaires et de défense, elle voudrait institutionnaliser en Afrique le gangstérisme international qui consisterait à ejecter du pouvoir, des régimes démocratiques sous le prétexte fallacieux qu'ils ne sont pas capables de défendre les intérêts du pays gangster. Le peuple de Côte d'Ivoire dit non. La mondialisation véritable ne peut accepter la protection de situations de rente aux dépens de la lutte contre la pauvreté. La France est en contradiction avec l'article premier de la Charte des Nations Unies. Espérons que les Nations Unies, elles-mêmes, feront très attention à l'article 2 de la même Charte.

Les documents que vous avez sous les yeux, vous permettent de vérifier les hypothèses que vous venez d'admettre sur la Côte d'Ivoire. Ainsi, tour à tour, vous plongerez dans l'univers de l'échec du coup d'Etat et du plan de substitution que Paris a aussitôt lancé. Le Professeur Gary K. Busch est économiste et ancien chef du département d'économie de l'Université de Hawaï aux Etats-Unis d'Amérique. Ce chercheur, auteur de plusieurs écrits et contributions dans "the Economist", ainsi que dans "the Intelligence Unit, the Wall Street Journal", et "Africa Analysis" démontre dans son argumentaire comment la France s'est organisée par le bluff, l'intimidation, la supercherie, la simulation et la dissimulation, pour légitimer des brigands armés qui venaient d'échouer dans leur tentative de renversement du régime. C'est le premier texte que vous aurez à lire. Il n'est pas long et vous trouverez d'autres textes du même genre sur le de « Ocnus.net ».

Après l'échec du coup d'Etat et de sa mutation en rébellion soutenue et organisée par la France, il était devenu impératif pour Paris de faire admettre à tous qu'il n'y avait pas de solutions militaires.

Ayant échoué, la France ne donne pas le droit à l'Etat ivoirien de riposter. Elle l'oblige à la négociation avec ses rebelles qui, à Lomé, n'arrivent pas à imposer leur victoire aux Ivoiriens ; bien au contraire, l'Etat de Côte d'Ivoire agressé a gagné et les mauvais joueurs refusent encore une fois le langage du droit. Ils ne croient qu'en la force.

Cette victoire du droit rencontre le refus de Paris qui convoque les partis politiques à Marcoussis. L'Etat ivoirien, qui est la victime de l'agression, disparaît du processus de négociation. Je me souviens encore de cette scène où, Mazeaud, les bras ouverts en étendards, proclamait du haut de son perchoir, qu'il n'y avait pas de rebelles en Côte d'Ivoire et qu'autour de la Table ronde, il n'y en avait pas non plus. A partir de ce moment-là, tout devient possible puisqu'il n'y a plus d'agressé, plus de victime, et donc plus de coupable.

Le rebelle lui aussi, disparaît du processus. Le Quai d'Orsay, ne reconnaît aucun droit à l'Etat ivoirien à qui on va jusqu'à imposer des réformes par la force des armes. Là-bas en France, Paris, naïvement, a considéré que la vie des partis politiques était la chose qui comptait le plus en Côte d'Ivoire. Hélas, Messieurs du Quai d'Orsay, la vie en Côte d'Ivoire est plus complexe que ne le laissent penser les activités des associations privées et des rebelles désemparés. La vie sociale, la vie culturelle, la dignité des Ivoiriens sont aussi importantes que la vie politique et économique, ici comme d'ailleurs chez vous.

Le document restitue donc les accords de Marcoussis dans leur cadre et leur limite. Il vous représente les commentaires critiques qui vont avec ces accords.

Mais, une fois la forfaiture dénichée, Paris trouve un substitut honorable : les Nations Unies ou plus précisément le Conseil de Sécurité qui s'évertue à chercher des solutions là où il est incompétent sinon antidémocratique. Antoine Ahua, un intellectuel engagé et révolté, replace l'action du Conseil de Sécurité dans un débat plus vaste sur les droits de l'homme en Côte d'Ivoire, la légitime défense des Ivoiriens dans le conflit, le sort des accords de défense signés avec la France, et, surtout, nous précise ce que peuvent être l'autorité et les compétences de l'ONU en la matière.

Ce livre est un livre de combat, c'est pourquoi il présente la guerre que la France a décidé de mener contre la Côte d'Ivoire. Le seul crime des Ivoiriens est d'avoir voulu construire un Etat moderne conforme à l'idéal dans le processus de mondialisation en cours. C'est-à-dire, un Etat issu d'une société de droit, ouverte et démocratique. La liberté est mise en procès pour avoir conduit à des issues non désirées par la France de Chirac dont l'axiome préféré est celui selon lequel l'Afrique ne serait pas encore mûre pour la démocratie. Les Etats africains seraient juste bons pour la corruption d'Etat, le recyclage de l'aide publique au développement pour financer les campagnes électorales en France. Nous n'avons le choix qu'entre la démocratie cacaoyère et le parti unique colonial. Le discours de la Baule est rejeté par J. Chirac. Maintenant nous pouvons compéter cet axiome chiraquien par l'idée que le jugement de Chirac ne s'obtient que lorsque lui, juge les résultats de la démocratie non conformes à ses intérêts, indépendamment des intérêts des Ivoiriens. Telle est notre lecture de la rébellion armée en Côte d'Ivoire. Telles sont les conséquences de sa gestion. Elles nous font prendre conscience qu'aucn pays n'a d'amis mais tous ont des intérêts. La Côte d'Ivoire aussi a des intérêts qu'elle souhaite garantir et voir respecter par tous ses partenaires. Après cette guerre la coopération ne sera plus comme avant.

Je vous souhaite une très bonne lecture et une bonne réflexion. Le destin de notre peuple se joue et se détermine maintenant. Les textes présentés constituent, ensemble, un message à l'endroit des autres peuples. Le cas ivoirien est un dangereux précédent. De même que le terrorisme est en train de changer de nature surtout après le 11 septembre 2001, de même le gangstérisme international d'Etat est en train de changer depuis le 19 septembre 2002. Le phénomène mérite un traitement aussi spécial que celui du terrorisme international. Le peuple de Côte d'Ivoire a le droit de se défendre contre n'importe quel agresseur. Personne ne peut lui retirer son droit à l'autodétermination. C'est contre ce gangstérisme d'Etat que le Conseil de Sécurité devrait lutter.

Notre liberté passe aussi par cela. La recherche de la paix ne suffit pas à la prospérité et à la sécurité des peuples et des Nations. La liberté de choix des populations est l'instrument privilégié pour aller à la paix. La paix ne se décrète pas. Ce n'est pas non plus un comportement. La paix est un état d'esprit qui admet que la vie en société doit être librement déterminée par les sociétaires eux-mêmes. Les pacifistes ivoiriens ont de la paix une conception religieuse et incomplète. Ils aiment sacrifier la liberté sur l'autel de la paix. Et dans ce cas, la paix conduit fatalement au parti unique, à la dictature, à la tyrannie et donc à la pauvreté. Au contraire, dans la conception de la Refondation, la paix est le produit par excellence de la liberté.

Patriotes de tous les partis et de toutes les Nations, conjuguons nos efforts pour aller en croisade contre les déstabilisateurs de notre belle Côte d'Ivoire. Il ne s'agit pas d'une option pour nous. Il s'agit d'une nécessité vitale.

Mamadou KOULIBALY

 

II - Côte d'Ivoire : Comment la France a organisé la rebellion, par Gary K. Busch.

Le 4 février 2003, les Français réussissent à obtenir une résolution, par le biais du Conseil de sécurité des Nations-Unies, les autorisant à conduire les opérations pour le maintien de la paix en Côte d'Ivoire, aux côtés des troupes qui devaient être envoyées par la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

L'expression "Opération pour le maintien de la paix" est particulièrement ironique puisqu'elle est utilisée pour masquer le fait que le soulèvement des civils qui a abouti à la crise, était un coup monté et perpétré par l'intervention de la France qui s'est rangée du côté des rebelles.

Le gouvernement de Laurent Gbagbo s'était aperçu qu'il devait libérer l'économie ivoirienne en faisant fi de la domination française. Cela aurait permis à la Côte d'Ivoire de s'ouvrir à tous ceux qui souhaitent lui tendre la main pour relever son économie, et de susciter la libre compétition pour l'achat du cacao qui demeure la principale culture d'exportation du pays.

La France a perçu ce signal d'ouverture comme une menace pour ses intérêts. Elle a préféré à Laurent Gbagbo son adversaire, le général Guéi, qui avait perdu les élections et capitulé lorsque le peuple a réclamé les vrais résultats qu'il tentait de confisquer.

En septembre 2002, quand la rébellion a éclaté, il y avait à peu près 650 rebelles qui avaient occupé la seconde grande ville, Bouaké. Ces rebelles étaient les recrues de Guéi qui n'avaient pas été retenues dans l'armée. Ils avaient peu d'équipements et peu de munitions, car ils s'attendaient à un conflit qui durerait moins de cinq jours. Le président Gbagbo était à Rome pour rencontrer le Pape, et les rebelles, profitant de l'occasion, étaient sûrs qu'ils pouvaient réussir le coup en l'absence du Président. Mais quand l'attaque a été déclenchée, les troupes loyalistes ont répliqué. Elles avaient même réussi à encercler les rebelles en les piégeant dans toute la ville et avaient tué à peu près 320 d'entre eux. Elles s'apprêtaient à lancer l'assaut final sur les 320 rebelles restants quand elles ont été brusquement freinées dans leur élan par le commandant français qui dirigeait les troupes françaises stationnées en Côte d'Ivoire. Ce dernier a demandé 48 heures de cessez-le-feu afin d'évacuer les ressortissants français et les quelques fonctionnaires des Etats-Unis de la ville.

Les troupes loyalistes ont demandé d'attendre qu'elles reprennent d'abord Bouaké des mains des rebelles, mais les Français ont fermement insisté et obtenu le délai de 48 heures. Durant tout ce temps, des soldats français descendaient sur Bouaké à l'aide de parachutes pour prêter main forte aux rebelles. Il était alors devenu impossible pour les loyalistes d'éviter l'affrontement avec les troupes françaises s'ils devaient lancer l'assaut sur les rebelles.

Profitant de ces 48 heures, l'armée française avait commandé trois avions Antonov-12 affrétés qui se trouvaient à Franceville au Gabon. Ceux-ci contenaient tout le nécessaire militaire fourni par la France à partir de l'Afrique Centrale. Des chargements supplémentaires ont été acquis à Durban. Les avions affrétés survolaient la région du Nimba, au Liberia (vers la frontière ivoirienne) et aussi les zones assiégées par les rebelles en Côte d'Ivoire (Bouaké et Korhogo) où ils donnaient un coup de main aux rebelles. Des camions de transport de marchandises déversaient des combattants civils rebelles en provenance du Burkina Faso à destination de Korhogo. Une fois à destination, ces combattants recevaient les équipements que les français avaient fait venir d'Afrique centrale et d'Ukraine.

A partir de ce moment, il y eut 2500 soldats armés du côté des rebelles essentiellement des mercenaires venus du Liberia et de la Sierra Léone, qui étaient aussi embarqués dans les mêmes avions. Ils étaient armés de kalachnikovs et autres armements qui n'avaient jamais fait partie de l'arsenal militaire ivoirien. Par la suite, la France leur a fourni un équipement de communication très sophistiqué. Les officiers ivoiriens savaient que les rebelles étaient toujours informés de leurs actions parce que les Français et les rebelles possèdent les mêmes équipements en communication et écoutent à travers les ondes de fréquences de l'armée ivoirienne.

Une fois les rebelles réarmés et équipés, les Français se sont graduellement retirés, laissant le contrôle des opérations entre les mains de mercenaires recrutés en Europe de l'Est et qui travaillent en coordination avec les Français repliés sur Yamoussoukro. Quand les Français ont fini de positionner les rebelles, ils ont actionné les Nations Unies pour obtenir la résolution les désignant comme chargés de maintien de la paix. La paix n'était pas facile à obtenir d'autant plus que les rebelles armés ouvraient plusieurs fronts et occupaient de grands espaces du pays. Les troupes de la CEDEAO mettaient du temps pour venir et ce n'est que (…) lorsque les troupes ghanéennes ont pris les commandes qu'elles sont arrivées, pratiquement composées de troupes africaines francophones formées, équipées et supervisées par des officiers français.

De nouveaux rapports des services d'information internationaux, cette fin de semaine, citant le commandant des forces françaises pour le maintien de la paix, disaient que les troupes françaises en Côte d'Ivoire avaient découvert des corps et des cas de violence graves sur des civils quand elles sont arrivées dans une ville déserte qui a été attaquée un dimanche par des Libériens armés. Les traces des violences à Bangolo étaient très visibles, y compris les corps. "C'est clair, la violence a affecté beaucoup de gens", disait le colonel Philippe Perret à Abidjan. Il a refusé de dire comment plusieurs corps ont pu être vus alors que l'hélicoptère transportant un détachement de troupes françaises a atterri dans une zone occupée par les rebelles, le samedi soir, à Bangolo, situé au nord-ouest, à 600 km d'Abidjan.

Ousmane Coulibaly, l'un des rebelles, disait qu'il avait demandé à l'hélico français de chercher à voir de près la scène. "J'ai demandé aux Français de venir voir les morts. C'est tout un quartier qui été décimé. Toutes les habitations sont remplies de corps. Seul l'Iman est sorti vivant. Il y avait plus de 200 corps, peut-être 300. Et il y a plusieurs corps dans la brousse".

La partie ouest de la Côte d'Ivoire est sous le contrôle de deux groupes rivaux de rebelles travaillant séparément. Ces combattants sont respectivement des ethnies Krahn et Gio, des tribus qui ont été spoliées de leurs terres vers la frontière ivoiro-libérienne. Ces soldats irréguliers sont issus du régime barbare et brutal du sergent Samuel Doe du Liberia aux côtés duquel ils ont combattu dans la guerre civile libérienne. Ensuite ils ont déniché leurs suiveurs démoniaques en Sierra Léone là où ils ont combattu aux côtés du RUF. Ils sont réputés dans la mutilation de leurs victimes auxquelles ils coupent les bras, les jambes ; dans le viol et le pillage, la brutalité sur des générations de la jeunesse ouest-africaine qu'ils ont utilisée comme soldats et comme esclaves exploités à des fins sexuelles. Ils forcent ces jeunes à commettre des actes de barbarie sur leurs propres familles et sont nourris au cocktail d'alcool, de drogue et à la poudre de fusil qui les met dans un état second pour pouvoir jouer leur rôle. Ces mêmes soldats irréguliers sont ceux qui ont envahi la Côte d'Ivoire et se font appeler rebelles. La plupart d'entre eux parlent anglais…

Le commandant français a blâmé ce massacre des Libériens fantômes qui sont supposés appartenir à l'armée régulière de la Côte d'Ivoire. Ceci est totalement faux et fortement démenti par le président Gbagbo et les chefs de son armée. Des sources libériennes, sierra-léonaises et ivoiriennes (civiles, militaires, ONG) indiquent que c'est un mensonge grossier que les rebelles ont raconté aux Français qui, à leur tour, le propagent. Raconter ces mensonges, aux yeux du gouvernement ivoirien, n'est pas la meilleure façon de préserver la paix. C'est plutôt un plateau "de maintien de trouble".

Nombreux sont les réfugiés des zones rurales qui ont déjà afflué vers la capitale, Yamoussoukro. Plusieurs rapports insistent que les brutalités commises par les rebelles sont cautionnées par les forces françaises. Et, au bas mot, les civils tués sont estimés à des dizaines, des milliers. "Ils sont arrivés et ont décimé ma famille pendant que ces soldats les regardaient et riaient", raconte une jeune fille de 12 ans qui a refusé de décliner son identité par crainte de subir des représailles. "Ma mère a plaidé pour que les combattants ne tuent pas mon père, mais ils lui ont donné un coup de pied", ajouta-t-elle. Les journalistes de l'agence Reuters avaient essayé d'aller vérifier le nombre de tués, mais les Français leur ont strictement interdit l'accès aux sites où les atrocités ont été commises. Il semblerait que plus de mille villageois ont péri dans les mains des Français qui supportaient les rebelles dans un village proche du département de Vavoua.

"Nous ne sommes plus une colonie française et demandons à la France de mettre fin à ses aspirations impériales à l'endroit de la Côte d'Ivoire", disait le Premier ministre, Ministre de la Planification du développement, Pascal Affi N'Guessan, qui a ajouté : "Ils veulent absolument contrôler le commerce du cacao et du café qui sont très lucratifs. Combien vont-ils tuer pour satisfaire leur gourmandise ?" La Côte d'Ivoire est le plus grand producteur de cacao dans le monde.

Le mandat accordé aux Français par les Nations Unies expire le 2 juillet 2003. C'est sûrement avec beaucoup d'intérêt que chacun constatera que le mandat des Nations Unies n'est pas renouvelé. Si les Etats-Unis et le Royaume-Uni veulent vraiment gagner la confiance et l'estime des nations francophones (exemple, la Guinée et le Cameroun) pour leurs politiques, ils doivent montrer qu'ils ont la volonté de les soutenir en s'opposant aux intrigues françaises. Refuser à la France une seconde résolution serait une étape positive.

Par Gary K. Busch
Source : OCNUS.NET
Du 13 mars 2003
(Traduit de l'anglais par Affoué Konan
(Stagiaire à Notre Voie)

 

suite ici :

 

http://www.africa-humanvoice.org/afrique/guerrefrci.html

 

 

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