8 décembre 2010 (Nouvelle Solidarité) – Samedi dernier, face à la grève surprise des aiguilleurs du ciel espagnols, le Premier ministre (socialiste ?) Jose Luis Zapatero, décrétait l’état d’alerte et mobilisait l’armée pour réquisitionner les grévistes, les menaçant de peines d’emprisonnement de 10 ans s’ils ne se conformaient pas aux injonctions.
Une telle mesure d’exception, jamais prise depuis la chute de la dictature du général Franco en 1975, montre à quel point le chantage des marchés financiers ne peut que précipiter le totalitarisme, à l’image de la crise des années 1930.
La grève fut déclarée vendredi par les contrôleurs aériens espagnols après que le gouvernement ait annoncé en urgence de nouvelles mesures d’austérité destinées à « rassurer les marchés » sur la « solidité » budgétaire de l’Espagne. Parmi ces mesures, Zapatero s’est engagé à privatiser les aéroports de Madrid et Barcelone, mais aussi la loterie nationale et à supprimer la prime exceptionnelle pour les chômeurs en fin de droit. Le gouvernement a immédiatement réagi à la grève en décrétant l’état d’alerte, mettant de fait les grévistes sous le coup de la loi pénale militaire s’ils dérogeaient aux réquisitions. Pour éviter tout mouvement de protestation pendant les fêtes de Noël, Zapatero envisage de prolonger l’état d’alerte de 15 jours supplémentaires, jusqu’en janvier.
Un tel coup de panique en dit long sur l’état d’une Espagne (dont la principale banque, Santander, membre du groupe Inter-Alpha, est au bord de la faillite) qui tente d’échapper aux vautours financiers en se livrant à une austérité sauvage.
Sans rupture avec l’empire financier qui nous entraîne dans sa chute, les peuples et les nations d’Europe sont voués à disparaître. Le temps est venu d’organiser la faillite des spéculateurs.
http://www.solidariteetprogres.org/article7225.html
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