Christine Henry | Publié le 25.09.2012, 18h33
Le conseil de Paris s'est interrompu prématurément ce mardi en fin d'après-midi en raison du début de la fête juive de Yom Kippour. En décidant d’écourter le Conseil de Paris en raison du Yom Kippour, le Grand Pardon, l’une des plus importantes fêtes juives qui débute ce soir, le maire de Paris, Bertrand Delanoë (PS), a essuyé lundi les critiques de Gilles Alayrac, le conseiller (Parti radical de gauche) du XVe.
« Nous avons une conception divergente sur la laïcité. Bertrand Delanoë a une oreille trop complaisante à l’égard des obédiences religieuses », critique l’élu. Pour lui, « le seul calendrier qui vaille est le calendrier républicain. »
A l’origine, le Conseil de Paris devait se prolonger jusqu’à mercredi. Une organisation exceptionnelle (car traditionnellement, il dure deux jours), nécessaire pour étudier les 800 délibérations à l’ordre du jour au lieu des 500 en moyenne d’ordinaire.
Jean-François Legaret, le nouveau président du groupe UMP, avait, le premier, indiqué, dans un courrier adressé au maire de Paris la semaine dernière, qu’il n’était pas « opportun de réunir le Conseil de Paris le mercredi 26 septembre, jour de Yom Kippour. » Les groupes « n’ont qu’à alléger leurs interventions » lui avait répondu le cabinet du maire, pour tenir sur deux jours. Mais le chef de file de l’opposition est revenu à la charge lundi matin, à l’ouverture du conseil. Et Bertrand Delanoë a fait marche arrière, rejetant au passage la faute sur François Dagnaud, chargé de l’organisation et du fonctionnement du Conseil de Paris. « Il est important de veiller à ce que l’on tienne les travaux lundi et mardi, avait-t-il souligné. S’il y a des choses qui ne sont pas urgentes, on les repoussera au Conseil du 15 octobre ».
Création d’un observatoire parisien de la laïcité
Ce n’est pas la première fois que le Conseil de Paris s’adapte ainsi au Yom Kippour. Cela s’était déjà produit en 2009. Et, selon Bertrand Delanoë, également sous la mandature de droite. Mais la polémique a aujourd’hui un écho particulier car elle est
intervenue le jour même de la création d’un observatoire parisien de la laïcité, le premier du genre en France.
Alexis Corbière, conseiller de Paris du Front de gauche temporise. « C’est un faux débat. Le vrai problème, c’est le financement de lieux confessionnels avec de l’argent public. » Et d’évoquer les subventions allouées par la mairie à une vingtaine de crèches confessionnelles, en particulier à des crèches juives. Un financement qu’Alexis Corbière juge contraire au principe de laïcité. Le chef de file du PRG conteste lui aussi la mise à disposition d’un gymnase municipal dans le XXe arrondissement pour ces célébrations du Grand Pardon.
« Dès qu’on est attentif aux autres, mon ami Gilles s’affole. Si je réunissais le Conseil de Paris un 24 décembre, il hurlerait. Je respecte tout cela », a répondu Bertrand Delanoë. Quant aux locaux, « j’accepte de les louer au tarif normal que ce soit pour Yom Kippour ou l’Aïd-el-Kébir » (la fête du sacrifice chez les musulmans).
Le Parisien
.
Reçu à l'instant :
Un article de Jonathan Moadab
La Ligue de Défense juive commet une nouvelle attaque anti-juive : retour sur les faits, et analyse
27 septembre 2012 | Jonathan Moadab, journaliste indépendant, a été victime le 13 septembre dernier d’une attaque revendiquée par la Ligue de Défense Juive. Une bombe artisanale a explosé sous son véhicule, et des menaces de mort ont été proférées contre lui, et sa famille.
Un article de Manlio Dinucci
Libye : pétrole rouge sang
25 septembre 2012 | Le second épisode de « Humanitarian War », fameuse fiction washingtonienne sur la Libye, est sorti.
Un article de Joe Catron
L’ingénieur Palestinien enlevé en Ukraine par des agents du Mossad en grève de la faim
24 septembre 2012 | Dirar Abu Sisi est l’ingénieur adjoint de l’unique centrale électrique de la Bande de Gaza. Agé de 43 ans, ce prisonnier palestinien a décidé de protester contre l’isolement cellulaire imposé par Israël et ce, en observant une grève de la faim pendant la journée du jeudi (le 13 septembre).
/.