Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 16:54


« Limiter la population pour sauver la planète » (première partie)




Par Régis Mex, 14.6.9.

Les limites du cynisme semblent repoussées avec une vitesse et une intensité tragiquement exponentielles, à tel point qu’elles en deviennent inexistantes. En effet, les médias alignés semblent préparer dangereusement l’opinion publique à l’acceptation de la réduction de la population.

Ainsi peut-on lire cet article sur le site de la
RTBF.




3000123828_c77dae5004 

 


En bleu: les passages identiques dans les deux articles suivants.

« Le rythme de la croissance mondiale est insoutenable pour la planète et le climat, estime une ONG australienne qui demande que le futur accord de Copenhague lie « explicitement » la réduction de la population et celle des émissions de gaz à effet de serre.

« Le Protocole de Copenhague doit explicitement établir la relation entre le fait de réduire ‘humainement’ le nombre d’êtres humains et l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre » (GES), indique Sustanaible Population Australia, une organisation non gouvernementale, dans une communication aux Nations unies.

Le texte est consultable en ligne sur le site de la Convention de l’Onu contre les changements climatiques (CNUCC). Il a été présenté jeudi soir à Bonn, en marge des négociations du futur accord climatique qui doit être adopté en décembre à Copenhague.

Tout en reconnaissant que « des objections culturelles et religieuses sont parfois soulevées » quand il s’agit de limiter le nombre d’êtres humains, l’ONG estime que « sans réaction, les pires scénarios seront presque certainement inévitables ».

La population mondiale approche actuellement les 6,7 milliards et augmente chaque année d’environ 77 millions d’individus, rappelle-t-elle.

Même si les émissions par tête n’ont guère évolué, les émissions mondiales totales n’ont cessé d’augmenter, en raison d’un usage accru des énergies fossiles, pétrole, gaz, charbon.

« L’ONU prévoit une augmentation de 50% de la population mondiale en 2050; même si les émissions par tête étaient réduites de 30%, leur volume global resterait inchangé », explique l’ONG.

« Par conséquent, les remèdes proposés aujourd’hui, sans tenir compte de la croissance de la population, n’apporteront aucune solution quand la population mondiale atteindra les 9 à 10 milliards envisagés », conclut-elle.

L’organisation australienne, qui avance que « 41% des naissances dans le monde sont non désirées », demande que celles-ci soient réduites: « s’assurer que chaque enfant qui naît est un enfant attendu est le moyen le plus rapide et le plus efficace de réduire l’impact humain sur l’environnement, y compris sur les émissions de GES ».

Pour garder un climat gérable, les scientifiques estiment que les émissions mondiales de GES doivent être divisées par deux d’ici 2050. »

Or, Chretiente, tout en reprenant les mêmes déclarations de l’ONG australienne Sustainable Population Australia, présente les choses sous un tout autre angle:

« Le vrai projet de la Deep ecology prend davantage place au sein de l’ONU.

Le rythme de la croissance mondiale est insoutenable pour la planète et le climat, estime une ONG australienne qui demande que le futur accord de Copenhague lie « explicitement » la réduction de la population et celle des émissions de gaz à effet de serre. « Le Protocole de Copenhague doit explicitement établir la relation entre le fait de réduire « humainement » le nombre d‘êtres humains et l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre », indique Sustainable Population Australia, une organisation non gouvernementale, dans une communication aux Nations unies.

Pour l’AFP, l’ONG va lever un « tabou », ce qui montre à quel point l’on ignore ou feint d’ignorer ce discours de plus en plus fréquent et de plus en plus ouvertement soutenus par les grands « philanthropes » comme Bill Gates (Microsoft), Ted Turner (AOL), la fondation Rockefeller et bien d’autres.

Le texte est consultable en ligne sur le site de la Convention de l’ONU contre les changements climatiques (CCNUCC). Il a été présenté jeudi soir à Bonn, en marge des négociations du futur accord climatique qui doit être adopté en décembre à Copenhague.

Partisane de la décroissance, l’ONG identifie comme facteurs d’abus des ressources énergétiques de la planète et d’émissions de gaz à effet de serre la population, la richesse par tête et les choix technologiques. La population apparaît alors comme une variable d’ajustement. La population mondiale approche actuellement les 6,7 milliards et augmente chaque année d’environ 77 millions d’individus, rappelle-t-elle. Et même si les émissions par tête n’ont guère évolué, les émissions mondiales totales n’ont cessé d’augmenter, en raison d’un usage accru des énergies fossiles : pétrole, gaz, charbon. « L’ONU prévoit une augmentation de 50 % de la population mondiale en 2050 ; même si les émissions par tête étaient réduites de 30 %, leur volume global resterait inchangé », affirme l’ONG, d’autant que selon elle, la production de nourriture, la multiplication des voyages et les migrations vers des pays riches accélèrent le mouvement.

L’organisation australienne, qui avance que « 41% des naissances dans le monde sont non désirées », demande (exige ?) que celles-ci soient réduites : « S’assurer que chaque enfant qui naît est un enfant attendu est le moyen le plus rapide et le plus efficace de réduire l’impact humain sur l’environnement, y compris sur les émissions de gaz à effet de serre. »

En clair : « les chefs d’Etat doivent soutenir » les programmes de planning familial qui doivent être financés par des contributions internationales accrues (Obama s’y emploie…) ; « le maillage des lieux d’offre de planification familiale doit être dense » ; « les contraceptifs doivent être délivrés sans ordonnance » (tiens, en France, le gouvernement Sarkozy s’y emploie…) ; « l’avortement doit être légalisé ».

Le tout s’accompagnant d’un matraquage de l’opinion, notamment dans les écoles (les manuels scolaires français répondent déjà à cette exigence).

Tout en reconnaissant que « des objections culturelles et religieuses sont parfois soulevées » quand il s’agit de limiter le nombre d‘êtres humains, l’ONG estime que « tout examen dépassionné du niveau actuel de l’impasse environnementale humaine présente montre que le taux et la croissance de la population ne sont pas « soutenables » et ne peuvent être ignorés. Sans réaction, les pires scénarios seront presque certainement inévitables ».

Ce n’est pas un tabou qui est levé, mais au moins le discours devient plus audible. Et il a déjà produit des effets. »

J’imagine qu’il n’y aura pas un seul lecteur de cette page qui hésitera un seul instant à décider de laquelle des deux présentations du rapport de Sustainable Population Australia il juge la plus valable; celle qui en fait l’apologie ou celle qui le dénonce. Il semblerait effectivement clair, en toute logique humaine et un tant soit peu sensée, de se ranger derrière l’avis de l’article de Chretiente et d’être offusqué de celui de la RTBF. Mais alors, nous pourrions avoir une surprise des plus… surprenantes. En effet, les commentaires des lecteurs du site de la RTBF postés sur la page de leur article sont des plus inquiètants, voire choquants. En voici quelques extraits éloquents (abstraction faite des fautes d’orthographe abondantes…):

« Enfin des personnes qui prennent le fond du problème. Quelle serait la population de la Chine sans mesures draconiennes sur le nombre des naissances ?

« Je soutiens totalement cette position. »

« En voilà une trouvaille : depuis les années 1930 on connaît le problème de la surpopulation mondiale, c’est même la SEULE vraie question car tous les déchets viennent de l’homme: la Terre a une maladie mortelle : l’espèce humaine. »

« Ah! enfin! Il était temps que quelqu’un lache le morceau ! Bien sûr que nous sommes trop nombreux sur terre… Prenons des mesures, bon sang ! »

Des pensées médiocres qui virent au sadisme sincèrement bête et méchant, car comment peut-on croire honnêtement que les 2,3 à 3 milliards d’êtres humains supplémentaires prévus pour 2050 seront des sources abondantes de population ? Comment peut-on croire qu’il est nécessaire de limiter les naissances dans nos pays occidentaux ? La moyenne des naissances est nettement en dessous de 2 enfants par femme en France, et notre démographie est déclinante, d’une part justement à cause d’une relance de la natalité trop faible, et d’autre part à cause du vieillissement de la population, aggravé dans la conjoncture actuelle des décès successifs des nombreuses personnes issues du « Baby Boom ». Nous sommes d’ailleurs tellement en peine de relance démographique que nous devons recourir à une immigration massive pour limiter les dégâts, comme il l’est expliqué dans notre article « À quoi joue-t-on avec l’immigration ? »: Nous avons donc besoin de tout sauf d’une politique de contrôle des naissances.

Les tentatives de contrôle de la croissance de la population se sont d’ailleurs toutes soldées par un échec, à l’exception relative du cas de la Chine chez qui les résultats se sont principalement obtenus par une répression inhumaine des familles qui enfreignaient la loi concernée et une amélioration simultanée des conditions de vie. Une politique du contrôle des naissances qui faisaient que les fillettes étaient noyées, et le garçon unique largement préféré. De fait, il y a désormais des millions de Chinois qui n’ont pas de Chinoise de leur génération pour procréer, ce qui donne notamment lieu à de nouvelles violences comme des rapts pour se procurer une femme de force, et donnera surtout lieu à un écroulement de la relance démographique, qui devrait être une catastrophe pour le maintien de l’impressionnante croissance économique de la Chine (9,7% par an), puisqu’il manquera un nombre assez important de nouveaux travailleurs dans les 25 prochaines années. Les conséquences de ce cas d’application d’un programme de limitation de naissances a donc des résultats des plus mitigés…

L’autre cas frappant de diminution forcée de la natalité dans un pays à forte démographie, l’Inde, a été un échec pur et simple. Malgré des stérilisations de masse entre 1950 et 1970, période pendant laquelle le maximum de personnes stérilisées fut de 8,3 millions sur une année, le nombre d’habitants du pays est passé d’environ 380 millions en 1950 à plus d’un milliard aujourd’hui, sans doute parce que les conditions de vie ne se sont pas suffisamment améliorées au rythme des limitations des naissances…

Il est effectivement primordial de souligner que les habitants des pays du Tiers-Monde ne sont pas pauvres parce qu’ils ont beaucoup d’enfants, mais ont beaucoup d’enfants parce qu’ils sont pauvres. Les enfants sont leur principale façon de survivre, en cumulant les revenus et en s’appuyant sur la solidarité entre membres d’une famille large et unie. Cela se prouve parfaitement bien par le graphique de transition démographique affiché ci-dessous (tiré de cet article), qui s’applique à toute société passée d’un taux de mortalité haut à un taux de mortalité bas grâce à l’amélioration des conditions de vie; on constate effectivement que le taux de natalité baisse en même temps que le taux de mortalité, mais plus lentement, jusqu’à ce que les deux taux se stabilisent à une valeur fixée. Entre-temps, pendant cette transition, a lieu l’accroissement naturel, soit l’augmentation de la population pendant le laps de temps qu’il faut au taux de natalité pour rejoindre le taux de mortalité. La Chine aura terminé une telle transition d’ici 2030 et l’Inde d’ici 2050.


transdem12


Mais dans nos pays occidentaux, cette transition s’est déjà effectuée depuis longtemps et les taux de natalité et de mortalité sont stables. Voilà pourquoi les programmes de limitations de naissance n’ont aucune raison de nous concerner. Or, le rapport de Sustainable Population Australia prétend que la réduction de la croissance de la population est intrinsèquement liée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et donc au sauvetage de notre planète. Mais puisque nous avons vu que ce n’est pas dans les pays industrialisés que la croissance démographique explose, alors que ce sont ceux-là qui produisent ces mêmes gaz à effet de serre et autres pollutions, nous ne pouvons que conclure que ce rapport est d’un cynisme total. Les pays industrialisés produisent effectivement plus de 90% de la pollution mondiale, c’est-à-dire des pays comme les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Chine ou encore l’Allemagne. Ce n’est donc pas en optant pour des solutions malthusiennes et insensées dans les pays les plus démunis qu’il en sortira un quelconque impact positif au niveau mondial… Mais cela ne contribuerait-il pas à une préparation des mentalités à quelque chose de plus vaste ?

La deuxième partie de cet article est disponible ici et la troisième ici.

La troisième partie de cet article sera mise en ligne ce vendredi.

Régis Mex

ShareThis

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : R-sistons à la désinformation
  • : Blog d'opinion et de résistance. Les médias ne sont pas libres, mais simples outils de désinformation et de propagande pour l'Occident militaro-financier. Pas de liberté d'informer, donc pas de liberté ni de démocratie. La désinformation est l'ennemie Public N°1. Eva, journaliste-écrivain, libre-penseuse, dénonce et interpelle.
  • Contact

Profil

  • Eva R-sistons
  • Journaliste de profession. Radio,TV,presse,productrice émissions. Auteur de plusieurs ouvrages chez éditeurs de renom. Milite pour une information libre,plurielle,diversifiée, indépendante des grands groupes.
  • Journaliste de profession. Radio,TV,presse,productrice émissions. Auteur de plusieurs ouvrages chez éditeurs de renom. Milite pour une information libre,plurielle,diversifiée, indépendante des grands groupes.

Recherche

Archives

Pages