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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 03:32
"Politique d'abord", c'est le moteur de l'action du président (ici chez Alstom) 
Patrick Buisson: "Sarkozy, dernier rempart"

Par Eric Mandonnet, publié le 02/09/2009 16:54 - mis à jour le 03/09/2009 15:52

Le problème, c'est qu'il y a une totale confusion dans les chiffres, si bien qu'on ne sait jamais lequel se rapporte à quoi. Mon cabinet a commandé et réglé, non pas "près de 130", mais 134 études ou enquêtes auprès des instituts. Le coût total de cette prestation pour la présidence aura été, pour 2008, de 1 082 400 euros. Soit un prix moyen de 8000 euros par enquête. Ce qui correspond au prix du marché: 1200 pour la question par téléphone, 800 pour la question dans une enquête réalisée par Internet.

A titre de comparaison, le budget annuel que le Service d'information du gouvernement (SIG) consacre aux enquêtes d'opinion s'élève à 4,5 millions d'euros. Un budget "études" quatre fois moins élevé pour une "hyperprésidence" dans une première année de mandat n'est peut-être pas une dépense extravagante.

"Sur les 35 études diverses facturées en 2008, au moins 15 avaient également fait l'objet de publications dans la presse", note le rapport. De là vient l'accusation de manipulation de l'opinion : pourquoi l'Elysée d'un côté, Le Figaro et LCI de l'autre (qui diffusent le "Politoscope"), payaient-ils les mêmes sondages ?

La méconnaissance des modes de réalisation des études d'opinion excite, depuis toujours, l'imaginaire prolifique de ceux qui, faute de les comprendre, sont enclins à y voir les ressorts cachés d'un "grand complot". De ce point de vue, l'enquête dite "omnibus", qui, pour des raisons de coût, regroupe, dans un même questionnaire, les questions posées par différents clients, est une machine à alimenter tous les fantasmes.

La cohabitation de plusieurs commanditaires entretient les soupçons de connivence, voire de collusion, surtout quand on ne prend pas la peine de savoir qui achète quoi et à quel prix. Ma société, qui a pour objet l'analyse de l'opinion, se voit chaque semaine sollicitée pour participer à ces enquêtes omnibus.

Lorsqu'elle décide de le faire, c'est soit pour ajouter des questions spécifiques à l'enquête, soit pour acheter les "tris" des questions déjà vendues par ailleurs - généralement à des médias - parce que ces données présentent un intérêt pour sa mission en termes d'analyse stratégique. Car les résultats d'un sondage ne s'éclairent qu'à la lumière de ces "tris croisés", c'est-à-dire des classements par âge, sexe, catégorie professionnelle, proximité partisane, niveau de diplôme et de revenus, etc.

Plus ces tris sont sophistiqués, plus ils ont de valeur interprétative. C'est le cas du "Politoscope" d'OpinionWay, qui n'est pas, comme l'écrit la Cour, une enquête à un "rythme bimensuel", mais un omnibus hebdomadaire. J'ajoute que l'achat des tris est un usage ancien et courant chez les acteurs institutionnels.

Enfin, un outil comme le "Politoscope", ce n'est pas simplement les résultats publiés dans les journaux, c'est, pour la seule année 2008, 6 000 pages de tris stockées sur disques.

Le PS souhaite la création d'une commission d'enquête parlementaire. Etes-vous prêt, le cas échéant, à répondre à une convocation des députés ?

Nous sommes face à une campagne politique. Ce type d'agitation est surtout révélateur de l'état de déréliction absolue qui est celui des socialistes. Car, enfin, la théorie du complot, de la manipulation, c'est vraiment le niveau zéro de l'analyse.

Si j'en crois le mémoire d'OpinionWay, les résultats de ses questions publiées en 2008 sont loin d'être les plus favorables à l'exécutif, notamment la cote de popularité de Nicolas Sarkozy, pour laquelle il se classe au cinquième rang sur les sept sondeurs qui la mesurent.

Qui ne voit qu'en ce domaine la concurrence entre instituts est le meilleur des garde-fous et, du même coup, une assurance quant à la fiabilité des résultats? Le PS souffre d'une étrange pathologie: il préfère penser que les sondages sont faux, pour mieux oublier que les élections sont vraies, sauf peut-être celles qu'il organise en interne.

La crise financière redonne-t-elle une chance à la social-démocratie?

Au contraire, elle l'enfonce. D'abord parce que la crise et l'endettement des Etats affectent les politiques de redistribution, qui constituaient la rente électorale des partis sociaux-démocrates. Ensuite, parce que les socialistes ne veulent pas comprendre que la demande d'Etat a sensiblement changé de contenu. Elle ne porte plus seulement sur un rôle de régulation dans le secteur de l'économie, mais sur le renforcement des fonctions protectrices de l'Etat dans la société.

Un exemple ? Face aux désordres engendrés par la mondialisation en matière de flux migratoires, le PS est partisan du "moins d'Etat" et toute une partie de la gauche ne veut pas d'Etat du tout: ni frontières, ni contrôle, ni principe de précaution.

Tant qu'ils n'auront pas accompli cette révolution culturelle, les socialistes français resteront coupés du peuple. Les quadras du PS sont, comme leurs aînés, tributaires du même biotope: think tanks, médias et agences de communication, dont la principale caractéristique est d'ignorer ou de mépriser les attentes des catégories populaires.

Autant dire que je ne vois pas un candidat transgressif sortir de ce languissant psychodrame. Les sempiternels débats sur les questions de procédure et les configurations d'alliance montrent qu'ils posent toujours leurs problèmes en termes d'arithmétique et non de dynamique électorale.

REUTERS/Philippe Wojazer

"Politique d'abord", c'est le moteur de l'action du président (ici chez Alstom)


En quoi la crise modifie-t-elle le lien entre Nicolas Sarkozy et les Français?


La supériorité de Nicolas Sarkozy tient dans sa capacité à incarner l'autorité de l'Etat et à assumer pleinement les fonctions régaliennes qui lui sont liées. En période ordinaire, c'est un atout majeur. En période de crise, c'est un capital inestimable qui le fait apparaître comme le seul référent politique stable dans un environnement chaotique, le dernier rempart contre les désordres nés de la crise.

Le scrutin de 2007 a concrétisé ce que l'on sentait confusément: à savoir le retour au modèle du leadership qui, dans l'histoire, supplée toujours à un vide de la culture, à l'épuisement des idéologies et des expertises. A première vue, l'élection américaine de 2008 s'inscrit dans un schéma identique.


http://www.lexpress.fr/actualite/politique/patrick-buisson-sarkozy-dernier-rempart_783952.html?p=2


http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=5998

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