L’Elysée a annoncé, jeudi 27 août 2009, que Nicolas Sarkozy a nommé Valérie Hoffenberg représentante spéciale de la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient.
Valérie Hoffenberg sera notamment chargée de prendre « toutes les initiatives concrètes » susceptibles de créer « un climat favorable à la paix dans les domaines économique, culturel, éducatif et environnemental », indique la lettre de mission du chef de l’Etat. « Votre connaissance de la région et des pays du Golfe, les relations multiples que vous avez établies en Europe, aux Etats-Unis et au Moyen-Orient, ainsi que votre aptitude à mobiliser le secteur économique comme la société civile, permettront de renforce l’action de la France dans ces dimensions, en complément de l’action diplomatique de la France dirigée par le Ministre des Affaires étrangères et européennes », poursuit-il.
Or, Valérie Hoffenberg, jusque là connue comme conseillère UMP de Paris, est également – beaucoup plus discrètement – directrice pour la France de l’American Jewish Committee, une association juive ultra-sioniste très influente aux Etats-Unis et très liée à Nicolas Sarkozy depuis octobre 2003. En avril 2004, notre futur président avait participé à Washington à un déjeuner de l’American Jewish Committee donné en son honneur, Marc Perelman avait relaté la chose dans un long article du magazine judéo-progressiste Forward : « A Washington, vendredi 23 avril, Nicolas Sarkozy était le gouvernement français à lui seul. Toujours ministre de l’intérieur – et des cultes – devant l’American Jewish Committee, principale organisation juive américaine, qui a offert un déjeuner en son honneur. (…) Au cour de celui-ci, Nicolas Sarkozy a prononcé hardiment un discours en anglais, dans lequel il a révélé que « les journalistes » l’avaient appelé « Sarkozy l’Américain ». « J’en suis fier, a-t-il dit. Je n’ai pas peur de dire que je partage beaucoup de valeurs américaines. » Il cite un nom, au hasard : Arnold Schwarzenegger. « Comme Sarkozy, c’est difficile à prononcer. Mais cela n’a pas empêché les Californiens de l’élire gouverneur », admire-t-il. (…) Le contact entre Nicolas Sarkozy et l’AJC s’est établi en octobre 2003, quand il a reçu une délégation de cette organisation américaine, venue lui demander ce que le gouvernement français faisait contre l’antisémitisme. »
Dans la suite de son papier, Marc Perelman avait analysé le rôle de l’American Jewish Committee dans la mise en place d’un lobby pro-israélien en France « L’engagement accru de groupes juifs américains dans la naissance d’un lobby pro-israélien en France inquiète certains dirigeants communautaires français ainsi que des officiels israéliens. (…) L’essentiel de la controverse tourne autour d’un accord conclu l’an passé entre l’American Jewish Congress et un groupes français l’Union des patrons juifs de France. (…) Selon l’accord passé entre l’American Jewish Congress et l’UPJF, le mouvement américain apportera à son partenaire français son savoir faire et son expérience, ainsi qu’un support financier. David Twersky, le directeur du Council for World Jewry, récemment fondé par l’American Jewish Congress, à confirmé le financement mais a refusé de dévoiler son montant. Herve Giaoui, le président de l’UPJF a eu la même attitude. (…) Giaoui affirme que l’argent américain ne sera utilisé que pour financer des campagnes médiatiques pro-israéliennes et que le soupçon que l’AJC veuille influer sur la vie politique française est donc sans fondement. (…) Or l’UPJF a fait part de son soutien total au candidat à la présidentielle Nicolas Sarkozy. »
A la même époque, la Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche-Orient s’était aussi inquiétée dans un communiqué qu’avec « Avec Nicolas Sarkozy, on change de registre. On est en effet en présence d’un homme qui déclare désormais publiquement servir, en conscience, les intérêts de l’American Jewish Commitee (AJC). Car, qui a « fait croire aux Etats-Unis d’Amérique que la France était un pays antisémite » ? Qui, sinon l’AJC elle-même, un lobby qui n’est ni juif, ni américain, en ce qu’il ne sert ni les intérêts des Juifs en général, ni ceux des Américains, ni ceux des Américains juifs, mais uniquement la politique de l’axe gouvernemental américano-israélien, incarnée aujourd’hui par le couple Bush/Sharon, et dont le peuple palestinien est la principale victime. L’AJC, et une série d’autres officines sharoniennes, ont entrepris depuis plusieurs années de répandre du venin sur « la France », dont ils accusent en bloc les dirigeants et la population d’être antisémites. (…) L’AJC ne connaît rien à l’anti-sémitisme, réel ou potentiel, prévalant en France, au point que les dirigeants du lobby sharonien français, le CRIF notamment, ont bien été obligés de reconnaître que leurs amis d’outre-Atlantique « manquaient peut-être un peu du sens des nuances ». »
Sachant tout cela, on ne pourra s’empêcher de se demander si une dirigeante d’un lobby sioniste est bien à même de défendre au mieux les intérêts de la France au Proche-Orient ?
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C'est pas très malin et cela confirme ce que j'écrivais à ce propos: des chercheurs français sont "invités" par les services d'espionnage à refiler quelques "informations" sdur ce qu'ils voient et savent. Et qui va en faire les frais ? Une jeune fille de 23 ans... Chercheurs français en Iran: la DGSE avait prévenu l'ambassade http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2009/09/chercheurs-francais-en-iran-la.html Mise en garde! Bien avant l’arrestation de Clotilde Reiss le 1er juillet à Téhéran, les services spécialisés du ministère de la Défense avaient averti Bernard Poletti, l’ambassadeur de France en Iran, contre les risques d’envoyer de jeunes chercheurs enquêter sur des sujets sensibles, alors que les relations entre Paris et Téhéran étaient exécrables depuis longtemps. La mise en garde conjointe de la DGSE et de la Direction des renseignements militaires avait été lancée l’an dernier après qu’un étudiant, lié à un centre de recherches parisien, eut passé plusieurs semaines à travailler sur l’influence croissante des Gardiens de la révolution dans l’économie iranienne. Ce sont eux qui, sous l’autorité du guide suprême et du Conseil national de sécurité, ont la haute main sur le programme nucléaire. « L’Iran est un pays où il faut faire très attention à ne pas trop s’exposer », affirme un spécialiste qui a longtemps vécu en République islamique. La DGSE est réputée avoir une connaissance fine de l’Iran, loin des a priori idéologiques ou des idées reçues, qui ont cours aujourd’hui dans certains cercles dirigeants français. Cette expertise remonte au début des années 2000, lorsque l’ambassadeur Jean-Claude Cousseran dirigeait la « Piscine ». Il avait commencé sa carrière à Téhéran au moment de la Révolution islamique en 1979, avant de jouer un rôle dans les négociations entre Paris et Téhéran pour la libération des otages français au Liban au milieu des années 80. Depuis, il a su garder l’oreille de certains hauts responsables iraniens. La chercheuse Clotilde Reiss a été libérée sous caution de la prison d’Evine à Téhéran le 16 aout dernier. Sous contrôle judiciaire, elle est actuellement « hébergée » à l’ambassade de France dans l’attente de son procès. Mais les dernières déclarations de Nicolas Sarkozy – « les Iraniens méritent mieux que leurs dirigeants actuels » - risquent encore d’alourdir le contentieux entre Paris et Téhéran. Et Melle Reiss pourrait en faire les frais. D’autant que les Iraniens n’ont pas apprécié certains épisodes, qui ont marqué sa sortie d’Evine, en particulier la photo la montrant un verre de champagne à la main entrain de célébrer sa liberté quasi retrouvée à l’ambassade de France. « Un choix malheureux », lâche un homme d’affaires bon connaisseur des mœurs iraniennes. |