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12 août 2009 3 12 /08 /août /2009 05:23

Un an après l’agression géorgienne

 
par Sergueï V. Lavrov
*


Il y a un an, le régime de Saakachvili, encadré et armé par les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël, bombardait l’Ossétie du Sud. Protégeant ses ressortissants, la Russie intervenait, détruisait les bases israéliennes et entrait en territoire géorgien. Décontenancé par l’efficacité d’une armée russe que l’on disait obsolète, Washington dépêchait Nicolas Sarkozy auprès de Dmitry Medvedev pour négocier un cessez-le-feu. Aujourd’hui, Sergey Lavrov rappelle que seul le respect du plan Medvedev-Sarkozy peut garantir la paix en Transcaucasie.




8 août 2009

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Ossétie du Sud

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Sergey Lavrov

Le 8 août, un an aura passé depuis les événements tragiques en Ossétie du Sud. Cette nuit-là, le régime de M.Saakachvili a perpétré une attaque inhumaine en félonne contre ses civils, ainsi que contre les pacificateurs russes, qui pendant plusieurs années ont défendu la paix et la sécurité des peuples, qui vivent dans la fragile région transcaucasienne.

Au cours de l’agression géorgienne ont été utilisés en masse les types d’armes inhumaines, y compris les sous-munitions, les lance-roquettes multiples, les bombes de 500 kilos. En résultat, des centaines de civils de Tskhinval et des localités avoisinantes sont morts, tout comme des dizaines de militaires russes, y compris les pacificateurs, et le nombre de blessés et des sinistrés est incommensurablement plus élevé. Il est jusqu’à présent impossible d’identifier beaucoup de morts. L’échelle des destructions était vraiment horrible.

L’énorme quantité de victimes, l’apparition de milliers de réfugiés témoignent, qu’il ne s’agit pas d’une « erreur » ou d’un « hasard », mais des agissements criminels prémédités. Cela est clairement confirmé par les documents prises à l’armée géorgienne, y compris le fameux plan « Champ libre ».

Les citoyens russes ressentent de la colère et du mal, en se rappelant les événements d’août dernier. Nous pleurons avec le peuple sud-ossète, nous vénérons la mémoire des morts, nous promettons de continuer notre aide à tous les blessés au cours du conflit.

Les événements tragiques en Ossétie du Sud ont de nouveau montré à toute la communauté internationale l’absence d’alternative aux moyens de négociations pacifiques pour régler les différends et conflits. Malheureusement, au prix de la vie des innocents. Cela n’est ni ne sera jamais excusable : les criminels militaires doivent subit la punition appropriée. L’histoire actuelle de l’Europe connaît plusieurs exemples à ce propos.

L’agression barbare de la Géorgie contre l’ex-partie de son propre état a mis en lumière de façon parlante les profondes failles dans le système d’alors de la sécurité européenne. Elle s’est avérée incapable de prévenir les attaques surprises et à large échelle sur les territoires, qui se trouvent dans le collimateur des institutions internationales importantissimes.

La Fédération de Russie a de manière consécutive défendu les principes politiques du règlement pacifique en Transcaucasie, servi de médiateur impartial et de bonne foi aux négociations dans le cadre de l’ONU et de l’OSCE. Pendant 17 années, nous avons rempli les fonctions pacificatrices importantes, nous avons été prêts – en cas de l’obtention du règlement – à se charger du rôle de garant dans les accords des parties en conflit. Cependant, les autorités géorgiennes ont préféré fusiller l’intégrité territoriale de leur état à lance-roquettes multiples, en tirant la croix sur le rétablissement de la communauté interethnique avec les ethnies voisines. Qui plus est, dans les premiers jours après l’effusion du sang de Tskhinval, le régime de M.Saakachvili a aggravé encore plus la situation, essayant d’accuser la Russie du déclenchement du conflit et continuant de menacer ses voisins.

Dans ces conditions, nous n’avions pas d’autre voie pour garantir la paix et la sécurité des peuples de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie que de reconnaître leur indépendance, leur offrir le libre choix démocratique de leur propre développement étatique et national. La Russie a été la première à avoir le courage de prendre conscience de la réalité objective. C’était la décision la plus efficace, à laquelle tous ont gagné, même ceux, qui ne veulent pas le reconnaître.

La présence de nos militaires et gardes-frontière sur la base des accords bilatéraux, qui ont passé la ratification dans les parlements, est absolument légitime. Elle garantit la sécurité fiable des républiques, crée les conditions pour leur développement indépendant. La Russie poursuivra son aide socioéconomique d’envergure aux peuples frères de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, avant tout dans les problèmes du rétablissement des habitations et de l’infrastructure civile, ainsi que son assistance dans la défense de leurs états et de leurs frontières.

Un an après l’agression géorgienne, les peuples de la Transcaucasie font néanmoins toujours face à plusieurs défis et problèmes. Le principal en reste la politique de la revanche et la perspective de la récidive des actions de force de la part de la Géorgie. Malgré l’échec de l’aventure d’août, les autorités de Tbilissi, aussi loin que l’on comprenne, n’entendent pas abandonner leurs projets de rétablissement par la force de « l’intégrité de la Géorgie ». C’est pourquoi nous insistons sur la prise des obligations juridiques sur le non-usage de la force. Ceci dit, ces obligations ne doivent pas être inconditionnellement contractées par Géorgie en application à la Russie, mais concerner les républiques voisines – l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. Ce n’est qu’ainsi que Tbilissi peut rétablir au moins la confiance minimale à son égard de la part des pays voisins et de la communauté internationale. Les accords sur le non-usage de la force doivent comprendre les nettes garanties de la sécurité des peuples de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie. Cela préviendra la répétition de la tragédie. Tous les états et peuples démocratique doivent être intéressés à éviter les nouvelles vagues de violence dans la région.

Il est aussi difficile de surestimer le besoin pour tous pays de s’abstenir pendant longtemps des livraisons en Géorgie d’armes offensives, et idéalement – de toute sorte d’armes et de matériel de guerre. Les livraisons en masse d’armes de l’étranger de ces dernières années ont créé chez les autorités géorgiennes l’illusion de l’impunité et de la permissivité, généré la tentation de régler leurs problèmes par voie militaire. Les conséquences néfastes de cela sont aujourd’hui évidentes. La communauté internationale doit faire preuve d’approche responsable dans ce problème et reconnaître les nouveaux changements géopolitiques, formés en Transcaucasie après les événements d’août.

Les tentatives d’agir comme si de rien n’était, le fait d’ignorer l’existence entièrement indépendante de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie ont finalement fait fermer dans ces pays et en Géorgie des présences internationales, dont l’aide aux peuples de la région était en général utile. Ce n’était pas le choix que nous faisons. Ce n’est pas à la Russie qu’incombe la responsabilité pour le retrait des missions internationales, quelques tentatives que l’on fasse pour le faire croire.

Néanmoins, nous entendons, que si toutes les parties concernées tirent des leçons et des conclusions appropriées de la tragédie de l’août dernier, la communauté internationale sera capable d’établir l’interaction constructive en Transcaucasie. Les principales voies pour le faire résident dans le plan Medvédev-Sarkozy, dont la Russie applique entièrement et inconditionnellement les clauses et les appliquera dans l’avenir. Ce n’est que par les efforts conjoints que nous pouvons maintenir la paix sur notre continent européen.

Les événements d’août 2008 vont encore longtemps rester au centre de l’attention des politiques et des politologues. L’essentiel est que le processus de leur analyse ne devienne pas l’otage des approches idéologisées ou de blocs, mais contribue à la recherche des voies et des moyens adéquats de la garantie de la stabilité et de la sécurité en Transcaucasie.

 Sergueï V. Lavrov

Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie.

http://www.voltairenet.org/article161546.html

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Samedi 09 Mai 2009 

 

Les complots en Géorgie:

de Gamsakhourdia à Saakachvili


Par Dmitri Babitch, RIA Novosti

 

 

Depuis que la Géorgie indépendante a ses propres présidents, ces malheureux font constamment l'objet d'attentats, de terribles complots auxquels participent les services secrets étrangers. Quant aux militaires géorgiens, ils ne font que tramer des coups d'Etat contre leur haut commandant. Il est à noter que la plupart du temps, le président échappe à ces attentats, complots et autres coups d'Etat, dont il ressort sain et sauf, tandis que ses adversaires politiques sont jetés en prison ou tués. Un bref rappel des souffrances endurées par les dirigeants géorgiens permettra peut-être au lecteur de mieux saisir le sens et les dessous de la récente mutinerie survenue dans la base militaire géorgienne de Moukhrovani. Celle-ci se trouve à 30 km de Tbilissi, et la mutinerie a été révélée par le vaillant président Mikhaïl Saakachvili et ses acolytes.

Le premier président de la Géorgie indépendante, Zviad Gamsakhourdia, fit exception à la règle, en étant la véritable victime du coup d'Etat militaire commis par Tenguiz Kitovani et Djaba Iosseliani en 1991. A vrai dire, ce coup d'Etat avait été davantage l'oeuvre d'éléments criminels que de militaires.

Edouard Chevardnadze, ancien ministre des Affaires étrangères de l'URSS, ramené de Moscou par ces mêmes Kitovani et Iosseliani au début de 1992, adopta dans un premier temps un comportement modeste, se faisant appeler non pas "président", mais tout simplement "chef de l'Etat". Tant qu'il s'en tint à ce statut, il ne fut pas l'objet d'attentats. Mais, à l'approche de l'élection présidentielle prévue pour l'automne 1995, la menace de putschs et d'attentats était littéralement en suspens dans l'air. Le 29 août 1995, une voiture piégée explosa près de la voiture blindée d'Edouard Chevardnadze. Quelques minutes après, le système politique de la Géorgie changea. Les principaux adversaires de Chevardnadze qui demeuraient en liberté furent considérés comme étant des conspirateurs et se retrouvèrent peu après derrière les barreaux. Quant à Chevardnadze, il apparut à la télévision quelques minutes après cette terrible explosion pour donner une interview télévisée en maillot de corps, blessé au visage par un éclat de verre. Et il remporta l'élection de novembre 1995 en recueillant 75% des voix "pour".

C'est à cette époque, en 1995, que prit corps cette formule classique du coup d'Etat militaire avorté en Géorgie, qui fut exploitée par la suite à maintes reprises tant par Chevardnadze que par Saakachvili. Cette "formule" doit comporter trois ingrédients. Premièrement, il doit y avoir une explosion ou des tirs, desquels le président ressort sain et sauf. Deuxièmement, le soir même, tous les conspirateurs sont identifiés et arrêtés, et des armes sont découvertes à leur domicile. Troisièmement, le complot est obligatoirement orchestré depuis la Russie. L'ancien ministre de la Sécurité, Igor Guiorgadze, fut accusé d'avoir fomenté l'attentat de 1995 et d'être un espion russe. Les attentats et les complots suivants ont étrangement coïncidé avec des élections ou autres situations complexes ayant vu la cote de popularité des présidents géorgiens chuter. Jugez-en vous-mêmes.

9 février 1998: la Mercedes de Chevardnadze est attaquée au lance-grenades "Moukha", mais le président, âgé de 70 ans, s'en sort sans contusions, alors même que la roquette tirée sur sa voiture aurait pu détruire un char. Le président accorde immédiatement toute une série d'interviews, qui font remonter sa cote de popularité à la veille de l'élection. Les traces des malfaiteurs conduisent en Ossétie du Nord où ils sont appréhendés, on ne sait trop pourquoi, par la police de la Russie "impériale".

Mai 1999: le Service de sécurité géorgien annonce avoir déjoué un complot contre Edouard Chevardnadze. Douze personnes sont arrêtées, dont le général Goudjar Kourachvili, ancien commandant des troupes terrestres géorgiennes. Ils sont tous emprisonnés, car ils se fixaient pour objectif d'éliminer physiquement le président du pays, le président du parlement et les responsables des "ministères de force". Les déclarations du général Kourachvili, selon lesquelles il n'avait jamais eu de telles intentions, ne sont pas prises en considération. L'attention de l'opinion publique est ainsi détournée des événements dans les gorges du Pankissi où sévissent les terroristes tchétchènes, qui enlèvent des personnes venues même de Tbilissi.

25 mai 2001: nouvelle tentative de coup d'Etat. Un bataillon de la garde nationale quitte son cantonnement pour envahir la base de Moukhrovani. Chevardnadze négocie avec les émeutiers, après quoi ceux-ci regagnent leur base.

Mai 2003: le président de l'Assemblée législative municipale de Tbilissi, Mikhaïl Saakachvili, révèle l'existence d'un plan de destitution anticipée d'Edouard Chevardnadze, élaboré avec l'aide des services secrets russes. Parmi les conspirateurs, figurent les ministres de l'Intérieur et de la Sécurité d'Etat, ainsi que le ministre d'Etat Djorbenadze, formellement le numéro deux du pays. Le but du complot est de prévenir l'éventuel transfert du pouvoir de Chevardnadze au président du parlement Zourab Jvania, que Saakachvili considère comme son allié.

23 novembre 2004: la "révolution des roses" qui a lieu en Géorgie place au pouvoir des personnalités présentées comme nouvelles. Cependant, les trois chefs de l'"insurrection" - Mikhaïl Saakachvili, Zourab Jvania et Nino Bourdjanadze - doivent leur carrière politique à Edouard Chevardnadze.

6 septembre 2006: Tbilissi annonce la découverte d'un complot organisé par le mouvement d'opposition Anti-Soros. Toute une série de militants de l'opposition sont arrêtés, et notamment la "walkyrie" du mouvement national-démocrate, Irina Sarichvili, ainsi que des membres du parti Justice d'Igor Guiorgadze.

Décembre 2007: l'ancien magnat de la télévision russe, Badri Patarkatsichvili, plus grosse fortune de Géorgie, est accusé de complot et de tentative de coup d'Etat. Ses partisans, semble-t-il, prévoyaient d'organiser des désordres massifs après l'élection présidentielle de janvier 2008 afin de destituer Mikhaïl Saakachvili. Peu après, Badri Patarkatsichvili meurt subitement en émigration.

Mars 2009: des militants du Mouvement démocratique pour la Géorgie unie, le parti de Nino Bourdjanadze, sont arrêtés pour recel d'armes et tentative de déstabiliser la situation dans le pays. Nino Bourdjanadze déclare qu'elle ne serait pas étonnée que l'on découvre chez elle "de la drogue, des armes nucléaires ou chimiques".

Après toute cette énumération, il apparaît clairement que la mutinerie intervenue récemment dans une base militaire n'est qu'un maillon d'une très longue chaîne de complots. On peut se prendre à soupçonner que les dirigeants géorgiens, qui luttent passionnément contre la "Russie stalinienne", n'ont pas perçu le stalinisme qui existe chez eux. Les derniers complots rappellent même de plus en plus non pas le "bloc trotskiste-zinoviéviste", mais le tunnel Bombay-Londres du célèbre film géorgien "Le Repentir", que le personnage principal était accusé - ce qui était vraiment le comble de l'absurdité - d'avoir voulu creuser.

Sources Ria Novosti

 
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