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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 00:45




Par JuanS, dimanche 2 août 2009 à 13:35 dans
Général / Politique
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Pour l'observateur attentif de l'actualité, le traitement de l'information en Sarkofrance peut paraître incroyable. La presse devrait se régaler d'affaires aussi diverses que le soupçon de commissions occultes liés à la vente de sous-marins français en 1994, les sondages manipulés à l'Elysée, ou la clémence de la justice française envers un proche du président.

Quelques journalistes consciencieux s'y collent. Ils expliquent les dessous de l'affaire, ou au moins ceux qu'ils peuvent dévoiler sans la crainte d'un procès en diffamation. On peut lire dans Marianne quelques truculents articles. Libération s'échine, malgré la prudence légendaire de son directeur Laurent Joffrin, à suivre, avec ses faibles moyens d'investigation, ces tristes affaires de
Sarkofrance. L'Express et le Point ont plié bagages. Ici ou là, à la télévision, on peut entendre un reportage peu conclusif, mais peu complaisant contre a Sarko-ambiance du moment.

1. Nicolas Sarkozy ne donne pas de consigne. Il est facile de crier au loup. Il est faux d'imaginer que Jean-Luc Hees, Philippe Val (à France inter), Laurence Ferrari (TF1), David Pujadas (France 2) ou même les journalistes du Journal du Dimanche (propriété de Jean-Luc Lagardere) prennent leurs consignes chaque matin, chaque semaine auprès de Franck Louvrier et Catherine Pégard, deux conseillers de Nicolas Sarkozy. La réalité, comme souvent, est différente.

2. Il existe en France quelques relais médiatiques affichés de l'Elysée. Ces hommes, car ce sont tous des hommes, dirigent parfois une rédaction. Plus souvent, ils sont l'"oeil de Sarko." Ceux qui alertent le président et ses proches d'une mauvaise information, relayent les "bons" messages. Ces hommes, vous les connaissez, sont des fidèles.
Défendre le président est un combat, souvent celui d'une vie u d'une carrière. Ils sont logés dans la presse écrite, la télévision, la radio. Certaians n'ont pas 40 ans, et doivent leur pouvoir à leur talent mais aussi à leur fidélité.

3. En France, l'agenda médiatique est plus facilement contrôlé qu'hier. Le Web incite les médias à des comportements grégaires qui noie la bonne information au profit de la mauvaise. Il suffit d'un sondage, d'une petite phrase, d'une polémique bien anglée, pour tous les sites d'information se jettent sur le morceau, relayés le lendemain ou le soir même par leur édition "papier". La récente polémique sur les sondages de l'Elysée est exemplaire. Il y a 10 ans, 20 ans, 30 ans, la France médiatique se portait mieux. De telles manipulations du débat public étaient quasiment impossibles. La caisse de résonance immédiate qu'est Internet n'existait pas. Un journaliste prenait quelques heures pour vérifier les dires d'un confrère, chercher un nouveau scoop, contredire une déclaration officielle. les manipulations du pouvoir étaient nombreuses, mais moins efficaces.

4. Internet a tué une certaine presse. Certains journalistes se sont transformés en auxiliaires de police. Ils recopient les synthèses présidentielles des sujets du moment. Ils confondent précipitationet investigation. Google News et ses confrères agrégateurs ont rendu obsolètes les vaines tentatives de rapidité de la plupart des médias traditionnels en ligne. A les lire, seuls les titres changent. Le texte est un copié-collé de la même dépêche. Grâce au Web, les rois sont nus. La quasi-totalité des médias français en ligne n'ont pas compris. En cherchant le trafic, ils se sont transformés en péage d'autoroute. L'internaute passe, mais ne s'arrête plus.

5. Internet tue la propagande présidentielle. Sur le Web, l'information brute est accessible. Chacun peut écouter, lire, contredire les déclarations et discours des ministres et conseillers qui nous gouvernent. Plus le discours est long, plus le plaisir de l'internaute critique sera grand.



http://sarkofrance.lejdd.fr/2009/08/02/50-sarkofrance-la-complicite-mediatique
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  • Journaliste de profession. Radio,TV,presse,productrice émissions. Auteur de plusieurs ouvrages chez éditeurs de renom. Milite pour une information libre,plurielle,diversifiée, indépendante des grands groupes.
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