Par emcee (Des bassines et du zèle)
Aujourd'hui, c'est William Blum qui le dit.
William Blum, tu connais?
Non? Pfiou!
Eh bien, va falloir t'y mettre. Blum, c'est celui qui a écrit "Killing Hope", dont Ben Laden himself avait recommandé la lecture lors d'une de ses apparitions en 2006. C'est dire s'il avait atteint alors une renommée planétaire.
Pas qu'il en ait tiré gloire, ou même souhaité une telle promotion, m'enfin.
Et de toute façon, si Ben Laden du fond de sa grotte, le connaissait, le reste du monde n'a aucune excuse valable.
Ici, il nous parle à nouveau de l'Empire, de ses sympathies et antipathies (à savoir, entre autres, et respectivement, les gentils militaires du Honduras et l'abominable président iranien nouvellement réélu on se demande bien comment) et du traitement de l'info qui en résulte au niveau mondial.
L'article en anglais "Much Ado About Nothing?"; The Anti-Empire Report, a été publié le 4 juillet (fêt'nat US), 2009 dans Dissident Voice.
William Blum
La chronique anti-empire
Mais qu'y a-t-il dans les élections du 12 juin en Iran qui font qu'elles ne quittent plus, depuis lors, la une des médias du monde entier? Dans la plupart des pays, à un moment donné ou à un autre, il y a eu des élections ces dernières décennies qui étaient sacrément sujettes à caution.
Un nombre incalculable de citoyens aux Etats-Unis pense que les élections de 2000 et de 2004 ont été volées par les Républicains, et pas seulement à cause des machines à voter, ni du comptage des voix, mais également des nombreuses entourloupes du parti républicain avant les élections elles-mêmes qui visaient à empêcher les électeurs noirs et les pauvres de s'inscrire sur les listes électorales ou à les éloigner des urnes.
Le fait que de très nombreux citoyens ne soient pas descendus dans la rue pour protester jour après jour, comme en Iran, n'est pas quelque chose dont nous pouvons être fiers.
Peut-être que si la CIA, l'Agence pour le Développement International (Agency for International Development - AID), plusieurs stations radios gouvernementales, et diverses autres organisations soutenues par la NED (National Endowment for Democracy – créée pour servir de vitrine à la CIA) avaient été plus actives aux Etats-Unis, comme elles le sont depuis des années en Iran, on aurait assisté à d'importantes manifestations dans les rues.
Les "agitateurs extérieurs" classiques peuvent non seulement susciter des rebellions grâce à la propagande, en s'appuyant sur un mouvement de protestation qui existe déjà, mais ils peuvent aussi servir à mobiliser l'opinion publique pour manifester de façon virulente contre le gouvernement.
En 1953, quand la CIA avait renversé Mohammed Mossadegh, le premier ministre iranien, ils avaient soudoyé des gens pour qu'ils manifestent devant la résidence de Mossadegh et ailleurs en commettant des actes violents; certains, prétendant être des partisans de Mossadegh, commettaient des actes antireligieux. Et cela avait marché, extraordinairement bien (1).
Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les Etats-Unis se sont immiscés de façon importante dans 30 élections dans le monde entier. Cette fois-ci, avec une nouveauté: la contribution de Twitter. Le département d'Etat américain a demandé à Twitter de reporter la fermeture prévue pour maintenance de son service afin que l'information puisse circuler en Iran pour permettre aux contestataires de se mobiliser (2).
Le New York Times a écrit: " "Un article publié sur le site True/Slant souligne certaines des plus grossières erreurs trouvées sur Twitter qui ont été répétées et amplifiées par les bloggeurs; comme prétendre qu'il y avait 3 millions de manifestants à Téhéran la semaine dernière (plus vraisemblablement quelques centaines de milliers); que le candidat de l'opposition Mir Hussein Moussavi avait été placé en résidence surveillée; que le président du comité de surveillance des élections avait invalidé les élections samedi dernier (ce qui n'était pas le cas) (3).
Depuis ces dernières années, les navires de guerre américains patrouillent au large des eaux territoriales iraniennes, arrêtant les navires iraniens pour contrôler s'ils ne transportent pas des armes destinées au Hamas, ou pour d'autres raisons illégales, et les Etats-Unis financent et "instruisent" des dissidents iraniens, utilisent des groupes iraniens pour perpétrer des attentats à l'intérieur de l'Iran; ils ont kidnappé des diplomates iraniens en Irak, enlevé du personnel militaire iranien en Iran pour les envoyer en Irak, espionné sans relâche et recruté à l'intérieur de l'Iran, manipulé la monnaie iranienne et les transactions financières internationales, et imposé diverses sanctions économiques et politiques contre le pays (4).
"
J'ai été clair là-dessus: les Etats-Unis respectent la souveraineté de la République islamique d'Iran, et ne se mêlent pas du tout des affaires internes de l'Iran", avait déclaré sans rire le 23 juin le président Barack Obama. "Certains membres du gouvernement iranien accusent les Etats-Unis et d'autres pays d'être à l'origine des manifestations qui ont suivi les élections. Ces accusations sont manifestement fausses et absurdes" (5). "Ne croyez jamais rien tant que ce n'est pas démenti officiellement", dit la phrase célèbre de Claud Cockburn, l'auteur britannique.
Dans son discours à portée mondiale prononcé le 4 juin au Moyen-Orient, Obama disait incidemment que "en plein milieu de la guerre froide, les Etats-Unis ont joué un rôle dans le renversement d'un gouvernement élu démocratiquement en Iran".
Nous avons donc là un président qui avoue que les Etats-Unis ont été précédemment impliqués dans le renversement d'un gouvernement en Iran au moment même où les US tentent de renverser le gouvernement iranien actuel. Ces propos pourront servir de référence en tant que plus bel exemple d'hypocrisie depuis un bon moment.
Et donc, pourquoi tout ce ramdam dans le monde entier à propos des élections en Iran et ces manifestations de rue?
Il n'y a qu'une réponse à cela. La réponse saute aux yeux. Mahmoud Ahmadinejad, celui qui a été déclaré vainqueur, a été désigné comme Ennemi Officiel (EO) de Washington (ODE Officially Designated Enemy) pour ne pas respecter suffisamment l'Empire et son associé dans le crime, Israël; et c'est un fait que Mahmoud Ahmadinejad est un de ceux qui critiquent le plus ouvertement la politique étrangère des Etats-Unis.
Et cette notion d'ennemi officiel est tellement ancrée dans la vision qu'a Washington du monde que personne ne semble se soucier du fait que Moussavi, le principal rival d'Ahmadinejad soutenu avec force par les manifestants, porte largement, en tant que Premier Ministre entre 1981 et 1989, la responsabilité des attentats commis contre l'ambassade des Etats-Unis et contre une caserne à Beyrouth en 1983 - où plus de 200 Américains ont perdu la vie - et de l'attentat à la voiture piégée en 1988 contre des installations de la marine US à Naples, en Italie, qui a fait cinq morts.
Mais, curieusement, ni la presse écrite, ni les médias audiovisuels n'ont rappelé ces événements quand ils évoquaient les manifestations actuelles (6).
En revanche, le Washington Post a jugé bon de publier le 27 juin un article qui disait:" les gouvernements dictatoriaux chinois, cubain et birman empêchent la publication d'articles sur ces foules d'Iraniens qui affrontent avec courage les milices gouvernementales dans les rues de Téhéran pour exiger des réformes démocratiques".
Serait-ce que personne dans le gouvernement d'Obama ne serait au courant du passé de Moussavi?
Et personne non plus ne serait au courant de la violente répression déclenchée au Pérou le 5 juin par le gouvernement péruvien lors de manifestations pacifiques organisées pour protester contre l'accord de libre-échange Etats-Unis-Pérou? Un massacre où entre 20 et 25 indigènes de l'Amazonie ont été tués et près de 200 ont été blessés (7).
L'administration Obama s'est tue sur les massacres commis au Pérou parce que le président péruvien, Alan Garcia, ne fait pas partie des ennemis officiels de Washington.
Et Moussavi non plus, malgré les actes terroristes perpétrés contre des citoyens des Etats-Unis, parce qu'il est l'adversaire d'Ahmadinejad, qui, lui, est au coude à coude avec Hugo Chavez pour le titre d'Ennemi Officiel N°1.
Time magazine qualifie Moussavi de "modéré", ajoutant: "Il faut se rendre à l'évidence: les élections présidentielles en Iran ont été truquées", donnant autant de preuves à ce sujet que les protestataires en Iran, à savoir aucune (8).
Rien ne prouve, évidemment, que les élections en Iran ont été parfaitement honnêtes, mais les arguments qui sont donnés pour établir qu'elles ont été truquées ne sont pas bien concluants, comme par exemple le fait, répété à l'envi, que les résultats des élections ont été proclamés pratiquement tout de suite après la clôture des bureaux de vote.
Depuis des décennies, dans divers pays, les résultats d'élections sont suspectés de fraude pour avoir été tenus secrets pendant plusieurs heures, voire plusieurs journées. Car, disait-on, ce retard signifiait qu'il se passait probablement des trucs malhonnêtes en coulisse. Et aujourd'hui, on nous dit qu'il y a probablement eu fraude parce que les résultats ont été annoncés très vite. Il est à noter que les résultats des élections n'ont été contestés que par un seul candidat alors qu'il y en avait quatre en lice.
Phil Wilayto, militant pacifiste et auteur d'un livre sur l'Iran, fait remarquer:
"Ahmadinejad, lui-même issu d'un milieu rural pauvre, a, de toute évidence, le soutien des classes pauvres, surtout dans les campagnes, où vit près de la moitié de la population. Pourquoi? En partie parce qu'il s'intéresse à eux, veille à ce qu'ils bénéficient d'aides gouvernementales et les traite, eux, leurs opinions religieuses et leurs traditions, avec respect.
Moussavi, lui, fils de commerçant citadin, plait manifestement davantage à la bourgeoisie des villes, en particulier la jeunesse universitaire. En conséquence, comment quiconque pourrait-il s'étonner qu'Ahmadinejad ait remporté les élections avec une large majorité? Y aurait-il en Iran aujourd'hui plus de jeunes cadres que de pauvres? (9).
Tout cela, évidemment, ne vise pas à occulter le fait que l'Iran est une société relativement répressive sur les questions sociales et religieuses, et c'est cette réalité sous-jacente qui motive probablement la majorité de la contestation; en effet, parmi ces manifestants, beaucoup n'ont peut-être même pas une opinion bien arrêtée sur les élections en soi, surtout dans la mesure où à la fois Ahmadinejad et Moussavi sont des purs produits de l'establishment, où aucun ne représente une véritable menace pour la théocratie en place, et où, donc, ces élections peuvent être envisagées sous l'angle d'un rapport de force comme cela existe dans pratiquement tous les pays.
Mais ce n'est pas l'objet de mon propos ici.
La question qui m'intéresse, c'est cet objectif que poursuit inlassablement Washington depuis si longtemps de faire changer de régime en Iran.
Si le même schéma s'était produit dans un pays allié des US, combien y aurait-il eu de ces discours et de ces reportages accusateurs?
En fait, exactement le même schéma s'est produit dans un pays allié des US, il y a trois ans, quand Felipe Calderon avait été accusé d'avoir volé les élections présidentielles au Mexique et qu'il y avait eu des manifestations tous les jours pendant plus de deux mois; mais la condamnation des Etats-Unis et de la communauté internationale avait été pratiquement inexistante comparée à ce qu'on voit aujourd'hui pour l'Iran.
Les autorités iraniennes ont procédé à un recomptage aléatoire des voix sur 10% des bulletins pour finalement confirmer qu'Ahmadinejad était le vainqueur.
Ce recomptage des voix a-t-il été fait honnêtement? je n'en ai aucune idée, mais cela ne peut certainement pas être pire que ce qui s'est passé aux Etats-Unis en 2000 et 2004.
Sur quels critères devons nous juger Obama?
Beaucoup de mes lecteurs m'ont reproché d'avoir critiqué la politique d'Obama.
A la suite de mes deux derniers articles, plus d'une dizaine d'entre eux m'ont demandé de les enlever de la liste de diffusion.
Mais si, comme moi, vous pensez que les nombreuses atrocités dues à la politique étrangère des Etats-Unis constituent la plus grande menace contre la paix, la prospérité et le bonheur dans le monde, alors, à mon avis, il faut exiger d'avoir des dirigeants qui s'opposent sans aucune ambigüité aux équipées militaires de l'Amérique, parce que ces interventions sont, elles, nuisibles sans aucune ambigüité.
On ne peut rien dire de bon sur le fait de larguer des bombes puissantes sur des foules de personnes innocentes, d'envahir leur pays, de renverser leurs gouvernement, d'occuper leur pays, de défoncer les portes des habitants, de tuer le père, de violer la mère, de traumatiser les enfants, de torturer ceux qui résistent à tout cela …
Et cela ne dérange pas du tout Obama, si on le juge sur sa politique et non pas sur son discours.
Et Al Franken non plus, qui s'apprête à devenir sénateur du Minnesota sous l'étiquette démocrate. L'ancien humoriste de "Saturday Night Live" voudrait nous faire croire qu'il est contre la guerre en Irak depuis le premier jour, mais il s'est rendu 4 fois en Irak pour divertir les soldats. Cela vous paraît logique, ça?
Pourquoi les autorités de l'armée font-elles venir des comiques pour se produire devant les soldats? Pour remonter le moral des troupes.
Et pourquoi remonter le moral des troupes? Un soldat plus heureux a plus de cœur à l'ouvrage.
Et quel est le travail d'un soldat? Toutes les joyeusetés citées plus haut.
Franken ignore-t-il donc ce que font les soldats? Il critiquait le gouvernement Bush pour n'avoir pas "envoyé suffisamment de soldats pour faire le boulot proprement" (10).
Quel "boulot" ce type pensait-il que les soldats étaient partis faire et qui n'aurait pas été bien fait, faute d'effectifs suffisants? Voulait-il qu'ils soient plus efficaces pour tuer les Irakiens qui résistaient à l'occupation de leur pays?
Franken remonte le moral des troupes depuis longtemps. En mars dernier, il recevait une récompense de l'United Service Organization (USO) pour ces dix années passées à divertir les troupes à l'étranger. Dont au Kosovo, en 1999, une occupation impérialiste s'il en est. De son expérience à l'USO, il dit: "une des meilleures actions que j'ai faite dans ma vie" (11).
Franken a également prononcé un discours à West Point, pour encourager la nouvelle génération de guerriers impérialistes. Avons-nous là un homme qui sera disposé à s'élever contre la militarisation des Etats-Unis, dans le pays et à l'étranger?
Pas plus qu'Obama.
En 2005, où Franken avait une émission régulière sur Air America, Tom Hayden écrivait ceci sur lui:
"Quelqu'un d'autre est-il déçu de l'apologie quotidienne d'Al Franken sur l'interminable guerre en Irak? Pas la version de la guerre de Bush, parce que cela détruirait l'objectif louable d'Air America de rallier une audience anti-Bush. Mais, disons, la vision de Kerry sur la guerre, une guerre qui peut être mieux gérée et gagnée, en quelque sorte, avec de meilleurs gilets pare-balles et moins de salles de torture.
Ce matin, Al Franken soutenait la proposition de Joe Biden d'envoyer 5000 troupes de l'Otan pour fermer la frontière entre l'Irak et la Syrie, faire venir des instructeurs étrangers pour le corps d'officiers irakiens, et mettre les Irakiens au travail à déblayer ce qui a été détruit à cause de notre invasion …
Maintenant que Bush nous a manipulés pour nous faire admettre l'invasion, Franken pense que nous n'avons pas d'autre choix que de … rester jusqu'à ce que nous ayons écrasé tous les rebelles.
C'est un prétexte humanitaire pour une occupation américaine à durée indéterminée. Et il est largement partagé par les élites politiques et autres qui pensent qu'ils représentent la conscience de l'establishment des Etats-Unis et le leadership du parti Démocrate. 12
Je sais, je sais, je déboulonne toutes vos statues. Mais ces gens-là ne devraient pas être vos héros. Il faut apprendre à percer à jour ces progressistes du parti démocrate qui protègent l'empire.
Il y a à peine une semaine, des documents publiés par la bibliothèque Nixon en Californie ont révélé que 5 jours avant l'invasion surprise du Cambodge par les troupes US et sud-vietnamiennes, le 29 avril 1970 (ce qui avait déclenché d'importantes manifestations aux Etats-Unis, et eu pour conséquence les fusillades fatales sur les étudiants par la garde nationale à l'université "Kent State" dans l'Ohio), le président Nixon avait eu l'aval du démocrate haut placé au comité des services armés du sénat, le sénateur John Stennis du Mississippi. Stennis avait dit au président:" Je vous soutiens … j'applaudis ce que vous faites" (13).
Longue vie à la Guerre froide !
Le président du Honduras, Manuel Zelaya, a été renversé le 28 juin dernier à la suite d'un putsch militaire parce qu'il s'apprêtait à lancer une consultation populaire sans portée contraignante pour poser la question suivante: "Etes-vous d’accord pour que, lors des élections générales de novembre 2009, soit installée une quatrième urne pour décider de la convocation d’une Assemblée nationale constituante destinée à élaborer une nouvelle Constitution politique?".
Une des questions que Zelaya espérait voir traitée par la constitution était la limitation actuelle du mandat présidentiel à 4 ans non renouvelable. Il avait également exprimé le souhait de procéder à des modifications constitutionnelles pour pouvoir améliorer le niveau de vie des populations pauvres; dans des pays comme le Honduras, le droit n'est en général pas élaboré dans cette optique.
Alors que j'écris ces lignes, on ne sait pas très bien comment vont tourner les choses au Honduras, mais il faut noter ceci:
Les Etats-Unis, selon leur propre aveu, connaissaient parfaitement depuis des semaines le projet de l'armée de renverser Zelaya. Washington a déclaré qu'il avait fait de son mieux pour en dissuader les instigateurs. Il est difficile de croire que cela s'est finalement avéré impossible. Au cours de la Guerre Froide, il se disait, avec maintes justifications, que les Etats-Unis pouvaient décourager un coup d'état en Amérique Latine par un simple "froncement de sourcils".
L'armée du Honduras et celle des US sont depuis longtemps en très bons termes.
Alors, il faut se poser la question: de quelle façon et dans quelle mesure les Etats-Unis ont-ils averti Zelaya du putsch qui se préparait? Et quelle protection lui ont-ils proposée? La riposte de l'administration Obama à ce coup d'état peut être qualifiée par des adjectifs tels que "tiède", "appropriée mais tardive", et "mitigée". Il n'est pas inimaginable que les US aient donné le feu vert aux conspirateurs de l'armée, en leur disant de mettre un bémol au traditionnel bain de sang du "golpe estado".
Zelaya avait été élu en tant que candidat conservateur, et puis, de façon surprenante, il avait opéré un virage à gauche, s'était mis à critiquer vivement la politique de Washington, et était devenu l'allié d'Hugo Chavez du Venezuela et d'Evo Morales de Bolivie, tous deux que l'administration Bush avait tenté de renverser et d'assassiner.
A la suite du coup d'état, la National Public Radio (NPR) a démontré une fois de plus la raison pour laquelle les progressistes l'appellent "National Pentagon Radio". L'animateur principal de cette radio nationale, Robert Siegel, interviewait Johanna Mendelson Forman, du groupe de réflexion conservateur "Center for Strategic and International Studies":
Siegel: il n'y avait pas eu de coup d'état en Amérique Latine depuis un bon moment.
Forman: le dernier a eu lieu, je pense, en 1983.
Siegel n'a pas relevé. (14).
C'est de l'ignorance crasse au dernier degré. Il y a eu un coup d'état au Venezuela en 2002 qui a renversé pour une courte période Hugo Chavez, un à Haïti in 2004 qui a définitivement renversé Jean-Bertrand Aristide, et un autre au Panama en 1989 qui a renversé Manuel Noriega.
Est-ce parce que les US étaient largement impliqués dans ces trois coups d'état qu'ils ont été jetés dans les "trous de mémoire" d'Orwell?
William Blum
Notes annexes:
NB: Les chiffres dans la traduction se réfèrent aux notes données par Blum. Les consulter (en anglais) sur le texte original.
William Blum est écrivain et journaliste.
Les livres qui ont été traduits en français sont: Les Guerres scélérates (Parangon, 19 février 2004); L'État voyou (Parangon (31 mars 2002) ; Mythes de l'Empire (Aden).
Site de Blum
Citations
L'auteur et historien William Blum affirme:
"Entre 1945 et 2005, les Etats-Unis ont tenté de renverser plus de 40 gouvernements étrangers et d'écraser plus de 30 mouvements populistes nationalistes en lutte contre des régimes odieux … En faisant cela, les US ont provoqué la mort de plusieurs millions de personnes, et condamné des millions d'autres à une vie de souffrances et de désespoir" (Rogue State: A Guide to the World’s Only Superpower – "l'Etat voyou- guide de la seule superpuissance mondiale). "Aussi parano ou défenseur de la théorie du complot que vous puissiez être, ce que fait réellement le gouvernement dépasse tout ce que vous pouvez imaginer" (ibid.)
Articles de Blum traduits en français:
Sur ce blog: http:// blog.emceebeulogue.fr/post/2...
http://blog.emceebeulogue.fr/post/2...
http:// blog.emceebeulogue.fr/post/2...
http:// blog.emceebeulogue.fr/post/2...
http:// blog.emceebeulogue.fr/post/2...
Sur le Grand Soir
Vous ne pourrez pas dire après ça que vous ignorez ce grand bonhomme. Déjà, si vous êtes passé-e à côté depuis tout ce temps qu'on se décarcasse, vous avez peu d'excuses.
Un peu comme Chomsky: des lumières qui luisent dans l'obscurité, voire les ténèbres …
Et les ténèbres, nous connaissons cela aussi ici, hélas.
Ténèbres et ignorance crasse entretenue par la propagande officielle.
Un exemple: il n'y a qu'en France que la remise en cause de la thèse officielle sur le 11 sept soit taboue.
Et pourquoi? Les arguments officiels seraient-ils si peu solides qu'on ne pourrait leur opposer une autre analyse, de peur de fâcher l'Ami Américain?
La France outragée, bercée par l'hymne national, emmaillotée dans le drapeau de la République, ne cesse de se prendre les pieds dedans.
Et plus on est petit, plus c'est pire….
Forcément.
Puisque le drapeau est d'autant plus trop grand
Autre lien
Sous-information et désinformation : Loin du Honduras
Publié le 6 juillet 2009 par Henri Maler (Acrimed)
Source: Des bassines et du zèle
http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=4798