leurs "journalistes" en alerte...
dimanche 5 juillet 2009 par Thierry Deronne
Le président Zelaya s´envole de Washington (arrivée prévue dans quatre heures), le peuple se dirige en masse pour l´accueillir a l´aéroport de Tegucigalpa. Dans un dernier message au moment d´aborder l´avion le président a demandé à son peuple (dont il a pu voir a travers TeleSur la manifestation massive) de rester ferme, de résister massivement et pacifiquement. Un fleuve croissant d´organisations sociales hondurienne, communautés indigènes, Via Campesina, syndicats, s´approchent de l´aéroport et dénoncent la présence de franc-tireurs, de barrages et de blindés, d´hélicoptères autour de l´aéroport pour empêcher l´accès de l´aéroport. Le président de l´assemblée générale de l´ONU Miguel d´Escoto accompagne le président Zelaya dans ce vol vers le Honduras. Les présidents Fernando Lugo, Rafael Correa et Cristina Fernandez vont le suivre dans un vol séparé a destination du Salvador voisin. CNN, dont la "couverture" du coup d´État, a été dénoncée par le Président Zelaya, répète a l´envi les instructions de Micheletti de ne pas laisser l´avion atterrir au Honduras.
La marche massive qui se dirige vers l´aéroport scande "El pueblo unido..." et "Telesur !, Telesur !", seul média qui a fait entendre une voix vraiment différente, populaire, et dénonce la complicité médiatique internationale avec les putschistes. Toute cette mobilisation est balayée par le "Monde" d´une ligne dans un bref article où il affirme mensongèrement ce dimanche, que les manifestants ont "rebroussé chemin". Et répétant comma CNN que "la conférence épiscopale est contre ce retour", que les putschistes n´autorisent pas l´atterrissage et que “le Honduras est angoissé”.
Nos contacts en direct avec la population montrent que malgré la tension et la menace de répression, celle-ci se montre pleine d´impatience. "C´est impressionnant, on n´a jamais vu cela au Honduras, c´est émouvant de voir tant de joie, de voir tant de gens dans la rue " vient de déclarer Jorge Meza, un des leaders indigènes qui viennent accueillir le président. " ! Sous une photo de l´agence Reuters, le "Monde" rédige une légende qui mérite d´être versée aux annales de l´impartialité journalistique : “Sur place, la situation est tendue : les forces de l’ordre (sic) craignent de voir la situation dégénérer entre partisans et opposants à M. Zelaya”
Qu´est-ce qui motive tant de médias a désinformer, occulter, minimiser, au lieu de défendre clairement une démocratie agressée par les gorilles de la School of Americas ?
La Présidente argentine Cristina Fernandez l´a expliqué hier soir lors de la réunion de l´OEA a Washington, en faisant allusion au rôle occulte des État-Unis. “Ne soyons pas naïfs, ce coup d´État n´est pas seulement dirigé contre Zelaya mais contre le projet qui rassemble un nombre croissant de nations du continent".
Sans peur du ridicule, les putschistes honduriens répètent a chaque instant, comme "le Monde" dès le premier jour du Coup d´État que les vénézuéliens les menacent militairement et veulent envahir leur territoire.
Une autre technique a été de "couper la poire en deux" en disant qu´il y avait "des pour et des contre".
Le "Monde" a titré par exemple "les pour et contre Zelaya disent chacun défendre la constitution".. Rien que le déploiement et la répression croissantes de soldats surarmés dans tout le pays indiquent le contraire.
Les plus favorisés font quelques apparitions surmédiatisées mais le black-out persiste sur la résistance populaire.
Comme l´explique la présidente argentine, les médias qui jouent a se demander hypocritement "qui appuie qui", ne rendent pas compte de la gravité d´un coup d´État. Elle a rappelé qu´au moment du coup d´état contre Peron, une foule remplissait la Plaza de mayo, Parmi ces partisans du coup d´État une mère, une future "folle de la place de mai" qui des années plus tard verrait disparaître sa fille et d´autres membres de sa famille aux mains de ceux qu´elle appuyait.
T.D., Caracas, dimanche 3 juillet, 14 h. 30
Blog Front de Gauche
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http://www.michelcollon.info/index.php?option=com_content&view=article&id=2162:cnn-et-qle-mondeq-angoisses-par-le-retour-de-zelaya-mettent-leurs-qjournalistesq-en-alerte&catid=7:attention-medias-&Itemid=12
Eva : Le journal le Monde montre son vrai visage: réactionnaire, partisan de coups d'Etat militaires contre les votes populaires. C'est une honte ! Il ne vaut pas mieux que l'infâme CNN....
TOUS LES EVENEMENTS
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Le compte-rendu des événements,voir article suivant...
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Commentaire reçu :
Commentaire n° 1 posté par Anne Wolff aujourd'hui à 03h25
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Que se passe-t-il derrière le coup d’Etat au Honduras ?
Osly Hernandez |
Considérant les événements qui se passent à l’échelle régionale, il devient nécessaire que nous, les militants de gauche, nous nous attachions à élaborer quelques analyses permettant de dévoiler ce qui se cache réellement derrière le coup d’Etat survenu au Honduras. D’autres points de vue, rejoignant cette prise de position, ajoutent une autre dimension. Elle consisterait, pour les intérêts capitalistes, à mesurer la capacité de réponse du mouvement populaire ainsi que les niveaux de solidarité. Elle consisterait, également, à identifier les stratégies employées afin de rompre le blocus médiatique qui accompagne habituellement la nouvelle génération des coups d’Etat . Bien. Revoyant le contexte dans lequel se déroule l’événement, quelques autres éléments doivent être pris en compte. Nous référant aux événements récents qui précèdent un coup d’Etat, nous découvrons que dans notre région deux débats très importants ont eu lieu. Le premier concernait le renforcement de l’ALBA qui, en plus d’accueillir de nouveaux pays, a représenté un moment historique en rejetant les conclusions du « Sommet des Amériques ».Celui-ci, en effet, n’envisageait ni la cessation du blocus de Cuba, ni les actions concrètes à réaliser face à la crise du système capitaliste. De plus, et c’était l’objet du second débat, la possibilité de ce que les pays latino-américains se séparent de l’OEA n’était pas non plus esquissée. Dans le courant des derniers mois, de graves questions se sont posées à propos du fonctionnement de l’OEA. Jusqu’à présent , cet organisme a servi de garde-fou pour justifier les interventions répétées du gouvernement yankee dans nos pays. Cependant, depuis l’arrivée au pouvoir d'Obama, plusieurs efforts ont été faits pour redonner vie à cet organisme moribond. Le signe le plus évident fut la « soudaine » prise en considération d’incorporer Cuba. Proposition qui fut rejetée par le pays caribéen. Bien. Surgit soudain un coup d’Etat au Honduras. Les réactions des pays de l’ALBA et de l’UNASUR( organisations animées par des gouvernements de gauche) sont immédiates. Etrangement, nous observons cependant que le gouvernement des USA d’abord, l’OEA ensuite, se distinguent face à l’événement et accordent pleinement leur appui au gouvernement « démocratiquement élu » de Manuel Zelaya. Pour la première fois dans l’histoire, étrangement, ils s’indignent devant un coup d’Etat dirigé contre un gouvernement progressiste, dans un pays où les intérêts militaires nordistes sont pour le moins importants. Pour la première fois, étrangement, ils se présentent non pas en médiateurs, mais en garants, soutenant, avec l’ONU, le retour de Zelaya dans son pays. Etrange… Il est évident que tout ceci n’est pas innocent. Cela nous amène à nous demander ce qui se cache derrière cette soudaine crise de solidarité de l’OEA et de son tuteur, le gouvernement des USA ? Reconsidérant les événements, tout en partageant les analyses déjà mentionnées, l’on peut dire que le principal intérêt des USA pourrait résider dans la nécessité de récupérer l’image de l’OEA, la présentant comme celle d’un organisme qui aide à résoudre les conflits en Amérique. Il s’agirait d’une mesure désespérée pour freiner sa disparition et lui faire retrouver son utilité dans le continent et ainsi empêcher les progrès des instances animées par les gouvernements de gauche, instances qui travaillent à la consolidation du projet politique bolivarien : l’unité de l’Amérique latine. Ce scénario rendrait possible la réouverture de la discussion sur le fait de savoir si l’OEA doit disparaître ou non, un point que l‘on considérait comme dépassé. Ce scénario pose à nouveau les USA – par l’intermédiaire de ses organismes multinationaux – comme le grand sauveur dans le conflit et également comme un possible allié. Il sauvegarderait la thèse du panaméricanisme qui a fait tant de tort à nos peuples. Cette thèse que Bolivar a de tout temps combattue, lui qui a toujours considéré que la flexibilité des positions face aux pays du Nord contrecarrait le processus d’unification, comme cela s’est passé lors du « Congreso Anfictionico » de Panama. En lisant l’histoire avec un esprit critique, pour en tirer les leçons, je crois qu’il est dangereux de permettre l’intervention de ces organismes dans la solution du conflit au Honduras, sans tenir compte des conséquences de cette intervention. Si nous ajoutons à cela la possibilité d’envisager une intervention des « casques bleus » avant que le conflit ne se radicalise, et cela afin de sauvegarder la continuité constitutionnelle du Honduras, nous pourrions peut-être laisser le plein contrôle de la situation entre les mains de l’empire, jetant par dessus bord les efforts d’indépendance déjà entrepris. Il serait peut-être plus opportun de profiter de l’occasion pour consolider les alliances en matière de défense et cela à partir de nos propres organismes internationaux, comme l’ALBA par exemple. Ou bien de reprendre le débat sur l’organisation des peuples en vue de cette défense. Il est évident que des décisions comme celles-ci sont quelque peu complexes en ce qui concerne le débat qui doit précéder.. Cependant , si nous n’ouvrons pas ce débat en ce moment, si nous l’envisageons comme un scénario possible , nous pourrions régresser en ce qui concerne les efforts accomplis pour obtenir un niveau de conscience plus élevé dans l’identification de l’ennemi commun, c’est – à – dire l’empire nord-américain et son système capitaliste. Surtout lorsqu’il s’agit de ces pays de centre gauche qui continuent à croire que le gouvernement des USA « n’est pas si mauvais », piégeant ainsi le processus d’unification. Nous, les peuples du monde, nous sommes fatigués des héroïsmes à la « gringo » et nous sommes prêts à défendre au péril de nos vies les processus consolidés grâce à nos leaders. Je crois que nous devons avoir foi en cette conscience qui est également cultivée dans nos corps militaires et crier au monde que notre Amérique latine ne connaît plus de frontières, que nous nous lançons à la défense de n’importe lequel de nos frères, car nous avons le droit, qui est même ancestral, d’agir ainsi. Source: Envoyé par l'auteure |
Si c'était un partisan de l'oligarchie qui s'était fait évincer, le vocabulaire serait bien différent : il y aurait les affreux putchistes et un président légitime. La désinfo à toujours existé mais là elle atteint des sommets, le nouvel ordre est pressé d'installer ses pénates.