Réformateurs et conservateurs
dénoncent la conspiration étrangère
contre l’Iran
dimanche 28 juin 2009 par Jsf
(Source : palestine-solidarité)
Dans un mouvement spontané, des centaines de milliers d’Iraniens sont descendus dans les rues de la capitale iranienne Téhéran pour protester contre la violence, et dénoncer ce qu’ils appelent "les voyous qui tentent de semer la zizanie entre le peuple iranien". Les manifestants ont scandé des slogans condamnant les actes de violence, d’émeutes et la destruction des biens publics. Ils ont soutenu l’appel à la retenue et au calme, exhortant les candidats de l’opposition de ne recourir qu’à la loi, pour faire valoir leur droit de contestation.
De son côté, le candidat perdant à l’élection présidentielle Mir Hussein Moussavi a décidé d’annuler sa manifestation qui n’avait pas encore reçu une licence légale, en contrepartie il a demandé à ses partisans de participer à la manifestation d’aujourd’hui pour condamner les émeutes et faire obstruction aux ennemis de l’Etat qui tentent de s’infiltrer dans le peuple.
Dans un communiqué publié sur son site internet, Moussaoui a demandé à ses partisans d’agir pacifiquement et de ne pas tomber dans le piège des émeutes dans les rues.
De son côté, le président du Conseil de la Choura, Ali Larijani a qualifié la position de certains pays occidentaux, d’ingérence dans les affaires intérieures du pays, soulignant que la hâte injustifiée dont certains pays étrangers ont fait preuve à l’égard de ces événements, est une indication claire de l’existence d’autres dimensions à cette affaire.
A ce titre, les députés du mouvement réformiste ont estimé que ce qui s’est passé dans la rue est étranger à la culture iranienne et que « tout le monde sait déjà que des personnes se sont infiltrées dans le tissu iranien pour provoquer cette violence », selon leurs termes.
Il faut dire qu’avant la tenue de cette manifestation « millionnaire » , l’Organisation de l’information islamique avait lancé un appel à l’ensemble de la population iranienne à à participer à la manifestation en signe de protestation contre les émeutes qui ont eu lieu ces derniers jours.
Dans un communiqué qu’elle a publié, l’Organisation a révélé que certaines personnes ont profité des rassemblements de partisans de certains candidats pour procéder à des actes de destruction contre des locaux et des biens publics, ainsi que contre des postes militaires.
Pour sa part, le ministre iranien du renseignement Gholam Hossein Mohseni a mis en garde certains médias qui ont contribué à l’escalade de la tension, des conséquences de leur acte.
Cela dit, le chef des Forces de la police iranienne de la ville de Asfahan, le colonel Hamid Reza Sadate a regretté la présence de petits groupes d’individus qui ont réussi à s’infiltrer dans la foule populaire pour perturber la stabilité de la ville, et qu’il faut prendre très en sérieux en faisant preuve de fermeté à leur égard.
Le responsable iranien a noté que les forces de sécurité intérieure ont agi pendant la campagne électorale de manière à créer une atmosphère calme et paisible pour chaque candidat, aujourd’hui elles comptent agir avec fermeté contre tous ceux qui veulent provoquer des émeutes et des troubles dans la ville.
http://www.newsoftomorrow.org/spip.php?article5925
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dimanche 21 juin 2009 par Jsf
(source : Le Point)
Téhéran accuse les "agents étrangers", les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, les médias occidentaux et les "terroristes" d’être les vrais responsables des troubles qui secouent l’Iran depuis la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad. Dernière victime en date de cette offensive, le correspondant permanent de la BBC britannique, Jon Leyne, a reçu l’ordre dimanche de quitter le pays sous 24 heures.
La diplomatie iranienne se met ainsi au diapason du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, du président Mahmoud Ahmadinejad et du chef adjoint de la police Ahmad-Reza Radan, qui avaient mis en cause la presse internationale dans les manifestations. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hassan Ghashghavi est allé dimanche jusqu’à qualifier la Voix de l’Amérique, la radio financée par le Congrès américain, et la BBC britannique de "poste de commandement des émeutes".
Dimanche également, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a accusé Londres d’avoir comploté contre le scrutin présidentiel."La Grande-Bretagne a comploté contre l’élection présidentielle depuis plus de deux ans", a déclaré le ministre lors d’une rencontre avec des diplomates étrangers, cité par la chaîne officielle satellitaire de langue anglaise, Press TV."Nous avons observé un afflux (de Grande-Bretagne) avant les élections", a-t-il avancé, évoquant la présence d’"éléments liés aux services secrets britanniques". La Grande-Bretagne "voulait que personne n’aille voter", a-t-il ajouté, "c’était la ligne des médias britanniques". La Grande-Bretagne a nié "catégoriquement" ces accusations.
Le spectre du terrorisme
L’Iran a aussi très mal pris les critiques croissantes des pays occidentaux sur le déroulement du scrutin et la répression des manifestations. La France n’a pas été oubliée, M. Mottaki qualifiant d’"irresponsable" des propos de son homologue Bernard Kouchner, et demandant à cet effet des excuses de Paris. Le ministre avait évoqué une "expression de révolte démocratique" pour parler des manifestations de l’opposition.
Le président Mahmoud Ahmadinejad a "recommandé" à Washington et Londres de "corriger leur position d’ingérence". Téhéran avait fait part de son déplaisir en convoquant en milieu de semaine les ambassadeurs de France, Grande-Bretagne, Pays-Bas, ainsi que de Suisse qui représente les intérêts américains. Les autorités ont aussi ranimé le spectre du terrorisme depuis quelques jours en diffusant sur les télévisions publiques des reportages sur les Moudjahidine du peuple (OMPI), la principale force d’opposition, en exil. Le guide suprême avait averti vendredi que des agents pourraient "se cacher dans les rangs du peuple (pour commettre) un acte terroriste". Les autorités ont fait état le lendemain d’un attentat suicide survenu au mausolée de l’imam Khomeiny, à Téhéran, dont l’auteur serait mort en faisant trois blessés.
http://www.newsoftomorrow.org/spip.php?article5898