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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 09:48
publié par roland (Dazibaouebmaster) Avant-hier 17H36



bobCongrès de Versailles :
Badinter éreinte Sarkozy : jubilatoire !

Par Olivier Bonnet (Plume de presse)


Regardez la vidéo de l’interview sur France Inter d’hier matin, un pur moment de bonheur. Bob "Battling" Badinter, bon pied bon œil à 81 ans, a étendu pour le compte ce freluquet de président poids plume, à propos du Congrès de Versailles qui s’est tenu hier où, pour la première fois, le vaniteux a convoqué les parlementaires pour leur livrer sa royale parole, sans permettre de contradiction aucune, ainsi que la Constitution, modifiée par ses soins, l’y autorise désormais. Extraits.

"Le vrai rite, c’est la conférence de presse présidentielle. Vous remarquerez qu’il quitte immédiatement le Congrès dès qu’il a parlé, donc personne ne va lui porter la contradiction. C’est beaucoup plus difficile de répondre à des journalistes informés sur des questions pointues, devant l’ensemble de la presse, que de venir en Majesté, escorté par quelques ministres pleins du bonheur de suivre sa Majesté dans la salle du Congrès, et puis roulements de tambour, grand cérémonial, je délivre mon adresse et je m’en vais. Non ! Il n’y a aucune raison que ceci se passe. Ça a été voté... Ceci dit de façon, je dirais comme à l’habitude, complaisante par la majorité présidentielle."


congrèsPersonne ne va lui porter la contradiction ? Mais il s’en charge bien tout seul ! Son discours même n’est en effet qu’une énorme contradiction : il déplore la dette qui s’alourdit, proteste qu’on la lègue aux générations futures, tout en annonçant un emprunt d’Etat ; il annonce vouloir combattre les niches sociales mais refuse de remettre en cause le bouclier fiscal, qui accorde pourtant "une réduction de CSG, une réduction de CRDS pour les plus hauts revenus", comme le pointe le syndicaliste François Chérèque, qui le qualifie à raison de "pire des niches sociales" (dans
L’Obs aussi). Il appelle aussi de ses vœux la baisse des dépenses publiques alors même que le budget de l’Elysée est encore en augmentation : +18,5% en un an, à 113,182 millions d’euros, une progression galopante, "sept fois supérieure à l’évolution du budget de l’Etat", note le député apparenté socialiste René Dosière dans Libération. Et encore : "En fortes expansion, les frais de déplacement (16,3 millions d’euros) - +26% par rapport à 2007 - sont laissés à la charge des ministères des Affaires étrangères et de l’intérieur. "Et aucune indication n’apparaît concernant le futur avion présidentiel A 330-200 dont l’achat et le réaménagement sont évalués à 180 millions d’euros. Pourtant dès lors qu’il est réservé à son usage personnel, il serait cohérent que son coût figure dans le budget de l’Elysée", ajoute-t-il dans Le NouvelObs.com. Il évoque-là le nouveau joujou du sale gosse, son Air Force One rien qu’à lui... Sarkozy et les économies budgétaires ? Fais ce que je dis, pas ce que je fais ! Rien que ce Congrès est une autre illustration de cette attitude : il en coûte à l’Etat (au contribuable donc) entre 400 000 et 500 000 euros simplement pour procurer le plaisir à Sarkozy de parler sous les ors de Versailles, pour y délivrer de surcroît un discours parfaitement creux ! Reste la question institutionnelle qui rend le principe même de cette prise de parole (sa confiscation, plutôt !) aberrant : tout simplement à cause de l’équilibre des institutions, duquel n’a que faire le roitelet.

roi

Robert Badinter l’explique clairement : "C’est au Premier ministre d’exposer le programme du gouvernement, pas au président de la République. Pourquoi ? Le président, il peut nous dissoudre. Je rappelle que, à l’inverse, nous ne pouvons pas, nous, déposer de motion de censure contre lui. Alors il nous parle de haut en bas et puis ensuite il s’en va et il nous laisse débattre, sans vote, à la fin, avec qui ? Avec je dirais son représentant, son avocat, son directeur général, comme vous voudrez, l’estimable Premier ministre. Ce déséquilibre institutionnel, qui n’est que l’expression d’un narcissisme inouï, la mise en scène de ce Congrès, toute la représentation nationale, et je fais tomber de haut en bas la parole présidentielle..." Le Premier ministre est responsable devant le Parlement, qui peut le renverser par une motion de censure. Mais l’Assemblée ne peut rien contre le président qui, lui, a le pouvoir de la dissoudre : voilà pourquoi il n’a pas à y discourir, qui plus est sans laisser à quiconque la possibilité de lui répondre directement. Pourquoi Sarkozy a-t-il voulu cette réforme constitutionnelle ? Parce qu’il ne supporte pas qu’on lui interdise quoi que ce soit. La Constitution ne l’autorisait pas à parler à l’Assemblée ? Changeons la Constitution ! Que la volonté de Sarkozy soit faite, prient les dévôts godillots de la majorité. Ainsi, il aura un cadre, un décorum à la mesure de sa mégalomanie délirante. Avec la reine Carla, accompagnée de sa mère, présente dans la loge pour assister au triomphe de sa baudruche. Au XXIe siècle !


Reste le fin du fin : nous sommes resté éberlués en lisant
la dépêche de l’agence Reuters suivante : "Les députés et sénateurs socialistes ont contesté en vain lundi la modification du règlement du Congrès et le principe de l’intervention du chef de l’Etat devant les parlementaires à Versailles. (...) Le nouveau règlement, qui n’a pas été soutenu par l’opposition, a été adopté à main levée et envoyé au Conseil constitutionnel, qui devra le valider à l’heure du déjeuner afin que Nicolas Sarkozy puisse s’exprimer à partir de 15h00." Imaginez un peu : voilà le Congrès qui se réunit et doit voter le matin puis faire valider dans la foulée par le Conseil constitutionnel, pour que Sarkozy parle l’après-midi même. Bonjour la précipitation et l’amateurisme. A tel point que le vote s’est fait à main levée. Au passage, nous apprenons que les eurodéputés nouvellement élus ont été conviés au Congrès par le président de l’Assemblée, Bernard Accoyer. Avec un vote à main levée, les voilà qui peuvent joindre leur voix à celle des députés et sénateurs alors même qu’ils n’ont absolument pas le droit de voter dans ce cadre. Mais nous sommes décidément gouvernés par des baltringues ! Avec, à leur tête, l’homme qui se prenait pour le roi, mais qui n’est que celui du vide, de l’hypocrisie, des apparences et des faux-semblants.



PS
 : L’illustration représentant Sarkozy en Louis XIV est empruntée à
Beyourmedia.

 


Source: Plume de presse



http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=4513 

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