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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 08:03


publié par
roland (Dazibaouebmaster) Hier 11H03

Manifestation à TéhéranPar emcee (des bassines et du zèle)

Iran: pourquoi tant d'émeutes?

On se le demande, en effet. Et une telle médiatisation relève de l'obsession. Les médias n'ont pas fait tant de raffut, chez nous en France, quand les manifestations – pacifiques - le soir de l'élection de qui nous savons ont été durement réprimées.

"Quand je vois ce que disent les médias sur mon pays que je connais bien, je me dis que je ne dois rien croire de ce qu’ils disent sur d’autres pays que je ne connais pas ! "
Daniel Ortega

J'ajouterai: quand je vois ce que les médias disent de sujets que je connais bien, je me dis que je ne peux pas croire qu'ils parlent vrai sur des sujets dont je n'ai pas la maîtrise.
Et quand je vois que les mêmes médias sont tous tributaires de groupes ou de personnes dont les intérêts sont inversement proportionnels à ceux des peuples, je doute sérieusement de l'objectivité et du philanthropisme qu'ils seraient tentés de revendiquer.
Est-ce du cynisme? du complotisme? Peut-être.

Mais il y a tout de même des indices qui peuvent laisser perplexe.
Car toute l'histoire de l'impérialo-capitalisme est émaillée d'exemples finalement avérés de mensonges, de manipulations, de propagande, d'assassinats de chefs d'état ou d'opposants, de faux prétextes de guerre, d'installation de marionnettes aux bottes de l'occident (avec à leur tête les US), d'alliance avec des dictateurs sanguinaires, de diabolisations de dirigeants récalcitrants, de coups fourrés de la CIA et d'autres services secrets, d'embargos et de blocus scandaleux, j'en passe. Et pourtant, là encore, il y a eu une discrétion médiatique de rosière.

Pourquoi ce qui se passe en Iran est-il brusquement exempt de cette retenue?

Et l'abominable président sortant iranien, si impopulaire comme le disent les médias, seul contre tous, aurait-il eu la possibilité de truquer les élections au point de gagner par 62% des voix, alors qu'en fait le pouvoir de l'argent (dont la famille Rasfanjani) et la puissance des US étaient derrière le conservateur réformiste Moussavi?
J'ai des doutes.
Pas vous?


Voici un article un peu différent sur le sujet.
"The Iranian Election and a Hysterical Media"
Publié par
Dissident Voice, le 15 juin 2009

Les élections iraniennes et l'hystérie des medias occidentaux

Et voici l'hystérie et les mensonges éhontés. A la suite des élections présidentielles en Iran, divers commentateurs et prétendus journalistes des Etats-Unis réagissent comme si la fin du monde était proche. Même si personne n'en a la certitude et que tout le monde n'a à se mettre sous la dent que ce qu'en disent les experts des médias occidentaux et un candidat furieux, pratiquement toutes les sources de la presse traditionnelle disent que l'élection d'Ahmadinejad résulte d'une fraude.
Ni cela a été confirmé par une source objective, ni il n'y a de preuves qui aillent plus loin que les spéculations de la clique des médias qui, soit cherchent à répandre une rumeur, soit sont tellement sûrs de ce qu'ils croient être la nature foncièrement vile du personnage qu'ils sont incapables d'imaginer qu'il ait pu être réélu.
L'article de Bill Keller dans le New York Times en est une bonne illustration.


Dans ce texte, Ahmadinejad est une fois de plus traité à tort de négationniste et le soutien des électeurs a été attribué essentiellement à des paysans misogynes et à des fonctionnaires qui d'une façon ou d'une autre profitaient de ses bienfaits. Les partisans du candidat réformateur conservateur Moussavi y étaient présentés sous un jour beaucoup plus favorable.
Ce qui n'a pas été du tout effectué dans l'article de Keller et dans beaucoup d'autres articles dans les medias traditionnels aux Etats-Unis (et dans les magazines progressistes comme The Nation), c'est une analyse véritable à la fois de la classe sociale des partisans de chaque candidat et le rôle que joue Washington dans la perception qu'ont les médias de la politique iranienne. L'affirmation la plus honnête dans tout l'article de Keller, c'est: "Samedi, c'était la colère qui couvait, les espoirs anéantis depuis les rues de Téhéran jusqu'aux milieux politiques des capitales occidentales".
Keller et ses collègues journalistes partent du principe que les désirs des capitales occidentales, surtout Washington, doivent être importants pour les Iraniens.
Alors que c'est peut-être le cas pour une minorité de personnes dans les milieux universitaires et ceux des affaires, le fait est que l'occident, et en particulier Washington, n'est pas bien vu par la majorité de la population iranienne.
Non seulement ils sont au courant des décennies d'intervention occidentale dans leurs affaires intérieures, mais de savoir que des milliers de soldats US continuent de ferrailler dans deux pays voisins de l'Iran les incite à rejeter et détester Washington. Pourquoi devraient-ils faire quoi que ce soit pour lui complaire?

Et pourtant, dans l'esprit des médias américains, ce sont les besoins de Washington qui sont au centre des débats.
Quant à l'analyse sur les classes sociales …
A tort ou à raison, Ahmadinejad séduit apparemment la majorité des paysans et des ouvriers en Iran. Tout comme, pendant la révolution française, Marat et les Jacobins étaient suivis par les paysans et les pauvres dans les villes tandis que Brissot et les Girondins étaient soutenus par les commerçants et les classes instruites, le soutien à Ahmadinejad vient de ceux qui ont besoin de pain pour manger alors que celui à Moussavi provient de ceux qui ont du pain à revendre, mais qui veulent plus de libertés civiles.
Alors qu'il est sûrement vrai que la politique d'Ahmadinejad a créé autant de problèmes économiques qu'elle n'en a résolus, le fait est que ses partisans croient à sa promesse de campagne de 2005 de récupérer les bénéfices du pétrole pour les mettre directement dans leur assiette. Les déclarations de Moussavi concernant la réduction des subventions sur les marchandises qui profitent aux pauvres lui ont fait plus de tort parmi cette tranche de la population que ne veulent bien l'admettre ses partisans.
Dans un article du Washington Post, publié la veille des élections, il était dit (en plus du fait qu'Ahmadinejad avait gagné les élections avec un score "étonnant" de 62% des voix) que sa politique économique comprenait "la distribution de prêts, de subventions et d'aides pour des besoins locaux". Une de ces mesures concernait une assurance pour les femmes qui fabriquent des tapis à leur domicile et qui travaillaient sans protection sociale avant qu'Ahmadinejad ne prenne le pouvoir.
Ses détracteurs, parmi lesquels Moussavi, prétendent que "sa politique de dépenses libres a alimenté l'inflation et dilapidé la manne de pétrodollars sans faire baisser le taux chômage".
Il y a d'autre éléments en jeu ici, parmi lesquels la corruption légendaire de certains leaders non élus en Iran et le rôle que joue la crise économique internationale dans l'économie de chaque pays – facteur dont l'Iran n'est pas exempt. De plus, la nature spécifique d'une économie islamique qui mêle Etat et intérêts privés crée un conflit permanent entre ceux qui veulent tout nationaliser et ceux qui veulent tout privatiser.

En considérant ce que cela signifie pour les relations entre Washington et Téhéran, ils ne cesseront pas de suivre la voie, quelle qu'elle soit, que Washington souhaite leur voir prendre. Tel-Aviv, qui a condamné le résultat des élections, n'aurait pas modifié son ambition d'écraser Téhéran quel que soit le vainqueur des élections. Le fait qu'Ahmadinejad ait été réélu facilite, évidemment, la tâche à Tel-Aviv pour poursuivre la diabolisation de la seule véritable menace qui pèse sur son hégémonie sur la région.

La vérité cependant, c'est que le président iranien n'a, en fin de compte, aucun pouvoir sur la voie choisie pour la politique étrangère en Iran. Ce pouvoir reste entre les mains du Conseil des gardiens de la Constitution et du pouvoir législatif. M. Obama serait bien inspiré de poursuivre ses efforts de négociations sans conditions. Il serait également bien avisé de mettre un terme à toute activité clandestine menée actuellement contre le gouvernement iranien.

Quant aux médias occidentaux, ils feraient bien de s'informer sur la véritable nature de la politique et de la société iranienne au lieu d'opter pour l'idée que "ce qui est le mieux pour Washington est le mieux pour l'Iran". En revanche, ces médias devraient s'intéresser au point de vue opposé à celui de Washington dans tous leurs reportages concernant la scène internationale.

Pour la gauche, la réponse est claire. La situation en Iran a changé. C'est ce qui est ressorti avant les élections de la popularité apparente de Moussavi et d'autres réformateurs agréés officiellement. Les contestations concernant le résultat des élections en sont encore plus la preuve.
Toutefois, ni Ahmadinejad ni Moussavi ne représentent une véritable rupture avec le pouvoir du bazar et du conseil religieux dont il désigne les membres. Le souhait de libertés civiles supplémentaires doit aller de pair avec le besoin d'une justice économique. Ces deux aspirations sont, semble-t-il, antinomiques aujourd'hui. Apparemment, seul un mouvement de gauche serait capable de réunir les deux dans un pays divisé entre villes et campagnes; la bourgeoisie, les ouvriers et les habitants des campagnes. C'était le cas avant la prise de pouvoir lors de la révolution iranienne par les forces religieuses conservatrices en 1980 et cela pourrait être à nouveau le cas.

Ron Jacobs is the author of The Way The Wind Blew: A History of the Weather Underground. His most recent novel "Short Order Frame Up" is published by Mainstay Press.

Note perso


Quant aux élections "truquées", si c'est prouvé, elles font grand bruit, contrairement aux élections ouvertement truquées de GW Bush en 2000 et de celles des marionnettes que les US ont installées partout dans le monde.


Sans parler des élections démocratiques qui ne sont pas reconnues par la "communauté internationale", comme en Palestine. Ou celles qui ne sont pas reconnues comme légitimes et estampillées "dictature", comme pour Chavez. Juste deux exemples parmi tant d'autres.


(Voir ici:
Une hystérique propagande contre l’Iran
Voir aussi d'autres billets sur la question sur le site du Grand Soir

US confirms it asked Twitter to stay open to help Iran protesters
Obama administration asked Twitter website to postpone temporary shutdown
(Le gouvernement US a demandé à Twitter de reporter la fermeture temporaire de leur site afin que les contestataires puissent communiquer entre eux. Si c'est pas gentil, ça!)
Oil Horizons for Rasfanjani and the Majors (prévisions de circulation du pétrole)

 


Source: Des bassines et du zèle

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=4432


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Commentaire de Morsli :


J'aime aussi beaucoup l'expression "défier la communauté internationale" accolée à l'Iran et à la Corée du nord : voyons,voyons, la majeure partie de l'humanité, en Afrique, en Amérique latine, en Asie, éprouve de la compréhension pour le fait de vouloir posséder l'arme nucléaire pour dissuader les barbares de les agresser.Qu'on demande aux irakiens s'ils n'auraient pas préférés en être pourvus ! ces baveux de journaleux octroient aux usa, à Israël et à leurs larbins, le statut de représentants de la communauté internationale : nein mein kameraden, vous ne représentez que vous mêmes.Bon week-end Eva.

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commentaires

E
Maintenant, cher Morsli, je vais mettre tes commentaires sur mes posts, ils sont trop succulents ! Et j'ai changé le titre du post que tu as commenté... Bonne soirée, eva
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M
J'aime aussi beaucoup l'expression "défier la communauté internationale" accolée à l'Iran et à la Corée du nord : voyons,voyons, la majeure partie de l'humanité, en Afrique, en Amérique latine, en Asie, éprouve de la compréhension pour le fait de vouloir posséder l'arme nucléaire pour dissuader les barbares de les agresser.Qu'on demande aux irakiens s'ils n'auraient pas préférés en être pourvus ! ces baveux de journaleux octroient aux usa, à Israël et à leurs larbins, le statut de représentants de la communauté internationale : nein mein kameraden, vous ne représentez que vous mêmes.Bon week-end Eva.
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  • Journaliste de profession. Radio,TV,presse,productrice émissions. Auteur de plusieurs ouvrages chez éditeurs de renom. Milite pour une information libre,plurielle,diversifiée, indépendante des grands groupes.
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