Ken Ballen, président du groupe de réflexion "Terror Free Future" basé à Washington, avait conduit il y a trois semaines un sondage par téléphone auprès de 1.001 Iraniens. Cette enquête, conforme aux résultats de samedi, donnaient une confortable avance pour M. Ahmadinejad, avec 34% des intentions de vote, contre 14% pour M. Moussavi.
"M. Ahmadinejad était devant, à deux contre un. Est-il plausible qu’il ait remporté l’élection ? Oui", avance M. Ken, tout en soulignant que 27% des personnes interrogées au moment du sondage étaient indécises et que "tout a pu changer" le jour de l’élection.
Incohérences
Les partisans de M. Moussavi pointent eux la grande rapidité avec laquelle des millions de voix ont été comptées, ou encore la victoire surprise de M. Ahmadinejad dans la propre ville de M. Moussavi.
M. Moussavi fait partie de la minorité azéri, importante dans cette région, dont les électeurs auraient -théoriquement- dû voter pour lui, remarque Ali Alfoneh, un expert de l’Iran de l’American Enterprise Institute. Mais là encore, les analystes en restent au stade de la spéculation, d’autant que le sondage mené par M. Ballen montre que seulement 16% des Iraniens azéris entendaient voter pour M. Moussavi, contre 31% pour M. Ahmadinejad.
Analyses
Walter Mebane, un universitaire du Michigan (nord), a également passé à la loupe les résultats de l’élection, grâce à une série d’outils statistiques conçus pour détecter les fraudes, baptisés "autopsie d’élection". Les moyens d’analyse divergent, mais les résultats sont finalement les mêmes : en comparant les données de 366 districts avec ceux de la précédente élection présidentielle en 2005, M. Mebana a relevé que les résultats de samedi étaient conformes aux tendances qui existaient précédemment.
"Décompte réaliste"
"Le décompte des voix que j’ai vu est relativement réaliste, mais cela n’exclut en rien la possibilité d’une manipulation", dit-il, expliquant par exemple que ses propres résultats auraient été globalement identiques même si le gouvernement iranien avait légèrement gonflé le décompte des voix.
"Et pourtant la forte participation, estimée à environ 85%, était présentée comme la garantie d’une victoire écrasante d’Ahmadinejad, considéré comme l’allié des iraniens plus traditionnels des classes ouvrières et paysannes
C’est ce qu’affirment Ken Ballen and Patrick Doherty dans un article du Washington Post qui citent les conclusions d’un sondage qu’ils ont mené à travers tout le pays au mois de mai et qui prévoyait pratiquement la même avance en voix - de l’ordre de 2 pour 1 en faveur d’Ahmadinejad - que celle annoncée à la sortie des urnes.
Ballen et Doherty démolissent aussi un des principaux arguments avancés par de nombreux observateurs qui affirment qu’il y a eu fraude. Cet argument est que Mousavi, un Azeri, avait très certainement gagné dans les circonscriptions à majorité Azeri mais où Ahmadinejad est sorti vainqueur. Cependant, Ballen etDoherty rappellent que « notre sondage montre… que les deux tiers des Azeri préfèrent Ahmadinejad àMousavi ».
Leur sondage contredit aussi une idée largement partagée par les grands média selon laquelle la jeunesse branchée sur Internet soutient Mousavi. Ils ont trouvé que seul 1 Iranien sur 3 a accès à l’Internet et que « les intentions de vote en faveur d’Ahmadinejad parmi les 18-24 ans étaient plus fortes que dans toute autre tranche d’âge de la population »."
Si vous voulez une analyse plus profonde des rapports de force en Iran, vous en trouverez des éléments dans cet article de Planète non-violence. Certainement pas dans le déferlement à sens unique des médias, qui ne parlent de l’atmosphère de liberté qui a régné pendant la campagne que pour mieux décrire aujourd’hui une "atmosphère de terreur", où pourtant l’opposition peut défiler tous les jours et poser des recours contre l’élection.
Certains médias commencent à mettre la pédale douce, comme dans cet article du Monde, qui finit par lâcher : De légers soupçons de fraude, aucune preuve.
Car, lecteurs agoravoxiens, nous voyons devant nous l’expression assez incroyable d’une presse et de médias partisans, partiaux, engagés, ne citant que les éléments allant à charge dans le sens d’une vision prédéfinie, dans la négation de toute objectivité. Le déferlement d’une pensée unique sans partage. Un spectacle effarant, et pourtant bien réel.
Je ne m’étendrai pas sur les mécanismes démocratiques de l’Iran, qui ne marchent pas si mal. Je ne parlerai pas non plus des nombreux organismes d’influence/propagande/manipulation soutenus par des services occidentaux, spécialement Américains, contre l’Iran et ce de notoriété publique, comme Voice OfAmerica,
Je vous inviterai simplement à vous demander pourquoi une nième fraude dans un état Africain par un dictateur corrompu fait dix lignes en bas d’une page, alors qu’on en fait des tonnes pour une élection qui jusqu’à présent ne présente aucun élément significatif de contestation.
http://www.marcfievet.com/article-32843525.html
http://bridge.over-blog.org/article-32845156.html
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