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Le Front de gauche pour changer d'Europe,
plus couramment appelé Front de gauche, est une alliance électorale initiée par le Parti communiste français (PCF) et le Parti de gauche (PG) en vue des élections européennes de 2009, souhaitant rassembler les forces de gauche hostiles notamment à l'Europe libérale et la ratification du Traité de Lisbonne. Cette formation rassemble finalement plusieurs tendances de la gauche communiste, socialiste, républicaine et de la gauche radicale. Ses composantes nationales actuelles sont :
- le Parti communiste français,
- le Parti de gauche,
- la Gauche unitaire issue du NPA,
- République et Socialisme issue du MRC,
- la Convention pour une alternative progressiste,
auxquels s'ajoutent quelques formations ou associations politiques locales, ainsi que des personnalités syndicales ou associatives à titre individuel.
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Formation du Front [modifier]
La déclaration de principe de constitution du Front proclame[1] : « Il [le Front de gauche] s'inscrit dans le meilleur des traditions du mouvement ouvrier, des combats républicains, des mouvements sociaux et de l'écologie politique. Il vise à rassembler l'ensemble des forces qui entendent promouvoir une véritable politique de gauche, les acteurs et actrices du mouvement syndical, social, altermondialiste et associatif qui sont disposés à s'engager dans cette démarche, les citoyens et citoyennes qui partagent cette ambition. »
Le Front de gauche procède au départ d'un accord électoral entre le Parti de gauche et le Parti communiste français. Le 18 novembre 2008, les deux partis annoncent officiellement leur alliance, qu'ils qualifient de « partenariat », dans le cadre d'un « front de gauche pour une autre Europe démocratique et sociale, contre la ratification du Traité de Lisbonne et les traités européens actuels ». Le Front de gauche est présenté comme s'adressant « à tous ceux qui veulent construire une autre Europe en rupture avec l’orientation libérale du traité de Lisbonne : aux partis politiques comme aux citoyens pour qu’ensemble nous changions vraiment la donne », affichant l'objectif de rassembler toutes les formations politiques de gauche hostiles au Traité de Lisbonne sans exclusive, de la gauche antilibérale à l'extrême gauche, dans la perspective de passer en tête de toutes les forces politiques en terme de suffrages afin d'inverser les rapports de forces à gauche. Dans leur premier communiqué commun, le PCF et le PG ont présenté le Front comme ouvert « à tous les partis qui se sont engagés dans la bataille du « non » de gauche contre le projet de Traité Constitutionnel Européen », appelant le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot, le Mouvement républicain et citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement et Les Alternatifs à rejoindre leur coalition[2].
Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a d'emblée été réservé sur son éventuelle participation au Front de gauche, ses membres considérant les bases politiques du Front comme étant insuffisantes, posant notamment comme préalable une alliance « durable » incluant les élections régionales de 2010, et en toute indépendance du Parti socialiste. Le NPA s'est dit ainsi « favorable à un accord durable de toutes les forces qui se réclament de l'anticapitalisme » autour de trois conditions : une unité « sur un contenu réel » anticapitaliste, une unité en lien avec le terrain et les luttes sociales et écologiques, une unité durable « qui ne soit pas un cartel électoral sans lendemain »[3]. Le conditionnement d'un accord aux élections européennes à celui d'un accord aux élections régionales n'a finalement pas été accepté par le PCF et le PG[4], et le NPA a dénoncé ce qu'il qualifie de lancement unilatéral de la campagne du Front de gauche - et l'annonce de ses têtes de listes dans la majorité des régions - avant que les discussions ne soient arrivées à leur terme[5]. Le Conseil politique national vote donc le 8 mars 2009, à une écrasante majorité (96,3 %), un texte qui « prend acte du désaccord » avec le Front de gauche[6].
Christian Picquet, chef de file de l'association Unir qui a soutenu l'amendement minoritaire sur les européennes (16%) puis le texte favorable à une participation au Front de gauche (3,7%), estime toutefois que son parti ne peut raisonnablement pas se priver de cette alliance, souhaitant à ce titre qu'il la rejoigne « sans conditions »[7]. Considérant que le NPA fait une « lourde faute politique »[8], Christian Picquet annonce finalement le 8 mars 2009, lors du meeting de lancement du Front de gauche au Zénith de Paris, qu'il fonde son propre mouvement, la « Gauche unitaire », afin de participer au front de gauche[9], provoquant du même coup une scission au sein d'Unir et sa dissolution. La Gauche unitaire se présentera donc sur les listes du Front de gauche aux côté des autres organisations signataires.
Le Front ne ferme toutefois pas la porte au NPA, soulignant des points de convergence en matière économique. D'après le Front de gauche, les divergences portent essentiellement sur la question des relations avec le PS. Le PCF et le PG sont en effet généralement favorables à des accords de désistement avec les listes et candidats du PS entre les deux tours dans le cadre d'élections prévoyant deux tours de scrutin (ce qui n'est pas le cas des élection européenne), afin de ne pas permettre la victoire d'une droite minoritaire mais unifiée face à une gauche majoritaire mais divisée[4]. Le Parti de gauche se dit également favorable à l'idée de gouverner avec le PS en cas de majorité à gauche, à la seule condition que le PS soit minoritaire au sein de cette majorité, une perspective qu'il estime rejetée par le NPA[4].
Le 21 mars, le Mouvement républicain et citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement, après avoir conditionné sa présence au sein du Front à celle du Parti socialiste (rejetée par le PCF et le PG[10]) et de longues discussions internes, décide finalement de ne pas participer au Front de gauche sur la base d'un désaccord de fond « quant à la manière de redresser la construction européenne »[11]. Cette décision provoque des dissidences au sein du MRC : les comités départementaux de la Seine-Maritime, des Ardennes, de la Meurthe-et-Moselle et du Morbihan, ainsi que Lucien Jallamion, ancien responsable du MRC au monde du travail, Bruno Valentin, secrétaire du MRC Aveyron, Grégory Baudouin, ancien délégué national à la sécurité du MRC, Lucien Chevalier, président du MRC Vaucluse et Pascal Basse, membre du secrétariat national du MRC et délégué à l'outre-mer, annonçant publiquement leur intention de prendre leurs distances vis-à-vis de leur direction nationale pour s'investir dans la campagne du Front de gauche[12].
Pour répondre à la multiplication de ces dissidences et à leur besoin d'organisation, plusieurs fédérations, comités locaux ou personnalités du MRC fondent une nouvelle organisation,« République et socialisme »[13], nouvelle entité à part entière au sein du Front de gauche[14]. Le 14 mai, Jean-Pierre Chevènement annonce dans un communiqué de presse que le MRC appellera officiellement à voter blanc ou nul[15].
- le Mouvement politique d'éducation populaire (MPEP) de Jacques Nikonoff n'a pas intégré le Front de gauche mais le soutient publiquement[16],[17];
- La Convention pour une alternative progressiste (CAP)[18] dirigée par le député Jean-Pierre Brard, et l'Alternative démocratie socialisme (ADS, déclinaison locale de la CAP) dans la région centre[19] ;
- le Collectif National des Gaullistes de Gauche[20].
D'autres formations politiques, parfois à vocation locale, rejoignent ou apportent leur soutien au Front de Gauche :
- Altermonde sans frontières (altermondialistes anti-productivistes)[21],
- La Conf', réunion d'artistes de toutes disciplines[22],
- "Brest Nouvelle Citoyenneté",
- Les militants isèrois de "Pour une Alternative à Gauche",
- la Comité des citoyens Montreuillois de Jean-Pierre Brard,
- la "Gauche alternative 54"[23].
- les Alternatifs rejettent une participation au Front de gauche le 21 mars 2009 en Assemblée générale. Cette option a été approuvée par 30 % des militants, contre 31 % pour une alliance avec le NPA et 35 % à une non-participation aux élections européennes, ces deux dernières propositions devant ensuite être départagées[24]. Réunis en coordination le 28 mars, les Alternatifs choisiront finalement de ne pas prendre part aux élections européennes à 55 % des voix, contre 41 % favorables à une alliance avec le NPA[25].
- Bien que la Fédération pour une alternative sociale et écologique, approchée par le PG, se soit dite favorable à une « convergence de la gauche de transformation sociale » au travers d'une rencontre commune avec le NPA, le PCF et le PG[26], le PCF refuse de la considérer comme un interlocuteur valable, plusieurs de ses membres, les Communistes unitaires, en faisant partie[27].
- Lutte ouvrière (LO) a finalement annoncé son intention de présenter ses propres listes, au motif que des alliances dénatureraient sa position (à savoir faire « entendre une voix communiste révolutionnaire ») et s'estimant incapable, de toute manière, d'obtenir des élus au Parlement européen[28].
- Après quelques rencontres formelles avec le Parti de gauche[29], le Parti ouvrier indépendant (POI) a décidé de ne pas prendre part aux élections européennes.
Les élections européennes [modifier]
Sur le plan économique et social, et pour sortir de la crise le Front propose [30] entre autres :
- d'interdire les licenciements pour les entreprises qui enregistrent des profits ;
- un SMIC européen égal à 60 % du salaire moyen de chaque pays ;
- de remettre en cause la libéralisation des services publics et créer un cadre européen pour les renforcer ;
- l'obtention de droits nouveaux pour les salariés, sécurité sociale de l'emploi et de la formation ;
Sur le plan écologique :
- remise en cause du productivisme et des modes de consommation polluant pour répondre à l'urgence écologiste.
Il propose en outre :
- de « sanctionner nettement la politique de casse économique et sociale de Sakozy » ;
- d'abandonner le Traité de Lisbonne voulu par lui, et de proposer un nouveau texte.
Le Front de gauche se revendique également comme « la seule proposition unitaire de cette campagne ».
La composition des listes du Front de gauche est bouclée depuis le 28 mars 2009, après ajustements suite aux refus des Alternatifs et du MRC, pour lesquels plusieurs places étaient préventivement réservées, de prendre part au scrutin. Circonscription par circonscription, cela donne trois têtes de liste de grande région au Parti communiste, trois au Parti de gauche et une à une personnalité non-issue de ces deux partis. Au total, 43,5 % des candidats sont issus du PCF, 33,5 % viennent du PG et 23 % sont connus « pour leur rôle d’animateurs dans le mouvement social et/ou politique »[31].
- Circonscription Nord-Ouest : liste menée par Jacky Hénin (PCF), député européen et ancien maire de Calais. Un candidat de la Gauche unitaire est second de liste.
- Circonscription Ouest : liste menée par Jacques Généreux (PG), secrétaire national à l'économie du Parti de gauche.
- Circonscription Est : liste menée par Hélène Franco (PG), secrétaire générale du Syndicat de la magistrature, animatrice de la commission "Justice et libertés" du Parti de gauche.
- Circonscription Massif central-Centre : liste menée par Marie-France Beaufils (PCF), sénatrice-maire de Saint-Pierre-des-Corps. Patrick Charles (ADS-CAP), est second de liste.
- Circonscription Sud-Ouest : liste menée par Jean-Luc Mélenchon (PG), sénateur de l'Essonne, président du Bureau national du Parti de gauche.
- Circonscription Sud-Est : liste menée par Marie-Christine Vergiat (non encartée), présidente du comité départemental de la Ligue des droits de l'homme de Seine-Saint-Denis, ancienne militante PS[32]. Le second de liste est Karim Ghendouf, conseiller régional (PCF)[33].
- Circonscription Île-de-France : liste menée par Patrick Le Hyaric (PCF), directeur de L'Humanité. Christian Picquet (GU) est troisième de liste.
- Circonscription Outre-mer : soutien à la liste de l'Alliance des Outre-mers (PCR, RDM, etc)[34].
Quelques candidats :
Patrick Le Hyaric directeur du journal l'Humanité | Jacques Genereux économiste, Parti de gauche | Christian Picquet porte-parole de la Gauche unitaire | Jean-Luc Mélenchon, président du BN du Parti de gauche |
Le Front de gauche lance la campagne des élections européennes en organisant un meeting national au Zénith de Paris, le 8 mars 2009. La réunion aurait rassemblé environ 6000 personnes[35]. Ses organisateurs se plaindront du mauvais traitement réservé au meeting par les médias[36]. Les orateurs appellent à constituer des comités de soutien au niveau local[37].
Le 27 mars, un meeting organisé Villenave-d'Ornon, dans la banlieue bordelaise, a rassemblé plus d'un millier de personnes[38]. Quelques jours après le meeting de Carmaux[39], le Front de gauche exprime son désarroi face à l'attitude du Front national, qu'il accuse, par le biais d'une affiche, de détourner une citation de Jean Jaurès pour les besoins de sa propre campagne électorale[40]. Fin mars, des militants parisiens du Front de gauche se font remarquer en sollicitant les passagers du métro, inaugurant une nouvelle façon de mener campagne[41]. Le 11 mai, Paris Match publie un sondage dans lequel les listes du Front de gauche sont créditées de 6,5 % des intentions de vote. Évoquant « un changement de dynamique », Paris Match estime que le Front de gauche, « en progrès constant », pourrait « créer la surprise » et « venir contester au NPA - crédité de 7 % dans la même enquête - son leadership au sein de la gauche radicale »[42].
Résultats [modifier]
Circonscription | Tête de liste | Étiquette | Voix | % | Élus |
---|---|---|---|---|---|
Nord-ouest | Jacky Hénin | PCF | 169 786 | 6,48 % | 1 |
Ouest | Jacques Généreux | PG | 114 909 | 4,58 % | 0 |
Est | Hélène Franco | PG | 84 515 | 3,89 % | 0 |
Sud-ouest | Jean-Luc Mélenchon | PG | 213 926 | 8,15 % | 1 |
Sud-est | Marie-Christine Vergiat | - | 173 491 | 5,90 % | 1 |
Massif-Central Centre | Marie-France Beaufils | PCF | 108 311 | 8,07 % | 0 |
Île-de-France | Patrick Le Hyaric | PCF | 176 817 | 6,32 % | 1 |
Outre-mer (Liste Alliance des outre-mers[43]) | Élie Hoarau | PCR | 73 117 | 21,01 % | 1 |
Total | - | - | 1 114 872 | 6,47 % | 5 |
Commentaire
Sur le plan national, en incluant les résultats obtenus par l'Alliance des outre-mers qu'il soutenait, le Front de gauche se place en cinquième position avec près de 6,5 % des voix et obtient cinq élus. Le Parti communiste conserve ses deux élus acquis lors des européennes de 2004, auxquels s'ajoute un élu communiste réunionnais, un élu du Parti de gauche et une élue sans étiquette issue de la société civile. Il devance les listes du Front national, du NPA et de Libertas.
Ce résultat cache de fortes disparités d'une circonscription à l'autre. Le Front de gauche obtient son meilleur score dans la circonscription sud-ouest avec Jean-Luc Mélanchon qui fait son entrée au Parlement européen avec plus de 8 % des voix. En revanche, il obtient des scores inférieurs à 5 % dans les circonscriptions est et ouest. NPA et Front de Gauche totalisent ensemble 11,35 % des voix. Le Parti de gauche notera après analyse en profondeur des résultats qu'une simple addition des scores obtenues par le Front de gauche et le NPA aurait permit à ces deux partis, s'ils s'étaient présentés sur les mêmes listes, d'obtenir un total de douze élus, dont deux au détriment du FN et un au détriment de l'UMP, contre cinq au Front de gauche et aucun au NPA[44].
Soutien de personnalités au Front de gauche [modifier]
Le Front de Gauche a reçu le soutien de nombreuses personnalités scientifiques, économistes, littéraires, philosophes, et du monde du spectacle[45].
- Le front revendique le soutien de 42 économistes[46] qui enseignent et travaillent dans 18 universités et organismes de recherche suite à un appel lancé le 2 mai, parmi lesquels Jacques Sapir et Dominique Plihon ;
Parmi les personnalités françaises :
- Les philosophes Michel Onfray[47], Henri Pena-Ruiz[48] et Régis Debray[49] ;
- les cinéastes Robert Guédiguian et Gérard Mordillat ;
- Bernard Cassen[50] d'Attac ;
- Ignacio Ramonet[51] du Monde diplomatique ;
- Marie-Thérèse Mutin, ex-membre de la direction du PS et ancienne secrétaire fédérale socialiste de Côte-d'Or[52].
- le journaliste Jean-François Tealdi, grand reporter de France 3[53] ;
- le dessinateur Charb[54] ;
- les écrivains Patrick Chamoiseau, Didier Daeninckx et Edmonde Charles-Roux ;
- les comédiens Ariane Ascaride[55], Bruno Solo et Guy Bedos[56] ;
-
le="Pierre Ascaride" href="http://srv04.admin.over-blog.com/wiki/Pierre_Ascaride">Pierre Ascaride, acteur, metteur en scène, auteur, directeur de Théâtre ;
- les chanteurs François Hadji-Lazaro et Magyd Cherfi[57].
Autres personnalités internationales qui soutiennent le Front de gauche:
- Oskar Lafontaine[58], co-président du parti allemand Die Linke (La Gauche), ancien président du SPD (Parti social démocrate allemand) ;
- Evo Morales, président de la République de Bolivie[59] ;
- Leïla Chahid, déléguée générale de l'Autorité palestinienne auprès de l'Union européenne[60].
Voir aussi [modifier]
Articles connexes [modifier]- Parti communiste français
- Parti de gauche (France)
- Gauche unitaire
- République et Socialisme
- Convention pour une alternative progressiste
Lien externe [modifier]
Tous les liens (notes et références), comme cet article, sont ici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_de_gauche