Les autorités iraniennes, qui critiquent la couverture par les médias étrangers de la présidentielle, ont apparemment pris des mesures pour contrôler le flux d'informations émanant de sources indépendantes alors que des heurts éclataient à Téhéran ce week-end après l'annonce des résultats contestés du scrutin. Lire la suite l'article
La BBC a dit connaître depuis le jour de l'élection, vendredi, des problèmes de transmission qui ont empiré dimanche, provoquant des interruptions momentanées de diffusion pour les téléspectateurs et auditeurs de la BBC en Iran, au Moyen-Orient et en Europe.
"Cela semble faire partie d'un mode de fonctionnement des autorités iraniennes pour limiter la diffusion d'informations au lendemain d'élections contestées", a déclaré Peter Horrocks, directeur de BBC World Service à Londres.
Dimanche lors d'une conférence de presse, le président ultraradical Mahmoud Ahmadinejad, dont la réélection est contestée par l'opposition réformatrice, a accusé les médias internationaux de lancer une "guerre psychologique" contre son pays.
Depuis le jour de l'élection, une série de problèmes de communications ont été répertoriés, touchant notamment des canaux susceptibles d'être utilisés pour organiser des manifestations.
Téhéran a rétabli dimanche les liaisons pour les téléphones cellulaires qui ne fonctionnaient plus dans la capitale depuis samedi. Mais les Iraniens ne pouvaient toujours pas envoyer de SMS depuis leurs téléphones portables, et le gouvernement a accru son filtrage d'Internet, apparemment pour essayer de museler les voix de l'opposition. Les sites des réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter, ne fonctionnaient pas non plus.
Le gouvernement iranien n'a pas commenté les restrictions, mais il a accusé les médias internationaux d'exagérer l'importance des manifestations de rue à Téhéran et d'essayer de déstabiliser le régime.
L'Iran réglemente et surveille les activités des médias internationaux et indépendants opérant à l'intérieur de ses frontières, et contrôle étroitement ses médias publics. De nombreux journaux réformateurs, magazines et sites Internet ont vu le jour au cours de la dernière décennie, mais sont souvent soumis à des restrictions ou sont fermés.
Les médias internationaux sont normalement autorisés à travailler sans censure en Iran, tout en étant astreints à certaines règles, comme demander par avance la permission de se rendre dans des lieux situés hors de la capitale ou interviewer des responsables du gouvernement.
Mais les autorités sont surtout sensibles aux informations, blogs et sites Internet en farsi, craignant manifestement leurs effets sur la situation politique interne.
Samedi, les autorités iraniennes ont contacté les journalistes de télévision travaillant pour l'Associated Press en Iran et ont prévenu que le gouvernement appliquerait une loi interdisant la fourniture de vidéos en farsi aux services de la BBC et de Voice of America. Ces deux médias diffusent des informations aux Iraniens par satellite dans leur propre langue.
D'après un porte-parole de la chaîne suédoise SVT, Geronimo Akerlund, sa journaliste, Lena Pettersson, a été priée de "quitter l'Iran dès que possible parce que les élections sont terminées".
La chaîne allemande ZDF a fait savoir dimanche à l'antenne que son correspondant en Iran et d'autres journalistes avaient été "empêchés de faire leur travail de façon massive". L'Italienne RAI a annoncé que l'une de ses équipes s'était retrouvée au coeur d'affrontements et que son interprète iranien avait été frappé à coups de matraques par les forces de l'ordre qui ont confisqué les vidéos du caméraman.
Al Arabiya a annoncé pour sa part que le correspondant de la chaîne panarabe à Téhéran avait reçu l'ordre verbal des autorités iraniennes d'une fermeture de son bureau pendant une semaine, selon le rédacteur en chef Nabil Khatib. Aucune raison n'a été invoquée, mais la chaîne avait été avertie plusieurs fois samedi qu'elle devait faire état du "chaos" avec exactitude.
En Iran, les journaux officiels ne mentionnaient pas dimanche les heurts de la veille. La télévision d'Etat en a toutefois montré dimanche quelques images. Le journal lancé par le candidat réformateur Mir Hossein Moussavi n'a pas paru dimanche. Selon un rédacteur en chef, l'édition du "Kalemeh Sabz" ou "Parole verte", n'a jamais quitté l'imprimerie à cause des accusations de Mir Hossein Moussavi qui dénonce une fraude massive.
De son côté, Amnesty International a critiqué l'attitude des autorités iraniennes, leur reprochant d'avoir posé des entraves aux médias et aux sites Internet. AP
http://fr.news.yahoo.com/3/20090615/twl-iran-presidentielle-medias-ba66223.html
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Scandaleuse propagande contre l'Iran,
par Eva R-sistons
Contre l'Iran, les médias se déchaînent.
Presse muselée pendant les émeutes (attisées par l'Occident) ? Et alors ? La situation est grave. De toutes façons, chez nous, à part quelques médias indépendants, comme le Monde Diplomatique ou le Canard Enchaîné, tout est verrouillé, aux ordres du Président, il n'y a pas de vrais débats sauf sur Ce soir ou Jamais (FR3) de D. Taddei, merci à lui; le journalisme d'investigation est mort: il n'y a plus de reportages de fond, indépendants (et à ce titre, Envoyé spécial est une caricature, sujets sans intérêt, édulcorés, n'abordant pas les vraies questions); et tout n'est que désinformation et propagande. Balayons devant notre porte avant de nettoyer ailleurs !
Elections tronquées (et chez nous, à Perpignan, par exemple ?) ? Cela reste à démontrer. Ce qui est sûr, c'est que dans les coulisses, l'Occident, via ambassades, agents, ONG, et les étudiants - très travaillés, les plus malléables, les plus sensibles à la propagande, les plus séduits par les mirages de l'Occident.. -, forme des dissidents, finance la contestation, envoie des provocateurs, etc. Les techniques sont bien rôdées. Objectifs : Révolution orange, de velours, moins coûteuse en matériel de guerre et en argent. D'ailleurs, les guerres coloniales sont aujourd'hui vouées à l'échec. L'Occident veut mettre la main sur l'Iran, sans guerre, et prendre possession de ses ressources, tarir le financement des héroïques mouvements de résistance à l'impérialisme, Hezbollah et Hamas, et l'utiliser comme base arrière contre la Russie et la Chine, ensuite, dans les guerres impériales pour continuer à dominer, seul, le monde.
Ce qui se joue en Iran est donc important : Va-t-il tomber aux mains des marionnettes de l'Occident ? Restera-t-il maître de son destin ? Et dans ce cas, la propagande médiatique fonctionne à fond pour dresser les Européens contre l'Iran. Une arme efficace, comme contre l'extrémisme musulman (largement surévalué pour les besoins de la cause de l'oligarchie uniquement animée par le souci de tout contrôler à son profit): La peur. Et par exemple, ce 15 juin, sur C dans l'Air, intervenants et journaliste (surtout lorsque les invités n'attaquent pas suffisamment l'Iran) font appel aux sentiments les plus bas: "C'est une menace à peine voilée contre les occidentaux" ! Moment très révélateur, lorsque le présentateur commente l'intervention d'Ahmadinejad : "Il adopte un ton provoquant." Qu'on en juge : "Je ne vois pas pourquoi Nicolas Sarkozy a peur de nous. Nos relations finiront bien par s'améliorer !" Et d'ajouter, à propos du "ton provoquant": "C'est cet homme qui vient d'être élu".
Nous n'avons décidément pas la même grille de lecture ! Moi, je vois une déclaration apaisante, diplomatique, d'un côté. Et de l'autre, de la PURE PROPAGANDE ! Cela me rappelle le "A vous de Juger", qui absout le provocateur Cohn-Bendit, et accuse Bayrou. Les rôles sont renversés ! Et cela, dans tous les médias alignés sur la Pensée unique contraire aux intérêts des peuples. Pauvre France aux mains de ceux qui la tuent en tuant la démocratie !
Eva, je souhaite développer ton rajout en tête à propos des élections iraniennes (rajout auquel je souscris).
Comme de bien entendu, les messe-médias occidentaux s’empressent d’insinuer qu’il y a eu bourrage d’urnes et fraude massive, c’est toujours le même type de réaction quand un dirigeant étranger refuse d’être une marionnette et qu’il bénéficie d’un soutien populaire. Ça me rappelle la situation russe fin 2007, quand Poutine a été largement plébiscité : une étude écossaise indépendante a conclu sur ce cas qu’il y avait effectivement eu des irrégularités dans certaines circonscriptions, mais que le fonds ne saurait être changé : Poutine est populaire, même si ça nous déplait. Il a quand même remis un peu d’ordre dans le bordel inssurmontable laissé par l’alcoolo Elstine (qui avait fait de la Russie un pays du tiers-monde), qui venait après un Gorbatchev qui a été trop naïf de croire à la bienveillance des occidentaux et à leurs conseils. De plus Poutine en politique extérieure a été équilibré dans les grands enjeux internationaux, et a ramené une certaine fierté aux russes. Même s’il faut dénoncer ses dérives, il faut éviter la diabolisation. Or que font nos messe-médias pour traiter de la Russie ? Ils invitent des opposants médiatiques tels Garry Gasparov, et autres milliardaires vivants en exil à Londres, et qui se posent en grands démocrates ! Eux qui ont pillé le pays sous les réformes de Gorbatchev et Elstine !
On a la même chose pour l’Iran.
Je voudrais témoigner d’une expérience : une fois à Paris, je passe à côté d’un stand du genre « Liberté en Iran ! » et des gens très comme il faut me donnent une pétition à signer. C’est sûr que les photos de femmes pendues et autres horreurs vous donnent envie de les soutenir, et je leur ai demandé une brochure. Et qu’est-ce que je lis à la fin ? Que c’est parrainé par Reza Pahlavi, le fils du dernier Shah d‘Iran, celui-là même qui a fait renverser Mossadegh avec l’aide de la CIA ! Les atrocités de la Police du Shah n’avaient rien à envier à certains paramilitaires. Alors pour moi, NIET ! Jamais je ne soutiendrais la richissime famille Pahlavi, vivant dans les beaux quartiers parisiens (un peu comme les milliardaires russes évoqués ci-dessus) !
Voilà un exemple de la manipulation des ennemis du peuple iranien. J’en viens à ce que tu soulignes à propos des « révolutions de couleurs » fabriquées de toutes pièces par l’Occident. Effectivement, une des nombreuses magouilles de la CIA c’est de faire la subversion des étudiants, des syndicats, et autres, un peu comme les gens du stand que j’ai évoqués ci-dessus. D’ailleurs, ne faîtes-vous pas le lien entre ces élections, ces émeutes de jeunes partisans de la modernité, et l’affaire Roxanna Saberi dernièrement ?
Vous savez cette jeune femme mi-américaine, mi-japonaise, mi-iranienne, arrêtée par l’autorité iranienne, et pour laquelle les plus grands de ce monde se sont mobilisés (même Hillary Clinton), cette agnelle dans l’antre de l’islamisto-violeur-chiite-lapideur-d’étrangères dans l’imaginaire occidental ? Comme pour les étudiants anti-Chavez médiatisés pendant la campagne du dernier referendum (je les ai vus sur BFM), comme pour une récente militante mi-canadienne, mi-tibétaine (dont j’ai hélas oublié le nom) « courageusement » opposée au gouvernement chinois, on a le même topo : des jeunes photogéniques, génération Obama (la canadienne ou Roxanna qui sont métisses) qui parlent très bien l’anglais, qui démontrent que les jeunes ne sont pas tous des têtes vides avides de jeux vidéos, mais responsables, et qui sont sensés faire pleurer les chaumières occidentales.
Il se peut que Roxanna ou d’autres soient sincères, mais dans ce cas, on retrouve un peu le schéma des attentats sous faux drapeau : le fanatique manipulé qui croit qu’il fait une action pour sa « cause », sans savoir que la logistique et le financement de son attentat sont en fait assurés par ses ennemis idéologiques (au hasard, les USA ou Israël). Ainsi, des jeunes fougueux et idéalistes en Iran veulent changer la société (ce qui se comprend), mais ils peuvent être manipulés par des gens comme les très-comme-il-faut-du-stand-parisien que j’ai évoqués ci-dessus, et qui s‘avéraient être des gens qui ne rêve que de rétablir le régime du Shah (avec des gens très glamour pour les photos, comme le couple royal jordanien Rania et Abdallah, mais larbin des puissances occidentales, et répressif envers les pauvres).
Comme le disent les américains « Follow the money » : suivez l’itinéraire de l’argent, les soutiens de ces causes médiatiques, si c’est la NED ou l’USAID, jetez les à la poubelle, c’est la CIA !
Les gens qui veulent déstabiliser l’Iran savent former des émeutiers, des jeunes très comme il faut, relisez l’histoire du coup d’état contre Salvador Allende (là encore, à l’origine une grève « populaire »), les contras au Nicaragua (pour forcer les gens à voter contre les sandinistes), ce sont des cas d’écoles ! Rappelez-vous les couveuses de la Maternité de Koweit-city et le témoignage larmoyant d’une fillette qui a justifié la 1ère guerre du Golfe : en fait la gamine c’était la fille de l’ambassadeur du Koweit aux USA !
En parlant de Roxanna, les mollahs, comme je l’ai suggéré plus haut, on eu une réaction mesurée et pragmatique : ils l’ont libéré sans l’interdire de séjour, mais condamnée à une peine de prison avec sursis (donc à la prochaine, elle y passe) : c’est un avertissement aux USA, on la libère, on ne lui a pas fait de mal, MAIS NE NOUS PRENEZ PAS POUR DES CONS.
Main tendue d’Obama+Roxanna Saberi+publication du dernier bouquin du fils héritier du Shah+Menaces d’Israël +émeutiers anti-Ahmadinejad : comment croire que ce n’est pas une stratégie calculée ???
Attention, ça ne me dévie pas de mon aversion des mollahs, mais ceux qui s’en plaignent feraient bien de se demander si c’était une bonne idée de renverser Mossadegh, qui était à l’époque plutôt progressiste et dont le crime fut de vouloir nationaliser le pétrole iranien.