Val par-ci, Font par-là
Avant première : Faits & Documents n° 274 - 15 au 30 avril 2009
La rumeur court depuis plusieurs semaines : Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, pourrait être nommé directeur de France Inter. Une opération paraît-il encouragée par l’Élysée : Nicolas Sarközy avait soutenu l’hebdomadaire satirique lors du procès pour les « caricatures de Mahomet » et Philippe Val appartient à la « bande de Carla », comprendre Carla Bruni-Sarközy. Par ailleurs, le nouveau patron de Radio France, Jean-Luc Hees, a tenu la rubrique des récentes élections américaines dans Charlie Hebdo.
Autodidacte, Philippe Val a d’abord été un comique, avec son complice Patrick Font. Issu de la gauche radicale (Attac, Réseau Voltaire, etc.), il a largement évolué d’une manière assez proche des néo-conservateurs américains de l’équipe Bush (ce que ses anciens amis ne cessent de lui reprocher) : participant de l’université du Medef 2008, anti-FN, mondialiste, européiste, islamophobe et pro-américain.
Des positions qui ont largement influencé la ligne de Charlie Hebdo, qui s’est séparé de nombreux permanents et collaborateurs opposés à ses vues, le dernier en date étant le dessinateur Siné, viré pour propos hétérodoxes quant au sionisme.
« Reste le second tour. Si Chirac est élu, les ventes de Charlie Hebdo monteront automatiquement. Néanmoins je voterai Jospin : lorsqu’on vote, on ne vote pas pour soi, mais pour les autres. »
Réponse de Philippe Val, volontiers analyste politique dans sa publication, au Nouvel observateur avant les élections présidentielles de 2002 (18 avril 2002). On se souvient évidemment que Lionel Jospin fut éliminé…
« Faut-il intervenir ? Oui. Toute discussion sur ce point est vaine. Il s’agit d’un principe et les principes ne se négocient pas. Au-dessus de tout, il y a les droits de l’Homme. Tout manquement à cet impératif catégorique, pour raison d’État ou raison idéologique, toute remise à plus tard de son application est irrecevable […] Il a fallu choisir entre la victime, de toute évidence la population kosovare, et le bourreau, les milices et l’armée serbe […] Tous les paradoxes, toute la rhétorique, parfois bien jésuite, de l’extrême gauche et du pacifisme n’y peuvent pas grand-chose, et ne font qu’alimenter un fonds de commerce dont l’opposition à l’Amérique est le produit d’appel. C’est un peu court. Pour ne pas dire un peu con. »
Va-t-en guerre contre va-t-en paix, Philippe Val, Charlie Hebdo, 14 avril 1999.
« Il n’y pas de débat entre ceux qui vont à la messe, et ceux qui vont aux putes parce que généralement, ceux qui vont à la messe sont ceux qui vont aux putes. »
Philippe Val, Comme un lundi, TF1, 2 octobre 1995.
« Tout écrivain, tout acteur, tout créateur, tout journaliste qui va sur le plateau de « Tout le monde en parle » est mort. Il vend trois cent mille, certes, mais pas pour ce qu’il écrit. Parce qu’il est devenu un clown. »
Philippe Val, Charlie Hebdo (10 avril 2002). Le même a participé à l’émission Tout le monde en parle de Thierry Ardisson le 23 octobre 2004.
« Israël est une démocratie et le sionisme est l’expression, partagée par la droite et la gauche, du patriotisme israélien. “Sioniste”, c’est le mot pour dire patriote. »
Philippe Val, L’Express, 23 octobre 2008.
Philippe Val est né le 14 septembre 1952 à Neuilly sur- Seine (Hauts-de-Seine). Ses parents, qui se situaient à droite politiquement, sont d’origine modeste. Son père, qui l’a élevé, ancien apprenti boucher, rachètera une entreprise de viande en gros et réussira au-delà de ses espérances. Son fils travaillera lui-même un temps dans des abattoirs, où il pesait les carcasses de chevaux. Sa mère, coiffeuse, divorcera quand il avait quatre ans. Bien qu’il assure que ses parents n’étaient pas du tout religieux, il passera quand même par le collège de Juilly, chez les oratoriens, de 10 à 12 ans. Il assure y avoir alors connu « le goulag » (« j’ai fait mon service militaire à 10 ans »). Il abandonne ses études…
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À partir du début des années 1970, il anime ses premiers spectacles de chansonnier-amuseur avec Patrick Font. Le tandem se fait connaître sous le nom de Font et Val (il durera plus de 25 ans). Libération (23 décembre 1996) indique : « Le duo Font et Val était si indissociable dans l’esprit du public que la confusion des prénoms était fréquente. » Le duo sort des disques, participe à nombre des fêtes et spectacles organisés par la gauche libertaire et anarchiste de l’époque, dans la lignée de Mai 68 (contre-culture, écologisme, féminisme, anti-nucléaire, pro-drogue, liberté sexuelle, etc.).
Leurs noms figurent dans les galas de financement du journalLibération, alors d’inspiration maoïste. Il figurera d’ailleurs dans le fameux Appel du 18 joint, publié par Libération en juin 1976.
Cette pétition, dont tous les signataires assurent avoir « fumé », demande la dépénalisation et la culture de la marijuana et l’ouverture d’un débat sur les drogues dures. On voit aussi les signatures de Font et Val sur la pétition, datant de 1982, en faveur du Coral, un centre pour adolescents handicapés ou en difficulté dirigé par le pédophile (condamné) Claude Sigala et de la revue pédophile Possible.
Suite sur http://www.marcfievet.com/article-30300152.html
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