23 mars 2009
1
23
/03
/mars
/2009
01:24
Cette semaine en une, Le Point fait un gros coup éditorial : un dossier sur « les francs maçons de Sarkozy » à partir des extraits du livre de Sophie Coignard et un sujet sur Juppé. Son concurrent L'Express frappe fort lui aussi : un dossier sur « les francs maçons de Sarkozy » à partir des extraits du livre de Sophie Coignard et un sujet sur Juppé ! Vive le pluralisme de la presse.
Cette semaine, histoire d'attirer le chaland, L'Express et Le Point se sont livrés à un petit jeu éditorialo-pédagogique: le jeu des sept différences. Le but est simple: trouver ce qui distingue la Une du Point de celle del'Express et... inversement. Pas évident. Le Point propose en Une un sujet sur « les francs maçons de Sarkozy », sur les « confessions d'Alain Juppé ». De son côté l'Express affiche également les francs-maçons et Juppé à sa Une. Par contre, l'Express occulte complètement « la revanche des artisans » et « la baisse de l'immobilier » dont Le Point fait ses choux gras...
Giesbert: « Je n'ai jamais vu ça ! »
Trêve de plaisanteries. Jusque là rien d'anormal, une concurrence à couteaux tirés. Simplement, L’Express propose, comme son confrère, les bonnes feuilles du livre de Sophie Coignard. Les extraits du livre d’une journaliste du Point publiés la même semaine dans l’Express et dans le Point! Un joli coup pour l’éditeur. Du jamais vu, même du temps où les deux titres se cotoyaient au sein du groupe Vivendi. Mais du côté des rédactions, la pilule franc-maçonne a du mal à passer. Surtout au Point, en fait. Interrogé par Marianne2.fr, Franz-Olivier Giesbert, visiblement énervé, s’emporte: « C’est incroyable ! Je n’ai jamais vu ça ! Dans la presse, nous avons tous des problèmes en ce moment et ce genre de méthode nuit à tout le monde. S’ils prétendent avoir signé l’exclusivité, ils mentent. Sinon, j’aimerais bien voir la lettre ».
Barbier met en avant un traitement différent des sujets
Giesbert qui a appris la nouvelle en recevant le dernier numéro del’Express à paraître ce jeudi assure avoir un accord avec la maison d’édition et la journaliste, qui travaille, il est vrai, pour son journal. De son côté Christophe Barbier — peut-être fier de son « coup » — s’affiche plus détendu. S’il avoue qu’il aurait aimé obtenir l’exclusivité du livre, il promet qu’il a également obtenu l’autorisation de l’éditeur d’en publier des extraits : « Nous nous intéressions à ce livre depuis janvier, parce que je suis convaincu que c’est un livre important. Sophie Coignard a fait un travail remarquable, elle lève le secret maçonnique. Du point de vue de l’impact, pour moi c’est aussi important que Les Bienveillantes de Jonathan Littell. Cela justifie largement que les journaux titrent là dessus. Je comprends la colère de FOG mais il faut comprendre comment Franz fonctionne: ce qui est à lui est à lui, ce qui est à l'autre est négociable...».
Quel impact sur les ventes ?
Au-delà de ce cas d’espèce, on pourra s’étonner qu’en cette période où les sujets d'actu ne manquent pas, deux news magazines aient choisi de consacrer leur une au même sujet, à partir du même livre et d’annoncer, tous les deux à la une également, un article sur le livre d’Alain Juppé.
Dans les deux cas, Christophe Barbier met en avant une différence d’approche : « Il y a une véritable différence de traitement dans le sujet. Le Point fait sa Une sur les francs-maçons de Sarkozy alors que nous titrons véritablement sur les francs-maçons. Cela n’a rien à voir. Quant au sujet sur Juppé, nous ne souhaitions faire qu’une interview de lui, ce sont les deux sujets qui me semblent les plus légitimes d’être à la Une cette semaine ».
Le directeur de l’Express, a contrario de celui du Point, ne croît absolument pas que cette similitude des unes –qu’il récuse- sera préjudiciable aux ventes des deux hebdos : « Nous savons que les francs-maçons sont une population intellectuelle très curieuse de ce qui se dit sur elle » plaide-t-il.
Un symptôme de l'uniformisation des médias
Une gémellité des choix éditoriaux qui ne viendra sans doute pas calmer l’autre crise de la presse. Celle que l’on ne met jamais en avant. Non pas la crise économique que traversent beaucoup de titres, mais celle de l’uniformisation des médias, dont les numéros du Point et de l’Express de cette semaine sont, à cet égard, symptomatiques et exemplaires ! A défaut d’être uniques…
Giesbert: « Je n'ai jamais vu ça ! »
Trêve de plaisanteries. Jusque là rien d'anormal, une concurrence à couteaux tirés. Simplement, L’Express propose, comme son confrère, les bonnes feuilles du livre de Sophie Coignard. Les extraits du livre d’une journaliste du Point publiés la même semaine dans l’Express et dans le Point! Un joli coup pour l’éditeur. Du jamais vu, même du temps où les deux titres se cotoyaient au sein du groupe Vivendi. Mais du côté des rédactions, la pilule franc-maçonne a du mal à passer. Surtout au Point, en fait. Interrogé par Marianne2.fr, Franz-Olivier Giesbert, visiblement énervé, s’emporte: « C’est incroyable ! Je n’ai jamais vu ça ! Dans la presse, nous avons tous des problèmes en ce moment et ce genre de méthode nuit à tout le monde. S’ils prétendent avoir signé l’exclusivité, ils mentent. Sinon, j’aimerais bien voir la lettre ».
Barbier met en avant un traitement différent des sujets
Giesbert qui a appris la nouvelle en recevant le dernier numéro del’Express à paraître ce jeudi assure avoir un accord avec la maison d’édition et la journaliste, qui travaille, il est vrai, pour son journal. De son côté Christophe Barbier — peut-être fier de son « coup » — s’affiche plus détendu. S’il avoue qu’il aurait aimé obtenir l’exclusivité du livre, il promet qu’il a également obtenu l’autorisation de l’éditeur d’en publier des extraits : « Nous nous intéressions à ce livre depuis janvier, parce que je suis convaincu que c’est un livre important. Sophie Coignard a fait un travail remarquable, elle lève le secret maçonnique. Du point de vue de l’impact, pour moi c’est aussi important que Les Bienveillantes de Jonathan Littell. Cela justifie largement que les journaux titrent là dessus. Je comprends la colère de FOG mais il faut comprendre comment Franz fonctionne: ce qui est à lui est à lui, ce qui est à l'autre est négociable...».
Quel impact sur les ventes ?
Au-delà de ce cas d’espèce, on pourra s’étonner qu’en cette période où les sujets d'actu ne manquent pas, deux news magazines aient choisi de consacrer leur une au même sujet, à partir du même livre et d’annoncer, tous les deux à la une également, un article sur le livre d’Alain Juppé.
Dans les deux cas, Christophe Barbier met en avant une différence d’approche : « Il y a une véritable différence de traitement dans le sujet. Le Point fait sa Une sur les francs-maçons de Sarkozy alors que nous titrons véritablement sur les francs-maçons. Cela n’a rien à voir. Quant au sujet sur Juppé, nous ne souhaitions faire qu’une interview de lui, ce sont les deux sujets qui me semblent les plus légitimes d’être à la Une cette semaine ».
Le directeur de l’Express, a contrario de celui du Point, ne croît absolument pas que cette similitude des unes –qu’il récuse- sera préjudiciable aux ventes des deux hebdos : « Nous savons que les francs-maçons sont une population intellectuelle très curieuse de ce qui se dit sur elle » plaide-t-il.
Un symptôme de l'uniformisation des médias
Une gémellité des choix éditoriaux qui ne viendra sans doute pas calmer l’autre crise de la presse. Celle que l’on ne met jamais en avant. Non pas la crise économique que traversent beaucoup de titres, mais celle de l’uniformisation des médias, dont les numéros du Point et de l’Express de cette semaine sont, à cet égard, symptomatiques et exemplaires ! A défaut d’être uniques…
Mercredi 11 Mars 2009 - 18:56
Régis Soubrouillard et Sylvain Lapoix
Published by R-sistons à la désinformation
-
dans
Pluralisme ou monolithisme
commenter cet article …
commenter cet article …