Madagascar : Ce que les Médias ne disent pas.
Evangélistes néoconservateurs
et pétrole à Madagascar.
Luttes d'influences :
Néocons américains
et colonialistes français.
Editorial d'Eva, caustique.
Mes amis,
Les médias s'acharnent à nous désinformer. Silence Guadeloupe, d'abord, pour éviter que la crise ne donne des idées aux Français mécontents. Et puis, il a bien fallu parler. Sous la pression des événements. Et ils risquent, en effet, d'être contagieux. Car ils ont été menés de main de maître par les opposants au statut-quo scandaleux.
Puis ce fut Madagascar. Avec à sa tête Marc Ravalomanana, un Président issu de la mouvance évangéliste. Lorsqu'il a été élu, connaissant particulièrement bien le milieu évangélique, je me suis interrogée. Un Président de cette mouvance ? Et d'ailleurs, laquelle, exactement ? Evangélique, avec des chrétiens dits "nés de nouveau" à une vie nouvelle par la Puissance de l'Esprit Saint, en accord avec les préceptes divins ? Ou évangéliste, avec les intégristes de ce mouvement, fanatiques de l'Amérique de Bush, ultra-sionistes, nostalgiques de l'apartheid sud-africain et de la suprématie blanche, et supporters de la Théologie de la Prospérité, selon laquelle Dieu bénirait ses ouailles fidèles en les rendant très riches ? Tiens donc ! Moi, j'ai appris dans le Nouveau Testament qu'il fallait choisir entre Dieu et Mâmon, qu'il ne fallait pas adorer le Veau d'or, qu'il fallait opter pour le non-attachement aux biens matériels et même que les pauvres étaient les préférés de Dieu, et qu'ils hériteraient du Royaume de Dieu. Mais passons.
Marc Ravalomanana, chef d'entreprise particulièrement prospère, potentat local, est un adepte de la Théologie de la Réussite, qui stipule, à tort donc, qu'une personne vivant dans l'opulence est agrée par Dieu, bénie par Lui. Les pauvres n'ont que ce qu'ils méritent, les riches sont gratifiés par Dieu pour leur comportement. C'est ainsi, point, et tant pis pour la cohérence avec l'Evangile.
Et lorsque j'ai vu arriver au pouvoir ce Président béni par la vie sinon par Dieu lui-même, outrageusement et médiatiquement évangélique, comblé d'honneurs et d'argent, je me suis demandée quel chef d'Etat il ferait. Sans doute bien loin des préoccupations de son peuple peu gâté par la vie, lui, souffrant du chômage, de la pauvreté, et même de la misère. Toujours est-il que la campagne a été brillamment menée, à l'américaine. Dieu reconnaîtra les siens !
Patatra ! Voilà le héros à terre, terrassé par un vulgaire disc-jockey, ayant réussi, lui aussi, mais moins évangélique que le fameux Marc.
Or, Ravalomanana, par ses engagements religieux, sincères ou pas, par sa réussite professionnelle hors du commun sur l'île, devait être pour moi plus un ultra-libéral proche des néoconservateurs américains qu'une brebis sainte. Tiens donc ! Je ne m'étais pas trompée. Le lascar en question avait le regard plus tourné vers Washington que vers ses électeurs - une fois élu, s'entend. L'écrivain-politologue Frédéric Delorca parle à son sujet, sur son blog Atlas Alternatif, de "néo-libéral pro-américain". Oui, ultra-libéral néoconservateur. A Madagascar !
De son côté, avec Sarkozy ou pas, la France veille à son pré-carré... Colonialisme, encore et toujours !
Et voilà que l'on découvre du pétrole sur la belle île peuplée par des pauvres et dirigée par un milliardaire choyé par le Destin.
Pétrole ? Comme au Darfour, au Soudan, en Irak, en Iran... Curieux, ce silence des médias quand un pays regorge d'or noir ! La presse préfère pointer le doigt sur les engagements humanitaires, au demeurant fort médiatisés et accomplis à la vitesse des météores, d'un Kouchner, et sur les jacassements d'un BHL à l'affût des projecteurs, encore et toujours.
En attendant, Madagascar intéresse désormais l'Elite, avec ses pauvres, et surtout son sous-sol. Gaza aussi intéresse Israël, depuis qu'on y a découvert le précieux gaz offshore. Et voici les appétits allumés, les peuples floués, les crises multipliées, les guerres déclarées. Une terre sans peuple pour un peuple sans terre ? Qu'à cela ne tienne, on supprime le peuple, à petits feux ou à feux nucléaires, et on pique le gaz. Vous avez dit armée la plus morale du monde ?
Quant à Madascar, la voici condamnée à voir accourir les financiers de la City, les évangélistes yankees, les stratèges israéliens de la division, et tant pis pour les autochtones. Après s'être enthousiasmée pour un croyant modèle ayant fait fortune, la voici s'enflammant pour un disc-jockey aux bonnes fortunes avérées (dans le secteur de la Publicité).
Qu'en est-il exactement ? Les Français ont choisi leur camp, mais chut ! Cela ne s'ébruite pas. Quant aux autres, par l'odeur du pétrole alléchés, les voici accourir sur la belle île pour y faire fortune. On fustige toujours les Islamistes, mais les Evangélistes chrétiens et les néo-Sionistes, c'est pas mal aussi ! Et gageons que si Madagascar regorge en effet de précieuses ressources, l'or noir par exemple, le tourisme militaro-financier explosera, et tant pis pour la population. Encore et toujours !
Que dirait le Petit Prince de St Exupéry s'il visitait notre planète concotée par les fieffés démocrates et "pieux" occidentaux ?
A Madagascar, en tous cas, l'or noir va couler, et le sang aussi, un jour ou l'autre. Quant à la pauvreté, que croyez-vous qu'elle va devenir ? Gageons que les peuples soumis aux auto-proclamés champions de la Liberté et aux supporters de la Théologie de la Prospérité, ne verront pas la couleur de l'or, et qu'ils seront, encore et toujours, les dindons de la sinistre farce planétaire revue et corrigée par les fervents chrétiens américains, les si moraux néo-sionistes, et ne l'oublions pas, les charitables dirigeants des compagnies pétrolières. Avec en prime les Français.
La Totale !
Eva
http://r-sistons.over-blog.com/article-29085014.html
TAGS : Total, Madagascar, Marc Ravalomanana, France, pétrole, Evangélistes, Evangéliques, Islamistes, Néo-sionistes, la City, Wall-Street, Théologie de la Prospérité, Darfour, Soudan, Irak, Iran, Gaza, gaz, Bush, Médias, BHL, Guadeloupe, Kouchner, chrétiens...
Marc Ravalomanana :
Qui est cet homme d'affaires ?
Quels intérêts politiques et économiques sous-tendent ce changement de régime ? Pourquoi les médias ne parlent-ils pas du pétrole découvert à Madagascar ? Peu avant la crise, le gouvernement créait la société nationale du pétrole dont l’Etat serait le seul actionnaire. Cela a-t-il eu un impact sur cette crise ? Et enfin, une réponse efficace sera-t-elle apportée aux besoins de la population malgache, principale victime du conflit ?
Sur http://michelcollon.info
Les néo-libéraux pro-américains
renversés à Madagascar
Comme en Mauritanie, l'armée à Madagascar s'est posée en arbitre des conflits au sein de la classe politique. Après deux mois de mobilisation populaire contre le président Marc Ravalomanana, l'armée malgache a appuyé l'arrivée au pouvoir du maire d'Antananarivo Andry Rajoelina. L'Union européenne, les Etats-Unis et la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (SADC), ont condamné ce coup d'Etat.
Le quotidien Ouest-France du 20 mars 2009 cite Denis Alexandre et Yvan Combeaux, du Centre de recherches sur les sociétés de l'océan Indien selon lesquels la France (ainsi que l'ex-président pro-soviétique devenu pro-français Didier Ratsiraka) serait derrière ce coup d'Etat contre Ravalomanana qui nourrissait de la francophobie et une sympathie pour ce qui est américain (Ravalomanana, patron du plus puissant groupe agro-alimentaire du pays, Tiko, était soutenu par les évangélistes étatsuniens). Andry Rajoelina quant à lui s'était réfugié à l'ambassade de France le10 mars dernier après avoir été déchu par le gouvernement. L'extrême gauche française comme le site Futur Rouge (NB : maoïste) crie au retour de "l'impérialisme français".
La nouvelle intervient alors que la France prise dans la crise économiqie remobilise la zone franc. Il y a un mois, le 23 février à l’initiative de Christine Lagarde, ministre français de l’Economie, de l’industrie et de l’emploi, les autorités financières et économiques de la Zone franc se sont retrouvées à Paris.
Sur divers sites de gauche Bernard Grangeon pour sa part dresse le bilan de la présidence de Marc Ravalomanana et de l'état du paysage politique malgache en ces termes :
"L’union des Merina pour le changement social, mettre fin à la corruption, construire des infrastructures, projeter le pays dans le développement économique, fut rapidement trompée et niée par la réalité de la "bonne gouvernance" : libéralisme sauvage, montée des liens avec le capitalisme américain, les chrétiens démocrates allemands, les dirigeants de la Chine populaire et de la Corée du Sud (en janvier, le PC chinois a passé un accord avec Ravolomana pour l’imprimerie des cartes d’adhérents de son parti présidentiel ! ), adhésion et prosélytisme publics du président en faveur d’une église évangéligique américaine, le tout au détriment à la fois des positions traditionnelles de la majorité de la bourgeoisie Mérina et des anciens liens néocoloniaux avec la France. Finalement ce président PDG, menaçant les libertés individuelles, dévaluant la monnaie, promouvant sa propre entreprise, a poussé la population à l’exaspération complète. La vente massive de la terre des ancêtres au trust Daewoo a symbolisé cette politique et cristallisé les mécontentements.
C’est ce qui a conduit aux dernières municipales à la victoire contre toute attente du jeune Andry Rajoelina contre le candidat présidentiel. Cette nouvelle donne en cache une autre, beaucoup plus profonde et de nature nouvelle : la division de la bourgeoisie Mérina, la couche dominante traditionnelle de Madagascar.
Aujourd’hui les partis politiques malgaches, tant ceux de la bourgeoisie qui n’a jamais vraiment eu d’expression politique directe, que ceux issus de l’histoire de la gauche, sont en lambeaux, seule la petite AKFM est restée fidèle à ses valeurs, mais est peu connue de la jeunesse. Le grand mouvement actuel vit des traditions de lutte du peuple malgache, mais n’a pas de parti, pas d’organisation, pas de représentation politique. C’est très largement une vague spontanée, dirigée contre ceux qui sont perçus comme les voleurs au pouvoir."
Il semble donc que l'armée ait suppléé à la fois la vacance du pouvoir (selon Grangeon, les ministères sont vides depuis plusieurs semaines) et l'incapacité du peuple à donner une traduction concrète à son aspiration, qui est, comme au moment de la révolution malgache de 1973 : "pour une indépendance nationale totale et réelle".
http://atlasalternatif.over-blog.com/article-29258422.html