Aux termes de la loi du 30 septembre 1986, les présidents des sociétés de l'audiovisuel public sont désignés par le CSA. Ce dernier étant composé d'un Collège de 9 membres nommés par décret du président de la République. Trois sont désignés par le président de la République, trois par le président du Sénat et trois par le président de l'Assemblée nationale. Désormais, comme le prévoit l’article 8 du projet de loi sur l’audiovisuel, les dirigeants de France Télévisions et de Radio France seront désormais nommés en Conseil des ministres après avis conforme du CSA et accord du Parlement à la majorité qualifiée.
Cette modification est importante car actuellement ils sont désignés par les membres du CSA dont l’indépendance avec le politique est garantie par le caractère non renouvelable et non révocable de leur mandat.
Les tenants de cette nouvelle disposition argumentent en précisant que le lien avec le politique n’est pas plus important qu’auparavant car le Président de la république devra rendre un avis conforme au CSA. Sauf qu’il convient de souligner que le CSA ne pourra se prononcer que sur le ou les noms que lui proposera l’exécutif. Cette différence est majeure car elle démontre que le lien avec le politique sera plus important contrairement avec ce qui est faussement affirmé par les partisans de cette mesure, et, l’accord du Parlement à la majorité qualifiée ne change rien. Ce pouvoir d’initiative conféré à l’exécutif est une distinction fondamentale qui est occultée, de manière délibérée, dans l’explication de l’article 8 de ce projet de loi.
Par ailleurs, celui qui sera nommé devra faire preuve d’une grande servilité car il pourra être révoqué à tout instant s’il ne convient plus au pouvoir en place. En effet, l’article 9 de ce même projet de loi qui vient d’être approuvé prévoit que le mandat de ces présidents "peut leur être retiré par décret motivé" en Conseil des ministres après avis conforme, "également motivé", du CSA et accord du Parlement à la majorité qualifiée. Depuis longtemps, sarkozy ne cache pas le mal qu'il pense de la télévision publique : "A France Télévisions, je dis : vous êtes nuls ".
La nomination du PDG de France TV par le chef de l'Etat sera "liée au fait du prince". La censure et l’autocensure iront bon train pour véhiculer la pensée unique. Certains ont déjà commencé de peur de perdre leur emploi. Sarkozy nous fait du Poutine! Le politiquement correct a commencé depuis longtemps relégation de l’émission de Daniel Mermet sur France Inter à une heure d’écoute moins favorable. Il ne serait pas étonnant qu’en 2009 son émission soit purement et simplement annulée (fais je un procès d’intention ? L’avenir le dira), comme cela a été le cas de l’émission " Arrêt sur Image " qui fut supprimée. Ceux qui vont rester en place ou être nommés vont s’évertuer à détourner l’attention de nos concitoyens des vrais problèmes. Dans quel régime sombrons nous lorsque les médias sont muselés ou à la solde du pouvoir économique. La suppression de la publicité est justifiée par des arguties consistant à masquer les multiples cadeaux faits aux chaînes privées.
Les limogeages ont commencé, se poursuivent et iront probablement en s’intensifiant. Christine Ockrent, la directrice générale déléguée de l’audiovisuel extérieur, qui comprend France 24, RFI et TV5 Monde, aurait-elle décidé une "reprise en main brutale au sommet de France24" ? Ulysse Gosset "paie t-il" pour un affront fait à Bernard Kouchner ? (Ministre des Affaires étrangères, et accessoirement compagnon de Christine Ockrent). Kouchner invité du "Talk de Paris", dans une grosse colère avait montré qu’il n’avait pas apprécié du tout le portrait qui lui avait été consacré.
Le problème ne se situe pas tant au niveau des personnes que par le fait que cela illustre une volonté de formater plus aisément les esprits. Où se trouve l'intérêt de la France dans ce projet de loi? Ces gens disent défendre la démocratie alors qu'ils en sont les fossoyeurs les plus zélés. Les journalistes sont de plus en plus dépendants du pouvoir politique ou économique. Ainsi la liberté d'expression s'éteint un peu plus.
Ce qui est tout autant révoltant c’est le peu d’intérêt qu’à la gauche à défendre l’indépendance des médias comme en témoigne le faible nombre de députés présents lors du vote. L’article 8 fut adopté par 42 voix contre 21 et l’article 9 par 31 voix contre 18. Elle est belle notre démocratie représentative ! De qui se moque t-on ? Ségolène Royal, par respect à son principe de non-cumul des mandats, ne s’est pas présentée aux élections législatives. De ce fait n’étant pas député elle n’a pas pu y être présente, mais les autres ?
Internet est également un espace de liberté qui se restreint. Les procès en diffamation se multiplient. C’est une instrumentalisation de la justice pour constituer un moyen de pression sur l’expression des citoyens sur le web. En mars 2008 Nicolas Princen, jeune militant UMP de 24 ans, avait été nommé "chargé de mission au service Internet", auprès de Franck Louvrier, conseiller pour la presse et la communication. Il a "en charge la veille de ce qui circule sur la toile au sujet du président de la République: blogs, sites d'information, vidéos... L’œil de Moscou .
http://poly-tics.over-blog.com/article-25486262.html
Propagande pour la guerre,
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