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24 novembre 2008 1 24 /11 /novembre /2008 20:55
"La presse est totalement dépendante !"

http://masterjournalisme.com/La-presse-est-totalement,496

François Malye

 

Depuis les dernières élections présidentielles, les rapports incestueux entre médias, politiques et industriels ne cessent de défrayer la chronique. Au quotidien, ces problèmes sont gérés par des Sociétés de journalistes (SDJ), internes aux rédactions. Ce sont les seuls organes de surveillance déontologique, mais ils souffrent toujours d’un manque de reconnaissance. Depuis 2003, date de la création du Forum permanent des SDJ, elles ont enfin la possibilité de se fédérer. Vingt-sept SDJ y ont adhéré, soit une moyenne de 3000 journalistes.

 

Après avoir été le président de ce forum de 2003 à 2007, François Malye, Grand reporter au Point, en est aujourd’hui le secrétaire général. Observateur privilégié de ces rapports complexes, il confirme : "L’ambiance des rédactions est excessivement délétère".

 

 

 

 

 

             - P.B. : En quelques mots, comment est né le Forum permanent des SDJ ?

 

François Malye : Jusqu’à la fin des années 1990, le secteur n’était pas encore trop sinistré. A partir des années 2000, la concentration a augmenté. Des entrepreneurs, dont les médias n’étaient pas le cœur de cible, ont racheté des journaux. Il devenait de plus en plus difficile de faire face aux problèmes internes liés à la déontologie et à la censure... Et il devenait indispensable de remettre de l’ordre dans tout ça. Nous avons alors décidé de nous fédérer. Et en cinq ans, nous avons doublé nos adhérents... C’est bien la preuve qu’il y a un problème !

 

 

 

 

               - Quel est son rôle ?

 

F.M. : Aujourd’hui, nous répondons à des attaques multiples. Il existe des attaques économiques, comme les pressions liées à la publicité... Il existe aussi des attaques politiques, comme lorsque Sarkozy souffle le renvoi de Genestar, l’ancien patron de Paris Match.

 

Il y a une mainmise évidente. Mais concrètement, la seule chose que l’on peut opposer à ça, c’est une "sanctuarisation" de l’indépendance des rédactions.

 

La loi doit reconnaître une existence juridique des Sociétés de journalistes. Nous revendiquons également un droit de veto. Cela nous permettrait de refuser un directeur de rédaction s’il ne respecte pas la ligne du journal, ou si son projet éditorial n’est pas bon. Aujourd’hui, il fait ce qu’il veut.

 

 

 

 

                 - En tant qu’observateur privilégié, quel combat exemplaire de SDJ a pu vous conforter dans votre mission ?

 

F.M. : Il y en a plusieurs. Le combat des Échos est un combat exemplaire... Celui du Monde l’est également. A la Tribune, les journalistes ont négocié une vraie charte avec Alain Weill, le nouveau propriétaire, ce qui est exemplaire pour bien des rédactions... Or ce n’était pas simple ! Ce fut un vrai combat technique et juridique. Weill a signé un accord contraignant. Ce n’est pas forcément un grand philanthrope... mais il a compris que c’était nécessaire. Et d’autant plus dans l’information économique. Nous devons garantir au lecteur que nous produisons une information de qualité. Aujourd’hui, il n’y a pas de garantie.

 

 

 

 

                  - Avez-vous rencontré ce genre de problèmes au Point ? Avez vous le souvenir d’un conflit avec la famille Pinault, qui possède votre journal ?

 

F.M. : Vous ne verrez jamais de conflit avec la famille Pinault... Le conflit se joue avec le directeur de la rédaction. En réalité, c’est plus un problème d’autocensure que de censure. Prenez l’exemple des suicides chez Renault. Il résume bien l’ambiance. Il y a eu très peu d’enquêtes. Les journalistes n’ont pas cherché à en savoir plus que ça... Il faut surtout avoir en tête que Renault est l’un des premiers annonceurs dans tous les journaux... Pour ma part, j’avais écrit un article sur des insecticides. BASF [1] a annulé un an de publicité. Croyez moi, ce n’est pas rien...

 

 

 

 

                    - Vous parlez souvent en termes "guerriers". Il est question de combats, de rapports de force. Alors quel est l’adversaire principal des SDJ ?

 

F.M. : A un moment, c’étaient les syndicats. Ils estimaient qu’on empiétait sur leur travail. Aujourd’hui, nous avons quasiment fait alliance avec eux. C’est vraiment que la profession va mal. Le problème, c’est que le pouvoir politique croit que les journalistes doivent être à la botte.

 

Dans leur logique, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) est un système imparfait, alors ils vont atténuer ses fonctions, et c’est le président qui décidera... Idem pour la direction de France Télévision [2]. C’est un recul extraordinaire. Je crois qu’au fond, c’est un problème de société. La population n’a pas forcément conscience que certaines valeurs doivent être préservées. Lorsqu’on observe l’histoire des médias, on s’aperçoit que la lutte pour la liberté de la presse a pu provoquer des révolutions. Mais aujourd’hui, nous vivons dans une société consumériste et égocentrique. Cependant, je ne désespère pas.

 

 

 

 

                     - Le Forum permanent des SDJ a fait des propositions de loi pour garantir l’indépendance de la presse. Avez-vous eu un retour du côté du gouvernement ?

 

F.M. : Non. Les États Généraux débutaient juste après... Mais je ne dis pas que sans ça, ils nous auraient répondu. Pour ces gens, nos demandes paraissent outrancières. Ils ne comprennent rien à la vie dans une rédaction.

 

 

 

 

                      - Que pensez-vous des États Généraux de la presse ?

 

F.M. : Le problème de ces États Généraux, c’est qu’ils ne se préoccupent pas non plus de la qualité du produit. Depuis 93, le journal la Croix publie un baromètre de la confiance des lecteurs. Et depuis 93, ça s’aggrave. La défiance s’accroît. S’ils ne nous ont pas vraiment voulus aux États Généraux, c’est qu’ils ne voulaient pas de ce débat. Ils auraient dû financer un sondage sur le sujet. Les lecteurs aussi ont leur mot à dire...

 

Aux États Généraux, ils nous ont fait passer un Quiz : "Citez un pays où le pluralisme est meilleur qu’en France". La question était mal posée... Ils auraient dû nous demander : "Y a-t-il d’autres pays qui ressemblent à la France ?" J’aurais répondu non.

 

En France, la presse est totalement dépendante du pouvoir.

 

 

http://vigicitoyen.canalblog.com/

 

(Veilleur en temps de crise)

 

 

 

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L'info oubliée..... 

J'ai vu le mollah homard au wagon restaurant

 

http://www.bakchich.info:8080/article5945.html

 

C’est une info qui devrait faire la une de tous les journaux, et l’ouverture des jités - si la presse, naturellement, n’était pas ce qu’elle est.

La presse étant ce qu’elle est [1], cette info est enfouie ce soir au fond de la page 12 du Monde [2] : l’Assemblée nationale vient d’entériner [3] "la prolongation, jusqu’en 2012, de trois articles de la loi contre le terrorisme du 23 janvier 2006".

Bel acte patriot(iqu)e.

"Ces dispositions concernent les contrôles "préventifs" à bord des trains transfrontaliers, la réquisition des données de connexion auprès des opérateurs de communication et des hébergeurs de sites Internet, et l’accès à certains fichiers administratifs".

 

Mettons que tu fasses l’erreur (tragique) de consulter ici la recette du homard thermidor ?

À peine t’es-tu connecté(e) que des keufs encagoulés se branchent sur ta bécane, histoire de vérifier pourquoi tu as soudain voulu rencontrer le hideux mollah du même nom.

(J’avoue que c’est assez tendu.)

Mais le plus cocasse [4], évidemment, est dans "les contrôles "préventifs" à bord des trains transfrontaliers".

 

Je ne dis pas, n’est-ce pas, qu’un Rome-Paris est sans risque(s) : si tu vois débouler en gare de Vintimille un mec avec une longue barbe noire, dont la djellaba fait tic-tac ?

Si le gars hurle qu’il veut ta peau de chien(ne) d’infidèle ?

Tu peux, dans le doute, changer de wagon : prudence est mère de voyage peinard.

Mais les statistiques sont formelles : depuis le 11 septembre 2001, les djihadistes boudent carrément le Palatino - de sorte qu’il faut chercher ailleurs que dans l’espoir (souvent déçu) de pécho Ben Laden au wagon-restaurant la raison du maintien de ces "contrôles "préventifs"".

 

Benoîtement, un certain Claude Bodin, qui est quelque chose à l’UMP, donne le fin mot de l’affaire : "Les contrôles réalisés par des patrouilles mixtes (à bord des trains internationaux) ont permis de nombreuses interpellations, notamment dans le domaine de la lutte contre l’immigration clandestine".

Glousse-t-il, ravi qu’on ait trouvé pour traquer le sans-papier le couvert d’une "loi contre le terrorisme".

Ainsi : "Les patrouilles franco-belges ont réalisé "72 interpellations dont 59 étrangers en situation irrégulière"".

 

(Tremble, moudjahidin.)

 

Et pendant ce temps-là, côté "données électroniques" ?

Accroche-toi bien, je te prie, à la caténaire : "De mai 2007 à août 2008, "49.896 demandes ont été adressées aux opérateurs"" Internet.

(Ah ouais, quand même.)

Hypothèse numéro 1 : y a vraiment beaucoup de (possibles) terroristes, qui surfent là, et là, et là.

Hypothèse numéro deux : comme dit joliment Le Monde, les "dispositions" adoptées par le Parlement "risquent d’être détournées de leurs fins".

Personnellement ?

Je pencherais plutôt pour la seconde solution.

Notes

[1] Tu aimes, quand je tire sauvagement à la ligne ?

[2] Qui préfère consacrer le gros de son espace aux tristes clowns de (la rue de) Solférino.

[3] J’aimerais savoir combien de nobles "socialistes" ont marché dans la combine ?

 

[4] Je me comprends

 

Article intégral avec photos :  http://www.bakchich.info:8080/article5945.html

trouvé sur ce très bon blog

http://bridge.over-blog.org/article-25110470.html

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commentaires

4
People may also defend everyone having effective regulations that are included with punctual changes with demand, honest refunds, plus final higher level of privacy.
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E
Je ne comprends pas...explique, stp, merci eva
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M
Etonnant,le mollah Omar et Ben Laden occupent un squatt à Toulouse et font la manche au centre ville et la police ne fait rien ! je croyais que grâce aux lois liberticides,un attentat par jour était évité!<br /> Bonne soirée.
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E
Et plus la crise s'aggravera, plus cela se durcira. Information.. propagande !!! Bonne nuit, eva
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M
Je dirais même que la situation s'est aggravée.Il n'y a qu'à se souvenir de "libération" faisant la pub à l'aérospatiale en pleine guerre du golfe.Et la pauvre Arlette Chabot qui fait la bise à Sarkhozy lors du débat présidentiel.Mais bon, c'est vrai que l'économie est un puissant moyen de coercition.Bonne soirée Eva.
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  • Journaliste de profession. Radio,TV,presse,productrice émissions. Auteur de plusieurs ouvrages chez éditeurs de renom. Milite pour une information libre,plurielle,diversifiée, indépendante des grands groupes.
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