La vérité sur la Georgie (suite)
Comment les Médias falsifient la réalité
Dans le Caucase, Bush est K.O.
La Russie triomphe,
et la désinformation aussi !
Il n’y a pas d’installations militaires dans la ville de Tskhinvali. De fait, il n’y a même aucun objectif militaire. C’est un centre industriel, avec des scieries, des usines et des quartiers résidentiels. C’est aussi la ville de 30 000 Ossètes du Sud. Quand le président géorgien Mikhail Saakashvili a donné l’ordre de bombarder cette ville par avions et par l’artillerie lourde, jeudi dernier, il savait qu’il tuerait des centaines de civils chez eux et dans les environs. Mais cet ordre, il l’a tout de même donné. par Mike Whitney
on Information Clearing House, 16.08.2008
http://www.informationclearinghouse.info/article20535.htm
traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
Il n’y eut aucune « bataille de Tskhinvali » ; ça, c’est encore une invention. Une bataille, cela implique qu’il y ait une force, en face, résistant ou répliquant. Ce n’est pas le cas, ici. L’armée géorgienne est entrée dans la ville sans opposition ; après tout, comment des civils non armés pourraient-ils s’opposer à des unités armées ? La plupart des habitants de la ville s’étaient déjà enfui, traversant la frontière pour entrer en Russie ou se cachant dans leurs caves, tandis que les tanks et les véhicules blindés déferlaient, tirant sur tout ce qui bougeait.
Ce qui s’est passé en Ossétie du Sud, jeudi dernier, ce ne fut ni une invasion, ni un siège ; ce fut un massacre. Les gens n’avaient aucun moyen de se défendre, face à une armée moderne armée jusqu’aux dents. Ce fut un crime de guerre.
En moins de vingt-quatre heures, l’armée russe se déploya dans la zone de guerre, d’où elle chassa l’armée géorgienne sans avoir à tirer. Le journaliste Michael Binyon décrit cette opération ainsi : « l’attaque fut brève, intense et mortelle – juste ce qu’il fallait pour faire déguerpir les Géorgiens dans une panique humiliante. » De fait, les Géorgiens se sont tirés avec un telle hâte qu’ils ont abandonné sur le terrain un nombre considérable d’armes. Ce fut une déroute totale : nouvel œil au beurre noir pour les conseillers amerloques et israéliens qui entraînaient cette bande de malfrats qu’ils appelaient pompeusement ‘armée géorgienne’. Bientôt, des camelots en l’article, dans les rues de Tskhinvali, vantant les mérites d’armes abandonnées avec cette étiquette ironique : « M-16 de l’Armée Géorgienne. Etat neuf : jamais servi, jeté une seule fois ».
L’armée géorgienne une fois chassée, le centre-ville était en flammes et les corps des victimes des tirs de snipers gisaient sur les chaussées et sur les trottoirs. La plupart des habitants qui étaient restés dans la ville étaient tout simplement trop âgés ou trop infirmes pour avoir pu s’enfuir. Alors ils se sont calfeutrés dans leur cave, attendant la fin des bombardements. Ce fut un bain de sang. L’unique hôpital de la ville fut visé délibérément, et totalement détruit : autre crime de guerre. Vers la fin de la journée, plus de 2 000 civils avaient été tués au cours d’une opération manifestement mise au point avec l’aide de la Maison-Blanche bushienne. Bush voit en effet en Saakashvili son principal homme de main dans la région : ils sont amis. Saakashvili est l’homme de paille de l’Amérique dans le Caucase. Sa mission est de tout faire afin de contraindre Poutine à sur-réagir militairement et de démontrer ainsi à l’Europe que la Russie continue à représenter une menace pour sa sécurité nationale. Heureusement, beaucoup d’Européens ont compris la manip ; ils savent que c’est Washington qui est la source du problème.
Mais la plupart des Américains n’ont toujours pas compris ce qu’il s’est réellement passé, le week-end dernier. Sur Internet, on trouve une vidéo géniale, mise en circulation par un citoyen russe qui vit aux Etats-Unis depuis une dizaine d’années. Il résume le rôle joué par les Etats-Unis avec une grande précision.
Il dit : « Les médias occidentaux – en particulier la CNN – veulent vous faire avaler du crottin. La Russie n’a absolument pas envahi la Géorgie ». [lien pour voir cette vidéo sur Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=0c26Q-qxDEA ].
La couverture des événements par les médias occidentaux a été calamiteuse. Presque tous les articles et toutes les séquences télévisées commencent par des accusations d’agression portées contre la Russie , cherchant à dissimuler le fait que c’est l’armée géorgienne qui a bombardé et envahi la capitale de l’Ossétie du Sud, un jour complet avant que le premier tank russe eut ne serait-ce que traversé la frontière.
A l’arrivée des Russes, la ville était déjà en ruines, et des milliers de civils avaient péri. (NB Eva : encore aujourd'hui, FR3 parle d'exactions des Russes !)
Ces faits ne font l’objet d’aucune polémique de la part de ceux qui ont suivi heure par heure les événements tels qu’ils se sont produits sur le terrain. Actuellement, les médias revoient le déroulement des faits afin de ménager la susceptibilité du public, exactement comme ils l’avaient fait au sujet des armes de destruction massive fictives en Irak.
Beaucoup de personnes pensent que les médias ont retenu la leçon après avoir été pris sur le vif en train de diffuser des infos bidon qui entraînèrent la guerre contre l’Irak. Mais tel n’est pas le cas : les grands trusts des médias – en particulier Fox News, CNN et PBS (la chaîne faux-cul, qui se donne des apparences de gauche) – continuent à opérer comme l’arme de propagande du Pentagone. C’est une véritable honte.
Par un référendum organisé en 2006, 99% des Ossètes du Sud s’étaient affirmés en faveur de l’acquisition de l’indépendance au détriment de la Géorgie. La participation fut de 95% et le vote avait été supervisé par trente-quatre observateurs internationaux venus de pays occidentaux. Personne n’a remis ce résultat en cause. La province était sous la protection de gardiens de la paix russes et géorgiens depuis 1992, et elle était un Etat indépendant de facto depuis lors. Si Poutine avait appliqué les mêmes standards que Bush au Kosovo, il aurait déclaré unilatéralement l’Ossétie du Sud indépendante de la Géorgie , après quoi il aurait fait un pied-de-nez à l’Onu (la sauce qui accompagne bien l’oie fait merveille avec le jars). Mais Poutine et le Président russe récemment élu Dmitry Medvedev ont adopté une attitude conciliante à l’égard de la communauté internationale, et ils ont tenté de résoudre le problème via les canaux diplomatiques. Jusqu’ici, ils se sont comportés avec retenue, et ils ont évité toute confrontation.
Et pourtant, l’opération russe en Ossétie du Sud a donné lieu à un ouragan de feu dans l’establishment politique américains, et les Démocrates, comme les Républicains, exigent qu’une ‘leçon’ soit administrée à la Russie. Condoleeza Rice a pris l’avion pour Tbilissi, vendredi, et elle a ordonné aux combattants russes de se retirer immédiatement de la Géorgie. Saakashvili a ajouté sa cerise sur le gâteau des commentaires de Rice, en disant que les troupes russes étaient composées de « tueurs de sang-froid » et de « barbares ». Bye-bye, la réconciliation…
La rhétorique hyperbolique de Saakashvili ( reprise dans les medias, note d'Eva) fut suivie de l’annonce-surprise, par la Pologne , que ce pays avait approuvé les plans de Bush en matière de déploiement du Bouclier de Missiles de Défense en Europe orientale. Ce système est censé défendre l’Europe contre de possibles attaques venues de pays ainsi dénommés « voyous », comme l’Iran. Mais les Russes savent que ce système vise, en réalité, à neutraliser leur arsenal nucléaire. Le politologue William Engdahl explique l’importance du système ainsi proposé, dans un article récent, qu’il a intitulé : « Missile Defense : Washington and Poland just moved the World closer to War » [Le bouclier des missiles de défense : Washington et la Pologne viennent tout simplement de rapprocher le monde entier de la guerre] :
« Cette signature ne fait qu’assurer une montée des tensions entre la Russie et l’Otan, et une nouvelle course acharnée aux armements, digne de la Guerre froide. Il est important que les lecteurs comprennent… la capacité de l’un des deux camps opposés de déployer des missiles anti-missiles à une centaine de kilomètres, seulement, du territoire de l’autre, dès lors que la portée ne serait-ce que d’un missile anti-missiles de la première génération donnerait à ce camp une victoire virtuelle dans un l’équilibre des forces et contraindrait l’autre camp à envisager une reddition inconditionnelle, ou à réagir de manière préemptive en lançant une attaque nucléaire avant 2012. »
Le nouveau « bouclier » sera intégré au système d’armes nucléaires américaines global, plaçant les armes les plus létales du monde à seulement quelques centaines de kilomètres de la capitale de la Russie. C ’est là une menace très claire pour la sécurité nationale de la Russie , et il faut s’opposer à cette initiative coûte que coûte.. Cela ne diffère en rien de la crise [des armes nucléaires] de Cuba. Le timing de l’annonce est particulièrement troublant, car il ne fait qu’ajouter aux tensions déjà existantes entre les deux superpuissances.
Le président Medvedev a fait cette déclaration, après avoir pris connaissance de la décision de la Pologne : « Cette décision démontre clairement tout ce que nous avons déclaré récemment. Le déploiement de nouvelles forces anti-missiles en Europe vise la Fédération de Russie ».
C’est le président Ronald Reagan, le chouchou des néoconservateurs, qui avait décidé de retirer les armes nucléaires à faible portée du théâtre européen. Et voici qu’aujourd’hui – quelle ironie ! – c’est son héritier idéologique, George Bush, qui s’apprête à relancer la Guerre froide en installant un système nucléaire high-tech à la périphérie de la Russie.
Bush junior a d’ores et déjà violé l’engagement de son père vis-à-vis de Mikhail Gorbachev à ne jamais étendre l’Otan au-delà de l’Allemagne. Actuellement, Bush est en train de pousser dans le sens de l’intégration à l’Otan de deux anciens pays de l’ex-URSS : l’Ukraine et la Géorgie. Si leur adhésion est approuvée, toute querelle à venir avec la Russie opposera directement les Etats-Unis et l’Europe à Moscou. Pas étonnant que Poutine tente de faire dérailler ce processus fatal.
L’administration Bush
planifie une confrontation
avec la Russie
depuis plus d’un an.
De fait, Raw Story [Histoire Brute] a fait état d’opérations effectuées par les militaires américains le 14 juillet 2008, qui furent probablement une répétition du conflit actuel. D’après Raw Story :
« Les troupes ont entrepris le lundi 14 juillet des exercices militaires près de la frontière russe en Ukraine ex-soviétique, et il était prévu qu’elles les lancent en Géorgie, dans un contexte de tension aigüe entre Moscou et Washington. Une cérémonie d’inauguration de l’exercice 2008 de l’Otan intitulé Sea Breeze [Brise marine] a été organisée en Mer Noire au large de la côte ukrainienne, provoquant des manifestations anti-Otan et une réaction hostile des autorités russes. Sea Breeze – 2008 impliquait des forces d’Arménie, d’Azerbaïdjan, de Belgique, de Grande-Bretagne, du Canada, du Danemark, de France, de Géorgie, d’Allemagne, de la Grèce , de la Lituanie , de la Macédoine et de la Turquie … « Les exercices militaires conjoints américano-géorgiens se dérouleront dans la base militaire de Vaziani, à moins de cent kilomètres de la frontière russe, avec la participation de 1 650 hommes. »
Il apparaît ainsi que l’administration Bush, en coordination avec le Pentagone, avait bel et bien des plans circonstanciés relatifs à un embrasement en Géorgie. La véritable question est de savoir s’ils ont ou non planifié ces hostilités afin de faire avancer leur propre agenda régional ? Personne ne le sait avec certitude.
Maintenant que l’armée géorgienne entraînée par les Américains a été humilié devant le monde entier, Bush tente désespérément de sauver la face en demandant aux Russes de permettre à l’US Air Force d’apporter de l’aide humanitaire au moyen d’avions militaires C-17 à des milliers de Géorgiens déplacés par les combats. Il convient de noter que, pour l’instant, Bush n’a jamais livré plus qu’un simple sac de riz aux deux millions de réfugiés irakiens qui (sur)vivent en Jordanie et en Syrie, à cause de sa guerre contre l’Irak.
La magnanimité de Bush est donc non seulement suspecte, mais elle crée même des problèmes réels à Poutine, qui devra décider si cette proposition est sincère, ou s’il ne s’agit pas, tout simplement, d’un truc pour obtenir l’ouverture des ports et des aéroports afin de pouvoir livrer aux Géorgiens encore plus d’armes et de munitions. Comme le suggère Barry Grey dans son article
« Bush Dispatches US Military forces to Georgia » [Bush envoie des forces armées américaines en Géorgie], l’opération humanitaire pourrait bien être une entourloupe :
« C’est une manière d’injecter des forces terrestres et navales américaines, d’une ampleur et pour une durée inconnues, à l’intérieur de la Géorgie ; cela impliquera vraisemblablement la présence de centaines, sinon de milliers, de militaires américains en uniforme sur le terrain, et un nombre substantiel de navires de guerre dans la région. Les Etats-Unis placent leur marine dans une situation qui demeure hautement instable et inflammable, soulevant la possibilité d’un clash militaire direct entre les Etats-Unis et la Russie. »
Grey a raison, mais quel choix Poutine a-t-il ? Son devoir est d’éviter toute confrontation militaire avec les Etats-Unis, tout en démontrant à ses partenaires européens que leur avenir est avec la Russie , et non pas avec l’Amérique. C’est l’objectif réel. Pour l’atteindre, il a besoin d’exposer Bush en tant que bordélique, impulsif et incapable d’être un garant responsable du système mondial. Peut-être Poutine devra-t-il reculer, à un moment ou à un autre, et à avaler sa fierté ; mais peu importe. Ce qui importe, en revanche, c’est le résultat des courses : démontrer que la Russie est forte et fiable, et qu’elle fournira à ses alliés européens du pétrole et du gaz d’une manière toute professionnelle.. C’est ça, la carte maîtresse de Poutine.
En attendant, les Etats-Unis vont être contraints à se contempler dans leur miroir, comme ils auraient dû le faire depuis bien longtemps, et à revisiter leur stratégie de guerre permanente.
Malheureusement, dès lors que l’Alliance atlantique a été bousillée, c’est la ligne de défense mondiale des Etats-Unis qui est kaput.
http://socio13.wordpress.com/2008/08/22/la-carte-maitresse-de-poutine-lalliance-atlantique-ayant-quasiment-vole-en-eclats-cest-toute-la-ligne-de-defense-mondiale-de-lamerique-qui-est-
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La Tchécoslovaquie
reconnaît la partialité
outrancière des médias :
Radio Prague 15-08-2008 - Par Alain Slivinský
http://www.radio.cz/fr/article/107251
Le chef de l’Etat a été l’objet de critiques pour ne pas s’être exprimé sur le conflit qui oppose la Russie à la Géorgie et qui dure depuis une semaine. Václav Klaus vient de sortir de son mutisme dans une interview exclusive pour la Radio tchèque et sous la forme de réponses par écrit aux questions du quotidien Mladá fronta Dnes.
Le président tchèque reste dans l’expectative en ce qui concerne l’actuel conflit dans le Caucase. Pour l’instant, il ne voit pas la situation de la même manière que ces collègues de Pologne, d’Ukraine et des trois pays baltes qui ont exprimé leur solidarité à la Géorgie tout en la qualifiant de victime de l’agression russe. Sur les ondes d’une des stations de la Radio tchèque, Radio Cesko, Václav Klaus a expliqué les raisons de cette retenue de la manière suivante :
« On assiste de nouveau à l’ignorance de la réalité, à la création de mythes. Je n’ai pas fait de forte déclaration parce que je ne veux pas être entrainé par la vague à la mode affirmant que la Géorgie est en or et que la Russie est méchante. Cette vue du monde me semble tellement simpliste que je serais obligé d’écrire un très long texte pour expliquer que je ne la partage pas. »
Dans ses réponses aux questions du quotidien Mladá fronta Dnes, Václav Klaus a, cependant, condamné l’attaque géorgienne contre l’Ossétie du Sud, l’assassinat de civils dans la région et l’opération massive de l’armée russe. Il a refusé la comparaison de la situation actuelle dans le Caucase avec l’invasion soviétique de 1968 en Tchécoslovaquie, en déclarant que cette invasion n’était pas une riposte à une attaque de la Tchécoslovaquie contre la Russie subcarpatique, par exemple. D’après lui, la situation actuelle en Géorgie a été fortement influencée par la déclaration de l’indépendance du Kosovo, reconnue cette année par nombre de pays dont la République tchèque. Grâce au cas du Kosovo, la Russie a gagné une excuse de poids pour son opération, et Václav Klaus craint que le monde soit confronté aux conséquences de ce précédent pendant longtemps encore et pas seulement dans le Caucase.
En ce qui concerne l’argument avancé par certains politiciens que l’installation du radar américain planifiée en Tchéquie serait justifiée par les opérations militaires russes en Géorgie, le président tchèque affirme dans Mladá fronta dnes : « Si la République tchèque (et je suis entièrement d’accord avec ce point de vue) ne considère pas la base radar américaine dans notre pays comme un équipement militaire orientée contre la Russie, il ne peut exister de lien entre le conflit en Géorgie et le radar. »
http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-22127190.html
GÉORGIE • Saakachivili, un pro de la com |
Omniprésent dans les médias occidentaux, le président géorgien peut compter sur les services d'une agence de communication bruxelloise. Le Kremlin aussi, mais avec beaucoup moins de succès, rapporte The Guardian.
Avec son jargon juridique new-yorkais, ses petites phrases à l'emporte-pièce et son omniprésence sur les chaînes de télévision américaines, Mikheïl Saakachvili n'est jamais à court de déclarations. Le président géorgien a été tellement présent sur le plateau de Larry King [CNN], sur BBC World et dans des téléconférences pour journalistes, patrons de journaux et éditorialistes du monde entier qu'on se demande comment il a trouvé le temps de mener une guerre et de diriger un pays.
Quoi qu'il en soit, le conflit qui oppose son pays à la Russie met en lumière les pratiques d'une guerre moderne. La propagande et la radio clandestine ont toujours été des outils essentiels pour les va-t-en-guerre. Ce qui est nouveau dans le Caucase, c'est la bataille entre agences de relations publiques pour leur assurer une plus large place sur le petit écran et dans les colonnes des journaux
Saakachvili a peut-être perdu la guerre contre la Russie, mais – maigre consolation, peut-être – beaucoup considèrent qu'il a gagné la bataille de la propagande. L'an dernier, le président géorgien aurait payé 500 000 euros à l'agence bruxelloise Aspect Consulting pour qu'elle donne de son pays l'image d'un bon élève de l'Occident désireux d'intégrer l'Union européenne et l'OTAN, insistant sur tous les bons côtés, depuis sa fabuleuse cuisine jusqu'à ses libertés et sa politique démocratique.
Cette campagne de relations publiques a pris une tout autre envergure quand la Géorgie a été victime de la première invasion de la Russie postsoviétique. Les journalistes couvrant le conflit ont été submergés de courriels renfermant des informations, les coordonnées des responsables gouvernementaux, des images vidéo, des informations de contexte et l'accès à des téléconférences avec des Géorgiens, de Saakachvili jusqu'au dernier des citoyens. Très efficace et toujours au bon moment.
La version du Kremlin est fournie par une autre agence de Bruxelles, Gplus, qui travaille pour la présidence russe depuis plus de deux ans. Se défendant de faire de la propagande, et encore moins de colporter des mensonges, l'agence assure que son travail consiste simplement à faciliter l'accès des médias internationaux aux autorités russes et à conseiller ces dernières sur la stratégie à adopter vis-à-vis des médias. "Nous leur offrons un soutien logistique", explique Tim Price, un responsable de Gplus.
Les Russes eux-mêmes déplorent la défaite de leur pays dans la bataille des relations publiques. "On est obligé de constater que les dirigeants russes négligent de faire connaître leur point de vue au reste du monde", écrivait récemment l'expert moscovite Alexei Arbatov.
http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=88589
Les USA : presse libre ? Non !
Et relents de guerre froide....
Vu de Russie : Le Washington Post publie la tribune d'une journaliste russe qui effectuait un stage au sein du journal au moment de l'intervention russe en Géorgie. La jeune femme y déplore – en toute liberté – le parti pris pro-géorgien des médias américains.
J'aimerais pouvoir rentrer en Russie. Je séjourne aux Etats-Unis depuis un an. Je suis venue y étudier et acquérir une expérience professionnelle dans la presse américaine. Une presse réputée internationalement pour son indépendance et son professionnalisme. Mais ces derniers jours, j'ai eu le sentiment que j'étais arrivée trop tard, que le journalisme du Watergate était bien loin et, qu'aux Etats-Unis, le travail des journalistes n'était plus ni équilibré ni impartial.
Article après article, les médias américains ont expliqué à leurs lecteurs que la "méchante" Russie avait attaqué un Etat voisin souverain. A les lire, on avait souvent l'impression que le conflit avait été déclenché par une Russie agressive envahissant le territoire géorgien d'Ossétie du Sud. Certains journalistes ont même affirmé que Tskhinvali, la capitale de l'Ossétie du Sud, avait été envahie par l'armée russe. La chronologie des événements, l'enchaînement des faits ayant abouti au conflit étaient souvent laissés de côté. Or la vérité, c'est qu'en l'occurrence, l'agression russe était relativement justifiée. La Russie défendait ses ressortissants.
Les journaux américains n'en ont pas moins publié des articles qui passaient sous silence l'invasion géorgienne. Et il est inquiétant de voir que dans leur ensemble les médias américains se sont montrés pro-Géorgiens. La photo d'ouverture, en première page du Sunday Post, montrait deux hommes – l'un mort, l'autre en larmes – parmi les ruines de Gori (Géorgie). De nombreuses autres images auraient pu être utilisées. Quant au Wall Street Journal, il publiait plusieurs articles sur le conflit, y compris une tribune du président géorgien Saakachvili. Où était le point de vue russe ?
Je comprends que le gouvernement géorgien veuille interdire l'accès aux sites web des journaux russes. Je comprends aussi que les médias russes présentent les événements sous un jour favorable à Moscou. Mais les médias américains ne sont pas censés agir ainsi.
La liberté de la presse, si chère aux Américains, garantit l'accès à une source d'information indépendante. En vertu de ce principe, personne n'est censée prendre parti, les journalistes présentent aux lecteurs les faits et les laissent en tirer leurs propres conclusions. Le président géorgien a eu tôt fait de devenir le principal pourvoyeur d'informations des médias occidentaux, tandis qu'on ne trouvait pratiquement aucun article qui expose le point de vue russe.
Il est difficile de comprendre comment et pourquoi la Géorgie et la Russie en sont arrivées à une telle extrémité. Mais pour les journalistes qui écrivaient sur le conflit, la situation était limpide : la grande et méchante Russie essayait de détruire la Géorgie, petit pays démocratique.
L'attitude biaisée des médias américains ne pouvait qu'irriter les journaux russes, qui se sont empressés de rappeler à leurs lecteurs que le mal était du côté américain et qu'en dernière analyse Washington était responsable du conflit en Ossétie du Sud et en Géorgie. Au-delà même du traitement peu objectif de l'information, je suis également préoccupée par le flou quant au nombre de civils tués et blessés. Qui croire ?
Tout au long de la semaine dernière, les médias américains auront au moins réussi une chose : ils ont perdu leur prestige aux yeux d'une génération de jeunes Russes pour qui les Etats-Unis étaient le pays de l'information vraie, sans parti pris, indépendante. Les jeunes Russes sont nombreux à se rendre aux Etats-Unis pour y faire leurs études et ensuite rentrer en Russie pour contribuer à construire notre propre démocratie. Les Russes croient à la démocratie. Mais je doute que de nombreux Russes croient encore ce qui s'écrit dans les médias américains.
Cette presse s'est discréditée aux yeux des journalistes russes eux-mêmes, qui, pourtant, ont longtemps considéré les médias américains comme des références en matière de travail journalistique. Aux Etats-Unis, les journaux sont censés défendre la vérité et être au service des citoyens. Mais quels intérêts défendaient-ils en publiant des articles dans la plus pure tradition de la guerre froide ?
http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=88592
Vu de Georgie :
VU DE TBIILISSI • L’union nationale contre la “bête septentrionale” |
En Géorgie, la presse soutient la décision de son gouvernement d’intervenir militairement et en appelle à la communauté internationale pour mettre fin aux ambitions russes. http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=88561 |
Blogs d'Eva
R-sistons
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Ecrit par un de mes lecteurs
dans son blog : La presse carpette
Les talibans encerclent Kaboul et on ne nous a rien dit! mazette! la vérité est que par leurs bombardements sur les écoles, les hôpitaux, les "habitations", dont la presse carpette ne dit mot, les coalisés ont affaire maintenant à des afghans, des vrais de vrais, ceux qui justement avaient botté les fesses des arriérés en 2001.Comme toujours les pyromanes professionnels ont sévi et ils demandent à leurs supplétifs de prendre part au sacrifice : Stephen Harper, larbin en chef s'est proposé il y a quelques mois et les retours de cercueils au Canada se multiplient. La France suit le même chemin de l'alignement, avec le résultat que l'on connait.J'oublie de dire que des civils afghans sont fréquemment torturés par les troupes d'occupation : ça améliore les relations.Il y a une scène que je n'ai vu nulle part sur les chaines françaises et qui montre bien le climat qui règne là-bas : des soldats anglais ont rassemblé des civils et ils les "contrôlent" (c'est du franglais) avec morgue et avec une volonté d'humilier.Tout à coup, un militaire anglais descend à toute vitesse d'un véhicule et crie :"les talibans, ils arrivent", et tout ce beau monde de jeter les papiers des civils et de s'engouffrer en quatrième vitesse dans leurs engins pour fuir, fuir! les états-uniens laisseront le peuple à son triste sort et les femmes afghanes n'auront que leurs yeux pour pleurer.Quant à leur président, il aura assuré son compte en banque et ses arrières avant de fuir comme un péteux.
http://levoyagelitteraire.over-blog.com/article-22112509.html
BHL et la Georgie :
Festival de mauvaise foi...
BHL, envoyé spécial
du W. Bush Post
On n’avait pas encore tout lu ! Envoyé spécial autoinstitué sur le terrain, BHL, partout chez lui dans les médias si possible dominants, nous dit dans Le Monde du 19 août tout le bien qu’il pense de la vaillante Géorgie tellement magnifiquement libérale-démocrate et toute son exécration du Russe, éternel abject communiste travesti en social-démocrate bidon.. suite à http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=43440 |
commentaires, extraits :
le net fait contrepoids"...
C'est bien pour cette raison "qu'ils" en disent tant de mal (cf. l'opinion d'un ami de BHL, Philippe Val).
Toutefois, ne pas se faire trop d'illusions, "ils" peuvent contrôler le Net comme le reste.
Sorry ! Rue89 possède des moyens qui ne sont pas les miens et mon « papier » a précédé le leur (c’est Agoravox qui l’a gardé sous le coude). Et puis si vous l’aviez vraiment lu, vous auriez dû trouver bizarre qu’au moins une phrase demeure en suspens. Pas grave, tout ça n’existe que pour ne pas durer.
Quant à BHL, ce type dispose d'un tel pouvoir dans les médias (dont l’édition) qu’il n’y aura jamais un article de trop pour le remettre en question. On ne dira jamais assez à quel point il est représentatif d'une mainmise d'une poignée d'individus, d'entreprises ou de lobbies non seulement sur l'info mais sur tout ce qui se produit comme messages. Normalement Sisyphe devrait comprendre ça ou alors il a mal choisi son pseudo !
Vous avez à demi-raison : pour ce genre d'individu sans éthique (quoiqu'il proclame le contraire à plein poumons), tout ce qui lui permet de se vendre et de vendre ses maîtres est bon à prendre, y compris la critique la plus mordante.
Et à demi-tort : si on se contente de l’ignorer, les masses qui ne se préoccupent que de ce qui fait du bruit n’entendront que son roulement de tambour, et plus nos sifflets
Ce qui désolant et grave c'est que la plupart des médias (et le "Monde" en particulier) prennent tout ce que peut écrire BHL (et quelques autres soit disant intellectuels) sans même se préoccuper de vérifier ses écrits..et pourtant ce n'est pas la première de ses affabulations...! quelle presse ...à la limite de la désinformation .
le net fait contrepoids"...
C'est bien pour cette raison "qu'ils" en disent tant de mal (cf. l'opinion d'un ami de BHL, Philippe Val).
Toutefois, ne pas se faire trop d'illusions, "ils" peuvent contrôler le Net comme le reste.
Mikhaïl Saakachvili ("président") : passeport US (sa femme a un passeport néerlandais)
Vladimir Gurgenidzé (premier ministre) : passeport israélien + passeport britannique
Davit Kezerashvili (ministre de la "Défense") : passeport israélien
Temur Yakobashvili (ministre de la Réintégration*) : passeport israélien
trouvé sur http://membres.lycos.fr/wotraceafg/autres_conflits.htm#georgie
juste pour dire que le conflit russo georgien porte mal son nom.
histoire de rappeler ce qui se trame ou ce qui aurait pu arriver, si l'adhésion de la georgie à l'OTAN n'avait pas été bloqué par l'allemagne, la france et l'italy, devinez qui serait entrainé dans la guerre avec la russie ?
maintenant, on essaye de nous faire avaler que si la georgie n'était pas dans l'OTAN rien se serait passé et qu'il faut proteger les ex républiques d'URSS et les OTANisant.
Dans la philosophie des néocons le bordel est créateur. c'est vrai qu'on commence à s'emmerder en Europe et que ça manque de bordel. (The Neocons Do Georgia par l'ex secrétaire d'état de reagan).
Ne ratez pas les prochains épisodes avec Mac Cain Président:
Pat Buchanan, un fervent politicien de droite, a déclaré, au sujet du candidat (maintenant) vedette du parti républicain : «il va faire passer (Dick) Cheney pour Ghandi». L'image est particulièrement forte, car Dick Cheney est le vice président des États-unis, un va-t-en-guerre infléchissable, faucon parmi les faucons, quoique passablement controversé.
suite en commentaires, la fabuleuse description de BHL par Raymond Aron
Commentaires ici :