Ce texte est ma dernière intervention publique à propos de Clearstream. J’ai pris la décision de refuser toute interview liée à la chambre de compensation luxembourgeoise et de ne plus l’évoquer sur Internet, dans les journaux, à la radio, à la télévision.
Cette décision est douloureuse mais réfléchie. Je la prends après ma lourde et incroyable condamnation pour diffamation (pour un montant de 12500 euros) par le tribunal de Bordeaux suite à des propos vieux de deux ans et plutôt modérés (1) sur le fonctionnement de cette multinationale qui officie dans plus de cent pays, dont quarante paradis fiscaux.
VIDEO : Voir le site http://ladominationdumonde.blogspot.com/
Goodbye
Cette condamnation pour laquelle j’ai fait appel intervient le jour de la dernière audience civile du tribunal de Luxembourg où Cleastream me réclame 100 000 euros en réparation des 421 exemplaires vendus de Clearstream l’enquête dans le Grand Duché. Plus de 237 € par livre (2). C’est aussi le jour où le Parquet de Paris demande, dans son réquisitoire supplétif, mon renvoi en correctionnel pour recel d’abus de confiance et recel de vol de documents bancaires en déformant d’une manière particulièrement malhonnête la réalité de mes enquêtes (3).
Je jette l’éponge.
C’est une victoire de Clearstream, de ses avocats, de ses juristes, de ses dirigeants, des banquiers de son conseil d’administration. Une victoire de la censure.
En écrivant "Révélation$" ou "La Boîte noire" avec le soutien de Laurent Beccaria, aux éditions des Arènes, en réalisant avec Pascal Lorent et Canal plus les dissimulateurs ou l’affaire Clearstream racontée à un ouvrier de chez Daewoo, je ne pensais pas en arriver à cette extrémité. A ce K.O. Je n’imaginais pas subir ce harcèlement et cette entreprise de déstabilisation. Je suis entré dans un cercle vicieux : plus Clearstream m’attaque plus je me défends, plus je me défends plus je prends des risques. En premier lieu, celui d’être taxé d’obsessionnel. Ce que je ne suis pas.
Je me suis battu pendant vingt ans pour la construction d’une justice européenne. J’ai toujours écrit pour informer l’opinion de l’intégration croissante du crime organisé dans les circuits financiers et les processus de décision de nos sociétés mondialisées. Depuis mon travail à Libération à la rédaction de l’appel de Genève ou par mes autres livres et films, j’ai essayé d’informer le public de ce qui se passait dans les coulisses du pouvoir et de la finance clandestine. Mais la partie est devenue trop dure et inégale.
J’ai entrepris ce travail de journaliste avec mes moyens, ma bonne foi. Je le paie cash. Un peu trop. J’ai passé des centaines d’heures à filmer des témoins, recouper des informations, éplucher des listes de comptes, forcer les barrages des secrétaires et des attachés de presse, envoyer les lettres recommandées, questionner des banquiers ou des PDG. J’ai toujours évité les compromissions quand beaucoup de mes détracteurs parmi les journalistes ne connaissent du travail d’investigation que les rendez vous discrets avec les commissaires des RG, de la DST ou les avocats.
J’ai réalisé une enquête de première main, avec des dizaines de témoins différents. Huit ans de ma vie. Nous avons remporté de belles victoires, repoussé plusieurs dizaines d’assauts de banques russes, luxembourgeoises ou de Clearstream devant les tribunaux français, belges, canadiens, suisses et même à Gibraltar.
Mais ce n’est plus possible.
Ma confiance envers la justice et les hommes qui ont à juger de mes écrits s’est émoussée. Les tribunaux sont plus sensibles à l’air du temps et au harcèlement juridique d’une société aux moyens inépuisables, qu’à l’examen des faits. Je suis condamné par des magistrats qui, la plupart du temps, ne connaissent des mécanismes financiers que leur livret de Caisse d’Epargne.
Aujourd’hui en expliquant que des clients douteux se servent de Clearstream comme "d’un poumon à la finance parallèle" , je prends le risque d’être poursuivi. Et condamné. Alors que je peux prouver que des milliers de comptes sont ouverts chez Clearstream dans des paradis fiscaux qui abritent des milliards d’euros. C’est injuste. C’est ainsi.
J’ai le sentiment d’être plus poursuivi et sanctionné en écrivant sur la délinquance financière que si je faisais une apologie du nazisme ou du viol de la vie privée. Au bout d’un moment, cela n’a plus de sens, sinon, celui de donner du travail à l’avocat et aux juristes de Clearstream.
Mon blog est surveillé. En écrivant au jour le jour les fragments de cette histoire, je m’expose trop. Je livre des éléments qui ensuite se retournent contre moi et alimentent des procédures de plus en plus longues et coûteuses. Chaque jour, le chargé de communication de la firme s’y connecte et fait son compte rendu aux avocats de Clearstream. Ce dernier message est donc d’abord pour eux. Vous ciblez vos attaques sur moi, en évitant de poursuivre les auteurs qui publient des livres tout aussi accusateurs, les articles qui s’étonnent de la réputation de vos clients et de certaines de vos pratiques ou même l’Autorité des Marchés Financiers qui met en cause votre opacité. Il vaut mieux s’en prendre à un seul. Je suis celui qui a révélé votre existence. Je dois payer. Voilà, messieurs, vous allez gagner du temps. C’est la dernière fois que vous aurez à lire mes réflexions. Comment dites-vous déjà? "Obsédé, falsificateur, conspirationniste…" Je suis las de lire ces mensonges à longueur d’assignations.
Vous voulez me détruire et me ruiner. Vous vous servez de tout ce qui traîne pour me faire une sale réputation. Peut-être y parviendrez-vous. Peut-être pas.
Vous vouliez que je me taise. Je me tais. C’est paradoxal à l’heure où la jurisprudence européenne tient les journalistes pour "les chiens de garde de l’Information". Et où "Millenium" triomphe en librairie. Un million de lecteurs se passionnent pour cette trilogie et les aventures de Blomqvist, en butte à la délinquance financière. Mais dans la vraie vie, les Blomqvist ont des enfants, des fins de mois et parfois le blues.
De nombreux procès restent en suspend et une commission d’enquête parlementaire européenne est toujours possible. A tous ceux qui m’accompagnent dans ce travail, aux centaines de journalistes qui envoient un message et leur carte de presse pour ma défense, aux magistrats spécialisés qui écrivent des attestations en ma faveur, aux députés français et européens qui me soutiennent, à mes avocats, aux 300.000 internautes qui suivent ce blog, au comité qui m’aide à payer les frais de justice, je dis "merci et persévérerez". Le combat continue, même si je dois me taire.
Denis Robert
Je laisse les clés de mon blog à quelques amis qui tiendront, s’ils le désirent, la chronique non autorisée du capitalisme financier.
Pour ceux que ma défense intéresse, je vous invite à régulièrement jeter un œil sur :
LE BLOG du COMITé de Soutien
(1) Le tribunal de Bordeaux me dénie le droit de mettre en avant le témoignage d’un responsable informatique de la firme qui a attesté effacer les traces de virements de transactions portant sur des sommes importantes. Régis Hempel a maintenu ses accusations en 2002 et 2003 devant une mission d’enquête parlementaire, face à nos caméras, lors des procès en diffamation qui m’ont été intentées. La seule fois où il est revenu sur ceux-ci remonte à 2001 face aux policiers luxembourgeois. Il n’avait, justifiait-il, pas confiance en la justice de son pays. Les magistrats de Bordeaux ont pourtant retenu cette audition pour trancher en ma défaveur. L’article en cause est à lire sur le site du comité de soutien.
(2) Clearstream préfère jouer à domicile. La firme n’a pas bougé en France où le livre s’est vendu à près de 20.000 exemplaires malgré une interdiction le lendemain de sa sortie.
(3) Le réquisitoire supplétif du Parquet de Paris indique que ma thèse serait fondées sur des "microfiches détournées" et viserait "l'utilisation de la chambre de compensation à des fins mafieuses par des organisations russes, à des fins de corruption par des industriels et enfin pour le financement d'opérations spéciales par les services secrets français..." Les magistrats parisiens ajoutent: "Les recherches sommaires menées à la suite de la parution de cet ouvrage devaient amener la constatation de l'inanité de ces accusations."Révélation$" décrit le fonctionnement d’un service interbancaire devenu en trente ans un monstre informatique, domicilié au Luxembourg. Sur la base d'un fichiers de clients, le livre révèle l’existence de comptes non publiés. Les microfiches n'ont servi qu'à retracer une transaction entre une banque mafieuse anglo-pakistanaise (la BCCI) et la Banque générale de Luxembourg.
Je n'ai jamais parlé d'organisation (s) mafieuses russes mais j’ai démontré qu'une banque russe -la MENATEP- dont le dirigeant est en prison et contre qui nous avons gagné tous nos procès (24 au total) avait un compte non publié et non rattaché à un compte principal publié dans Clearstream.
Je n'ai jamais évoqué de corruption par des industriels mais j’ai révélé le fait avéré aujourd'hui que des multinationales comme Siemens, Unilever, Shell ou le groupe Accor y avaient des comptes illégaux.
Le paragraphe sur les services secrets ne représente que dix lignes dans un livre de plus de 400 pages. Le sigle DGSE n'était pas celui des services secrets, mais appartenait à la Banque de France, qui s'en servait pour intervenir anonymement sur les marchés financiers.
Quant à "l'inanité" de mes accusations, aucune enquête n'a été menée par la justice en particulier française. Mon livre "La boîte noire" est sorti un an plus tard et a développé et creusé mes thèses. Clearstream a perdu le procès qu’elle m’a intenté sur ce livre. Nous sommes en appel. Une mission d'information parlementaire a repris mon travail, comme des dizaines de journalistes (Nouvel Obs, Inrocks, Canard enchaîné, AFP, Libé, Point, France Inter, France 2). Nous butons depuis le début, avec cette affaire Clearstream, sur le mur judiciaire des paradis fiscaux qui empêchent toute investigation sérieuse.
(Vidéo. Voir le site http://ladominationdumonde.blogspot.com/
Pour comprendre de quoi il s'agit, re-plongeons au coeur des soucis : http://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i2311-611.asp Capisco niente. Nada. Niets. Nothing. Hop !
Yves Lespagnard
4.6.08
Le parquet de Paris considère en revanche que les charges sont suffisantes pour renvoyer devant le tribunal correctionnel les quatre autres protagonistes du dossier : l'informaticien Imad Lahoud, soupçonné d'avoir falsifié les listings, l'ancien vice-président d'EADS, Jean-Louis Gergorin, qui a reconnu être le corbeau, l'ancien auditeur chez Artur-Andersen, Florian Bourges, et l’écrivain Denis Robert, soupçonnés d'avoir été en possession des listings…. J’ai entendu ça hier à longueur de flash radio en allant à Nancy à la galerie Lillebonne où avec mon acolyte Philippe Pasquet, nous installions un Diffamation$ 2, la suite de nos aventures en pays Arty. Pendant que les journalistes énoncent des conneries à la chaîne, que Sarkozy et Villepin continuent à se tirer des bourres via le Parquet de Paris, on s’amusait à coller des bouts de listing sur des murs. C’était très plaisant. Vers 23heures, on avait fini. Et sur un des murs, il était écrit je traîne un orage au dessus de la tête. Vernissage Vendredi. 18 heures
(..)
Le Luxembourg ! Je me souviens avoir découvert ce pays non dans les dépliants touristiques mais dans mon acharnement à comprendre les rouages de cette chambre de compensation (Clearstream). J’avais dégotté les deux livres (Révélations et La Boite Noire) dans la poussière d’Emmaüs. Depuis, ces troublants Trous noirs de la Finance mondiale ont sérieusement ébranlé ma naïveté et mis à mal ma représentation idyllique du Monde. La veille de ce dimanche, j’étais allé sur le site des amis de Denis Robert et j’avais passé une bonne partie de mon après-midi à visionner l’heure du débat sur latelelibre.fr. On y entendait Valdiguié, le rédacteur en chef de Paris-Match, intervenir souvent. Il donnait de l’accolade et faisait copain-copain avec tous. Puis sur la fin, n’y tenant plus, ce journaliste finit par dire d’un ton condescendant, que « Denis Robert est un personnage ».
Un personnage est, en deux mots, un ego expérimental. Ce n’est pas une simulation d’un être vivant, c’est un être imaginaire et à ce titre, il peut tout faire, tout dire. Veut-on taire et étouffer le travail de Denis Robert ? Alors, il faut dire que Denis Robert « théâtralise », qu’il est «fascinant dans sa façon de mélanger le réel à la fiction ». Et cette fascination exercée par Monsieur Robert serait de… s’inventer sa propre «mise en scène ». Oui, oui, il est assurément un bon écrivain mais… dans le domaine financier, il est moins intéressant, n’est-ce pas ! Le tour de passe-passe est là, dans ce nœud où Laurent Valdiguié tente de brouiller les pistes en taisant le saut allègre qu’il effectue : il déconsidère le Réel en le rabattant sur l’Imaginaire et l’être quasi-imaginaire qu’est Denis Robert-écrivain-de-littérature. « Denis Robert est un poète. Un Jules Verne de la finance ». Edwy Plenel, de son côté, nous joue la même musique : « Denis Robert est l’inventeur de Clearstream ».
Au final, de quoi parle Laurent Valdiguié dans cette prise de position ? Il parle de… sa propre approche journalistique et des fictions qu’il assène chaque semaine via Paris-Match, journal partagé entre les fictions romanesques de Monaco (Stéphanie-Caroline-Albert) et les états d’âme romantiques de l’Elysée (Cécilia-Nicolas-Carla). “Personnage” ? Guignol… ? Comme qui dirait : c’est-celui-qui-y-dit-qui-y-est.
Car imaginaires seraient les listings Clearstream et les milliers de comptes ouverts dans les paradis fiscaux ( consultables sur le site www.dominationdumonde.blogspot.com)? Imaginaires les transactions, les comptes non-publiés ? Fictifs les 106 pays représentés à Clearstream dont plus de 40 sont des paradis fiscaux ? Créées de toutes pièces les filiales de banques honorablement connues (BNP, Crédit lyonnais, Société générale?)? Inventé le témoignage de Régis Hempel l’ancien chef de l’informatique qui assure que la firme effaçait des transactions pour en dissimuler la provenance ou la destination ?
Denis Robert est d’autant plus suspect qu’il n’est plus dans les petits papiers des rédactions et qu’il n’appartient plus à la profession qui fait profession d’être le témoin « objectif » du Monde et de sa Marche. Pourtant plus de 700 journalistes lui ont apporté leur soutien. Pas ceux non plus, bien sur, de Charlie-Hebdo dont on soulignera que Richard Malka, l’avocat de la Banque des Banques qui traîne Denis Robert de procès en procès, est celui-là même qui défend… Charlie-Hebdo !
Pendant ce temps-là, les procès contre Denis Robert et… les affaires continuent : sur l’année entière 2006, Clearstream a enregistré 24,51 millions de transactions, soit une hausse de 20% par rapport à 2005. La société Clearstream refuse toujours tout regard public sur ses comptes et ses transactions qui s’élèvent à hauteur de 250 fois le budget de la France ! Clearstream a ajouté récemment trois nouveaux marchés à son réseau international : la Croatie, la Turquie et la Russie…
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La sarkozysation
de l’audiovisuel français
Martin Bouygues, propriétaire de la principale chaîne de télévision française, TF1, a confirmé la nomination de Jean-Claude Dassier à direction de l’information de TF1 et celle de Laurence Ferrari comme nouvelle présentatrice du journal de 20h, en remplacement de Patrick Poivre d’Arvor (dit « PPDA ») qui occupait cette fonction depuis 19 ans.
Martin Bouygues est un milliardaire proche du président Nicolas Sarkozy. Il fut le témoin de son mariage avec Cécilia et est le parrain de leur fils Louis.
Au lendemain de l’élection présidentielle, Martin Bouygues a nommé le directeur adjoint de campagne électorale de M. Sarkozy, Laurent Solly, directeur adjoint de TF1.
Jean-Claude Dassier est le père d’Arnaud Dassier, conseiller pour la communication Internet de Nicolas Sarkozy et directeur de la communication internet de l’UMP (le parti de Nicolas Sarkozy).
Le Journal de 20h de TF1 est la principale source d’information des Français. Il atteint souvent 40 % de parts de marchés (environ 8 millions de téléspectateurs).
Selon le Daily Telegraph, Laurence Ferrari aurait eu une liaison avec Nicolas Sarkozy lorsque son mariage avec Cécilia battait de l’aile.
Une source proche de l’Élysée indique qu’elle se serait séparée de son mari, Thomas Hugues, après un discret week-end à Marrakech avec le président, mais elle aurait dû céder la place au mannequin italien Carla Bruni, sélectionnée par le conseiller en communication de la présidence.
Les magazines français Closer et Metro, qui s’étaient fait l’écho de cette aventure ont été condamnés à la demande de Mme Ferrari pour « atteinte à la vie privée », bien que cette information soit indispensable à la compréhension politique du nouveau paysage audiovisuel français.
Jusqu’à l’été 2006, le remplaçant de PPDA au Journal de 20h, durant les week-end et les vacances était Thomas Hugues (alors époux de Laurence Ferrari).
Il a été mis à l’écart et remplacé depuis juillet 2006 par Harry Roselmack, dont la nomination n’avait pas été annoncée par Martin Bouygues, mais par Nicolas Sarkozy, décidément très prévoyant.
http://www.voltairenet.org/article157403.html
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La gazette d'@rrêt sur images, n° 23
Le pouvoir en veut-il au Web ? Et plus particulièrement, aux sites d'information, beaucoup moins « contrôlables » que les médias traditionnels ? A @rrêt sur images, nous tentons de ne pas céder à l'aimable paranoïa qui caractérise trop souvent les discussions en ligne. Mais tout de même ! En quelques semaines, que d'indices inquiétants. C'est un conseiller de Sarkozy, qui écrit une tribune dans Libération pour se plaindre du « sensationnalisme » de l'information en ligne. C'est la ministre Nadine Morano, qui accuse Internet de pousser les adolescentes à la fugue. Et côté portefeuille, ce ne sont que projets de taxation, ou de contrôle. Sans parler du projet de seconde coupure publicitaire dans les films, qui semble taillé sur mesure pour venir en aide aux grosses chaines privées, et... détourner les budgets de pub des médias en ligne.
Observant les nuages qui s'amoncellent, nous avons décidé d'en dresser la liste, pour que vous soyiez alertés. Elle est là (1). Vous pouvez lire l'article même si vous n'êtes pas abonnés : nous avons voulu que ce début d'observation soit accessible à tout le monde. Sur ce même sujet, j'ai aussi rédigé une chronique, que vous pouvez lire ici (2).
A propos du débat sur le service public de l'audiovisuel, ce qui le menace, ce qu'il devrait être, nous avons invité cette semaine Nicolas Demorand, journaliste à France Inter, et futur animateur d'une émission culturelle sur France 2. Vous l'entendez peut-être le matin à la radio. Vous allez l'écouter penser, pendant une heure. Les meilleurs moments sont ici (3). Et pour vous abonner à @rrêt sur images, c'est là (4).
Daniel Schneidermann
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La gazette d'@rrêt sur images, n° 22
Pauvre télévision publique ! La France entière a appris en janvier dernier, de la bouche de Nicolas Sarkozy, qu'elle devrait se passer de publicité. Et la France vient d'apprendre, de la bouche du même Sarkozy, qu'elle devra aussi se passer de toute hausse de la redevance. Crise de nerfs et noms d'oiseaux à la commission Copé, qui avait justement été créée pour réfléchir aux nouveaux financements, et qui ne sert plus à rien. Deux députés, tous deux membres de cette commission, l'un UMP (il reste) et l'autre socialiste (il part) sont sur notre plateau. Regardez-les débattre. Le ton est certes courtois. Mais le débat permet de réaliser que la télévision publique est mal partie. Et rend perplexe sur la pratique politique du pouvoir actuel. Les meilleurs moments de l'émission sont ici (1). Et en prime cette semaine, si vous voulez comprendre comment Sarkozy, dans une démonstration sur le temps de travail, a confondu des grues et des grutiers, c'est là (2).
Pendant ce temps, la télévision privée continue d'occuper le terrain, et d'imposer ses modèles d'accès à la notoriété. Avez-vous entendu parler de Cindy Sander ? Si non, c'est que vous ne regardez jamais M6, ni Canal+, ni TF1. Depuis qu'elle a été recalée, de manière humiliante, par le jury de la Nouvelle Star (M6) cette jeune chanteuse originaire de Lorraine, hier encore inconnue, est la coqueluche les plateaux des émissions des chaines privées. Créature hybride de la télé-réalité, du Net, et de la compassion du public pour les personnalités atypiques, rejetées par les « élites », Cindy Sander nous en dit beaucoup sur la télévision, et sur la société, d'aujourd'hui. Pour nos abonnés, notre enquête est là (3). Eh oui, il vous faut être abonné ! Notre travail a un coût. Nous vous attendons. Pour vous abonner, c'est là (4).
Daniel Schneidermann
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La gazette d'@rrêt sur images, n° 24
Sacré Sarkozy ! Encore et toujours lui, partout ! Sarkozy souhaite-t-il mettre au pas Internet, le contrôler politiquement ? Je posais la question la semaine dernière dans cette gazette, en observant la convergence, de la part du pouvoir, de trois offensives : l'une judiciaire (contre les « sites pédophiles »), la deuxième économique, contre le téléchargement illégal, et la troisième politique (contre le « sensationnalisme » des sites d'information). Est-ce bien une coïncidence, ou certaines de ces attaques servent-elles de paravent à d'autres ?
Pour en avoir le coeur net, nous avons invité cette semaine sur notre plateau trois journalistes travaillant sur des sites Internet, et spécialistes du secteur. Alors, confrères, dites-nous, les internautes sont-ils paranos ? Eh bien, je suis ressorti de ce plateau un peu plus convaincu plus inquiet qu'au début. Oui, selon nos invités, derrière les raisons policières et judiciaires, parfaitement légitimes, de filtrer le Web, peuvent se cacher des arrière-pensées économiques, ou même politiques. Je ne sais pas si vous tirerez de cette émission les mêmes conclusions que moi. En revanche, je suis certain que vous trouverez bien un moyen de nous le dire ! Les meilleurs moments du plateau sont ici (1) et l'émission est exceptionnellement disponible dans son intégralité (pour les non abonnés) ici même (2).
Enfin, ne ratez pas notre scoop de la semaine, sur la manière dont Le Figaro a raconté, sans beaucoup de précautions, la belle histoire d'un petit Français devenu le scénariste de la série à succès Dr House, Belle histoire, sauf... qu'elle est fausse. L'article est accessible ici (3), même si vous n'êtes pas abonnés. Mais à propos, qu'attendez-vous pour vous abonner ? C'est par là (4).
Daniel Schneidermann